« Les douze mensonges du GIEC » de Christian Gérondeau

Un essai de remise en cause argumentée d’un certain nombre d’idées reçues en matière d’environnement et de catastrophisme climatique.

Par Johan Rivalland

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Paysage au Kurdistan (Crédits : Jan Sefti, licence Creative Commons)

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« Les douze mensonges du GIEC » de Christian Gérondeau

Publié le 27 avril 2024
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Dans ce second volume de sa série sur La religion écologiste, Christian Gérondeau interroge la validité des affirmations du GIEC, dont découlent le catastrophisme ambiant au sujet de l’avenir de notre planète, et la désespérance d’une partie de la jeunesse.

Il s’alarme en particulier des conséquences graves sur la vie des plus pauvres.

 

Le mensonge de Glasgow

Dans une première partie, Christian Gérondeau commence par revenir sur la conférence de Glasgow, dite COP 26, qui marque un tournant majeur dans ce cycle de réunions annuelles, dans la mesure où l’Inde, à la surprise générale – entendant sortir, avec d’autres pays, de la pauvreté – a mis un terme à la tradition du « bal des menteurs » (dont l’Allemagne n’est pas le moindre acteur) en proclamant son opposition, et celle de la Chine, à la cessation progressive et définitive du recours au charbon dans la production des énergies.

Au lieu de réduire les émissions mondiales de carbone de 45 % d’ici 2030, selon les objectifs de l’ONU, ce serait donc, à l’inverse, de 15 % qu’elles seraient amenées à croître.

Une déclaration rendant vains les efforts des autres pays, en particulier de l’Union européenne qui émet aujourd’hui moins de 10 % des rejets mondiaux de CO2 (et la France moins de 1 %), alors que l’Inde, la Chine et les pays en voie de développement représentent d’ores et déjà les deux tiers des émissions mondiales.

Une déclaration qui sonne le glas du processus des COP et des engagements pris depuis trente ans (dans les faits, rappelle l’auteur, ce sont en réalité 60 % d’émissions de CO2 de plus qu’en 1992 qui, de toute façon, avaient été enregistrées, au lieu des engagements de baisse proclamés, qui relevaient largement de la mascarade). Bien entendu, cette déclaration n’a pas manqué de susciter sur l’instant une multitude de réactions indignées dans le monde occidental, tout en les noyant rapidement ensuite dans le retour du grand mensonge, proclamant le succès de cette conférence de Glasgow, là où elle était de toute évidence un échec patent. Tandis que de leur côté, Inde et Chine s’empressaient d’ouvrir par dizaines de nouvelles mines de charbon, et se réjouissaient des nouvelles perspectives de développement ainsi officialisées.

Des perspectives fondamentales lorsqu’on considère que le développement, la prospérité, l’espérance de vie, le recul de la mortalité infantile, dépendent de manière fondamentale de l’accès à l’énergie.

Or, les énergies fossiles répondent toujours actuellement à 80 % des besoins de l’humanité, rappelle l’auteur, et les énergies renouvelables ne pourront y pourvoir qu’à une faible proportion d’ici 2050 en tout état de cause.

Christian Gérondeau affirme en outre, arguments à l’appui, que les efforts considérables déployés par les pays développés « ne peuvent avoir aucun effet significatif sur le stock de CO2, et a fortiori sur le climat, si celui-ci en dépend », tandis que les efforts demandés aux pays en voie de développement auraient pour conséquence des millions de morts.

Le recul sensible de la pauvreté depuis le sommet de Rio de 1992 s’est, à l’inverse, produit au prix d’une inéluctable augmentation des émissions de CO2.

Il ajoute ceci :

 

Lorsque des inondations provoquent une centaine de morts dans un pays occidental, le monde entier s’émeut à juste titre. Lorsque des millions d’enfants, de femmes, et d’hommes meurent chaque année dans les pays pauvres parce qu’ils n’ont pas accès aux bienfaits de l’énergie, l’indifférence règne. La douleur d’une mère ou d’un père qui perd son enfant est pourtant la même.

 

Les mensonges du GIEC

Christian Gérondeau aborde la deuxième partie de l’ouvrage en expliquant ce qui a motivé ce deuxième volume de sa série consacrée à La religion écologiste (en en attendant d’autres).

Ce deuxième volet a pour origine sa volonté de réagir à la plainte – restée sans suite – émise par la principale responsable française du GIEC auprès du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) pour diffusion de « fake news », à la suite de l’entretien qu’il a eu avec une chaîne de télévision à l’occasion de la sortie de son livre, alors qu’il mettait en cause certains mensonges du GIEC.

D’où l’objet de la deuxième partie de ce deuxième volume, qui lui donne son titre, dans lequel il passe en revue douze mensonges du GIEC, de manière à préciser et justifier ses griefs à l’encontre de cet organisme, coupable selon lui de graves contre-vérités. Il laisse le lecteur libre de se forger sa propre opinion.

Car le CO2, comme il le dit, est devenu l’ennemi.

Des Nations unies aux grandes organisations internationales, gouvernements, médias, et jusqu’au pape lui-même, tout le monde affirme vouloir supprimer les émissions de CO2 (même si les faits ne suivent pas), entretenant le dogme de la nocivité de l’Homme, au nom d’une science proclamée officielle, mais au prix de contrevérités qui se diffusent massivement sans que l’on cherche à faire preuve de la rigueur qui serait de mise lorsqu’on parle de science. Et qui aboutissent à tous les excès que l’on connaît, faisant fi de toute contestation et de tout débat légitime dans les médias traditionnels et discours politiques.

Ainsi, si les méfaits des recommandations du GIEC sont lourds dans le monde, en particulier pour les pays en voie de développement, sujet auquel Christian Gérondeau s’intéresse particulièrement, étant donné que ces populations représentent une grande majorité de l’humanité, ils touchent aussi les pays les plus riches.

Par exemple, la catégorie des « précaires énergétiques » apparue en France avec le quasi doublement du prix du kilowattheure depuis 2010, passé de 12 centimes à 20 centimes en 2021, en attendant 30 centimes à l’horizon 2035, sous l’effet des politiques de subventionnement des énergies alternatives, alors même que le nucléaire suffisait largement à assurer les besoins nationaux, accentuée par des mesures telles que l’interdiction du chauffage à gaz dans les immeubles construits à partir de 2022, est symptomatique de cet état d’esprit.

Malgré tous les efforts en la matière, les énergies renouvelables n’assurent d’ailleurs actuellement qu’aux alentours de 2 % de l’énergie mondiale (on mesure bien le leurre qui consiste pour le GIEC à viser 80 % d’ici 2050, comme proclamé dans un rapport spécial en 2011. Le potentiel ne serait que de 10 % environ).

 

Une question vitale

Or, déplore l’auteur, le GIEC ne semble agir que comme si le monde n’était composé que des pays développés (1,2 milliard d’habitants, sur un total de 7,8 milliards).

Tout le monde passe sous silence une information pourtant majeure de l’OMS : la première cause de mortalité mondiale (4 millions de personnes chaque année en moyenne) est justement liée au manque d’infrastructures en gaz, pétrole ou électricité pour se chauffer et assurer les besoins élémentaires en énergies (éoliennes et photovoltaïque étant des sources intermittentes ne pouvant en aucun cas assurer et produire de manière réaliste les quantités d’énergie nécessaires pour espérer sortir de la pauvreté), conduisant trois milliards de personnes à pratiquer – au péril de leur santé et de leur vie – le dirty cooking, recourant au bois, charbon ou excréments d’animaux pour préparer leur nourriture ; et dans l’indifférence générale (combien le savent, parmi tous les donneurs de leçons idéalistes dont nous disposons ici).

Refuser le lien évident, prouvé statistiquement et scientifiquement (Christian Gérondeau fournit les données officielles de la Banque mondiale dans l’ouvrage), entre recours aux hydrocarbures, espérance de vie et prospérité, est tout simplement criminel.

C’est d’ailleurs à ce prix (par le recours au charbon, au gaz naturel, au pétrole et à l’électricité) que 400 millions de Chinois sont parvenus à accéder au niveau de vie de l’Occident en trois décennies seulement, en partant de la plus extrême pauvreté. Performance, comme le souligne l’auteur, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Que l’Inde est encore très loin d’avoir véritablement amorcée, d’où la réaction du Premier ministre Indien à la conférence de Glasgow évoquée plus haut, suivi par de nombreux autres pays passablement échaudés regroupant plus de la moitié de l’humanité, d’autant plus justifiée que des programmes d’investissements massifs dans les énergies renouvelables à coups de milliards de dollars – sous l’effet des recommandations du GIEC – n’ont eu pour effet que de diminuer la production d’électricité de 41 % entre 2019 et 2021, sombre constat d’échec, dévastateur en matière de pauvreté et de morts inutiles.

On mesure à quel point le sujet est d’importance et mérite davantage de débats raisonnés et moins d’unanimité de façade !

Il faut dire que la présentation par l’auteur du profil des principaux protagonistes des Nations unies chargés des questions environnementales et du GIEC qui ont guidé depuis un certain nombre d’années toutes les orientations laisse plus que songeur…

En effet, l’engagement politique y prédomine largement sur les aptitudes scientifiques. De même que le caractère passionnel avec lequel la question est traitée, manifestant, comme l’auteur le démontre à travers de nombreux éléments et données chiffrées, un manque évident de réalisme. Comme il dénonce aussi la contrevérité selon laquelle le GIEC serait un groupe d’experts, alors qu’il s’agit d’un organisme politique (et non scientifique) intergouvernemental et que le mot « expert » ne figure pas dans le sigle original.

