La course à « l’après » coronavirus : le festival des lampadaires est ouvert

Comme le proverbial ivrogne qui cherche ses clés non pas où il les a perdues mais où il y a de la lumière, chacun avance dans « l’après » en restant bien au pied de son propre lampadaire.

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La course à « l’après » coronavirus : le festival des lampadaires est ouvert

Publié le 2 mai 2020
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Par Philippe Silberzahn.

La crise du coronavirus remet en question nombre de nos modèles mentaux, ces croyances fondamentales par lesquelles nous appréhendons le monde. Cette remise en question crée un vide, qui est aussi un espace où plein de choses merveilleuses ont pu se produire depuis quelques semaines, et où l’espoir d’une réinvention de nos modèles a émergé.

Cette réinvention pourrait voir chacun s’engager dans la joie et la légèreté créatrice. Au lieu de cela, alors qu’un espoir de sortie de crise se dessine, nous assistons au retour de vieux modèles existants, dans une sorte de concurrence sordide où les suspects habituels tentent de nous imposer leur lecture du monde, pour combler le vide facilement et rapidement.

Les masques tombent et chacun avance avec son offre de pensée toute faite, de façon pas toujours subtile. C’est triste, on se dit « ça y est, ça recommence ! » mais ce n’est pas inéluctable, à condition de savoir décrypter ce qui se passe et, surtout, de ne pas réagir en spectateur.

J’étais aveugle, et à présent je vois.   — Jean (9, 1‑41)

Dans les années 1840, Ignace Semmelweis est un obstétricien choqué par le taux très élevé de mortalité des femmes dans la clinique qu’il gère. Ce taux est tellement élevé (près de 18 %) que certaines femmes préfèrent accoucher… dans la rue !

Après une série d’observations et de tests, il a fini par penser que la mortalité était due à une infection. Les médecins de sa clinique pratiquent des autopsies qu’ils interrompent pour aller faire un accouchement, sans se laver les mains. L’idée de Semmelweis est intuitive car la théorie des microbes n’existe pas encore. Il demande aux médecins de se laver les mains et le taux de mortalité tombe à moins de 1 % ! On pourrait penser que cela suffit à convaincre les autres médecins, mais il n’en est rien.

Incompris, malhabile politiquement, se brouillant avec ses collègues, il finira par quitter sa clinique et mourra seul. Il faudra 20 ans pour que le lavage de mains devienne chose courante. Qu’est-ce qui explique que, malgré les chiffres qui semblent offrir des preuves irréfutables, il n’a pas réussi à convaincre ses confrères ? Étaient-ils stupides ?

Non, simplement Semmelweis a attaqué de front deux modèles mentaux très forts chez les médecins :

  • un médecin sauve la vie, et un obstétricien, de surcroît, la donne, il ne la supprime pas ;
  • à l’époque, la maladie est considérée comme due à un déséquilibre des humeurs internes.

Ces deux modèles mentaux sont constitutifs de l’identité même des médecins. Les remettre en question, c’est remettre en question leur identité. Leur demander de se laver les mains est aussi insensé que leur demander d’opérer en fonction de la forme des nuages. L’échec de Semmelweis, c’est de penser qu’il suffit d’avoir raison pour changer les autres, qu’il suffit d’avoir les preuves pour les convaincre.

Attaquer les modèles mentaux de front est contre-productif

Or tout psychologue vous le dira, et ma co-auteure Béatrice Rousset et moi le vérifions auprès de toutes les entreprises avec lesquelles nous travaillons en ce moment sur les questions de transformation, on n’amène pas quelqu’un à changer en attaquant de front ses modèles mentaux, même si ceux-ci semblent stupides. On n’avance qu’en lui faisant prendre conscience que son modèle n’est ni universel, ni éternel, et qu’il peut donc être ajusté sans remise en cause identitaire.

Aujourd’hui, avec la crise du coronavirus qui évolue progressivement d’une crise sanitaire à une crise économique et sociale, et donc bientôt politique voire géopolitique, nous assistons à une éclosion de petits Semmelweis partout. Un tel veut accélérer la transition écologique, un autre mettre fin au capitalisme, un autre encore restaurer la souveraineté industrielle ou mettre fin à l’austérité. Ou réformer l’État, ou créer un comité de salut public, lancer un Grenelle citoyen, ou libérer la société du carcan de l’État. Tous sont sans doute sincères, mais tous commettent la même erreur.

Prenons deux exemples récents.

— Le premier, c’est le président du MEDEF déclarant récemment vouloir un moratoire sur les lois environnementales pour permettre aux entreprises de survivre à la crise.

