Non, Barbara Stiegler, la crise sanitaire n’est pas le produit du néolibéralisme

Il serait grand temps pour les intellectuels antilibéraux de se renseigner un minimum sur la pensée libérale, victime d’un flot de critiques contradictoires et sans rapport avec ce qu’elle défend réellement…

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Non, Barbara Stiegler, la crise sanitaire n’est pas le produit du néolibéralisme

Publié le 23 avril 2020
- A +

Par Félix André.

Dans une interview du 18 avril dernier sur France 3 Nouvelle Aquitaine, Barbara Stiegler, philosophe et professeur à l’Université de Bordeaux Montaigne, répond aux questions d’une journaliste, en lien avec son dernier essai Il faut s’adapter, paru chez Gallimard en janvier 2019.

Pour elle, « la crise sanitaire actuelle est le pur produit du néolibéralisme ». Cette interview est l’exemple le plus flagrant de l’incompréhension la plus profonde dont est victime la pensée libérale en France, totalement déformée de sa réalité et accusée de tous les maux que traverse notre société.

Essayons de revenir sur l’interview, pour y mettre un peu d’ordre…

Dès le début, la cible est identifiée : tout est la faute du néolibéralisme.

Vous l’aurez compris, la cible de madame Stiegler est clairement identifiée. La vision néolibérale qui sévit dans notre pays est la première responsable de la crise sanitaire que nous traversons actuellement. Avant d’étudier de plus près les arguments avancés au cours de l’interview, essayons de mettre au clair l’usage de l’expression « néolibéralisme ».

Le néolibéralisme qui n’existe pas

Malheureusement, il n’existe pas, comme l’explique très bien Corentin de Salle dans cet article que j’invite madame Stiegler à lire. En clair, aucun intellectuel ne se revendique néolibéral, et aucun gouvernement n’applique cette « doctrine ». Cette expression a été inventée par la gauche antilibérale pour discréditer les libéraux.

Passons maintenant en revue quelques passages de l’interview…

Moins il y a de lits, de matériels, de médicaments, de personnels, plus il y a d’agilité, d’innovation, de dépassement, d’adaptation et cela est considéré comme moteur de progrès. C’est une façon de montrer que l’on est en avance au regard du monde d’avant.
Il faut être performant, moderne, autrement dit « Il faut s’adapter » ! C’est avec cette injonction que s’est faite la gestion de l’hôpital.

Sauf qu’à flux tendu il est impossible de faire face à l’imprévu. Cette vision néolibérale est totalement contraire aux conditions de la vie et aux besoins fondamentaux des vivants. Et ce n’est pas valable que pour l’hôpital.
C’est aussi le cas dans le monde de la recherche et de l’enseignement, détruit par cette culture de l’optimisation et de l’innovation sur fond de pénurie.

Personnellement, je ne pense pas avoir tout compris, même en relisant plusieurs fois ces quelques lignes tellement elles sont confuses. En gros, la gestion néolibérale des hôpitaux est la cause des défaillances de notre système de santé, tout comme pour d’autres domaines comme l’enseignement et la recherche, eux aussi victimes, semblerait-il, de cette même vision néolibérale.

Malheureusement pour Barbara Stiegler, le système de santé français n’a rien de  néolibéral ou de libéral tout court, et n’a rien d’agile non plus. Il suffit de lire la note sur les hôpitaux de Paris publiée par l’IREF en septembre 2017 pour s’en rendre compte. Le système de santé en France est socialisé par le monopole de la Sécurité sociale. C’est un système rigide sans vraie logique de marché ni de concurrence, centralisé et bureaucratisé, loin de la recherche de l’optimisation et de l’agilité qu’évoque la philosophe.

N’en déplaise à cette dernière, il en est de même dans les domaines de l’enseignement et de la recherche, victimes eux aussi d’un monopole public.

De plus cette médecine de l’innovation, focalisée sur les nouvelles technologies et le biomédical, est incapable de prévenir ce genre de crise sanitaire car elle est dépourvue de toute réflexion critique sur les facteurs environnementaux des maladies et sur nos organisations sociales, qui sont pourtant des déterminants fondamentaux en santé publique.

Cette « médecine de l’innovation » appuyée sur les technologies nous permet de vivre mieux, en meilleure santé et d’être bien plus robuste face à n’importe quelle pandémie au moyen d’une industrie médicale et d’une médecine qui, grâce au libre-échange et à la mondialisation, savent bien mieux traiter tout type de maladie qu’à n’importe quelle époque dans le passé.

