Liberté d’expression : ses défauts qu’il nous faut chérir

Pour élever le débat, laissons les imbéciles s’exprimer. Puis argumentons, réfutons, changeons d’avis, confrontons nos idées, débattons.

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Je suis Charlie 009 By: Commune du Val d'Ajol - CC BY 2.0

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Liberté d’expression : ses défauts qu’il nous faut chérir

Publié le 31 août 2020
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Par Benjamin Faucher.

Je me souviens de cette période de janvier 2015 où le slogan « Je suis Charlie » s’affichait fièrement sur les photos de profils des réseaux sociaux, quand des milliers de personnes se rassemblaient lors de manifestations et scandaient cette simple phrase, si forte de sens.

À l’époque, je refusais de faire partie de ce mouvement spontané. Bien sûr, les meurtres de 17 personnes de la rédaction de Charlie hebdo me révoltaient, mais j’ai toujours été méfiant vis-à-vis des mouvements collectifs et je n’étais pas certain de comprendre la véritable signification de ce slogan. Avec quelques années de recul et de réflexions, je peux maintenant l’affirmer et le revendiquer haut et fort : « Je suis Charlie ».

Si on s’essaye à jeter un regard sur l’année écoulée, on ne peut que constater avec tristesse que cette belle valeur de liberté d’expression a subi de nombreux assauts répétés. À se demander si ceux qui étaient Charlie à l’époque comprenaient réellement ce qu’ils disaient, et ce qu’était l’esprit de ce journal. Défendre la liberté d’expression – et en fait, n’importe quelle liberté – c’est avant tout en appréhender les défauts, en comprendre les aspérités et les embrasser pleinement.

La liberté d’expression est inconfortable

Laisser autrui exprimer clairement son opinion, c’est laisser la possibilité de se voir contredit sur tout, tout le temps. Cette assertion peut paraître triviale, mais l’expérience n’est jamais plaisante. Accepter la contradiction, c’est accepter de pouvoir être ébranlé, de voir ses représentations du monde chamboulées. C’est endurer un moment de doute profond, de dissonance cognitive, un moment où, entre les convictions ancrées et l’argument adverse, on ne sait plus.

Ainsi cette liberté de parole est la condition première pour s’ouvrir de nouveaux horizons et penser contre soi-même, réellement. Si celle-ci est restreinte, les individus risquent de s’entourer uniquement de ceux qui pensent comme eux et ne remettent jamais en cause leurs schèmes de pensée. Nombreux dénoncent avec justesse le phénomène des « bubble filters », mais les réseaux sociaux ne se font là que les relais d’une tendance qui existait bien avant eux.

Plusieurs incidents dans des universités françaises ont été le témoignage de cette remise en cause de la liberté d’expression.

Nous avons encore en tête les images de livres déchirés lors de la venue de François Hollande à l’université de Lille.

Quelques semaines auparavant, c’est la philosophe Sylviane Agacinski qui s’était vue interdite de conférence par une alliance d’associations étudiantes militantes LGBT et d’extrême gauche. Leur communiqué, dont la lecture laisse sans voix, fait preuve d’une ignorance et d’une intolérance crasses. Il ne faut vraiment jamais avoir lu ou écouté Sylviane Agacinski, féministe, en faveur du mariage pour tous, pour l’accuser d’homophobie, ou bien faire preuve d’une pensée particulièrement étriquée et incapable de nuance.

Telles sont les conséquences d’une pensée en silo provoquée par l’absence de contradiction. Ces personnes minoritaires, mais dont le pouvoir grandit dangereusement dans nos universités créent des espaces où seule une pensée unique est tolérée.

Le scénario est toujours le même.

Prenant pour axiome que leurs convictions valent vérité absolue, elles se trouvent choquées lorsqu’une pensée dissidente vient à s’élever. Le fautif se voit alors placé dans le camp de l’ennemi : homophobe, raciste, transphobe, grossophobe, islamophobe, et autres adjectifs en phobe dont la liste ne fait que s’allonger. Ce dissident, jugé sans autre forme de procès est alors sommé de se taire, et la liberté d’expression, balayée d’un revers de main.

Pour avoir personnellement discuté de ce problème avec un militant d’extrême gauche, je me suis vu répondre que l’université était un bastion de la gauche, et qu’il était donc normal que ces pensées dissidentes de droite ne puissent s’y exprimer. Tout va bien.

La liberté d’expression n’est pas faite pour plaire

Que dire d’une parole qui a pour but de ne pas choquer ? Qu’elle est lisse, non clivante, rassembleuse. Mielleuse, fade, inintéressante seraient des qualificatifs plus appropriés. Mais certainement pas libre. S’il y a une parole dont la liberté doit être défendue, c’est bien celle qui est irrévérencieuse et choquante, comme pouvait l’être celle de Charlie hebdo.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que cela implique de différencier l’acte de la parole.

Si nous prohibons volontiers tout acte blessant (violence physique par exemple), il faut laisser ce droit à la parole. Ainsi, en refusant de reconnaître le blasphème, la loi française autorise de blesser verbalement des croyants, et c’est très bien ainsi. Qu’est-ce qui justifie une telle différence ? D’abord la possibilité de la victime à se soustraire à la blessure.

Une personne qui subit une violence physique ne peut échapper volontairement à la douleur, et subit ainsi une grave atteinte à sa liberté. Inversement, celui qui est attaqué par une parole peut avoir la hauteur d’esprit ne pas considérer l’attaque, et ainsi ne pas en subir les effets. De plus, limiter la liberté d’expression par des considérations subjectives conduirait à des possibilités d’interdictions infinies. Si chacun peut revendiquer son statut de victime au nom de la protection de ses convictions personnelles, comment pourrons-nous débattre ?

Pourtant, on ne peut que constater le nombre croissant de polémiques où tel ou tel propos est condamné – le plus souvent par des associations dont ces revendications est la spécialité – pour violences contre une minorité. Il faut dire que la notion de diffamation est particulièrement mal définie par le droit français, puisque celui qui est attaqué pour diffamation est supposé de mauvaise foi, et la charge de la preuve lui incombe « toute reproduction d’une imputation qui a été jugée diffamatoire sera réputée faite de mauvaise foi, sauf preuve contraire par son auteur ».

Résultat, on assiste ces dernières années à une inflation du nombre de procès en diffamation, véritable arme dissuasive contre la liberté de la presse et d’expression. Cet abus des recours juridiques sont d’autant plus agaçants qu’ils s’accompagnent d’une tendance de plus en plus forte au puritanisme.

En janvier, l’écrivain Yann Moix s’était ainsi retrouvé au cœur d’une polémique pour avoir déclaré qu’il n’était attiré que par les femmes asiatiques de moins de 50 ans. Les réactions ne se sont pas faites attendre et on ne compte pas les réponses indignées des papes(ses) du bon goût criant à l’insulte envers les femmes de plus de cinquante ans !

Interpellée, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, avait répondu avec justesse et intelligence qu’elle n’avait pas à préjuger des goûts sexuels de l’écrivain. Nous avons là l’exemple de la dérive inquiétante que connaît notre société, où chaque propos doit être minutieusement pesé et édulcoré pour ne pas blesser tel ou tel groupe.

La liberté d’expression ne peut être régulée correctement par l’État

La liberté d’expression ne fait pas bon ménage avec la régulation étatique, dont les effets pervers sont nombreux et peuvent conduire rapidement aux pires autoritarismes. Bien sûr, cela est difficilement compréhensible pour un pays comme la France, où la tradition est d’en appeler à l’État nounou supposé omnipotent pour réguler le moindre petit aspect de la vie des citoyens.

Les exemples de dérive cités plus hauts pourraient ne pas poser de problème dans la mesure où ils ne sont pas cautionnées par l’État. Après tout, les femmes qui ont répondu à Yann Moix n’ont fait, elles aussi, qu’exercer leur libre expression. Le problème survient quand cette intolérance généralisée s’installe dans un État dont les lois sont floues et passablement liberticides.

Les États-Unis connaissent également de telles dérives (le cas de l’Université d’Evergreen en est un exemple frappant). Mais celles-ci s’inscrivent dans un cadre légal qui sacralise la liberté d’expression, puisque protégée par le premier amendement de la Constitution. Elle est donc supra-légale, hors de portée de l’action du politique.

 

En France, la situation est bien différente, tant les lois liberticides se sont accumulées et continuent à le faire.

— La loi Gayssot de 1990 qualifie de délit toute négation de crimes contre l’humanité.
« Toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite.
L’État assure le respect de ce principe dans le cadre des lois en vigueur. »

— La loi Pleven de 1972 condamne les paroles discriminatoires, alors que ce terme ne peut être qualifié que de manière ambiguë :
« Ceux qui [par tout moyen de communication publique] auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis [de prison et d’amende »

La loi Evin de 1991 interdit aux publicités de faire mention d’alcool. Cette liste est loin d’être exhaustive :
« Toute propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac ou des produits du tabac ainsi que toute distribution gratuite sont interdites »

 

Le but n’est pas ici de cautionner la discrimination ou le négationnisme, mais de remettre l’État à sa place.

Le politique doit abandonner l’habitude de discuter de morale ou de vérité. N’est-il pas absurde d’imaginer des députés votant pour déterminer si tel ou tel énoncé est vrai ? Avons-nous besoin d’écrire dans la loi que deux et deux font quatre ? Bien sûr que non.

La vérité se découvre et se défend par la confrontation des raisonnements, par l’exposition des faits et par des débats éclairés, donc libres. Quant à la morale, il serait temps d’abandonner une vision paternaliste de la politique et d’entrer dans une démocratie mature où le citoyen est considéré comme un individu responsable de choisir sa conception de la vie bonne, et non comme un enfant ayant besoin qu’un gratte-papier de l’Assemblée nationale lui explique ce qu’il doit manger et à quelle heure.

Laissons les imbéciles s’exprimer !

La libre parole est une dame intransigeante, incontrôlable et parfois blessante et qui a mauvaise presse. Pour comprendre pourquoi il faut la défendre à tout prix, tournons-nous vers l’un de ses plus brillants défenseurs, Benjamin Constant.

Dans ses Réflexions sur les Constitutions et les Garanties, il expose trois arguments majeurs.

— La surveillance étatique amène plus de mal que de bien :

Espionnage, corruption, délation, calomnies, abus de confiance, trahisons, soupçons entre les parents, dissensions entre les amis, inimitiés entre les indifférents, achat des infidélités domestiques, vénalité, mensonges, parjures, arbitraires, tels étaient les éléments dont se composait l’action de l’autorité sur la parole.

Le système français possède de nombreuses lois potentiellement liberticides. Si celles-ci ne sont que très rarement utilisées à leur plein potentiel, elles pourraient se révéler extrêmement dangereuses confiées à un gouvernement mal intentionné.
Il est donc urgent d’épurer notre Code pénal de tout le superflu en matière de liberté de propos.

— Le deuxième argument évoqué par Constant est utilitariste :

Les lois positives sont de la matière. La pensée, et l’expression de la pensée, sont insaisissables pour elles. Si, passant au second moyen, vous attribuez à l’autorité le droit de prohiber la manifestation des opinions, vous l’investissez du droit de déterminer leurs conséquences, de tirer des inductions, de raisonner, en un mot, et de mettre ses raisonnements à la place des faits : c’est consacrer l’arbitraire dans toute sa latitude. Vous ne sortirez jamais de ce cercle. Ces hommes auxquels vous confiez le droit de juger des opinions, ne sont-ils pas aussi susceptibles que les autres, d’injustice ou du moins d’erreur ?

