Conseil de défense : face à l’arbitraire, le veto

En réponse à l’arbitraire d’un État toujours plus obèse et incapable de gérer quelque crise que ce soit, la meilleure solution est le droit de veto. 

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Conseil de défense : face à l’arbitraire, le veto

Publié le 18 novembre 2020
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Par Sabine Lula.

Le mois d’octobre a mal fini et le mois de novembre a mal commencé : faits divers toujours plus sordides, hystérie sanitaire et reconfinement, crise économique et récession, 2020 sera de bout en bout une bien mauvaise année.

Néanmoins, cela nous démontre une nouvelle fois une caractéristique propre à l’État, avec toujours plus de clarté : l’État est le pire gestionnaire existant et rien de ce qu’il fait ne peut avoir des conséquences positives, encore plus sur le long terme. Et plus on s’en détache, mieux c’est.

La nécessité du regard critique sur le « pouvoir démocratique »

En ces temps troublés, la population est de plus en plus reléguée au statut de spectateur impuissant, et tout son pouvoir de décision, hormis le vote de temps en temps, lui a été retiré. Une fois les politiciens élus, le citoyen honnête n’a plus aucun moyen de faire respecter sa volonté.

Ce problème inhérent à la démocratie (« Je suis du groupe A, nous sommes plus de 50 %, nous pouvons imposer toutes nos décisions, même les plus pernicieuses, aux membres du groupe B ») est de plus en plus visible aujourd’hui : le seul pouvoir des citoyens étant le vote, on doit alors se contenter de voter pour quel bourreau viendra nous couper la tête.

Car une fois au pouvoir, les politiciens n’ont en effet que très (trop) rarement des comptes à rendre aux concitoyens qu’ils bafouent au quotidien, en les écrasant par des charges toujours plus importantes pour financer des contreparties toujours plus maigres.

Chaque crise est une opportunité pour l’administration de croître et d’aspirer un peu plus d’énergie vitale, que ce soit par la législation ou le recours à des mesures arbitraires. Et la crise interminable du Covid-19, couplée au risque terroriste et à l’insécurité croissante en France, est une occasion à ne pas manquer.

La crise est en effet un prétexte royal pour court-circuiter le peu de pouvoir décisionnaire qu’il reste aux citoyens : se réunir en Conseil de Défense – un recours auquel on fait normalement appel uniquement en temps de guerre – permet d’imposer de nouvelles mesures contre les honnêtes gens, sans une seconde s’attaquer à la racine du problème – qu’ils ont dans la majorité des cas eux-mêmes causé.

Une communauté saine chercherait à ce que la majorité de ses membres soit autonome sur le plus d’aspects possibles, notamment d’un point de vue économique, ou d’un point de vue défensif. Or, une société gouvernée par un État fort cherche à affaiblir sa population pour qu’elle dépende toujours plus de lui et n’ai plus les moyens de contester ses mesures, ou de se révolter face à son pouvoir arbitraire : en d’autres termes, pouvoir dire non.

Conseil de défense : plutôt que le droit de vote, le droit de veto

Le vote est donc la principale chimère de la démocratie : on nous donne le droit de choisir qui nous gouverne, ils ont la mission de nous représenter, mais nous n’avons ensuite plus aucune influence sur les lois promulguées, ou sur les mesures qui nous sont imposées.

Face à cette mascarade qu’est le droit de vote, il nous faut trouver une alternative garantissant le pouvoir décisionnaire du citoyen. La réponse la plus évidente semble donc le droit de veto.

Étymologiquement, veto signifie littéralement « Je m’oppose ». Avoir de nouveau un outil pour s’opposer aux décisions arbitraires que veulent nous imposer un monopole de justice et de législation serait le premier pas vers la liberté individuelle.

Bien évidemment, comme tout ce qui remet en question leur monopole décisionnaire, l’État et ses sbires voient d’un très mauvais œil cette initiative. Comme Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, considérant que le veto est un obstacle à la puissance publique.

C’est justement parce que ce droit, pourtant essentiel à toute société civilisée, fait si peur à l’administration qu’il est urgent de tout faire pour le récupérer. Sans lui, aucune chance de pouvoir retrouver une indépendance vis-à-vis du monopole étatique qui nous est imposé depuis bien trop longtemps.

Sans veto, nous resterons tributaires de son bon plaisir : « Tu n’as plus le choix. Voilà tout Big Brother résumé. » comme nous l’écrit Laurent Obertone dans son tout dernier livre Éloge de la Force.

Ce n’est pas au Conseil de défense de décider comment nous devons faire face à la crise sanitaire, ni comment il faut régler le problème terroriste en France, bien que les solutions soient plus évidentes pour régler le second que le premier. Ce n’est pas à une poignée d’individus d’imposer leurs volontés à tout un pays.

C’est à chacun d’être responsable, d’accepter en toute conscience ou non ce qu’on lui propose. Que chaque individu bénéficie de ce droit fondamental qu’est celui de dire non. Mais il ne faut plus compter sur un monopole arbitraire pour espérer régler des problèmes qu’il a lui-même créé, ou c’en est fini de la liberté.

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  • manif contre la loi de sécurité globale ( qui a dégénérée ) , manif contre la fermeture des commerces , manif contre le confinement….à défaut d’avoir un droit de veto en bonne et due forme , les gens sont excédés et descendent dans la rue malgré le confinement ; et ce n’est qu’un début , car si 2020 est une mauvaise année , je gage que les années qui vont suivre vont être difficiles au vu de l’état du pays ;

    • Pour une fois que les manifs ont un sens… Du point de vue du gvt, c’est très mal négocié car en rajoutant encore une couche liberticide, il augmente la tension et la probabilité de manifs qui viendront à l’encontre du confinement etc. A croire qu’ils sont complètement paumés, à tous les étages bien sûr

  • Si la foule des résistants solitaires était suffisamment éclairée pour s’opposer aux seules mesures contre-productives avec efficacité et discrétion on commencerait déjà à revivre.
    Osons nous disperser au soleil dans les bois à plus d’un km, tout le monde y gagnera, même les trouillards qui obéissent aux consignes qui tuent plus que le virus.

    • Exemple pratique de veto:
      Mes chaussures sont trouées, l’hiver approche mais il est interdit d’en acheter.
      Je prends rendez-vous avec mon chausseur qui déprime (case 4: assistance aux personnes vulnérables), je rentre équipé de ma muselière AFNOR par la porte de service et je ressors avec mes pompes neuves (aspergées de poussière pour tromper l’ennemi) satisfait d’avoir protégé nos santés respectives au nez et à la barbe des garde-chiourmes qui nous brident.

    • Autre exemple pratique de veto:
      tous les commerces d’une ville de 300000 habitants ouvrent Lundi prochain à 9h pile.
      Pour une fois que les réseaux sociaux peuvent servir à quelque chose!
      Que voulez-vous que fasse la police devant 500 magasins ouverts tous en même temps?

      • Pourquoi la police ferait quoi que ce soit, d’ailleurs ? Sa mission consiste à arrêter les truands, pas à emmerder les Français.

      • Elle va en mettre quelques uns en taule, après arrestation musclée devant les caméras, pour terroriser tous les autres : méthode en général très efficace… sauf si les autres sont courageux et restent ouverts. Il faut souvent quelques martyrs pour faire reculer une tyrannie. Alors, les FDO passent du côté des insurgés. En fait, toute la question est là : les gens sont-ils assez déterminés ?

    • Vous savez, en se dispersant dans les bois à plus d’un kilomètre, on rencontre un chasseur de bécasse avec son chien qui vous raconte qu’il à sollicité un président d’association de chasse afin qu’il lui procure une fausse autorisation dérogatoire affirmant qu’il est chasseur de sanglier, ceci afin de se rendre sans encombres dans de désertiques taillis…
      pays de fou !

