Vendée : de la révolte au génocide et à la paix

A l’heure où sort Vaincre ou Mourir. Voici une recension d’une bande dessinée sur l’histoire de la Vendée, illustrée par René Le Honzec.

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imgscan contrepoints 498 Génocide Vendée

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Vendée : de la révolte au génocide et à la paix

Publié le 27 janvier 2023
- A +

Le souvenir un peu oublié ou ignoré d’une époque où le totalitarisme sévissait en France, jusqu’à l’extrémité de l’horreur : la tentative d’extermination totale des Vendéens. Un remarquable travail de narration, sous la plume de Reynald Secher et les dessins talentueux de René Le Honzec.

Les lecteurs de Contrepoints sont familiers des dessins de René Le Honzec qui, bénévolement et avec passion, ne manque pas d’illustrer l’actualité quotidienne, apportant une touche humoristique aux articles des différents auteurs.

Je ne le connais pas personnellement mais en profite pour le remercier au passage pour tous les dessins qui ont pu agrémenter mes différents articles ici-même.

 

L’histoire du génocide vendéen

La présente BD, que j’ai découverte en 2007, mais qui remonte à quelques années auparavant, s’appuie sur les recherches approfondies de Reynald Secher sur le génocide vendéen, synthétisées dans l’ouvrage La Vendée-Vengé. Elle raconte en images l’histoire trop peu connue des Vendéens durant la Révolution de 1789 et jusqu’à 1801 sous le règne de Napoléon Bonaparte.

L’espérance des réformes devait rompre avec les injustices du régime précédent, mais la peur qui lui succède, avec les premières mesures prises par l’État, s’annoncant finalement bien plus restrictives que ce qui avait précédé, et enfin la colère et la révolte face aux réquisitions, à la hausse des impôts et surtout à la privation de la liberté de culte, se soldent aussitôt par de premières vagues de persécutions, exécutions et assassinats. Dès lors, ce ne sera qu’escalade dans les injustices et procédés dictatoriaux menés par l’État républicain.

Les Vendéens sauront s’organiser pour constituer une armée puissante et victorieuse avant que les républicains, désorganisés par les guerres extérieures, l’état d’insurrection du pays et les purges internes aboutissant à remplacer des état-majors compétents par de nouveaux nommés incompétents, ne redressent petit à petit la tête et organisent la fin sanglante des Vendéens suite à l’échec de la virée de Galerne.

Ce qui débouchera sur l’un des plus terribles génocides qu’ait connus la planète, où s’enchaînent exécutions massives, univers concentrationnaire, destruction programmée, régime de terreur et noyades collectives dans la Loire (organisées par le monstrueux envoyé de la Convention Jean-Baptiste Carrier), pour culminer avec les colonnes infernales de Turreau, créées sur ordre du Comité National de Salut Public, organisant la destruction totale de la Vendée, dont même le nom doit disparaître.

 

Des sommets dans l’horreur

S’ensuivent des exactions plus atroces les unes que les autres.

Femmes, enfants (dont un certain nombre seront par exemple jetés vivants dans des fours), vieillards, patriotes comme royalistes, innocents ou pas, personne ne doit en réchapper, pas davantage que les villes, villages, habitations, édifices, terres, dont l’incendie est méticuleusement planifié.

L’horreur sera telle que l’on ira jusqu’à écorcher et tanner des peaux humaines de Vendéens pour en faire des culottes de cheval destinées aux officiers supérieurs, ainsi que des couvertures de livres et récupérer de la graisse de cadavres pour servir aux hôpitaux.

Mais après de multiples épisodes sombres et douloureux, la résistance parviendra à de multiples reprises à se réorganiser de manière surprenante et exceptionnelle jusqu’à ce que Napoléon Bonaparte, arrivé au pouvoir, parvienne à mettre un terme à cette situation infernale.

 

Un épisode qui a inspiré d’autres régimes totalitaires

Un épisode de notre histoire effroyable et fort peu glorieux, qui a atteint le comble de l’ignominie et inspiré les pires régimes totalitaires que nous ayons connus au XXe siècle, en particulier des régimes d’inspiration communiste, qui s’en sont certainement beaucoup inspirés et qui ne sauraient renier les noms de Robespierre ou de Saint-Just, en particulier. Une honte que l’on préfère cacher aujourd’hui encore pour préférer l’éloge de la Révolution, de la République et le beau feu d’artifice du 14 juillet.

Article publié initialement le 19 mars 2015

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  • Oui, Robespierre et ses amis n’ont commis aucun Génocide en Vendée, ni dirigé une Terreur…terrible

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jcg/230113/oui-robespierre-et-ses-amis-nont-commis-aucun-genocide-en-vendee-ni-dirige-une-terreurterrible-quoiquil-en

    Une guerre civile mais un génocide, c’est du révisionnisme. Aucun historien sérieux n’ a jamais colporté de telles inepties.

    -3
    • Amusants, les commentaires de l’article que vous postez, avec la réhabilitation de Staline. 😀

      Quoiqu’il en soit, le débat sur la Vendée, génocide ou « simple guerre civile » est intéressant. Je ne pense pas qu’il soit si aisé de balayer d’un revers de la main tel ou tel « camp ». Extrait du décret relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de Vendée :
      «Ici le comité, d’après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leurs récoltes, et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats.
      […]
      L’humanité ne se plaindra point : les vieillards, les femmes, les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature et la société.»

