Pourquoi le libéralisme n’est pas la défense du grand capital

Un malentendu, hélas fort répandu, assimile le libéralisme à une politique en faveur des grandes entreprises, en particulier celles du CAC 40. À tort. Quatrième partie de la série « Ce que le libéralisme n’est pas ».

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Pourquoi le libéralisme n’est pas la défense du grand capital

Publié le 25 mai 2021
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Par Johan Rivalland.

Il est courant, depuis déjà longtemps, de considérer le libéralisme comme le danger suprême. On en fait un épouvantail bien commode pour exorciser toutes les peurs, les craintes liées au monde en particulier économique. Il est le coupable idéal face à des situations que l’on ne maîtrise pas ou plus, à toutes les erreurs qui peuvent être commises, dans tous les domaines.

C’est ainsi que, tentant de le diaboliser, certains tentent de l’apparenter au « grand capital », et tout ce que l’on peut trouver de péjoratif derrière cette expression, symbolisé par « le patronat » (sous-entendu des plus grandes entreprises, en particulier du CAC 40).

Or, non seulement le libéralisme n’a pas pour objet de défendre particulièrement ces grandes entreprises, plutôt un capitalisme de type entrepreneurial, contre toutes les caricatures, mais il condamne de surcroît les interventions et collusions intempestives qui visent à protéger certaines rentes au détriment du bien commun. À l’image de ce que David Spector met en avant dans son ouvrage La Gauche, la Droite et le marché  lorsqu’il montre qu’il existe

jusqu’à la caricature, une convergence entre un antilibéralisme de droite, mû par la défense ponctuelle d’intérêts bien compris, et un antilibéralisme de gauche rétif au marché par principe.

 

Ne pas confondre capitalisme et libéralisme

Le capitalisme peut revêtir différentes formes et n’est pas toujours libéral, loin s’en faut.

Le capitalisme est un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’accumulation du capital, permettant de créer des outils de production, des biens de consommation et de la croissance.

Le libéralisme, quant à lui, est (définition reprise de Wikiberal)

un ensemble de courants de philosophie politique visant à faire reconnaître la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelle sur l’autorité du souverain (que ce souverain soit un monarque ou le peuple).

L’un peut ne pas être conforme à l’autre. Et c’est ainsi que lorsqu’on évoque une crise du capitalisme, elle peut être due à un excès d’intervention de l’État plus qu’à des effets présupposés d’un libéralisme généralement mal défini et aux contours très flous.

Selon Gérard Dréan, dans son article de référence sur « Qu’est-ce que le libéralisme ? » :

Ce que les libéraux refusent aussi, c’est le constructivisme : l’idée selon laquelle il serait légitime pour certains hommes investis d’un pouvoir particulier d’imposer des règles sociales qu’ils auraient préalablement définies par le raisonnement. Pour un libéral, tout acte social, quelque élémentaire qu’il soit, doit être soumis aux autres membres de la société, qui peuvent individuellement s’y associer ou le refuser.

Les structures sociales ne peuvent légitimement résulter que d’un « ordre spontané » où toutes les initiatives sont possibles, mais doivent être validées en permanence par les libres actions de l’ensemble des individus qui forment la société […]

L’essence même du libéralisme étant de contester le pouvoir de l’État, les libéraux authentiques ne cherchent pas à exercer ce pouvoir. C’est pourquoi ils sont si peu nombreux parmi les politiques. Quelques-uns ont tenté d’accéder au pouvoir dans le but de le détruire de l’intérieur, mais ils s’y sont trop souvent laissés engluer.

A contrario, les antilibéraux de tous bords sont souvent des aspirants dictateurs, convaincus qu’ils sont que l’action libre des êtres humains conduirait à la catastrophe et que la société doit être fermement gouvernée, par eux-mêmes et leurs amis bien entendu […]

Or il est impossible de condamner le libéralisme sans condamner en même temps le principe d’égale liberté dont il est l’expression. C’est pourquoi tant de gens qui aspirent à gouverner le monde s’évertuent à en fabriquer d’odieuses caricatures qui n’ont guère de commun avec lui que le nom et ne signifient que leur propre ignorance.

 

Le capitalisme de connivence

Charles Gave, dans un article intitulé « Capitalisme de connivence et libéralisme » évoque Éric Zemmour, dont on sait à quel point il exècre le libéralisme (à l’instar d’une Natacha Polony qui en fait également sa cible favorite, en dressant à l’occasion un tableau caricatural qui n’a rien à voir avec ce qu’elle entend dénoncer avec hargne).

