Des Gilets jaunes aux Gilets rouges : le mouvement anti-taxes est devenu pro-dépenses

Comment le mouvement des Gilets jaunes est-il devenu un énième mouvement de contestation à la gauche de l’échiquier, réclamant toujours davantage d’argent public ?

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Mon gilet jaune (photo Radia Nova) By: Hervé Germain - CC BY 2.0

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Des Gilets jaunes aux Gilets rouges : le mouvement anti-taxes est devenu pro-dépenses

Publié le 15 septembre 2020
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Par Jonathan Frickert.

« Les déficits d’aujourd’hui sont les impôts de demain », nous dit le fameux effet ricardien. L’économiste britannique avait en son temps compris mieux que personne qu’en situation d’endettement public, les acteurs épargnaient davantage par anticipation d’une future hausse des impôts.

C’est sans doute ce qui attendent nos compatriotes alors que le budget 2020 sera annoncé en fin de semaine. Un budget qui semble laisser courir les déficits à hauteur de 2,2 % via des baisses de prélèvements et des suppressions de niches largement salutaires, mais cachant l’incapacité de la machine étatique à s’autoréformer.

Ce budget sous forme de cadeau au contribuable ressemblant fort à une arrière-pensée politique à six mois des élections municipales, mais également avant le premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, dont la base s’est largement érodée en dix mois.

Ces derniers ont été vu ce samedi participer à la manifestation pour le climat. D’autres en viennent à parler de convergence des luttes en vue des manifestations contre la réforme des retraites.

Comment ce mouvement antifiscal de la France périphérique, que certains voyaient comme une authentique révolution de droite, est-il finalement devenu un énième mouvement de contestation à la gauche de l’échiquier, réclamant toujours davantage d’argent public ?

Gilets jaunes : un mouvement périphérique et antifiscal

La France reste le pays de la voiture. C’est ce qu’annonçait en juillet dernier une étude de la société de marketing Kantar. Ce n’est donc pas pour rien qu’a émergé il y a maintenant 10 mois le mouvement des Gilets jaunes. Un mouvement initialement catégoriel et concernant une des catégories sociales les plus nombreuses du pays : les automobilistes.

Aux origines du mouvement se trouvait en effet le refus de l’augmentation des prix des carburants issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. La fameuse TICPE représente entre 40 et 70 centimes d’euros en plus sur un litre de carburant qui inclut, depuis 2014, une composante carbone devant s’élever à une centaine d’euros par tonne d’émission d’ici 2030.

Cette taxe représente entre 300 à 600 euros par an en moyenne et impacte d’autant plus les automobilistes qu’ils sont déjà la cible de politiques particulièrement répressives en matière de sécurité routière. Une situation qui a amené le mouvement à demander l’arrêt du matraquage des automobilistes, également touchés par la hausse du prix du contrôle technique de mai 2018.

Outre ces revendications catégorielles s’ajoutait une demande de démocratie directe et de débat sur l’immigration, plaçant le mouvement à la droite de l’échiquier idéologique.

Sociologiquement, la France des Gilets jaunes est la France périphérique. Celle contrainte d’utiliser la voiture pour aller travailler, par opposition aux citadins bénéficiant de systèmes de transports en commun performants. Guère étonnant donc de trouver ici une surreprésentation des électeurs lepenistes et de personnes déçues par les corps intermédiaires, pourtant régulateurs de la société, mais en perte de légitimité comme en atteste le faible taux de syndicalisation que connaît le pays. L’absence d’organisation structurée derrière la contestation aura fait des Gilets jaunes une forme d’uberisation de la contestation politique. Une situation qui explique l’absence de contagion en Allemagne ou en Suisse, pays où la fracture territoriale et démocratique est moins présente qu’en France.

Tous ces éléments ont rapidement permis de comprendre que les Gilets jaunes incarnaient la fameuse fracture française dont le dernier théoricien notable est sans doute Christophe Guilluy.

Une constitution qui faisait espérer une révolution de droite pour Charles Gave voire un anti-Mai 1968 pour l’avocat et historien Philippe Fabry. Là où il avait atomisé l’échiquier politique en tuant toute opposition horizontale, Emmanuel Macron se trouvait face à une opposition verticale, provinciale, populaire et anti-fiscalité.