Les vertus du capitalisme

Sans les bienfaits du libéralisme, du capitalisme mondialisé et de l’ouverture des pays au commerce international, la France, comme n’importe quel autre pays du globe, n’aurait jamais été capable de gérer une crise sanitaire comme nous pouvons le faire aujourd’hui. Si le coronavirus nous avait frappé 50 ans plus tôt, nous aurions eu alors de sérieuses raisons de nous inquiéter.

De plus, si notre médecine de l’innovation a été incapable de prévenir la crise sanitaire actuelle, ce n’est en aucun cas la faute du néolibéralisme mais des Hommes politiques et des institutions internationales qui se sont montrés incapables de faire face à leur responsabilité.

Le gouvernement chinois est certes coupable d’avoir caché la réalité, mais n’oublions pas la responsabilité de l’OMS qui, dès la fin décembre 2019, avait été avertie des dangers du coronavirus par les autorités taiwanaises, mais n’a absolument rien fait si ce n’est perdre du temps et aggraver la situation en faisant croire à la communauté internationale que le virus n’était pas contagieux pour l’Homme et que la situation était sous contrôle…

Notre médecine de l’innovation ne peut pas faire de miracle lorsque le pouvoir politique lui cache délibérément la réalité de la situation. Si cette crise n’a pas pu être prévenue c’est parce que le pouvoir politique est en faute, l’OMS, la Chine, tout comme le gouvernement français qui nous a gentiment infantilisé en nous disant que tout allait bien au cours des mois de janvier et février, avant de paniquer et de matraquer nos libertés à partir de début mars.

Dans la vision néolibérale, la conduite des individus doit être modelée par les recommandations des experts. Mais cette crise du coronavirus, comme la crise climatique, révèle le retard des gouvernants, dont les visions sont de plus en plus inadaptées aux réalités et dont les décisions sont de plus en plus éloignées du bon sens des populations.

Plus l’interview avance, plus la confusion règne et elle devient inaudible. Nous voilà maintenant avec un enchaînement de mots battant des records d’absurdité, et témoignant d’une incompréhension totale des choses : Barbara Stiegler nous explique que dans la vision néolibérale les experts doivent modeler la conduite des individus, et elle enchaîne en écrivant que la crise relève le retard des gouvernants. On ne comprend plus très bien à qui la faute doit être imputée. Au néolibéralisme ou au pouvoir politique ? Les deux !

La confusion idéologique du néolibéralisme

Le lecteur découvre en fait que le néolibéralisme ce n’est pas simplement le pouvoir du marché, de l’économie, le dogme de l’optimisation ou de la performance, c’est aussi l’incompétence et l’irresponsabilité des gouvernants !

La réelle cible de la philosophe est maintenant comprise : le  néolibéralisme est un ensemble de boucs émissaires regroupant l’économie de marché, le capitalisme, le libéralisme, la politique, le capitalisme de connivence… et tous les autres maux dont souffre notre société. Tout ce que l’on n’aime pas est regroupé dans un unique et même bloc baptisé néolibéralisme, puis accusé d’être responsable de la crise sanitaire !

Plus sérieusement, il est absolument nécessaire de remettre un peu d’ordre.

Tout d’abord le libéralisme, sous toutes ses formes, défend les libertés individuelles et le libre arbitre. Vouloir modeler le comportement des individus est exactement l’opposé, tout comme vouloir glorifier les recommandations des experts pousse la société dans l’autoritarisme.

Il n’y a absolument rien de libéral dans tout cela. Stiegler décrit une société dans laquelle les individus sont dirigés par des personnes détenant le savoir, ce qui s’apparente très bien à un régime communiste et totalitaire, mais en aucun cas à une société reposant réellement sur des valeurs libérales où les gouvernants laissent les individus maîtres et responsables de leurs choix.

Dans ces métiers de santé, d’éducation et de recherche, nous passons de plus en plus de temps à l’évaluation, à l’optimisation, à la compétition et de moins en moins de temps à soigner, éduquer et faire de la recherche. C’est cela le néolibéralisme : un État très fort, tatillon et bureaucratique, avec des dirigeants d’entreprises et des managers qui donnent des caps, appliquent des politiques intrusives, invasives, qui harcèlent. C’est un État qui est dans le contrôle de tout, à la différence de l’ultra-libéralisme trumpien qui lui laisse faire et abandonne les populations aux forces sauvages du privé ou du marché. Ces deux formes de libéralisme, qui servent le marché de manière très différente, sont tout aussi dangereuses l’une que l’autre.