Si une personne, ou une institution, détient le pouvoir de réprimer une opinion, elle se proclame de facto infaillible, incapable de faire des erreurs.
Quel homme pourrait donc se targuer d’une telle omnipotence ? Assurément personne.

— Enfin, la libre expression permet un vrai débat, qui seul peut éradiquer la bêtise :

C’est que la liberté répand du calme dans l’âme, de la raison dans l’esprit des hommes qui jouissent sans inquiétude de ce bien inestimable.

On ne cesse ainsi d’entendre que notre société est de plus en plus fracturée, de plus en plus violente. Pourtant, au lieu de suivre les conseils de Benjamin Constant, nous limitons de plus en plus la parole.

L’exemple de la polémique sur le burkini est une parfaite illustration du drame français.
À droite, une police du vêtement voulait interdire ces femmes de s’habiller comme elles l’entendent.
À gauche, une police de la pensée criait à l’islamophobie dès que quelqu’un osait critiquer cette pratique.
C’est tout l’inverse qu’il fallait faire : laisser les individus s’habiller librement et pouvoir les critiquer tout aussi librement.

Bien sûr, l’intention de la censure est souvent louable, mais comme on le sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Le racisme est une opinion qui a conduit aux pires horreurs, on peut donc comprendre que certains veulent l’interdire. Mais la poussière sous le tapis finit par être visible.

En interdisant le débat, les opinions nocives et fausses ne sont plus ouvertement contredites. L’opinion légale devient alors un « dogme mort », pour reprendre l’expression de John Stuart Mill, et les arguments pour la défendre sont perdus car rarement mobilisés.

Par exemple, si quelqu’un déclare que l’homosexualité n’est pas naturelle, quelle serait votre réaction ? Pour beaucoup, elle sera d’être scandalisé. Mais les arguments théoriques, critiquant une vision téléologique de la biologie et de la fonction des organes du corps humain, auront du mal à être mobilisés par manque d’entraînement.

Malgré tout, il convient de saluer le comportement honorable de certaines personnalités qui durant l’année écoulée se sont révélées de véritables défenseurs de la libre expression.

Parmi elles, Raphaël Enthoven n’a pas hésité à aller exposer son point de vue face à un auditoire hostile à ses positions libérales à la Convention de la droite.

Zineb El Rhazoui, ancienne journaliste à Charlie Hebdo force le respect en continuant d’afficher haut et fort son opinion malgré les menaces de mort.

Enfin, il faut saluer la décision de la direction de Cnews qui a refusé de céder aux injonctions des indignés de tous bords demandant le renvoi d’Éric Zemmour. Le meilleur moyen de le contredire n’est pas de le censurer mais de lui opposer des adversaires de haut niveau débattant longuement avec lui à chacune de ses interventions.

À l’heure où une jeune fille se fait insulter, menacer et attaquer en justice pour avoir osé critiquer l’islam, il est urgent de réveiller les valeurs de Charlie et ne pas laisser la bigoterie nous réprimer.

Pour promouvoir la vérité, laissons l’erreur s’exprimer. Pour apaiser la société, laissons la haine s’exprimer. Pour élever le débat, laissons les imbéciles s’exprimer. Puis argumentons, réfutons, changeons d’avis, confrontons nos idées, débattons. Bref, soyons Charlie jusqu’au bout.

Article initialement publié en janvier 2020.

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  • Votre paragraphe sur ma mauvaise foi en matière de diffamation me semble … de mauvaise foi. Si je sais lire, c’est seulement la reproduction de propos déjà jugés comme diffamatoires qui est supposé de mauvaise foi. Donc si vous répétez une connerie en sachant que c’en est une vous êtes présupposé de mauvaise foi. Le raisonnement se tient.
    Merci de choisir un autre étendard que Charlie pour défendre la liberté. Charlie, une bande de potaches d’extrême gauche se gondolant de blagues d’un goût douteux. Moi aussi je fais des blagues d’un mauvais goût parfois catastrophique mais je n’ai pas la prétention de défendre ni la liberté d’expression ni quoi que ce soit d’ailleurs. Je me contente de rire bêtement, ça fait du bien. Condamner les assassins n’implique nullement de sacraliser leurs victimes.

