Qu’est-ce que le libéralisme ? Voilà une question qui peut paraître simple, mais au sujet de laquelle le moins qu’on puisse dire est qu’il existe beaucoup d’idées préconçues. Pour ne pas dire totalement fausses.
Il n’y a sans doute pas plus haï ou diabolisé que ce vocable de « libéral », quotidiennement mué en « ultra-libéral » ou « néo-libéral » pour les besoins de la cause.
Vous affubler de ce qualificatif suffit généralement à vous discréditer et à vous rendre inaudible par avance. Pourtant, le libéralisme n’est pas ce que l’on veut bien faire croire en cherchant constamment à le caricaturer grossièrement.
Ni ce que beaucoup de gens finissent par croire, en raison des fausses idées qui ont été depuis si longtemps répandues à son sujet ou qui continuent à circuler allègrement pour en faire un ennemi suprême.
Qu’est ce que le libéralisme ?
Il existe de nombreuses sources sur le sujet. Ouvrages, articles, vidéos, conférences, etc. (et même BD). Dont certaines que nous avons eu l’occasion de présenter sur ce site. Pour autant, pas facile de s’y retrouver, car parmi ces sources, beaucoup sont l’œuvre d’adversaires du libéralisme, qui en donnent une présentation souvent biaisée, pleine d’a priori, sans que leurs auteurs soient pour autant systématiquement mal intentionnés (ce qui existe, naturellement, aussi), mais parfois victimes d’une certaine ignorance ambiante sur le sujet.
Il existe des ouvrages de référence, comme le Libéralisme de Pascal Salin, par exemple, Les penseurs libéraux d’Alain Laurent, le Dictionnaire du libéralisme de Mathieu Laine, une Logique du libéralisme de Jacques de Guénin, pour ne citer que quelques exemples parmi tant d’autres d’ouvrages écrits par de véritables connaisseurs du sujet (dont certains que j’ai eu l’occasion de vous présenter).
Mais aussi des textes parfois plus simples et abordables, à l’instar de Le libéralisme raconté, pour que nos enfants vivent libres de Jean-Marc Paturle ou Faut-il avoir peur de la liberté ? Le libéralisme en 21 questions de Thierry Falissard.
On trouve également des articles de référence, immédiatement consultables, comme « Qu’est-ce que le libéralisme ? » de Gérard Dréan ou d’autres encore sous le même titre. Certains s’évertuent à montrer de manière simple et très concrète ce que libéral veut dire, comme le propose Nathalie MP ou nous interrogent de la manière suivante : Savez-vous vraiment ce qu’est le libéralisme ?
Mais ils sont trop nombreux pour tous les citer. La fréquentation de ce site, entre autres, doit permettre de vous documenter abondamment sur le sujet.
L’obsession antilibérale
Mais, comme je le relevais plus haut, quels que soient les efforts pour tenter d’apporter une présentation la plus juste possible de ce qu’est véritablement le libéralisme, difficile de se faire entendre face à L’obsession antilibérale française, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Nicolas Lecaussin sur le sujet.
L’illibéralisme est tellement puissant que l’on en vient à se demander avec Raymond Boudon, et sachant le rôle que jouent les intellectuels en la matière, Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme ?
Quant à la démocratie, ses rapports complexes avec la liberté n’en font pas un garant de la sauvegarde de celle-ci. C’est ce que montrait Fareed Zakaria dans son remarquable L’avenir de la liberté : la démocratie illibérale aux États-Unis et dans le monde, en 2003.
Les causes en tiennent certainement en grande partie à ce qu’Olivier Babeau nomme, dans un ouvrage récent, L’horreur politique. Là où la plupart des individus n’aspirent qu’à une chose : vivre Libres !!
Ce que le libéralisme n’est pas
Pour autant, il n’est pas inutile, bien au contraire il est même probablement essentiel, de tenter de combattre les idées reçues en essayant de Rétablir la vérité sur le libéralisme.
Entreprise loin d’être évidente, et je mesure, au fur et à mesure des quelques références que je viens de citer, l’ampleur de la tâche qui m’attend.
C’est pourquoi, aussi, je prendrai mon temps et ne construirai cette série que très lentement, petit à petit, en fonction du temps que je parviendrai à trouver, et de manière très modeste, sans prétendre parvenir à un résultat convaincant.
Mais, par vos commentaires et réactions, vous allez m’y aider, n’est-ce pas ? (que vous soyez un défenseur des idées libérales ou un détracteur de celles-ci). J’espère un débat riche, constructif, vif même peut-être ; mais qui puisse contribuer utilement à dissiper quelques malentendus.
