Grand débat : un suicide économique par ignorance

Une spirale infernale due à notre ignorance de la réalité économique du pays.

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Grand débat : un suicide économique par ignorance

Publié le 1 mars 2019
- A +

Par Gérard Dréan.

Ignorer la réalité peut nous tuer.

Dans le Grand débat ou en dehors, chacun y va de son problème ou de sa solution et exige une action immédiate du gouvernement. Les Français croient toujours que le souverain est tout-puissant, qu’il s’appelle roi, président ou empereur, et qu’il lui suffit de lever le petit doigt pour que tous les problèmes soient résolus, comme au bon vieux temps où Saint Louis guérissait, paraît-il, les écrouelles.

S’ils ont des problèmes, c’est la faute du souverain qui néglige ou refuse d’agir, alors qu’il lui suffirait de le faire. La seule raison imaginable est bien sûr qu’il n’écoute pas ou au pire que c’est un sadique voulant nuire à son peuple. De toute façon, c’est un gros méchant, il faut lui couper la tête et mettre quelqu’un d’autre à sa place : Macron, démission !

En démocratie, le roi est nommé président. C’est un homme comme les autres. Ses pouvoirs sont ceux que nous lui confions en votant la Constitution, et ils sont encadrés par des lois pour l’empêcher d’en abuser. C’est le Parlement, pas lui, qui fait les lois, et il est tenu de les appliquer. Si, en satisfaisant une demande à chaud, il viole une loi que le Parlement a votée, cela s’appelle une forfaiture et doit l’envoyer devant un tribunal.

Et quand il agit, ses actions ont des conséquences qui ne sont pas toujours celles qu’on attendait ou espérait, et qui peuvent aller très exactement à l’encontre des intentions qui avaient présidé à l’action.

Nous avons besoin d’un remède et nous réclamons un poison.

Comment fonctionne la société

Pour ne pas en mourir, il faut connaître quelles seront les conséquences de nos actes et de ceux du gouvernement, autrement dit savoir comment fonctionne la société.

Première vérité fondamentale : chacun recherche d’abord son propre bien-être et celui de ses proches, même si nous différons sur la définition que nous avons de ces derniers. Et pour cela, nous avons besoin des autres. C’est pour cela que nous vivons en société.

Deuxième vérité fondamentale : tout ce que nous consommons, quelqu’un doit l’avoir produit. Et pour produire quoi que ce soit, il faut assembler des hommes,  quels que soient leur sexe ou leur genre, et les munir d’outils ; un assemblage nommé entreprise.

Il faut bien que quelqu’un crée et fasse fonctionner chacun de ses assemblages. Ce quelqu’un est l’entrepreneur. Sans lui, pas d’entreprise. Et sans entreprises, pas de biens, pas de services, et pas de revenus pour nous permettre de les consommer.

C’est aux entrepreneurs, et à ceux qu’ils ont réuni dans leurs entreprises, que nous devons à la fois les biens et les services que nous consommons et les revenus monétaires qui nous le permettent. Les entrepreneurs sont bien les personnages clés de nos sociétés.

Troisième vérité fondamentale : produire prend du temps et consomme des ressources. L’entrepreneur doit dépenser de l’argent, pendant des mois et souvent des années, pour payer ses collaborateurs et les équiper des outils nécessaires, avant que les consommateurs auxquels sont destinés les produits de l’entreprise acceptent de les acheter et d’entretenir ainsi le flux de ressources nécessaire à la production. Et si à la fin les consommateurs n’achètent pas ses produits, il perd ce qu’il a avancé.

Les ressources nécessaires pour mettre en place l’entreprise, développer des produits et supporter éventuellement l’échec, sont formées par le capital. Si l’entrepreneur n’en dispose pas, il peut faire appel à ces horribles personnages qu’on appelle capitalistes ou financiers, dont la fonction est de permettre aux entreprises d’exister et d’en partager les risques avec l’entrepreneur.

Si nous voulons vivre dans une société prospère, nous devons donc choyer les entrepreneurs et ceux qui les soutiennent, sinon nous reviendrons au Moyen-Âge, puis à l’Âge de pierre. Heureusement, les vrais entrepreneurs ne demandent rien ; seulement qu’on ne les empêche pas d’exister en les faisant fuir ou en confisquant leurs ressources, et qu’on ne les paralyse pas à coups de taxes et de réglementations trop sévères.

Tout ça, c’est la réalité, indépendamment de toute théorie économique. Le nier ou le contester ne sert à rien : cela reste vrai même si nous ne le croyons pas. Hélas, l’école ne l’enseigne pas, car notre Éducation nationale se garde bien de le faire. Rien d’étonnant donc à ce que la majorité des citoyens reste dans l’ignorance de ces faits élémentaires, tout comme la quasi-totalité de nos politiques, dont beaucoup ne veulent pas le savoir de peur que voir réduire leur pouvoir.

La distribution des richesses

Beaucoup pensent qu’il est de leur rôle de veiller à une juste distribution des richesses, comme s’il en existait quelque part un gros tas qui attendraient d’être distribuées, alors que les vraies richesses sont créées chaque jour pour être consommées chaque jour. Ceux qui le comprennent préfèrent parler de  redistribution, ce qui implique une confiscation préalable grâce à l’impôt auquel, comme chacun sait, chaque citoyen consent démocratiquement.

Mais rien n’est plus facile que de trouver une majorité pour consentir aux impôts que payent les autres. Dans sa forme actuelle, ce soi-disant consentement n’a strictement aucune valeur. Le consentement à l’impôt n’est pas affaire de majorité, mais de consentement individuel : chacun doit explicitement consentir aux impôts qu’il paye.

Même s’ils ont été démocratiquement élus, nos gouvernants n’ont pas le droit d’utiliser n’importe quels moyens pour imposer à tous leur propre vision de la société, quelle qu’elle soit. Personne n’a ce droit, et même le suffrage universel ne le donne pas. Une démocratie se reconnaît au respect pour les minorités, y compris celles que forment les fameux riches et les soi-disant élites.

Dans un grand pays comme le nôtre, les citoyens ont des aspirations et des idéaux divers et multiples. Le propre d’une démocratie est de laisser chacun libre de vivre selon ses aspirations et ses idéaux, et le premier rôle du gouvernement est de lui permettre de le faire en toute tranquillité. Le tout premier intérêt général est que chacun puisse vaquer tranquillement à ses intérêts particuliers. Le seul indésirable est celui qui essaie d’imposer aux autres ses propres idéaux et son propre intérêt.

En route vers la catastrophe

Sous la pression, le gouvernement ne va pas pouvoir faire autre chose que prendre des mesures qui satisferont certaines revendications immédiates tout en allant à l’encontre d’autres revendications tout aussi immédiates, et qui aggraveront encore la situation. Devant les résultats, il se trouvera de bons esprits pour dire que c’est parce que ces mesures n’allaient pas assez loin, les mêmes qui disaient que si les 35 heures n’ont pas créé d’emplois, c’est parce qu’il aurait fallu passer à 32 heures, et que si malgré un taux de prélèvements de 56 % l’État a encore des problèmes, cela prouve qu’il faut passer à 60 % voire davantage.

Une spirale infernale due à notre ignorance de la réalité économique, dans laquelle nos Chavez locaux brûlent de nous engager et dont il faudrait au contraire s’extirper d’urgence. Mais comment ?

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  • Bon article qui résume bien le problème avec les GJ.

    Mais je serais virulent sur la méconaissance en économie.

    Ce n’est pas tant que les français connaissent mal la situation économique.
    C’est beaucoup plus grave parce que c’est précisément ce qui est recherché par le gouvernement.

    Il suffit de voir les programmes d’économies à l’education nationale.
    C’est économie marxiste à tous les étage, et le mec le plus libéral qu’on ose étudier c’est Keynes…

    Comme disait un grand homme politique socialiste du 20eme siècle:
    « prenez en mensonge, répétez le suffisement et les gens finiront pas y croire »

    Il en va de même en france, où à force de répétition les gens ont fini par croire que seule le socialisme pouvait tout régler, et que quand ça ne marche pas c’est parce qu’on a pas fait assez de socialisme.

  • « C’est le Parlement, pas lui (le président de la République), qui fait les lois, et il est tenu de les appliquer ». Ah ! Ah ! Ah ! Trop fort !
    Et puis pour quelles raisons, en France, l’on n’est pas féru d’économie ?

  • Macron n’a pas d’excuse , il a été conseillé et ministre des finances , donc il était au parfum
    il aurait dû commencer par les recettes d’impôts et la dépense publique, ne l’ayant pas fait !! rien ne peut changer !!!
    conclusion plus de recette impots , plus de dépense …

    • « Il aurait dû commencer par les recettes d’impôts et la dépense publique… » : il aurait du commencer par « faire le ménage » dans la dépense publique. Cela fait, il y aurait d’importantes marges de manoeuvre qui seraient dégagées sans augmenter les impôts existants ou en « créer » de nouveaux. Le problème est que les gouvernements ont tendance à roire que les impôts sont des fonds publics, or c’est absolument faux, ce sont des fonds du public. En revanche, les dépenses publiques sont bel et bien TOUTES des dépenses publiques et non TOUTES des dépenses pour le public !

      • L’argent public n’existe pas plus que l’argent dit sale devient propre en passant par les poches des fonctionnaires.

        « faire le ménage »

        C’est lui qui a conseillé à Hollande d’augmenter les dépenses « publiques » de 100 milliards en cinq ans.

  • « Et pour cela, nous avons besoin des autres. C’est pour cela que nous vivons en société. »
    he bien non désolé..ce n’est pas pour cela que nous vivons en société..
    il faudra apprendre a se démerder , comme les autres sur toute la planete..
    elle est là l’erreur française , croire que ce sont les autres qui vont compenser ses propres faiblesses , son imprévoyance,ou son incapacité a assurer un niveau de vie

    • Mais alors pourquoi vivons-nous en société ? Nous humains ? Et même avant que l’Homme ne soit Homme.

      • Pour que les plus forts protègent les plus faibles, en raison de l’adage « l’union fait la force ». Mais hélas, en France ce n’est pas le cas : ce sont les moins faibles qui aident les plus faibles. Les plus forts font de l’entraide entre eux mêmes.

        • Si vous êtes capable, à priori mais après redistribution forcée, de dire qui est fort et qui est faible, vous êtes sans le moindre doute plus fort que moi 🙂

          • Toute société ne doit son existence que pour assurer la sécurité de ceux qui la composent. Pour cela, elle a créé une délégation de pouvoir seul détenteur de la force et qui s’appelle l’Etat.
            Pour éviter qu’il n’en abuse, elle a créé aussi des contre-pouvoirs. Qui ont disparu depuis longtemps en France.
            Donc la réponse à votre question : la force appartient exclusivement à l’Etat.

      • i faudrait d’abord définir ce qu’est une société aujourd’hui, la société française a pris une direction qui ne satisfait pas tout le monde , y compris ses partenaires européens..
        la société française a du souci a se faire , la fin de son systeme social a credit est proche

        • malheureusement, cette fin a été prévue,cela s’appelle la loi sapin 2 qui permet a l’état, après avoir gaspillé tout l’argent necessaire a faire croire aux gueux qu’il suffit de redistrubuer pour etre heureux,de se servir directement sur les comptes en banque des gens économiquement responsables qui ont quelques économies de précaution; Il est urgent de fuir ce pays sur le déclin.

    • Tout seul il vous faudrait produire vous même votre subsistance, vos vêtements, votre logis, etc… Les hommes s’associent pour s’entraider. Comme vous ne savez pas faire du pain, il y a des boulangers qui en vendent et en fait vous vous associez à eux lorsque vous le faites!

  • « ce qui implique une confiscation préalable grâce à l’impôt auquel, comme chacun sait, chaque citoyen consent démocratiquement. »
    encore une connerie , les français font tout ce qu’ils peuvent pour échapper a l’impôt..
    le consentement a l’impot est le marronnier de ceux qui en vivent

    • Le problème c’est qu’en matière d’impôts en France, il y a un tamis inversé : les plus gros s’en échappent en « sautant haut et loin », les plus petits qui ont moins de vigueur restent prisonniers.

