Le complexe de l’industrie (5) : des militants en guerre sur tous les fronts

Pour David Zaruk, les militants écologistes ne cherchent pas à discuter avec l’industrie pour trouver des compromis, mais à éliminer le capitalisme et la société industrielle.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 3
Image générée par IA

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le complexe de l’industrie (5) : des militants en guerre sur tous les fronts

Publié le 12 septembre 2023
- A +

Un article du Risk-Monger

Première partie de cette série ici.
Seconde partie de cette série ici.
Troisième partie de cette série ici.
Quatrième partie de cette série ici.

 

Depuis la période de dialogue entre parties prenantes dans les années 1990 et au début des années 2000, les militants écologistes se sont engagés dans la démarche réglementaire pour tenter de l’influencer.

Et cela a fonctionné pour les victoires faciles (recyclage accru, réduction des émissions et des effluents, incitation aux économies d’énergie, meilleure qualité de l’eau et de l’air…) mais ce n’était jamais assez.

L’ambition des écolos s’est étendue à l’interdiction des produits chimiques de synthèse, des plastiques, des pesticides, des combustibles fossiles, des engrais, de l’énergie nucléaire et des OGM, pour n’en nommer que quelques-uns. Cela exigeait plus qu’une poignée de lobbyistes remuants hébergés par groupe d’ONG. Dernièrement, leur ambition s’est encore étendue jusqu’à, eh bien, éliminer le capitalisme, les entreprises et l’industrie. Comme l’a montré l’expérience de la guerre contre le tabac, la réglementation ne suffit pas, surtout si vous luttez contre un produit ou une activité que le public demande et attend. Pour battre l’industrie (c’est-à-dire pour sauver le monde), les ONG devaient faire la guerre sur plusieurs fronts.

Si les acteurs de l’industrie pensent que cela n’est qu’une partie de la démarche de dialogue réglementaire, alors autant rester chez eux.

La partie 5 du complexe de l’industrie examine comment l’industrie n’est pas simplement dans un dialogue avec quelques ONG militantes et groupes d’intérêt sur des questions de réglementation. Ils font face à un réseau coordonné d’organisations qui ont mis en œuvre une série complexe d’attaques sur plusieurs fronts via un large éventail de parties prenantes et de groupes d’intérêts avec une stratégie à long terme visant à éliminer le capitalisme et les éliminer eux-mêmes. L’industrie doit changer de point de vue. Elle fait face au déchainement d’une campagne dirigée contre son existence même.

Ce que nous voyons aujourd’hui est une série complexe de campagnes militantes contre l’industrie et le capitalisme coordonnées à plusieurs niveaux (via les médias, les universités, la démarche réglementaire, les cabinets d’avocats en responsabilité civile, et les influenceurs des médias sociaux).

Les ONG jouent à long terme, elles effraient puis enrôlent les adolescents pour qu’ils s’impliquent, non seulement pour l’impact médiatique, mais pour s’assurer que la prochaine génération adoptera leur idéologie sans hésiter.

Avec autant de groupes en action en même temps peuvent plus facilement réécrire les récits et contrôler les messages acceptés dans le discours public. Ces groupes (représentant entre 5 et 10 % de la plupart des populations) sont bien financés, passionnés et déterminés à gagner à tout prix. Ce qu’ils produisent, avec cette stratégie, c’est une attaque contre les valeurs, les traditions et l’activité économique occidentales.

Si vous êtes un innovateur ou si vous pensez que le moyen de rendre le monde meilleur passe par des solutions technologiques, la vie en Europe devient assez difficile. Les dirigeants occidentaux sont faibles et fébriles et si les acteurs de la réglementation peuvent soutenir le secteur industriel du bout des lèvres, ils font le minimum possible pour soutenir les innovations afin d’éviter de contrarier le lobby anti-industriel (voir, par exemple, la dernière tentative comique et chaotique de dernière minute de la Commission européenne d’arrêter un exode industriel de l’UE compte tenu des incitations offertes par la loi américaine sur la réduction de l’inflation – IRA).

C’est avec ce service minimum qu’ils ont déjà bousillé l’indépendance énergétique européenne et sont en passe de détruire la souveraineté alimentaire.

 

Des idiots utiles dans l’administration, les médias et l’université

Ces campagnes militantes ont été facilitées par l’instabilité de plusieurs structures institutionnelles.

La perte de confiance dans les institutions étatiques a affaibli la capacité des décideurs politiques à résister à leurs discours dominants (de nombreux gouvernements jetant l’éponge et commençant à envisager l’idée d’une gouvernance par des assemblées citoyennes). La restructuration économique et le déclin post-numérique des grands groupes de médias (qui étaient largement financés par l’industrie jusqu’à ce que l’information devienne gratuite) ont créé un espace propice à l’influence des mouvements populistes.