      Mais ce que je trouve intéressant, c’est la prémisse typique des collectivistes, selon laquelle la fin justifie les moyens :
      «Louvois fut accusé par l’histoire d’avoir incendié le Palatinat, et Louvois devait être accusé ; il travaillait pour le despotisme, il saccageait pour des tyrans.

      Le Palatinat de la république, c’est la Vendée; et la liberté, qui cette fois dirigera le burin de l’histoire, louera votre courageuse résolution, parce que vous aurez sévi pour assurer les droits de l’homme, et que vous aurez travaillé à extirper les deux plus grandes maladies des nations, le fanatisme religieux et la superstition royale.»

      Quand Louvois massacre, c’est mal. Quand Turreau massacre, c’est bien.

      • Personne n’ a jamais dit le contraire …..

        • Ah bon ?

          «Aucun historien sérieux n’ a jamais colporté de telles inepties.» (de qualifier la guerre de Vendée de génocide).

          • «Aucun historien sérieux n’ a jamais colporté de telles inepties.» (de qualifier la guerre de Vendée de génocide)…
            Citez moi des exemples qui prouvent le contraire !
            Épargnez nous les errances des amis de De Villiers, qui ne crachent pas sur l’argent de la République
            ou des révolutionnaires gauchistes de salon, qui eux aussi, ne crachent pas sur l’argent de la République

            • Effectivement, en Vendée, ce ne fut pas un génocide car ce mot date du XXème siècle ! A l’époque, le mot exact utilisé fur « populicide ». Cela dit, je mets quiconque au défi de trouver une réelle différence de signification entre ces deux substantifs .

              • Soit dit en passant, le terme génocide est forgé en 1944, c’est à dire après les faits qu’il servira à condamner.

                Sa première définition juridique intervient au procès de Nuremberg, qui est, rappelons-le, fondé sur une loi rétroactive, l’extrême gravité des crimes nazis justifiant cette entorse à un des principes élémentaires du droit.

                Si nous admettons que l’on ait pu utiliser ce terme de façon rétroactive lors du procès de Nuremberg, on voit mal pourquoi on s’interdirait de l’employer aussi pour des événements plus anciens.

            • « «Aucun historien sérieux n’ a jamais colporté de telles inepties.»  » est une phrase intéressante.
              En somme, il suffit de décréter que toute personne qui « colporte » ces « inepties » n’est pas un « historien sérieux », et hop !
              Ainsi, Reynald Secher, Historien professionnel qui a exhumé le décret génocidaire de l’Assemblée de ses archives (décret d’ailleurs toujours en vigueur, puisque jamais abrogé ! ), n’est sans doute pas un « historien sérieux »

    •  » Aucun historien sérieux n’ a jamais colporté de telles inepties » là c’est vous qui faites du révisionnisme. il y a des historiens très sérieux qui défendent l’idée du génocide. pour n’en citer que quelques uns: Reynald Secher, Pierre Chaunu, Jean Tulard, Emmanuel Le Roy Ladurie, Stéphane Courtois,….
      Lénine a comparé « les Cosaques à la Vendée pendant la Révolution française et les a soumis avec plaisir à un programme que Gracchus Babeuf, l' »inventeur » du Communisme moderne, a qualifié en 1795 de « populicide ». »

    • je vous conseille de lire les ouvrages d’Alain Gérard et du Centre Vendéen de Recherches Historiques. lisez aussi Michel Ragon

    • Robespierre n’a commis aucun génocide certes mais n’a rien fait pour l’empêcher. Qui ne dit mot consent.