La loi de la jungle ?
Tour à tour présenté comme « sauvage », assimilé à la « loi de la jungle » ou à une sorte de pensée extrémiste qui aboutirait à ce que « les riches soient toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres », ou que sais-je encore, le libéralisme est loin de toutes ces caricatures ignobles ou de la défense sans fard d’un égoïsme au sens le moins noble qu’on entend lui prêter de manière facile et absurde.
Il n’est pas non plus une idéologie au service des entreprises du CAC 40 et du « Grand Capital », ni un principe élitiste, comme on peut le laisser suggérer ici ou là . J’en oublie sans doute mais, là encore, à la lecture de vos réactions (ou à la simple écoute des propos des politiques en campagne, par exemple), je devrais sans peine trouver matière à construire cette série.
Je le ferai toutefois non seulement en prenant mon temps, mais toujours de manière simple, à travers des articles probablement courts, les discussions que j’espère enclencher devant certainement faire le reste…
À lire : articles de la série « Ce que le libéralisme n’est pas » :
- Ce que le libéralisme n’est pas
- Pourquoi le libéralisme n’est pas une idéologie
- Pourquoi le libéralisme n’est pas « sauvage »
- Pourquoi le libéralisme n’est pas la défense du grand capital
- Pourquoi le libéralisme n’est pas la marchandisation de la culture
- Le libéralisme n’est ni responsable, ni coupable, de la « casse sociale »
- Pourquoi il ne faut pas confondre libéralisme et matérialisme
- Le libéralisme ne peut être réduit à une doctrine économique
- Le libéralisme défend des individus, non des élites
- Non, le libéralisme ne recherche pas l’intérêt général
- Non, le libéralisme n’est pas un déterminisme
- Pourquoi le libéralisme n’est ni le laisser-faire, ni le laisser-aller
- Pourquoi le libéralisme n’est pas du tout ce que croit Michel Onfray
- Pourquoi le libéralisme n’est pas bien vu d’une grande partie des Français
- Pourquoi le cataclysme du Covid-19 n’a aucun rapport avec le libéralisme
- Non, le libéralisme n’est pas mort avec la crise sanitaire
- Néolibéralisme, le bouc émissaire bien commode
Article initialement publié le 4 avril 2017.
En faisant vos recherches, vérifiez ce qu’il me semble avoir constaté, c’est que s’il existe de nombreux anciens socialistes ou communistes qui sont devenus libéraux (Jacques Marseille, JF Revel…) Je ne connais pas d’exemple contraire. J’interprète ça comme une évolution de l’émotion/idéologie vers la rationalité. Mais cette pseudo observation est peut être biaisée par mon point de vue.
J’ai croisé il y a une paire d’années un jeune homme qui était passé de libéral a socialiste…
HEC brillant, il était devenu DAF dans une jeune société française agissant sur le marché de l’éolien. En quelques années cette petite entreprise faisait plus de 5Mds€ de CA…
Et le jeune homme en question, qui me citait Smith, Bastiat ou Ricardo, m’a expliqué que la libre concurrence s’était avérée néfaste pour leur activité subventionnée, et que le socialisme lui avait permis de capter des financements publics appréciables.
Comme quoi, quand il y a connivence et pognon à la clé, le libéralisme peut disparaître facilement…
Il n’y a pas de cas connu non plus de socialistes qui ont fui à l’Est lors de la chute du mur de Berlin !
Faux! Les parents d’Angela Merckel ont fui à l’est (certes trente ans avant la chute). Hélas, nous avons récupéré la fille après la chute.
Les parents n’ont pas fui à l’Est, ils y sont allés pour prêcher.
Quelle est pour vous une société idéale ?
Milton Friedman : « Une société dans laquelle les individus ont la liberté maximale pour poursuivre leurs objectifs personnels dans n’importe quelle direction qu’ils souhaitent, tant qu’ils n’interfèrent pas avec le droit des autres de faire la même chose. »
C’est la définition de la liberté qui s’arrête là où commence celle des autres!
Le libéralisme est une philosophie gauchiste et moderniste. C’est courant de pensée basé sur l’avoir et le devenir. C’est un mouvement très éloigné de la pensée politique française traditionnelle.