Les groupes de médias sociaux ont en outre contesté la manière dont les informations sont transmises.  L’évolution du financement de la recherche, des projets industrie-université vers la recherche financée par l’État, a redéfini la structure du pouvoir dans les universités (avec des administrateurs responsables verticalement devant leurs payeurs, plutôt que devant les intérêts de leurs chercheurs).

Ces évolutions ont créé un environnement de vulnérabilité où le discours anticapitaliste peut être amplifié par les idiots utiles appropriés.

Le mieux que les dirigeants européens puissent faire est d’isoler l’industrie du processus et jouer la carte de la précaution en cas de difficulté pour apaiser le lobby écolo grandissant, en espérant que le tourisme et la banque pourront compenser l’effondrement de l’industrie européenne, la perte d’emplois et le déclin économique.

Le pire qu’ils puissent faire, et cela est assez attrayant pour de nombreux membres de l’administration, est de reprendre le discours anticapitaliste militant avec des acteurs de la réglementation se faisant passer pour des dirigeants bienveillants et attentionnés, uniquement soucieux de protéger la santé publique et l’environnement. Et si quelqu’un remarque leurs décennies d’inaction réelle, ils peuvent hurler avec les loups, et accuser l’industrie de n’avoir rien fait.

C’est ce qu’a fait l’actuelle Commission européenne, choisissant de se définir uniquement par sa stratégie Pacte Vert, malgré une pandémie, une guerre en Europe, une crise énergétique et un déclin industriel. Realpolitik impossible.

Mais alors que des groupes de militants continuent de placer leurs acteurs dans des agences étatiques, de grands médias et des organismes scientifiques, alors qu’ils continuent de modifier les règles réglementaires en leur faveur, ils ont atteint une sorte de limite – ce que l’on pourrait appeler un plateau de la raison et un mur de réalité où leur dogme idéologique ne peut aller plus loin. L’inflation, la destruction des rendements, la perte de biens sociétaux et les sacrifices économiques comptent pour les consommateurs qui pourraient recommencer à prendre leur droit de vote au sérieux.

La stratégie de l’industrie pendant cet assaut est de bloquer les attaques réglementaires jusqu’à ce que les biens sociétaux perdus (comme de la nourriture, de l’électricité et du chauffage abordables) indignent les consommateurs, en utilisant leurs avocats pour maintenir les produits sur le marché via des dérogations, tout en espérant que les groupes militants les plus naïfs continuent de se tirer une balle dans le pied.

Mais ce n’est pas vraiment une stratégie, car le discours continuera de travailler contre eux.

Lorsque les consommateurs commencent à souffrir, les militants poursuivent leurs attaques coordonnées et continuent de répandre leurs discours sur un public plus large qu’ils détestent comme ignorant. Selon eux, l’inflation alimentaire et énergétique est due aux prix abusifs de l’industrie, aux surprofits exceptionnels des entreprises, à l’Ukraine et au Covid-19, et n’est certainement pas le résultat de la faillite de politiques écolos.

La stratégie de l’industrie consistant à « les ignorer et gagner du temps fait de l’industrie simplement un idiot utile de plus dans cet assaut militant. Une piñata à volonté offerte aux militants.

 

L’attaque sur plusieurs fronts

Ce n’est pas arrivé par hasard.

Le discours anti-tech et anticapitaliste qui domine nos médias, nos arènes politiques, nos établissements d’enseignement supérieur, nos agences de réglementation et nos tribunaux n’est pas une coïncidence ou la convergence d’un certain bon sens. J’ai assisté à suffisamment de réunions internes de militants, écouté leurs consultants et conseillers, et lu leurs rapports pour savoir que cet assaut sur plusieurs fronts est planifié depuis plusieurs décennies, exécuté astucieusement et mis au point par des professionnels.

Alors, quelles sont ces attaques coordonnées sur plusieurs fronts ?

 

Utiliser des dommages et intérêts pour financer des scientifiques et des ONG, créer l’indignation et produire des dossiers

En 2012, un groupe d’universitaires, d’avocats spécialisés en responsabilité civile, de scientifiques et de militants écologistes s’est réuni à La Jolla pour élaborer un plan visant à travailler ensemble pour tabasser d’autres industries.

Ils prévoyaient de coordonner l’activité scientifique avec les campagnes des ONG pour poursuivre des entreprises en justice jusqu’à la faillite ou la soumission. Leur rapport, conceptualisé par Naomi Oreskes, explique comment la victoire sur Big Tobacco n’a pas été remportée par le succès de la réglementation (ils affirment que le lobby du tabac était trop étroitement lié à l’État), mais par une série de poursuites incessantes et une indignation croissante du public. Cette stratégie, connue plus tard sous le nom de réglementation par les tribunaux, pouvait contourner la démarche réglementaire démocratique, et a été conçue pour mettre à genoux des industries entières, comme le pétrole et le gaz, les produits chimiques et les plastiques.