Une sensation renforcée par la couleur du mouvement, le jaune. Si ce choix est évidement issu du gilet de signalisation éponyme, l’utilisation du jaune, couleur de nombreux mouvements libéraux et libertariens, synonyme d’activité chez le philosophe allemand Goethe et surtout symbole, dans le milieu syndicaliste, des organisations non marxistes, a achevé de donner de nombreux espoirs.

Pourtant, à l’érosion du mouvement s’est ajoutée une gauchisation dont la dernière manifestation est sans doute l’appel à une convergence et une coagulation des luttes sociales, le tout sur fond d’écologie et de rejet de la réforme des retraites.

Arroser d’argent public pour mieux noyer le poisson politique

Ce 24 septembre, plusieurs Gilets jaunes se sont joints aux CGT lors des manifestations contre la réforme des retraites.

Rien d’étonnant quand on sait que dès le 2 décembre de l’année dernière, le journal Le Monde a évoqué des revendications proches de l’extrême gauche. La question du retour de l’ISF, l’entrisme de soraliens, de complotistes et antisémites divers, permettent alors de conforter l’idée que le mouvement naviguerait entre extrême gauche et extrême droite. On voit alors émerger des figures comme Maxime Nicolle, dont certains médias iront chercher les prises de position les plus controversées.

La composante anti-taxe est ainsi redevenue secondaire dès le second samedi de mobilisation, étouffée par le moratoire sur la hausse des taxes annoncée par Matignon le 4 décembre et surtout par l’annonce par Emmanuel Macron de mesures sociales, essentiellement destinées à renforcer la trappe à SMIC en avantageant les petits salaires, avec des effets pervers bien connus, ainsi que des défiscalisations ciblées.

Face à l’évolution et à la radicalisation du mouvement, l’exécutif lance un Grand débat national. Hasard ou machiavélisme politique, les sujets sociétaux, qualifiants pour l’opinion tels que l’immigration sont d’emblée exclus de l’opération, privilégiant de facto les sujets économiques. Selon une note ministérielle, l’immigration, pourtant exclue du débat, comme les avantages dont bénéficient les élus restent tout de même bien présents dans les différentes doléances, inscrits dans des cahiers éponymes. Une dénomination loin d’être neutre et permettant au chef de l’État de se parer des habits de monarque médiateur et bienveillant qui, à l’inverse de Louis XVI, sauvera sa tête.

Ce décalage entre la tentative de reprise en main par le chef de l’État et les attentes des populations renforcé par une conférence de presse de clôture limitée à des mesures de pouvoir d’achat.

En résumé, l’exécutif, voyant émerger une opposition davantage identitaire et démocratique que sociale, a joué le jeu de l’extrême gauche en limitant la discussion à des sujets sociaux, bien plus simples à gérer sur le plan politique. La réponse la plus simple est de repousser le problème à plus tard en arrosant les factieux d’argent public. Un argent public qu’il faudra bien compenser un jour par de nouvelles taxes, annoncées par un autre gouvernement, et ainsi de suite.

Une logique qui rejoint le matérialisme historique marxiste limité aux seuls enjeux matériels mettant de côté les questions politiques, spirituelles, voire identitaires, pourtant fondamentalement clivants aujourd’hui et qui, un jour où l’autre, exploseront.

L’apparence de la réforme, la réalité de la conservation

Une logique qui sert aussi bien Emmanuel Macron que l’extrême gauche. Plus encore qu’une stratégie permettant de masquer l’immobilisme, cette logique révèle la nature profonde du clivage politique français, entre social-démocratie et social-populisme tous deux différant non par leur nature, mais par leur degré de soutien à l’État-providence.

Invitons les plus sceptiques à regarder – pour ne pas dire subir – le débat organisé à la fête de l’Humanité entre le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye et le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, disponible en quelques clics sur YouTube, et portant sur la réforme de notre système d’assurance vieillesse. Entre l’ex-RPR et le leader maximo du 9-2, on ne trouvera qu’une feuille de papier à cigarette, le premier défendant une réforme destinée à parachever les objectifs du système d’après-guerre lorsque son opposant ne pouvait cacher son obsession pour les actionnaires. Les plus dubitatifs argueront du sens de la communication du gouvernement. Les plus perspicaces mettront ces paroles en parallèle à l’attaque menée par l’exécutif contre les caisses autonomes, privées et bien mieux gérées que leurs homologues publiques.