Gardons le meilleur pour la fin. Madame Stiegler nous apprend maintenant ce qu’est le néolibéralisme qu’elle accuse responsable de tous nos maux. Le résultat n’est pas décevant. Le néolibéralisme est un État qui contrôle tout.

Il suffit de faire preuve d’un minimum de discernement, même sans avoir beaucoup de connaissances en économie ou en philosophie politique, pour comprendre à quel point ce dernier passage de l’interview est aberrant. Comment un État peut-il mener une quelconque politique libérale tout en étant dans le contrôle de tout ?

Le propre de la pensée libérale, je l’ai déjà dit et je le répète, est de défendre les libertés individuelles, et cela ne peut se faire qu’en laissant la place au marché. Un État dans le contrôle de tout ne peut pas laisser le marché opérer sans être liberticide, c’est une contradiction absolue, il n’y a pas d’autres voies possibles…

Les libertés dangereuses

Madame Stiegler fait ensuite la différence entre le néolibéralisme et l’ultra-libéralisme, encore une expression vide de sens permettant de jeter le discrédit sur la pensée libérale. Que signifie « abandonner les populations aux forces sauvages du privé ou du marché » ? Cela implique-t-il que défendre les libertés individuelles est dangereux ?

En quoi le marché ou le privé (quelle différence d’ailleurs ?) qui responsabilise les individus en les laissant libres de coopérer comme ils le veulent, est-il sauvage ? En quoi le marché, qui ne représente ni plus ni moins qu’un processus dynamique d’interactions libres et volontaires entre individus, peut-il être considéré comme un système forcé et sauvage ?

Il serait grand temps pour les intellectuels antilibéraux de se renseigner un minimum sur la pensée libérale, victime d’un flot de critiques contradictoires et sans rapport avec ce qu’elle défend réellement…

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  • Dans un système libéral les usines n’auraient pas fui à l’étranger pour éviter des réglementations étouffante
    Les pharmacies auraient eu le droit d’acheter des masques par leurs filières propres
    Les médecins auraient pu prescrire le médicament qu’ils jugeaient adapte
    Les cliniques privées auraient été mises à contribution, évitant aux hôpitaux d’ être surcharges
    On peut trouver des centaines d’exemples similaires

    • Tout à fait. Par contre, il faut sortir d’une vision manichéenne: quand B. Stiegler emploie le mot « néolibéralisme » à toutes les sauces, elle dessert le peu de pertinence que son propos aurait pu avoir. Par exemple sur la gestion en flux tendu dans les hôpitaux, il faudrait plutôt parler d’ultra rentabilité que de nolibéralisme. Quand Mme Buzyn prônait, il y a quelques mois, le « zéro lit inoccupé », il est évident que c’est incompatible avec la gestion d’une crise épidémique (ou autre d’ailleurs).
      Ce qui est en cause, c’est l’incurie politique et administrative plutôt que le « néolibéralisme ».

      • Les cliniques privées ont su rapidement s’adapter pour proposer des lits de réa, en différant des opérations non urgentes, mais l’hopital a préféré envoyer les malades en surnombre à l’autre bout de la France.

      • « Par exemple sur la gestion en flux tendu dans les hôpitaux, il faudrait plutôt parler d’ultra rentabilité que de nolibéralisme. »

        Votre analyse me semble tout aussi fausse. Il ne s’agit ni de volonté de rentabilité ni de néolibéralisme. En toute chose l’action de l’Etat ne vise qu’un objectif: se maintenir au pouvoir. La gestion des hôpitaux en flux tendus sert à libérer une partie des gigantesques moyens financiers alloués au système de santé national monopolistique. Ces moyens peuvent ensuite être alloués à ce qui paye électoralement: le clientélisme. On embauche du fonctionnaire administratif à tours de bras. On crée des commissions diverses et variées, pour répondre à des normes toujours plus kafkaïennes dont l’objectif est de faire croire que les hommes politiques font quelque chose et servent à quelque chose. De rentabilité il n’y a point. Il s’agit en fait de corruption et de détournement de fond par la voie légale dans le seul et unique but de parasiter les ressources fiscales et d’acheter des soutiens à la classe au pouvoir. Le status quo est toujours la situation préférée des fonctionnaires administratifs.

        Là où ils sont forts c’est qu’ils arrivent à barbouiller les carreaux des soignants en leur faisant croire que ce gaspillage administratif est dans leur intérêt: En pondant des normes, des règlements, des complications de paperasse etc… Les gouvernants arrivent à faire arriver ce personnel administratif sous les vivas des soignants qui se voient « libérés » de ces tâches qui ne sont pas leur métier. Les soignants accueillent leurs vampires les bras ouverts, et les politicards jouissent de cette mascarade. C’est de la corruption, pas de la rentabilité.

      • Le socialisme se termine lorsqu’il manque de l’argent des autres. L' »ultra-rentabilité » hospitalière est bien du socialisme qui tente de prolonger sa survie en écrasant un peu plus l’individu, patients comme soignants.
        Faire passer la T2A et la « baisse » des dépenses hospitalières pour du libéralisme est un coup de maître des anti-liberté.

      • Ultra-rentabilité? dans les hopitaux? C’est de l’humour? Les hopitaux français sont aussi ultra-rentable que l’étaient les kolkhoz en URSS. De toute façon on ne peut pas parler de rentabilité si il n’y a pas de liberté. Un hôpital sera rentable si il équilibre un budget avec des clients libre de venir payer des prix librement fixés par l’établissement. Tout autre méthode de calcul ne signifie rien, ce ne sont au final que des artifices comptables. Le résultat c’est que personne ne connait vraiment les besoins et les vrai couts, tout se fait « au pif » et au fil de l’eau et la gabegie est monumentale et permanente.

  • Bon, en réalité, c’est simple, certains anti-libéraux voient de l’ultra/turbo/néo/libéralisme partout comme certains libéraux voient du socialo-communisme partout !
    Me demande souvent si c’est de la peur, de l’incompétence ou de la mauvaise foi.
    Tout le monde gagnerait pourtant à appeler un chat un chat, ou lieu de prendre un petit chaton pour un tigre à dents de sabre.

    • Alors, Lapurée, c’est quoi pour vous le socialisme, et à quoi on le reconnaît ?

      • on reconnait le socialisme au fait que quand ça foire, on refait la même chose mais en plus fort : règlementation, taxes et impots, comités théodules, hautes autorités, et Grenelles en tout genre

      • Je crois que j’ai la réponse : le socialisme, c’est tout ce que cet article appelle néolibéralisme et ultra-libéralisme. Cool quoi, on en redemande de ce monde !

      • Très simple « est socialiste toute approche reposant ou visant ‘la société’ ou plus particulièrement un groupe humain ou un autre, au lieu de se centrer et de reposer sur l’individu ».
        Bref, on a du socialisme grosso modo partout et du libéralisme (centré sur la liberté de l’individu et pas du tout sur le collectif) à peu près nulle part.

    • Tout à fait, on retrouve des anathèmes un peu partout…
      Avec d’un côté le néolibéral et de l’autre le communiste/collectiviste.

      Tout ceci ne faisant pas avancer les choses.

      • @ Eric

        Ce n’est pourtant pas compliqué:

        Libéralisme: le droit naturel de l’individu fait force de loi, ce qui a pour conséquence que l’Etat, qui est vu comme un regroupement d’individus, ne pas aller au-delà du régalien, soit armée, justice et police.

        Collectivisme: le droit de la collectivité fait force de loi, ce qui a pour conséquence que l’Etat, qui est vu comme une entité distincte de l’individu, impose toutes sortes de droits, appelé droit positif, dans tous les domaines, selon les lubies de la collectivité et en violation du droit naturel de l’individu.

        Socialisme: collectivisme où le droit positif touche au social

        Communisme: socialisme où le droit positif limite drastiquement (sans réussir à le supprimer) le droit de propriété

        Capitalisme: droit d’avoir un capital (c’est un droit naturel, on peut donc être capitaliste et libéral, mais cela peut aussi être un droit positif, on peut donc aussi être capitaliste et collectiviste)

        Néolibéralisme / Ultralibéralisme: injure utilisée par les socialistes pour dénoncer ceux qui sont moins socialistes qu’eux.

        • Merci pour ces précisons que je connaissais 🙂

          Mon 1er commentaire voulait mettre en avant que, dans de nombreux échanges, certains mots sont utilisés pour réduire la position de quelqu’un uniquement à terme, sans que ceci ne fasse avancer le débat.

    • EDF, sncf, la poste, sécurité sociale, logement sociaux, plus de 4000 participation de l’état dans des sociétés de droit privé, 57% du PIB redistribué par l’état, ASS, RSA, code du travail de 3000 pages et j’en passe… pour ne pas voire de socialisme en France il faut être aveugle et sourd ou mieux débile mentale.

      • Si c’est votre définition du socialisme, ne vous étonnez pas qu’en face, des gens comme Mme Stiegler en ait une du libéralisme qui soit tout aussi à côté de la plaque…

    • Je crois qu’elle a surtout un problème de vocabulaire, je pense qu’elle voulait dire « gestion court-termiste » en novlangue. Après c’est moins accrocheur que néolibéralisme.

