Civaux : un cocorico nucléaire ne fait pas de mal…

Le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Civaux a acquis récemment une notoriété mondiale en se classant deuxième pour la production électrique en 2019.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Civaux (Vienne) by Daniel Jolivet (CC BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Civaux : un cocorico nucléaire ne fait pas de mal…

Publié le 17 août 2020
- A +

Par Michel Gay.

Le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Civaux qui en compte deux près de Poitiers a acquis récemment une notoriété mondiale dans le milieu des spécialistes en atteignant la deuxième marche du podium international pour la production électrique en 2019, selon le classement de la World nuclear association paru en juillet 2020.

Civaux si puissant !

En 2019, le réacteur n°1 de Civaux a produit 11,6 térawattheures (TWh). Il n’a été dépassé que par les 12 TWh de l’EPR chinois de Taishan 1 (construit avec l’aide de Français) avec ses 1660 mégawatts (MW) de puissance installée. Ce dernier est le plus puissant au monde depuis sa mise en service en 2018, devant ceux de Civaux (1495 MW).

Le réacteur n°1 de Civaux a produit à lui seul autant d’électricité en 2019 que l’ensemble des panneaux photovoltaïques installés en France (11,6 TWh)… ou que le tiers du parc éolien (34,6 TWh). Mais avec une différence colossale : cette énergie a été produite selon les besoins, hors périodes programmées de maintenance et rechargement de combustible, et non de façon chaotique.

« Accessoirement », la France est aussi régulièrement le plus grand exportateur net d’électricité au monde (première marche du podium) grâce à son faible coût de production (ce qui rapporte 2 à 3 milliards d’euros par an), et 17 % de son électricité est produite à partir de combustible nucléaire recyclé.

Nucléaire mondial en progression

Globalement, le nucléaire progresse dans le monde. Il n’y a bien que la France pour se tirer une balle dans le pied en voulant saborder son magnifique parc nucléaire envié par les grands pays dont la Chine pour réduire à seulement 50 % sa production d’électricité, au lieu de 75 % actuellement.

Et certains écologistes voudraient même imiter leur maitre à penser antinucléaire en singeant « l’exemple » de l’Allemagne qui, elle, s’est tirée une balle dans le genou en votant la destruction totale de ses centrales nucléaires et en voulant entrainer l’Europe à sa suite !

Au milieu de cette désolante situation due à la cécité volontaire des hommes politiques au pouvoir depuis plusieurs années, un petit cocorico nucléaire ne fait pas de mal au moral…

 

Voir les commentaires (23)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (23)
  • Ah ! J’habite à proximité de Civaux ! Et j’en connais parmi les opposants qui ne vont pas s’en féliciter !! Bon, ils sont pour les moulins à vent, mais pas chez eux; pour le solaire, mais ils n’en ont pas sur leur toit. Quand à une bonne vieille centrale au charbon ou au gaz … loin aussi. Ceci ne les empêche d’ailleurs pas de consommer goulûment autant que les autres l’électricité d’origine nucléaire de Civaux (mdr). L’idéologie anti des allemands reste profondément fixée chez nos écolos vieillissants post soixante-huitards. Avec le bilan carbone que l’on connait outre-Rhin.

  • Merci pour cet article qu’il est conseillé de traduire en écriture inclusive pour que ces pauvres écolos puissent comprendre.
    Mais est ce possible !

  • « cette énergie a été produite selon les besoins, hors périodes programmées de maintenance et rechargement de combustible, et non de façon chaotique »
    L auteur gagnerai a etre exact. Une centrale nucleaire ne peut produire selon les besoins car on ne peut augmenter la production (ou la reduire) en temps reel. Une centrale nucleaire produit grosso modo la meme chose a 8 h le matin ou a minuit alors que les besoins sont pas du tout les memes.
    Certes l eolien ou le solaire font pire mais c est pas une raison pour travestir la realité

    • Non, vous retardez. Les exploitants ont fait des progrès; les centrales nucléaires peuvent s’adapter, moins vite que les centrales à gaz, certes, mais suffisamment pour contribuer à l’équilibre du réseau (voir le site de RTE eCO2mix)