    • +1 charlie c est la bande de mecs tellement obsédés par l Eglise qu ils sont morts en chrétiens. Et après on ose dire que dieu manque d humour…

    • En somme, vous êtes pour la liberté d’expression et pour défendre ceux qui en font usage à condition qu’ils aient les mêmes idées que vous…

      • C’est plus compliqué que ça. Personnellement, je défends la liberté d’expression, mais je n’apprécie guère que certains en fassent un argument pour apparaître comme dans le camp du bien du simple fait qu’ils en usent. Bénéficier de la liberté d’expression ne renforce en rien une argumentation faible ou un humour douteux. Mais quand on critique cette argumentation ou cet humour, on se trouve bien trop souvent face à la réponse : vous soutenez la liberté d’expression, alors vous devez les soutenir.

  • Sur la loi Pleven, Wikipedia rappelle qu’elle a eu un précédent :

    « Le 21 avril 1939, le garde des sceaux Paul Marchandeau est l’auteur d’un décret-loi qui prévoit des poursuites « lorsque la diffamation ou l’injure, commise envers un groupe de personnes appartenant, par leur origine, à une race ou à une religion déterminée, aura eu pour but d’exciter à la haine entre les citoyens ou les habitants ». Ce décret-loi est abrogé par la loi du gouvernement de Vichy du 16 août 1940. »

    Ce précédent illustre que ce n’est pas elle qui peut être utilisée par des gouvernements mal intentionnés, mais son absence. Tant il est établi que les discours de haine raciale précèdent de peu les actes criminels. Dans un pays qui a connu ou participé à la Shoah, il était devenu incontournable de faire de l' »opinion » raciste un délit. On notera que cette loi a été votée à l’unanimité. On notera aussi que l’Allemagne dispose d’une réglementation équivalente.

    • C’est bien le problème de cette loi : diffamer ou injurier une religion, ce n’est pas diffamer ou injurier un groupe de personnes. Il ne peut pas y avoir identification entre des idées ou croyances et des êtres vivants. Rien ne distingue (à la naissance du moins) un musulman d’un juif ou d’un chrétien. Attaquer au travers d’un discours une religion n’a rien de criminel. Cela n’a rien à voir avec le racisme, ou alors il faut m’expliquer ce qu’est la race chrétienne, etc. et comment on classifie scientifiquement une race avec toutes ses composantes et si on a identifier le gène de l’islam.

  • Zemmour … » le meilleur moyen de le contredire « …..de le contredire sur quoi ? 90% de ce qu’il dit est une réalité ;

    • alors sur les 10% qui restent…

      qu ne contiennent pas d’ailleurs que des choses « irréelles » mais aussi des positions politiques arbitraires qui sont pour le moins discutable au sens qu’on le droit de ne pas être d’accord et d’en parler…

      • Mais aussi sur les 90% restant…
        « On ne peut contredire Zemmour » est factuellement faux, puisque beaucoup de gens lui porte la contradiction.
        Quant à la réthorique du réel…lol.

    • Le propos était de fournir un débateur du mêmes niveau au lieu d’interdire quelque soit la personne ,Zemmour est un exemple .

  • C’est trop tard. Vous avez laissé le loup entrer dans la bergerie, les bêlements ne l’arrêteront pas.

    • j’ai aussi tendance à le penser mais on peut et doit espérer..
      mais le simple fait que de telles lois passent montre que la majorité des français n’est attachée ni à la liberté ni même à l’etat de droit…

      • La majorité des Français est attachée à son pouvoir d’achat.
        La seule liberté qui nous sera laissée sera-t-elle celle de consommer et de choisir nos tyrans tous les 5 ans?
        Certains disent que la dictature c’est « ferme ta g… » et la démocratie « cause toujours ».
        Nous avons vécu des années selon le « cause toujours »; avec Hollande et bien plus encore, avec Macron, nous entrons dans le « ferme ta g… ».