    • Un point de vue que je partage…

      « Génocide vendéen : mythe ou réalité ?
      Alors que des députés UMP et FN viennent de signer ensemble une proposition de loi visant à la reconnaissance d’un génocide en Vendée, suscitant nombre de protestations, il convient toutefois de se pencher sur la réalité des faits incriminés.
      Je ne reviendrais pas sur la pertinence des lois mémorielles dénoncées à juste titre par nombre d’historiens, le débat parlementaire ayant une propension à se détourner de la stricte objectivité que réclame l’analyse historique des faits.
      Pour autant, la question de la réalité ou non du génocide vendéen demeure.
      Popularisé par l’historien nantais, Reynald Secher dans son livre « la Vendée-Vengé » publié à l’aube de la commémoration du bicentenaire de la Révolution Française, le génocide vendéen fait depuis lors, l’objet d’un débat houleux entre historiens.
      Jean Clément Martin, sans doute l’un des plus brillants spécialistes de la guerre de Vendée réfute catégoriquement l’usage de cette terminologie pour désigner les massacres et exactions commises par les troupes républicaines à l’encontre des populations de la Vendée militaire (qui n’a rien à voir avec les limites territoriales du département de la Vendée mais comprenait une grande partie du sud de la Loire atlantique, tout le nord de la Vendée à l’exception notable de Bouin et une partie des Deux Sèvres ainsi que du Maine et Loire)
      Martin a dénoncé à plusieurs reprises le manque de rigueur historique de Reynald Secher et son analyse trop partisane et imprécise des faits sur la guerre de Vendée.
      Concernant les colonnes infernales de Turreau, Martin y voit tout au plus un massacre commis par les républicains, certes condamnable et difficilement justifiable mais similaires à ceux commis par la monarchie en Italie dans des situations semblables (guerre civile).
      Dans « La Vendée et la France », Il s’oppose aussi à toute comparaison avec le génocide arménien ou cambodgien, mais il faut l’avouer, avec des arguments qui peinent à convaincre.
      « La Vendée n’a pas connu le sort de l’Arménie de 1915 ni du Cambodge de 1975. Elle a pu résister seule à la pression militaire qui pesait sur elle et elle est sortie renforcée de l’épreuve. »
      La grande erreur de Secher est d’avoir voulu faire porter l’entière responsabilité des massacres commis en Vendée sur la Convention et le Comité de Salut Public à l’origine du décret du 1er août relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée (VII. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles seront détruits, les récoltes seront coupées par les compagnies d’ouvriers pour être portées sur les derrières de l’armée, & les bestiaux seront saisis.) Et son complément, celui du 1er octobre 1793 « Il faut que tous les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d’octobre ». Pour Secher, les décrets du 1er Aout et 1er octobre de Lazare Carnot sont des décrets génocidaires à l’origine d’un plan d’extermination du peuple vendéen, exécutés et mis en application par Turreau mais imputables au pouvoir centrale.
      Toutefois, avant tout autre développement, revenons-en à la définition du génocide :
      « Constitue un génocide le fait, en exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d’un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l’encontre des membres de ce groupe, l’un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie, atteinte grave à l’intégrité physique ou psychique… » Art. 211-1 du Code Pénal.
      Si comparer les régimes totalitaires du XXe siècle à la 1ère République est un anachronisme dangereux et illusoire, définir les crimes commis en Vendée au début de l’année 1794 à la lumière de l’article 211-1 du Code Pénal ne l’est cependant en aucun cas. S’il est, en effet, notoire que le terme génocide est né au XXe, il n’en demeure pas moins vrai que la définition aujourd’hui reconnue ne fait aucune allusion à de quelconques conditions militaro-techno-idéologiques et se place de fait à un niveau universel dépassant largement le siècle passé.
      L’élaboration du plan d’extermination de Turreau fut le fruit d’un long processus commencé au lendemain de l’insurrection vendéenne, le 19 mars 1793, jour à partir duquel tout brigand pris les armes à la main devait être passé par les armes dans les vingt-quatre heures.
      Ce décret fut suivi par celui du 1er août suivant qui, tout en restant exceptionnel de par sa violence au regard des pratiques de l’époque, n’exigeait cependant en rien ce qui le sera en janvier 1794. Outre la destruction des brigands par le fer ou la faim et la ruine entière du pays, l’article 8 préconisait, en effet, l’évacuation des femmes, des enfants et des vieillards, frange de la population sensée étrangère (du moins directement) à la guerre.
      Une telle acceptation fut progressivement combattue. Ainsi Barère affirma le 1er octobre, à la barre de la Convention : « les brigands depuis l’âge de 10 ans jusqu’à 66 sont en réquisition par la proclamation des chefs. Les femmes sont en vedette. La population entière du pays révolté est en rébellion et en armes. »
      Faut-il voir ici encore une fois le fruit d’un délire rhétorique ? Il convient tout de même de préciser que cette déclaration n’est pas issue d’une énième diatribe sans conséquence directe mais d’un long rapport du Comité de salut public qui aboutit à une proclamation de la Convention à l’armée de l’Ouest exigeant l’extermination des brigands avant la fin du mois. Si la dite proclamation ne rendait pas caduc le décret du 1er août, il y avait tout de même de quoi trembler…
      Pour la raison qu’en Vendée, jusqu’à la bataille de Cholet, la guerre ne laissait que peu de place à la répression, le décret du 1er août ne fut donc que très partiellement appliqué (exécutions sommaires et incendies pratiqués de façon discontinue et dans la continuité de ceux qui marquaient la Vendée depuis le mois juillet).
      Au contraire, au cours de la campagne d’Outre Loire, les massacres touchèrent les insurgés sans distinction d’âge ni de sexe. Inspirées par la proclamation du 1er octobre, ces atrocités ne peuvent cependant être associées à la notion de génocide puisque aucun groupe humain n’était alors clairement visé.
      Il n’y avait donc pas à cette date de plan génocidaire, seulement des lois d’une rigueur extrême. Ce dernier cependant allait naître, non pas à la Convention nationale ou au Comité de salut public, mais dans l’esprit du général Turreau. Le commandant en chef de l’armée de l’Ouest était loin d’être le seul révolutionnaire désireux d’en finir avec la Vendée par les mesures les plus terribles. Mais lui seul, au sein d’un contexte stratégique favorable, en avait véritablement les moyens : une armée.
      Inspiré par les décrets précédemment décrits et par sa propre conception de l’insurrection vendéenne, Turreau lança ses Colonnes infernales avec les instructions suivantes : « Tous les brigands, qui seront pris les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises pour se révolter, seront passés au fil de la baïonnette. On en agira de même avec les filles, femmes et enfants, qui seront dans ce cas. Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées ».
      Ce plan, contrairement à ceux en vigueur à Lyon ou Toulon, était bien de nature génocidaire puisqu’il ne s’agissait plus de châtier seulement les rebelles mais de détruire tout un groupe humain dont la caractéristique identitaire était d’appartenir au pays connu sous le vocable de Vendée militaire (l’incertitude relative aux frontières de cette zone fut d’ailleurs responsable de l’incendie de bien des villages patriotes). Dans l’esprit de Turreau et de ses sbires, l’immense majorité de la population était en effet coupable sinon suspecte, ainsi, les massacres furent systématiques et n’épargnèrent pas les républicains revenus au pays. On ne traquait plus les insurgés comme pouvaient le stipuler les décrets, la chasse était ouverte à l’habitant, à un groupe humain de nature géographique.
      Si la responsabilité du Comité de salut public, de par ses déclarations, sa passivité et son soutien à Turreau (soutien plus ou moins guidé d’ailleurs par l’ignorance) est grande dans la conduite des événements évoqués, il n’en demeure pas moins vrai qu’il n’a jamais explicitement ordonné de pareils agissements. Mais ce fait n’influence en rien la nature des crimes commis en Vendée. Peu importe l’origine des ordres, qu’ils soient formulés au niveau des autorités supérieures ou bien à des échelons secondaires, seul compte la volonté génocidaire et sa mise en œuvre. En se référant continuellement à l’absence de preuves formelles dans les tiroirs de Robespierre ou consorts, on en viendrait à oublier l’évidence : les instructions données aux généraux des Colonnes infernales, le 19 janvier 1794 : un plan, un groupe humain désigné… »

      • Flatter pour ensuite mieux pointer les erreurs de Martin 😉 Mais entre Martin et Sécher, ma préférence va à Alain Gérard !

        Passer son temps à vouloir imputer à Robespierre la responsabilité, le dessin des colonnes infernales, c’est prêter le flan à la critique et nous détourne inutilement du réel enjeu du débat qui nous anime ici. Savoir si oui ou non, une partie des crimes commis en Vendée par les troupes révolutionnaires est de nature génocidaire.

        Or, en reprenant la définition en droit français du génocide, l’ensemble des éléments sont caractérisés dans le cas vendéen si l’on s’intéresse plus particulièrement aux colonnes infernales en application du plan de Turreau.

        Pour autant, le Comité n’est pas déchargé de toute responsabilité. Quand Turreau rejette le plan de Kléber, le comité, Carrier ne réagissent pas. Quand Turreau demande le soutien du Comité, celui-ci lui répond prudemment mais favorablement.

        « Tu te plains de n’avoir pas reçu du Comité l’approbation formelle de tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et tes intentions pures ; mais éloigné du théâtre de tes opérations, il attend les grands résultats pour prononcer dans une matière sur laquelle on l’a déjà trompé tant de fois, aussi bien que la Convention nationale. Les intentions du Comité ont dû t’être transmises par le ministre de la Guerre. Nous nous plaignions nous-mêmes de recevoir trop rarement de tes nouvelles. Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir ; nous te prescrivons surtout ne pas laisser une seule arme à feu dans les départements qui ont participé à la révolte et qui pourraient s’en servir encore. Armes-en les soldats de la Liberté. Nous regarderons comme traîtres tous les généraux, tous les individus qui songeraient au repos, avant que la destruction des révoltés soit entièrement consommée. Encore une fois, recueille toutes les armes et fais passer ici sans délai toutes celles qui ont besoin de réparations. Nous t’envoyons un arrêté qui paraît propre à seconder tes vues »
        — Lazare Carnot, lettre au général Turreau, le 8 février 1794.

        C’est Turreau qui a planifié les colonnes infernales quand d’autres ont privilégié la pacification mais c’est le Comité qui autorise Turreau à agir. Si le Comité n’est pas au courant de tout, la transmission des informations étant perfectible, il avait suffisamment d’éléments en sa possession et il a fait le choix de soutenir le plan de Turreau.

        Quand le Général Dumas démissionna de son poste en Vendée, refusant de participer à cette barbarie, il échappa de peu à la guillotine, la modération étant une qualité fort peu appréciée en 1793/1794.

        Il ne faut pas faire ici le procès de Robespierre mais celui de Turreau et des soutiens ! Le comité ne se résume pas à Robespierre et Il ne faudrait surtout pas oublier Barère, Carnot…

    • Votre commentaire « très Mediapart » nous en apprend + sur vous-même que sur l’Histoire de la Vendée et les noyades de Nantes.

    • Il n’y a pas à proprement parler de guerre traditionnelle de Vendée, non plus de guerre civile puisqu’une faction d’insurgés fanatiques s’étaient emparé du pouvoir existant et voulaient imposer leur pouvoir. C’est ce qu’on appelle une tyrannie révolutionnaire pour instaurer un régime contre l’avis de la majorité populaire. L’instinct de massacre s’était installé en septembre 92 à Paris, et sa périphérie qu’on omet souvent; il avait déjà commencé en 91 par le massacre de la Glacière d’Avignon (qui était à ce moment un État pontifical, et fut alors volé au Pape) Pour faire bref, on passera sur la Terreur à Lyon et autres lieux… Quant à la comparaison avec les destructions du Palatinat, c’était une acte de guerre, certes violent, mais qui ferma les tentatives d’envahissement par le Saint-Empire. Napoléon admirait la détermination de Louvois… Louis XIV fut critiqué pour sa guerre des Flandres qui en fut le départ. Mais qui, aujourd’hui, rendrait les Hauts de France à la Hollande ? et L’Alsace à l’Allemagne ? La prétendue rancune des Germaniques est une plaisanterie. Cela fait partie du caractère teuton. La Seconde Guerre mondiale fut la vengeance de la Première, et l’on oubliera les horribles exactions de mauvais perdant à la fin de ces deux guerres par le même ennemi.

  • « La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. » Propos de Vincent Peillon
    On peut comprendre que ceux qui considèrent la Révolution sous un angle aussi univoque, aient tout intérêt à masquer les dommages collatéraux.

    • Peillon ? Ça c’est de la philosophie, bonne ou mauvaise, c’est pas très important. Mais parlons des faits historiques. Je ne parle pas de jugement moral sur la révolution. On peut être en désaccord avec ce mouvement, le critiquer mais le débat nécessite un minimum de discipline historique. Transformer une guerre civile , qui est la pire chose qui puisse arrivé à une Nation, n’est pas un Génocide.
      La liberté de conscience est basée sur le respect mutuel et le débat.
      On a parfaitement le droit d’ être royaliste, catholique, franc maçon etc…. mais ne confondons pas
      foi religieuse, idéologie politique et histoire. L’ historien n’ a pas a juger mais a analyser et transmettre des faits prouvés collégialement par des experts sans jugement moral.

  • Les Vendéens n’ont pas formé de lobby pour demander réparation des atrocités dont ils furent victimes.

    • Tout simplement parce que, en tant que vendéen et descendant de rebelles vendéens, je trouve ça ridicule de demande des réparations pour des choses dont je n’ai pas été victime à des gens qui n’ont rien fait.
      Ce que je demande, c’est la reconnaissance par la République de ses crimes. Rien de plus.

  • Je trouve très surprenant que ceux qui sont ulcérés par la guerre de Vendée , ne le soient pas tout autant pour un certains nombre de massacres ou de guerres, qui n’ont pas en point commun le fait d’avoir été réalisés soit une royauté ou un république mais par une nation, la France.
    : le massacre des cathares
    : les guerre de religions entre catholiques et protestants
    : la colonisation
    : 1914-1918
    : 1939-1945
    : guerre d’ Indochine
    : guerre d’ Algérie

    Hiérarchiser les drames historiques selon ses croyances, c’est de la politique

    -1
    • Je ne vois pas ce qui vous permet de conclure qu’une personne qui se sent « ulcérée » par la guerre de Vendée ne le soit pas non par ce que vous citez.

      C’est une accusation totalement gratuite et très probablement infondée.

      Seulement il y a peut-être une différence : la guerre de Vendée fait débat, pas les autres massacres que vous citez, ou en tout cas ils ne font plus débat.

      Enfin, porter davantage son attention sur la Guerre de Vendée n’est pas une hiérarchisation des drames historiques : on ne peut pas s’intéresser à tout et informer sur tel drame plutôt qu’un autre n’est pas synonyme d’oubli, de dépréciation ou que sais-je encore.

      Bref. On vous sent offusqué par l’hypothèse selon laquelle la guerre de Vendée est un génocide et que les révolutionnaires aient les mains ensanglantées. Pourquoi ?

      Plutôt que d’apporter des contre-arguments (par exemple en citant le décret dont je parle plus haut et qui laisse penser tantôt à une volonté génocidaire, tantôt à une certaine humanité en épargnant vieillards, femmes et enfants), pourquoi affirmer sans étayer vos propos qu’il s’agit de révisionnisme et que ceux qui appuient ces thèses font de la politique et hiérarchisent les drames historiques ?

    • Pautonnier Olivier: « Je trouve très surprenant que ceux qui sont ulcérés par la guerre de Vendée , ne le soient pas tout autant »

      Mais on est mon bon, on est et pas qu’un peu.

      Il ne vous a pas échappé toutefois que le sujet de l’article est la guerre de Vendée ?

    • « 1939-1945 »

      Pour la France, la guerre s’est achevée le 22 juin 1940.

    • Sauf que les guerres de Vendée constituent une tentative d’extermination de mes ancêtres. La situation pour les vendéens étaient : Eux qui meurent ou moi.
      C’est ce qui différencie les guerres de Vendée au reste.
      La guerre d’algérie par exemple ne relève en aucun cas d’un quelconque génocide.

  • Encore un article profondément anti républicain, vu qu’il donne une vérité non nécessairement officielle sur la Vendée (voir http://www.contrepoints.org/2014/11/16/188341-assassins-creed-unity-melenchon-et-le-parti-de-gauche-les-nouveaux-ringards). Attention, la censure guette !

  • Parler de génocide pour les crimes en Vendée me paraît faux sur le plan historique. Un génocide c’est le massacre, l’extermination, des membres un groupe ethnique (ou supposé tel par les génocidaires) pour la seule raison de leur appartenance à ce groupe. Dans le cas de la Vendée, on ne peut pas véritablement parler de groupe ethnique, du côté des génocidaires on n’observe pas non plus la décision de désigner les victimes comme formant un groupe ethnique particulier. Les génocidaires n’ont pas massacré les individus parce qu’ils étaient vendéens, mais parce qu’ils le considéraient comme des ennemis de la révolution, des dangers pour le nouveau régime. On peut parler sans aucun doute de crimes de guerre mais certainement pas de génocide.

    -1
    • C’est la thèse de l’historien stalino-robespierriste Albert Soboul. Celui qui s’oppose à l’empire du bien – la convention jacobine – c’est forcément des antirévolutionnaires, des réacs, de la vermine à écraser quoi.. Des documents de l’époque montrent au contraire que l’objectif était d’éradiquer la race vendéenne (à l’époque « peuple » et « race » étaient utilisés comme synonymes). Voyez: https://books.google.be/books/download/Choix_de_rapports_opinions_et_discours.pdf?id=p1cTAAAAQAAJ&hl=fr&output=pdf&sig=ACfU3U16Od9UOuKUnJEjZ5Jjg64CF-j6fw p.19. « le comité a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle ». La volonté incontestable de la Convention était d’anéantir toute la population pas seulement des « contre révolutionnaires » comme, par exemple, sous le directoire en 1798, dans les départements septentrionaux. Un contemporain de « gauche » Gracchus Babeuf le décrit dans un pamphlet, « Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier » que l’on peut lire en ligne sur Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k847909. Babeuf nomme ce système « populicide ». S’il avait utilisé une racine grecque pour son néologisme, cela aurait donné génocide.

      • Babeuf, précurseur de l’ anarchisme. Très bonne référence en effet.

        • La Guerre de La Vendée et le système de dépopulation (1) de Gracchus Baboeuf (sic), publiée aux éditions du Cerf (éditeur du Livre noir de la Révolution française), préfacée par Stéphane Courtois (qui a dirigé Le livre noir du communisme et participé au précédent), introduite par Jean-Joël Brégeon (pourfendeur de la vision « marxiste-léniniste » de la Révolution française)(2) et Reynald Sécher (le promoteur depuis un quart de siècle de la reconnaissance du « génocide vendéen » comme « crime contre l’humanité »). Rappelons que ce texte de Babeuf, utilisé ici comme une pièce à conviction, reprend la propagande thermidorienne avec laquelle le Tribun du peuple va très vite rompre, ce qui lui vaut d’aller en prison. Quelques mois plus tard, il écrit à son ami Bodson : « je confesse de bonne foi que je m’en veux d’avoir autrefois vu en noir et le Gouvernement révolutionnaire, et Robespierre, et Saint-Just ». Et il conclut : « en relevant le robespierrisme, vous êtes sûrs de relever la démocratie » (Lettre à Bodson du 10 ventôse an IV) (3). Évidemment, cela ne sert guère la thèse du dessein génocidaire que Courtois, Brégeon et Sécher voudraient attribuer à Robespierre. http://revolution-francaise.net/2012/03/15/476-robespierre-bourreau-de-la-vendee-une-splendide-lecon-danti-methode-historique

          -1
      • en fait, c’est plutôt ce qui fait consensus parmi les historiens. Il y a quelques historiens (peut-être idéologues) qui parlent de génocide vendéen mais le consensus est bien que ce qui s’est passé en Vendée n’est pas un génocide, cela relève de crimes affreux, de crimes de guerres mais pas de génocide.

        Vous prétendez que « race » et « peuple » étaient utilisés de manière synonymique, mais c’est entièrement faux. Lorsque les révolutionnaires parlent de peuple, cela a une dimension universelle, tout le contraire du concept de race.

        Dernière chose c’est avoir une mauvaise vision de l’histoire que de croire que l’Etat en 1798 était un Etat fort, puissant. L’Etat central était au contraire très faible ce qui laissait une grande marge de manoeuvre à ses représentants locaux.

        Analyser la période révolutionnaire avec des yeux du XXème siècle est une grave erreur méthodologique.

        Vous dites vous-même que c’est un pamphlet ! Donc à prendre comme tel !

        Vous faites un piètre historien mais un bon idéologue

        -1
    • Aller chercher femmes et enfants dans les maisons pour les massacrer parce qu’ils sont vendéens est symptomatique d’un génocide.

  • Le point de vue de Marc Belassa est intéressant, mais pas tout à fait honnête. Robespierre n’est probablement pas responsable du massacre du peuple vendéen est sa thèse: « Il s’agit de toute évidence d’un procédé rhétorique visant notamment à accrocher l’attention des non-spécialistes. Comme pour le plus grand nombre, les noms de Barère ou de Carnot (deux députés fort peu amis de Robespierre), ou encore ceux du général Westermann n’évoquent pas grand-chose, il faut donc mettre en avant celui de Robespierre comme « incarnation » du mal révolutionnaire ». Si Belassa écrit cela c’est parce que le général Westermann a été explicite dans ses aveux Dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, il dit que : « Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé». Ceci dit, en politique, il y a une responsabilité collective de l’ensemble du gouvernement, non?
    Où Belassa est carrément ridicule dans son argument, c’est quand il affirme que le ‘génocide’ était dans les mœurs du temps. Si l’on compare, le génocide du peuple vendéen avec la répression, sous le directoire, de la révolte des départements de la Dyle et de la basse Meuse, on le remarque tout de suite. « Seulement » 6000 tués et pas de massacres de femmes et enfants. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Paysans_(1798)

  • Si les Vendéens ont été délibérément massacrés, et en masse, qu’elle importance qu’on appelle cela un génocide ou pas ?
    Ce massacre (ou génocide), a été caché, du moins dans son caractère et son ampleur. Une attitude qu’on peut à la rigueur comprendre de la part des républicains dans les époques ou les royalistes étaient encore une menace. Un siècle après, ce refus de toute critique de la période révolutionnaire
    montre et démontre le caractère intolérant et totalitaire des « progressistes ».
    Mais nous le savions déjà n’est-ce pas puisqu’ils ont eu la même attitude vis à vis des pires dictatures, pourvu qu’elles aient été d’inspiration marxiste.

    • Encore une fois on ne peut que souscrire à vos propos sur l’aveuglement de certains intellectuels vis à vis des dictatures d’ inspiration marxiste. Mais,à tout vouloir juger par une vision morale et/ou religieuse, on en oublie l’ essentiel. Les paysans vendéens, les communards, les cathares ont simplement subit leur faiblesse militaire, leur isolement géographique et aussi le risque qu’ils auraient pu représenter pour la sureté, l’intégrité de l’ État en période de conflit.
      La réforme protestante s’est imposée après la une guerre civile par sa puissance militaires et la conversion de beaucoup de pays à cette doctrine.
      Tout est rapport de force
      De plus, on peut aussi penser que la Vendée , représentaient pour les progressistes, modernistes (monarchistes, républicains) un vestige d’un monde amené a disparaitre. La révolution bourgeoise, l’ empire, la restauration sont dans le sens de l’ histoire:industrialisation, mondialisation, la Vendée ne l’était pas.

      • La particularité des colonnes infernales, c’est qu’elles ont eu lieu après l’extermination de « l’armée catholique et royale » suite à la virée de galerne. C’est pourquoi, en décembre 1793/janvier 1794, certains prônent la pacification de la Vendée. Mais « on » préféra le plan de Turreau…

        « les Vendéens n’avaient plus besoin du prétexte de la religion et de la royauté pour prendre les armes ; ils étaient forcés de défendre leurs chaumières, leurs femmes qu’on violait, les enfants qu’on passait au fil de l’épée […] Je voulus discipliner l’armée, et mettre à l’ordre du jour la justice et l’humanité. Des scélérats, dont la puissance a fini avec l’anarchie, me dénoncèrent : on calomnia le dessein que j’eus d’arrêter le sang qui coulait, on m’accusa de manquer d’énergie. »
        Général Thomas Alexandre Dumas, mémoires.

      • Bien sûr. Padalmagame.

        Toujours les mêmes procédés.
        Tout d’abord décrédibiliser toute contradiction du haut de sa tranquille ignorance : « Aucun historien sérieux n’ a jamais colporté de telles inepties. » Manque de bol, quelques esprits avisés vous ont cité quelques références  » sérieuses ».
        Ensuite relativiser : les colonies, les crimes horribles de l’inquisition etc…
        Puis détourner le débat sur la sémantique, éviter le fond qui de toutes façons révélerait ses lacunes et sa défaite.
        Enfin la dernière étape : le fameux bon vieux  » d’où tu parles  » cher aux marxistes. Vous dîtes, pensez cela parce que vous êtes, au choix : fasciste, d’extrême droite, réactionnaire, catholique etc…

    • http://revolution-francaise.net/2012/03/15/476-robespierre-bourreau-de-la-vendee-une-splendide-lecon-danti-methode-historique

      « Approximations, erreurs, manipulations, mise en scène, reprise du vieux discours vendéen et contre-révolutionnaire remis au goût « génocidaire » du jour, une pincée d’anti-totalitarisme : de vieilles recettes pour une vieille mixture. Dès lors, tous les sites royalistes du Web en conviennent : cette émission a été placée sous le signe de la rigueur historique et de l’objectivité. Il n’y a donc rien de racoleur ni de politique dans cette agitation médiatique autour de Robespierre et des guerres de Vendée que nous a offert le service public en collaboration avec Europe 1. C’est évidemment un pur hasard si le 8 mars, au lendemain de l’émission, les députés qui soutiennent le lobby vendéen (Dominique Souchet, Hervé de Charette, Lionnel Luca etc.) ont déposé une nouvelle proposition de loi visant à reconnaitre le « génocide vendéen » »

      • Écoutez, cela fait 40 ans que les mandarins marxistes nous imposent leur vison de l’histoire et poursuivent de leur haine tous les hérétiques, ruinant leur réputation, leur carrière et même parfois leur vie sociale. La vie professionnelle de Reynald Seycher est à ce titre édifiante, comme pour bien d’autres.
        Mais ils sentent le vent tourner, et on peut comprendre leur panique ou leur réaction débraillée.
        Leur règne se termine, et c’est tant mieux.

      • Je me souviens de cet article ! Il a un peu évolué après que certains aient fait remarquer qu’il comportait quelques « Approximations, erreurs ».

        Voici le passage supprimé
        « Il est vrai que les historiens « officiels » ont la manie de pinailler sur des détails et d’aimer la précision dans les termes : ils […] aimeraient bien que Jean Artarit apporte la preuve que le représentant Lequinio a bien assassiné un détenu de sa propre main »

        C’était un passage très drôle car « la preuve » vient du représentant Lequinio lui même ! On peut difficilement faire plus direct comme preuve !

        « J’étais à Fontenay, au sein d’une réunion d’envoyés des sociétés populaires circonvoisines venus pour y propager les principes républicains et y développer le feu patriotique, si nécessaire dans ce pays surtout. Tandis que le peuple s’abandonnait à l’allégresse et à la fraternité les prisonniers s’insurgèrent et faillirent étrangler tous les habitants de la geôle. La municipalité me fit avertir du danger; j’y courus ; je descendis tout le premier dans la prison; je brûlai la cervelle au plus audacieux »
        (Lettre de Lequinio, 14 décembre 1793, lue à la Convention le 21 décembre)

        « L’alarme se mettait déjà dans la ville; on rassemblait des forces autour des prisons, et l’on disposait en quelque sorte les préparatifs pour en faire le siège; je m’y portai sur le-champ; le maire , le général Baudri, deux ou trois autres personnes m’y suivirent. J’ordonnai d’ailleurs que tout le monde restât à son poste; nous descendîmes donc au nombre de six ou sept; je laissai mes compagnons dans la cour , et j’entrai seul , absolument seul, mes deux pistolets en main, dans l’appartement des prisonniers. Quel est donc le chef de la révolte, m’écriai je ? Quel est celui d’entre -vous qui excite les autres au désordre ? etc. Comme je parlais , un homme de six pieds s’avançait avec fureur vers moi; à son air audacieux et au sang dont ses habits étaient teints des blessures légères que lui avaient faites les sentinelles ou les garçons de la geole, je le reconnus aisément pour le chef de l’insurrection; je lui brûlai la cervelle »
        (Lequinio, La Guerre de la Vendée et des Chouans)

        Le problème avec Marc Belissa, c’est qu’il tombe dans les travers qu’il prétend pourtant dénoncer.