Le libéralisme serait une philosophie gauchiste ? Vous gagneriez peut-être un peu soit à expliquer cette affirmation étonnante, soit à lire un ou deux ouvrages cités dans l’article histoire d’en comprendre un peu plus sur le sujet. « Libéralisme » de Pascal Salin est un gros ouvrage, mais c’est une très bonne référence…
Le libéralisme n’est ni gauchiste (bien que historiquement représenté à gauche sur l’échiquier politique, mais la gauche d’il y a 120 ans n’a plus grand chose à voir avec la gauche d’aujourd’hui) ni moderniste. C’est une philosophie du droit qui est parfaitement neutre puisqu’elle se fonde sur l’individu, indépendamment de ses aspirations. Libre à l’individu ensuite de militer pour le progrès ou le replis sur des us et coutumes ancestraux, de faire du social ou d’être égocentrique, etc.
Excellente initiative !
J’ai hâte de vous lire, Johan, et à votre dispo pour débattre 🙂
Le libéralisme est avant tout une éthique fondée sur le respect de la vie, de la liberté et de la propriété.
Dans notre France les gens sont naturellement libéraux et interventionnistes. Certains sont un peu plus interventionnistes, d’autres le sont moins. C’est normal et on retrouve cette répartition au sein des libéraux également. J’ai l’impression que le problème de fond n’est pas l’antilibéralisme mais notre chère centralisme atavique particulièrement remis au jour par les institutions de la Vème. Je suis étonné que les libéraux français ne parlent pas à ma connaissance de réformes sur ce point. C’est bien la constitution américaine par exemple (voire le cadre constituionnel Européen) qui garantit la plupart des principes libéraux non ? Si on ne change pas à minima le bocal on risque de tourner encore un moment en rond.
« Dans notre France les gens sont naturellement libéraux et interventionnistes. »
Les Français sont naturellement schyzophrènes donc? Ou alors utilisent-ils naturellement des termes dont ils ne saisissent pas l’antagonisme intrinsèque?
Non il ne faut pas se placer sur le plan des idées. Je parle dans les faits la vie quotidienne. On peut être libéral un moment ou interventionniste un autre selon les circonstances et les avantages qu’on en tire ou selon nos émotions du moment. La majorité des gens est d’abord opportuniste.
@indivisible
Avec tous les échos que je récupère, je ne pense pas les français libéraux. Il crache d’ailleurs sur ce terme en se contentant de connaître ce que les déformateurs médiatiques et politiques décident d’en dire. Non, les français ne sont pas libéraux, ils sont ignorants et asservis comme des moutons. Ne se connaissant pas eux-mêmes, ils en sont devenus contradictoires sans s’en rendre compte, et ne comprennent pas pourquoi ils sont mal dans leur peau.
« le problème de fond n’est pas l’antilibéralisme mais notre chère centralisme atavique … »
L’oeuf et la poule ?
Actuellement, notre cher PM nous parle de décentralisation après les brillants résultats de lutte contre le covid : un pas en avant, deux pas ene arrière !
Pour moi qui ait commencé à lire tardivement ce qu’est le libéralisme. Ce que je dis toujours pour en parler c’est que le libéralisme place l’individu en premier, avec ses droits intouchables par quiconque. Que vient ensuite la justice ! Pour le défendre. Et en dernier seulement le politique. Et que cela, naturellement, la grande majorité l’accepte et le désir. De là découle tout le reste.
C’est K. Popper qui, je crois, conseillait de ne pas s’attacher à faire une définition précise d’un concept englobant trop d’aspects pour être réduit à une entrée de dictionnaire.
Le même adjectif -libéral- est compris de manière différente par un adepte du libéralisme ou par son adversaire. Le dialogue reste assourdissant, impossible.
J’ose même soupçonner les adversaires des libéralismes -tout court, néo, ultra, etc.- d’en faire un caméléon dont ils peuvent critiquer la couleur selon leur humeur du moment.
D’autres systèmes tiennent leur maîtres, gardiens du temple et compagnons de route.. Par son existence même, tout libéralisme ne saurait être réduit à un tel ordre et à une telle discipline. Sinon il ne serait pas …libéral.
Pourquoi l’obsession anti-libérale francaise ? Je pense que c’est parce que certains s’emparent du libéralisme pour conserver leurs acquis, les mêmes qui le brandissent comme une religion supérieur à toutes les autres, une vérité indépassable. L’obsession anti-étatique n’est pas mal non plus (ça fait au moins un point commun avec les anarchistes), l’absence de réflexion sur les carences et les monopoles privés, ou les asymétries d’information et de concurrence, l’absence de discernement entre égalité des conditions et l’égalité des chances, l’ecologie idéologiquement vue comme un mal…
bref plutôt que se regarder le nombril à démontrer la supériorité du libéralisme, mieux vaudrait se poser la question des raisons pour lesquels certains le rejète. Ça éviterait pas mal de dictatures gauchisantes ou droitisantes.
