Ne pas remplacer l’ENA est impensable pour Macron

Troquer l’ENA pour un Institut du Service Public ne garantira toujours pas à la nouvelle école de se libérer de ses démons technocratiques historiques.

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Ne pas remplacer l’ENA est impensable pour Macron

Publié le 11 avril 2021
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Par Claude Robert.

Il y a du bon dans le projet d’Emmanuel Macron de fermer l’École Nationale d’Administration et de la remplacer par une école plus ouverte en matière de variété de profils et d’expériences. Quelle que soit l’appellation, ENA ou ISP, le principe de la filière unique contient néanmoins deux poisons auxquels le Président se garde bien de mettre fin :

  • la mainmise étatique sur un canal unique et officiel de sélection ;
  • les affaires du pays sont la chasse gardée des hauts fonctionnaires.

Il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer, mais de rappeler qu’une vraie réforme libérale redonne de la flexibilité, c’est-à-dire de la liberté individuelle, là où celle-ci fait défaut. Le nec plus ultra étant justement d’embarquer dans une réforme digne de ce nom les anticorps suffisamment dissuasifs à toute tentative de retour à la situation fermée et centralisée précédente.

Car dans toute organisation, il existe une énorme inertie culturelle et procédurale qui fait que tout nouveau changement tend à disparaître sous les coups de boutoir du passé. Or, troquer l’ENA pour l’Institut du Service Public en lui instillant au passage une moindre rigidité en matière de recrutement des élèves ne garantira toujours pas à la nouvelle école de se libérer de ses démons technocratiques historiques. Pour y parvenir, il faudrait beaucoup plus, énormément plus…

Diversité des voies d’accès à la réussite, l’essence même du libéralisme

Donner ses chances à tout le monde est à l’origine même du libéralisme, lorsqu’il s’agissait de considérer la valeur et les droits des individus indépendamment de leur appartenance à la noblesse ou pas. Héritage de la Révolution française, ce libéralisme représente un magnifique progrès en matière de droits de l’Homme.

À ce jour, dans le monde de l’entreprise, les voies qui permettent de réussir professionnellement sont nombreuses et très disparates. Bien que cela soit nettement moins courant qu’en Allemagne, il est même possible pour un ouvrier talentueux de gravir les échelons hiérarchiques les uns après les autres.

Ainsi, trouve-t-on dans la maîtrise et dans l’encadrement des entreprises et des grands groupes une étonnante diversité de profils : scientifiques, littéraires, techniques ou simplement basés sur une expérience professionnelle construite de réussite en réussite.

Qui oserait appeler de ses vœux une filière unique d’accès aux responsabilités en entreprise, une espèce d’École de la Maîtrise et de l’Encadrement comme passage obligé ?

Pourtant, cette diversité constatée dans les entreprises n’a pas du tout cours au sommet de l’État. La création de l’ENA en 1945 a été le signal d’arrêt de toute possibilité de diversité. En traçant officiellement une voie royale et unique de sélection de l’élite politique, tout en voulant pourtant professionnaliser l’accès aux postes d’encadrement public et empêcher toute cooptation, le gouvernement d’alors a pris une décision probablement bénéfique à très court terme, mais dont le pays paie aujourd’hui le prix fort.

L’ENA est en effet l’école qui a administré la chute de 50 % de l’industrie française pendant ces dernières années, qui a laissé croître à la fois le chômage et une redistribution qui nous valent le record des prélèvements obligatoires de l’OCDE, qui a instauré la semaine des 35 heures dans un monde concurrentiel qui n’en veut pas, qui a laissé dégringoler le niveau scolaire dans les classements comparatifs internationaux, qui n’a toujours pas su prévenir les inégalités injustes entre public et privé, qui au contraire a laissé augmenter les effectifs de l’État à des niveaux ruineux, qui n’a que très insuffisamment réformé les retraites malgré le déséquilibre entre le nombre d’actifs et de retraités, qui a laissé se développer une violence syndicale abusive, qui n’a pas su maîtriser les flux migratoires ni juguler l’accroissement de l’insécurité…

Diversité des profils au sommet de l’État, le rêve typiquement libéral

En réalité, injecter de la variété dans le recrutement des hauts fonctionnaires constitue en soi une contradiction. Il est en effet antinomique d’élargir la base du recrutement d’une élite politique tout en affirmant que le profil de cette élite doit rester identique.

Comment espérer une révolution mentale chez ces hauts fonctionnaires, alors que leur statut protégé garantit des avantages quasiment discriminatoires vis-à-vis des travailleurs du privé, auquel s’ajoute une espèce d’impunité en cas d’échec ?

L’efficacité d’une organisation est d’autant plus élevée que les acteurs économiques qui y travaillent sont responsabilisés et comptables de leurs réussites et de leurs échecs. Les statistiques le démontrent régulièrement : fraude, absentéisme et gabegie atteignent des sommets dans les monstres étatiques impersonnels, tandis que l’efficience, c’est-à-dire le rapport maximisé entre les efforts1 et les résultats, est une obsession quotidienne des entreprises privées et de leurs responsables…

Continuer d’alimenter le sommet de l’État en profils de hauts fonctionnaires revient à donner toutes les chances à l’étatisme technocratique centralisateur français actuel de poursuivre son expansion, car il est toujours en expansion2, et ceci jusqu’à l’asphyxie du pays.

Suppression de l’ENA : une réforme faussement libérale, pensée par un non libéral

Certaines réformes laissent augurer un progrès qui n’a que très peu de probabilités de se concrétiser, tout simplement parce que le domaine sur lequel porte ce progrès n’est qu’anecdotique et donc insuffisamment structurant. La décision annoncée par Macron comporte tous les ingrédients de ce genre de mesure.

Mais après tout, n’est-ce pas la rançon d’un système dont nous sommes complètement prisonniers ? Comment celui-ci pourrait-il se réformer alors qu’il a survécu sans difficulté aux 40 années de déclin que l’Hexagone vient d’encaisser ? Comment pourrait-il se réformer alors que ses membres partagent les mêmes profils centralisateurs, technocratiques et planificateurs ?

Comment ce profil-là pourrait-il se contenter de fermer la filière officielle, et de « laisser faire » – laisser les gens libres, un impensé socialiste  -, en s’appliquant à ne recruter que des individus ayant fait leurs preuves et à faire en sorte que les mauvais résultats soient sanctionnés, alors que ce profil-là n’a jamais connu cet inconfort ?

Sur le web

  1. Les efforts en termes de budget, de temps, de main-d’œuvre, de risques, etc.
  2. Puisque le nombre de fonctionnaires, les impôts et la dette ne baissent toujours pas : il y a d’ailleurs un réel problème de rendement et de décalage avec les vraies richesses du pays.
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  • « Je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile… »
    Après la gauche et la droite, les syndicats et maintenant l’ENA.
    S’il s’avère que ça fonctionne, tant mieux.
    Au pire, on n’aura rien perdu.

  • Simple élargissement du recrutement sans révision profonde de la « formation »… L’analyse est pertinente…
    Mais que vient faire cette remarque finale sur le « socialisme » qui tombe comme un cheveu sur la soupe et semble plus trahir les obsessions de l’auteur qu’apporter un argument décisif ?!
    Le problème de l’Etat français, qu’il soit gouverné à gauche ou à droite, est cette tendance contemporaine de laisser toute décision entre les mains de purs administratifs, aussi doués soient-ils, au détriment des filières techniques (grandes écoles) comme cela pouvait se pratiquer jadis.
    Ainsi, même si sous Macron (qui a fait l’ENA), la proportion de ministres ayant fait l’ENA, est relativement faible, ses deux premiers ministres en sont issus. Encore plus incompréhensible pour le second, dont le profil recherché se voulait officiellement plus « rural »…
    Chassez le naturel…

    • A Jerémy Lapurée Si vous ne voyez pas ce que vient faire le socialisme dans cette histoire de l’ENA, c’est que peut-être vous n’avez pas une définition claire du libéralisme d’un côté, et du socialisme de l’autre. Le socialisme, ce n’est pas qu’une question d’étiquette, car même Chirac l’était, ni de pourcentages d’Enarques dans un gouvernement, puisque la quasi totalité des membres du gouvernement sont des hauts fonctionnaires…

      • Je vous rassure. J’en ai une idée parfaitement claire, au point que je ne confonds pas, contrairement à d’autres, étatisme et socialisme.
        En réalité, j’en ai ma claque de lire, dans des articles au demeurant souvent bien argumentés, ces petits gimmicks qui n’ont rien à voir avec la choucroute. Aujourd’hui, c’est « socialisme », avant hier, c’était « constructivisme »… Etc.
        Vous avez l’impression de déguster un bon plat, et tout à coup, vous tombez sur un bout de la perruque du cuistot. Ca vous ruine le bon moment que vous aviez commencé à passer.
        Vous connaissez ce jeu où les participants doivent placer des mots définis à l’avance dans un discours ? Eh bien, j’ai l’impression d’y assister trop souvent. Mais peut-être cette réussite conditionne t-elle le montant de leur pige ?

        • Socialisme, étatisme et constructivisme se recouvrent pourtant assez diaboliquement, même si vous en avez marre. Étatisme permet de qualifier en complément la droite actuelle…

  • « Lapin, je te baptise carpe »

  • L’ENA fut inventé comme antidote au poil à gratter polytechnicien qui énervait les politiciens mais que de Gaulle continuait à consulter quand les problèmes étaient trop ardus pour les responsables en titre.

  • La monarchie est morte, vive l’ENA pardon l’ISP.
    L’ISP devant s’appeler ISF mais cela faisait trop voyant et foutage de g….le

  • Encore une réforme qui n’en sera pas une

  • Bof, l’ena n’a jamais été un problème, le problème est l’enarque voulant faire de la politique et son statut de fonctionnaire à vie.

    • Euh? l’énarque sort d’une école « d’administration », or administrer un Etat, c’est faire de la politique, non ?

      • Non, la politique doit être réservée aux élus, les autres, énarques pourquoi pas, gèrent.

      • Cf la différence entre gouverner et administrer.
        Les administratifs sont censés faire ce que les gouvernants, élus, leur demandent de faire.
        Hélas, les premiers ont pris un tel pouvoir que c’est souvent l’inverse. Mais comme ils sortent tous du même moule, c’est moins gênant pour les seconds qui ne peuvent imaginer une alternative à la politique menée.
        Il aura fallu la crise des Gilets jaunes, matérialisant comme jamais le fossé entre le bureaucrate et le peuple, pour que Macron se décide enfin.
        Mais la réforme est bien timide…

        • C’est même plus que timide, ça empire vraiment. Quand je vois qu’ils veulent plus de diversité, je me dis que l’on va avoir droit à des quotats de ceci ou cela.
          Ils ont éclatés l’ENA avec des grandes écoles déjà championnes du réseautage comme les mines, les ponts et chaussées et l’école de magistrature. Le pantouflage dans le privé sera d’autant plus facile.

    • Cent pour cent d’accord. Notre écurie de cracks nationaux de la politique peut s’enorgueillir d’un pourcentage élevé (que dis-je « abracadabrantesque ») d’énarques : Hollande, Chirac, Jospin, Balladur, VGE, et leurs acolytes… mais pas Sarkozy, ni Mitterrand… le pire n’est jamais certain.
      Mais, ces personnalités politiques sont beaucoup moins nombreuses, que les Énarques qui ont réussi dans le CAC 40, les Juges Administratifs et leurs subordonnés, les Préfets et leurs subordonnés.
      Non, l’Énarchie a globalement réussi n’en déplaise à certains.
      Et les futurs nouveaux Énarques devront faire les mêmes choses.
      Le problème : existe-t-il de bons et de mauvais Énarques ? par exemple ceux qui ne pensent qu’à la politique en zappant la case administrative. Administrer c’est pas « faire de la politique », c’est l’appliquer loyalement.

  • La suppression de l’ENA est une bonne chose si l’on considère la manière dont cette école a phagocyté la vie publique de notre pays depuis bien trop longtemps.
    Mais le problème de fond n’est pas l’ENA mais les enseignements qui y sont donnés: changer le nom de l’école, voire la regrouper avec d’autres pour donner l’impression d’une révolution ne changera rien au problème.
    Former des hauts fonctionnaires sans ouverture sur l’extérieur, sans contact avec l’entreprenariat et bien souvent avec des formations scientifiques et techniques qui frôlent le zéro absolu ne peut conduire un pays qu’au déclin.
    Ce que nous voyons aujourd’hui au sujet de la gouvernance et des orientations de la France depuis plusieurs décennies ne fait que confirmer de façon encore plus rapide que prévue ces prévisions qui peuvent pourtant paraître évidentes pour qui a un peu de bon sens.

    • « Mais le problème de fond n’est pas l’ENA mais les enseignements qui y sont donnés »
      Tout à fait, on peut changer l’emballage, mais si le contenu reste le même, il y aura tromperie!

      • C’est que justement voyez-vous on y acquiert surtout une grande virtuosité dans l’exercice de l’emballage convivial.

  • Et surtout réformer la possibilité de faire de la politique et d’enchaîner les mandats tout en conservant les avantages de son corps d’origine en bénéficiant de la progression de carrière sans jamais y avoir exercé ainsi que de la retraite prise plus tôt que la moyenne ,tel un certain FH ancien président qui n’aime pas les riches.
    On exporte nos ingénieurs,chercheurs…pas les énarques!

  • Excellent article.
    Quand on parle d’élargir la base de recrutement, qu’est-ce que ça veut dire ? Si c’est juste d’avoir des quotas de la « diversité », bonjour les dégâts. Il faudrait au contraire élargir l’éventail des cultures, notamment venant de filières scientifiques et d’ingénieurs. Comment est-il possible d’avoir un président et un ministre de l’économie dont la culture est purement littéraire ?
    Comment est-il possible de laisser se dégrader le tissus industriel français au point qu’aujourd’hui, certains (qui connaissent la situation de l’intérieur) pensent qu’une grande entreprise technologique comme EDF n’aura bientôt plus la compétence de construire non pas une centrale nucléaire, mais même une simple centrale électrique. Oublions-nous que la révolution française et Napoléon se sont appuyés sur de grands ingénieurs et scientifiques (Carnot « l’organisateur de la victoire », Monge fondateur de l’Ecole Polytechnique …). Sans vouloir imiter l’horrible régime Chinois, il faut quand-même reconnaitre qu’une grande partie des dirigeants sont des ingénieurs … Mais aujourd’hui, il semble que ce qui est important pour les « zélites » qui nous dirigent, c’est une compétence purement « administrative et bureaucratique », d’où les couacs à répétition dans la gestion des crises.
    Mais finalement, le plus important de tout, comme certains commentaires le signalent ici, c’est l’absence de responsabilité : les « zélites » politiques et administratives sont assurées de leurs « carrières » quels que soient les résultats. Et ça , c’est un problème qui dépasse la question de l’école.

  • Il ne faut jamais oublier que L’ena a été créé en 1946 par Maurice Thorez sur le modèle des écoles d’administration soviétique politique c’est donc une machine de guerre d’entrisme communiste et socialiste dans l’ensemble de la société française et ma foi on peut constater que ça particulièrement bien réussi depuis cette époque.
    la seule réforme qui vaut pour l’ENA et sa suppression bien évidemment

    • Votre présentation est historiquement fausse.
      Il y avait bien avant qu’elle ne fut créée – cela remonte semble t-il au 19eme siecle – la volonté de créer une formation unique pour les « grands serviteurs de l’Etat ».
      En ce qui concerne précisément la genèse de l’ENA, je vous invite à lire cet extrait ci-dessus, qui montre que Thorez n’a été qu’un exécutant parmi d’autres…
      « Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux projets aux apparences similaires mais aux objectifs opposés émergent. L’École des cadres d’Uriage, créée par Vichy en 1940, a pour objectif l’instauration d’une nouvelle aristocratie fondée sur le sens du service de l’État. S’éloignant de l’idéologie vichyste, elle sera finalement dissoute par Pierre Laval en décembre 1942. Le second projet, qui est quant à lui conduit peu après la libération par Michel Debré et Emmanuel Monick, aboutira à la création de l’ENA, des Instituts d’études politiques et du Centre de hautes études administratives ».

      Dans un gouvernement, celui qui tient la plume n’est pas toujours le créateur.
      Un petit exemple récent si vous le permettez, la pénalisation du client des prostituées…
      Une lecture distraite des événements pourrait faire croire que c’est la Hollandie qui en est à l’origine…
      Raté. C’est le résultat d’une mission parlementaire qui a été confiée à deux parlementaires, un de gauche, un de droite, en 2011. Et qui a reçu un acccueil enthousiaste tous bords confondus. Hollande ou un autre, on y avait droit. Voyez d’ailleurs comment la loi a été votée. Grande majorité pour.
      La création de l’ENA résulte ainsi d’un long mouvement de fond, plusieurs fois décennal, et qui a profité d’un vent favorable – la reconstruction du pays après guerre. Le ver était depuis longtemps dans le fruit. Et il ne s’appelait pas Thorez.

  • Augmentez le % de binationaux dans le recrutement, outre le changement de nom, aura de réelles conséquences. Vous pouvez faire confiance a Macron !

  • Il s’imagine qu’en changeant le nom de l’école il va changer sa mentalité?

  • L’ENA ne serait pas un problème en soi si elle n’avait pas l’exclusivité. C’est le mode de recrutement pour les postes à pourvoir qui est complètement anachronique. Par ailleurs, je ne comprends pas la hargne générale contre ce qu’on appelle  » le Pantouflage » ? Qu’ils sortent un peu, qu’ils se frottent au privé et à « la vraie vie » économique me semble au contraire une très bonne chose. Et ces histoires de corruption possible etc relèvent surtout du fantasme…

    • Le pantouflage jette forcément une suspicion de corruption : quelle pourrait être la motivation d’une société privée à aider un jeune à payer sa pantoufle — rembourser ses frais d’études — sinon pour bénéficier de son carnet d’adresses ?

      • S’ll s’agit de jeunes, leur expérience et leur carnet d’adresses ???? (Ne pas surestimer d’ailleurs en règle générale les carnets d’adresses : illusion en grande partie. Ca peut éventuellement entrebâiller des portes mais certainement pas les ouvrir). S’il s’agit de moins jeunes (10 ans dans l’administration) , pas de remboursement, donc !. Enfin, les entreprises privées cherchent des têtes bien faites et adaptées au type de poste à pourvoir. Pourquoi pas des Enarques ou des polytechniciens ou ….. Le problème est qu’aujourd’hui, du fait de la défaillance de l’Université, ces grandes écoles réduisent beaucoup leurs chances de se tromper sur le niveau, la formation… d’un candidat. Et pour terminer, ce n’est pas parce que Mercedes recrute un ancien de Renault, que celui-çi devient un agent double qui touche des deux côtés… A ce compte là, plus personne ne bouge.

        • Leur tête bien faite plutôt que leurs camarades de promo bien placés ? Soit vous n’en avez pas recruté vous-même, soit, ce que j’espère, les choses ont bien changé depuis mon époque…

          • Je persiste et signe. Par expérience, ce n’est pas parce que vous avez des copains de promo bien placés qu’ils vous passent des contrats. Je ne sais pas de quelle époque vous parlez mais il y a déjà pas mal de temps que Business is Business et qu’il n’y a pas que l’ascenseur social qui ne fonctionne plus. Alors bien sûr vous réussirez certainement à trouver des exceptions (comme partout) mais……

            • Mon « époque » est celle des dernières années où l’X était sur la Montagne. Certes, ça n’est pas parce que ce sont des copains de promo qu’ils passent des contrats, mais il n’en demeure pas moins que les compétences et le potentiel, surtout d’élévation personnelle, à la sortie de l’école ne pouvaient convaincre un recruteur comme le faisait le carnet d’adresses.

              • Là, on joue un peu sur les mots. Tout recruteur quel qu’il soit préfère un candidat qui connait le secteur et donc y a des entrées ou des connaissances par essence (c’est vrai partout). De là à acheter un carnet d’adresses, crier à la collusion, corruption etc et vouloir laver plus blanc que blanc …

  • Démagogie et clientélisme du mignon juste avant les régionales et de 2022. Il s’agit d’aller à la pêche aux voix dans les quartiers dits sensibles en créant une catégorie d’africains de service. Le Pen père l’a fait, Segolene également.

    Reste à savoir si les fonctionnaires tout blancs accepteront d’être dirigés par des Sybeth. Des policiers avaient réussi à faire virer un de leurs collègues d’origine algérienne : il corrigeait leurs fautes de français et parlait mieux qu’eux.

  • Dans une démocratie a t’on besoin de l’ENA ? pour ma part non et il faut la supprimer purement et simplement. Ce changement de nom et autres peccadilles sont de la communication pré-électorale de la com pure du pur « énarquie ».
    Le recrutement dans les administrations devrait se faire en multicritères dans tout le vivier de la société , grandes écoles , techniques ou commerciales , fac , autodidactes qui ont eu une réussite par ailleurs … donc suppression pure et simple et non changement de nom sans intérêt et trompeur.

  • Il ne faut pas supprimer l’ÉNA mais seulement modifier le recrutement… l’ÉNA doit devenir un Centre de Formation Continue de hauts-fonctionnaires c’est à dire former des nouveaux serviteurs de l’État qui ont déjà une expérience de la vie entre 15 et 20 ans (hors administration) issus des écoles d’ingénieurs et/ou de commerce.
    Je précise : Hors adm. c-à-d. 30% max de fonctionnaires en place ou de personnes sortant de sciences-Po.

    • Encore moi…
      Il faut que les hauts- fonctionnaires soient des gens ayants eu des responsabilités dans les entreprises ou industries !
      … Et non comme aujourd’hui, des fonctionnaires (avec une formation bonne mais du siècle dernier) qui sont parachutés (pour perturber) dans les grandes entreprises !

    • Vous nous rajoutez des quotas ! Pas plus de 5% de çi etc… Il faut libéraliser le recrutement dans la Haute administration. Si on a besoin d’un Manager, on cherche un Manager (d’où qu’il vienne), si on a besoin d’un organisateur …, d’un comptable …. d’un battant…, d’un etc …

    • Absolument d’accord. C’est la seule vraie réforme à faire, qui entraînera les autres, dont la refonte du programme et du corps enseignant.
      Mais 15 à 20 ans avant d’entrer, c’est peut-être un peu beaucoup. D’après mon expérience de l’entreprise et la vitesse à laquelle on y apprend la vie, 5 à 10 devraient suffire.

  • Obligeons tous les hauts fonctionnaires à quitter la fonction publique définitivement pour faire de la politique

  • Un écran de fumée…rien de plus. Les français savent qui les a mis dans la merde, alors on change juste le nom histoire d’endormir tout ce beau monde.

  • On est content en Alsace de la fermeture de l’ENA

    https://blogs.mediapart.fr/pierre-sassier/blog/031017/le-roi-le-paysan-et-lane

    J’espère que l’ISP qui va la remplacer et dont le but est , dixit les DNA, de rendre plus attrative la haute fonction public , fera mieux que l’ENA ; dans ce but on instaurera dans cette école la nouvelle loi sur l’enseignement immersif ; d’ailleurs ils auraient dû appeler cet institut  » Collège des Hautes Etudes pour Fonctionnaires »

  • Ca me fait bien rigoler cette pseudo abolition de l’ENA. Connaissant un peu le monde de l’éducation à la Française, je peux vous garantir que:

    1) On va garder le même bâtiment, avec les mêmes salles de classe,
    2) … dans lesquelles officieront les mêmes professeurs,
    3) … qui dispenseront les mêmes cours,
    4) … aux mêmes élèves.

    Ah! J’oubliais. On va changer la plaque ENA à l’entrée pour une plaque ISP. Bien sûr, ça va tout changer!

  • Ce n’est pas l’ENA qu’il faut remplacer mais macron lui-même. Jupiter pourra ainsi retrouver non pas les Dieux de l’Olympe mais ceux de la nullitude.

  • qui va enseigner ? quels vont être les programmes ? qui va pouvoir fréquenter cette nouvelles structure ?

  • Pour renouveler le personnel employé dans la fonction publique de sa base jusqu’à sa tête où règnent les avions de chasse de l’absurdité fiscale et réglementaire française, nul besoin de supprimer ou redécorer l’ENA.

    Il suffit simplement d’abolir les privilèges de la fonction publique, et ils sont conséquents.
    Supprimer l’emploi à vie, interdire le cumul des fonctions, que les fonctionnaires qui font de la politique quittent définitivement la fonction publique, supprimer les généreux émoluments que continuent de toucher les anciens députés, sénateurs, ministres, et présidents, après quelques années de service, bref, toute une classe d’aristocrates modernes qu’il faut ramener au sens des réalités.

  • il faut non seulement supprimer l’ENA, mais supprimer les grands corps avec les statuts à vie et surtout réduire le périmètre de l’Etat à ses fonctions régaliennes (et alors on verra que l’ENA ne sert à rien).

  • « Donner ses chances à tout le monde est à l’origine même du libéralisme »? Vous allez un peu loin avec le libéralisme. On parle en anglais de « equality of opportunity » vs « equality of outcome ». Le dernier est clairement socialiste. Mais le premier est ce que vous suggérez etre l’essence du libéralisme, est également socialiste ou clairement interventionniste en tout cas, car une telle position peut justifier toute une série de politiques publiques afin de « donner la meme chances a tout le monde ». Tres dangereux.

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