      • Vous avez et raison et tord. Oui les centrales peuvent fonctionner en régime dit flexible, toutefois cela en augmente le coût de fonctionnement et en complexifie l’exploitation.
        En France la part du nucléaire était tellement importante que l’opérateur historique n’a pas eu le choix de mettre en place cette flexibilité. Mais ce qu’il faut comprendre outre le fait que cela diminue la durée de vie du réacteur (calculé en nombre de cycles en fonction de l’ampleur des variations demandés), le réacteurs a des coûts relativement fixes, donc ne pas l’exploiter à pleine puissance revient à augmenter le coût du kwh produit !
        Autant dans ce cas arrêter une centrale et utiliser des énergies beaucoup plus souple.
        Si sur l’ensemble du parc, vous modulez l’équivalent d’un réacteur nucléaire, la pertinence de celui-ci doit être posé économiquement parlant !

    • cdg il vous suffit d’aller consulter le site de RTE eCO2mix pour voir ce que vous dites est faux. D’ailleurs, comment pensez vous que le nucléaire puisse produire 75 % de l’électricité française s’il ne peut faire dans une large mesure ce qu’on appelle du suivi de charge, c’est-à-dire produire en suivent la consommation. Par contre, il se ait cannibaliser par l’éolien et le solaire PV parce qu’il doit réduire de par la loi imbécile votée sous l’influence des « verts » sa production pour leur laisser place; Comme dit le dicton  » Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre »

    • @cdg: Vous avez une façon simpliste et littérale de définir « les besoins ». Entre la centrale nucléaire et votre cafetière électrique, il y a un réseau de diffusion, dont la constance d’une centrale nucléaire est d’un grand secours, comme la disponibilité des centrales gaz ou les barrages l’est.
      En tout cas, elle n’est certainement pas « mauvaise », comme votre emploi du superlatif « pire » le fait croire.

  • Notre parc nucléaire qui produit une énergie constante et à bon marché est un des rares avantages compétitifs de la France. Il faut donc le démanteler.

  • Comme il faudra de toutes façons installer des centrales à gaz pour compenser la diminution du nucléaire, ne pourrait-on pas faire l’économie des moulins à vent intermittents, très chers et dont les profits partent à l’étranger dans d’obscures sociétés offshore? Le vrai débat c’est probablement: gaz ou nucléaire. Le gaz est moins cher et en plus il parait que nous en avons plusieurs siècles de consommation sous nos pieds. Le nucléaire est plus propre mais les normes de sécurité invraisemblables imposées par ses opposants double la facture tous les 10 ans.

    • Le gaz est l’énergie du siècle et c’est très bien pour le commerce avec des pays n’ayant que ça comme ressource. Les pays arabes sans pétrole.. Ils auraient disparu depuis longtemps… Mais on n’est pas obligé de mettre nos Å“ufs dans un même panier, le nucléaire est une bonne base de départ..mais pas trop.

      • Il faudrait surtout rappeler que, pour un certain nombre d’applications pour lesquels l’électricité n’est pas une bonne solution, à savoir la production de chaleur (chauffage et nombre d’usages industriels et éventuellement véhicules, le gaz apparaît comme une solution optimale. Raison de plus pour conserver le nucléaire pour l’électricité.

        • Tout cela serait bien, sauf si le réchauffement climatique ne vous noyait pas dans les années à venir.
          Le gaz est certes pratique et relativement propre par rapport au fioul ou au charbon, mais lorsque vous aurez le temps de Marrakech à Paris, et 3 milliards de réfugiés climatiques aux portes de l’Europe, je crains que vous serez moins enthousiaste !

    • dad22fr, oui c’est le vrai débat, et tant que l’on conservera de l’éolien et du solaire PV, leur coût s’ajoutera à ceux du nucléaire ou du gaz.

    • « Le vrai débat c’est probablement: gaz ou nucléaire. »

      Si vous espérez mettre d’accord les écolos opposés à l’atome et les écolos opposés au CO2 … Good Luck !