@Tigrou666
Avant de parler de libéralisme en France, il faudrait déjà que les « élites », les politiques, et les médias cessent d’en donner une définition totalement différente de la réalité et ce pour rester plus aisément en place. De même pour la masse populaire, cette dernière aime bien les promesses faciles et les beaux discours. Elle est prêtre à croire au père noël ou à tout casser car il est plus facile, instantanément, de vivre dans un monde où les responsabilités sont reléguées sous le tapis.
En guise de réponse, je renvoie à cet article, déjà ancien mais à mon avis intemporel.
https://www.contrepoints.org/2012/04/07/76448-desir-de-providence-et-servitude-volontaire-2
J’attends avec impatience les articles qui vont émailler cette série et salue ce beau projet. Si l’on voulait attaquer la question avec pragmatisme, c’est bien l’objectif de dédiabolisation qui semble prioritaire comme l’article le signale en intro. D’abord parce que les libéraux eux-mêmes n’ont pas besoin d’être convaincus. Ensuite parce qu’une argumentation abstraite ex nihilo ne pourrait qu’attirer quelques philosophes soucieux d’ accumuler quelques références documentaires supplémentaires mais pas la majorité de nos concitoyens formatés depuis des lustres à l’anti libéralisme et dont la seule évocation du mot leur fait repousser tout texte qui l’invoque. Le challenge consiste donc bel et bien à détruire les idées reçues auprès du plus grand nombre et la meilleure pédagogie à cet effet me semble devoir d’exprimer sous forme lapidaire, séquentielle, utile à consommer et concrète, du genre : « aujourd’hui, nous vous montrons que dans un Etat libéral, vous allez payer moins d’impôt ». Puis, « aujourd’hui, voyons comment les fonctionnaires seraient mieux valorisés, plus motivés, et mieux payés dans un système libéral » ; ou encore « voyons aujourd’hui comment trouver grâce au libéralisme 200 000 emplois nouveaux par an sur les 5 prochaines années » ; puis « simplifions nos déclarations fiscales grâce au libéralisme »…etc. Le marketing le plus efficace n’est-il pas celui qui met en avant le bénéfice consommateur ?
@Johan Rivalland
Dans les livres que vous citez, je m’étonne que vous ne le faites pas de celui de Daniel Tourre : Pulp Libéralisme. Un livre aux ambitions limitées puisqu’il entend s’adresser aux « débutants » ! Et pourtant ! Pas un si « petit » livre puisqu’il comporte quand même près de 250 pages. Et c’est un livre de qualité car il s’efforce d’être clair par didactisme et attractif par pédagogie ; mais rigoureux et documenté, sans concession sur le fond du sujet.
Ce qui est intéressant (pour vous !) est que la démarche de ce livre, à l’exception d’une introduction qui met en place le décor (et un peu plus), le Libéralisme y est défini par ce qu’il n’est pas : soit 36 clichés qui sont autant de fausses idées (et affirmations par les « ennemis » du Libéralisme) le plus souvent entendues à son sujet.
Au gré du menu – de vos intérêts du moment – vous pouvez ainsi faire la visite dans l’ordre qu’il vous plaît !
Quelques têtes de « chapitre-cliché » :
– Le libéralisme, c’est la droite de la droite
– le libéralisme, c’et le chaos
– le libéralisme, c’est la loi de la jungle
– le libéralisme, c’et l’absence de valeurs morales
– le libéralisme, c’est la propriété contre les pauvres
– le libéralisme, c’est l’égoïsme
– le libéralisme, c’est les échanges au profit des puissants
– le libéralisme, c’est la mondialisation
– le libéralisme, c’est le chômage ou l’exploitation
– le libéralisme, c’est la hausse des prix
– le libéralisme, c’est le pouvoir à la finance et aux banques
– le libéralisme, c’est la marchandisation de la culture
Vous aurez sans doute compris que je recommande sa lecture – et pas seulement aux débutants ! – mais que la démarche de Daniel Tourre semble être très proche de vos propres préoccupations.
Je vous remercie, Jean-Michel, pour cette suggestion utile aux lecteurs de cet article.
En réalité, je fais bien référence à Pulp Libéralisme, sauf que je l’ai simplement mis en lien au moment où je parle de « BD », sans citer le titre.
Et, pour la petite histoire, il se trouve aussi que je l’ai justement commandé au moment où j’écrivais cet article (il était, depuis longtemps, sur ma (très longue) liste d’achats à venir), sachant qu’il était pleinement dans le sujet. Je devrais d’ailleurs le recevoir sans tarder. Il devrait donc, en effet, certainement m’apporter quelques idées supplémentaires (il arrivera, par contre, trop tard, pour le volet 2, que j’ai adressé hier à Contrepoints et devrait être en ligne rapidement, peut-être demain).