En ajoutant qu’Éric Zemmour confond fâcheusement sa cible (le libéralisme) avec le capitalisme de connivence, qui lui est justement on ne peut plus étranger. Et c’est là tout le problème.

À l’inverse de ce que recherche le libéralisme, le capitalisme de connivence est :

Un système de défense et de création de rentes appuyé sur la capture de l’État par ceux qui bénéficient ou bénéficieront de ces rentes. Dans la rente, on gagne de l’argent parce que l’on a capturé l’État, tandis que le profit est la contrepartie d’un risque pris. Une rente ne disparait jamais, un profit peut s’évaporer du jour au lendemain. Le profit est légitime, la rente ne l’est pas.

Or, le libéralisme est par nature opposé aux immixtions intempestives de l’État dans le fonctionnement de la société, cantonnant celui-ci essentiellement aux fonctions régaliennes.

Il n’y a donc pas plus opposés que les libéraux à cette collusion, qui va à l’encontre de l’esprit d’entreprise tel qu’ils le défendent depuis toujours. Et c’est donc un bien mauvais procès qui est fait à une philosophie dont l’esprit est tout à fait contraire à ce que trop de contempteurs croient y voir.

Bien à l’inverse, les libéraux défendent une concurrence saine et non dévoyée par de quelconques mécanismes qui viennent en fausser la validité.

Jean-Marc Daniel, dans son ouvrage L’État de connivence, déplorant le népotisme et le conservatisme rentier du capitalisme de connivence, accuse des interventions telles que la « politique des champions nationaux » de venir fausser le libre-jeu du capitalisme de concurrence et d’engendrer ainsi un système pernicieux où un certain protectionnisme est défendu « en prétendant aider la partie la plus pauvre de la population dont il sauvegarderait les emplois tout en passant sous silence les prix élevés et les pertes de pouvoir d’achat subséquentes liés au refus de la concurrence internationale. »

Au prix d’une alliance étrange entre « conservateurs politiques, patronat bien en cour […] et survivance de l’ancienne extrême gauche marxisante qui ne supportent pas ce que peut représenter l’économie de marché en termes de modes de reconnaissance des compétences»

 

La mécanique perverse du système

La mécanique perverse du système, le clientélisme sous couvert toujours d’un « intérêt général » aux contours mal définis, un syndicalisme trop souvent complaisant et, par certains côtés complice de ce grand patronat qu’il entend dénoncer, sont autant de facteurs qui dévoient le système et l’éloignent justement complètement de ce qu’entend promouvoir le libéralisme, à savoir une véritable liberté d’entreprendre, de créer, d’innover, de jouer le libre-jeu de la concurrence, sans que des intérêts corporatistes, politiques, protectionnistes ou autres viennent interférer avec cette liberté et la restreindre.

David Descôteaux, dans un article intitulé « Le capitalisme de connivence, voilà l’ennemi », affirme ainsi que :

Nous vivons à l’ère du capitalisme de copinage (crony capitalism).

Celui où on privatise les profits des banques, tout en refilant les pertes aux contribuables. Celui où les grosses entreprises dépensent des millions en lobbyistes pour acheter les politiciens. Et pour faire jouer les règles en leur faveur (comme ériger des barrières aux produits concurrents étrangers, ou se partager des contrats gouvernementaux à prix gonflés…). Celui où syndicats, bureaucratie et autres groupes d’intérêt échangent des votes contre des privilèges et des subventions à la pelle.

C’est la capture de l’État par les groupes d’intérêt — qu’ils soient de droite ou de gauche. Et qui se foutent bien qu’on endette à mort la prochaine génération.

 

Le libéralisme contre les subventions aux grandes entreprises

Les subventions aux entreprises sont accusées par les libéraux d’être l’un des pires maux en matière de dépenses publiques et de faire perdre de nombreux emplois à la société.

Eddie Willers, dans un article à l’esprit très proche du présent article, intitulé « Idée reçue : le libéralisme défend les grandes entreprises » écrit ceci :

Loin d’être le défenseur des grandes entreprises et même de l’entreprise en général, le libéralisme permet surtout à de nouveaux acteurs aux business-models originaux et disruptifs de tailler des croupières aux grands groupes.

Les grands groupes sont bien souvent les entreprises qui reçoivent le plus de subventions. À titre d’exemple les TPE-PME représentent 90 % des bénéficiaires du crédit impôt recherche en nombre mais 20 % en volume de créances (Le Monde). Or une subvention revient à taxer davantage Pierre pour reverser cette somme à Paul selon les préférences des hommes politiques du moment. C’est donc une atteinte à la propriété privée et au droit naturel de Pierre.

Une subvention n’est donc absolument pas un principe libéral. Pourtant, le MEDEF est le premier organe à réclamer des subventions à l’export, pour la recherche, pour le « Made In France » et que sais-je encore. Nous sommes donc bien loin d’un « libéralisme débridé ».

Les libéraux adhèrent d’ailleurs, ajoute-t-il à juste titre, aux principes de la destruction créatrice et défendent ainsi complètement la libre-entreprise, sans chercher à en fausser l’esprit. Et sans, non plus, défendre coûte que coûte l’entreprise quelle qu’elle soit, l’individu étant au centre de ses raisonnements et le libre-contrat le moyen de mettre en accord leurs intérêts communs.

 

Le libéralisme, au service de tous

Au final, rien ne permet d’affirmer, si ce n’est l’ignorance ou la mauvaise foi, que le libéralisme serait assimilable à la défense des grandes entreprises, ni même des entreprises quelles qu’elles soient par un a priori surgi de nulle part, si ce n’est des visions fantasmées de certains.

On peut même estimer que, bien loin de vouloir privilégier telle ou telle entité, le libéralisme demeure au service exclusif de l’individu et de sa liberté, loin de tout privilège indu. Et en ne défendant aucune position acquise. Ainsi peut-on affirmer avec Thierry Falissard, dans son opuscule Faut-il avoir peur de la liberté ? :

Le capitalisme de libre concurrence n’aboutit à aucune position définitivement acquise, car tout avantage peut être remis en question. Le plus compétent, c’est-à-dire celui qui apporte le plus aux autres, y a toutes ses chances. Entraver la concurrence est davantage dans l’intérêt du « fort » que du « faible » :

« Les gens qui combattent pour la libre entreprise et la libre concurrence ne défendent pas les intérêts de ceux qui sont riches aujourd’hui, ils réclament les mains libres pour les inconnus qui seront les entrepreneurs de demain et dont l’esprit inventif rendra la vie des générations à venir plus agréable. » (Ludwig von Mises, « L’action Humaine », 1949).

Article initialement publié en novembre 2017.

 

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  • excellent ! ce genre d’article devrait être diffusé en masse dans les médias mainstream (oui je rêve), peut-être que ça réveillerai les Français, dont la culture économique est proche du zéro absolu

  • oui oui..
    toutefois..le monde n’est pas libéral..et donc de fait tout le monde ou presque bénéficie d’une forme rente de situation qu' »il n’a pas individuellement mise en place et dont il ne peut être tenu responsable.
    Libéraliser fait peur..parce que ça crée de l’incertitude..en outre plus de libéralisme ne veut pas dire libéralisme et plus de libéralisme signifie juste changer de système de rente pour un temps. dans le meilleur des cas vous pouvez essayer de montrer que la nouvelle situation est plus juste…mais c’est bien difficile.
    Il faut ajouter que la justice demanderait que si vous pouvez démontrer que vous avez été lésé par la situation de rente préexistente vous pouvez exiger un dédommagement..
    SI on accepte UNE entorse au libéralisme, on justifie en somme toutes les autres.-

    Le libéralisme est donc bien beau, il est louable de montrer ce qu’il n’est pas mais pour autant.. libéraliser de façon juste est bien difficile.
    d’ailleurs bien souvent les libéralisateurs sont des libéraux de circonstance qui ne prônent pas le libéralisme en tant que tel mais parce que cette libéralisation particulière leur bénéficie.
    vous verrez dans l’instant tel farouche partisan du protectionnisme devenir libre échangiste. C’est humain…

    On ne peut pas que libéraliser il faut compenser les injustices passées liées à la rente qu’on abolit..ce n’est pas d’ailleurs que le cas pour le libéralisme..
    l’abolition de l’esclavage aux usa…
    Un victime de l’esclavage a _t il reçu un dédommagement? quoique on pense de la victimisation incessante de la part de certaines personnes descendant proclamés d’esclave , le retour à une situation juste ne compense pas l’injustice ou le crime subi!!! et c’est PAS simple sinon impossible…
    si je vous ai pris tous les jours 10 euros dans la poche, vous ne vous contenterez pas que j’arrête solennellement un jour au nom de je ne sais quoi de grand!!

    ce n’est pas le libéralisme que les gens ont en horreur, ils ignorent d’ailleurs ce que c’est mais il savent par contre très bien que toute libéralisation n’a pas été plus juste pour eux mais simplement une redistribution de cartes..

    comment sortir d’une rente d’une façon juste…

    • Que de sophismes pour justifier le maintien d’un statu quo liberticide !

      • @ Raphaël
        On ne peut ici parler de sophisme!

        La réalité fait que nous sommes (d’habitude) issus de nos parents et que nous « recevons » beaucoup, dès la naissance, sans autre « dette » que morale (affection, respect, habituellement).

        Tout autre caractère qui fera ce que nous serons, viendra d’autrui: d’où la nécessité de la réaction adolescente qui pourra (en partie) nous donner la liberté de choisir (« l’avenir ») dans le cadre des « acquis » (choisis/imposés par d’autres), comme la langue « maternelle », le lieu, l’époque et tout ce qui en dépend!

        Vu comme ça, vous m’accorderez que si « l’instinct » de désir de liberté existe, exercer cette liberté restera encore quelques années (en moyenne) très contingente!

        Même le libéralisme a ses règles (= contraintes).

        Pourtant il ne peut y avoir de libéralisme que vécu: simplement conçu et défini, même parfaitement, en France, il lui reste à le concrétiser dans un cadre pré-existant, ce qui est une autre paire de manches!

      • je n’ai pas dis que je voulais maintenir le status quo liberticide..du tout…

        je dis que dans le long processus de libéralisation d’une société comme la France par exemple les résistances sont fondées.

        vous avez une société libérale ou vous avez des situations de rentes..

        on peut prendre l’exemple de la libéralisation des taxis…le type qui a acheté fort cher une licence peut voir d’un mauvais œil le fait qu’elle ne vaut plus rien… il a peut être profité d’une situation mais ce n’était pas de son fait à lui ..alors certes les clients des taxis du passé ont eux tous surpayé les courses..

        Le problème c’est que normalement les gens devraient ne pas accepter l’intervention de l’etat dans l’économie mais une fois que c’est fait, vous jouez à un jeu de qui perd gagne où les réformes sont justes des changement de perdants et de gagnants.
        vous avez le liberalisme total ou des rentes.

        • la première critique qu’une personne bénéficiant d’une situation de rente peut faire devant une libéralisation c’est : ou tout le monde ou personne…si vous supprimez ma petite rente supprimez toutes les autres en même temps.. et en pratique tout le monde veut libéraliser les autres rentes que la sienne…

          • En fait le problème des taxis est l’achat d’un privilège et ce privilège étant non nominatif peut se revendre. C’est analogue aux privileges vendus aux fonctionnaires transmissibles aux nouveaux arrivants.
            Un privilège est contraire à la constitution, l’abolition ne devrait pas gêner un socialiste ou un républicain, libéral ou pas. Seul un communiste ne peut l’admettre car il s’agit de trophées de guerre. Ce pays n’est donc ni républicain ni socialiste mais bel et bien communiste… Bonne chance pour mettre du libéralisme la dedans social ou financier.

        • « il a peut être profité d’une situation mais ce n’était pas de son fait à lui »
          Mais bien sur que c’était de son fait à lui! c’est bien lui qui à décider de profiter d’un système inique. Si quelques années plus tard ce système s’effondre et bien, il a joué, il a perdu. Faisons un parallèle extrême. Vous vivez dans un pays au main d’un dictateur. par opportunisme vous vous mettez a son service pour profiter de la situation. Quelques années plus tard le dictateur est renversé et du coup vous perdez vos « avantages » pensez vous réellement que vous allez avoir des « compensations » pour la perte de votre rente?
          La vérité c’est que libéralisé la France reviendrait à supprimer toutes les rentes d’états (fonctionnaires, avantages et réglementations d’exception…) à interdire à l’état de s’occuper d’économie et à le restreindre à la protection du pays et des droits fondamentaux des individus. vouloir réparé les tords passé est inutiles et impossibles tant les tords sont en définitive partagé car tous les individus sont à des degré divers responsables de la situation soit par leurs actions soit par leur passivité.

    • Stopper l’injustice est déjà une compensation !

      • oui mais il faut expliquer et justifier.

        • La première et plus grande opposition au libéralisme c’est la mauvaise fois. les gens savent pertinemment ce qui est juste ou non mais choisissent délibérément de l’ignorer car ils savent qu’au bout du compte ils obtiendront satisfaction.

          • Pertinemment vraiment non. A moins d’avoir étudié un sujet la plupart des gens n’ont que l’avis que répète le groupe sans y avoir réfléchi une seconde.
            Rasoir d’Hanlon: « Ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer »

    • « si je vous ai pris tous les jours 10 euros dans la poche, vous ne vous contenterez pas que j’arrête solennellement un jour au nom de je ne sais quoi de grand »

      @jacques lemiere: Vous soulevez là une question qui m’a moi aussi beaucoup fait reflechir autrefois, jusqu’au jour ou j’ai touvé la réponse :

      Le propos des libéraux ce n’est absolument pas:
      « Pour réparer l’injustice que constitue le vol des 10 euros il suffit d’arreter de voler les 10 euros »

      Le propos des libéraux c’est tout simplement :
      « Arreter de voler les 10 euros est le seul moyen de ne pas aggraver l’injustice que constitue le vol des 10 euros. »

      En résumé il faut voir le libéralisme comme étant le seul moyen de ne pas aggraver les choses, plutot que voir le libéralisme comme étant une solution miracle qui permettra de réparer toutes les injustices passées.

  • Natacha Polony me donne de l’ urticaire tellement elle se trompe………Mais il n’ y a pas qu’ elle, parité oblige, Michel Onfray et Zemmour quand ils ciblent l’ ultra méga giga libéralisme me font aussi monter la tension.

    • @ Bernard
      Sur Contrepoints, le libéraux revendiqués n’acceptent pas les termes de « néo-libéral », « hyper-libéral » ou « ultra-libéral »! Si le nom est mal choisi, la chose existe bien: c’est l’accumulation de capital par la vente d’une production jouant sans scrupule sur la crête entre légal et illégal, honnête ou pas, dans un but de « pouvoir » dû à ce capital accumulé pour influencer tous les autres pouvoirs, sans souci jugé excessif de type éthique!

      • Quand on change le sens des mots on peut leurs faire dire n’importe quoi, c’est peut-être un peu pour ca que ces termes ne sont pas acceptés…

      • @ Mykylux,

        Le libéralisme défend le droit à la liberté d’entreprise où chaque entrepreneur décide de lui-même comment il va gérer son commerce. Après la nature humaine est ce qu’elle est. Il y aura toujours des entrepreneurs cyniques ou malhonnêtes.
        Les anti-liberaux utilisent cette malhonnêteté pour demontrer que le libéralisme est perfide comme si les anti-liberaux seraient tous des personnes sans reproche et honnêtes.

  • Je me suis évertué à lire les différents volets de « ce que n’est pas le libéralisme ».
    Hélas force est de constater que l’auteur verse de lui-même dans la caricature de ce qu’il dénonce : tout tourne en effet, dès que l’on y dépasse l’ordre des généralités, autour de la question économique et du rôle de l’Etat que l’auteur voudrait voir amoindri.
    Quand les défenseurs eux-mêmes du libéralisme n’ont que pour réelle ligne d’horizon que l’économie, il ne faut guère s’étonner de la description, plus ou moins fantasmée, plus ou moins fausse, qu’en font ses détracteurs.

    • il me semble que l’auteur se concentre sur les critiques erronées envers le libéralisme.
      Mais ici, Il pourrait se contenter d’une dénonciation du capitalisme de connivence… pas besoin de libéralisme pour comprendre que le capitalisme de connivence est « injuste ».

    • @ Jean Roule Du Cable

      La France n’a aucun parti libéral représenté à l’Assemblée Nationale, que je sache: cette sérieuse lacune montre pourquoi le libéralisme français est un sujet de conversation que chaque individu a le droit de peaufiner à sa guise, toute contrainte étant exclue.

      Or, c’est bien dans le domaine économique que par référence (sincère ou moins sincère) au « libéralisme », le poids de la « propriété privée » a clairement le rôle le plus motivant! (d’où une pléthore d’économistes « motivés » intervenants dans la presse!)

      Mais non, ce n’est pas « que pour réelle ligne d’horizon que l’économie », c’est aussi la protection de la propriété privée (supposée légalement acquise) contre l’avidité exagérée de l’état détenant le pouvoir concurrent: l’argent!