      C’est bien pour ça qu’il n’y a pas et n’aura jamais de débat.

      • Alan, j’oubliais: 1-la disponibilité du gaz au -delà de ce siècle n ‘a rien de garantie. à commencera par un déclin de la production mondiale 2- les réserves de l’Europe sont déjà en déclin rapide depuis 15 ans. Il faudra donc le faire venir de l’étranger, la Russie via l’Allemagne et s’en remettre au bon vouloir de Poutine.3 -le nucléaire via les surgénérateurs que les écolos ont torpillé en France assurerait à la France plus de mille de consommation d’électricité à son niveau ctuel avec l’uranium 238 qu’elle a stocké

        • On se demande donc pourquoi il y a des tensions entre la Grèce et la Turquie et que Macron s’en mêle ?

          On pourrait produire de l’électricité avec du gaz pendant des années. Mais je suis d’accord avec vous sur le fait qu’à moyen ou long terme (et donc à court terme pour la technologie frrrançaise), seul le nucléaire a un sens.

    • @dad22fr.
      D’abord, il n’est pas sous nos pieds. Ensuite, je vous signale que la Russie, grand exportateur de gaz, investi énormément dans le nucléaire.
      Mais je suis d’accord que le gaz devrait être développé, mais pas en remplacement du nucléaire.

  • Grace aux ecolos allemands l’Allemagne est en train de gazer l’europe avec ses vieilles centrales a charbon! : un allemand pollue 2x plus qu’un francais en co2…

  • Bonjour, c’est dommage car sur ce sujet vous pourriez être pertinent, mais vous avez le syndrome de la plus grosse…

    Je vous cite « Mais avec une différence colossale : cette énergie a été produite selon les besoins, hors périodes programmées de maintenance et rechargement de combustible, et non de façon chaotique. »
    Comme si la consommation était elle aussi stable, mais non. Vous commettez la une erreur fondamentale, le nucléaire produit une énergie qui est très peu modulable. C’est bien d’ailleurs le problème de la France, notre parc nucléaire ne peut pas alimenter plus les foyers car il ne permet pas de produire beaucoup sur de courtes périodes. Donc avec le nucléaire il nous faut aussi des producteurs très souples comme les barrages hydroélectriques et les centrales thermiques.

    Vous vous flattez que la France vende énormément d’électricité mais la question n’est pas de savoir combien on vend mais à quel prix on la vend et combien d’électricité on achète. En fait avec le nucléaire, on vend beaucoup d’électricité quand personne en a besoin, donc à un prix très faible et la France achète de l’électricité très cher lorsque la demande européenne flambe. Au final, vaut-il mieux vendre beaucoup à perte ou peu avec une marge très importante !

    On voit bien la encore le travers de vos propos. D’autant que vous seriez tombé juste si vous aviez travaillé un peu le sujet, la fermeture de la centrale de Fessenheim est certainement contre productive, même si l’étude sur le risque sismique n’a pas été conduite car la décision politique de la fermeture avait déjà été prise. Il est évident que nos centrales d’un age moyen de 25 à 40 ans sont depuis bien longtemps amorties et qu’il est idiot économiquement et écologiquement parlant de les fermer. Etant très faiblement carboné (dans des proportions similaires à l’éolien), toute chose égale par ailleurs sur le développement des énergies renouvelables, la fermeture d’une centrale nucléaire ne peut donc que dégrader les performances en terme de CO² du pays.

    Toutefois, il faut se méfier des a priori, la situation en Allemagne étant bien différente. Il y avait quatre exploitants différents, des centrales de conception soviétique particulièrement dangereux, une difficulté de mettre à jours dans des conditions économiques acceptables les centrales existantes. La sécurité en France a toujours été mieux préservée, les investissements successifs ont permis de maintenir des centrales avec des risques connus très faibles et donc une acceptabilité plus forte.

    J’en reviens donc sur le fond de votre sujet qui ne vaut pas mieux que la désinformation d’EELV sur le coût/CO² émis des énergies. Entre menteurs (EELV/Greenpeace) et des articles qui fleurent bon la désinformation pour ne pas dire l’amateurisme, il est évident que le citoyen ne peut plus rien y comprendre.