Les problèmes créés par ces lois sont indéniables. Par exemple, elles rendent plus difficile la construction d’une usine, ce qui peut inciter les industriels à ouvrir l’usine à l’étranger ; ce qui ne résout en rien la pollution, mais fait perdre à la France emplois et revenus. Sur le fond, il y a clairement matière à débat sur les arbitrages qui sont faits à ce propos. Mais comme avec Semmelweis, le fond n’est pas ici le problème.

Le problème c’est la forme, la façon dont la question est abordée, qui est totalement contre-productive. Qu’est-ce qu’une déclaration comme celle-ci peut provoquer d’autre qu’une levée de boucliers tant elle apparaît cynique et opportuniste ? Comment ne pas penser que le MEDEF veut se servir de la crise du virus pour reprendre la main sur certains sujets ?

— Second exemple, la tribune signée dans le JDD par 60 « personnalités » libérales appelant à « libérer la société ».

Là encore, on pourra partager le texte sur le fond : défaillance de l’État, menaces sur nos libertés, mise en cause des entreprises, contrôles des prix et réquisitions, arbitraire des fermetures, etc. Mais que va apporter cette tribune ? Rien.

Alors que le pays vient de vivre un moment d’unité nationale autour de la sauvegarde des plus faibles, est-il opportun de se regrouper en tribu pour se poser en contre ? Alors que nous célébrons le courage des soignants payés au SMIC, ne comprenons-nous pas que le pays trouvera insupportable que des « personnalités » viennent lui dire quoi penser ? Là encore et comme avec Semmelweis, ce n’est pas le fond, mais la forme, terrible, qui est contre-productive, et les modèles mentaux sous-jacents à la démarche.

Comme le proverbial ivrogne qui cherche ses clés non pas où il les a perdues mais où il y a de la lumière, chacun avance dans « l’après » en restant bien au pied de son propre lampadaire. On peut bien sûr se complaire dans l’affrontement ; un bon coup de gueule, ça soulage toujours.

C’est confortable et sa vertu est proprement signalée à son groupe de référence. Ça n’avance à rien mais l’honneur et le statut social sont saufs « Tu as vu ce qu’on leur a mis ? ». On peut proclamer des déclarations de principes, promettre des lendemains qui chantent ou des Grenelle de ceci ou de cela, on peut énoncer que « le virus  montre bien que… » en mettant sa propre lubie à la place des trois petits points.

Et serons-nous plus avancé ? Le camp opposé (car il y a toujours un camp opposé dans cette démarche, c’est son principe) se sera raidi, une pétition succédera à une autre pétition, et c’est tout. Alors qu’une crise devrait être l’occasion de revoir ses modèles mentaux, il semble bien que celle-ci ne soit pour l’instant que l’occasion pour chacun de les renforcer, et de compter ses troupes. Pourrions-nous éviter le « je t’écrase ou je m’écrase », le jeu à somme nulle, le combat de coqs ?

Ouvrir un espace

Oui, sans aucun doute. Il faut pour cela opérer un mouvement inverse. Non, le « monde d’après » ne sera pas un bouleversement complet du système. Chacun a trop envie de retrouver les plaisirs d’avant, boire un verre à la terrasse d’un café, retourner au bureau voir les collègues, ou prendre l’avion, n’en déplaise aux révolutionnaires ou moralistes de salon.

Le « monde d’après » ne sera pas non plus un pur et simple retour au statu quo ante. Il s’est passé trop de choses pour que tout revienne comme avant. Et d’ailleurs ce n’est pas tant d’un « monde d’après » qu’il faut parler que d’un monde d’aujourd’hui qui va devoir évoluer en fonction de ce que le virus nous impose.

Ce monde d’aujourd’hui va changer, ni révolution, ni retour en arrière, et il faut le construire. Il ne pourra être construit que si chacun accepte de créer un espace pour laisser danser les modèles mentaux. Cet espace n’a pas à être grand.

Chacun peut et doit conserver ses convictions et ses valeurs, mais il doit exister. Et ce n’est pas difficile, ça nécessite juste un peu de pratique : se forcer à essayer de comprendre le point de vue de l’autre, formuler sa pensée en des termes que l’autre peut accepter, etc. Si la réglementation environnementale pose un problème à l’industrie, discutons-le en des termes concrets, mettons en avant les termes de l’arbitrage, ce n’est pas forcément A ou B, pollution ou chômage, c’est sûrement plus subtil que ça. C’est toujours plus subtil que ça.

Tout cela n’est au fond rien d’autre que l’esprit de compromis qui est le super modèle mental des démocraties parlementaires : il est vomi par tous les idéologues, mais c’est celui qui nous a rendus grands. Les prochains mois verront qui des premiers ou des seconds l’emportera dans la grande compétition des modèles mentaux qui s’est ouverte avec la crise. Mais nous n’assisterons pas à cette compétition en tant que spectateurs : à chacun d’entre nous d’y prendre sa part, en commençant par dire non aux vendeurs de modèles tout faits.