  • le problème est la complaisance des médias ces messages souvent simplement contraires aux faits ne sont pas questionnés par les journalistes et les médias qui les relayent.
    l’absence de parole libérale est flagrante..

  • Guilhem, vous illustrez, comme Jean-Philippe dans un article voisin, le décalage de la pensée entre les modèles mentaux de gauche et les modèles basés sur la réalité.
    Les mots, ne pas l’oublier, n’ont pas le même sens selon le locuteur.
    Regardons simplement les nuances que les contributeurs de ce site proposent dans le terme de « libéralisme », quitte à s’écharper entre eux tant le sens réel de ce terme est finalement complexe : chacun y va de sa petite interprétation !

    Pour les gens de gauche, « Libéralisme » et plus encore « Néolibéralisme » désignent ce qui n’est pas eux, simplement. Barbara Stiegler, bornée dans sa pensée (au sens strict du terme : qui place des bornes au delà desquelles apparaît le vide intersidéral), ne peut pas (je souligne lourdement : n’est pas en capacité) comprendre qu’elle dit n’importe quoi.
    Pour la pensée de gauche, “libéral” et “néolibéral” signifie « ce qui n’est pas nous ». Et au diable (pardon, il n’existe pas pour eux, donc « aux orties ») ce qui n’est pas comme eux : c’est l’ennemi.
    C’est simple, non ?
    Pourquoi, dans notre bon sens débile, attribuons-nous du sens aux termes employés ?
    Avec la grande ouverture d’esprit d’une bonne philosophe, Madame Stiegler rejette et méprise, donc stigmatise, ce qui n’est pas elle. C’est « l’ouverture d’esprit » habituelle des gens de gauche.
    Evident, mon cher Watson !

  • La solution à ce détournement des mots est simple, il faut créer notre mouvement néosocial, basé sur la liberté face à l’état, l’égalité des droits et des devoirs et la fraternité volontaire.
    Il combattra le néolibéralisme de nos gouvernements depuis 40 ans qui a amené à un état toujours plus autoritaire, donnant toujours plus de droits à certains au détriment d’autres, et spoliant le plus grand nombre pour faire du clientélisme.

  • Ceci est encore un bel exemple du biais d’intentionnalité. Elle décrit en ensemble de faits disparates résultant d’un processus émergent extrêmement complexes d’agents agissant chacun selon des fins multiples et particuliers, et elle voit cela comme la conséquence d’une doctrine homogène et intentionnelle, qui a la particularité de n’être défendue par personne (je n’ai effectivement jamais entendu quelqu’un se réclamer du « néolibéralisme »), au passage avoisinant ainsi la pensée conspirationniste dans laquelle les conspirateurs ne sont jamais clairement identifiés et se tapissent dans l’ombre.
    Et elle passe complétement en silence le fait que, la plupart des erreurs des politiques ne sont pas dus à une quelconque adhésion à une vision néolibérale (ou autre d’ailleurs) mais à la trouille de la sanction électorale leur faisant privilégier des choix court-termistes et démagogiques à des choix éclairés.

    • « la conséquence d’une doctrine homogène et intentionnelle »
      mais c’est bien la cas, c’est la doctrine de l’étatisme, du contrôle de tout par l’état.

  • Elle confond le libéralisme avec le communisme. Le communisme qu’elle a sous les yeux, elle l’appelle néolibéralisme. Elle ne comprend pas que c’est le communisme dans la réalité, car pour elle le communisme est un monde utopique.
    Faut dire que Marx n’aide pas, car il dit que le communisme c’est l’abondance pour tous, alors qu’en réalité c’est la pénurie pour tous…
    Exemple de traduction
    « Dans la vision communiste, la conduite des individus doit être modelée par les recommandations des experts. Mais cette crise du coronavirus, comme la crise climatique, révèle le retard des planificateurs, dont les visions sont de plus en plus inadaptées aux réalités et dont les décisions sont de plus en plus éloignées du bon sens des populations. »

    • Cela fait longtemps que l’on sait que l’expertise n’est en aucun cas un rempart a quoi que ce soit, on peut parler de la ligne maginot ou des élucubrations de malthus. les « experts » sont ceux qui sont les moins bien placés pour répondre au changements et aux urgences. Dans ces cas la il faut faire preuves d’inventivité et de réactivité, savoir sortir du moule. la plupart des experts en sont incapables.

