Précaution, risque zéro, danger : vers une impasse sociétale

Une société qui n’a d’autre objectif que d’éliminer tout risque est-elle viable ?

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Précaution, risque zéro, danger : vers une impasse sociétale

Publié le 12 novembre 2020
- A +

Par Michel Negynas.

On parle beaucoup et souvent à tort du principe de précaution. Mais deux autres tendances moins connues de nos sociétés peuvent nous conduire à une impasse sociétale : l’objectif du risque infinitésimal, et le bannissement de tout danger. La combinaison des trois nous mène dans le mur.

Les ravages du principe de précaution

Le concept

Le concept de « principe de précaution », sous une forme élaborée, est apparu officiellement au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. L’un des 27 principes adoptés est le suivant :

En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement. (Principe 15)

Le principe avait par ailleurs déjà été énoncé lors de certains sommets internationaux dès la fin des années 1980. En France, sa première apparition date des lois Barnier sur l’environnement en 1995.

Depuis, il est invoqué à tout-va, et même souvent à tort, les politiques et les media confondant le principe de précaution avec la prudence, laquelle consiste à se prémunir d’un risque connu et à probabilité élevée.

En France, un tournant a eu lieu en 2005 avec l’adoption, dans la Constitution, de la Charte de l’environnement avec entre autres : 

Article 1er. Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.

Article 5. Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.

Analyse

Le principe de précaution s’inscrit dans un large corpus philosophique, dont les prémices étaient déjà chez Heidegger, Hannah Arendt et leurs successeurs. Mais beaucoup en donnent la paternité au philosophe Hans Jonas et son ouvrage traduit en français par Le principe responsabilité.

En fait, Hans Jonas souligne que puisque nous avons maintenant des moyens technologiques capables d’effets importants et irréversibles sur notre environnement, notre devoir est de garantir à nos générations futures qu’il n’en sera rien. En particulier, il faut évaluer les risques et bénéfices des progrès technologiques. On pourrait plutôt résumer cela en un principe de responsabilité.

Hans Jonas ajoute que les générations futures ne votant pas, la démocratie comme méthode de gouvernance n’est pas adaptée. Il prône un gouvernement par une élite éclairée. Mais ça, c’est une autre histoire. Samuel Kohlhaas vient de développer le sujet sur Contrepoints.

En réalité, Hans Jonas ne formule pas ses principes tels qu’on les trouve maintenant dans la Constitution française. Et le principe de précaution fait l’objet de nombreuses définitions dont les nuances conduisent parfois à des acceptions différentes en pratique. Cela n’aide pas à sa compréhension et à son application éventuelle.

  • L’article premier de la Constitution pose déjà en lui-même plusieurs problèmes liés à la sémantique.

En effet, que signifie le terme environnement ? Il est souvent à l’origine de méprise lors de traductions, car pour les Anglo-saxons (et certaines branches scientifiques) il signifie généralement « tout ce qui n’est pas inné ». Il inclut donc les comportements et englobe les atteintes à la santé. D’ailleurs, le texte de l’article ajoute « environnement respectueux de la santé ». Il en résulte que si le législateur, craignant des conséquences incontrôlées, avait voulu limiter la portée du texte à l’environnement au sens usuel français, c’est raté. Dans ce contexte, la Covid-19 peut même être « une atteinte à un environnement respectueux de la santé ». Et dans la pratique, d’ailleurs, le principe de précaution est invoqué le plus souvent sur des questions de santé.

  • L’article cinq, lui, est probablement un des textes législatifs les plus incompréhensibles qui ait jamais été écrit.

En effet, si du fait d’un projet ou d’une situation, la réalisation d’un dommage est incertaine, c’est que le processus est mal connu. On peut initier ou intensifier la recherche pour mieux le connaître, mais on voit mal comment faire une évaluation des risques et déterminer les mesures provisoires à prendre avant d’avoir fait l’étude.

Les tenants du principe se livrent à des contorsions intellectuelles vertigineuses pour contrer cet argument de bon sens, invoquant par exemple une conception post- moderniste de la science : celle-ci ne serait qu’une composante parmi d’autres de notre paradigme culturel, et à ce titre, elle n’est pas à privilégier pour appliquer la précaution (O. Godard).

