Dans son index 2022 de liberté économique, le think tank américain The Heritage Foundation propose un classement des pays les plus libres. Sont notamment évalués le respect des droits de propriété, la corruption, la liberté d’investir, la liberté du travail, les dépenses publiques, ou encore la fiscalité.
Sans surprise, la pandémie du Covid-19 et l’hystérie de masse qui l’a accompagnée ont durablement marqué l’état général des libertés dans le monde. Il s’est matérialisé par un abandon des libertés fondamentales, un affaiblissement du pouvoir judiciaire et un déclin des libertés économiques. Cet état de fait est particulièrement marqué dans les États-providence, plus enclins à adopter des mesures répressives (confinements, fermeture des commerces, rationnements) et à déclencher une contraction de l’activité économique.
Le classement
Singapour
Surnommée la Suisse d’Asie, la Cité-État se classe parmi les pays dont le niveau de vie est le plus élevé au monde.
Bien que certaines libertés civiles soient encore réprimées (censure de l’information et contrôle des mœurs), Singapour se caractérise par son économie de marché, ainsi qu’un niveau de corruption perçu particulièrement bas. Son faible taux de chômage s’accompagne d’un environnement réglementaire favorable au libre-échange.
Suisse
Son succès peut s’expliquer par sa résilience institutionnelle, son système politique décentralisé et sa démocratie directe.
Historiquement attachée à son indépendance et sa neutralité, la Confédération se caractérise par une grande stabilité politique. Les référendums et initiatives populaires sont légion, ce qui contribue à entretenir un niveau de confiance institutionnelle élevée. La place de l’État reste relativement réduite, avec une concurrence fiscale entre cantons et une dette publique modérée (42,9 % du PIB contre 113,5% en France).
Irlande
Depuis 2017, l’île d’émeraude a considérablement réduit les taxes sur les entreprises pour devenir l’une des places économiques les plus attractives – notamment pour les GAFA – avec un marché du travail dynamique.
L’Irlande présente une gestion saine de ses deniers publics avec des dépenses à hauteur de 25,9 % du PIB (contre respectivement 57,6 % pour la France). Son système judiciaire est indépendant et respectueux des droits de propriété.
Nouvelle-Zélande
Les scores notables en termes d’intégrité gouvernementale et d’efficience judiciaire lui permettent de conserver une place en haut du classement, bien que la santé fiscale et la liberté d’entreprendre ont été érodées par la gestion du Covid-19.
Les confinements stricts et les politiques de redistribution ont significativement augmenté la dette publique.
Luxembourg
Cette monarchie constitutionnelle présente l’un des PIB par habitant le plus élevé du monde – 115 873 dollars (contre 38 625 dollars en France) – et une économie centrée sur les activités financières.
Le Luxembourg se caractérise par son système judiciaire robuste, un système de marché libre, un gouvernement stable, ainsi qu’une lutte active contre la corruption.
Pas de prospérité sans liberté économique
À l’inverse, les pays les moins libres sont la Corée du Nord, dernière dictature communiste au monde ; le Vénézuela, ravagé par les politiques socialistes qui ont conduit à l’épuisement de son économie pétrolière ; Cuba, dictature communiste depuis 1959 ; le Soudan et le Zimbabwe.
Quels enseignements en tirer ?
Le Président de la Heritage Foundation, Kevin D. Roberts, rappelle qu’au cours de l’Histoire, la prospérité généralisée et la liberté économique ont toujours été étroitement liées. En effet, les pays qui s’inscrivent dans cette voie ont tendance à avoir un PIB par habitant plus élevé, ce qui signifie davantage de richesse disponible par individu, et donc potentiellement plus de pouvoir d’achat.
Et la France ?
En 2022, la France figure au 52ème rang mondial sur 177 ; et 31ème rang européen sur 45.
Ce score la classe parmi les pays modérément libres. Si les libertés d’entreprendre, monétaires et de commerce restent fortes, les réformes indispensables du marché du travail tardent à être mises en œuvre. À titre illustratif, le Code du travail français contient plus de 3300 pages (contre 60 en Suisse).
Par ailleurs, les dépenses publiques sont parmi les plus élevées au monde avec un score de 0,5 (contre 67,2 pour la Suisse). Un tel niveau d’interventionnisme va de pair avec une forte imposition, et entraîne donc un coût d’opportunité plus élevé pour les contribuables. Ce coût étant l’investissement qui aurait eu lieu si les ressources étaient restées dans le secteur privé.
Révélatrice de la nature de notre classe politique et de son administration, la corruption reste prédominante – en particulier dans le secteur public, la défense, et tout autre secteur où affaires et politiques se côtoient étroitement, conséquence directe et symptomatique du trop grand poids de l’État dans la sphère économique.
On remarquera au passage que les pays les + libres et les + riches cités sont ceux qui ne haïssent ni la finance, ni les riches. En France, une bonne éducation socialiste nous fait haïr les 2…. Et nous appauvrir.
On ne peut pas gagner à tous les coups ! Suivant l’indice de démocratie, qui prend aussi en compte les libertés économiques, mais pas que, la France est assez loin devant Singapour.
Il s’agit du top5 des pays les plus libres… économiquement.
Singapour n’est pas exemplaire en matière de libertés politiques et civiles.
Et pendant la crise du Covid, il valait mieux vivre en France qu’en Nouvelle Zélande.
Vous avez essayé les deux, ou bien vous avez une liste de critères pour décider où il vaut mieux vivre à un instant donné ?
Si vous avez une telle liste, pourriez-vous la communiquer pour aider ceux qui cherchent à s’expatrier ?
Par exemple, de mon séjour à Singapour il y a longtemps, j’ai retenu combien leur métro était plus agréable et sûr que celui de la RATP. C’est un critère important pour moi.
Oui, je peux vous proposer une liste de critères et un classement : celui de l’Indice des libertés humaines du Cato Institute :
https://www.cato.org/human-freedom-index/2021
Et votre pays qui a un super métro n’est classé qu’à la 48e place (p.318)… derrière la France, classée 34e :
https://www.cato.org/sites/cato.org/files/2021-12/human-freedom-index-2021-country-profiles.pdf
Mais bien sûr, vous pouvez toujours préférer votre ressenti personnel et considérer que la propreté du métro est le seul critère valable.
Je vous demande une liste de critères, pas un indice global. L’homme-indice n’existe pas, chacun considère dans ses décisions un ensemble de critères et décide des poids personnels qu’il accorde à chacun. En France, la liberté de déambuler dans un centre-ville sans se faire assommer et chouraver son portable est tombée dans l’abîme ces dernières années. Qu’en est-il à Singapour ? En France, la liberté de trouver un média qui ne va pas vous assourdir de la propagande gouvernementale et écolo est tombée dans le même abîme, et si Singapour est dans les derniers pour la liberté de la presse, j’ai du mal à comprendre en quoi la France ne serait pas au même rang. Aller conduire ma compagne à la gare le dimanche sans risquer de se prendre un junkie bourré sur le capot n’est plus une liberté ici. Donc le Cato Institute, ça ne remplace pas les indications séparées sur chaque sujet.
Mais si vous tenez au Cato Institute plutôt qu’à une pondération personnelle de critères divers, expliquez-nous alors en quoi en 2021 la France, 34e, était préférable à la Nouvelle-Zélande, 2e.
Il y a aussi l’indice de démocratie, dont la “tambouille” est accessible à tous.
Mais assurément, l’amer Michel se satisfait d’un indice global pour les libertés économiques, et exige le nom, l’âge et l’adresse de tous les fondateurs pour nos indices respectifs.
Pour paraphraser Desproges, on peut discuter de tout, mais pas avec n’importe qui (quand ça ne sert à rien)…
C’est quand même curieux que “The Heritage Foundation” soit moins connu de nos médias que Oxfam !
Un pays dont 20 % des inscrits ont donné tous pouvoirs à quelqu’un, qui lui même s’en remet totalement à des puissances étrangères, non seulement n’est pas démocratique, mais est en voie d’asservissement.