  • Nous sommes le seul pays ou un journaliste peut avoir l’idée d’interviewer un professeur de philosophie pour donner son avis sur…l’économie. C’est risible.

    • Et pour nommer ministre de l’économie un agrégé de littérature n’ayant jamais ne serait-ce que frôlé des responsabilités économiques du monde privé…

      • Même les patrons sont pervertis au socialismes en France, ils se sont fait acheter à coup de subventions, de déductions fiscales et de clientélisme…Mettez un patron au ministères vous aurez le même résultat.

    • et son journal de le publier!

    • On aurait interviewer un économiste du CNRS on aurait obtenu les mêmes réponses…

  • Et ça, c’est professeur de philosophie à la Fac …

    Le niveau des universités françaises ne se mesure plus qu’en indice de socialisme …

    • Et c’est nous qui la payons !

    • Quand on est le seul pays sur cette planète à avoir un coefficient 7 pour la philo au Bac, alors que les Allemands se posent encore la question s’il faut en faire une matière…

       » Philosophie au lycée
      Le sujet philosophie est un sujet très jeune, bien que l’Allemagne soit le pays des philosophes, il n’est pas encore sélectionnable dans tous les lycées. Parce que la philosophie est une matière très sensible, en particulier au niveau supérieur, et ne peut être enseignée que par des professeurs spécialisés formés dans certains cabinets spécialisés. De plus, il doit y avoir suffisamment de camarades de classe pour fonder un cours de base ou avancé. En général, selon la disponibilité, la philosophie du sujet peut être considérée comme un cours de base ou avancé et, en conséquence, choisie comme sujet d’examen oral ou écrit.  »

      https://www.abizeitung-druckstdu.de/philosophie.php

  • Des propos incohérents, êtes-vous bien sûr qu’elle était à jeun ?

  • Des propos qui peuvent sembler incohérent au lecteur de contrepoint mais qui résonnent chez la plupart de nos concitoyens. Après des décennies de rabâchage, la plupart des francais amalgament libéralisme (avec ses variantes néo ou ultra pour renforcer la connotation négative) avec a peu près tout ce qui ne vas pas. La société de la raison a été remplacée par la société de l’émotion. Et les émotions associées au mot libéral sont devenues toutes négatives. Nous devons être conscient que, malheureusement, aujourd’hui, quelqu’un qui voudrait défendre des idées libérales ne peut plus employer ce mot. A titre personnel, pour convaincre, je pense qu’il vaut mieux demander aux interlocuteurs s’ils ne préfèreraient pas que le pays soit géré comme le sont des nations telles que la Suisse, ou l’Autriche. A partir de la, on peut commencer à discuter d’idées qui ont tout à fait leur place dans un programme libéral.

    • Et bien justement, je prend souvent ces pays en exemple quand je dois convaincre sur ce genre de sujet, et quelle n’a pas été ma surprise de me faire remballer nombre de fois,
      non! , il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas d’un système à la Suisse !!

      CPEF

    • Merci de cette accroche. Je vais la tester immédiatement.

    • Exactement, cette stratégie semble la plus payante !

      Je le fais notamment avec la Suède et son système éducatif où l’on est libre de choisir son école et où ces dernières sont en concurrence entre elles.
      Idem pour le système de soin avec la comparaison avec l’Allemagne notamment 🙂

      • Notons aussi que la France a signé un certain nombre de traités de libre-échange et que l’UE promeut la concurrence.
        Les collectivistes ont dès lors beau jeu de matraquer leur mantra sur la « soumission à l’ultra ou néo-libéralisme ».
        De même Macron ayant vaguement toiletté le code du travail et ayant un passé de « banquier », tout le monde (même des cadres du privé) le considèrent comme libéral.
        En revanche ce que peu de personnes voient c’est que depuis 40 ans le poids de l’Etat a augmenté et que Macron est un étatiste de la pire espèce (la suppression de la taxe d’habitation est un bon exemple).
        Nous sommes donc dans un pays à l’économie relativement ouverte mais dans lequel tout est fait pour décourager l’initiative privée.
        Dès lors, ne retenant que le versant « économie ouverte », les anti-libéraux peuvent se déchaîner.
        Les « intellectuels » comme cette philosophe, au lieu de jouer leur rôle de vigie, entretiennent cette confusion.

        • En URSS l’économie était ouverte, vous étiez libre de faire tout ce qui n’était pas interdit…En France vous ne pouvez faire que ce qui est expressément autorisé.

    • Déjà très difficile que l’on ne considère pas la santé et l’éducation dans le régalien, ça parait arbitraire.

