Macron pour le nucléaire et « en même temps » pour les énergies renouvelables

Le coming-out du Président en faveur du nucléaire est remarquable. Mais il cultive un « en même temps » pour les énergies renouvelables, ce qui n’est pas clair.

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Macron pour le nucléaire et « en même temps » pour les énergies renouvelables

Publié le 12 décembre 2020
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Par Michel Gay.

Le président de la République Emmanuel Macron semble avoir compris que le nucléaire est le meilleur atout de la France en matière économique, industriel et écologique. Ce retour à la raison est à saluer, même s’il reste « en même temps » pour les énergies renouvelables auxquelles il ne renonce pas.

Les mots

Sur le site Framatome au Creusot, le Président a souligné mardi 8 décembre 2020 le caractère fondamental de la filière nucléaire pour l’indépendance de la France, tant dans les domaines énergétique et climatique que de souveraineté nationale.

(L’essentiel de son discours est dans les extraits en annexe).

Il s’est exprimé sur le plan de relance mais aussi sur la construction du nouveau réacteur EPR et sur le projet de « petit » réacteur nucléaire SMR (Small Modular Reactor), appelé « Nuward » en France.

Il a également confirmé que le successeur du porte-avions Charles de Gaulle sera lui aussi équipé d’une propulsion avec chaufferie nucléaire en 2038.

Toutefois, avec le Président Macron, il y a les mots et les actes qui sont rarement en accord. C’est le principe flou du « en même temps ».

« Je veux du nucléaire et en même temps du renouvelable ! ».

« Alors qu’il est très difficile de dire aujourd’hui quel sera, du nucléaire ou des énergies renouvelables, la meilleure technologie pour remplacer notre parc nucléaire existant en 2035, nous devons donc regarder tous les champs des possibles.

Il nous faut étudier d’abord la faisabilité technique d’un mix électrique avec un très haut niveau d’énergies renouvelables ».

Diversifier le mix électrique pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier est un mauvais principe s’il s’agit d’y mettre des œufs pourris comme l’éolien et le solaire intermittents. Ce choix conduit à fragiliser le système électrique au lieu de le sécuriser. Il aboutit donc à l’opposé du but recherché.

Mais quand la question sera-t-elle tranchée ? En 2050 ?

Le nucléaire étant incompatible avec l’éolien et le solaire(énergies fatales et aléatoirement variables), il faudra bien choisir l’un ou l’autre.

Et surtout qui va payer la note astronomique du doublon inutile et nuisible des énergies renouvelables intermittentes (hors hydraulique) durant tout ce temps d’études et de projet ?

Les lois de la physique montrent depuis un siècle qu’une nation ne peut pas compter sur des productions intermittentes onéreuses dépendant du vent et du soleil. Auront-elles changé en 2030 ou en 2050 ?

Peut-on avoir confiance en cet homme qui peut dire tout et son contraire à quelques jours d’intervalle et, même parfois dans le même discours ? En matière nucléaire, le président Macron parait irrésolu.

Vive le nucléaire heureux ?

Le président a dit au Creusot : « Renoncer au nucléaire, totalement ou trop rapidement, ce serait ouvrir, comme d’autres pays l’ont fait, des centrales à charbon ou à gaz, ou importer de l’énergie carbonée. Et cela, nous nous y sommes refusés ».

Mais il pourrait clairement déclarer : « Nous ne fermerons des réacteurs prématurément pour viser 50 % de nucléaire que si les promesses de production et de baisse de coût des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) sont prouvées et permettent effectivement de satisfaire les besoins en électricité de la France et de tenir nos objectifs climatiques et sociaux (faible augmentation du prix de l’énergie). Si ce n’est pas le cas, alors il faudra cesser de subventionner les EnRI et de ruiner les Français ».

Mais ce serait trop clair…

Le Président préfère maintenir l’ambiguïté :

  • d’un côté il déclare qu’il faut continuer à étudier l’option 100 % renouvelables. Or, cette voie est techniquement et financièrement désastreuse pour la Nation dont le réseau se fragilise, et qui a déjà dépensé plus de 100 milliards d’euros en pure perte depuis 15 ans.
  • et d’un autre côté que : « Notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire».

Cette affirmation nouvelle ne plait pas à ses alliés écologistes et étonne un public plutôt jeune habitué à entendre depuis sa naissance que le nucléaire est le diable, et que le vent et le soleil représentent l’avenir de la production d’électricité.

Peut-être est-il un adepte de Mitterrand qui aimait citer le Cardinal de Retz : « un homme politique ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ».

Ce positionnement sur le nucléaire est toutefois sans conteste un message politique fort.

Pouvait-il aller plus loin au Creusot ? Probablement pas car c’est un « politique » manœuvrier qui a des ministres à ménager sur son aile gauche plutôt antinucléaire. Donc, pas de vagues plus hautes que nécessaire…

Il limite aussi le diamètre des couleuvres que la ministre de l’Écologie Barbara Pompili doit avaler pour lui éviter une indigestion afin de ne pas en changer une nouvelle fois.

Heureusement, madame Pompili semble apprécier les oripeaux de ministre, et la soupe ne semble pas si mauvaise dans son ministère. Elle n’a pas réagi à la prise de position du nouveau commissaire au Plan (François Bayrou) qui propose pourtant de ne plus fermer de réacteurs nucléaires, ce qui décrédibilise les analyses de son ministère.

Entre les paroles et les actes, il y a bien un moment où le président devra être jugé sur ses actes.

Les actes contraires

Or, jusqu’à présent, ses actes étaient plutôt de nature à étouffer le nucléaire.

Au nom de la décision politique  de François Hollande, et surtout pour faire plus vert que vert, Macron a maintenu la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Si bien qu’en 2020, la France s’est privée de 1800 mégawatts et cette puissance pilotable fera cruellement défaut cet hiver.

De plus, il n’a pas respecté l’engagement de n’arrêter cette centrale qu’après la mise en service de l’EPR de Flamanville… Il est vrai que l’achèvement de ce réacteur a pris beaucoup de retard et qu’il ne sera mis en service qu’à partir de 2023, alors que deux autres EPR fonctionnent parfaitement en Chine depuis 2019.

Le Président s’abrite derrière le retard de l’EPR de Flamanville pour différer au-delà de 2022 sa décision de mise en chantier des 6 réacteurs suivants. Prendra-t-il enfin une décision en 2022 s’il est réélu, ou fera-t-il construire des centrales à gaz dans l’urgence ?

Dans son premier gouvernement, le Président Macron n’a pas créé le ministère de l’Industrie auquel l’énergie aurait dû être rattachée. Il a laissé le système sanguin de l’économie au ministère de l’Environnement qui a vu passer quatre ministres en 4 ans.

Or, en son sein règne l’Agence ADEME qui abrite l’association Négawatt et l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE). Toutes ces entités sont antinucléaires et considèrent l’énergie seulement comme une nuisance environnementale.

Comment parler de relance industrielle dans cet environnement « anti-énergie » ?

En 2018, l’administrateur Général du CEA (Daniel Valwaerde) dont l’objectif était de lancer le réacteur de quatrième génération Astrid, avait demandé le renouvellement de son mandat. Macron l’a remplacé par François Jacq, qui avait été directeur de l’ANDRA en 2000, puis directeur de France Météo et qui était, au moment de sa nomination au CEA, directeur de l’IFREMER. Tous ces postes préparent admirablement à devenir un administrateur général du CEA ! Les responsables des énergies renouvelables se sont bien sûr réjouis de sa nomination.

Ces mouvements opérés, le projet de réacteur surgénérateur de quatrième génération Astrid a été annulé en janvier 2019 sans même qu’aient été consultés les partenaires étrangers du programme, ni même qu’ait été lancée une seule de ces pseudo consultations publiques dont sont abreuvés les Français par ailleurs.

Suite à cette annulation, il est désormais question de considérer le stock d’uranium appauvri français comme un déchet nucléaire alors que c’est le carburant des futurs réacteurs surgénérateurs prévus pour la fin de ce siècle, ou pour le siècle suivant. Le nucléaire durable a de l’avenir…

Macron laisse publier une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui prévoit d’arrêter 12 réacteurs nucléaires (soit plus de 10 000 mégawatts pilotables !) d’ici 2035 et, « en même temps », de couvrir la France d’éoliennes conformément à la PPE. Il avait pourtant reconnu à Pau en janvier 2020, que les Français ne voulaient plus d’éoliennes… Toujours les mots et les actes.

Le réacteur d’essai Jules Horowitz (RJH) à Cadarache, lancé en 2007, pour un démarrage en 2012 et un coût de 600 millions d’euros était censé remplacer plusieurs réacteurs d’essais, et surtout assurer la production de radioéléments médicaux. Son démarrage a été retardé en 2017, puis 2020, et maintenant 2025 avec un coût final de 1,5 milliard d’euros. Certains ingénieurs du CEA pensent maintenant que l’objectif est qu’il ne démarre jamais.

Il a fait nommer l’écologiste antinucléaire Pascal Canfin (du WWF) patron des députés français au parlement européen, lequel a réussi le tour de force, avec l’aide des Allemands, de faire entrer le gaz dans la taxonomie verte européenne qui permet d’autoriser les financements européens, mais pas… le nucléaire.

Il n’y a pas eu d’audit parlementaire sur la fermeture techniquement, économiquement et écologiquement injustifiée de Fessenheim pour informer les citoyens qui ont le droit de savoir.

Les parlementaires et la Cour des comptes devraient clairement établir les responsabilités, notamment au niveau des services de l’État. Des hauts fonctionnaires du ministère de l’Écologie ont-ils travaillé contre les intérêts de la nation en augmentant les émissions de CO2 et, « en même temps », la dette publique ?

Peuvent-ils être « responsables mais pas coupables » indéfiniment et continuer à dilapider des milliards d’euros dans des pompes à fric qui bénéficient à quelques affairistes parfois internationaux ?

Et les déclarations de Macron en soutien au nucléaire

Emmanuel Macron a dit clairement que les bonnes performances françaises en matière d’émission de CO2 sont dues pour l’essentiel au nucléaire. Il a aussi déclaré que les objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique ne peuvent pas être atteints sans le nucléaire. C’est aussi la position du GIEC.

Il n’est pas du tout anodin que le Président tienne ce discours climato-économique.

« Notre avenir économique et industriel passe par le nucléaire ».

 « Le nucléaire est la troisième filière industrielle en France. Peu de secteurs offrent autant de perspectives, en particulier à notre jeunesse et partout sur le territoire. Le nucléaire, c’est également un savoir-faire qui s’exporte partout dans le monde avec un excédent commercial de 7 milliards d’euros. 

Cet atout majeur doit être consolidé.

C’est pour cela, que dans le cadre de France Relance, le gouvernement a fait le choix d’investir près de 500 millions d’euros dans la filière nucléaire. Doté de 100 millions dès 2021, ce fonds visera à soutenir les acteurs stratégiques de la filière qui seraient en difficulté. Ce fonds sera complété par un fonds de modernisation de 70 millions d’euros pour les entreprises de la filière.

France Relance permettra également de lancer le projet de petit réacteur nucléaire modulaire SMR ».

 « C’est l’avenir stratégique de la France qui passe par le nucléaire » : 

La dissuasion, les sous-marins, le porte-avions Charles de Gaulle… Tout ce qui fait que la France est une puissance indépendante, écoutée, respectée, repose sur la filière nucléaire.