  • Remarquable article.
    Je me suis permis, avec des copier-coller, de me l’imprimer afin de la conserver.
    J’aurais juste ajouté à votre chute : « Bref, soyons citoyens jusqu’au bout ». D’accord avec un des éléments du propos de Synge, si Charlie peut être un symbole, il n’est nullement un exemple, car non exempt de parti-pris, de langue de bois, de volonté manipulatoire.

  • Est-ce qu’on doit laisser la liberté de parole a la télé ..oui mais comment accepter que cette liberté soit détournée pour y faire de la propagande 100% du temps d’antenne ?

  • « Le système français possède de nombreuses lois potentiellement liberticides. Si celles-ci ne sont que très rarement utilisées à leur plein potentiel, elles pourraient se révéler extrêmement dangereuses confiées à un gouvernement mal intentionné.»
    Le gouvernement actuel est-il bien intentionné?

  • je ne suis pas Charlie !

    il faudrait aussi arrêter de subventionner les médias d’Etat et autres associations politiques.

  • Je n’ai jamais été et ne serai jamais Charlie… Pour la simple et bonne raison que je n’ai pas attendu les attentats pour penser que la liberté d’expression ne pouvait être un deux poids deux mesures…
    D’ailleurs sur le sujet de Mila, la réponse de Charlie Hebdo est bien loin de ce qu’elle aurait pu être à l’époque d’avant les attentats (faire un dessin mettant TOUTES les religions dans le même panier, faudrait pas trop trop provoquer celle incriminée dans l’affaire hein).
    Quand l’auteur parle de « laissons les imbéciles s’exprimer », j’espère qu’il ne parle pas des gens qui ose dire les choses franchement à leur manière (Mila, Zemmour, etc.)… Tout le monde a droit de donner son opinion sur un sujet tant qu’il est argumenté ; il ne peut être traité « d’imbécile »…

    • pourquoi ne pas avoir crié j’ai le droit de penser et dire ce que je veux..

      je suis charly est ambigu… et cette foule n’était pas pour la liberté d’expression elle était pour leur liberté d’expression de la bien-pensance. Elle voulait se garder sous le coude la possibilité de censurer les vilains et les affreux…

      je ne suis pas charly est pour moi aussi acceptable que je suis charly les DEUX sont ambigus.

      Sur le coup, dire « que voulez vous dire par je suis charly » était suspect!! la demande de sens était suspecte!!! le cmap du bien est celui de l’ambiguïté donc de celui qui pense que toute vérité ne doit pas être dite ..

      nous construisons ambiguité après ambiguité un monde d’hypocrisie..

      on arrive à extinction rebellion pense que leur liberté de consommer est une contrainte..
      à des foules qui pensent représenter le peuple plus qu’un gouvernement élu..
      etc etc…

      • moins un ok mais pourriez vous me dire pourquoi..
        parce que ce que j’ai écrit ne plait pas ? parce que j’ai écrit est idiot?

  • Une vidéo de Jean Bricmont (qui fait partie des personnes qui essaient de défendre la liberté d’expression de manière cohérente, notamment dans son livre « La république des censeurs »), sur Charlie Hebdo dans laquelle il remet en question la consistance de ce journal en terme de défense de liberté d’expression :

  • L’abrogation des lois Gayssot et Pleven, est une urgence absolue.Ce n’est pas au groupuscule totalitaire de la Bien-bien-bien-pensance LGBT MRAP SOS CRAN de dicter ce qu’il est bon de faire ou de ne pas dire.

  • un exemple de liberté d’expression sans doute : https://youtu.be/z3rX4AyXxs0

  • Un petit passage qui m’interpelle : « Marlène Schiappa, avait répondu avec justesse et intelligence » ; ça lui arrive ça ???
    Moi je pensais pour elle plutôt à votre expression : « laissons parler les imbéciles » !!