Ces considérations hautement théoriques sont peut-être défendables intellectuellement, mais ne résistent pas aux cas concrets pour de multiples raisons. En réalité, le principe de précaution tourne très souvent au principe d’abstention : les mesures prises seront généralement d’interdire a priori le processus susceptible de causer le dommage ; et souvent, cela revient à interdire son étude elle-même : voir les OGM en Europe, par exemple. C’est en cela que contrairement à ce qui est affirmé par ses promoteurs, ce principe est de nature à générer un conservatisme excessif, et même de l’immobilisme. En particulier si le sujet est porteur de débats scientifiques, et il l’est généralement.

Par ailleurs, et c’est peut-être le plus fâcheux, il conduit peu ou prou à renverser la charge de la preuve, puisqu’il implique de démontrer l’innocuité d’un processus dans le cas fréquent où le risque de dommage n’est pas encadré par des critères d’acceptabilité, lesquels critères font généralement débat eux aussi de toute façon.  En effet, quasiment toute activité humaine est susceptible de créer des dommages graves et irréversibles ! C’est le risque effectif qu’il faut gérer. Pour cela il faut pouvoir l’apprécier. Et prendre des « mesures proportionnées » ab initio est donc impossible.

Le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel ont précisé que les droits énoncés dans la Charte de l’environnement ont valeur d’objectif constitutionnel et sont judiciairement recevables (décision n° 2019-823 QPC du 31 janvier 2020).

Et l’article 5 s’adresse « aux autorités publiques » : compte tenu d’une judiciarisation galopante, il ne peut conduire qu’à la paralysie de l’administration et des dirigeants politiques. C’est l’évolution, lente mais bien réelle, à laquelle nous assistons.

La course au risque zéro

Gérer les risques

Pour gérer un panel de risques connus, il y a des méthodes.

On trace une cartographie : on positionne les risques dans un diagramme avec en abscisse la gravité et en ordonnée la probabilité d’occurrence. On leur affecte un calcul d’affectation de ressources. Cette visualisation permet de gérer des priorités et des allocations. Mais les décisions ne peuvent être que politiques (au sens premier du mot), et collégiales, surtout en ce qui concerne les risques à gravité élevée et à probabilité faible.

Il est évident que nos institutions réagissent, elles, sur des critères d’émotion et pas de prioritisation et que la démocratie dans ce domaine s’apparente davantage à du suivisme de l’opinion, manipulée par des activistes et amplifiée par les media, qu’à des délibérations politiques.

L’économiste danois Bjorn Lomborg a fondé le Copenhagen Consensus Center pour tenter de définir des priorités à l’échelle de la planète à partir d’une idée purement économique. Il a réuni périodiquement des prix Nobel et leur a demandé de répondre à la question : si vous aviez 75 milliards à dépenser, où les mettriez-vous pour améliorer le sort de l’humanité ?

La réponse est fondée sur des analyses coûts/bénéfices, et le dernier avis, datant de 2012, définit parmi les 10 premières priorités :

Hunger & Education Bundled Interventions to Reduce Undernutrition in Pre-Schoolers
Infectious Disease Subsidy for Malaria Combination Treatment
Infectious Disease Expanded Childhood Immunization Coverage
Infectious Disease Deworming of Schoolchildren
Infectious Disease Expanding Tuberculosis Treatment
Hunger & Biodiversity & Climate Change R&D to Increase Yield Enhancements
Natural Disasters Investing in Effective Early Warning Systems
Infectious Disease Strengthening Surgical Capacity
Chronic Disease Hepatitis B Immunization
  • 10 
Chronic Disease Acute Heart Attack Low‐Cost Drugs

Le changement climatique n’est cité qu’en sixième position, et encore, uniquement sur le plan de la biodiversité et des rendements agricoles. On aurait bien fait de s’en inspirer en Europe et privilégier la prévention contre les maladies infectieuses plutôt que la lutte pour le climat…

Définir démocratiquement le risque acceptable

En tout état de cause, une des clés de bonne gestion est de définir démocratiquement le risque acceptable compte tenu du contexte du moment (possibilité technique, emploi des ressources…). Or c’est généralement décidé au sein de comités non élus, par des processus peu transparents. À titre d’exemple, la détermination des limites à l’exposition des pollutions ou des substances dangereuses gagne à être connue.