        « Les erreurs, les approximations, les manipulations sont, certes, de toutes les chapelles, mais la chapelle « vendéenne » a une certaine expérience historique en la matière. »

        Chassin VS Crétineau-Joly. Les historiens bleus ne sont pas plus objectifs que les historiens blancs. La chapelle vendéenne n’est pas pire que les autres. Seul quelqu’un de mauvaise foi soutiendrait le contraire.

        « Dans sa forme, et sans finesse, le documentaire met en scène un parti pris. On remarquera par exemple que toutes les illustrations picturales représentant les Vendéens datent du XIXe siècle et sont empruntées à la légende rose vendéenne, construite à partir de 1815. Non ! »

        Que penser alors du plan sur l’oeuvre de Flameng pour illustrer le massacre de Machecoul. Massacre que l’on sait aujourd’hui, très éloigné de la légende républicaine ?

        « Mais ces destructions de Turreau… on est bien dans le « génocide », non ?
        Rien n’est moins sûr… La tactique appliquée par Turreau est courante dans la répression des insurrections locales dans les guerres de toute l’Europe. La destruction des maisons, des récoltes, du bétail, l’exécution des paysans pris les armes à la main, étaient, hélas, les méthodes utilisées par tous les pouvoirs, monarchistes ou non, qui faisaient face à des insurrections paysannes dans un « pays » difficile d’accès. »

        « L’exécution des paysans pris les armes à la main ».

        Marc Belissa devrait relire les lettres, les écrits de Lequinio, de Dumas pour comprendre que la barbarie à l’oeuvre en Vendée n’avait rien d’habituelle. Du 14ème à la fin 19ème, aucun massacre n’a fait plus de victimes en Europe et dans un délai aussi court que les colonnes infernales.

        « Le caractère atroce des massacres perpétrés par les armées républicaines ou par l’Armée catholique et royale n’était en rien inédit. »

        Citons encore Lequinio qui émet quelques bémols aux affirmations de Belissa…

        « Les délits ne se sont pas bornés au pillage. Le viol et la barbarie la plus outrée se sont représentés dans tous les coins. On a vu des militaires républicains violer des femmes rebelles sur des pierres amoncelées le long des grandes routes, et le fusiller ou les poignarder en sortant de leurs bras ; on en a vu d’autres porter des enfants à la mamelle au bout de la baïonnette ou de la pique qui avait percé du même coup et la mère et l’enfant. Les rebelles n’ont pas été les seules victimes de la brutalité des soldats et des officiers. Les filles et les femmes des patriotes même ont été souvent « mises en réquisition » ; c’est le terme.
        Toutes ces horreurs ont aigri les esprits et grossi le nombre des mécontents, forcés de reconnaître souvent moins de vertus à nos troupes qu’aux brigands dont plusieurs, il est vrai, ont commis des massacres, mais dont les chefs ont toujours eu la politique de prêcher les vertus, et d’affecter souvent une sorte d’indulgence et de générosité envers nos prisonniers.
        On a fusillé indistinctement tout ce que l’on rencontrait ou tout ce qui se présentait. Des communes venant se livrer, leurs officiers municipaux en écharpe à leur tête, ont été reçues avec une apparence fraternelle et fusillés sur l’heure. Des cavaliers armés et équipés, venus d’eux-mêmes se rendre au milieu de nous et après avoir fait plusieurs lieues pour cela, ont été fusillés sans miséricorde […].

        Joseph Lequinio, rapport au Comité de salut public, 1er avril 1794.

        • Lu l’article en question.
          Effectivement, Robespierre est un peu dans l’historiographie moderne le bouc-émissaire. Comme si les crapules thermidoriennes n’étaient pas eux aussi responsables, et peut-être même, plus coupable encore. Mais justement, Belissa devrait faire attention. Parce que le bouc émissaire excuse la Révolution, en fait. Remettre en cause la responsabilité de Robespierre, et à la lecture des documents cela ne fait pas de doute, c’est rejeter collectivement la faute sur la Convention. Donc sur la 1ère République, le fondement du catéchisme républicain et des curés républicains…

  • J’ai eu l’occasion de lire « Chouannerie », des mêmes auteurs, dans ma bibliothèque de jeune adolescent. Lecture très instructive et sympathique ! Les auteurs réussissent à rendre dans un format de BD l’histoire véritable, tout en restant très fluides et agréables à lire. Le dessin de René Le Honzec est également très joli, et dans le thème de ces (H)istoires.

  • « Femmes, enfants (dont un certain nombre seront par exemple jetés vivants dans des fours),… »
    L’état islamique n’a rien inventé: les « Valeurs de la République » sont un modèle.

  • « Femmes, enfants (dont un certain nombre seront par exemple jetés vivants dans des fours),… »
    L’ EI n’a rien inventé: les « Valeurs de la République » sont un modèle.

  • Réalité complètement occulée.
    On préfère, pour des raisons électorales, mettre en avant la colonisation qui a été infiniment moins brutale et cruelle, qui de plus s’est accompagnée d’une action constructive.

  • Certains, en particulier à gauche, ont du mal à dissocier 1793 de 1789. La Terreur de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
    Ce qu’on appelle « guerre de Vendée » fut bel et bien un génocide, dans ses intentions, ses paroles, ses écrits, ses actes et le nombre et le statut de ses victimes.
    Qu’importe que le mot fut inventé plus tard.
    Je comprends qu’il soit douloureux de le reconnaître, même si nul ne réclame de compensation. Comment associer la France au premier génocide de l’Histoire moderne ? Nous qui donnons perpétuellement des leçons. A l’honneur d’affronter la vérité, trop préfèrent le mensonge de l’orgueil.

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