      • Certes, mais parfois, et pour imprimer dans le public que le libéralisme ne se concentre pas que sur les histoires de sous-sous, il serait bon qu’on en entende les thuriféraires sur des questions, disons, un peu plus sociétales que la défense de la propriété privée ou des entrepreneurs asphyxiés par les taxes. Que ne l’entend-on plus sur la GPA, la consommation de drogues, la prostitution, la liberté d’expression, le Net, ou d’autres menus aspects de notre vie quotidienne, comme la liberté de ne pas porter sa ceinture en voiture… A ma connaissance, seul Koenig s’est exprimé sur l’ensemble de ces sujets. On dirait que les autres sont tétanisés à l’idée d’affronter nos petits tabous sociétaux…
        Il suffirait, pour se rendre compte du désastre dans lequel se trouve le libéralisme à la française, de comparer les programmes électoraux des partis libéraux d’il y a seulement 10 ans, avec ce qu’on peut trouver aujourd’hui, désespérants de conservatisme sociétal…

        • La GPA ne concerne que très peu de monde, et l’état n’a jamais pu empêcher ni la prostitution ni la consommation de drogue qu’il faudra bien légaliser un jour.
          Donc le combat pour les libertés doit maintenant se faire sur le libéralisme économique.
          Cependant, je vous accorde que toutes nos lois ont pris de l’embonpoint, et qu’une cure d’amaigrissement s’impose.

    • Qui ramène tout à l’argent? il n’y a pas plus obséder par l’argent que le socialistes. Tout est toujours ramener à des problèmes d’égalité ou d’injustice qui se traduise par des taxes et de la redistribution monétaires. Les libéraux dont le discours est avant un discourt basé sur le droit ne font que répondre à l’attaque en règle contre toute les forme de propriétés des étatistes mais pas uniquement. Des gens comme Ron paul ont aussi dénoncé les abus des états concernant les guerres, les protections des droits à la parole et à la libre conscience.

      • Ron Paul est américain. Ayn Rand est quasi inconnue en France. Raison pour laquelle j’ai évoqué le « libéralisme à la française ». A ma connaissance, en France, Gaspard Koenig est le seul à tenir un discours cohérent et complet sur le libéralisme. La plupart des autres se limitent au champ économique. Et Contrepoints n’échappe hélas pas à cette maudite règle.

        • Sauf que ce Gaspard Koening préconise la mise en place d’un revenu universel, ce qui fait de lui un libéral de pacotille de plus.

          • Pourquoi dites-vous ça ? Parce que la gauche le propose aussi ? Quelle serait votre position si seuls droite et/ou libéraux proposait le RU ?

            • Je me fiche bien de la gauche et de la droite !
              Par contre, le RU est une usine à gaz étatique qui n’a rien de libérale.

              • Usine à gaz ? Remplacer des dizaines de subventions et autres allocations par un seul montant fixe par personne et identique pour tous ?
                Bien que je ne défende pas le RU (ni ne le combats, j’ai juste du mal à positionner à son propos), il est vraiment l’inverse d’une usine à gaz. Et il peut être vu de manière libérale ou pas, sociale ou pas, c’est ça qui est compliqué avec le RU. Le multi-millionnaire le recevra aussi, c’est pas très social de distribuer de l’argent à ceux qui n’en ont pas besoin, si ?

          • @GN,

            Je ne suis pas fan du RU, mais des libéraux le défendent car comme ce revenu remplace toutes les aides sociales, l’état remet à l’individu sa liberté et sa responsabilité d’utiliser cette aide unique comme il le désir.

    • C’est uniquement parce que ses ennemis se concentrent sur l’économie pour l’attaquer, en occultant ce qu’est le libéralisme: défendre la liberté de l’individu contre toute forme d’oppression, quelle soit politique, religieuse, sociale ou économique.

    • Il ne faut pas confondre une réaction épidermique avec une défense du libéralisme.

      J’ai été rebuté au début par cet amalgame apparent sur CP. Mais reprochez vous au j.u.i.f d’être anti-allemands d’il y a 60 ans (et méfiants) ?

      L’article pose la bonne question : comment expliquer que les libéraux ne réclament que « une égale liberté ».

  • Voilà de belles paroles mais en réalité la liberté du fort n’est pas égale à celle du faible. De la Révolution Française on a oublié les termes égalité et fraternité. En fait l’économie capitaliste a confisqué le libéralisme à son avantage tout en se donnant un attitude noble. Quelle hypocrisie.

    • L’égalité réelle est un fantasmes destructeur car non seulement il n’est pas atteignable, il n’est pas souhaitable et il est même au bout du compte destructeur. C’est parce que nous ne somme spas égaux que nous avons besoin les uns des autres. Des êtres parfaitement égaux seraient parfaitement égoïstes.
      Quand à la fraternité, elle n’est belle que quand elle est spontanée comme toute les vertus. je n’ai aucune envie de fraternisé avec la plupart des 60 millions de de Français dont j’exècre la mentalité socialo communiste et j’imagine qu’ils me le rendent bien. Qu’on me laisse libre d’aimé et d’apprécier qui je souhaite…

    • Jean d’Août a écrit: « En fait l’économie capitaliste a confisqué le libéralisme à son avantage tout en se donnant un attitude noble. »

      Cette phrase n’a aucun sens sauf pour quelqu’un qui a cru les contresens des socialistes sur le « capitalisme » et le « libéralisme ».
      .
      En réalité, les libéraux sont très proches de la Déclarations des Droits de l’Homme de 1789 que l’état français viole dans tous les sens et la France est de moins en moins « capitaliste » et de plus en plus « capitaliste de connivence », c’est-à-dire des intérêts financier qui ont une collusion avec l’état.
      .
      Le plus « fort » et le plus menaçant pour les individus dans toute l’histoire humaine ont toujours été les états. Ce sont eux qui emprisonnent ou tuent en fonction d’une opinion, d’une parole, d’une couleur, d’une orientation sexuelle, sociale, de classe, qui déclarent des guerres, envahissent des territoires, se servent de la force publique pour supprimer des libertés civiles, politiques ou économique.

    • @ Jean d’Août,

      La liberté ne se mesure pas par la force.

  • Article remarquable au texte très ardu à bien comprendre et impossible à synthétiser dans sa démonstration dont la conclusion est difficile à trouver sinon que le libéralisme ne peut exister nulle part, car si:

    « Le libéralisme demeure au service exclusif de l’individu et de sa liberté, loin de tout privilège indu ».. »L’essence même du libéralisme étant de contester le pouvoir de l’État, les libéraux authentiques ne cherchent pas à exercer ce pouvoir. C’est pourquoi ils sont si peu nombreux parmi les politiques ».

    Et aucune force au monde n’empêchera « que des intérêts corporatistes, politiques, protectionnistes ou autres viennent interférer avec cette liberté et la restreindre » ni la recherche perverse permanente d’ « Un système de défense et de création de rentes appuyé sur la capture de l’État par ceux qui bénéficient ou bénéficieront de ces rentes ».

    Sans parler de l’interventionnisme parfois nécessité par des considérations particulières comme par exemple la récente affaire de STX.

    • @ contrasceptique

      Non, ce n’est pas le libéralisme (aux interprétations multiples et variées puisque dépendant d’une liberté individuelle!) qui ne peut exister mais bien la théorie libérale qui, sans l’épreuve de l’application réelle, peut être plus peaufinée dans les moindres détails qu’elle ne s’applique pas dans une réalité, telle quelle, dans la vie politique, économique ou sociale!

      Cette « théorie » ne peut, en aucun cas contraindre la liberté individuelle qui en est le fondement!

      Cette conception ne s’adresse donc pas à d’autres pays que la France et ceux où il n’y a pas une représentation d’un parti libéral, active.

  • @Jean roule du câble , les sujets dont vous parlez ont déjà été abordés sur ce site, cet article souligne plutôt la distinction entre libéralisme et capitalisme de connivence. En effet, les détracteurs du libéralisme font souvent la confusion entre les 2.
    Quand au fait que le libéralisme ramène tout à l’économie, c’est un peu vrai mais c’est normal. La valeur ( les Sousou comme vous dites) des choses doit pouvoir se comparer avec une unité commune . Par exemple un avantage social quelqu’il soit, concrètement, peut se mesurer en euros, même si à la base cela part d’une intention louable, cet avantage n’est rien de plus que des euros gagnés par une catégorie au dépend d’une autre. le libéralisme est rationnel contrairement à l’idéologie.

