La solution au problème des retraites, c’est la liberté de choisir

La réforme des retraites relève de la manie égalitaire d’un État démiurge qui veut uniformiser et faire entrer tout le monde dans un même moule alors que chacun est différent.

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La solution au problème des retraites, c’est la liberté de choisir

Publié le 10 janvier 2020
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Par Patrick de Casanove.

La réforme des retraites relève de la manie égalitaire d’un État démiurge. C’est du socialisme pur jus. Le socialisme veut uniformiser et faire entrer tout le monde dans un même moule, alors que chacun est différent. Il veut décider pour les autres et surtout avec l’argent des autres.

« Mais quand le service devient public, toutes les lois individuelles disparaissent pour se fondre, se généraliser dans une loi écrite, coercitive, la même pour tous, qui ne tient nul compte des situations particulières, et frappe d’inertie les plus nobles facultés de la nature humaine. »
Frédéric Bastiat Services privés, service public (1850)

Une stratégie souvent adoptée par les libéraux est de présenter leurs idées et de les défendre sur des critères objectifs, sur le terrain de la raison. Par exemple, de mettre en avant leur efficacité économique.

Il en est de même quand ils mettent en relief la nullité gestionnaire atavique de l’État, quand ils attaquent les mesures socialistes sur leur nocivité économique bien réelle ou sur les gaspillages entraînés, bien réels eux aussi, ou sur leurs effets dans la vraie vie, complètements contraires aux objectifs déclarés.

Cette méthode est employée sur le terrain des retraites. La plupart des publications, libérales ou apparentées, se portent sur le terrain des gaspillages, de la dangerosité économique et des effets pervers de la réforme.

On peut citer l’excellent rapport publié par l’Institut Économique Molinari et Contrepoints : « Retraites françaises, sortir de l’impasse, préparer l’avenir » ou le très clair article de l’IREF : « Réforme des retraites : le risque c’est l’État ».

 

L’émotion plutôt que la raison

Tout ce qui y est écrit est absolument vrai. Mais ce n’est pas le problème des socialistes. Ils ne fondent leurs réformes ou la défense de leurs systèmes que sur des critères émotionnels : la justice sociale, l’égalité. Le reste n’a aucune importance pour eux.

Même un résultat final contraire à leurs objectifs affichés, c’est-à-dire injuste et inégalitaire, est sans valeur à leurs yeux. Ils sont dans les bons sentiments. La raison n’a pas sa place là-dedans.

« J’aime mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron » traduit parfaitement leur état d’esprit. Elle fait partie de leur ADN. Grâce à quoi ils ne se démontent jamais.

Si le résultat est une catastrophe, pour clouer le bec à leurs contradicteurs, ils font porter le débat sur l’égalitarisme, la justice sociale, « l’égalité des droits et la solidarité mais également la distribution équitable des richesses. » Pour appuyer leurs propos ils mettent en avant ceux qu’ils présentent comme les gagnants et caricaturent les réels perdants. Une politique socialiste étant clientéliste par essence, elle se reconnaît à ce qu’elle fait des gagnants et des perdants, ou plutôt des perdants immédiats et des perdants à long terme.

L’actuelle réforme des retraites se situe bien dans le registre de l’émotionnel. Pour s’en convaincre il faut lire le rapport « Pour un système universel de retraite. Préconisations de Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire à la réforme des retraites Juillet 2019 ».

Il brille par ses bonnes intentions, ses vœux pieux et ses promesses.

On note pêle-mêle mis en exergue :

  • « Pour une retraite plus simple plus juste pour tous. »
  • « Le système universel repose sur une logique d’équité : à carrière identique, des droits identiques. »
  • « C’est la confiance dans le pacte entre les générations, au fondement de notre système en répartition, qu’il faut rétablir. »
  • « Un système commun à tous les Français et garantissant un haut niveau de protection au moment de la retraite. Un système où un euro cotisé donne les mêmes droits. »

 

Il a été légèrement amendé par le gouvernement mais la réforme reste guidée par « l’universalité, de l’équité et de la responsabilité.  » On fera remarquer immédiatement que la seule responsabilité réelle est la responsabilité individuelle. Or celle-ci est impossible dans un système par répartition.

Cette réforme des retraites rappelle, sous Mitterrand, la loi Savary de 1984 qui a voulu créer « un grand service public, unifié et laïque de l’Éducation nationale ». Ce projet de loi a jeté un million de personnes dans les rues le 24 juin 1984, contraignant Mitterrand à le retirer.

Une des leçons de cette histoire est que ce fut une victoire en trompe-l’œil. Jack Lang, ministre de la Culture et de l’Éducation nationale en 1992, est parvenu au résultat voulu par la loi, ou presque, mais en finesse. Il a réussi à trouver un accord avec Max Cloupet, alors secrétaire général de l’Enseignement catholique.

Ce qui motive les Français qui soutiennent la réforme c’est « la fin des régimes spéciaux ». C’est-à-dire ceux dont les prestations sont sans rapport avec les cotisations versées par les agents et qui sont largement subventionnées par le contribuable. Les pauvres malheureux risquent d’être très déçus.

Le gouvernement entretient sciemment la confusion entre régimes spéciaux et régimes autonomes.

Au prétexte d’en finir avec ces régimes spéciaux, tout ce qui fonctionne aujourd’hui sans déficit ni subventions sera dissous, à savoir toutes ces caisses autonomes, médecins, avocats etc., regroupées autour d’un Collectif SOS Retraites. Elles fonctionnent et surtout elles ont un énorme trésor de guerre. Certes, Macron a dit qu’il ne touchera pas à ces réserves. Mais quels que soient les aménagements qu’il acceptera, quitte à rendre le système moins universel et moins équitable avec des catégories plus égales que d’autres, son Raminagrobis viendra. Comme chacun sait, les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.

Les socialistes ne renoncent jamais. Il faut se souvenir qu’à la création de la Sécurité sociale, beaucoup de Français avaient déjà des assurances santé privées. Le gouvernement de l’époque avait nationalisé ces compagnies et fait main basse sur leur trésorerie. Trésorerie qui fut très vite épuisée.

 

La spoliation légale élevée au rang de solidarité et de justice

Les politiciens, les intellectuels et les médias mainstream parlent à propos des retraites par répartition de justice sociale et de solidarité intergénérationnelle.

Ces deux termes sont erronés. Il ne peut exister aucune justice ni aucune solidarité basées sur le vol. Il s’agit en vérité de spoliation légale transgénérationnelle.

L’honneur de tout individu est d’organiser lui-même selon ses possibilités sa prévoyance santé, retraite, dépendance, pour éviter de faire reposer ces charges sur autrui dont ses enfants et petits-enfants.

Par un raisonnement pervers les politiciens ont inversé les valeurs. Ils favorisent l’imprévoyance car pour eux, les générations suivantes sont faites pour supporter le poids des générations précédentes au nom de la solidarité. Il est possible que le régime par répartition se porte mieux en l’absence de chômage. C’est simplement parce que la base solvable de la spoliation transgénérationnelle est élargie. Cette sujetion des générations suivantes par les générations précédentes, cette confiscation par la contrainte légale d’une partie du fruit de leur travail sans autre compensation que la promesse de pourvoir en faire autant sur les générations qui suivent, confine à l’esclavage moderne.

« En premier lieu, nous constatons que toujours ou presque toujours le service public éteint, en droit ou en fait, le service privé de même nature. Quand l’État se charge d’un service, généralement il a soin de décréter que nul autre que lui ne le pourra rendre, surtout s’il a en vue de se faire du même coup un revenu. Témoins la poste, le tabac, les cartes à jouer, la poudre à canon, etc. Ne prit-il pas cette précaution, le résultat serait le même. Quelle industrie peut s’occuper de rendre au public un service que l’État rend pour rien ? » Frédéric Bastiat Services privés, service public (1850)

 

La solution passe par le libre choix

La véritable solution pour les retraites comme pour les autres problèmes dans ce pays de France s’appelle le libre choix.

Il faut donc avoir soin de décréter que tout autre que l’État pourra aussi proposer une solution prévoyance retraite à tout Français qui le désire. C’est-à-dire qu’il faut permettre aux Français d’organiser leur prévoyance et de se constituer une retraite par capitalisation.

Le libre choix doit être complet. La retraite par répartition doit être incluse dans les régimes offerts. Si l’on en croit l’attachement des Français à ce mode de fonctionnement, il ne devrait pas manquer de volontaires pour financer de leur plein gré les retraites de leurs compatriotes et croiser les doigts pour que leurs collègues, leurs confrères, leurs enfants et petits-enfants en fassent autant pour eux.

Cela parce que dans le système par répartition, l’argent collecté est immédiatement dépensé en totalité pour servir les pensions actuelles. Il n’y a ni réserve, ni épargne, ni trésorerie. Cela s’apparente à une pyramide de Ponzi. Il faut sans cesse de nouveaux entrants pour servir les prestations. Pour rendre les prestations assurances santé-retraite, les services privés épargnent. Le service public dépense tout et tout de suite, parfois même davantage qu’il n’encaisse, d’où les déficits.

Les caisses autonomes, parce qu’autonomes et en quelque sorte mutualistes, ont toutefois conservé des réflexes d’épargnants.

En résumé il faut mettre fin à l’injustice que constitue le vol légal, la spoliation légale pour reprendre les termes de Bastiat. Si le mode de fonctionnement de notre société n’est plus le vol tout change. L’autre n’est plus un adversaire à piller ou un concurrent pour la plus grosse part de spoliation. La société n’est plus divisée en clans hostiles voleurs/volés.

Chacun doit disposer de la liberté de choix et surtout les pauvres auxquels nos politiciens, aujourd’hui, n’accordent aucune confiance dans la gestion de leur propre vie. Être pauvre ne signifie pas ne pas choisir. Un filet de sécurité peut être mis en œuvre, sous la forme d’un chèque retraite, comme dans d’autres domaines (éducation, santé…)

 

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  • La liberté de choisir, en France ? Vous n’y pensez pas ! Où irait-on si le citoyen lamb(bala)da pouvait décider de sa vie comme il l’entendait, au lieu de la confier à des experts, des spécialistes, des « au fait des choses », des mieux informés, des élus qui renient leur promesses électorale dès le lendemain de leur installation, de ces si nombreux (ils cachent même le soleil) fonctionnaires-ponctioneurs patentés, qui eux mieux que vous savent utiliser votre argent qu’ils n’ont pas confisqué mais dont ils ont disposé pour mieux vous rendre service (ce dont vous êtes incapables), quant à VOTRE retraite ? quelle retraite ? de quoi parle-t-on ?, encore un peu de fumée Serge à défaut de magnéto !

  • évidement , la retraite 1000 euros maximum de redistribution pour tous..
    Le reste libre a chacun de s’adresser a l’organisation de son choix pour son plan de retraite .. publique ou privée.. point barre..
    Les aides aux plus démunis sont dans une autre ligne budgétaire liée a la RDS
    Ceci valable pour tous les français ! et les cotisations patronales dans le salaire direct défiscalisées au prorata du plan de retraite..
    et chacun sa conception de la vie cigale ou fourmi chacun est libre de choisir! meme la date de fin d’activité avec une pension calculée en conséquence hop terminé l’age pivot
    tu veux partir a 60 ans ? hop 800 euros , a 50? hop 500 euros

    Pour la transition plafond des retraites 3000 euros maximum par couple et hop réglé, circulez !

  • Oui, que l’Etat nous laisse utiliser l’argent que nous gagnons comme nous le souhaitons. Il serait intéressant par ailleurs de voir combien de Français favorables à la gestion de la retraite par l’Etat se retirerait du système en cas de choix possible. Un certain nombre d’entre eux pourrait craindre de ne plus pouvoir profiter sur le dos « de tout le monde ». C’est rassurant de faire partie d’un système obligatoire dont on espère pouvoir tirer profit. Si certains s’en échappent, certaines âmes socialistes ne pourraient-elles pas être chatouillées par l’envie de gérer leur argent elles-mêmes ?

  • Oui bien sûr pour la liberté de choix, mais la retraite par répartition ne PEUT PAS faire partie de ces choix, puisqu’elle est assimilable à un impôt, qui plus est sans contrepartie certaine.
    Seule la capitalisation peut correspondre à un choix individuel.

    • Non, la répartition peut très bien s’appuyer sur une cotisation volontaire dans un groupe constitué.

      • La répartition fonctionne actuellement parce que c’est un impôt, et non un système de Ponzi.

        Le système que vous imaginez, lui, est un système de Ponzi.

        • Si on admet que les gens sont libres et responsables, un système par répartition peut très bien fonctionner sans faire appel à l’état pour imposer le respect des règles. Il faut simplement que ces règles soient bien un contrat explicite, et qu’il soit incontournable sous peine de sanctions. L’opprobre et l’ostracisme peuvent avantageusement remplacer l’état en cette matière de sanction. La retraite par répartition devrait être une adaptation du principe africain de banc villageois : on s’engage explicitement dans un groupe, on contribue pour les membres de ce groupe qui sont en besoin de financement en échange de l’engagement du groupe de prendre en charge notre propre besoin lorsque ce sera notre tour. Il n’y a que ceux qui ont l’intention cachée de ne respecter ce contrat que dans ce qui les favorise temporairement qui préfèrent la coercition étatique au contrat explicite.

          • Je suis d’accord avec vous sur ce fonctionnement que l’on peut apparenter à celui d’une société libertarienne.
            Il reste que ces contrats ne peuvent prévoir un défaut à terme d’adhésion au système, qui dans le cas présent est par nature voué au déséquilibre financier car il ne se justifie que par une volonté de solidarité, ce qui nous ramène à la pyramide de Ponzi.

          • La retraite par répartition devrait être une adaptation du principe africain de banc villageois

            Encore un peu d’immigration de ce continent et cela fonctionnera…

  • « dans le système par répartition, l’argent collecté est immédiatement dépensé en totalité pour servir les pensions actuelles. Il n’y a ni réserve, ni épargne, ni trésorerie. Cela s’apparente à une pyramide de Ponzi. Il faut sans cesse de nouveaux entrants pour servir les prestations. »
    Mais… il y a toujours de nouveaux entrants, contrairement à un système de Ponzi. Il faut simplement ajuster les prestations en fonction de leur nombre.
    Sinon, tout à fait d’accord avec cet article, avec la précision que c’est sans doute collectivement, mais librelent que les gens préféreront s’organiser, sur le modèle des caisses autonomes, avec sans doute une part de répartition et une part de capitalisation.
    Mais en effet, cela semble inaccessible à un cerveau socialiste!

    • Je vous rejoins sur la mauvaise comparaison de la répartition avec une pyramide de Ponzi, pour les raisons que vous décrivez : cotisations obligatoires et ajustement possible des cotisations et des prestations pour équilibrer les budgets.

      Une bien meilleure comparaison est celle avec un impôt.
      Et ça vaut aussi pour les caisses autonomes professionnelles, ce qui aboutit à ce fait insensé d’un impôt prélevé et géré non par l’état, mais par des organismes bénéficiant d’une certaine autonomie, c’est pour cela que ce combat pour les garder est injustifiable.

    • « Il faut simplement ajuster les prestations en fonction de leur nombre. »
      Super, vachement équitable : on imagine quelqu’un avec un bon salaire qui cotise pendant 40 ans et qui espère avoir une bonne retraite… et au moment de sa retraite venu, on lui dit :  » désolé mais il n’y a plus assez de cotisants c’est pas 2000 euros mais 1000 comme tout le monde…
      Si c’est pas du Ponzi…?

    • Imaginez un jeune entreprenant et bien renseigné. Lorsqu’il comprendra qu’il aura une vrai retraite ailleurs dans le monde et non 3 cacahuètes, il fera ses valises presto.
      Et là, vous reviendrez à du Ponzi.

  • « Macron a dit qu’il ne touchera pas à ces réserves ». Dites-moi alors monsieur le Président à quoi serviront-elles si votre réforme passait ? Car la retraite universelle que vous prônez est bien un euro cotisé donne droit à un euro de retraite ? Ces provisions seraient ainsi définitivement sans objet, perdues, inutilisables pour l’éternité ? Diantre, 200 milliards sans affectation même pour un énarque est-ce possible ?

  • « Le libre choix doit être complet » ? Oui pour ce qui concerne la retraite proprement dite, mais il manque à cet article un développement sur un premier niveau « solidaire » de retraite (relevant donc de l’impôt) dont on ne peut faire abstraction lorsqu’on aborde la question générale des retraites, notamment celle qui concerne les très pauvres, des exclus, des accidentés de la vie. Notamment parce que les projets libéraux sont généralement rejetés au motif de favoriser les riches et rejeter les pauvres , et qu’il convient donc de montrer qu’ils peuvent au contraire joindre l’humanisme à la bonne gestion (contrairement à la gauche qui se fichent de cette dernière).
    Concernant ce premier niveau solidaire (et universel) de retraite, on pourrait par exemple considérer qu’il soit financé par la CSG (niveau contributif) et des taxes sur les produits à risque alimentaire et industriels ou sur les loteries, ainsi que des dons déductibles fiscalement destinées à les encourager.
    On pourrait par ailleurs préciser dans le système libre et volontaire qu’une tranche de celui-ci soit obligatoire (mais avec opérateur libre naturellement) sur la bases de critères de calcul universels (par exemple par points pour laisser le choix libre total de son âge de départ) de façon à supprimer définitivement les régimes spéciaux sur cette première tranche de retraite, et de façon à permettre aux futurs bénéficiaires de naviguer plus facilement dans des activités multiples durant leur activité.

    • Un impôt, de part son caractère obligatoire, ne peut prélevé que par l’état, à moins qu’il abandonne aussi son monopole de la violence.

      Concernant son prélèvement peut importent ses modalités, c’est le taux qui compte et ce sont toujours des individus qui payent au final.

      A ces quelques corrections près, la description ci-dessus correspond assez bien au projet (initial au moins) du gouvernement :
      – une partie obligatoire à points et par répartition, permettant un départ à la carte, et ajustable selon les contraintes budgétaires du pays,
      – une partie facultative et individuelle (par capitalisation, forcément), déjà programmée au-delà d’un plafond, tout en gardant une petite part de cotisation « de solidarité » à fonds perdus.

  • J’ai déjà posté ce commentaire et je m’en excuse aussi pour sa longueur, mais il est tellement nécessaire d’être clair dans ce capharnaüm d’interventions télévisées qui ajoutent à la confusion tellement les uns et les autres semblent pris au dépourvu.

    On nous dit que c’est un changement de système des retraites, alors que le système actuel est la répartition. La retraite par points est un mode de calcul qui se substitue à la trimestrialité. Ce n’est donc en rien un changement de système. Changer de système serait par exemple d’évoluer vers la capitalisation ou un système mixte, voire…

    Médiocrité partout, par exemple les grèves contre la réforme des retraites, avant il y a eu, quand même, 18 mois de discussions entre un état représenté par M. Delevoye « sous maternage de sa femme pour tous les aspects administratifs » ! et des syndicats représentant 7 % du total des salariés dont 80 % du secteur public qui a bénéficié d’avantages négociés en sourdine pendant des décennies, Cf le jaune budgétaire de 243 pages sur les retraites du secteur public, https://www.performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_publique/files/files/documents/jaunes-2019/Jaune2019_pensions.pdf c’est un scandale républicain, démocratique appelez cela comme vous voulez.

    243 pages qui ne sont pas arrivées toutes seules, mais de négociations, plutôt l’achat-de-la-paix-sociale-à-la-Chirac à coup de centaines de milliards, c’est-à-dire l’aboulie des gouvernants depuis plus de 70 ans qui ont payé avec l’argent des contribuables, qui n’en peuvent plus aujourd’hui, des 1.070.000.000.000 d’euros de prélèvements obligatoires (1.070 milliards euros), 46 % du PIB, pour payer les errances et la mollesse des gouvernants et élus qui n’ont aucun principe ni compétence (Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Raffarin, Baroin, Philippe, Macron, Le Maire etc. n’oublions pas Christine Lagarde…
    Donc, le terrorisme-syndical ou grèvitude, la prise d’otage de français (99%) qui ne disent rien par ailleurs (étonnant non !), mais chacun (sélectionné soigneusement par les médias) de commenter ses désagréments de transport et …c’est tout, mais jamais sa contribution financière aux privilèges de sens commun, d’Egalité, Liberté, Fraternité de ses nantis, comme si l’argent par dizaines, centaines de milliards arrivait de nulle part ou d’un trésor planqué sous l’Elysées. Quelle médiocrité !

    La répartition, c’est là que se trouve le problème, qui était lisible depuis environ 50 ans, cf. l’INED (Institut national des études démographiques), puisqu’il s’agit d’un problème de rapport entre cotisants à pensionnés, qui ne cesse de se dégrader, puisque notre pays vieillit (le problème devrait trouver son extinction vers l’an 2050, où tous les baby-boomers seront décédés.
    Le changement de système aurait été de passer de la répartition à la capitalisation.

    Mais la répartition camoufle la carence de cotisation des régimes publics qui seraient dès lors révélés par un passage en capitalisation et c’est ce à quoi s’oppose M. Philippe Martinez et beaucoup de bénéficiaires (ceux qui sont dans la rue depuis plus d’un mois).

    Faisons un comparatif, actuellement dans le système par répartition, il faut cotiser pendant 172 trimestres (43 ans) pour obtenir une retraite moyenne de 1.381 euros par mois tous régimes confondus (privé, public) selon le rapport 2019 de la DREES. Pour un salaire net mensuel de 2.000 euros par exemple, les cotisations retraite sont de 27,2 % où encore 544 euros par mois soit un cumul de versements de 280.704 euros sur 43 ans et une retraite de 1.381 € ou un rendement de 5,90 %. Le régime par capitalisation serait de verser les cotisations de 544 euros/mois dans des fonds spécialisés (comme le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) créé par le 1er ministre Lionel Jospin sous présidence Chirac loi nᵒ 2001-624 du 17 juillet 2001, Actif 32,6 milliards euros au 31/12/2018, performance de 3,7 % annualisée de l’actif depuis juin 2004) http://www.fondsdereserve.fr/documents/FRR-RA2018-FR-3.pdf
    Le régime de retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP) article 76 de la loi du 21 août 2003 par le premier ministre JP Raffarin sous J Chirac, aussi.
    https://www.performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_publique/files/files/documents/jaunes-2019/Jaune2019_pensions.pd)

    Reprenons, au taux de 5 % l’an par exemple, le capital constitué au terme de 43 ans serait de 985.283 euros et la rente perçue serait de 4.105 euros par mois, vous avez bien lu trois fois plus que par la répartition, réversible à 100% au conjoint survivant (non à charge de la collectivité), à la condition que l’état ne prenne pas de droit de succession sur ce capital (qui peuvent atteindre 45 % maximum).
    Je pourrai ajouter qu’avec cette liberté de capitalisation on peut partir quand on veut, ainsi après, par exemple 35 ans de capitalisation au taux de 5 % l’an, le capital constitué serait de 618.000 euros et la rente de 2.575 € par mois réversible à 100 % au conjoint et transmissible mais qu’elle sera la plaie/ponction fiscale?

    Vous aurez noté que la cotisation annuelle de 544 € par mois est restée fixe dans mon calcul, c’est-à-dire en euros courants sans indexation sur le salaire ou l’inflation, pendant toute la durée de cotisation et ensuite…Je vous laisse apprécier.
    Aucune objection n’est possible à la capitalisation dès lors que M. Warren Buffett a obtenu sur plus de 50 ans (1965 à 2017) une performance supérieures à 20 % l’an de ses placements (Berkshire Hathaway), il est le plus connu mais pas le seul.

    La transition entre répartition et capitalisation :
    La difficulté résiderait dans le passage d’un système à l’autre. L’objection selon laquelle les générations retraitées seraient privées de retraite alors que les générations au travail capitaliseraient serait maîtrisée en procédant à une transition calculée. Puisque aujourd’hui 27,2 % de cotisations sur salaires sont versées directement aux retraités, et que l’on nous dit que le système est équilibré. Cela permet de dire que les nouveaux arrivants sur le marché du travail peuvent se tourner vers la capitalisation, ainsi en 43 ans, la transition serait assurée. Mais avec l’extinction progressive des classes du baby-boom, le différentiel entre besoin de versements de retraites et les cotisants peut être modulé progressivement et activer vers la capitalisation. Parallèlement le rendement de la capitalisation pourrait être partiellement mis au profit d’une accélération vers le basculement vers la capitalisation.

    • La transition entre la repartition et la capitalisation ne peut se faire qu’avec de l’endettement. Ceux qui entre aujourd’hui sont toujours obligé de nourrir les retraités actuels , c’est sans fin, sauf si on s’endette pour eux, a intérêt zéro ,c’est faisable aujourd’hui si l’état le veut ou si l’UE accepte une nouvelle concurrence a leurs fonds de pension…le gâteau n’est pas extensible surtout dans un pays comme la France où tout est en déclin.

      • Non, elle peut se faire aussi par désengagement progressif de la répartition vers la capitalisation, en commençant par les plus hauts revenus :
        Garder un socle fiscalisé sous justification de solidarité, important au début puis baissant progressivement selon les contraintes budgétaires, et laissant la place pour la capitalisation à une part de la population de plus en plus importante (en prestations certainement, et peut-être en cotisations si on est optimiste).

      • Oui et non. L’idée qu’il faudrait que les actifs paient deux fois, une pour les retraités actuels et une pour eux-mêmes, et que ça correspondrait donc à un besoin de financement à couvrir par la dette est comme celle que pour augmenter les recettes de l’état, il faudrait augmenter les taux d’imposition. Ca paraît évident, et pourtant Laffer a montré pour les recettes de l’état que si on s’y prend bien, c’est exactement le contraire qu’on observe. Pour introduire la capitalisation, il suffirait de bien s’y prendre, là-aussi, en se contentant de supprimer la pénalisation fiscale de ceux qui en font le choix. La conclusion de la note de Patrick Artus de la semaine dernière, dont j’ai donné la référence récemment dans un autre commentaire, est simple : 1€ de cotisation correspond 40 ans plus tard à une richesse de retraite de 2€ en répartition, et de 22€ en capitalisation. Il suffit donc d’augmenter l’effort des actifs de 9% au lieu de le doubler ! De plus, ces 9% supplémentaires vont décroître au fur et à mesure du remplacement, et même à un moment amener à une réduction possible des cotisations. 9%, c’est un ordre de grandeur parfaitement compatible avec ce qu’on peut dégager en jouant sur la réduction de la fiscalité du capital, fiscalité du capital qui est la meilleure candidate qui soit pour voir jouer à plein l’effet Laffer…

      • Démerdez-vous. Nous on s’est barrés de ce pays de nazes.

  • Tous est possible , tous est une question de politique , dans un état dopé au communisme , ça me parait difficile.

  • Il y a bien d’autres libertés a conquérir avant de s’attaquer aux retraites..qui , malgré tout , ne fonctionnent pas aussi mal que ça..y a des dettes mais on n’est plus a ça près, elles sont partout où l’état intervient.

  • Dans de nombreux pays les deux systèmes coexistent. Une partie de la retraite provient de la répartition et une partie de la capitalisation. Il faut que les gens puissent choisir et panacher s’ils le souhaitent. Faisons jouer la liberté et la concurrence.

    • quand on va dire aux français : « vous avez le choix : vous payez tout de suite pour les vieux ou vous mettez de côté pour vous pour plus tard », que vont-ils donc faire ???

  • À propos de voleurs, ce cirque cessera quand le peuple français arrêtera d’élire des voleurs au pouvoir. Depuis près de 40 ans.

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