Il faut espérer que le principe de réalité et la défense de l’intérêt général retiendront le Président de prendre les décisions aberrantes que préconise la PPE.

Deng Xiao Ping avait déclaré : « Qu’importe qu’un chat soit noir ou gris pourvu qu’il attrape des souris ». Ainsi, qu’importe que Macron soit pro nucléaire ou non pourvu qu’il soit réaliste.

Non seulement l’option nucléaire doit rester ouverte mais elle doit reposer sur un socle solide et durable. Et dans cette optique, il s’agit de ne pas détruire aujourd’hui le splendide patrimoine nucléaire existant, de le renforcer et, bientôt, de le développer.

Il est temps de demander une remise à plat de la transition énergétique promue jusque-là par le ministère de l’Écologie et la Commission européenne truffée d’illusionnistes, de marchands d’utopies et autres lobbyistes du gaz

Arrêter le « en même temps »

Le coming-out du Président en faveur du nucléaire est remarquable.

Maintenant, il ferait gagner beaucoup d’argent, de temps et de compétitivité à la France en lui évitant de continuer dans l’impasse des énergies renouvelables, notamment éoliennes et solaires, et de son corolaire l’hydrogène vert pour le stockage et le transport qui siphonnent les finances publiques.

Ces deux voies (énergies renouvelables et hydrogène) ne sont que de ruineuses illusions pour l’éternité à cause des lois immuables de la physique. Elles ont déjà couté trop cher aux Français qui voient leur argent s’envoler par les « guichets ouverts » des nombreuses subventions à l’éolien et au solaire photovoltaïque depuis plus de 15 ans.

Dans le domaine de la production d’électricité, le « en même temps » destiné à noyer le poisson doit prendre fin. Il est temps de décider franchement de fonder l’avenir de la France sur le nucléaire et d’abandonner le développement inutile pour le climat et ruineux pour les Français de l’éolien et du photovoltaïque.

 

ANNEXE

Extraits du discours d’Emmanuel Macron prononcé le 8 décembre 2020 au Creusot

(…) L’avenir de la France passe par une ambition industrielle décarbonée, par la réconciliation de notre ambition écologique et industrielle, par notre capacité à réarticuler la souveraineté de notre industrie et la nécessité d’être au rendez-vous de notre exigence environnementale.

Cet avenir de la filière nucléaire repose sur 3 lignes de force, trois convictions.

La première, c’est que notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire.

L’énergie nucléaire est l’énergie non intermittente qui émet le moins de CO2. Le GIEC le confirme, la Commission européenne le souligne.

(…)

Oui, l’énergie nucléaire quand il s’agit de produire de l’électricité non intermittente tout en respectant et en protégeant le climat, est pertinente.

Pourvu qu’on progresse sur la gestion des déchets et sur la sureté, l’énergie nucléaire est une énergie décarbonée, une énergie sûre.

(…)

Si je n’ai jamais été partisan du tout nucléaire parce qu’il est nécessaire de ne pas dépendre d’une seule source, je crois et j’ai toujours assumé que si nous devons rééquilibrer notre mix énergétique en réduisant la part du nucléaire, l’atome doit continuer à être un pilier de celui-ci pour les décennies à venir.

Nous nous sommes engagés dans une réduction de la part du nucléaire dans la production du mix énergétique et en particulier électrique, dès les lois prises sous le mandat de François Hollande, puis réactualisées en 2018.

Mais cette ambition de doit pas aller sans une ambition renouvelée, et nous avons tenu un conseil de défense écologique à ce sujet, pour venir compléter notre ambition nucléaire par de la production d’énergie renouvelable absolument indispensable, quel que soit d’ailleurs les scénarios, et qui doit fortement augmenter car la France aujourd’hui n’est pas au rendez-vous ni de ses engagements ni de ses ambitions.

Développer les énergies renouvelables, l’éolien à terre comme sur mer, le solaire, l’hydraulique, la biomasse, la géothermie, et plusieurs autres, et nous le faisons ardemment dans le respect de la Programmation pluriannuelle de l’énergie que nous avons publiée en avril 2020.

A ce titre, nous avons levé depuis 2017 un grand nombre de freins et de barrières pour accélérer le déploiement des projets et développer ces sources d’électricité bas carbone. Nous allons continuer de le faire en validant des pistes pour l’éolien et en continuant de documenter tous les scénarios.

La France doit aussi être au rendez-vous de cette ambition cat toute notre filière de renouvelable est une filière industrielle en amont, et elle le sera en aval, et une filière sur laquelle nous avons commencé à regagner de la souveraineté de production. Et nous devons continuer de le faire là aussi.

Mais renoncer au nucléaire, totalement ou trop rapidement, ce serait ouvrir, comme d’autres pays l’ont fait, des centrales à charbon ou à gaz, ou importer de l’énergie carbonée. Et cela, nous nous y sommes refusés.

Nous avons fait le choix du nucléaire en 1973 pour gagner en indépendance énergétique. Et contrairement à certaines voix que j’ai pu encore entendre récemment, la France n’a pas tout mal fait dans son passé. Elle a su construire des forces robustes sur lesquelles elle doit appuyer son avenir. (…)

Il en est ainsi pour l’ambition nucléaire qui est la nôtre qui nous a permis de fortement réduire notre dépendance à l’internationale, et de réduire les émissions de CO2 par production électrique.

Alors qu’il est très difficile de dire aujourd’hui quelle sera, du nucléaire ou des énergies renouvelables, la meilleure technologie pour remplacer notre parc nucléaire existant en 2035, nous devons donc regarder tous les champs des possibles. Personne aujourd’hui avec honnêteté ne peut dire comment en 2040, 2050, les changements technologiques qui sont devant nous, nous permettront de bâtir le meilleur mix électrique. Il nous faut donc préparer notre pays, en responsabilité, en poursuivant plusieurs voies.

C’est pour cela que la programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit que le gouvernement conduise avec la filière nucléaire un programme de travail complet nous permettant d’étudier toutes ces options sans aucun tabou.

Il nous faut étudier d’abord la faisabilité technique d’un mix électrique avec un très haut niveau d’énergies renouvelables. Un rapport commandé à l’Agence international de l’énergie et à RTE sera publié dès le début de l’année prochaine (nous avons fait l’examen d’une revue transitoire ce matin en conseil de défense) et précisera l’ensemble des conditions de mise en œuvre pour y parvenir à l’horizon 2050.

Il nous faut dans le même temps nous assurer des conditions d’une prise de décision sur le lancement éventuel d’un programme de construction de nouveaux réacteurs et sur l’EPR2. Ce travail d’étude sur la construction de nouveaux réacteurs est indispensable. Et je souhaite qu’il se poursuive et s’achève dans les prochains mois afin que tous les éléments nécessaires soient disponibles avant la fin du quinquennat.

Alors, sur la base de ce travail documenté qui sera partagé avec l’ensemble des Français nous pourrons choisir en connaissance de cause, choisir en parfaite transparence.

La décision définitive de construction de nouveaux réacteurs doit être préparée et devra être prise au plus tard en 2023 lorsque Flamanville 3 sera entré en service.

Notre avenir environnemental et écologique passe donc par le nucléaire avec des scénarios qu’il nous faudra affiner ensemble dans les prochains mois mais avec des études et des investissements d’ores et déjà lancés.

La deuxième conviction et la deuxième ligne de force, c’est que notre avenir économique et industriel passe également par le nucléaire.

3000 entreprises, 220 000 emplois (dont 10.000 dans cette région), 5000 recrutements prévus en 2021, malgré les difficultés que chacun sait. Rares sont les secteurs qui offrent autant de perspectives, en particulier à notre jeunesse.

(…)

L’ensemble de la filière est au rendez-vous de ses engagements, en matière, en particulier du recrutement des plus jeunes. Une présence en particulier au travers du réseau de sous-traitants dans toutes les régions de France fait aussi la force économique de cette filière. Rares sont les secteurs qui sont ancrés ainsi partout sur le territoire. Avec aussi des savoir-faire qui s’exporte partout dans le monde et un excédent commercial de 7 milliards d’euros. Rares sont aussi les secteurs qui sont ainsi à l’avant-garde parmi les fleurons mondiaux avec cette capacité d’export de nos savoir-faire comme de notre production.

Cet atout majeur qui s’est façonné sur le temps long des décennies, nous devons le consolider. C’est pour cela que dans le cadre de France-relance, nous avons fait le choix avec le gouvernement d’investir près de 500 millions d’euros dans la filière nucléaire. Avec d’abord un fond d’investissement doté de 100 millions d’euros qui sera mis en place dès 2021 pour aider les consolidations et soutenir les acteurs stratégiques.

La filière en a besoin pour les acteurs les plus fragiles, pour aider aux regroupements, pour donner de la visibilité. C’est indispensable. Il sera complété par un fond de modernisation pour les entreprises industrielles de la filière doté de 70 millions permettant de moderniser et de gagner en compétitivité sur l’ensemble de nos sites et d’aider ce faisant la démarche de relocalisation.

Enfin, les investissements de France-relance permettront également le projet de SMR français, ce petit réacteur nucléaire plein de promesses, qui sera mené à bien.

Nous avons développé plusieurs projets. EDF, avec toute la filière, les porte avec beaucoup de courage et d’engagement. Avec une enveloppe de 50 millions, le plan de relance investit sur 2 ans dans la réalisation d’un avant-projet sommaire et engage ainsi la France dans la compétition mondiale sur les SMR.

Il nous faut rapidement rattraper le retard, considérer aussi toutes les options de partenariats envisageables, et nous positionner sur ce segment.

Nous formerons également à travers cette ambition ceux qui demain porteront haut notre excellence en créant plusieurs centres de formations et d’excellences de soudages, en particulier en Bourgogne-Franche-Comté, et en mettant en place une université des métiers du nucléaire.

(…)

Il faut que cette filière puisse continuer à attirer notre jeunesse. Je le dis ici avec beaucoup de force, il est important que les jeunes qui aujourd’hui sortent de formation, ou sont parfois en reconversion, entendent clairement le message que la filière nucléaire embauche, qu’elle embauche des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs, des chercheurs, que nous avons besoin de cette jeunesse, et que nous nous donnons les moyens également de continuer de la former sur nos territoires dans les meilleures conditions.

Je dis que le nucléaire fait aussi partie de notre ambition économique et écologique. Je veux ici souligner combien la filière nucléaire est essentielle au développement de l’ambition en matière d’hydrogène qui est portée par le gouvernement. Aujourd’hui, tel que nous le développons, aucun pays européen ne peut produire de l’hydrogène avec un mix électrique décarboné comme nous pouvons le faire grâce au nucléaire.

Tous ceux qui font de l’hydrogène « vert » aujourd’hui en Europe le font en allant chercher du renouvelable à l’étranger, en procédant aux opérations produisant l’hydrogène à l’étranger, induisant ainsi des coûts de transports et de logistiques massifs pour réimporter l’hydrogène ainsi produit sur le sol européen.

Nous avons un atout économique et environnemental par le nucléaire, c’est que nous pouvons produire cet hydrogène « bleu » décarboné grâce à l’électricité ainsi produite sur notre sol.

Enfin, notre avenir stratégique, notre statut de grande puissance passe par la filière nucléaire.