    • Je suis de votre avis, mais il est très facile de contourner cet écueil, il suffit de s’entraîner un peu.
      N’utilisez jamais le mot libéral (pensez à ni oui – ni non), mais bâtissez vos propos autour du mot ‘liberté’:
      société libérale ? Non, liberté de l’interlocuteur en temps que citoyen;
      pensée libérale ? liberté de vivre et dépenser pour toi et moi
      libéralisme économique ? liberté d’entreprendre et de profiter des fruits de tes efforts…
      Essayez de vous adresser a l’individu en l’isolant mentalement, le groupe étant le support de l’idéologie collectiviste (même si l’individu en est la cible).
      Ce n’a pas le même impact sur une personne quand on lui demande s’il veut être libre ou s’il veut que ‘les autres’ soient libres…

  • Excellent article. Sur Twitter il est abominable de voir que les gens confondent absolument tout et ne savent absolument pas de quoi ils parlent. Je leur filerai cet article pour les éclairer un peu

  • Dans le monde sauvage de Barbara, il n’y aurait plus que des lions et des crocodiles. Or on voit que cela n’est pas la réalité, ils sont fortement minoritaires et ont une vie difficile.

    • Mon sage et vieil ami le prof. Boubakar Souaré, m’a dit qu’il y a beaucoup plus méchant :

      Le Croco-Lion !!!

      On dit qu’il a une tête de Lion devant et une tête de Crocodile derrière !

      Et quand je lui ai demandé comment ce féroce animal faisait caca,

      Il m’a répondu, montrant toutes ses dents :

      – justement, il ne peut pas, c’est pourquoi il est méchant !!!

  • A une époque le néolibéralisme s’appelait la sociale démocratie, mais j’imagine que le mot social dérangeait un peu trop.

  • Voilà que pour un premier article, Monsieur Delon-Saumier tombe dans certains des travers habituels – et quelque peu agaçants – de bon nombre d’individus se réclamant de la pensée libérale, à savoir « [la pensée libérale] victime d’un flot de critiques contradictoires et sans rapport avec ce qu’elle défend réellement », « [le néolibéralisme] n’existe pas » ou encore « [défendre les libertés individuelles] ne peut se faire qu’en laissant la place au marché ».

    Les critiques émises à l’encontre de la pensée libérale ne datent pas d’hier et certaines d’entre elles sont plutôt pertinentes. Bien entendu, comme ladite pensée est loin d’être monolithique et qu’elle porte en son sein des positions parfois violemment opposées, il est parfaitement évident que les critiques émises à son encontre seront parfois contradictoires. En outre, poser la pensée libérale en victime de la critique revient en fait à soustraire les libéraux de leur responsabilité quant à trouver des manières innovantes de faire sortir cette pensée du ghetto dans laquelle elle se trouve cantonnée ou, encore mieux, de l’articuler à d’autres pensées pour en faire une doctrine totalement novatrice. C’est là une manifestation de ce que j’appelle le paradoxe du libéral et du bouc émissaire – il est toujours plus facile de trouver un coupable tout désigné que de se demander comment on peut contribuer à résoudre les problèmes que l’on pointe.

    À l’heure actuelle, le néolibéralisme existe à minima en tant que concept. Il a d’ailleurs été introduit par un penseur libéral, tel que précisé sur Wikiberal. Et s’il est vrai qu’il n’existe pas en tant que tel, que personne ne s’en revendique, ce concept recouvre tout de même une réalité perçue comme parfaitement tangible pour bon nombre d’individus qui se sentent – légitimement ou non – dépossédés de leur pouvoir sur leur vie – « There is no alternative » disait l’autre.

    Quant au fait que la défense des libertés individuelles ne puisse se faire qu’en laissant la place au marché, c’est un cliché propre aux économistes qui, dans une économie actuellement totalement dominée par des logiques comptables, réduit la liberté des individus à être des marchands ou des marchandises. En amoureux de la liberté que je suis, c’est une position que je réfute vigoureusement parce qu’elle est à mon sens hautement liberticide.

    • Le terme néolibéralisme pose problème car il porte éminemment à confusion. L’interventionnisme étatique et la connivence semblent en être des éléments importants et récurrents. Or par définition la défense des libertés individuelles, et donc le libéralisme, est strictement incompatible avec ces éléments. Aucun courant libéral ne saurait donc être néolibéral. Le terme est là pour tromper, et une façon de lutter contre cette tromperie est de publier des articles qui l’expliquent, comme ici.