      • @delor974

        le probleme en france c’est que son systeme fiscal est idéologique, et penche dangereusement vers le collectivisme dont on connait aujourd’hui les effets délétères

    • @claude henry : l’ironie, vous connaissez ? et le paragraphe suivant me paraît clair.

      • oui, oui , vous avez raison.. mais je ne peut m’empêcher de sursauter a la lecture de certains poncifs.. n’y voyez pas une critique sur le fond

  • Bon article explicite, reprenant quelques bases essentielles. Cependant, quand il idéalise les « vrais entrepreneurs qui ne demandent rien », c’est un peu facile. C’est oublier pratiquement tout de la psychologie humaine, de l’attrait du pouvoir et de l’argent, etc.

    • ou simplement les entrepreuneurs qui vivent de copinage (par ex en demandant qu on ponde un reglement qui excluent leurs competiteurs ou tout simplmenet en jouant de leurs relations pour avoir un marché (vrai aussi dans le privé, j etais dans une societe A ou tronait dans le CA le PDG de la societe B. inutile de dire qu il etait fortement conseille de faire appel a B pour la sous traitance)

      • Si il ne leur cédait jamais, ils demanderaient moins à l’état et auraient plus de temps pour eux-mêmes. Le copinage, c’est autre chose, et là encore, c’est au client de juger si ça lui est bénéfique ou non … quand on lui laisse le choix.

        • Le consommateur libre n’existe pas. De sa naissance à sa mort, le consommateur est conditionné par le marketing, et utilisé comme ressource par les entreprises. (non je ne défends pas le communisme ou l’étatisme).
          Je ne veux pas aller dans un magasin avec un manuel de bio, de chimie et de médecine quand je vais acheter un produit alimentaire.

    • Il ne veut pas dire par là qu’ils ne demandent pas à gagner de l’argent, c’est évident donc inutile de préciser, mais qu’on leur fiche la paix!

    • Les « vrais » (selon ma définition) ne demandent rien à l’Etat

  • Vous croyez vraiment qu’en apprenant l’économie libérale à l’école, toute chose égale par ailleurs, que notre pays serait réellement différent. J’ai un gros doute. Ou alors éventuellement à condition de l’associer à une lecture critique de l’histoire de France : fini le culte des rois, des grands hommes, de la révolution, de la République sacrée et centralisée, de l’arrogance politique..

    Tout le monde veut payer moins d’impôts et de taxes en se disant qu’il est hors de question de payer pour les autres. Or la faute n’est pas celle des autres (d’ailleurs au bout d’un temps on est tous contre tous) mais celle du rouage qui organise cette situation : l’Etat obèse. Et la question suivante est : pourquoi l’Etat est obèse ? Le socialisme ? Oui mais c’est un coupable trop facile, élargissons plutôt le spectre aux étatistes en tous genre dont les plus grands se veulent les architectes nationales de leurs ambitions de grandeur. La centralisation voilà le vrai fléau du pays !

    • c’est vrai , mais la décentralisation ,il y en a eu et , résultat ,explosion des couches administratives , chacun voulant acquérir du pouvoir local et un pouvoir centrale qui ne veut rien lâcher; et c’est toujour le con qui » concent » a l’impot .

    • Sauf que la décentralisation actuelle est, en gros, la poursuite de l’état bureaucratique façon Bas-Empire romain sur lequel on va empiler une bonne couche de féodalisme à l’échelle locale.

      La centralisation n’est pas un système idéal mais ôtons lui l’Etat providence et il n’en restera que des compétences régaliennes largement supportables. Bref, l’ennemi, c’est bien le socialisme, pas le mode d’organisation de l’administration.

      • Souvent les étrangers (pas ceux en France) disent de la France que c’est un pays centralisé avant de dire socialiste. Des socialistes il y en a partout mais des pays modernes centralisés comme la France c’est rare pour ne pas dire unique. Alors avec en plus des socialistes c’est le ponpon !

        L’Etat providence s’incarne dans la centralisation puisque tous les pouvoirs sont concentrés politiquement et géographiquement. Cela facilite le clientèlisme, les connivences, les décisions inadaptées.. Décentraliser revient à réduire le périmètre de l’Etat. Et cela ne consiste pas seulement à donner plus de pouvoir aux échelons locaux, c’est aussi donner de l’autonomie par exemple aux hôpitaux, aux universités, aux pôles emplois etc.

  • Si « chacun doit explicitement consentir aux impôts qu’il paye », chacun attendra que les autres commencent.

  • « Les Français croient toujours que le souverain est tout-puissant »

    N’est-ce pas le souverain lui-même qui dit qu’il est tout-puissant, qu’il va sauver la planète de la méchante anthropie, qui brasse du vent en manches de chemise et donne des leçons de morale à tous.

    S’il dit qu’il va marcher sur l’eau, que ses apôtres confirment et que le bon peuple suit et se noie, à qui la faute ?

    Pour moi c’est aux apôtres, mais chacun son opinion.

    • C’est la faute aux « faux veaux » mais « vrais moutons bêlant ». Allez faire comprendre au « bon peuple », que s’il est actuellement dans le KK c’est parce qu’on lui a répété pendant des décennies que le « bien » auto-proclamé est le plus fort, le plus intelligent, le plus compétent, le plus apte, tandis que le « mal » désigné est le plus faible, le plus stupide, le moins apte. Vous comprenez bien de qui (ou de quoi) il s’agit lorsque que je parle de « bien auto-proclamé » et de « mal désigné » ?

  • Il est pathétique de voir le président, candidat sans progamme, demander (ou faire semblant de?) aux Français ce qu’il faut faire.
    Les gens réagissent selon leurs intérêts immédiats, et avec la culture qu’ils ont, c’est parfaitement normal.
    Ce qui ne l’est pas, c’est l’absence de vision au sommet de l’Etat, capable de mobiliser les gens au-delà de leurs intérêts à court terme (ce qui ne veut pas dire qu’il faille encore leur faire accepter des taxes supplémentaires).

  • Le Credo Citoyen.

     » Je crois que notre Léviathan Tout Puissant est une infinie source de sagesse, qui apporte la Confiance là où elle serait inimaginable sans Lui, qui fournit des Services Publics qui seraient inimaginables sans Lui.
    Je crois que la solution ultime à chacun et à tous les problèmes de la vie est que l’État devrait débloquer les fonds nécessaires en insérant les lignes appropriées dans le livre sacré du budget.
    Alléluia !  »

    et aussi:
     » L’étatisme est la croyance en l’État (c’est-à-dire la coercition par un monopole) comme la solution magique à tous les problèmes ; la superstition selon laquelle il suffit que le gouvernement « débloque » des fonds, pour que n’importe quel problème soit résolu, comme si ces fonds tombaient du ciel, et que le gouvernement était un plombier appelé par Dieu pour réparer la tuyauterie défaillante par laquelle Il nous alimente de sa manne céleste.  »

    (Faré)

  • Bien d’accord avec cet article. Satisfaire les besoins des hommes grâce aux entrepreneurs qui organisent la production et aux capitaux obtenus par l’épargne, le tout fonctionnant grâce à un marché libre qui détermine les prix, c’est le bon sens même. Et cela fonctionne très bien partout où cette liberté économique est respectée.
    La question est donc: pourquoi les Français sont-ils hermétiques au bon sens et à la réalité?
    Je suppose que la réponse est qu’ils sont obnubilés par la recherche de l’égalité des conditions (elle même fille de la jalousie) qui, n’étant pas naturelle, doit être imposée, et que seul l’Etat peut l’imposer puisqu’il détient le monopole de la violence. La religion de l’égalité suppose donc la religion de l’Etat, et tant pis si le résultat est la pauvreté pour tous.

  • Lamentable,jusqu’où va t-on descendre?dans quel autre pays un chef d’Etat se retrouve en face de mégères entrain de discuter de serviettes hygiéniques !!!!!!!!!On croit rêver!!!!!!Et en plus retransmis en direct !
    En tout cas il a bien raison sur les trop fameux corps intermédiaires qui ont totalement failli bien qu’ils nous coûtent « un pognon de dingue » pour qu’un chef d’Etat en soit réduit à se colleter de telles inepties pour réconcilier la nation.

  • Si tout le monde payait l’impôt sur le revenu(à commencer par les élus dont le revenu sous forme d’indemnités échappe au caclcul fiscal classique) on aurait moins l’impression de payer pour son voisin cette concentration du feu fiscal sur 43% seulement des foyers est inadmissible et purement idéologique.
    Jusqu’à la fin des années 70 il y avait près de 63% de foyers imposables et nous étions bien moins nombreux,mais 81 est passé par là et il a fallu se constituer une clientèle électorale.

  • Il est bien vrai qu’il y a une méconnaissance du système. C’est justement l’un des intérêts du grand débat, il permet à beaucoup de se rendre compte de la complexité du monde dans lequel nous vivons.

    Permettez-moi une remarque :

    « Tout ça, c’est la réalité, indépendamment de toute théorie économique. »

    Ce que vous avez décrit ressemble pourtant à la théorie classique de l’économie, telle que la défendait Jean-Baptiste Say, faisant l’hypothèse de la gratuité et la disponibilité infinie des ressources naturelles, pour ainsi établir que les ressources sont formées uniquement, comme vous le dites, sur le capital. Cela n’est, à mon avis, pas une bonne description de la réalité.

    • « Ce que vous avez décrit ressemble pourtant à la théorie classique de l’économie » oui, parce que les classiques fondaient leur analyse sur l’observation de la réalité, contrairement aux « néoclassiques » et aux contemporains, qui la fondent sur un modèle artificiel qui n’a qu’une vertu : pouvoir être mis sous la forme d’un système d’équations.

  • Le type se présente à l’élection, fait tout le contraire de ce qu’il faudrait faire car il a appliqué le programme préféré des électeurs, se retrouve dans la mouise et retourne devant les électeurs qui se sont toujours trompés pour leur demander ce qu’il faudrait faire… Par pitié que le Français arrête de critiquer les autres pays même si tous les Français ne sont pas tous à mettre dans le même panier…

  • Sans doute faut-il remonter aux années trente, aux temps du grand débat entre Keynes et Hayek, pour trouver trace d’une polémique économique aussi intense que celle suscitée par Arthur Laffer et son » Ellipse « , sa théorie du rendement décroissant de l’impôt abusif. Que nous dit Laffer? Que si l’on élève indéfiniment les taux de taxation, on réduit l’attrait du travail et, par voie de conséquence, on réduit la base taxable. Ceci parce qu’une population ne travaille pas pour payer des impôts mais fondamentalement, et, en règle générale, pour son profit personnel, qu’il s’agisse de son travail direct ou de celui qu’elle fait effectuer à son capital. Arthur Laffer affirme – et démontre autant que faire se peut en économie – que toute hausse des taux de taxation a un effet sur la motivation au travail et donc sur le niveau général de production et la quantité de biens et services produits par une économie.
    Une fois le « seuil de tolérance » franchi par le taux de taxation, l’activité diminue et la base taxable se réduit. L’Etat taxateur a beau augmenter fébrilement ses impôts de toute nature, leur produit total diminue de plus en plus en termes réels. A l’opposé, toute diminution de l’impôt a pour effet de stimuler l’activité et finalement d’augmenter dans l’absolu les recettes de l’Etat.
    La fiscalité s’est de plus en plus politisée, de plus en plus alourdie autour du cri de ralliement « Les pauvres moins pauvres, les riches moins riches ». Le résultat auquel on est ainsi parvenu, France, c’est que le pays compte 5.500.000 exclus du travail, que les classes moyennes sont appauvries, que les pensions sont payées grâce à l’emprunt à l’étranger… et que la plupart des grosses fortunes ont émigré et hélas rien ne change.
    Mais, ’horreur est libérale voire néolibérale, donc les systèmes alternatifs au libéralisme ne peuvent être donc que progressistes. Avec le temps, tous ces maoïstes convaincus, devenus nos références morales, sont aujourd’hui députés européens, experts en pédagogie permanents auprès de l’éducation nationale, chercheurs éminents en sciences sociales ou encore conseillers économiques auprès de l’UNEF, d’ATTAC et du PS.
    J.F Revel, de l’Académie Française, a écrit que les socialistes français étaient surdéterminés par un « sur-moi communiste » inscrit profondément dans leurs racines culturelles et idéologiques. Nos socialistes hexagonaux ne comprennent pas le libéralisme (il est déjà peu compris à droite) car ils n’ont jamais lu et ne liront jamais les auteurs classiques libéraux qui ont posé les fondations du libéralisme (JB Say, Ricardo, Adam Smith, Turgot, Bastiat, Benjamin Constant…).
    « L’économie de marché, fondée sur la liberté d’entreprendre et le capitalisme démocratique, un capitalisme privé, dissocié du pouvoir politique mais associé à l’Etat de droit, cette économie-là seule peut se réclamer du libéralisme ». J.F Revel [2000], La grande parade, Editions Plon, Paris, page 71.

    Depuis plus d’un siècle, la théorie économique et l’expérience historique ont établi que c’est précisément la redistribution autoritaire des revenus qui détruit sûrement mais inéluctablement le secteur productif. Que deviendra notre pays quand il n’y aura plus rien à répartir à défaut de produire ? Si la droite veut revenir au pouvoir pour faire les réformes qui s’imposent à la France, elle doit absolument sortir des schémas de pensée imposés par la gauche. C’est plutôt mal engagé.

    Nos systèmes contemporains, que l’on nous présentait il y a encore peu comme un idéal de liberté et de démocratie nous montrent aujourd’hui leur vrai visage : un social clientélisme généralisé dont le principal aboutissement est d’avoir porté aux nues une caste technocrate et son avatar corporatiste qui vivent grâce à une loi qu’ils ont façonné à leurs intérêts et aux largesses d’une dépense publique qu’ils contrôlent. Une loi et des dépenses qu’ils ont utilisé pour éliminer ceux, meilleurs, qui auraient dû prendre leur place ; vidant la démocratie de toute véritable liberté de choix et l’économie d’un renouvellement fondé sur l’utilité collective de la production. La richesse et le progrès ne peuvent naître qu’à la base de la société, jamais dans l’histoire elles n’ont pu être décrétées. Un libéral est solidaire avec son argent, un socialiste est solidaire avec l’argent des autres.

    • Oui Chris et quand un libéral fait des emplettes avec son argent, il compare les prix et surveille ses dépenses, mais quand c’est un socialiste avec l’argent des autres…

    • Je le dis rarement mais : bravo pour ce commentaire. Vous êtes un libéral convaincu et vous savez ce que veut dire libéral.
      Quand vous dites « A l’opposé, toute diminution de l’impôt a pour effet de stimuler l’activité et finalement d’augmenter dans l’absolu les recettes de l’Etat. », c’est un point de vue sur lequel nous pouvons discuter (parce que ce n’est pas ce que je pense).
      Au plaisir de vous relire !

  • J’adore les articles de Gérard Dréan (en particulier sur la blockchain). Mais, plutôt que d’en rajouter sur son point de vue, je vais un peu le débiner ! J’aimerais être moi-même entrepreneur, tout en reconnaissant qu’ils bénéficient d’une aura… un peu dopée. En effet, si entrepreneur et entreprise représentaient le nec plus ultra de la morale sociétale, les entreprises (qui sont des personnes morales) devraient mourir comme les autres personnes. Et, ça la société ne peut l’accepter. Il y a donc des bornes au libéralisme, même bien tempéré.

  • Merci pour cet article et pour les innombrables petits entrepreneurs qui en ont assez de se faire débiner à cause de quelques gros. (Pour info, mes enfants dévorent votre B-A BA d’économie ?)

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