Des milliards de dollars américains provenant de transactions de dommages et intérêts en responsabilité civile ont été siphonnés pour des campagnes d’ONG, et un groupe de scientifiques militants, largement basés autour du Collège Ramazzini, qui pouvait utiliser l’influence de ses membres pour amener le CIRC (le Centre international de recherche sur le cancer) à produire des monographies sur des substances, évoquant des corrélations lointaines avec le cancer. Ces monographies allaient ensuite être utilisées pour un nouveau tir de barrage de poursuites et de recherches contre la prochaine industrie ou entreprise vulnérable.

Il ne s’agit pas de protéger ou d’indemniser les citoyens, et il ne s’agit pas d’améliorer l’environnement ou la santé publique ; le but est de mettre l’industrie (et le capitalisme) à genoux.

En raison de la publicité incessante des cabinets d’avocats en responsabilité civile, les consommateurs sont tellement indignés par les « mensonges et les poisons » de l’industrie qui provoque tant de cancers, qu’ils ne réalisent pas qu’ils sont obligés, via cette fiction bien planifiée, de payer plus pour des produits de moindre qualité, moins d’investissements dans la recherche et l’innovation, et moins d’entreprises qui peuvent se permettre de rester sur certains marchés. Et ils sont en colère contre l’industrie plutôt que contre les architectes de ce grand mensonge.

Ce mode d’emploi a été mis en œuvre avec succès à l’encontre des entreprises produisant du benzène, de la poudre de talc, du glyphosate, et il est actuellement en train de prendre de l’ampleur contre Big Oil (pour les effets du changement climatique). Voir ma série SlimeGate pour la trame de fond. L’administration américaine a dû intervenir pour étouffer ou empêcher les poursuites contre les fabricants de vaccins qui avaient tout simplement abandonné le marché américain dans les années 1990. Les scientifiques militants de Ramazzini préparent maintenant le CIRC pour la prochaine série de monographies, avec des recherches douteuses affirmant des liens entre le cancer et la 5G, les téléphones portables et l’aspartame (quelques conseils sur les actions : vendez vos actions Apple et Coca-Cola avant que ces pots de miel ne soient épuisés… Désolé Warren).

Et à mesure que des lois sont introduites pour protéger les droits de l’environnement, la folie ne fera qu’empirer.

 

Saper l’évaluation des risques dans la démarche réglementaire

Une partie de ce « manuel du plaignant » consiste à saper la confiance dans les agences de réglementation gouvernementales qui ne soutiennent pas les conclusions de leurs scientifiques achetés et payés.

Les militants font campagne contre les agences gouvernementales, affirmant qu’elles sont toutes financées par l’industrie, et refusent donc d’accepter les études préparées par leurs scientifiques.

Dans le cas du glyphosate, le fait que chaque évaluation d’un organisme étatique ait rejeté l’affirmation du CIRC selon laquelle la substance présentait un risque de cancer importait peu, car les avocats affirmaient que ces scientifiques étatiques, sans exception, travaillaient pour Monsanto (stérilisant les données scientifiques tout en amplifiant le cycle d’indignation anti-industrie).

Il semble absolument absurde qu’une entreprise semencière de taille moyenne puisse corrompre tous les fonctionnaires et scientifiques chargés de la réglementation dans le monde, mais bon, comme l’aurait dit Goebbels : « plus c’est gros… »

L’objectif des militants était de passer d’une approche réglementaire basée sur l’évaluation des risques à une approche basée sur les dangers.

À l’origine, les monographies du CIRC, en tant qu’évaluations des dangers, visaient à mettre en évidence si un danger pouvait être lié à certains types de cancer. Il appartenait ensuite aux agences étatiques d’évaluation des risques de prendre ces informations et de déterminer les niveaux d’exposition sûrs (risque = danger X exposition), en gérant les risques tout en tenant compte d’autres facteurs socio-économiques importants.

Les cabinets d’avocats et les ONG ont vu une énorme opportunité dans le fait de contourner le processus de risque réglementaire, et en s’appuyant uniquement sur les résultats basés sur les dangers (qui fournissent presque toujours une certaine association avec divers types de cancer si on fait abstraction du débit de dose).

Avec ces résultats, ils peuvent mener des campagnes et des poursuites judiciaires contre « ces sociétés capitalistes diaboliques » et, ironiquement, s’enrichir.

Les scientifiques du CIRC ont-ils dénoncé cet abus de l’approche basée sur les dangers par les avocats spécialisés en responsabilité civile et les ONG ? Loin de là.

