Michel Onfray, un libéral qui ne comprend rien au libéralisme ?

Comment un esprit aussi intelligent, lucide et cultivé que Michel Onfray peut-il proférer de telles âneries (pour rester poli…) dès qu’il utilise le mot « libéralisme » ?

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Michel Onfray, un libéral qui ne comprend rien au libéralisme ?

Publié le 13 juin 2018
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Par Gérard Dréan.

Je suis toujours fasciné et perplexe quand je vois Michel Onfray pourfendre quelque chose qu’il nomme le libéralisme, tout en affichant dans le même temps des positions parfaitement libérales.

D’autres, aussi prompts à voir dans le libéralisme le mal absolu, tiennent au moins un discours cohérent dans le délire. Mais comment un esprit aussi intelligent, lucide et cultivé que Michel Onfray peut-il proférer de telles âneries (pour rester poli…) dès qu’il utilise ce mot ?

On trouve des éléments de réponse dans une interview dans L’Express du 30 mai 2018 (n°3491), et dans ses interventions récentes dans les médias.

Par exemple, cette phrase révélatrice :

C’est la solution libertaire des contrats synallagmatiques, donc républicaine, contre la solution libérale d’un contrat léonin, donc autocratique.

Or c’est le contrat synallagmatique, autrement dit bilatéral, qui est libéral, puisque les contractants peuvent négocier entre eux les termes du contrat sans l’intervention d’un tiers, et que chacun peut refuser de contracter s’il n’est pas d’accord. Au contraire, un contrat léonin a toutes les chances d’être imposé par une des parties à l’autre, ce qui est contraire au principe fondateur du libéralisme. D’ailleurs, toute personne de bonne foi possédant une culture minimale en philosophie politique conviendra que libéral et autocratique sont des termes antinomiques.

 

Une position typiquement libérale

En regardant le fond au lieu de s’arrêter aux mots, on voit que Michel Onfray défend une position typiquement libérale, tout en utilisant le terme libéral pour désigner le contraire du libéralisme, qu’il préfère appeler libertaire. Un sommet dans la confusion et le n’importe quoi !

Autre exemple :

Je défends une autogestion girondine qui suppose que le pouvoir soit exercé directement en assemblées par les citoyens, sans passage par une figure providentielle.

Le libéralisme est une application complète de ce principe, où chaque individu-citoyen, pour ce qui le concerne lui et lui seul, exerce le pouvoir à son propre niveau sans qu’une quelconque assemblée lui dicte sa conduite. En matière collective, il peut adhérer librement à des associations qui visent les buts que lui-même se propose. Mais, comme Onfray, il refuse qu’une quelconque « figure providentielle » se réclamant d’une « assemblée des citoyens », hypostasiée sous le vocable de « volonté générale » par un aspirant dictateur, impose son pouvoir, y compris quand cette figure providentielle s’appelle l’État et se réclame de la Nation.

Enfin ceci :

Le capitalisme peut se montrer plus brutal encore quand la social-démocratie est au pouvoir.

Tout à fait exact, et déjà constaté par ce grand auteur libéral qu’est Benjamin Constant :

Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice

ou dénoncé par Tocqueville sous le terme de « despotisme de la majorité. »

Mais la social-démocratie n’est pas le libéralisme ; c’est une forme de socialisme qui tolère une dose modérée de libéralisme et de capitalisme dans le domaine économique et conduit à ce que les libéraux appellent capitalisme de connivence : une situation où certains acteurs économiques utilisent un État illibéral pour exercer à leur place des pouvoirs illégaux pour eux, et que les libéraux considèrent comme illégitimes pour l’État, et dont une forme est le colonialisme dénoncé par Onfray lui-même. Contrairement à la légende, tous les grands libéraux ont été anticolonialistes, tant d’ailleurs pour des raisons économiques que pour des raisons éthiques.

Outre ces acrobaties verbales pour ne pas reconnaître au mot libéral son contenu éminemment positif, et au libéralisme ses vertus, Onfray succombe comme bien d’autres à une étrange manie assez commune de l’intelligentsia française : prendre pour références libérales Hobbes et Rousseau avec leur théorie du contrat social, et puisque ces thèses ont conduit à Robespierre et Napoléon, en tirer une condamnation du libéralisme. Mais pourquoi Hobbes et pas Locke, pourquoi Rousseau et pas Montesquieu ?

 

Problème de définition

Je sais bien que toutes les définitions sont arbitraires et donc sujettes à controverse, mais quand on veut définir une école de pensée, mieux vaut demander à ceux qui s’en réclament explicitement. Celle du socialisme, je vais la chercher chez Jaurès, celle du communisme chez Lénine et celle du nazisme dans Mein Kampf. Pour le libéralisme, j’ai le choix : Locke, Jefferson, Diderot, Montesquieu, Constant, Bastiat, Mises, Hayek et tant d’autres auxquels Michel Onfray ne fait pas allusion.

Même si on peut considérer que les thèses de Hobbes et Rousseau avaient au départ un contenu libéral, Rousseau avait cessé de l’être avec son fameux « On les forcera à être libres », en voulant, comme a écrit Benjamin Constant, « que l’individu soit esclave pour que le peuple soit libre ».

La thèse fondatrice du courant central du libéralisme, qui part de Locke pour aboutir à Hayek et Raymond Aron en passant par la Déclaration d’Indépendance des États-Unis de 1776 et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, est que chaque individu possède des droits imprescriptibles et inaliénables, que la seule fonction légitime d’un gouvernement est de garantir ces droits, notamment en protégeant les libertés individuelles, qui lui pré-existent et qu’il est lui-même tenu de respecter, et que donc l’action du gouvernement doit être limitée, à la fois dans son domaine et dans ses moyens.

On a le droit de ne pas être d’accord, mais quand on se pique de philosophie, on ne peut pas ignorer l’essentiel de la tradition des Lumières et la résumer à une école de pensée très minoritaire. Si Robespierre et Napoléon se sont réclamés des idées libérales, on ne peut pas en blâmer Locke ou Montesquieu qui les ont émises, mais Rousseau qui les a dévoyées. De toute façon, tous les aspirants au pouvoir ont utilisé les idées de leur temps, libérales ou autres, pour y parvenir et se comporter ensuite en tyrans.

Enfin, en écrivant cette condamnation :

L’État maastrichtien… impose le libéralisme (que je définis comme le régime dans lequel le marché fait la loi).

Onfray postule une définition du marché tout aussi fautive que sa définition du libéralisme.

 

Le marché introuvable

Que dit Wikipedia ? : « Le marché est le lieu réel ou fictif de rencontre entre l’offre et la demande pour un bien ou un service. » Un lieu donc, où des gens proposent d’échanger des choses qu’ils ont contre des choses qu’ils désirent, en espérant y rencontrer d’autres gens qui veulent faire l’échange inverse. Un lieu d’abord physique – la place du village ou la Bourse – puis de nos jours un réseau de communications, Internet.

Ce n’est pas une personne qui aurait le pouvoir d’imposer ses choix, mais un système de mise en relations des personnes, respectueux de la liberté individuelle, un endroit où personne ne contraint personne à se rendre ni ne l’en empêche, où chacun a le droit de proposer ce qu’il veut et d’accepter ou non telle ou telle proposition, et n’est pas contraint à proposer ni à accepter quoi que ce soit. C’est le moyen le plus perfectionné que les hommes ont inventé pour échanger pacifiquement ce qu’ils ont contre ce qu’ils veulent, auquel ils ont spontanément recours quand on les laisse libres. Il peut fonctionner plus ou moins bien mais n’a aucun pouvoir en propre et ne peut en aucune façon « faire la loi ».

L’alternative ne pourrait être qu’un système où chacun serait contraint à offrir et à accepter certaines choses. Mais qui en déciderait et comment ? Celui qui exercerait cette contrainte « ferait la loi »au sens propre, mais en s’opposant au marché.

 

Un cliché journalistique

Trois erreurs donc dans une seule phrase : le libéralisme ne se réduit pas au marché, le marché ne peut pas « faire la loi », le marché n’a nul besoin d’être imposé. La seule chose que les États peuvent faire, c’est l’empêcher de fonctionner. La condamnation lancée par Onfray n’est qu’un cliché journalistique vide de sens indigne d’un véritable philosophe, même s’il met un point d’honneur à ignorer l’économie.

En 2004, dans un excellent ouvrage, le regretté Raymond Boudon expliquait Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme. Aux raisons qu’il identifiait, il faudrait à mon avis ajouter ceci : tous les intellectuels ont une idée bien arrêtée de ce que devrait et ne devrait pas être la société, et pensent que leur conception est la seule acceptable. Leurs idées devraient donc être imposées contre toutes les autres par un pouvoir éclairé réputé bienveillant, ce qui est justement l’interdit fondateur du libéralisme.

Et comme le libéralisme respecte toutes les idées, y compris celles qu’ils voudraient censurer, ils le condamnent en tant que responsable de tous les malheurs du monde, au prix d’une accumulation de contresens et d’incohérences auxquelles il est dommage que Michel Onfray se croie obligé de sacrifier.

 

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  • Sans grande illusion sur la résolution de l’énigme Onfray avant de commencer la lecture de cet article, il permet au moins de vérifier que cette question s’impose à tout libéral qui souhaite comprendre les prises de positions publiques de ce philosophe.
    Est-il réaliste d’imaginer qu’il tombe un jour sur cet article et nous apporte lui-même sa réponse ?

  • Juste une question de trop d’orgueil !

  • Comme bcp de gens, Mr Onfray croit sincèrement que nous vivons dans un monde ultra-libéral. A partir de là, difficile pour lui de ne pas dérailler.

  • Il est possible aussi qu’il ne s’agisse que d’une posture publique. En effet, dans notre société française, le mot libéralisme est extrêmement connoté. Je pense (sans en avoir fait sondage) que les gens rapprochent plus le mot à dictature que liberté. Lorsqu’une connotation est si forte, il vaut mieux changer de mot plutôt que lutter contre le courant. Essentiellement, défendre des idées libérales en disant que ce n’est pas du libéralisme, car « le libéralisme c’est le mal ».

    • @ titi
      Je ne crois pas! Ce qui ne va pas, en France, c’est l’absence d’un parti libéral identifié, tête de proue du libéralisme à la française: tout le monde est +/- libéral en France mais qui est encore d’accord de diminuer l’autorité d’état pour assumer lui-même plus de responsabilités?

  • Je ne puis m’empêcher de me demander si Onfray, que j’apprécie beaucoup justement pour son discours libéral (et absolument pas socialiste), ne fait pas le même contresens sur le mot libéralisme que le font les anglo-saxons ?
    Pour un anglo-saxon, un « liberal », c’est un socialiste ou au minimum un social démocrate. Pour les républicains américains, le mot liberal est chargé de mépris !
    Cependant, je serais étonné que Onfray, à la culture si universelle, fasse ce contresens ? Et pourquoi ne se déclare t-il pas libéral, alors qu’il l’est, c’est évident ! Et je ne le crois pas démagogue ?

  • Onfray, un libéral ? Je me gausse. Dis moi pour qui tu votes, je te dirais qui tu es. Il est un fervent soutien de l’ultra-gauche. Il a soutenu et voté pour la LCR et Besancenot en 2002. Il a soutenu le front de gauche, il participe à la fête de l’Huma etc…

  • Depuis un certain temps je trouve son discours de plus en plus libéral… invité début juin dans l’émission « On n’est pas couché », sa prestation m’a scotché: plus libéral, tu meurs! est-il à ce point aveuglé pour ne pas s’en rendre compte? trop orgueilleux pour reconnaître qu’il s’est trompé?

  • « Tous les aspirants au pouvoir ont utilisé les idées de leur temps. » Phrase très vraie : l’idéologie des politiciens aspirant à la tyrannie se résume à leur propre personne.

    Onfray est libéral comme un rhinocéros en tutu serait danseuse étoile au Bolchoï. C’est au plus un « liberal » au sens anglo-saxon du terme, l’équivalent de socialiste.

    • @ Cavaignac
      Si vous êtes d’accord qu’un libéral est d’abord un défenseur de la liberté, l’aspect politique devient particulier pour chaque pays à cause de son passé et de ceux qui en ont été étiquetés!

      Les choses se corsent, en démocratie, du fait que tout politicien se dit évidemment partisan de la liberté alors qu’il rêve de pouvoir, donc d’imposer SES contraintes.