Une nouvelle preuve de la réalité du macronisme consistant en une communication séduisante, mais une pratique conformiste. Derrière la salutaire convergence des régimes du secteur public avec celui du secteur privé se trouve une tentative d’égalisation permanente. Une pratique consistant, comme toujours, à pénaliser ce qui fonctionne pour compenser la gestion calamiteuse de certains. Une prime à l’incompétence tristement française, mais drapée sous les oripeaux de la sacro-sainte égalité.

 

Un article initialement publié en septembre 2019. 

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  • La crise es gilets jaunes a démarré comme une révolution anti_socialiste
    du tout état et du racket fiscal..
    c’est dire si elle a été menaçante pour le pouvoir et pire pour l’administration..
    il a fallu la réorienter avec des réclamations de gauche , plus d’etat providence..en la noyautant..
    Il n’empêche que les raisons premières de la révolte sont toujours là
    elle s’exprimeront dans les prochains scrutins et çà a la surprise générale.. on l’a vu aux européennes ou macron s’est fait désavouer.

    • Pas d’accord. Le mouvement semble être parti d’une révolte des automobilistes excédés par les taxes et la réglementation (80 km/h, CT, taxe carbone). Des petits patrons se sont joints au mouvement. Certains n’ont voulu voir que ça : un mouvement de droite anti-taxes. D’où leur déception aujourd’hui. Ils se sont juste trompés de diagnostic.
      Deux autres composantes étaient là dès le début.
      L’injustice sociale tout d’abord, liée au sentiment de déclassement de la France périphérique qui paie mais ne voit rien en retour, les services publics qui ferment, etc. Le constat est fait que la FP est maltraitée au profit exclusif des métropoles. D’où les manifs à Paris, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg…
      Dernière composante : l’exigence de plus de démocratie, pour ne plus subir des décisions venues d’en haut, comme le 80 km/h, décisions prises malgré une opposition écrasante. D’où le RIC.
      Le mouvement des GJ n’a jamais été politique, ou syndical. Ils l’ont d’ailleurs tous dit eux-mêmes dès le début. Le qualifier hier de droite ou aujourd’hui de gauche est une erreur fondamentale.
      Macron a fait ce que tout politicien fait dans ces cas-là. Acheter la paix sociale à coups de milliards et de fausse écoute (grand débat). Ca n’a pas complètement marché car la demande initiale d’une démocratie plus directe est toujours là. Et les difficultés de vie de la France périphérique aussi.

      • Le discours des « Gilets Jaunes », Place de l’Opéra, Samedi 15 décembre 2018 :

        https://sites.google.com/site/breizh06/home/gilets-jaunes

        • Voyez-vous les GJ étaient un symptôme d’une grave maladie. L’Etat a préféré désinfecter la plaie avec des lacrymogènes au cyanure et des flash ball mortelles. La maladie reste très très grave. La violence n’étouffera jamais cette souffrance que les gens ressentent. Au début j’étais plutôt avec les GJ puisqu’ils touchaient du doigt la fiscalité et l’Etat radar. Nous sommes en effet des proies désormais et se soustraire au châtiment est interdit. Que devons nous attendre de la suite ? Je pense que l’humain sait être très stupide et sait s’adapter à volonter. L’on reproduit l’époque de l’Allemagne folle et de sa planche à billets. Il faudra bien que cette frustration et cette souffrance finissent par éclater. Nos États nous divertissent avec de l’écolologie alors que le monde s’effondre. Nous devrions au lieu de cela compter nos billes et réorganiser nos vies. Nos sociétés, nos etats, nos entreprises devraient être en train de réfléchir à l’avenir. Au lieu de cela je constate une certaine constance et beaucoup de forces pour nous conduire au gouffre. La morale de l’histoire est qu’une fois dans le trou l’on oublie l’avant et l’on accepte l’après sans trop se questionner. Voilà le monde tel qu’il est.

      • en non , je comprend que vous vouliez arranger çà a votre sauce.. mais ce n’a pas été un mouvement de gauche initialement , il a juste été noyauté en sous-main par les syndicats

        • Je n’ai pas dit ça non plus. Relisez l’excellent texte livré par Breizh. Tout y est : la fiscalité excessive, l’injustice sociale et fiscale, l’insuffisance démocratique.
          Il faut quitter ses besicles idéologiques pour pouvoir qualifier ce mouvement, qui ne peut se traduire en termes politiques traditionnels, de droite et gauche. La réponse de ce qu’il est est aussi dans le discours : un mouvement proto-revolutionnaire, à l’instar de celui qui a débouché sur 1789.