En général, l’objectif est d’éviter un mort de plus que la mortalité jugée comme naturelle, pour 100 000 expositions au risque. Mais c’est souvent un pour un million si des personnes fragiles peuvent être exposées (femmes enceintes, handicapés etc.). Une des conséquences est que le plus souvent, vue la rareté des évènements recherchés, il est impossible de vérifier statistiquement le résultat des mesures prises.

En outre, les calculs empilent les hypothèses les plus conservatrices, et à la fin, on leur affecte en plus un coefficient de sécurité qui est en moyenne de 100, mais peut aller jusqu’à 3000. On tombe parfois en dessous des capacités de mesure, ou en dessous des expositions naturelles…

En route vers la suppression des dangers

L’eau, même potable, est dangereuse : son ingestion forcée était un supplice au Moyen-Âge. Évidemment, on ne court aucun risque à en boire modérément. Le risque est la combinaison d’un danger et d’une probabilité que ce danger fasse des dommages dans certaines circonstances, par exemple le degré d’exposition à une pollution. Un risque est gérable, le danger ne peut être qu’éliminé.

Le règlement REACH sur les substances chimiques conduit ainsi de plus en plus à bannir des substances, alors que ce n’était pas le but initial. Il se produit subrepticement un glissement du risque au danger, qui vient quasiment d’être officialisé par la Commission européenne, dans son projet de remise à plat de REACH. C’est l’un des axes majeurs du Green Deal de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen : l’adoption d’une « stratégie durable dans le domaine des produits chimiques » visant à « garantir un environnement sans substances toxiques » à l’horizon 2030. La promesse d’une petite  révolution. (Commentaire du journal Le Monde). Même la Direction de la santé a émis des réserves !

Les conséquences

Cette combinaison diabolique (précaution, danger, juridiciarisation) est à l’œuvre dans bien des domaines. La gestion du Covid-19 en est un exemple frappant : tétanisation des décideurs qui se retranchent derrière des scientifiques ouvrant eux- mêmes le parapluie, objectif vain d’élimination du danger (« casser l’épidémie par le confinement») plutôt que de gérer le risque (adaptation des moyens médicaux de prévention et de soin).

Nous construisons ainsi un monde qui vit dans la peur, et à terme, va dépenser la plus grande partie de son PIB à éliminer des risques de plus en plus faibles : il n’y aura pas de limite. On en vient même à vouloir « sauver le climat terrestre » !

Il ne s’agit pas de plaider pour un laisser faire ou de ne pas gérer les risques qui sont devant nous. Mais d’autres méthodes sont possibles, à base de contrats de progrès entre les parties prenantes de la société. Évidemment, pour cela, il faut une démocratie apaisée, et ce n’est guère possible dans une société travaillée par des organisations activistes dont le pouvoir de nuisance médiatique ne cesse de croître.

Enfin, les évènements actuels mettent en lumière une question qui n’a plus rien de théorique : une société qui n’a d’autre objectif que d’éliminer tout risque peut-elle rester vraiment démocratique ?

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  • La prise de risque est inhérente au progrès. Une société sans risque est comme un fils de famille qui dépense tous les biens gagnés par ses ancêtres. Cela peut durer un certain temps mais il fait plonger sa famille dans la misère à la fin.
    Une fois que l’on ne pourra plus financer nos peurs et notre immobilisme avec de l’argent créé sans richesse, la confiance dans la monnaie partira, avec le chaos qui va avec… à moins que l’on ne se réveille avant.

    • certitude ou risque : l’équilibre voire le compromis est préférable
      Il n’y a jamais de certitude absolue (quoique) en revanche le risque absolu (total), lui, paradoxalement est une certitude et qui plus est absolue, celle de la mort.

  • Pour répondre à la dernière question: non, une société qui cherche à éliminer tout risque ne peut pas être démocratique. Et on peut même renverser la problématique : quelqu’un qui voudrait liquider la démocratie et les libertés trouverait un allié très puissant dans le « principe de précaution ». C’est très concrètement ce qui se passe sous nos yeux: on agite des croquemitaines sous le nez du public, on lui fait peur et on lui impose des mesures « protectrices » – pour son bien, naturellement.
    Il faut se méfier comme la peste de ceux qui veulent, soi-disant, nous protéger de tout et n’importe quoi.

    • « une société qui cherche à éliminer tout risque ne peut pas être démocratique »…
      c’est obscur..
      c’est quoi la société alors et c’est quoi le peuple qui décide..???

      et la démocratie totale peut être une tyrannie..

  • une société qui cherche à éliminer tout risque est une société crétins ou de crédules dirigées par des hypocrites car à l’évidence on ne peut éliminer TOUT risque.

    Tout risque est associé à un coût qui déjà à de multiples dimensions. argent, santé, bien être etc.. donc non « hiérarchisable » dans la majeure partie des cas …

    Sans vouloir dénigrer lomborg, Il faudrait lui demander quels choix arbitraires on conduit à son classement..savoir qu’il a analysé en terme de couts et benefices nous fait une belle jambe.

    « si vous aviez 75 milliards à dépenser »… tout est dit, car cela se traduit pas si vous supprimez le concept de consentement à l’impot et que la richesse appartient au collectif et doit être géré par les politiques..
    Lomborg raisonne mieux..mais dans une perspective absurde.
    c’est encore . un avatar de la planification collectiviste .. comment « mieux gérer la secu, ou comment faire de « meilleurs programmes » pour l’ed nat..

    Les individus sont maitres de leur argent, c’est à eux de faire des choix quant à la façon de le dépenser. ils peuvent faire la charité, ou contribuer à des associations.

    On a le droit de n’etre pas d’accord pour aider untel ou untel. La pauvreté n’est pas une vertu.

    • « Sans vouloir dénigrer lomborg, Il faudrait lui demander quels choix arbitraires on conduit à son classement..savoir qu’il a analysé en terme de couts et benefices nous fait une belle jambe. »

      Lisez le dernier livre qui a été tiré des travaux, si vous voulez savoir.

      Prioritizing Development: A Cost Benefit Analysis of the United Nations’ Sustainable Development Goals Paperback – June 19, 2018
      by Bjorn Lomborg (Editor)

  • Des que je me lève j’applique mon premier principe de précaution, me lever du pied droit et ensuite je m’avance avec mille précautions dans le couloir pour trouver la lumière…. J’arrête là, le principe de précaution est une base essentielle pour survivre. Pour l’état, c’est la même chose, il doit faire attention à sa survie, se rendre indispensable alors qu’il devient de plus en plus inutile et malveillant au yeux du peuple.
    Et voilà notre état à trouvé un filon, nous défendre contre le réchauffement la pollution un virus.. Bah, il ne peut plus faire la guerre, défendre le château , il en a trop perdu t , l’état ne sert plus à rien, il ne nous défend plus du monde extérieur, il ne lui reste qu’une option se créer un ennemi intérieur, nous. .

  • « éliminer des risques de plus en plus faibles »
    Si c’était ça, ce serait un moindre mal. Mais il s’agit avec le PP d’éliminer des risques indépendamment de savoir s’ils sont plus ou moins faibles, juste parce qu’on ne peut pas prouver qu’ils ne sont pas nuls et qu’ils sont spectaculaires et médiatiquement vendeurs.

    • On élimine pas les risques on les provoque à l’aide de la fausse science.
      On n’a jamais vécu aussi vieux depuis l’expansion des pesticides.. On supprimés les pesticides
      On n’a jamais autant mangé, on crée le bio pour limiter la production et affamer les gens. Un article du monde le bio évite le diabète… Trop fort.

  • Éliminer tout risque c’est garantir l’extinction.
    Prendre tous les risques aussi.

  • « On » nous dirige vers cette impasse depuis des années. Et cette impasse est, par la grâce de la propagande, définie comme le Bien.
    Il est temps de sortir de cette dictature orwellienne avant qu’il ne soit trop tard, cnest-à-dire qu’elle sombre dans la violence.
    Pour cela, il faut que les gens sortent de la panique, comprennent qu’on leur a menti, qu’on les a manipulés.
    Le film « Hold up », qui vient de sortir, est un bon outil. Utilisons-le, favorisons sa diffusion.

  • Ce que l’on oublie toujours c’est qu’un non-action n’existe pas : décider de ne rien faire est aussi une action. En situation d’incertitude on ne sait pas si l’action peut avoir des conséquences dommageables mais on ne sait pas non plus si la non action peut en avoir. Le choix n’est jamais entre risque et non risque, il est entre des risques à évaluations très incertaines de différentes stratégies d’action. Il faut se résoudre à vivre dans l’incertitude et avec des risques que l’on peut (et doit) réduire mais jamais supprimer totalement.

  • Cet article fait l’impasse sur la catégorie la plus importante pour un libéral:

    Gérer des risques, c’est faire de « l’économie ».

    La question est donc seuleument de savoir QUI gère les risques.

    Si c’est l’état avec la violence, ou les citoyens libres dans l’échange et l’accumulation de capital.

    Nous savons tous que les politicos ont à leur dispoisition des dizaines de « plans com » (principe de précaution et autres branleries) pour nous convaincre qu’ils font les arbitrages de risques mieux que nous.

    Cependant, nous savons également tous que, au bout de cette route, se trouve le vénézuela, la corée du nord etc….

    Arrêtons donc de nous pencher doctement sur ce que racontent ces gens pour nous asservir, sans commencer par rappeler qu’il s’agit juste de cela: de la propagande.

    • Avez vous vraiment lu mon article? J’ai cité l’initiative de Lomborg qui justement, réunit des économistes pour déterminer comment gérer nos priorités sous l’angle économique: la question est que faites vous avec 75 milliards pour améliorer le sort de l’humanité?
      Ce n’est pas de l’économie, ça?

      • « que faites vous avec 75 milliards…?  » : je commence par les gagner !!! (et non les spolier ou les créer à la planche à billets).

        bref, je trouve ce genre de question très artificiel.

        • Et si je ne me sens pas capable de les gagner, je les laisse à ceux qui le sont, ce qui prouve indubitablement qu’ils ont des capacités supérieures et qu’ils sont donc mieux placés que ceux qui n’en ont pas pour décider comment les dépenser.

      • non! c’est du stalinisme!

        75 milliards collectés par la contrainte/la violence de l’état, ne peuvent qu’aboutir à une allocation de ressources débile.

        Comme si un libéral peut-il encore avoir des doutes là-dessus!

        Laissez cette argent dans la poche des citoyens! Ils en feront un usage (créer de la richesse en gérant leur risques/la rareté/les ressources en augmentant la liberté de choix) bien meilleur que n’importe quel bureaucrate, animé de « bonnes intentions » (leur enfer en est pavé, comme on sait)

  • « une société qui n’a d’autre objectif que d’éliminer tout risque peut-elle rester vraiment démocratique ? »
    Je pense que oui, à condition que cette exigence soit partagée par la population.
    Mais alors il ne faut plus en attendre aucun progrès, car le progrès implique nécessairement une part de risque.
    On y fera donc une croix sur la croissance, la prospérité et la course à l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
    Par rapport aux pays qui bénéficieront d’une vision du monde moins craintive, la régression est assurée.
    Voilà pour la théorie.
    Dans la pratique, face à cette sombre perspective, dans un pays comme la France qui a pourtant sanctuarisé le Principe de Précaution, nous aurons heureusement toujours des dirigeants qui feront fi de cet état d’esprit.
    Ainsi, malgré un rejet par 2/3 des Français sur le déploiement de la 5G avant d’avoir la certitude de l’absence de danger de cette nouvelle technologie, le gouvernement est passé outre, tant celle-ci est indispensable pour rester dans la course.
    En revanche, sur d’autres sujets, qui n’apparaissent pas fondamentaux, ou pour lesquels existent des alternatives ou qui n’ont pas un impact économique important (OGM, diesel…) le gouvernement aura peu d’état d’âme à appliquer le principe de précaution, d’autant moins s’il permet, sans le dire, de faire du protectionnisme…
    Le Principe de Précaution est un caillou dans la chaussure dans la marche du Progrès. Ce qu’il faut craindre, c’est qu’on passe à côté d’une évolution technologique dont nous n’aurions pas su ou voulu voir l’intérêt décisif pour notre avenir en vertu dudit Principe. Un tel accident de l’Histoire pourrait bien un jour nous être fatal. Seuls les pays aux institutions politiques et économiques suffisamment ouvertes peuvent rester dans la course sur le long terme.

  • Merci pour votre article très instructif sur ce sujet.
    Malheureusement, notre société et surtout nos dirigeants ne sont pas prêts à laisser la société, les individus à devenir responsables, diriger eux même leurs choix, leurs orientations et globalement leurs décisions. Depuis plusieurs décennies, les Français sont devenus assistés, ils y ont pris goût et en ^plus ils aiment ça…les pervers …
    Tout est bon pour assister les individus. Pas trop travailler, beaucoup de congés payés, rien payer et surtout continuellement pourchasser les « riches ». Sacré programme de gagneurs dans une société mondialisée.

  • En fait, le « principe de précaution » est un concept creux basé sur un ensemble de sophismes.

    Choix, risque, nuisance, peur, responsabilité, etc … ont un sens au niveau individuel mais aucun au niveau de l’état ou la société. L’état a-t’il « peur » d’envoyer ses soldats au combat ? La société évalue-t’elle ses nuisances envers les humains qui la compose ?

    Il est déjà impossible d’arbitrer quels devraient être le comportement d’un individu face au risque et ses choix de vie, mais inventer un concept de comportement moral pour une entité floue (la société) vis à vis d’une autre encore plus vague (l’environnement) ne peut être comparé qu’à une religion. (Et même à une religion non humaniste).

    Certains on créé « Gaïa » et la « société » à leur image, sans aucune preuve d’existence ni de cohérence et ont fait du prosélytisme. Les missionnaires ont menacé les peuples des flammes de l’enfer et les inquisiteurs répriment les athées : tuez les tous, Gaïa reconnaîtra les siens.

    • « Certains on créé « Gaïa » »

      En fait, il n’ont même rien créé. Ils ont juste acté une révolution de palais : Pachamama (Déesse de la Terre) a renversé Inti (Dieu du soleil). On croyait les Incas disparus, mais ils sont toujours parmi nous.

  • Historiquement les gens qui ont gagné les « 75 milliards » les ont utilisés pour améliorer leur propre sort et il s’est engagé une spirale de vertus par l’échange mutuellement bénéfique qui aboutit à l’amélioration de l’humanité…
    Les grands programmes d’aides n’ont quasi rien fait pour réduire la pauvreté, les famines ou la mortalité sur le long terme contrairement à l’égoïsme privé, à savoir le commerce et l’échange qui ont enrichi les gens et leur ont donné les moyens d’améliorer leur sort et leur environnement.
    .
    Il n’y a pas « d’amélioration de l’humanité » possible en top-down, les effets pervers graves sont inévitables et si Lomborg à l’avantage indéniable de critiquer les orientations actuelles, il justifie quand même cette idée.

  • Bon lien comme dab, mais intuitivement on peut facilement arriver à la même conclusion, le confinement ne marche pas et est pire que le non confinement.

  • Emprunter à tout-vas et de manière complètement folle, n’est-ce pas quelque part aller contre le principe de précaution, qui en mon sens ne devrait pas être antinomique aux problématiques d’environnement. Un pays complètement ruiné est certainement un risque non négligeable pour l’environnement.

    • Si on devait vraiment appliquer un « principe de précaution », on commencerait par supprimer le plus grand facteur de risques de nos sociétés modernes, c’ets à dire l’état lui-même.

      C’est lui qui a, pour ne parler que du XXeme siècle causé des guerres, certaines mondiales, des génocides, des famines, des destructions hallucinantes de capital etc. etc.

      Ah oui!, s’il y a un « principe de précaution », nous savons par où commencer…

    • Emprunter ? C’est prêter qui va à l’encontre du PP, pas emprunter…

  • Le principe de précaution est incompatible avec une faillite économique. Vu que cela nous pend au nez, je gage que ce principe va disparaitre bientôt…

  • Et les koalas dans tout ça ?

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Initiée par un économiste danois qui voulait vérifier si, oui ou non, le confinement à la chinoise avait sauvé beaucoup de vies, une étude vient de paraître à Londres. Exploitant un large corpus de données internationales, ses conclusions sont tranchées :

nulle part, le confinement du printemps 2020 n'a eu d'influence majeure sur la mortalité induite par la Covid-19 ; en revanche, les confinements ont eu un effet désastreux sur l'économie, et perturbent durablement les populations concernées.

 

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