Des militants du CIRC comme Kate Guyton ont utilisé leurs idiots utiles dans les médias (comme Stéphane Foucart du joural Le Monde) pour tenter de discréditer l’EFSA et leur méthodologie réglementaire basée sur les risques. Le responsable du programme de monographies du CIRC, Kurt Straif, a fait sur Euronews des affirmations sans fondement sur le degré d’influence de l’industrie au sein de l’EFSA.

Un grand nombre de scientifiques à la retraite, associés au CIRC et à Ramazzini, travaillent comme consultants en cas de procès et conseillent des cabinets d’avocats américains en responsabilité civile qui poursuivent l’industrie (moyenne de 500 dollars de l’heure). Menés par Chris Portier, ils sont passés à l’offensive contre l’EFSA.

Tous les scientifiques ou journalistes qui se sont prononcés contre les monographies du CIRC ont été massacrés dans les médias, ou leurs éditeurs ont subi des pressions pour qu’ils retirent leurs articles.

Ce n’était pas scientifique (ni respectueux de l’institution scientifique). Plus tard, on a découvert que des centaines de milliers de dollars avaient été envoyés, par l’intermédiaire du bureau NIEHS de Linda Birnbaum, membre émérite de Ramazzini, au CIRC et à Ramazzini pour des activités de communication.

Dans un vain effort pour restaurer la confiance du public, l’EFSA a, depuis, dû modifier ses méthodologies pour exiger la transparence sur ce qui était autrefois des données confidentielles ou exclusives de l’industrie, et admettre des informations non scientifiques dans ses évaluations des risques. Cet oiseau aux ailes brisées ne pourra probablement plus voler assez haut pour défendre le processus scientifique d’évaluation des risques contre la prochaine attaque scientifique militante. Désolé Bernhard, vous vous êtes battu vaillamment mais l’approche Facebook de la science a gagné.

 

Le discours de la décroissance

Une vague incessante de campagnes anticapitalistes n’a pas seulement détruit la confiance du public dans les technologies innovantes, elle a commencé à tisser un discours postpandémie selon lequel la seule voie à suivre (pour lutter contre le changement climatique, restaurer la biodiversité, nourrir une population mondiale croissante, éviter les pandémies à venir, créer une société juste…), la réponse à tous nos problèmes est d’éliminer l’industrie, le capitalisme et le modèle de croissance progressive et d’innovation.

Cette solution a nourri le dialogue culturel occidental et n’est plus discutée à la marge.

Ce discours de décroissance a même attiré l’attention de certains des rêveurs les plus naïfs de l’industrie financière (qui supposent que tout le monde est comme eux, suffisamment à l’aise pour survivre aux conséquences d’une « grande remise à zéro du capitalisme »). Le Forum économique mondial (WEF) était autrefois considéré comme un lieu de rencontre où les dirigeants mondiaux et les chefs d’entreprise discutaient des questions vitales du moment.

Mais quelque part en route, la direction vieillissante et isolée de l’organisation a ressenti le besoin de façonner le monde plutôt que d’écouter ses nombreuses voix. Cette année, peu de dirigeants occidentaux ont fait le pèlerinage à Davos pour être sermonnés par des banquiers qui ont découvert la religion.

Mais qu’est-ce qui pousse ces rejetons du capitalisme à tourner le dos au… capitalisme ?

Ont-ils été effrayés par la prise de conscience soudaine qu’un changement climatique catastrophique allait détruire leurs marchés ? S’ils avaient pris cela au sérieux, ils l’auraient su il y a des décennies, lorsque leurs gestionnaires de risques élaboraient de tels scénarios. Le Covid-19 a-t-il vraiment été l’occasion de réinitialiser le système économique occidental ? Eh bien, pourquoi ces mêmes banquiers ordonnent-ils maintenant à leurs employés de revenir au bureau ? Ou encore, ont-ils été pris au dépourvu par un discours anticapitaliste fluctuant qui a détruit la confiance dans le système financier, tout en offrant des solutions financières décentralisées viables ?

Je pense qu’on s’approche. La seule façon pour ces banquiers du WEF de conserver leur pertinence et, espérons-le, de regagner la confiance, était d’embrasser le discours militant pour essayer de définir un capitalisme 2.0 (appelons-le capitalisme des parties prenantes !).

Le capitalisme a apporté la prospérité et le développement mondial, mais ses financiers sont prêts à l’échanger contre une poignée de haricots magiques (pour essayer de retrouver la confiance du public).

Je trouve remarquable que ces titans de l’industrie aient été contraints de réagir, si facilement bousculés par un petit groupe de militants écologistes.

Mais ensuite, les événements ont pris le dessus en 2022.

Des années de mauvaise stratégie énergétique en Europe ont été aggravées par l’invasion russe de l’Ukraine et, plutôt qu’une remise à zéro écolo du capitalisme, l’industrie s’est efforcée de garder les lumières allumées et d’obtenir des combustibles fossiles. La décroissance n’était plus considérée comme une ambition désirable, sauf par les quelques riches possédant des multipropriétés à Davos.

 

Institutionnaliser la RSE et serrer le nœud coulant

Le monde des affaires est tombé dans un gouffre de méfiance dans les années 1990.

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) était une tentative pour l’industrie de rétablir la confiance en ouvrant le dialogue avec les parties prenantes, et en s’engageant à être de bonnes entreprises citoyennes.

Mais alors que le monde de l’entreprise essayait d’écouter, la conversation s’est déplacée ailleurs sur la façon de restreindre le capitalisme et d’arrêter l’industrie.

Les militants, désormais bienvenus à la table des négociations, se sont emparés du discours et ont exclu l’industrie de la table. Leur but n’était pas le dialogue, mais plutôt de changer le monde et de réparer les dégâts infligés par la prolifération du capitalisme. Vous ne pouvez pas lutter contre le changement climatique et avoir le capitalisme, crie Naomi Klein – vous devez faire un choix.

La RSE a sonné creux lorsque la peur du public face au changement climatique et à la perte de biodiversité s’est amplifiée (la faute étant habilement reportée sur l’industrie, et non sur les régulateurs ou les consommateurs).

Et si le pouvoir du capitalisme devenait une force pour le faire le bien ?

Si les investissements étaient façonnés par une série de normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), les entreprises pourraient avoir un impact positif beaucoup plus important. L’ESG a rapidement été traduite en « langage comptable », sous la forme d’un tableau de notes avec des points établis par un cabinet de conseil opaque de la communauté des investisseurs.

Si les entreprises voulaient que leurs actions soient incluses dans des fonds indiciels (ETF) ESG, elles devaient faire le beau et sauter à travers des cerceaux arbitrairement définis (dans ce que j’ai appelé un Squid Game quotidien). Les militants se sont invités dans le tableau de notes, et bientôt les entreprises ont été punies si elles finançaient des projets énergétiques alimentés au gaz naturel (en déduisant des points pour le gaz naturel au même niveau que le charbon puisque les deux sont des combustibles fossiles).

Il n’a pas fallu longtemps pour que le secteur de l’énergie soit sous-financé, bien avant les tensions géopolitiques. Les entreprises transmettent désormais les obligations ESG tout au long de leur chaîne de valeur (voir comment les fabricants de produits alimentaires obligent les agriculteurs à adopter des pratiques non durables pour obtenir de meilleurs points ESG).

On ne voit pas bien où les normes environnementales, sociales et de gouvernance finiront par s’arrêter, ni qui les établit. Les acrobaties que l’industrie doit effectuer ne cessent de changer de manière arbitraire et irrationnelle.

L’ESG devient un nœud coulant qui continuera à se resserrer lentement et à étouffer la libre entreprise.

Larry Fink, de Blackrock, devrait-il avoir autant de pouvoir (le marché américain des ETF vaut dix mille milliards de dollars) ? Cette personne devrait-elle avoir les moyens d’empiler des conseils d’administration à partir desquels elle peut imposer ce que ses conseillers écolos lui disent être le prochain niveau de durabilité ? Des groupes de militants, qui portent maintenant des costumes de Wall Street, ont trouvé une nouvelle façon d’étrangler l’industrie, et de fausser les marchés libres.

L’ESG est passé d’une bonne intention à un système de points dénué de sens conçu par des militants déterminés à faire s’effondrer l’ensemble du système.

Et attendez, la Commission européenne a décidé de rendre le reporting ESG obligatoire pour toutes les entreprises de taille moyenne. Charmant !

 

Pas de compromis

À quand remonte la dernière fois que vous avez vu un dirigeant d’ONG écologiste s’asseoir à table avec l’industrie, l’administration et des chercheurs pour faire des compromis sur la législation ?

Par exemple, pourrait-il s’asseoir avec les acteurs de la réglementation de l’UE et dire : OK pour l’utilisation du pétrole et du gaz pour la prochaine décennie dans le cadre d’un processus raisonnable de transition énergétique ? Ou peut-être permettre aux agriculteurs d’utiliser du glyphosate pour éliminer les cultures de couverture et cultiver sans labourer, mais pas pour les applications avant la récolte, sauf en cas de nécessité. Bien sûr que non.

Les fanatiques, par définition, ne font jamais de compromis… quelles qu’en soient les conséquences. Les militants ne veulent pas d’un monde meilleur… ils veulent imposer leur monde.

Cette stratégie « pas de compromis » a été développée et ouvertement formulée par des militants antinucléaires qui mènent une campagne d’élimination du nucléaire depuis les années 1970 (l’une des premières campagnes écologistes). Si les militants devaient faire des compromis et autoriser la moindre énergie nucléaire dans le moindre cas, alors leur argument absolutiste s’effondrerait.