La dissuasion, nos sous-marins, notre porte-avion, tout ce qui fait que la France est une puissance indépendante, écoutée, respectée, repose sur vous, sur vos savoir-faire, sur ce que vous concevez, produisez dans une usine comme celle du Creusot.

(…)

De ce point de vue, opposer nucléaire civil et nucléaire militaire en terme de production comme en terme d’ailleurs de recherche, n’a pas de sens pour un pays comme le nôtre. La filière vit de ses complémentarités. Et elle doit d’ailleurs être pensée dans ses complémentarités. Et c’est aussi pour ça qu’il nous faut constamment penser sur le temps long la capacité à préserver nos compétences techniques, technologiques et industrielles sur toute la filière pour pouvoir protéger nos capacités souveraines de production en civil comme en militaire. L’un ne va pas sans l’autre.

Sans nucléaire civil, pas de nucléaire militaire. Sans nucléaire militaire, pas de nucléaire civil.

(…)

Le nucléaire restera la pierre angulaire de notre autonomie stratégique. C’est bien sûr la dissuasion dans toutes ses composantes, c’est la propulsion de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins comme d’attaque, c’est aussi la propulsion nucléaire de nos porte-avions.

Le Charles de Gaulle arrivera à la fin de sa vie en 2038. C’est pourquoi j’ai décidé que le futur porte-avion qui dotera notre pays et notre marine sera, comme le Charles de Gaulle, à propulsion nucléaire.

(…)

Par ces choix, nous confirmons la volonté de la France de préserver son autonomie stratégique, sa conviction profonde qu’on peut continuer à investir dans l’industrie en ayant une ambition écologique forte, et continuer à conjuguer notre ambition industrielle civile comme notre nucléaire militaire.

(…)

Vous portez ce savoir-faire français en matière nucléaire et en matière industrielle. Nous y tenons. Certains parfois en ont douté. Il a pu être menacé et nous voulons avec force sortir de cette crise en lui donnant plus d’énergie encore, en réinvestissant parce que c’est la place pour les femmes et les hommes de continuer à bâtir l’avenir de notre pays, de continuer à produire, de continuer d’avoir la fierté de l’outil industriel, de ce savoir-faire, et de se dire que leurs enfants à leur tour pourront bâtir leur avenir ici, parce qu’il y a un avenir ici dans le métier qui est le vôtre avec les savoir-faire qui sont les vôtres (…)

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  • Réinventer le nucléaire en plaçant les petits copains gauchiards aux postes clé, eh! oui, c’est ça la grande innovation : imiter LA Lauvergeon !

  • Plus approchent les dates de fermeture du nucléaire exigées par les verts-rouges, plus les décideurs se rendent compte que remplacer ce qui produit de manière sûre 70% de l’électricité, décarbonée, ne peut être remplacé par un mix solaire éolien qui en fournit au mieux 20%, bien carbonée par les centrales aux énergies fossiles nécessaires pour compenser leur fonctionnement aléatoire

    • Ben non ! L’Allemagne le prouve : ce pays n’a pas augmenté sa production électrique charbonée avec le développement de l’éolien. Cet argument est un fake. Si vous ne me croyez pas, allez donc comparer son mix énergétique en 2000 et 2019. Ces chiffres sont très faciles à trouver…

  • Puissiez-vous avoir raison et que l’on arrête enfin ces ruineuses lubies EnR. Malgré tout, Force est de constater que, depuis qu’il est élu, Macron parle beaucoup mais ne fait rien à part une remarquable succession d’idioties, et qu’il est toujours d’accord avec l’interlocuteur du moment. La probabilité qu’il change d’avis est donc loin d’être nulle…

  • dieu merci le futur porte avion ne marchera pas à l’éolienne…..

  • Le mix énergétique a du bon. Car si l’on devait effectuer un choix exclusif entre nucléaire et ENR, pas sûr que le citoyen opte pour le premier.
    L’Allemagne a choisi les ENR contre le nucléaire et ne s’en porte pas plus mal aujourd’hui (et non, elle n’a pas eu recours à plus de charbon – cf l’évolution sur les 20 dernières années de son mix).

    • Un choix exclusif entre nucléaire et ENR conduirait fatalement à une crise énergétique dans la mesure où l’on ne sait pas stocker l’électricité à l’échelle de l’ordre de 10TWh.
      Et encore une fois au détriment de la catastrophe écologique que représente l’éolien.
      Ceci dit vous avez raison, une bonne campagne de formation orchestrée par quelques idéologues triés sur le volet permettrait de faire le bon choix.

    • Vous plaisantez, je suppose ! Résultat : 200 millions de tonnes de CO2 en Allemagne contre 18 millions en France pour le secteur électrique et un coût du KWh TTC pour les consommateurs le double en Allemagne.

      • Les pauvres adorent se faire racketter dirait-on…

        • avec nos balances commerciales respectives, les pauvres c’est plutôt les français… et on se permet d’expliquer à l’Allemagne comment elle devrait faire pour devenir aussi branque que nous ? 🙂

          • Plus d’industrie en France…
            On ne vent bientôt plus que des services et du tourisme.
            Quand les temps sont durs ce sont justement les postes budgétaires qui tombent en premier.

      • Ca n’est pas la question, qui était, je le rappelle :
        – l’Allemagne a-t-elle, oui ou non, eu recours à plus de charbon-lignite pour compenser l’essor de l’éolien ?

        • il me semble en tout cas que le coût du kWh a augmenté sensiblement…
          et si ce n’est pas la consommation de lignite qui a augmenté, qu’en est-il du gaz ?