    • « les détracteurs du libéralisme font souvent la confusion entre les 2 » et la plupart le font sciemment en connaissance de cause

    • « Quand au fait que le libéralisme ramène tout à l’économie, c’est un peu vrai mais c’est normal. »
      Ce n’est ni vrai, ni normal. Seul un courant spécifique du libéralisme agit de la sorte.

      • Dans le pays avec le plus gros état et la plus grosse fiscalité mondiale, le premier facteur d’oppression et de coercition est et de très loin économique.
        On ne risque pas la prison pour une orientation sexuelle, une couleur, une religion, on peut encore exprimer (un peu) son avis, par contre on est obligé sous la menace de travailler jusqu’à fin juillet pour « l’état ».
        .
        C’est le principal moyen de coercition des socialistes.

  • A quand un chroniqueur libéral à ONPC?

  • Merci pour cette piqûre de rappel bienvenue

  • Le libéralisme ne peut être une cible puisqu’il est par définition anticonstructiviste. Il n’est au fond qu’une méthode et un principe pour remettre en question en permanence (et sanctionner) les abus du système en cours: l’absolutisme de l’Etat, les rentes de situation, les atteintes au libre marché comme à toute autre liberté.

  • Je suis d’accord avec une grande partie de l’article, cependant quelques remarques :
    – profit/capital : fantasmer le monde comme étant possiblement uniquement composé d’entrepreneurs, c’est pas top. Ya des possesseurs de capital-argent qui ont des usines et des travailleurs qui ont un capital-travail. Les patrons ne sont pas souvent ceux qui ont mis leurs billes dans la société, ils ne prennent pas plus de risques que le travailleur lambda, par contre, il sera plus à même de protéger son poste que le travailleur lambda.
    – Concurrence internationale / pouvoir d’achat : cela nécessite des parties du monde où la main d’oeuvre est beaucoup moins chères (avec des conditions de travail moins bonnes très souvent). En gros, c’est dire qu’un pays ne peut pas vivre correctement (avec des travailleurs gagnant bien leur vie) sans des travailleurs avec des bas salaires ailleurs.
    – Evacuer l’Etat / ordre spontané : toutes interactions un tant soit peu complexes entrainent des perturbations, des conflits d’intérêts. Si j’implante demain une usine d’explosif dans mon quartier résidentiel, les parents des enfants de la crèche en face vont pas être contents. Si mes voisins et moi décidons de créer une usine chimique, les gens 20km plus loins aimeraient qu’on ne pollue pas la nappe phréatique ou la rivière. De ces interactions naissent des besoins et attentes qui ne peuvent pas être résolus de manière optimale au niveau local.

    • profil / capital …
      Outre le fait que l’injustice n’est pas l’objet du libéralisme, il faut se demander si une certaine « injustice » (forcément subjective) n’est pas nécessaire à l’organisation viable d’une société.

      Concurrence internationale / pouvoir d’achat …
      On peut aussi se révolter contre la pesanteur qui nous cloue au sol ou au mieux espérer que dans l’avenir une uniformisation du monde réduira ce problème.

      Concurrence internationale …
      Le libéralisme considère que la « mission » de l’état est d’assurer la liberté et la SECURITE. Je suis toujours étonné que l’on aborde pas la question par l’angle de la sécurité sur CP, avec une discussion honnête sur le risque et le coût.

  • Il y a des poinst qui gagneraient a etre developpes. Par ex l auteur critique a juste titre le capitalisme de connivence quand une ou plusieurs entreprises s associent a l etat pour obtenir une rente de situation.
    Par contre que dirait l auteur si les grosses entreprises en question font un simple cartel sans participation de l etat ? (https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/distribution/20111208trib000669846/ententes-et-cartels-decouvrez-les-10-plus-grosses-amendes-infligees-depuisentreprises-finance/000.html)

    Dans un monde purement liberal, une entreprise mal geree devrait couler sans intervnetion de l etat et renfloument par le contribuable. Mais comment faire dans le cas reel ou l entreprise est « too big to fail »? Imaginez une faillite du credit agricole (ca mettrait de nombreuses entreprises en faillite car leur compte est au CA). Une faillite d airbus poserait des problemes a la defense nationale …

    • 2 exemples un peu à côté de la plaque.
      – le secteur bancaire est l’un des marchés les plus réglementés qui soit. aujourd’hui les banques n’ont plus que le nom.
      – le libéralisme est là pour encadrer le périmètre de l’Etat. A moins d’être anarchiste, on peut accepter que la défense du territoire puisse rentrer dans son périmètre.

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