          • le probleme c’est qu’en france l’injustice fiscale touche plutôt les personnes qui payent l’impôt sur le revenu , et l »injustice sociale ceux qui voient leurs retraites amputées pour permettre aux glandeurs d’avoir des augmentations
            de salaire.;

            la différence c’est qu’en 1789 , la manne ne servait pas a alimenter les administrations plethoriques , mais un quarteron de nobles , un clergé qui s’occupait du social , des hôpitaux,de l’école et des pauvres ..
            et que la grande masse de la population claquait du bec..
            aujourd’hui les citadelles syndicales on rétabli les privilèges a vie de l’administration.. qu’il faudra bien que le peuple éradique un jour..
            quand la revolution , arrivera , si elle arrive ce sont les planqués bien a l’abri dans la dent creuse du requin qu’on va raccourcir

            • mais vous ae raison il n’y a désormais plus de fracture droite gauche , la fracture s’établit entre ceux qui sont payés par les impots et taxes , et ceux qui les payent

            • L’ injustice fiscale est d’ abord dans la TVA et les taxes sur la bagnole des actifs les plus pauvres.

              • Pas obligé de rouler en Ferrari…

              • Allez on recommence les affirmations stupides sur la TVA !!! à moins de supprimer toutes taxes et impôts mais vous serez le premier à réclamer la sécurité , la santé , l’éducation ….etc financés par ces impôts il n’y a pas de différence entre une taxe assise sur l’activité des entreprises et la TVA car elles se retrouvent dans les prix !!!! Il faut cesser de croire que c’est la vache qui paiera la taxe sur le lait ; ce sera toujours le consommateur et que la taxe soit appliquée au début du processus productif ou à la fin n’y change rien !!! Je serai pour ma part presque partisan que tout apparaisse sous la forme TVA ce qui permettrait aux français de mesurer en direct la pression fiscale !!!!

                • « mais vous serez le premier à réclamer la sécurité , la santé , l’éducation »

                  Bullshit, le total de tout ça représente 251 milliards d’euros et l’état dépense 1260 milliards soit 5 fois plus.
                  vont les 1009 milliards qui ne sont PAS consacrés à la sécurité, la santé, l’éducation, la justice, les infirmières, médecins, policiers juges, etc. ?
                  .
                  Pour mémoire, la justice, la première des tâches régalienne coûte 0.7% du budget total, soit la même somme que la « culture » majoritairement de gauche, les policiers, gendarmes et juges coûtent eux 2,3% du budget, la fonction hospitalière c’est 7%.
                  .
                  L’état suisse dépense proportionnellement 600 milliards de moins et tout fonctionne admirablement. C’est la différence entre un état socialiste failli et un état libéral bien géré.

    • Pas tant que ça. Macron a fait une pirouette écologique et les gens ont massivement voté pour. Pour résumer les gens ont validé les taxes carburants et ouverts la voie pour la suite. Maintenant c’est la décroissance pour nous et la croissance pour l’Etat qui va renforcer son attirail ecolo.

      • pas d’accord ; les écolos ont fait 12% aux européennes
        et les gens n’ont pas voté pour , c’est la presse qui fait le battage pas les électeurs qui restent pour le moins circonspects
        on verra aux municipales deja

        • Les gens n’ont pas voté pour les écolos affirmés, mais ils n’ont pas voté contre non plus. Je doute que si un parti s’affirmait clairement pour une rationalisation envers les idioties écologiques, il obtienne beaucoup de voix…

          • pas voter pour , ce n’est pas voter contre?
            ah alors là .. quand on vote pour macron et pas pour la candidat ecolo on vote contre le parti ecolo.. pour moi c’est tres clair

        • Il y a 36000 communes en France, mais on ne regardera que les grandes villes pour le résultat des élections, là où les bobos suréquipés votent pour les écolos pour ne pas se faire « polluer et encombrer » par les sans dents crasseux qui osent venir en ville pour voir un peu de lumière.

      • La « pirouette écologique » a été parfaitement organisée: souvenez-vous du lavage de cerveau, couleur verte, avant les européennes

        • Avec Macron j’ai toujours peur de le retrouver derrière moi. Dés qu’il fait une pirouette je flippe sur le côté ! C’était cela que devaient faire les GJ. Là on est foutu. Je propose un CPEP: ce pays est pathétique.