    • Vous aurez beau répéter 1 million de fois votre bobard il n’en deviendra pas pour autant une vérité! Vous faites comme Greenpeace qui pour nier affirme: Si l’Allemagne a connu une hausse de la production du charbon, entre 2009 et 2013, c’est en raison d’une forte baisse du cours mondial du charbon.
      29 % de l’électricité produite provenait, en 2019, de sa centaine de centrales à charbon. Et depuis l’année 2000 l’extraction de charbon de 200 millions de tonnes ne diminue pas.
      Vous n’avez pas de chance car internet permet de vérifier facilement toute affirmation.

      • Au lieu de répéter vos objections, vous auriez mieux fait d’aller chercher les chiffres (je les donne ci-dessus)…

        • Et le gaz… c’est décarbonné ? Et la facture pour le consommateur c’est gratuit ?
          Ah dogmatisme quand tu nous tient.

          • Réponse donnée plus bas :
            « En clair, quand on fait la somme de toutes les énergies fossiles (charbon, lignite, pétrole, gaz) dans la production électrique allemande, il y a bien une baisse. Au total, on est passé de 358 TWh en 1990 à 267 TWh en 2019 »

            (Damned, encore raté !)

            • Il faut relativiser. La production et la consommation ont baissé. Le contenu carbone a un peu baissé tombant autour de 400 g/KWh en 2019 (comparé à la France autour de 40 g) Mais me coût de la transition en Allemagne a été énorme : estimé de 500 à 1000 milliards d’euros pour un si médiocre résultat.

    • bon d’abord la production électrique n’est qu’un des aspects de l’énergie et donc qu’un des aspects d’une tentative de réduire les emissions de CO2..ilpeut y avoir des transfert d’usage.
      des importations de exportations..

      est ce uq l’allemagne a quoique ce soit d eparticulier eu égard à l’evolution des émissions de CO2?

      on ne voit rien de particulier..
      https://www.gapminder.org/tools/?from=world#$state$time$value=2018

      on a aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_Allemagne

      en clair ça coute une blinde ça ne sert à pas grand chose en regarde des objectifs annoncés.

      mais il ya mille façon d’enfumer…

      • L’hystérie autour des émissions de GES est un phénomène assez récent.
        L’Allemagne a fait le choix, de longue date, de diminuer son nucléaire au profit de l’éolien. Mon rappel sur la production électrique ne porte que sur la fake news selon laquelle depuis l’essor de l’éolien, l’Allemagne a du recourir à plus de charbon. Ca, c’est totalement faux.
        Sur les émissions de CO2, il est clair que la production d’électricité à l’aide d’énergies fossiles est particulièrement émettrice. C’est notamment ce qui plombe le bilan allemand par rapport à la France. Quand la France est autour de 5 tonnes/hab, l’Allemagne est à 9 tonnes/hab. Notons tout de même, que la baisse, en Allemagne, du recours aux énergies fossiles, pour la production électrique, lui a permis de faire baisser ce ratio, de 12 dans les années 90 à un peu moins de 9 aujourd’hui.

    • Sauf que les Allemands ne se chauffent pas à l’électricité comme nous…

      Voici une réponse de l’IWO (Institut für Wärme und Mobilität) à la question: « Puis-je encore installer une nouvelle chaudière fioul à l’avenir ?

      – Oui, vous pouvez. Vous pouvez facilement remplacer votre ancienne chaudière fioul par une nouvelle chaudière fioul à condensation d’ici la fin de 2025. Une telle modernisation vaut toujours la peine, car une chaudière à condensation fioul efficace peut réduire considérablement les besoins en mazout.
      À partir de 2026, des systèmes de chauffage au mazout peuvent être installés s’ils intègrent 15% d’énergies renouvelables. Il peut s’agir de systèmes solaires thermiques ou photovoltaïques, par exemple.
      L’installation d’un système de chauffage au fioul est également autorisée s’il n’y a pas de réseau de chauffage au gaz ou urbain et qu’aucune énergie renouvelable ne peut être partiellement intégrée.
      Si quelqu’un a déjà combiné son chauffage au mazout avec un système solaire thermique, il peut remplacer la chaudière à tout moment, car le bâtiment est déjà partiellement alimenté en énergies renouvelables. »

      Conscients des limites des moulins à vent; ils sont donc très loin d’imposer le tout électrique comme en fRance…

  • Pour rire, une histoire belge :
    https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/tinne-van-der-straeten-le-nucleaire-est-une-energie-du-passe-5fd3aac49978e227df01a986.

    Le petit macron fera ce qu’on lui dira mais l’ambiance européenne n’est pas toute rose ou verte sur le sujet puisque le Danemark lui relance le nucleaire

  • L’Allemagne a bien un petit peu réduit ses émissions en développant à grand frais les énergies renouvelables (plus de 400Md€ sur un peu plus de 10 ans) pour sa production électrique mais surtout en substituant un peu la filière charbon lignite (entre 1100 et 1600gCO2/kWh par la filière gaz (de l’ordre de 420-500gCO2/kWh). En final le gain est très faible et surtout le parc de production en puissance doit être largement surdimensionné, ce qui a bien sûr un coût, auquel s’ajoute une sous utilisation des moyens de production pilotable et l’adaptation des réseaux de transport qui doivent pouvoir encaissés les coups de butoir permanents des énergies renouvelables.
    En France, nous prenons de manière plus réduite le même chemin, avec également une augmentation de production via la filière gaz et plus grave une remise en service des centrales à charbon.
    Globalement nos émissions, en tenant compte pour 2020 des conséquences de la pandémie et des hivers plutôt doux, nos émissions augmentent puisque le gaz émet presque 100 fois plus de CO2 que le nucléaire.
    Je passe sous silence la catastrophe écologique et financière (enfin pas pour tout le monde concernant la financière) que représente le développement tout azimut et anarchique de l’éolien terrestre.

    • Je vous remercie d’être allé chercher des valeurs chiffrées, qui permettent de nous sortir des fake news sur la production électrique allemande.
      Vous avez raison, sur les trois décennies écoulées, il y a bien eu une compensation de la diminution du charbon par l’augmentation du gaz (transfert vertueux). Cependant cette compensation est partielle. En clair, quand on fait la somme de toutes les énergies fossiles (charbon, lignite, pétrole, gaz) dans la production électrique allemande, il y a bien une baisse. Au total, on est passé de 358 TWh en 1990 à 267 TWh en 2019.
      C’est ce qui explique que le ratio tonnes CO2/hab pour la production électrique soit passé de 12 à 9.
      Pour résumer :
      – l’Allemagne a continûment réduit le recours aux énergies fossiles depuis 30 ans (qui plus est dans une production totale en légère hausse)
      – le nucléaire a été considérablement réduit (division par 2) au profit des ENR.

      • Le coût en a été pharamineux et la facture pour le consommateur a presque doublé; ce qui n’est pas étonnant puisque les ENR nécessitent de surdimensionner les moyens de production en puissance (presque à les doubler!) et doivent être lourdement subventionner par l’état donc le contribuable.
        Belle affaire en effet à laquelle s’ajoute pour l’éolien la destruction de l’environnement avec des machines qui atteignent maintenant près de 220m de haut et qui pourrissent la vie de tous les riverains.

        • On disait la même chose pour le nucléaire dans les années 70, sans compter une production monopolistique et étatisée, et sans parler de la question des déchets ! Aujourd’hui, on reconnaît sa pertinence dans la lutte contre le RC.
          On reparle de tout ça dans 50 ans…

          • Dans 50 ans, je pense que les options seront très limitées et qu’il n’y aura le choix qu’entre nucléaire et…. nucléaire pour la production électricité avec un peu de renouvelable (probablement solaire dans des situations particulières). SI ce n’est pas dans 50 ans, ce sera dans 100ans mais c’est inéluctable compte tenu du potentiel énergétique offert par le nucléaire.
            J’espère que la fusion aura alors atteint la maturité si bien sûr un certain nombre de groupe de pression ne retarde pas trop ou ne sabote pas trop les recherches.
            Mais je ne crois pas une seconde à la diminution des besoins en énergie sauf via des ruptures technologiques clé comme récemment celle des LED pour l’éclairage.

      • Vous avez raison, bien que selon wikipedia, c’est le charbon qui a beaucoup baissé, moins le lignite (le plus polluant , mais le plus intéressant pour économie).
        Mais bien voir que si l’Allemagne avait réduit son charbon et non son nucléaire, le bilan carbone serait nettement mailleur.

        Et s’ils avaient mis les 300 milliards sur la construction de réacteurs au lieu d’éoliennes, leurs émissions auraient été divisé par 10.
        Mais bon c’est une question de priorité…

        Mais il y a un autre effet pervers (mais voulu) à leur politique: en ayant fait doubler le prix du Kwh, ils assurent que beaucoup d’usages actuels d’énergie fossiles (chauffage…) ne pourront pas basculer rapidement sur électricité bas carbone, ce qui laisse du temps à leurs industries dans ces domaines pour se reconvertir.

        L’Allemagne n’est pas contre l’idée de sauver la planète, mais leur priorité c’est sauver leur industrie.

        • « Mais bien voir que si l’Allemagne avait réduit son charbon et non son nucléaire, le bilan carbone serait nettement mailleur »
          L’Allemagne a bien réduit charbon et lignite (quasi-division par 2 en 30 ans). Mais effectivement elle aurait pu les reduire encore plus si elle n’avait pas perdu, dans le même temps, 75 TWh de nucléaire… Toutes choses étant égales par ailleurs…

          • Depuis 30 ans oui, mais depuis le début de « l’energiewende »(2000) jusque à 2018 le lignite est resté stable @1500 Pj environ. Il devrait y avoir un debut de baisse maintenant.
            Par ailleurs, la baisse en amont energiewende est plus probablement en lien avec la fermeture d’entreprises à la fin de l’ère soviétique en Allemagne de l’est qu’à une volonté écologique (a vérifier dans quelles proportions).

            Jancovici fait un bon résumé de situation pendant les 10 premieres mn de son intervention a l’ademe.
            (Je ne suis pas d’accord avec toutes ses idées, mais le debut de cette intervention est excellent)

  • C’est tout Macron, il est incapable de prendre une décision! Il est normand: ptète que oui, ptète que non! Depuis le début de son mandat c’est toujours la même chose, il tergiverse! Or son boulot est de prendre des décisions!

  • Le virage ENR de Macron s’est opéré sous la pression de l’Union Européenne (sous peine de sanctions) ! Il fallait le dire.

    • L’union européenne a bon dos, sous la pression allemande serait plus juste. Qui y gagne dans cette arnaque ? L’industrie allemande, ses fournisseurs d’énergie, gaz et autres.

  • Je vous trouve bien courageux de vouloir raisonner logiquement à propose des sons et actions d’un personnage plus psychopathe qu’autre chose.
    La seul chose qui me chaud désormais est: comment s’en débarraser?

    • Cela fait des dizaines d’années qu’on se pose la question, comment se débarrasser de cette racaille .. Personne n’a encore eu une solution efficace , sans doute faut il un vaccin constitutionnel pour se débarrasser de ces parasites.

  • Effectivement, hors du développement du nucléaire, pas de salut. M. Macron dit tout et son contraire pour plaire à tous ceux qui l’ont aidé dans sa quête du pouvoir, mais à l’usage, il est facile de se rendre compte que ça ne marche pas. L’illusion ne dure qu’un court temps.

    • Chez certains, l’illusion escrologiste est bien vivante, hélas. Et si elle ne dure pas longtemps chez d’autres, le temps perdu et nécessaire pour mettre un terme à ces délires et en réparer les dégâts se mesurera probablement en décennies.

      Freluquet 1er n’a aucune excuse : en 2017, il était évident pour quiconque regardait la réalité sans a priori que les sottises présentées comme « transition écologique » et autres slogans escrologistes ne tenaient pas la route.

  • Les sociologues sérieux ont des dizaines d’années de travail devant eux pour analyser les origines et le développement de l’hallucination collective qui a saisi à divers degrés les Européens depuis les années 1980 jusqu’aux années 2020 en matière de politique énergétique, hallucination qui a généré une gamme incroyable de décisions allant du fantaisiste au carrément délirant, par exemple : centrales au lignite (énergie emblématique du mépris de l’environnement en RDA), arrêt de centrales nucléaires, milliards gaspillés dans l’éolien et le solaire, etc.

    Corrélativement, il faudra analyser en détail comment la pandémie mentale escrologiste a pu se répandre à ce point et handicaper aussi gravement les pays européens par rapport à leurs concurrents, notamment étasunien et asiatiques…

    • Combien de nouvelles centrales à Gaz derrière le blabla gouvernemental??

    • L’analyse est assez simple; la plupart des médias français ‘mainstream’ de gauche ou de droite sont devenus des champions de la propagande climatique (avec l’AFP à la baguette en plus). Vous ne pouvez plus regarder un documentaire ou un reportage sans que le réchauffement climatique ne soit évoqué et sans que le CO2, bouc émissaire fort pratique pour de nombreux groupes de pression, ne soit mis en accusation.
      Je ne parle as des forfaitures scientifiques

      • Désolé, envoi prématuré du commentaire précédent!

        L’analyse est assez simple; la plupart des médias français ‘mainstream’ de gauche ou de droite sont devenus des champions de la propagande climatique (avec l’AFP à la baguette en plus). Vous ne pouvez plus regarder un documentaire ou un reportage sans que le réchauffement climatique ne soit évoqué en permanence et sans que le CO2, bouc émissaire fort pratique pour de nombreux groupes de pression, ne soit mis en accusation.
        Et je ne parle pas des forfaitures scientifiques comme celle de la courbe de M. Mann (qui n’est que la plus criante) et de l’organisation de pseudo réflexion comme la convention citoyenne sur le climat avec à la baguette des idéologues incultes et sectaires pour formater des esprits dociles et peu enclins à la critique scientifique.
        Les bonnes vieilles recettes qui ont fait leur preuve à plusieurs reprises au cours du siècle précédent marchent toujours aussi bien et nous en sommes devenus les champions.

  • Eolien et solaire ne conviennent que pour de petites installations ( familiales) en milieu isolé, non raccordable au réseau, et pour des besoins limités. ( Pas de chauffage électrique des locaux donc recours au bois ou gaz en citerne, eau chaude sanitaire par solaire thermique, appareils électrique faible consommation- éclairage, téléphone, radio ou télé, pas de lave linge, lave vaisselle, séchoir électriques etc….). Personnellement, j’aurais bien vu dans ce cas le développement du stirling solaire avec parabole de 4m de diamètre produisant environ 3kwh électriques plus chaleur récupérée par fluide caloporteur à la source froide du stirling. Apparemment trop simple avec un rendement énergétique total de près de 90% (électricité+chaleur) alors que le photovoltaïque peine à atteindre 15% et l’éolien rien sans vent!

    • Vu le prix de l’engin un bon vieux groupe électrogène fait l’affaire dans tous les cas de figure.. Pour être ecolo alimente par un gazogene à bois mais l’huile de récup suffit

      • Gazogène à bois ou à l’huile, Malheureux!!!!! vous n’y pensez pas vraiment? Moi j’ai acheté en prévision des jours de disette un groupe électrogène à essence que je pense adapter pour tourner au gaz de ville ( tant qu’il y en aura!) parce que à l’essence avec les taxes, il fonctionne beaucoup moins bien.

  • Les énergies renouvelables, ça devrait être une évidence pour tout le monde depuis longtemps, ne peuvent représenter qu’un appoint, en l’absence de toute capacité de stockage significative dans un avenir prévisible. C’est beaucoup d’argent pour une production électrique aléatoire et imprévisible.Même le GIEC admet qu’on ne peut pas se passer du nucléaire, c’est dire.

  • dire qu’on est pour le nucléaire et « en même temps » arrêter Fessenheim…

    • Pour l’instant Fessenheim n’est que suspendue, on ne peut pas techniquement commencer le démantèlement avant 2022, ça tombe bien …

  • Il faut pour la France une énergie électrique abondante, fiable, bon marché et peu émettrice de CO2. Les Allemands payent leur électricité deux fois plus cher que nous. C’est le seul avantage qu’il nous reste sur eux. Les socialistes se sont employées depuis quelques dizaines d’années à faire en sorte que tout soit cher en France. Ils sont en train d’essayer de faire la même chose pour l’électricité. Je ne leur pardonnerai pas d’avoir fermé Fessenheim, une centrale en parfait état de marche, promesse faite par Hollande aux écolos si il était élu. La punition a été double: Hollande président,Fessenheim fermée.
    Sauf si par hasard il était décidé de la rouvrir, mais je ne sais pas si c’est techniquement possible. Le niveau de vie des Français va plonger dans les années à venir…

  • Les paroles et les actes de Macron sont en contradiction. C’est ça le « en même temps ». Sur presque tous les sujets: séduire l’électorat de droite/enraciné/de bon sens.. par ses propos et mener un politique éco-socialiste.

  • Quand on dépense l’argent du contribuable actuel et futur sans modération suivant la belle formule :  » quoiqu’il en coûte  » tout devient possible y compris le stupide !!!!

  • On aimerait avoir,pour l’Allemagne,un graphique comme celui,publié récemment,du RTE.
    C’est parlant….

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