  • ‘ »laissons les imbéciles s’exprimer » bah on le fait déjà suffit d’écouter nos politiques, les ligues, les associations à deux balles, les écolos et tous les autres ……..ah autre chose: « je suis charlie » quelle belle connerie.

  • « L’exemple de la polémique sur le burkini est une parfaite illustration du drame français. À droite, une police du vêtement voulait interdire ces femmes de s’habiller comme elles l’entendent. À gauche, une police de la pensée criait à l’islamophobie dès que quelqu’un osait critiquer cette pratique. C’est tout l’inverse qu’il fallait faire : laisser les individus s’habiller librement et pouvoir les critiquer tout aussi librement. »
    .
    .
    Bingo ! C’est ce raisonnement libéral que je défends (hélas sans grand succès) depuis des années dans mes messages sur contrepoints, en ajoutant que : bien qu’il faut laisser les individus s’habiller librement, un propriétaire (en l’occurence : une plage privée) à tout à fait le droit de discriminer des individus qu’il juge indésirables (en l’occurence : des femmes en burkini.) Et bien qu’il faut laisser les « islamophobes » s’exprimer librement, un propriétaire (exemple : un média privé) à tout à fait le droit de ne pas inviter un « islamophobe. »

    • Le burkini n’a jamais été bloqué car lié à l’islam ou autre connerie du genre déblatéré par les médias. Mais pourquoi accepter cela dans une piscine publique alors que les shorts de bain ne le sont pas ? Toute cette histoire n’est que de la publicité pro frères musulmans, comme le voile en 90.

  • Je suis pour la liberté d’expression. Pour autant, il m’arrive d’être choquée, non pas par le fond, chacun pense ce qu’il veut, mais par la forme. Je crois que nous avons tous un seuil au-delà duquel nous pouvons regretter une totale liberté. En ce sens, je comprends, même si je n’adhère pas, ceux qui seraient tentés de mettre quelques tabulateurs.

  • La Constitution assure la liberté d’opinion et d’expression, ce qui n’empêche pas nos politiciens de voter des lois liberticides! Et le Conseil constitutionnel avalise!

    • Avalise pas tant que ça : regardez les censures récentes, certains ministres et députés ramassent encore leurs dents.

      Par contre il y a un point que je ne comprends pas sur les décisions du CC, c’est quand il constate une violation de la constitution, mais diffère la censure de plusieurs mois (dans le cadre de saisies contre des lois déjà promulguées).

  • Ah, les débats d’idées, le respect de la contradiction, la courtoisie.

    Malheureusement mis à mal ces dernières années par la montée des populistes et cette nouvelle réthorique « fake news » qu’on pourrait résumer en quelques règles :

    – Affirme des choses et éxagère, sans te perdre en démonstrations : plus le message est simple et gros, plus il passe

    – Insulte ton contradicteur dès le début, sans attendre : s’il ne pense pas comme toi, c’est qu’il ment, donc c’est une mauvaise personne.

    – La réalité et les faits sont contre toi ? Foutaises. La réalité n’existe pas : seule ta parole compte.

    – Crie fort et répète souvent : seule ta parole mérite d’être entendue, les paroles contraires doivent être noyées et rendues inaudibles (et de toute façon, elles mentent).

    Comment dès lors avoir un débat « apaisé » ou respectueux avec ceux qui ne le sont pas ?
    Comment raisonner avec quelqu’un qui nie même les bases de la logique et du raisonnement ?

    Et bien sur, comment le faire sans les interdire de parler – respect de la liberté d’expression ?

    • Et en face des populistes: littéralement les mêmes mais en version officielle: des minus intellectuels qui ne savent pas réfléchir et ne font que ressasser, dans le registre de l’émotion (c’est affreux, c’est nauséabond, c’est xyzphobe,) ou de l’argument d’autorité (on ne peut pas le dire! vous n’avez pas le droit de dire!)
      Vous semblez considérer que la mauvaise foi ou la rumeur sont des inventions récentes. C’est, à mon avis, faux.
      Ce qui a changé c’est que plus l’autorité cherche à censurer pour imposer sa vérité et sa morale, plus elle perd sa légitimité, au point de n’être perçue que comme une force brutale.
      Ce qui a changé, c’est que la censure est revenue en catimini alors qu’on l’espérait remisée au musée.
      Accessoirement, le niveau intellectuel et lexical est en chute libre, dans la rue comme dans les palais. Cela ne doit pas aider.