      Donc libéral et socialiste n’ont pas le même sens politique selon les pays et sans doute les époques!
      Pas la peine de se disputer là-dessus, même avec M.Onfray!

  • Peut-être que la résolution du paradoxe est à chercher dans le postulat de départ, à savoir que Onfray serait « intelligent, lucide et cultivé » 😉

    Une chose est sûre, il s’est très longtemps égaré dans les délires de l’ultra-gauche, et je ne pense pas qu’on puisse revenir indemne de ce genre de voyage… au mieux, on en devient complètement schizophrène, lorsque la réalité commence à s’imposer et qu’il devient difficile de l’ignorer.

  • Merci pour ce très bon article qui, bien plus clair et cohérent que les discours d’Onfray.

  • Vous écrivez: ‘ le regretté Raymond Boudon expliquait Pourquoi les intellectuels n’aiment pas le libéralisme. ‘
    Permettez moi de rappeler ici, puisque vous ne l’avez qu’évoquée, la phrase qui m’a le plus marqué:
     » Les intellectuels en France détestent le libéralisme parce que, dans un régime libéral, ils seraient payés en fonction de leur valeur. « 

    • J’ai la plus grande admiration pour Raymond Boudon qui alliait vaste culture, grande intelligence et beaucoup d’esprit. C’est un des rares véritables sociologues et philosophes.
      Il a tout à fait raison puisqu’ils vivent et prospèrent grâce à l’état, mais comme ils sont stupides ils oublient que c’est le capitalisme libéral qui le permet en créant les richesses qui permettent d’entretenir cette caste!

  • Le problème, c’est que ce phénomène ne se résume pas seulement à Onfray. Je constate chaque jour l’utilisation erronée du terme Libéralisme que de nombreuses personnes utilisent pour évoquer le capitalisme de connivence ou le progressisme… Il y a urgence à prendre en compte ce grave phénomène de novlangue ! soit par la pédagogie, soit en changeant remplaçant le terme libéralisme.

    • À l’inverse c’est ce que les Américains libéraux ont fait en introduisant le vocable « libertarian » quand ils ont constaté que liberalsignifiait de plus en plus socialist.

    • @ Arthuro
      Vous avez évidemment raison! Et en France, on est évidemment capitaliste libéral pour ses propres finances, même si on exige que les dit-riches partagent les leurs! Et on est très jaloux si on profite d’une prébende à laquelle les autres n’ont pas accès!

  • Le langage de Onfray ressemble étonnamment à celui que Molière dénonce dans Les Précieuses ridicules. Exemple : synallagmatiques? Les intellectuels cachent la vacuité de leur pensée sous un langage ampoulé. S’exprimer simplement rend les chose plus compréhensibles. Ne pas oublier que culture et intelligence sont deux choses différentes. L’une n’exige que de la mémoire, la seconde du raisonnement. Le fait que Onfray ne parvienne pas à comprendre ce qu’est le libéralisme, qui vient du terme liberté, met en doute les deux chez lui. Les philosophes du XVIIIe siècle ont prôné le libéralisme car c’était l’époque des privilèges, le roi accordant celui du monopole sur telle ou telle chose ou profession. Les sujets n’avaient pas la liberté de faire ce qu’ils voulaient. Ce fut la première revendication en 1789.

    • On est malheureusement obligé de préciser contrat synallagmatique sans aucune connotation pédante pour le distinguer des contrats unilatéraux que nous propose et impose systématiquement l’Etat de manière parfaitement asymétrique puisque rien ne l’oblige à les respecter.

  • Onfray n’est ni libéral ni non libéral.
    C’est un demi-libéral. Il est l’exact opposé du libéral qui ne l’est que dans la sphère économique. Lui est libéral sauf pour l’économique.

  • @ Bracame
    Libéralisme politique et économique sont indissociables, le premier découlant du second, le second étant la condition du premier.

    • Sauf votre respect, c’est parfaitement faux.
      Le Chili de Pinochet ou notre droite française, à un niveau plus modeste, en sont une bonne illustration. Ces exemples montrent qu’en partant du liberalisme economique, rien ne garantit qu’on arrive au liberalisme politique.
      Onfray prouve que le chemin inverse n’est pas plus certain.

      • Vous trouvez que la France et le Chili sont des pays libéraux ? La blague. Le concept de dictature libérale n’a aucun sens. « Si Hayek prévoit que le régime chilien évoluera de la dictature au libéralisme, c’est bien que Pinochet et son régime n’ont pas une politique libérale. CQFD. » voir : https://www.contrepoints.org/2010/12/08/8656-dictature-liberale
        Pour la droite : https://www.contrepoints.org/2015/04/11/204076-cette-droite-qui-assume-totalement-son-antiliberalisme
        La droite française est anti-libérale. Onfray prouve qu’il n’a rien compris à l’essence du libéralisme. Quand on est profondément libéral on aide à la mise en place d’outils et d’instruments qui favorisent les libertés économiques tant des entreprises que des consommateurs et on garantit les libertés publiques. A peu près tout le contraire des politiques menées par la droite au cours des 40 dernières années (lois liberticides, empilement de normes toutes plus contraignantes les unes que les autres qui ont tué la libre entreprise.) Comprenez-vous fondamentalement quelque chose à la notion de libéralisme ? Où avez-vous vu que Pinochet et la droite française plaçaient l’individu au dessus de tout ? Le libéralisme n’est pas là pour servir l’appareil d’Etat mais l’individu.

  • Je me posais la même question pour avoir entendu Onfray plusieurs fois et surtout d’avoir lu ses interventions médiatiques.
    Onfray fait du libéralisme comme Monsieur Jourdain faisais de la prose, sans le savoir.
    Excellente mis au point, donc.
    Et au passage, le rappel de bases du libéralisme parfaitement synthétisées.
    Pour moi qui ne suis pas économiste, un document fort utile que je vais archivé de ce pas.

    • Quant à moi, je fais un tiré à part de cet article ciselé avec un talent d’orfèvre pour une phrase d’une justesse lumineuse qui donne envie de l’encadrer :

      « La social-démocratie est une forme de socialisme qui tolère une dose modérée de libéralisme et de capitalisme dans le domaine économique et conduit à ce que les libéraux appellent « capitalisme de connivence » : une situation où certains acteurs économiques utilisent un État illibéral pour exercer à leur place des pouvoirs illégaux pour eux, et que les libéraux considèrent comme illégitimes pour l’État. »

  • Onfray (Sans Freud qu’est-ce qu’onfray?) est d’abord à lui tout seul une fabrique de livres. En tant qu’acteur économique, donc, il se plie aux lois du marché. Et pour y prospérer, cela requiert une grande élasticité: que l’on ne s’étonne pas de la voir s’abreuver à tous les comptoirs! Pour en savoir plus sur Onfray, cet article très fouillé de Médiapart: https://blogs.mediapart.fr/enavant/blog/031015/la-petite-usine-de-michel-onfray

    • Un philosophe qui veut plaire n’est pas un philosophe. Parce que la vérité est impardonnable et l’entendre dire est insupportable.

    • @ gali
      Oui, M.Onfray s’est clairement imposer dans la réalité intello française, c’est indéniable, avec ses universités populaires: une réussite, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il est là et bien là!
      Sans même se forcer à sourire à la télé!

      La France ne devrait pas cracher sur ses concitoyens intellos de haut vol sous le prétexte qu’ils sont trop populaires! (mais pas forcément sans reproche)

  • Question philosophique: quand un philosophe dit de grosses conneries sur un sujet précis (j’avais remarqué que, quel que soit le sujet, il ne faut pas 2 mn à Onfray pour prononcer le mot « libéralisme, ou « ultralibéralisme », dans une optique forcément péjorative), n’est-on pas naturellement enclin à penser que le reste de ce qu’il dit (et Dieu sait s’il en dit, des choses) ne vaut pas tripette ?

    • @ JulesXR52
      Non, le simple fait de généraliser le sens de 2 locutions abstraites, que vous ne partagez pas, à tout l’ensemble d’un discours précisé dans des milliers de page, n’est pas suffisant pour le condamner en bloc, me semble-t-il.
      On est sur Contrepoints où la notion de libéralisme ne cesse d’être peaufinée de jour en jour alors que celle d’ultralibéralisme (pour moi déviance libérale à but commercial hors solidarité sociétale quelconque) est souvent réputée inexistante ou sans signification (= insignifiante!).

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