  • C’est Macron qui a fait une erreur fondamentale de jugement : en essayant d’acheter la paix sociale, il a, en fait, réorienté le mouvement vers des revendications classiques.

    • Est-ce une erreur de jugement ? De même que les revendicateurs professionnels ont réorienté les manifestants vers des thèmes qu’ils savaient gérer, les politiciens ont réorienté avec eux les revendications vers les mêmes thèmes, qu’ils savent gérer tout pareil.

  • L’orientation « politique » du mouvement des gilets jaunes et sa politisation posent effectivement question. Ce qui est réel, et que Macron n’a pas réussi à faire disparaître malgré les milliards d’argent gratuit des autres, c’est l’exaspération des gens qui travaillent et qui veulent vivre de leur travail.
    On le voit dans toutes les professions qui triment, les gens en ont marre d’être réglementés, subventionnés, etc… Ils veulent retrouver la fierté de travailler et de contribuer à une société dynamique et prospère (c’est flagrant avec les agriculteurs qui veulent revenir aux fondamentaux, nourrir les gens et pas faire la chasse aux subventions).
    Malheureusement, nos dirigeants pensent systématiquement qu’ils savent mieux que nous ce qui est bon pour nous, de la naissance au cercueil… Et c’est pour ça que les fondamentaux du mouvement des gilets jaunes restent vrais, et cela se verra probablement dans les urnes tôt ou tard…

  • Pour se faire élire, toute l’habileté d’E. Macron a été de surfer sur le dégagisme et la promesse d’un nouveau monde pour mieux sauver l’ancien. Il a été appuyé pour cela par des experts en psychologie des foules (en fait, ce sont eux qui l’ont « fabriqué » et promu). Et ça continue…

    Le feuilleton gilets jaunes a été mené en plusieurs phases (je passe sur le déclenchement de la crise, on peut s’interroger sur l’origine vu le rôle des réseaux sociaux, le parcours de J. Mouraud et les méthodes similaires qui sont utilisées ailleurs pour créer ou gérer une opposition au pouvoir)
    1) déloger le peuple de tous les ronds -points pour qu’ils se rassemblent dans les agglomérations et les centres villes.
    2) réprimer le plus possible de manifestants, quitte à créer la violence, ce dont ont témoigné journalistes et même, forces de l’ordre.
    3) demander à toutes les organisations scélérates du pays (féministes, écolos, étudiants, Syndicats….) d’organiser des rassemblements aux revendications progressistes (transition énergétique, égalité homme femme, antisémitisme…..), afin de phagocyter le mouvement.
    (certains GJ ont témoigné de l’infiltration de ces mouvements au sein même de leurs AG)

    Résultat: les revendications légitimes du départ (démission de Macron, justice fiscale …) sont devenues inaudibles en même temps que la violence effrayait le téléspectateur du 20 heures…

    Il s’agit à tout prix de sauver un système d’Etat, non pas providence (la providence, c’est gratuit et bienveillant), mais marâtre. Qui plus est, au service d’intérêts « supérieurs ».

    • + 100 , c’est exactement çà a mon avis aussi

    • Vous avez oublié laisser le champ libre aux Black Blocs pour déconsidérer le mouvement, ce qui a marché à fond. Les gens accusent les GJ de leurs cassages!

      •  » Vous avez oublié laisser le champ libre aux Black Blocs pour déconsidérer le mouvement, ce qui a marché à fond. Les gens accusent les GJ de leurs cassages!  »

        Mais les GJ accusent la police de violences policières suite à la mise à sac des commerces, des voitures et des biens publiques par les black blocs qui en même temps voulait de faire du flic. Au final se sont les GJ qui se sont déconsidérés eux-même en devenant cul et chemise avec les black blocs en devenant anti-flics.

    • Macron c’est Tancrède, « Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change » sauf qu’il se cache derrière la police et l’armée et que Hollande n’est pas un guépard, mais plutôt un rat.

  • La gauche a mis la main sur le mouvement, oubliant comme d’hab que dépenses veut dire taxes et impôts!

  • « C’est sans doute ce qui attendent nos compatriotes  » . . . il y a un comité de relecture sur Contrepoints ou l’auteur ne s’est pas relu ?