  • « Veto » veut dire « Je m’oppose ». Si l’on veut s’en sortir, il faut mettre un veto à tout ce qui ne propose jamais rien.

  • Je glisse ici mon idée.

    Les systèmes politiques ont tous leurs mérites.
    Je simplifie:
    Une dictature peut faire avancer un pays dans une même direction.
    Une monarchie représente son pays et pas un autre, mais peut oublier son peuple.
    Une vraie démocratie fait impasse sur l’intelligence et compétence.
    Notre démocratie représentative, malheureusement capté par les ‘combines’ est potentiellement un bon compromis. Un défaut est d’ignorer les 49%.
    Le RIC des gilets jaunes; j’ai constaté ne marche pas au niveau locale.

    Alors à défaut de l’idéal, je propose une modification très simple – diviser par 2 la durée des mandats.

    • Des mandats courts désarment les politiciens mais donnent le pouvoir à la bureaucratie qui dispose du temps long. Le problème est déplacé, pas réglé.

      • D’accord pour désarmer……mais sauf révolution, comment régler le problème?
        pas convaincu pour ‘pouvoir à la bureaucratie’
        Je trouve que mon idée aurait permis de virer ou confirmer EM, je trouve que c’est un moindre mal. C’est vrai que 30 mois donne peu de temps pour appliquer et juger les mesures de fond .

        • Comment ? Relire Montesquieu, Locke, la DDHC… On ne sait jamais, on a peut être oublié un passage avec le temps, égaré un paragraphe en route.

    • Bof. La campagne électorale perpétuelle… Je préférerais supprimer tout scrutin à plusieurs tours (pas de petits arrangements entre amis et les deux tours), mais l’important est surtout dans la décentralisation des pouvoirs.

    • Attention tout de même de ne pas nous refaire le coup de la démocratie populaire, combinaison originale
      – d’un pléonasme dans les termes (δῆμος: le peuple),
      – d’un oxymore dans les faits, historiquement.

      • La démocratie populaire, c’est du même tonneau que le tri sélectif. Sans surprise, les deux viennent des mêmes.

        • Oui, tri sélectif ça me fait bondir depuis le début ! C’est tellement évident que je ne comprends pas que ça ait pris. Quoique, la mode peut-être… on commence à lire « masque barrière », ça va certainement se développer. J’avais pas tilté pour démocratie populaire, moins flagrant, et surtout moins fréquent lol

  • quite à repousser les élections régionales de 2021 , on pourrait aussi avancer les élections présidentielles de 2022 et mettre cela à la même date ; je pense que plein de monde serait d’accord et que cela simplifierait plein de discours

  • Qui aurait pu prévoir qu’un gouvernement essentiellement constitué de « centristes » puisse appliquer une telle politique ?
    En tout cas, pas moi.
    Les libertés prises avec les règles démocratiques donnent le vertige.
    La gestion communiste du pouvoir, qui s’occupe de tout, qui produit des attestations qui permettent d’aller chercher les enfants à l’école mais pas de les y conduire laisse sans voix.
    Les privations de liberté qui nous font le sort d’un chien qui aurait une laisse de 1 km sont ahurissantes.
    L’attitude du parti LR est également très problématique.
    Comment un parti qui a gouverné et qui aspire à gouverner à nouveau peut-il rester inerte face à ce spectacle ?
    C’est tout un système auquel nous croyions qui s’effondre sous nos yeux.
    J’ai une question pour les partis de gouvernement traditionnels:
    Comment comptez-vous affronter les partis dits populistes après avoir gaspillé autant de milliards et avoir pris autant de mesures liberticides ?
    J’en arrive à me demander si vous n’avez pas déjà acter que vous préférez passer la main et laisser ce « merdier » à d’autres.

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