Cordialement.
Bonjour,
Déjà , je trouve très bien la démarche consistant à tenter de définir quelque-chose par ce qu’il n’est pas.
Et je n’ai pas beaucoup de notions en économie, mais par contre, si cela peut vous aider à le définir « idéologiquement, je dirais qu’être un vrai libéral, c’est accorder à chaque individu la possibilité de devenir ce qu’il souhaite. Un vrai libéral refusera toujours d’assigner les personnes dans des catégories.
C’est une bonne démarche, mais insuffisante. Il faut aussi compléter le « le libéralisme n’est pas ce que vous croyez » par un apport constructif suivant les valeurs mêmes de l’interlocuteur « c’est la transcription pratique des principes du préambule original de la constitution de 1789 ». Par exemple, « le libéralisme, ça n’est pas la loi de la jungle, manger ou être mangé », … « c’est le respect absolu du droit de chaque individu à ne pas être mangé ». Ou « le libéralisme, ça n’est pas l’exploitation du faible par le fort », … « c’est la possibilité de conclure librement des accords qui renforcent les parties tant que ça n’est pas pour nuire à autrui ».
« constitution de 1789 … »
Si je ne m’abuse, la constitution a fait l’impasse sur la priorité des principes. Grave erreur si on considère qu’il peut apparaître des contradictions.
Asimov a été plus clairvoyant en établissant ses lois de la robotique.
Que se passe-t’il si on place la « contribution commune » (art. 13) au dessus de « droit de faire ce qui ne nuit pas à autrui » (art. 4), ou « droit de demander compte à tout Agent public » (art.15) ?
Super. Chaque jour que je passe sur Contrepoints me permet d’en apprendre d’avantage et de devenir une meilleure personne. J’ai hâte de lire la suite.
Quelle drôle d’idée, définir un concept par ce qu’il n’est pas ! Ce n’est donc pas un concept puisqu »il ne se définit pas.
C’est un peu comme une jolie fille qui par principe ne peut donner que ce qu’elle a, encore faut-il savoir ce qu’elle a !
Bizarre quand même, à chaque fois qu’on parle de libéralisme, personne ne le décrit ni le cerne précisément et surtout pratiquement.
Est-ce pour cela qu’il n’y a pas (pas sur, à confirmer) de système réellement libéral (i.e non affecté d’un épithète destructeur comme néo, multi, social, etc.) implanté dans une nation pesant dans les rapports internationaux ?
J’en déduis que le libéralisme est une pensée utopique puisqu’elle n’a pas fait ses preuves ni dans un sens ni dans l’autre (pour le communisme, le problème est définitivement réglé).
Mon doute ne vient pas de la pensée elle-même mais de l’homme et la tentation d’hégémonie.
Mais je joue gagnant en pariant que le libéralisme pourrait exister même si on l’a pas encore trouvé.
en fait le passage par le isme.. rend le positionnement binaire..
responsabilité individuelle, liberté d’expression, liberté économique…etc??
en réalité il vaudrait mieux peut être avoir un débat sur ce qui justifie des restrictions des libertés ce qui rend légitime les autorités représentant la communauté à restreindre telle ou telle liberté..
préciser la vague idée d’intérêt général..
il ya aussi la nécessité de préciser ce qu’est une nuisance.
avec un exemple concret..confinement port du masque..
je ne peux pas l’empêcher d’émettre des réserves sur la notion de propriété du sol..reserves similaires à celle de frontières entre pays..
il me semble que si ces notions permettent au système de fonctionner, elles demandent aussi une forme d’élasticité..
Charles Gave disait quelque chose de très intéressant il y a peu, en expliquant pourquoi il a appelé son institut l’institut « des libertés » et non l’institut « de la liberté ». Les libertés, c’est concret, cela renvoie à la liberté d’expression, la liberté de conscience, la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre, et de jouir des fruits de son travail, etc.
La liberté au singulier, c’est davantage un slogan, et l’expérience montre que cela se termine souvent en dictature. Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom !
Quant au libéralisme, les malentendus à son propos viennent peut-être tout simplement du fait que les auteurs s’en réclamant ont (eu) des points de vue parfois différents… concrètement, quand on voit le sens du terme ‘liberal’ en pays anglo-saxon et le sens du même terme ‘libéral’ en France, on voit qu’il reste du boulot…
Moi, j’aime bien l’approche de Charles Gave.
Le libéralisme, c’est ce qui reste quand la bêtise a disparu.