  • L’article commence bien: « en situation d’endettement public, les acteurs épargnaient davantage par anticipation d’une future hausse des impôts. ». C’est tout simplement faux, cela n’a jamais été constaté, et c’est infaisable en pratique.

    • C’est vrai que le type qui arrive à épargner aujourd’hui et bah il est ministre et il a pas besoin de compte bancaire. C’est peut-être la raison pour laquelle ils n’ont pas conscience du poids qu’ils nous imposent. Car si ils supportaient directement leurs décisions ils feraient probablement autrement. Ce pays est foutu car il n’a plus la force de dire les choses comme elles sont. Si nous étalions les faits et la réalité (France championne du monde des taxes et des dépenses, élus en dehors du système qu’ils nous imposent), alors nous pourrions parler d’épargne. Alors je vous donne raison car il n’est plus possible pour les gens d’épargner. Encore moins réagir aux pressions fiscales et législatives. D’où les GJ. Le moyen riche n’en profite pas plus. Seuls les financiers de haute voltige et un système co-sanguin profite de cet état de fait. En ce moment il y a certainement des “fuites” de capitaux vers des paradis fiscaux alors même que ceux qui ont créé se désordre nous culpabilisent sur notre façon de vivre, de rouler, de dépenser, de manger, de vivre, de polluer. Les pourritures de davos n’ont pas d’interêts à notre épargne. Non au contraire ils préfèrent nous asservir à la dette. Et nous adorons la dette gratuite. Probablement qu’il y a un problème dans la perception des valeurs. Quand un voleur propose de donner une chose gratuitement en théorie cela devrait faire réagir. Hé bah dans notre monde moderne non. On en veut plus. Ok allons y !

    • Faux ? Infaisable en pratique ? Bien au contraire, il est hautement rationnel de ne pas dépenser les subventions perçues financées par la dette publique puisque, demain, il faudra rembourser les crédits correspondants. Relire Lucas et les anticipations rationnelles. Les banques sont les premières à donner l’exemple, à tel point que la BCE a cru devoir imposer un taux négatif sur les dépôts.

      • Dans ce cas pourquoi demander des subventions si ce n’est pas pour les dépenser. De plus une subvention est toujours liée à une contre-partie (par exemple changer de chaudière). Dans mon entourage je n’ai jamais entendu une personne dire qu’elle épargnait en prévision d’une hausse des impôts par la conséquence des subventions (sauf si celle-ci est annocée).

        • Vous profitez éventuellement de l’existence des subventions mais vous ne les demandez pas. Vous ne vous présentez pas aux trésoreries publiques pour demander des sous. Les subventions perçues dégagent des moyens d’épargne par ailleurs. Personne ne parle librement de son épargne dans ce pays, tabou fort compréhensible compte tenu de l’état d’esprit des envieux.

          Les ménages français détiennent environ 5150 milliards d’euros de patrimoine financier, dont :
          – 1930 milliards en titres divers
          – 1630 milliards en assurance-vie
          – 1010 milliards en dépôts rémunérés
          – 580 milliards en numéraire et dépôts à vue

          Les 1590 milliards de placements les plus liquides, en excès, traduisent un comportement de précaution face au risque de spoliation fiscale. Anticipation rationnelle : les Français ne se font pas d’illusion.

          • La spoliation fiscale existe déjà, on aurait affaire non pas à une anticipation mais à une provision. Le taux d’épargne est relativement table depuis une vingtaine d’année…

          • OK pour le détail que vous donnez, mais il faut peut-être préciser:
            1- 1930 milliards en titres divers (donc argent utile c’est dans les entreprises (mais pas nécessairement européenne));
            2- 1630 milliards en assurance-vie (argent géré par les banques/assurances placement sûr – dettes des états et obligations d’entreprises);
            3 & 4- les dépôts rémunérés (épargne de précaution) dépôts à vue (les liquidités) c’est le fric de M. et Mme. Toulemonde et de la classe moyenne…
            Alors « ON » met en danger les entreprises (et les emplois) ou « ON » spolie la classe moyenne ?

  • Ouais , la revolution etait a notre portee mais l’etat veille et a les moyens de contrer tout ca ,la police la justice les medias les syndicats les ong et autres associations, on ne paie pas tout ces gens pour des clopinettes.et l’etat , c’est tous les ‘partis confondus…les gilets jaunes….ils sont de plus en plus verdatres et finieront brun foncé.