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  • Du compromis a la compromission il n’y a qu’un pas.
    Avons nous les moyens de naviguer a contre courant de la marche du monde?
    c’est çà la question, quelle que soit l’idéologie qui portent les politiques il faut les confronter a leur possibilités d’être compatibles avec le mode de fonctionnement planétaire !
    Ainsi la collectivisation du pays donne un certain nombre de résultats vérifiables, est on prêt a les assumer? au prix de quels renoncement de nos libertés individuelles?, au prix de quelle effets sur les individus qui composent la société?
    Comment accepter des politiques écologiques suicidaires , qui une fois mises en place , ruineraient le pays , pour voir un impact supposé du carbone sur le climat planétaire de 0,1%
    on pourrait y voir là les limites de la democratie, sans grand effort

  • Cette tribune du JDD est plutôt bienvenue, il en faudrait au contraire beaucoup plus, autant en nombre qu’en intensité du discours.

  • C’est bien interessant comme position mais de manière concrète …. qu’est ce qu’on fait? Le poids des habitudes est telle et , me semble-t-il, le poids des idéologies personnelles est tellement écrasant ….

    Grâce notamment à la bien-pensance et au « camp du bien », la mise en avant de « possibles » différents ou simplement des difficultés que contiennent telle ou telle position est très souvent pour ne pas dire systematiquement balayée. Même lorsqu’on fait preuve de subtilité.

    Le système d’apprentissage ne favorise pas l’agilité d’esprit et la mono pensée des « educateurs » conduit à une réduction du champ de vision de la plupart de nos concitoyens.

    Donc j’en reviens à ma question initiale : Comment faire pour que l’on puisse de manière plus ou moins collective penser hors du cadre ?

    • Libérer les médias, des dotations financières, des influences unilatérales, former les journalistes à autre chose que le commentaire composé des dépêches des agences de presse.

    • « Donc j’en reviens à ma question initiale : Comment faire pour que l’on puisse de manière plus ou moins collective penser hors du cadre ? » avancer pas à pas, viser là où ça fait mal avec des exemples que les gens puissent comprendre là où ils en sont. Sur les subventions par exemple, convertir les chiffres aberrants (subventions à la presse, aux assoces, les budgets de certains ministères bouffons…) en données qui parlent aux gens, vu que actuellement, et pour un bon moment, la santé est LE sujet, se contenter de leur dire « voyez où va le pognon de vos impôts, de votre labeur en lieu et place de masques, de gel, d’unités de réanimation, de salaires d’infirmières » et ne pas pour le moment y rajouter « la sécu c’est de la merde étatique , la solution serait de blah blah et ensuite démonstration dantesque avec cours d’économie, historique de sa création etc… » ce serait rebuter direct une masse qui vit avec certaines croyances depuis des décennies. On ne désintoxique pas un camé en le sevrant direct, sauf si on veut prendre le risque qu’il crève. Il y a dans ce pays pas mal de gens qui sont prêts à entendre des arguments et des propositions qui vont dans le sens de davantage de liberté économique, de moins de bureaucratie et donc plus de liberté tout court.

    • Alain :
      J’aime bien l’exemple suivant qui je pense s’inscrit complètement dans l’esprit de l’article :
      La Corée du Sud avait en 2015 un programme de construction de 8 centrales nucléaires dont 2 étaient entamées. De violentes et recurrentes manifestations se produisaient. Le nouveau Président du pays, en 2017, décida de régler la question de la manière suivante :
      Il constitua un échantillon représentatif de 500 citoyens qui reçurent chacun un dossier détaillé rédigé par des experts pro et anti-nucléaires. Un mois plus tard ils participèrent à 3j de conférences et débats avec des experts, le tout diffusé en direct et mis en ligne. Un vote fut organisé avec le résultat de 60% favorables à l’achèvement des 2 centrales entamées et 53% à une limitation progressive du nucléaire. Le gouvernement termina la construction des 2 centrales et annula les 6 autres. Plus aucune manifestation n’a eu lieu depuis.

  • Un homme politique français, Georges Mändel, (assassiné par la gestapo), divisait l’humanité en trois groupes: ceux qui « comprennent », (peu nombreux), ceux qui « ne comprennent pas », (déjà plus nombreux), et enfin, « ceux qui ne comprennent pas qu’ils ne comprennent pas » (en nombre quasi infini).
    L’auteur appartient, je le crains, à la troisième catégorie.