Quelle quantité de CO2 provenant des centrales électriques au charbon aurait pu être évitée si la communauté militante avait simplement fait des compromis et essayé de développer une meilleure réglementation de l’énergie nucléaire ?

À ce jour, le lobby antinucléaire ne peut pas reconnaître qu’il s’est trompé. Il refuse toute tentative de compromis sur les questions nucléaires ; tout signe de bonne volonté serait un signal de faiblesse de la communauté écologiste quant à son objectif ultime d’élimination de l’énergie nucléaire.

Il faut éliminer la culture du nucléaire et le secret qui a encouragé cette culture, qui est fondamentalement « antidémocratique ».

 

Figure 2 – Voir une excellente analyse de ce rapport sur la stratégie des activistes nucléaires de 1991.

 

Dans un rapport de la cinquième Conférence des parties sur le tabac, l’OMS a évacué toute considération du vapotage comme alternative viable au tabagisme. Leur justification ? Cela risquerait de faire reculer des années de progrès dans la « dénormalisation de l’industrie du tabac ». Combien de vies auraient été sauvées si l’OMS avait dépassé son absolutisme fanatique et avait fait des compromis avec l’industrie pour réduire les effets nocifs du tabagisme. À ce jour, le lobby antitabac ne peut pas reconnaître les avantages du vapotage en tant que stratégie de sevrage tabagique.

 

On pourrait rétorquer que changer le monde est une bonne chose, que ces groupes réussissent parce que leurs intentions sont bonnes. Et même s’ils ne sont pas tout à fait dans le vrai tout le temps, il vaut toujours mieux prévenir que guérir (précaution).

Eh bien… si ces groupes n’avaient pas sciemment menti, induit en erreur et créé des peurs et une méfiance inutiles ; s’ils n’avaient pas, dans leur dogme idéologique, créé des situations préjudiciables à la santé humaine et à l’environnement ; s’ils n’étaient pas aussi hypocrites et opaques ; s’ils n’effrayaient pas les enfants et ne les enrôlaient pas comme lobbyistes… alors peut-être que je serais d’accord avec vous.

Mais leur objectif politique et social de gagner à tout prix et imposer leurs idéaux aux autres est une question morale à laquelle il faut s’opposer.

 

Gagner quoi qu’il en coûte (à la santé et à l’environnement)

Cette stratégie de « guerre contre le capitalisme » a été conçue par des fanatiques astucieux pour gagner à tout prix.

Et je crains, en raison des tentacules complexes de cette Méduse, que les militants ne soient incapables de la corriger ou de changer de direction. Ainsi, nous voyons la machinerie de campagne fonctionner si parfaitement qu’elle ne peut pas être arrêtée, même si les militants admettent que l’environnement sera le plus grand perdant.

Par exemple :

  • La bataille pour l’interdiction de l’énergie nucléaire est tellement enracinée que les militants eux-mêmes n’ont pas pu changer de direction face à l’échec de la transition énergétique puis à l’invasion russe de l’Ukraine. Nous avons donc assisté, impuissants, au démantèlement des réacteurs nucléaires allemands alors qu’une crise énergétique se profilait. Conclusion : davantage d’électricité au charbon et d’émissions de carbone.
  • Les attaques coordonnées contre le glyphosate et les pesticides en général sont devenues incontrôlables. Alors que les militants font pression sur l’industrie agro-alimentaire et les distributeurs afin qu’ils fassent pression sur les agriculteurs pour qu’ils adoptent certaines pratiques culturales afin d’atteindre leurs objectifs ESG, le secteur agricole aura du mal à atteindre ses rendements lorsque le glyphosate sera finalement interdit. Conclusion : moins de biodiversité, moins d’agriculture durable, moins de nourriture, et moins d’agriculteurs.
  • Le mouvement général contre tous les plastiques a coûté énormément à l’environnement. Conclusion : les alternatives (davantage d’emballages en verre, coûts énergétiques de recyclage plus élevés, davantage de déchets alimentaires) se sont révélées tout sauf durables.
  • Trois décennies de guerre contre les OGM ont ignoré les impacts positifs de la sélection des semences sur les rendements agricoles mondiaux, et les moyens des nouvelles techniques de sélection végétale non transgéniques comme l’édition génétique pour protéger des cultures spécifiques et améliorer les rendements. Conclusion : plus de pesticides et des rendements plus faibles (en particulier pour les agriculteurs de subsistance dans les pays en développement qui subissent les attaques d’une campagne agroécologique).
  • La guerre contre le vapotage (en tant que campagne anti-industrie) a créé un catalogue d’informations trompeuses sur la sécurité de la nicotine. Conclusion : le public ne sait pas si ces produits de sevrage tabagique réduisant les méfaits sont plus sûrs que le tabac.