  • Bien sûr qu’au tout départ, le mouvement des GJ était un mouvement qu’on pouvait classer plutôt à droite ; et qu’il a été vidé de sa substance puis noyauté par les gauchistes (voire effectivement les soraliens).
    Il aurait survécu s’il avait su se recentrer sur le fondamental, à savoir la demande de liberté individuelle ; et devenir, comme quelqu’un l’a noté, un mouvement purement CONSTITUANT, demandant que les règles du jeu (politique comme médiatique) soient revues dans le sens d’un retour à la démocratie, avec notamment le recours facilité au référendum, des élus davantage responsabilisés et contrôlés, des médias libres, autrement dit non subventionnés.
    C’est, comme le dit justement Charles Gave, de cela dont nous avons prioritairement besoin : une vraie démocratie.

  • « … le tout sur fond d’écologie … »

    Fond d’écologie mais aussi de peur, censé renforcer le besoin de solidarité.

  • quand on disserte sur les buts d’un mouvement où la seule exigence c’est de porter un gilet jaune et de gueuler..

    les gilets jaunes c’était plusieurs manifs..

    et comme d’hab les professionnels de la manif sont les seuls qui sont restés..

    « c’est les vrai gilets jaunes non c’est pas ça les gilets jaunes… »
    et si tu critiques ce point tu es un sbire de macron ou un valet ou ne sais quoi..

  • Picmoins et Aboulefric sont sur un bateau.
    Le gouvernement jette Picmoins par dessus bord.
    Qui reste-t-il ?

  • Qu’y a-t-il de nouveau en France ??? Rien nos compatriotes chablusés de jaune sont comme tous les autres : à savoir qu’un bon impôt est celui payé par d’autres et dont on est soi même exonéré !!! Il en découle que le ras le bol fiscal ne concernait pas la France mais uniquement leur petite sphère et qu’ils ont montré très vite qu’ils ne voulaient diminuer les dépenses de l’état mais en être les bénéficiaires !!!!

  • Entièrement d’accord ,c’est le fond de leur pensée,les impôts c’est pour les autres ,par contre j’en profite je veux un école dans mon village,une poste dans mon village,un hôpital dans mon village sinon à côté même si l fait 8 accouchements par an …je veux ,je veux,tant que c’est payé par les autres.

    • Pas si sûr que ce soit encore ça. Je verrais plutôt un médecin dans mon village ou bien un pôle santé dans celui d’à côté et une bonne route droite et sans ralentisseurs pour mettre moins d’une heure et demie à atteindre l’hôpital de la ville.

  • « citadins bénéficiant de systèmes de transports en commun performants. »
    c’est de l’ironie?

  • Les derniers GJ veulent vivre de l’impôt, alors que les premiers GJ ont peur d’en mourir* …

    *au présent, parce qu’ils continuent à en mourir comme jamais !

  • Le communisme est réactionnaire comme le montre la présence de fonctionnaires GJ. Ils défendent leurs rentes indues et leurs privilèges.

  • Je pense que l’auteur devrait lire Christophe Guilluy. Finalement, tout ce que beaucoup veulent, ce sont des services publics qui marchent à peu près bien. Peu importe comment tant que les résultats sont là, que ça passe par l’affreux Etat et les affreux impots ou par la privatisation.

  • Les commentaires sont fermés.

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Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Le fait pour un gouvernement de solliciter et d’obtenir la confiance de l'Assemblée contribue à la prévisibilité, la stabilité et la sincérité de l’action publique, et cela devrait être reconnu comme indispensable.

Le 30 janvier dernier, Gabriel Attal a prononcé son discours de politique générale, sans solliciter la confiance de l’Assemblée, avant qu’une motion de censure soit soumise, puis rejetée le 5 février. Le gouvernement Attal, comme le gouvernement Borne avant lui, a donc le droit d’exister, mais sans soutien de la chambre.

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« Je déteste tous les Français »

Le 3 février dernier, un immigré malien de 32 ans, Sagou Gouno Kassogue, a attaqué au couteau et blessé grièvement des passagers de la Gare de Lyon. Finalement maîtrisé par l’action conjuguée des passants, des agents de sécurité et des membres de la police ferroviaire, l’homme en garde à vue a été mis en examen pour tentative d’assassinat aggravée et violence avec armes aggravée.

Les premiers éléments de l’enquête dévoilés par le préfet de police de Paris révèlent les discours conspirationnistes d’un in... Poursuivre la lecture

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