  • Bonnes réflexions dont l’objectivité
    me convient.
    Désolé pour les révolutionnaires rouges, verts, bleus ou bruns !
    Du fait, en effet, d’un semblable équilibre des forces politiques dans le monde d’après à celui du monde d’avant – les vendeurs de modèles tout fait n’ont en rien changé, on le voit bien à la teneur des discours – il ne faut pas attendre grand chose de radicalement nouveau…
    Ce que je sens venir au niveau des gouvernements – je peux me tromper – est une confirmation de la direction prise antérieurement. Dans les grands bouleversements on se rattache à ce qu’on connaît, comme une moule à son rocher. Après avoir vécu le Grand Inconnu Sanitaire pendant 3 mois, je ne sens pas les peuples ou les gouvernements prêts à se jeter dans le Grand Inconnu Politique…

  • Article très théorique.
    Une autre possibilité est de continuer dans le encore plus et plus fort de ce qui ne marche pas. C’est pratique, cela permet de ne pas changer les structures, les lois, les mentalités et le fonctionnement de l’Etat. Cela permet même d’espérer se faire réélire!
    Le seul avantage de ce mode de fonctionnement, c’est que cela précipitera l’effondrement économique à moyen terme. D’autant que les pays avoisinants de l’Europe du Nord devraient bien se remettre de la crise. De plus, ces pays devraient refuser de payer pour les dispendieux et économiquement inadaptés du sud.

    Une fois l’économie effondrée et les moyens de l’Etat inopérants, avec des pays avoisinants qui filtrent leurs frontières et refusent de prendre la dette française, on peut espérer que l’Etat acculé soit obligé de faire certaines réformes.
    Évidemment, on va en baver avant cela et il y a intérêt à ne laisser que le minimum sur les comptes bancaires.

    • « Évidemment, on va en baver avant cela et il y a intérêt à ne laisser que le minimum sur les comptes bancaires. » hélas, j’ai épargné sou par sou depuis 20 ans. Des pistes autres que des retraits réguliers qu’on met sous le matelas? Et encore si il y a hyper-inflation autant jouer au monopoly direct? Achat de devises? Monnaies cryptées? Je suis tout ouie. (emoji mains jointes)

      • Tout ce qui peut être en-dehors de l’accès direct de l’Etat français.
        Vous avez déjà cité plusieurs. Vous pouvez rajouter l’assurance-vie prise en dehors de la France. Placement immobilier hors de France, l’or (pas en ce moment car à bcp monté avec la crise).
        En tout cas laisser l’argent sur des livrets, outre le faible rapport, c’est prendre le risque d’une captation étatique si tout dérape…

      • Les cryptos … pas n’importe lesquelles : le bitcoin (à 9150$ au moment où j’écris) … et si vous vous informez un peu, 2 ou 3 autres peut-être, mais je ne conseillerais pas. On en reparle dans 3 mois …

  • Le problème avec les français ,cest que leurs « modèles mentaux » leurs « croyances fondamentales » sont imbibées depuis longtemps de marxisme et je vous defie de pouvoir avancer un argument rationnel,factuel.Vous vous heurtez à un mur d intolerance,on ne vous ecoute meme pas!Ils ont raison car ils sont dans le camps du bien,et certaines idées deviennent tres vite des fautes morales;
    Circulez ,il ny a rien à voir.Depuis Sartre,on navigue en plein « terrorisme intelectuel »(lire le livre de Sevillia)Le devoiement ideologique s est immiscé partout(meme et surtout le savoir universitaire est trop souvent du savoir militant et ceux qui s’ en réclament dune condescendance inouie)Depuis longtemps la gauche reclame le monopole de la pensée et toute idee divergeante est marquée du sceau de l infamie!Bon courage pour changer les modeles mentaux quand vous ne pouvez pas avancer un seul argument(meme sans le faire frontalement) sans etre qualifié de reactionnaire ou déviant.
    Il ny a pas pas de débat en france.Certains font l opinion et vous disent quoi penser(voir le livre d Ingrid Riocrieux  » la langue des médias »)Il ny a plus d argumentation,de débat,de confrontation d idées.

  • Et face au déferlement d ideologies les plus délirantes qui se profile apres la crise sanitaire,je doute que le compromis soit d une quelconque utilité.Face à l ethique de conviction,le principe de realité aura du mal à se faire une place dans ce pays. »une crise ne devient catastrophique que si nous y répondons par des idées toutes faites ,des préjugés » disait Anna Arendt

    • Merci, intéressant
       » On nous enjoint de ne pas minorer les « niveaux de gravité » des patients atteints de covid dans nos codages, ce barème qui établit le tarif versé à l’hôpital par l’établissement payeur (la Sécurité Sociale).  »
      Allez croire les chiffres avec ça…

  • le problème n’est pas l’après coronavirus. Le problème c’est qu’avant, c’était déjà la catastrophe. Donc on va y retourner…

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