Baisse de niveau en mathématiques : les élèves paient les conséquences de l’égalitarisme

Les mauvais résultats des élèves français en mathématiques sont révélateurs des failles du paradigme égalitariste du système éducatif français.

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Baisse de niveau en mathématiques : les élèves paient les conséquences de l’égalitarisme

Publié le 31 octobre 2023
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Le Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN) a récemment mis en lumière un problème majeur dans l’enseignement des mathématiques en France : un énorme déficit de compréhension des fractions chez les élèves.

Dans sa dernière note d’alerte, il relève que seule la moitié des élèves qui entrent en sixième savent répondre à la question « Combien y a-t-il de quarts d’heure dans trois quarts d’heure ? » : 22 % placent correctement la fraction 1/2 sur une ligne graduée de 0 à 5, confusion fréquente 1/2 avec 1,2, ou encore 2/1 avec 2,1. Et 45 % des élèves de seconde générale échouent sur des fractions simples.

Le CSEN insiste sur la nécessité d’introduire les concepts mathématiques plus tôt dans la scolarité, et de façon progressive, à l’instar de la méthode singapourienne. En France, les décimaux et les fractions sont enseignés trop tardivement, respectivement en CM1 et CM2.

La mise en place de groupes de niveau en mathématiques et en français, comme le suggère Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, risque d’avoir un impact marginal : la majorité des recherches n’ont pas réussi à démontrer une plus grande efficacité dans cette méthode pédagogique pour améliorer le niveau général des élèves.

Les fondamentaux pédagogiques peuvent attendre

Ne nous méprenons pas : cette situation est le résultat de plusieurs décennies de politiques égalitaristes dans l’Éducation nationale, qui consistent à niveler par le bas et à abaisser les critères au lieu de maintenir un niveau d’exigence élevé.

Cela se traduit par des décisions telles que le passage en année supérieure d’un élève malgré la non-validation des acquis, la difficulté à recruter des enseignants, ou encore le gonflement des notes aux examens du baccalauréat.

En 2022, une étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) – le service statistique du ministère lui-même – soulignait qu’environ « 21 % des élèves âgés de 15 ans n’ont pas un niveau suffisant de compétences en compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique ». Malgré ces constats inquiétants, le ministère préfère consacrer 500 millions d’euros sur le quinquennat pour financer des projets liés au développement durable, à la transition écologique et au climat. Les fondamentaux pédagogiques peuvent attendre.

La perte d’attractivité de l’Éducation nationale est à demi avouée par certains de ses représentants.

Pap Ndiaye, ancien ministre, préfère inscrire ses enfants au sein de la prestigieuse École alsacienne, un établissement privé, plutôt que sur les bancs de l’école publique républicaine, férue de mixité sociale et de transition écologique. Nous assistons ici au phénomène parfaitement décrit par Tocqueville deux siècles auparavant : l’obsession de l’égalité absolue contribue à renforcer les inégalités.

L’Éducation nationale en est la meilleure illustration : en s’enlisant dans l’égalitarisme, elle accentue les disparités entre les élèves qui ont la possibilité de se soustraire d’un système en déclin, et ont les moyens d’investir pour obtenir des meilleures conditions de travail (écoles privées, cours particuliers, etc.), et ceux condamnés à rester dans le carcan socialo-étatiste.

La liberté scolaire

Pour améliorer le niveau des élèves français, il est nécessaire d’envisager des réformes plus profondes. Les bénéfices de la liberté scolaire et de la privatisation sont observés aux États-Unis, notamment à travers les charter schools. Dans son dernier rapport publié en 2023, le Center for Research on Education Outcomes (CREDO) de l’université de Stanford s’est intéressé aux résultats des élèves inscrits dans ces écoles américaines à financement public, mais qui se caractérisent par une grande autonomie dans l’enseignement et les programmes scolaires.

Après avoir combiné les données de 31 États sur la période 2015-2019, le constat est sans appel. En mathématiques, les élèves des charter schools ont en moyenne une avance de six jours d’apprentissage en mathématiques, et de 16 jours en lecture par rapport à leurs pairs.

 

En conclusion, le déficit de compréhension des fractions parmi les élèves français est le reflet de problèmes plus profonds dans le système éducatif. Des réformes sont nécessaires pour inverser cette tendance, en commençant par une plus grande liberté des établissements dans le choix des programmes pédagogiques et une réévaluation des priorités du ministère de l’Éducation nationale.

En s’inspirant des succès d’autres systèmes éducatifs, la France pourrait prendre des mesures significatives pour améliorer le niveau de ses élèves.

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  • «  le constat est sans appel. En mathématiques, les élèves des charter schools ont en moyenne une avance de six jours d’apprentissage en mathématiques, et de 16 jours en lecture par rapport à leurs pairs. » Comment comprendre cela ?
    Cette « avance » parait vraiment dérisoire.

  • En matière d’éducation, la France marche sur trois pattes (comme un mouton boiteux) : le libertarisme, l’égalitarisme et le fraternarisme.

    • Et le fainéantisme des enseignants qui défendent becs et ongles l’intérêt de leurs élèves : c’est pour cela qu’ils refusent de reprendre l’école le 20 août pour ceux qui sont en difficulté et de se former en dehors de leurs heures de cours. L’éducation nationale c’est 15 millions d’élèves et 1 millions de profs. Pourquoi les classes comptent elles plus de 30 élèves en moyenne ?
      Et puis, le socialisme a besoin de benêts pour exister ; n’importe quel individu normalement éduqué refusera ce type de société. D’ailleurs, dès que la population soviétique a été suffisamment éduquée, le régime socialiste s’est effondré.

      • « Pourquoi les classes comptent elles plus de 30 élèves en moyenne ? »
        Les profs font 15-18h/sem et les élèves ont 35h/sem.

        • Exact : les profs qui pleurent de mal être payés travaillent 70 à 90h/mois et seulement 8 mois par an. Qui a un meilleur salaire horaire qu’un prof dans notre société ?

        • Ah bon ? Il me semble que ce serait l’inverse.

        • Ah bon ? Il me semble que ce serait l’inverse

        • 35h pour les élèves???? Moi je me rappelle j’en avais 25h au collège.
          Et sur ces 25h, 4.5h de maths et 4.5h de français.
          Le point que vous oubliez, c’est les profs à 0h. Et ils sont légion, vous ne les voyez pas en tant que parent bien sûr…

      • « … dès que la population soviétique a été suffisamment éduquée, le régime socialiste s’est effondré » : comme c’est bizarre ! En France l’éducation s’effondre et … le socialisme aussi ! Cela tend à démontrer qu’il n’y a pas de corrélation certaine entre niveau de l’éducation et niveau du socialisme.

  • Je serais curieux de connaître les résultats des profs français à ces tests qu’on ne fait passer qu’à leurs élèves.

  • « Combien y a-t-il de quarts d’heure dans trois quarts d’heure ? »

    Ce qui est amusant est que la réponse attendue comme correcte (3) est fausse: il y en a une infinité, autant que de points de départ dans la première demi-heure.
    Si on veut que la réponse soit 3 il faut demander combien on peut mettre de quarts d’heure disjoints.

    -5
    • Exact. Mais quand on ne sait pas parler français, on ne peut pas poser correctement l’énoncé d’un problème. Français, maths, histoire, géo, etc : même nullité. Mais éducation du socialisme, de l’écologie (pastèquisme), du moindre effort : la France est champion.

    • Vous voulez dire quoi, dix juin ? Il y a autant de quarts d’heure le dix juin que les autres jours, et ils ne sont même pas plus mauvais.

    • Quand l’examiné comprend mieux que l’examinateur, il est mal noté!

  • Pour un libéral ..si le niveau de math collectif baisse , ce n’est pas un problème…

    ce qui importe est la liberté individuelle…

    la liberté educative et le choix éclairé des parents…

    le sujet est toujours led nat!!!!!!

    pas les programmes!!!

    donc je suis plus inquiet des idées des parents …concernant la société..et la direction que prend la société..

    vous vous souvenez de Sandrine rousseau et les ingénieurs nucléaires..

    les maths ne sont pas une fin en soi..

    si nous avons encore besoin de despotes éclairés.. vous savez ceux qui vous forcent à vous vacciner… je veux bien, mais…. qu’on m’explique par A PLUS B…

    pourquoi tel despote est éclairé… Objectivement éclairé soit…comment mesure le bonheur d’un individu..

    espérance de vie? revenu? non…

    je pensais que les libéraux avaient justement admis cela..

    laisser les gens libres et constater..

    on commence par casser le discours écologiste!!!

    • €JLumière
      Votre habitude est d’intervenir tout le temps, ayant, selon vous, un avis sur tout! Mais il faut respecter ses lecteurs. Ce dernier message est un fourre-tout sans style et sans objectif clair. Il ne sert à rien et en plus il faudrait prendre le temps de terminer les phrases. Le voisinage de propos divers, extraits de n’importe où, ne constituent pas un raisonnement.

  • Je vous confirme la présence en lycée, certes version professionnelle, de nombreux élèves n’ayant aucune idée des fractions et conséquemment incapables de calculer un %.

  • un constat collectif ne signifie rien, il est la somme de cas individuels.

    il faut interroger chaque parent..et leur demande r le niveau de votre gamin est il celui que vous espériez..

    il faut aussi comparer le résultat au potentiel du gamin.. et au volume de boulot qu’onlui demande..
    ça c’est ardu…

    par ailleurs le système éducatif français est anon libéral mais ce n’ets pas LA CAUSE d foirage en math.. des système non libéraux peuvent produire de bons voire très bons résultats…surtout si les parents croient dans la nécessité des maths propre ler gosses…

    un système collectiviste peut exceller!!!! les russes ont tenu la dragée haute aux usa dans beaucoup de secteurs mais à quel prix pour les libertés!!!!

    la bonne méthode est donc D’ABORD d’essayer e prouver aux parents que les maths sont importantes..
    ce qui n’ets pas le cas si vous estimez que la sociétés doit décroitre..par exemple…

    je ne veux pas forcer des parents et donc des enfants et les maths ne sont pas importantes pour des tas de personnes..

    j’illustre…je veux laisser Sandrine Rousseau dans sa merde..

    le constructivisme scientistes et matérialiste est récurent sur contrepoint…
    pour le nucleaire pour « les bons programmes scolaires » , pour sauver l’hôpital publique, pour la médecine scientifique..pour la science publique en général..pour l’industrialisation,..pour le natalisme
    et pas besoin de discours léchés ou de raisonnements, c’est trivial!!!
    c’est aux partisans’ de ces constructivismes de justifier pourquoi ils admettent de forcer les gens….

    ce n’est pas libéral..’c’est aussi simple que ça..et
    on doit répéter donc les mêmes commentaires as nauseam..
    politique bas les pattes!!! j’accorde ma confiance à qui je veux…
    et les maths au sens de la logique et ses conséquences e sont pas d’une grande aide pour l’avenir qu’on veut nous imposer…car on veut nous imposer run avenir… et avec des justifications « scientifiques » et avec PLEINS d’arguments d’autorité..
    Et à la seconde où on s’en prend au commentateur ou à la forme on sait qu’on a touché juste..
    ‘le type refuse de questionner sa rente de situation…

  • Quand des familles ukrainiennes sont arrivées en France après l’invasion russes on a constaté que les petits Ukrainiens avaient en mathématiques (matière où la connaissance de la langue compte moins) près de deux ans d’avance sur les petits Français, triste bilan.

  • Mon observation personnelle est que, en première année de fac, environ 50% des élèves, inscrits dans une filière scientifique, réussissent à calculer 1/(1/2-1/3).
    Ce genre de calcul est pourtant nécessaire dans de nombreux domaines, et pas particulièrement avancés. Je ne sais pas trop que faire d’ailleurs, car l’université ne me semble pas conçue pour apprendre ce genre de choses. Sans doute qu’il va falloir que je m’y adapte cependant.

  • Les commentaires sont fermés.

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