      • Hmm vous avez raison, je ne pense pas que la mauvaise foi ou la rumeur sont des inventions récentes.

        Par contre je me dis que leur utilisation aussi massive, aussi libérée (j’allais dire, « éhontée ») au point d’en élire des présidents (US, BR) ou des premiers ministres (UK, IT) est tout de même singulière dans l’histoire.

        Je cherche des précédents historiques, et à part en Europe dans les années 1930, j’ai du mal à en trouver.

        Quant à la censure, j’ai du mal à voir où vous voulez en venir. Quelle « autorité » voudrait censurer ? Trump et autres sont au pouvoir depuis plus de 3 ans, ce sont eux l’autorité ?

  • — « S’il y a une parole dont la liberté doit être défendue, c’est bien celle qui est irrévérencieuse et choquante, comme pouvait l’être celle de Charlie hebdo. »

    L’auteur fait à mon avis une profonde erreur : Si Charlie hebdo fait emploi de la liberté d’expression, ce journal n’est PAS la liberté d’expression.

    Car la liberté d’expression, ce n’est pas l’obligation d’être choqué ou la tolérance pour « les imbéciles » de s’exprimer.

    J’ai recherché dans le texte LE mot que j’aurais bien voulu y trouver : Alternance, soit le concept qui décrit qu’il n’y a pas une et une seule bonne solution, mais un choix entre (au moins) deux solutions tout aussi légitimes d’être mises en oeuvre, une décision de choix qui revient au peuple, qui a le droit également de changer d’avis.

    L’alternance n’est pas destructrice puisqu’elle contient également la possibilité de son inverse. Et la liberté d’expression est la possibilité d’amener, créer l’alternative.

    Alors que ce que décrit l’auteur n’est qu’un outil pour tendre vers l’uniformité : On tape et on choque (bien) d’un coté, on écarte et on réduit de l’autre.

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Le 12 décembre dernier s’est tenue une nouvelle édition de l’Assemblée des Idées, un cycle de débats bimestriel organisé à la Galerie des Fêtes de l’Hôtel de Lassay, résidence officielle de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui préside également cette série de colloques.

Après le logement, le rôle de la France à l’international, l’intelligence artificielle ou encore la morale, la chambre basse a accueilli plusieurs dirigeants de médias pour débattre du pluralisme et de l’indépendance ... Poursuivre la lecture

Par P.-E. Ford

Jusqu’à présent, la cancel culture au pouvoir à Harvard, Stanford, Yale et consoeurs, ne suscitait guère d’émotion dans les rangs du Parti démocrate, ni dans la presse qui lui est si dévouée. Tout a changé le 5 décembre, grâce aux auditions publiques de la Commission sur l’éducation et la population active de la Chambre des représentants, présidée par la républicaine Virginia Foxx, de Caroline du nord. Ce jour là, la présidente de Harvard, Claudine Gay, son homologue de University of Pennsylvania, Liz Magill, ainsi que l... Poursuivre la lecture

Deux événements se sont produits simultanément le 7 décembre 2023.

Le premier concerne la bronca qui a gagné un collège des Yvelines à la suite de la présentation en cours de français d’un tableau de Giuseppe Cesari datant du XVIIe siècle, Diane et Actéon. Parce que ce tableau représente des femmes dénudées, des élèves musulmans de 6e ont exprimé leur réprobation. Des tensions et des menaces ont suivi, ce qui a conduit les enseignants à faire valoir leur droit de retrait, avant que le ministre Gabriel Attal ne se rende sur place.

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