 

Il n’y a aucune rationalité là-dedans. Il n’y en a pas besoin.

La machine de guerre militante est devenue trop grosse pour être contrôlée, alors que le financement continue d’affluer des fiducies et des fondations (dont les conseils d’administration ont été truffés d’alliés écolos). Comme leur stratégie de communication militante consiste à réprimer tout désaccord public au sein des mouvements, et à toujours parler d’une seule voix, la seule façon pour les militants écologistes d’arrêter la folie destructrice de l’idéologie verte est de quitter ces organisations et de manifester pour des solutions environnementales plus rationnelles de l’extérieur.

Nombreux sont ceux qui sont partis mais, comme toute secte, les intégristes sont sévères envers ceux qui pourraient envisager de s’écarter du dogme prescrit.

 

Que faire ?

La situation semble hors de contrôle alors que ces groupes d’intérêt deviennent plus forts, plus riches, plus sûrs d’eux, et moins tolérants.

Les gouvernements occidentaux sont trop faibles pour défendre les preuves scientifiques, l’innovation et les avantages publics (l’UE ne peut même pas cesser de financer les ONG qui l’attaquent).

Le système de gouvernance européen (basé sur les dangers et le principe de précaution) a été mis en place pour rejeter toute incertitude (c’est-à-dire toutes les innovations et technologies).

Les grands médias ont pris un tournant brutal vers la gauche avec des groupes comme The Guardian qui mènent des campagnes de style ONG (anticapitalistes et pro-militants).

Une adolescente bien préparée et en colère avec un microphone a beaucoup plus d’influence qu’un innovateur proposant des solutions de santé.

Les ONG fonctionnent comme des sectes. En semant des graines de malheur et de négativité dans une génération d’adolescents, les militants ont engendré une culture de désespoir et de désarroi. Le dénigrement de ceux qui tentent de quitter des ONG pour parler est tellement fort que beaucoup de personnes raisonnables se sentent prises au piège et incapables d’agir.

Les entreprises industrielles, pensant qu’elles sont à l’abri des attaques, comme le zèbre pas-tout-à-fait-le-plus-lent du jour, pensent que si elles jouent le jeu du dialogue et ne dénoncent pas la folie, la confiance reviendra comme par magie. Elles sont devenues isolées et largement vilipendées.

Les universités ont mis fin à la coopération avec l’industrie, paient des honoraires scandaleux pour soutenir des personnes comme Vandana Shiva et licencient quiconque remet en question leurs positions en matière de justice sociale.

Vilipendée comme maléfique, l’industrie a été définie par notre discours dominant comme la source du problème, et non la solution.

Des communautés de médias sociaux bruyantes, indignées et intolérantes sont devenues incroyablement averses au risque, exigeant d’être protégées à 100 % (de tout), et inconscientes des coûts ou des conséquences que leurs demandes ridicules auront sur les autres.

Le biais de confirmation a produit des silos d’ignorance, où nous pouvons choisir quoi et qui nous voulons écouter, a créé ce que j’ai appelé l’ère du stupide. (si je n’écoute que ceux qui sont d’accord avec moi, comment saurais-je que je ne suis pas le stupide ?). Le déchaînement des militants de la santé environnementale n’est qu’une facette du sujet, et je crains que d’autres problèmes, tels que des outils d’IA comme des chatbots sophistiqués, prendront bientôt le contrôle du processus démocratique, exaspéreront le centre, et pousseront le discours public électoral vers les extrêmes.

Prévoir combien de temps et à quel point cet extrémisme politique se poursuivra est au-delà de mes compétences. Il y aura des pertes importantes pour les sociétés.

J’ai dit un jour, il y a des années, que cette folie de la précaution et de l’aversion au risque s’arrêtera lorsque les cadavres commenceront à s’empiler. Puis le covid est arrivé, les cadavres se sont empilés en raison d’échecs fondamentaux dans la gestion des risques, mais des dirigeants encore plus intolérants au risque ont enfermé des continents entiers (et les dociles se sont conformés et ont empilé les cadavres). Après presque deux années, nous avons été sauvés de cette folie par de grandes innovations scientifiques et technologiques développées par l’industrie (pharmaceutique, chimique, plastique, tech…) et, même pas un mois après avoir commencé à (espérer) revenir à la normale, l’assaut de la campagne anti-industrie a repris (apparemment, certaines entreprises allaient faire des bénéfices).

Alors, comment pouvons-nous arrêter cela ?

Avec tant d’attaques sur tant de fronts (avec des conséquences horribles), pas de courage au sein des États, de l’université ou de l’industrie, et pas assez de personnes prenant position en raison des attaques personnelles, si vous me demandiez comment résoudre cette situation, je crains bien d’avoir à répondre, franchement, que je n’ai rien. Je ne sais pas. Il y a une raison pour laquelle j’ai appelé cette série le complexe de l’industrie. La situation est devenue très complexe.

Ces fanatiques sont trop grands, trop influents et trop coordonnés pour être contenus… et je crains qu’ils aient perdu le contrôle de leur propre projet. La société, l’environnement et la santé publique souffriront beaucoup de leurs idéologies aveugles, mais tant pis. Le mieux que je puisse faire est de continuer à montrer comment l’âge du stupide a détruit la prospérité au début du XXIe siècle. Je ne peux qu’espérer que quelqu’un de beaucoup plus intelligent que votre humble serviteur puisse proposer de meilleures idées.

Mon seul espoir est que l’histoire a montré comment, parfois, les attaquants fanatiques se détruisent avec leur propre dogme (une fois qu’ils ont fini de dévorer leurs enfants). Pas grand-chose à espérer compte tenu de la professionnalisation de ces mercenaires, je sais.

… Désolé.

 

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Excellent article, même si un peu désespérant. Il souligne en tous cas une évidence : les ennemis de la civilisation occidentale ne cherchent pas le compromis, ils veulent sa destruction, ils ne sont pas à l’extérieur mais sont situés en son sein. Quelle est donc la motivation de ces gens là ? Est-ce la revanche suite à l’effondrement du totalitarisme de gauche ?
    « Nous pouvons conclure de là
    Qu’il faut faire aux méchants guerre continuelle,
    La paix est fort bonne de soi;
    J’en conviens, mais de quoi sert-elle
    Avec des ennemis sans foi ? » (La Fontaine « Les loups et les brebis »)

  • Globalement pertinent – même si apparaissent ici ou là quelques contre-vérités.
    Ma raison me pousse cependant à l’optimisme.
    L’écologisme finit toujours par buter sur deux écueils.
    Le nombre. 10 %, c’est le taux des militants et sympathisants. En face, la majorité reste silencieuse tant que ses fondamentaux ne sont pas attaqués. Si c’est le cas, ça donne les Bonnets rouges, les Gilets jaunes… Là le pouvoir trouve rapidement moins de charme à la verte vulgate.
    Le principe de réalité. Par ex. Le nucléaire a été sauvé par le gong, du fait de ses faibles émissions de carbone. Difficile de continuer à faire le malin en exigeant l’abandon de cette technologie.
    Une peur chasse l’autre. La grande peur du nucléaire, dans leur cerveau, s’est effacée au profit de la grande peur du réchauffement.
    Car, pour moi, voilà la vérité. Le militant écolo est avant tout un peureux. Pas nécessairement un anti-techno. J’en vois beaucoup se pavaner avec le dernier Iphone.
    C’est fondamentalement un réactionnaire. C’était mieux avant. Le paradis perdu. Vive le malthusianisme. Et autres fadaises.
    Question alors : comment lutter contre la peur des individus ?

  • Cette propagande décroissantiste et anti climatoréaliste est activement soutenue par les média comme analysé par : https://www.laquestionclimatique.org/53-gardiens.de.la.foi.htm

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Dans ce second volume de sa série sur La religion écologiste, Christian Gérondeau interroge la validité des affirmations du GIEC, dont découlent le catastrophisme ambiant au sujet de l’avenir de notre planète, et la désespérance d’une partie de la jeunesse.

Il s’alarme en particulier des conséquences graves sur la vie des plus pauvres.

 

Le mensonge de Glasgow

Dans une première partie, Christian Gérondeau commence par revenir sur la conférence de Glasgow, dite COP 26, qui marque un tournant majeur dans ce cycle de ré... Poursuivre la lecture

7
Sauvegarder cet article

Les milieux financiers découvrent tardivement les faiblesses du modèle chinois, pourtant perceptibles depuis une décennie. C’était prévisible pour tout observateur de la démographie, des mécanismes de développement et du communisme.

On peut penser notamment aux dettes souscrites en contrepartie de faux actifs, par exemple pour la construction de logements, alors qu’il y a de moins en moins de jeunes pour les occuper ou d’infrastructures redondantes, faisant momentanément la joie des bâtisseurs. Je me doutais bien que ces dettes sortira... Poursuivre la lecture

Le service des douanes vient de faire connaître le résultat de notre commerce extérieur pour 2023 : à nouveau un solde négatif important de 99,6 milliards d’euros. Certes, c’est mieux que l’année précédente où le déficit avait été supérieur à cause de l’envolée des prix de l’énergie causée par la guerre en Ukraine, mais le solde est négatif, une fois de plus.

La balance du commerce extérieur français est donc régulièrement déficitaire depuis 2005, c'est-à-dire depuis maintenant une vingtaine d’années. Ce solde négatif a plutôt tendance... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles