La défaite du libéralisme signifie la victoire des régimes illibéraux

Ne vous réjouissez pas de la fin du libéralisme, car c’est l’illibéralisme (démocratique ou non) qui prendra sa place.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 2
Screenshot 2022-03-16 at 16-51-02 (4) Viktor Orban reçoit Poutine et défend le dialogue Budapest-Moscou - YouTube - https://www.youtube.com/watch?v=lWfIIlsJZgM

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La défaite du libéralisme signifie la victoire des régimes illibéraux

Publié le 29 octobre 2022
- A +

L’actualité n’est pas vraiment marquée par une victoire des idées de libertés. La mondialisation est de plus en plus remise en cause du fait des restrictions liées au covid puis par les tensions et conflits avec la Chine et la Russie, tout comme l’absence de réformes dans nos pays. La démission de Liz Truss semble en outre avoir ravi les critiques du libéralisme (que beaucoup surnomment néolibéralisme, mot devenu fourre-tout).

Outre le fait qu’il y aurait des choses à redire sur le libéralisme de Liz Truss, il faut remarquer que ceux qui se réjouissent de la crise du libéralisme ne sont pas conscients des grands gagnants de ce petit jeu politique.

Car s’ils veulent la fin du libéralisme tel qu’on l’a connu, alors ils vont être servis : les illibéraux ont le vent en poupe et sont bien partis pour occuper le paysage politique.

Pourtant, beaucoup de critiques du libéralisme et du soi-disant néolibéralisme se disent défenseurs de la démocratie libérale. Mais les choses ne se passent pas comme ils l’espèrent.

 

L’illibéralisme consolide son poids politique

2022 n’a pas été une année agréable pour les partis centristes au pouvoir.

En France, le parti d’Emmanuel Macron n’a pas réussi à avoir la majorité et a vu la montée en puissance de la France Insoumise et le retour du Rassemblement national à l’Assemblée. En Italie, le gouvernement de centre a perdu et a laissé place à une alliance de droite dirigée par les Frères d’Italie (qui il y a moins de 5 ans représentait moins de 5 %). La Suède gouverne désormais avec un gouvernement soutenu par la droite radicale des Démocrates Suédois.

En Amérique du Sud, ce sont des populistes de gauche qui ont remporté les élections : en Colombie, un président de gauche a été élu pour la première fois. L’année dernière, la gauche radicale a gagné les présidentielles au Chili. Et le Brésil va choisir ce dimanche entre la droite radicale de Bolsonaro, et celle aussi radicale de Lula.

Pendant ce temps, les illibéraux se maintiennent.

Dans les démocraties, Viktor Orban a été réélu avec une majorité absolue. Dans les régimes autoritaires, Xi Jinping vient de consolider son pouvoir suite au Congrès du parti communiste chinois. Quant à Vladimir Poutine, il arrive à se maintenir malgré les aléas du conflit en Ukraine.

 

L’alternative au libéralisme n’amènera pas plus de démocratie

Ces différents exemples montrent que la tendance n’est pas à davantage de démocratie.

Il est intéressant de remarquer que beaucoup de personnes se déclarant défenseurs de la démocratie libérale passent leur temps à critiquer le libéralisme jugé trop individualiste et trop capitaliste. À bien des égards elles souhaitent un libéralisme avec un État intervenant davantage, une forme de social-démocratie qui irait plus loin que le libéralisme au sens américain.

Sauf que la situation générale n’ira pas en leur faveur. Si le libéralisme disparait, ce seront des dirigeants illibéraux qui gagneront. Ce sont les valeurs de liberté et du capitalisme qui ont amené la prospérité et la puissance de l’Occident dont jouissent ses élites. Si ces dernières les mettent à bas, elles risquent de subir une montée populiste de grande ampleur.

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  • oui..le premier coup de canif à la liberté individuelle qui signifie le premier « sacrifice » d’un innocent en appelle d’autre.. c’est aussi simple que quand les limites sont franchies..
    la premiere des injustices justifie sinon permet la seconde

    on le voit chez nous avec une grande acuité

  • Rassurez-vous, avec un libéral défenseur du libéralisme homme le plus riche du monde et maintenant propriétaire de son canal d’informations mondial, le libéralisme a gagné et nul n’osera se dresser contre lui.

  • C’est quoi le point de référence pour déterminer la défaite du libéralisme ? Pendant la guerre froide les 3/4 des régimes étaient illébéraux. Pour Ayn Rand dans les années cinquantes le libéralisme était déjà foutu par exemple.
    Et puis j’imagine que dans le quart de ces régimes « libéraux » le point de vue des femmes étaient certainement plus mesuré, tout comme celui des homosexuels ou des noirs américains ou sud-africains. Sans parler de la première moitié du XXe très chaotique en occident.
    Bref j’aimerai connaître ce point de référence, où le placer historiquement de façon pertinente. La réalité étant nuancée et mouvante sur fond de shismogenèse, fixé un tel point est délicat voire trop réducteur.

  • En quoi le régime politique de Macron a été libéral personnellement je l’ai trouvé plutôt fortement illibéral notamment lors de la gestion de la crise du covid.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Que la rentrée est pénible dans la patrie des Droits de l’Homme : alors que le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique devait modestement transposer les derniers textes européens sur le numérique (DSA, DMA, DGA et Data Act), des députés se sont donné à cœur joie pour le surtransposer - tradition française - mais pire, pour y jouer la surenchère de mesures liberticides : interdiction des VPN, permis cyber, fin de « l’anonymat »…

Certes, l’amendement portant l’interdiction des VPN a fort heureusement été abandonné ... Poursuivre la lecture

3
Sauvegarder cet article

L’espoir de voir l’État de droit et la démocratie se généraliser peu à peu sur notre planète s’est aujourd’hui évanoui.

Cet espoir était apparu après la chute de l’URSS et l’abandon du communisme par la Russie. Il avait été conforté par l’insertion progressive de la Chine dans le commerce international, qui conduisait à une relative libéralisation. Mais la dictature mafieuse de Poutine a stoppé cette évolution en Russie, et le repli vers l’omnipotence du parti communiste a commencé en Chine.

Le pouvoir politique sans limite relè... Poursuivre la lecture

Par Simon Wilson.

 

La performance sensationnelle de Javier Milei lors des primaires de l'élection présidentielle argentine confirme la possibilité très réelle qu'un anarchocapitaliste qui cite Rothbard et Mises devienne le prochain président de l'Argentine.

S'il est élu, il ne fait guère de doute que Milei mettra en œuvre des propositions visant à remodeler en profondeur l'économie argentine selon les principes du marché libre.

Malheureusement, l'idée controversée d'une dollarisation complète de l'économie ar... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles