Une étude dévoile l’inefficacité des confinements

Une étude révèle que le confinement n’a eu aucun effet significatif sur la mortalité liée au virus, tandis que son impact économique et social a été désastreux.

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Une étude dévoile l’inefficacité des confinements

Publié le 20 juillet 2023
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Initiée par un économiste danois qui voulait vérifier si, oui ou non, le confinement à la chinoise avait sauvé beaucoup de vies, une étude vient de paraître à Londres. Exploitant un large corpus de données internationales, ses conclusions sont tranchées :

  • nulle part, le confinement du printemps 2020 n’a eu d’influence majeure sur la mortalité induite par la Covid-19 ;
  • en revanche, les confinements ont eu un effet désastreux sur l’économie, et perturbent durablement les populations concernées.

 

Les auteurs en déduisent que de telles politiques devraient disparaître à l’avenir, au profit des recommandations raisonnables acceptées par la population presque spontanément : port d’un masque facial, restriction volontaire du contact avec autrui, et de ses déplacements.

 

Qu’entend-on par confinement ?

L’étude examine l’effet des contraintes autoritaires imposées par les pouvoirs publics :

  • fermeture des écoles et des universités ;
  • fermeture des commerces, des spectacles, des usines ;
  • interdiction de déambuler dans la rue, les squares et les plages ;
  • stricte limitation des déplacements automobiles ;
  • restrictions imposées au trafic aérien ;
  • etc.

 

Par contre, elle écarte les recommandations non-contraignantes comme l’offre gratuite d’une vaccination ou d’un test covid.

C’est en Chine que sont apparues ces mesures autoritaires, au début 2020 ; ce pays les a généralisées et maintenues bien plus longtemps qu’ailleurs.

Établi par l’université d’Oxford, le relevé systématique de ces mesures porte sur 185 pays. Éditée par lInstitute of Economic Affairs (IEA), l’étude exploite des données publiées pendant et après la pandémie. Elle compare les données relevées ex post, avec les promesses ex ante des modèles épidémiologiques qui ont inspiré nos politiques publiques, avant d’être contredites par les faits, on va le voir1.

 

Qu’espérait-on du confinement, et que s’est-il produit ?

La modélisation publiée par une équipe de lImperial College de Londres, en mars 2020, n’y allait pas de main morte : elle prévoyait que le confinement éviterait 400 000 décès du covid en Grande-Bretagne, et près de deux millions aux États-Unis.

En pratique, l’étude publiée par l’IEA ne permet, en définitive, d’attribuer au confinement que 1700 vies sauvées en Angleterre, 4000 aux États-Unis, et 6000 en Europe communautaire, ce qui relève du détail, puisque ces vies sauvées représentent seulement 1 ou 2 % de ce qui était promis par ce modèle. Un maigre résultat qu’il faut rapprocher de la mortalité imputable aux grippes annuelles, soit :

  • 18 000 à 25 000 décès en Angleterre,
  • 38 000 décès aux États-Unis,
  • 72 000 décès environ en Europe.

 

La montagne du confinement a donc accouché d’une toute petite souris ! Mais à quel prix ?

 

Effets du confinement sur la population

La fermeture des écoles, la sévère restriction des déplacements et la mise à l’arrêt de la plupart des activités administratives, industrielles et commerciales, laissent des traces durables au sein des populations. Les auteurs de cette étude constatent que le prix à payer n’est pas négligeable : immédiatement et à plus longue échéance, l’économie a beaucoup souffert (perte sèche de croissance, arrêt de la production et baisse du produit national, évidemment).

Les généreuses mesures sociales dispensées par l’État français et les dépenses conjoncturelles imprévues pèsent aussi sur la dette publique, ont un effet pernicieux pour le budget, actuel et futur.

La déstabilisation de l’éducation, de l’hôpital, des transports, et l’interruption des services publics ont marqué les esprits et les relations sociales. Quant à la brutale interruption de notre liberté d’aller et venir, contraignant nos obligations et notre vie personnelle, elle laisse aussi des traces : la santé mentale et psychique d’un nombre significatif de gens a été durement perturbée !

 

Le confinement était-il nécessaire ?

La Suède a été le seul État à ne pas confiner sa population, sans entraîner de surmortalité notoire par rapport à ses voisins, la Finlande, la Norvège ou le Danemark, tous confinés.

Les auteurs rappellent que cette exception suédoise n’est pas l’effet du hasard : elle résulte d’une loi de 1634 (Regeringsform) qui interdit au gouvernement et aux autorités d’interférer (en temps de paix) avec la liberté essentielle de ses sujets. Cette coutume libérale est constamment respectée, comme celles de l’Ombudsman (médiateur des droit) ou celle, plus récente, qui garantit l’individu contre l’inquisition numérique (DataLag 1973)2.

Frappés par cette exception, les auteurs ont alors décidé, en 2021, de clarifier ensemble l’effet du confinement sur la mortalité imputable au covid.

 

Convaincre le monde d’abandonner cette idée folle ?

Leur démarche est originale : ce n’est pas une nouvelle étude de terrain, mais une méta-analyse qui exploite les données d’un très large corpus de travaux déjà publiés3.

À ce jour unique en son genre, ce travail soulève du scepticisme : aucune revue n’a encore accepté de la publier, bien que l’avant-projet ait reçu de nombreux commentaires et des critiques prises en compte dans cette publication.

La gestion de cette pandémie a soulevé des enjeux dans chaque pays, mais aussi à l’international : la Chine populaire n’y est pas étrangère, ni l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), évidemment ; ni l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), ni d’autres organismes des Nations unies comme l’Union Internationale des Télécommunications (UIT)4.

Ce fut aussi un sujet de choix pour que les bureaucraties (comme l’Union européenne) qui ont marqué le terrain pour se donner de l’importance, traitent les citoyens comme des mineurs. Est-il dès lors étonnant que l’on tente aujourd’hui de confiner une étude qui s’efforce d’évaluer une politique publique sur ses résultats ?

 

 

Did Lockdown Work ? The verdict on Covid Restrictions, IEA, Perspectives 1, London, Juin 2023.

Jonas HERBY, Centre for Political Studies, Copenhague
Pr. em. Lars JONUNG, Knud Wicksell Centre for Financial Studies, Université de Lund
Pr. em. Steve HANKE, John Hopkins University, Institute of Applied Economics, Baltimore

 

  1. Largement médiatisés, ces modéles furent trompeurs ; cf. Ferguson, Neil, Daniel Laydon, Gemma Nedjati-Gilani, Natsuko Imai, Kylie Ainslie, Marc Baguelin, Sangeeta Bhatia, et al. 2020. « Impact of Non-Pharmaceutical Interventions (NPIs) to Reduce Covid- 19 Mortality and Healthcare Demand » March, 2020.
  2. Cette tradition explique aussi pourquoi la Banque royale de Suède (Riksbank, doyenne des banques centrales, qui attribue les Nobel d’économie) est vraiment indépendante de son gouvernement
  3. Une méta-analyse consiste à rassembler et comparer des données antérieures portant sur un même sujet. Il s’agit ici d’analyser les données publiées sur la mortalité covid, par analogie avec la démarche qui précède la mise en vente d’un médicament ou la généralisation d’une thérapeutique
  4. Probablement venue de Chine, la pandémie a été un terrain d’exercice pour l’illibéralisme chinois : au-delà de toute raison, son contrôle social profita de l’aubaine pour croître : cf. le livre édifiant de Simone Pierranni Red Mirror dont j’ai rendu compte ici
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  • Le confinement avait en France pour but d’assurer la réélection de Macron, et il a été parfaitement efficace.

  • Dans les pays scandinaves la Suède n’a pas confiné, mais elle a plus de morts que les autres pays scandinaves qui ont pour moitié confiné à minima ou rien fait.
    PS Le terme de confinement est vague, puis qu’il va à la fermeture des commerces (lockdown) à l’assignation à résidence (stay-at-home).
    PS’ Spontanément les populations ont limité leur contact sans contrainte étatique, comme le montre une étude sur l’évolution des déplacements graçe aux smartphones.
    PS » Comme d’habitude, l’état montre son incompétence.

    • La Suède a eu plus de morts en mars-avril 2020 que ses voisins scandinaves ?
      Oui, si on se base sur les morts estampillées Covid de l’époque (il faudrait se baser sur les morts toutes causes !).
      Mais :
      1°) Les autres pays scandinaves ont à peine pris plus de mesures de type confinement que la Suède
      2°) On peut difficilement se baser sur simplement cette période mars-avril puisque certains pays (le Portugal par exemple) ont eu très peu de morts pendant cette « 1ère vague », mais se sont rattrapés largement fin 2020 (« 2ème vague »)
      3°) A ma connaissance, ces différences de mortalité entre pays selon les « vagues » n’ont jamais été expliquées

  • Notre brillant premier ministre de l’époque prompt à limiter la vitesse à 80 km/h qui a pris cette mesure de confinement est plébiscité par les sondages pour l’élection présidentielle de 2027. La France serait encore sauvée par cet homme providentiel incapable de tout. Mais qu’il soit sur ses gardes, il a de la concurrence en matière d’incompétence puisqu’il est énarque.

  • « recommandations raisonnables acceptées par la population presque spontanément : port d’un masque facial, »
    Quand on garde à l’esprit que le masque facial n’était d’aucune utilité contre les virus (c’était écrit sur l’emballage) et que souvent il était mal porté ( pas étanche) quand ce n’était pas par dessus une barbe de sapeur Camenbert, la raison n’avait rien à voir ici! Quand à la spontanéité de son acceptation? A coup d’amendes à 135€? Autant vouloir arrêter le cours d’une rivière avec des fagots!
    Par contre le confinement a parfaitement illustré le caractère moutonnier d’une bonne partie de la population qui ensuite s’est fait un devoir de promouvoir les multiples piquouses censées la protéger du méchant virus:

    • Les gestes barrières étaient les seules mesures efficaces pour éviter la propagation du virus ( masque + hygiène des mains ), et c’est valable pour toutes les épidémies. Sur les emballages des masques , seule la catégorie de masques est spécifiée: II, IIR , III, FFP2. Et ça équivaut à un pouvoir de filtration. Je bosse depuis 30 ans avec un masque facial et j’ai soigné probablement des patients Covid, sans leur masque, à 20 cm de leur visage et je n’ai rien choppé.

      • Pour avoir travaillé plus de 20 ans dans l’agro alimentaire, j’ai filtré pas mal de produits, et chaque catégorie de filtre a un pouvoir de filtration défini, mais à condition d’être utilisé correctement, ce qui à l’évidence n’était que rarement le cas des masques faciaux préconisés durant le covid. Donc inutiles car étanchéité des masques inexistante. Par contre le lavage des mains m’a toujours semblé essentiel après avoir touché rampes, poignées, etc dans l’espace public. Et convenez qu’entre l’utilisation correcte d’un équipement par un professionnel de santé et monsieur tout le monde, incapable d’en comprendre le fonctionnement ou les règles d’utilisation, il y a ….. un monde!

  • Le Pr Raoult avait donc raison avant tout le monde, puisqu’il fut le premier à dire que c’était inutile et qu’on n’avait jamais fait cela.
    Pourtant il continue d’être considéré par une certaine presse comme un complotiste.

    • Tout à fait, je me souvient encore ce qu’on lisait dans la presse aux ordres, que le traitement de Raoult était inefficace (et même dangereux), appliqué à des malades sub-claquants à l’hôpital, alors que la prescription de Raoult était de traiter les malades dès les premiers symptômes, ce qui a évité à ses patients l’aggravation de la maladie ( et leur hospitalisation). Mais apparemment, un journaliste, ça ignore qu’un traitement médical n’est efficace que si l’on respecte la posologie prescrite par le médecin!

  • Officiellement la Suède n’a pas confiné, la Norvège si. En pratique les libertés d’aller, de venir et de commercer quand et où on le veut ont grosso modo été les mêmes pendant ces périodes sombres : à peu près comme « en temps normal ».
    Par ailleurs la recommendation de « ne plus confiner et à la place imposer le port du masque facial » est assez drôle, un nombre certain de publications récentes a montré de façon assez peu équivoque que le port du masque n’a pas non plus eu d’effets sur la dynamique de l’épidémie et le taux de mortalité. Un peu comme quelques études récentes qui ont montré (en population réelle et sur les données des labo pharmaceutiques producteurs eux même) que l’impact de la vaccination COVID sur la mortalité toutes causes était nul (il sauve autant de vies qu’il en perd par ses effets secondaires : peu) sauf pour le Jansen qui a un léger effet positif.

    Bref il en ressort que après coup on peut comme Shakespeare se dire que tout ça c’était « Much ado about nothing »… et surtout une façon pour l’État de prendre encore plus de pouvoir et de grignoter encore plus nos libertés.

  • La fiabilité des tests PCR a été remise en cause par son concepteur dès leur conception… Les morts estampillés « Covid » étaient-ils tous des covidés ? A l’instar des gens entrés à l’hôpital pour une fracture ou autre, non malades mais testés positifs, mis au placard et décédés de dépression (je re-entends cette vidéo d’un Monsieur dénonçant les conditions inhumaines infligées à son père).
    Au final, peut-on vraiment vérifier quoi que ce soit ? Ce qui est certain, c’est que Macron a réussi à diviser comme jamais, a réussi son test d’obéissance, a réussi à « emmerder les non-vaccinés » (mais n’a pas cherché à emmerder les émeutiers). A réussi à finir de couler financièrement le pays tout en se faisant réélire.
    Beau bilan.

  • C’est quelque chose que les chercheurs faisant autorité ont su très tôt durant l’épidémie. John Ioannidis de l’université de Standford en Californie l’avait très clairement démontré. Seulement, nos gouvernants ont décidé, par bêtise, calcul ou ignorance de ne pas les écouter.
    Il suffit également de comparer les états américains qui n’ont pas confiné (La Floride par exemple) avec ceux qui ont eu les confinements parmi les plus durs (New York ou la Californie) pour s’en convaincre; le nombre de morts par COVID par millions d’habitants ne diffèrent pas entre ces deux catégories.

  • Où l’on voit qu’il est plus confortable d’expertiser après la bataille ce qu’il aurait fallu faire que d’expertiser avant ce qu’il conviendrait de faire.
    Bref, cela ne nous aide en rien à décider de ce qu’il faudra faire au début de la prochaine épidémie.

    -2
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