      Là où je vous rejoins, c’est qu’il n’y aurait sans doute pas besoin de s’adonner à cet exercice répétitif et peu intéressant si les français avaient un minimum de culture économique. Alors parler du néolibéralisme de Macron serait comme de parler de son néocommunisme, la supercherie contenue dans le terme serait immédiatement repérée, et son auteur discrédité.

      • En l’occurrence on peut parfaitement parler du nécocummunisme de macron, c’est un bel exemple d’apparatchik…

    • « elle porte en son sein des positions parfois violemment opposées »
      Lesquelles? d’après ce que j’ai pu lire les différences portent plutôt sur des détails. les différents courant libéraux s’entendent sur 95% de la phylosophie et principalement sur le fait que la liberté de l’individu est primordiale, le reste sans en minimiser l’importance tient plus de la technique que du fond.

      • Libre à vous de penser que les aspects techniques sont des détails. Personnellement, je ne serais pas aussi catégorique.

        Et pour répondre à votre question, je prendrai deux exemples.

        Le premier est cristallisé par le colloque Walter Lippmann, au sein duquel se sont affrontées au moins deux visions différentes du libéralisme.

        Le second est la question du crédit et de la monnaie. Totalement ignorée par l’économie néoclassique, celle-ci est considérée par l’école autrichienne et par les monétaristes, qui s’opposent néanmoins quant à la manière d’introduire la monnaie dans l’économie et au rôle que l’état y jouera.

        Le second exemple peut paraître excessivement technique au premier abord. Mais à mon sens il n’en est rien. La monnaie est historiquement un instrument de pouvoir et c’est encore le cas aujourd’hui – cf. l’indépendance de la BCE.

        Considérant que tout système (État, entreprise, institution, organisation, …) œuvrera de manière prioritaire en vue d’assurer son auto-préservation, instituer l’indépendance des banques centrales européennes – puisqu’elles sont toutes directement dépendantes de la BCE – revient à diminuer le pouvoir de tous les états et, par voie de conséquence et par effet pervers, à faire en sorte que ceux-ci cherchent par tous les moyens à accroître leur importance, ce qui au final engendre plus d’État.

        Pour l’anecdote, c’est un processus qui est relativement bien identifié par « les gauchistes », pour partie du moins. Ces derniers l’intègrent d’ailleurs à ce vocable un peu fourre-tout qu’est le « néolibéralisme ».

        Petite précision également, je ne suis pas « de gauche », « de droite » ou « libéral », je n’aime pas les étiquettes. Simplement, j’aime la liberté et en conséquence je m’applique à apprendre à être un peu plus libre, chaque jour.

        Par ailleurs, je n’aime pas le mépris parce que c’est une attitude liberticide. Ni plus, ni moins.

  • Pour les gauchistes (et il n’y a pratiquement que ça en France) le libéralisme c’est l’excuse « fourre tout ». Si il y a un problème c’est à cause du libéralisme. C’est comme dans dictatures communistes, tous les échecs sont mis sur le dos du grand capital.

  • Je n’ai encore jamais lu un libéral disant qu’il fallait privatiser l’armée et ses stocks stratégiques de pétrole. C’est une fonction régalienne comme toutes les fonctions de sécurité et donc comme la prévention des pandémies.

    Alors pourquoi n’a-t’on plus de stocks stratégiques de masques non seulement pour les hôpitaux mais aussi pour la population ?

    • Suis-je sot ! C’est à cause du gouvernement neolibéral de François Hollande …

    • @alan
      Bonjour,
      « Alors pourquoi n’a-t’on plus de stocks stratégiques de masques non seulement pour les hôpitaux mais aussi pour la population ? »
      Sans doute pour les mêmes raisons que quand la France a envoyé des avions pour bombarer en Syrie, ils sont vite tombés à court de bombes et de missiles.
      La même raison pour laquelle les soldats au feu n’ont pas assez de munitions.

      J’ai appris dans l’article d’h16 jour, dans un lien vers un autre article, que les masques devaient être testé par la Direction Générale de l’Armement. Masques = armes ?
      Lors des dernières manifestations, on a vu des personnes porter des masques avec des filtres afin de moins subir les gaz lacrymogènes.
      Le masque à gaz, celui étanche, avec un filtre-cartouche et une visière est en catégorie A. Interdit au même niveau que les systèmes de vision nocturnes et les armes automatiques.
      Les masques sont difficilement trouvables, mais le ministère de l’Intérieur a trouvé pour plusieurs millions d’euro de munitions en 5,56 OTAN.

  • Si on prend la traduction américaine du mot « liberal », elle est tout à fait dans le vrai avec ses « neo » et « ultra ».

  • Les commentaires sont fermés.

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