Parmi les autres mensonges du GIEC, sources de peurs irrationnelles répandues dans la population, qu’il démonte faits et chiffres à l’appui, Christian Gérondeau consacre successivement des chapitres à l’épuisement présumément rapide des ressources pétrolières, à l’élévation inquiétante du niveau des mers qui serait responsable à brève échéance de millions de réfugiés climatiques et de la disparition de multiples métropoles dans le monde, à l’élévation jugée dramatique des températures, à la mise en cause systématique du changement climatique dans toutes les catastrophes auxquelles on peut assister, faisant fi de toutes les catastrophes similaires qui eurent lieu dans le passé mais sont sorties de la mémoire collective, à la soi-disant menace de disparition des ours polaires qui prolifèreraient s’ils n’étaient pas victimes massivement de la chasse (et dont la population, qui en a connu d’autres, a malgré tout triplé au cours des 50 dernières années, au CO2 considéré par certains comme polluant, à l’affirmation répétée (d’essence keynésienne) selon laquelle l’écologie favoriserait la croissance et les emplois, à la contrevérité selon laquelle les scientifiques seraient unanimes sur la question, alors que de nombreux scientifiques, y compris des sommités et prix Nobel, ont dénoncé à de multiples reprises nombre des affirmations répandues en matière de climat et d’écologie, la plupart de ceux qui n’adhèrent pas à ces théories restant par ailleurs très discrets (on comprend aisément pourquoi face à l’assénement de telles « vérités ») ; même s’ils sont restés largement inaudibles face à cette doxa érigée en « juste cause » ayant presque rang de religion.

 

L’égocentrisme occidental

Dans la troisième partie de l’ouvrage, Christian Gérondeau analyse le fond religieux qui a guidé l’Occident autour de la culpabilité de l’Homme, et dont la religion écologiste a en quelque sorte pris le relais, jusqu’au Pape actuel y compris, et malgré tous les progrès indéniables qu’ont permis nos modes de développement.

Il déplore l’ignorance sur la condition des quelques trois milliards de personnes évoquées plus haut, qui font la cuisine et se chauffent à l’aide de foyers ou de simples poêles, s’exposant de la sorte à des tas de maux et maladies responsables de la mort prématurée de 4 millions de personnes chaque année, tandis que les obsessions occidentales conduisent quant à elles à accroître sans cesse le nombre « d’apôtre de l’apocalypse », parmi lesquels de nombreux jeunes souffrant « d’éco-anxiété ».

L’auteur se veut au contraire optimiste.

L’exemple de la Chine, qui a émis davantage de CO2 mais dont l’espérance de vie a pratiquement rattrapé celle des pays les plus développés ouvre la voie à d’autres et à de nouveaux reculs de la mort, de la pauvreté, et de meilleures conditions de vie.

D’ailleurs, rappelle-t-il :

 

Depuis quarante ans, la production de richesses a été multipliée par quatre sur la planète, les pollutions de l’air ont considérablement reculé, et même disparu pour l’essentiel des villes occidentales, la proportion de la population mondiale n’ayant pas accès à l’eau a été réduite de 50 à 15 %, l’éducation des enfants a fait des progrès sans précédents, les femmes se sont émancipées sur l’essentiel du globe, grâce à quoi le nombre d’enfants par ménage y a été divisé par deux, l’Afrique subsaharienne restant presque la seule exception.

 

Selon lui, c’est « une idéologie méprisante de la vie des hommes » qui conduit à refuser l’idée d’encourager l’accès pour les pays en voie de développement à une énergie aussi abondante que possible (que ne permettent pas, très loin de là, les seules énergies renouvelables), qui a permis notre propre développement et sortie de la misère.

Ce qui n’empêche pas, en parallèle, au progrès technique de poursuivre son œuvre grâce à de « lourds investissements, exigeant financements massifs, et temps ».

 

Christian Gérondeau, Les douze mensonges du GIEC : La religion écologiste 2, L’artilleur, mars 2022, 160 pages.

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  • Bravo pour cet article.
    Excellente manière de tenter de relancer Contrepoints.

  • Article judicieux pour interrompre la « pause » que Contrepoints vient d’observer depuis février dernier !

  • Merci pour cet article qui permet de se sentir moins « complotiste »

  • Puisse Contrepoints poursuivre sa publication dans le réel, l’esprit critique et la vraie science.
    Il faut en finir avec la responsabilité humaine dans le changement climatique. Le CO2 n’est pas l’ennemi, au contraire.
    On a besoin du CO2 pour nourrir les prochains 10 milliards d’individus sur la Terre, le vrai problème de la Terre.
    D’autant plus que CO2 n’a rien à voir avec le climat, ou si peu, et encore moins le CO2 émis par l’homme!

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