    La ou votre logique devient stupide, c’est lorsque l’on regarde l’EPR qui va coûter plus de 20 milliards d’euros et qui produira pendant 40 ans une énergie plus cher que celle du marché ! Alors oui elle sera décarbonnée, elle fera une bonne base de production mais elle va encore plus plomber EDF. Et que vaut une entreprise structurellement déficitaire ? Comment maintenir des compétences de haut niveau lorsque l’on ait plus capable de les payer ? Et la boucle est bouclée, perte de compétence, coût qui dérapent, incapacité à maintenir un risque acceptable et donc une filière nucléaire condamnée.

    Sur ces sujets, il faut éviter d’être dogmatique, ce n’est pas parce que le nucléaire était une bonne solution au siècle dernier que s’en est encore une bonne aujourd’hui.
    D’autant que le nucléaire est bon pour couvrir la consommation de base (le socle qui est toujours consommé quelque soit le mois ou l’heure) mais il ne sait pas répondre à des pics de consommations.

    L’avenir que vous le vouliez ou non, sera de toute façon ailleurs que dans le nucléaire de papa voire même de papy. Celui-ci aura un coût toujours plus important alors que les énergies renouvelables deviennent de plus en plus compétitives, voir même moins déjà moins chère que le nucléaire. Il reste à gérer l’intermittence de ces énergies comme l’on gère déjà la fluctuation des consommations.

    La France est un cas assez atypique, qui n’est vraiment pas adapté au développement des énergies alternatives et du stockage, mais ces solutions deviennent pertinentes dans certains cas (par exemple l’unité de stockage en Australie opéré par le français Neoen).

    Nos vielles centrales peuvent être prolongées sans trop de problèmes, mais elles finiront quand même un moment par ne plus pouvoir être exploitées (la cuve d’une centrale est irremplaçable, lorsqu’elle arrive en fin de vie, on arrête la centrale définitivement), et comme elles ont toutes été construites en très peu de temps, il nous faut dès aujourd’hui penser à l’après. Des EPR, quand on voit le fiasco du premier, on peut avoir des doutes, la fusion à partir de 2035, y arriverons-nous, des solutions basés sur les énergies renouvelables ?

    Bref, il y a plusieurs scénarios qui sont aujourd’hui plausibles mais encore faut-il être en mesure de les mettre en place mais cela ne pourra se faire qu’avec l’appuis de la population qui a besoin d’informations fiables et pas d’articles nous faisant penser que nous sommes encore les meilleurs car on a la plus grosse…

    Mourakami

  • Très juste !
    De plus, Taishan montre que la technologie française est la meilleure au monde. On devrait la développer et l’exporter dans le monde entier : au lieu de cela, une poignée d’idéologues associés à des politiques partisans (qui se servent de la peur du nucléaire pour exister) a réussi à imposer ses dogmes, et il n’est pas improbable que notre pays sorte du nucléaire français (EPR) pour y revenir inéluctablement en achetant des centrales chinoises.
    Les français riront jaune !!!

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
La perte de 67 % de la puissance de production électrique guadeloupéenne – 211 MW sur 315 – aura donc déstabilisé le système électrique de l’île jusqu’à priver de courant ses 380 000 habitants et sa modeste économie durant près de 39 heures, du 25 au 27 octobre 2024.

Notons que les 9 MW de puissance éolienne et les 4 MW de puissance photovoltaïque avec lesquels EDF s’enorgueillit d’avoir entamé la mutation du parc en question vers les 100 % renouvelables, à l’horizon 2030, n’ont pas été d’un grand secours à nos infortunés compatriotes ultrama... Poursuivre la lecture

Qu’on le veuille ou non, la mise en service de l’EPR de Flamanville constitue le plus redoutable audit que l’appareil industriel français ait eu à subir depuis longtemps sur ses aptitudes tant technologiques qu’économiques et humaines. Car, comme partout ailleurs, le secteur énergétique y occupe la place la plus primordiale, au sens où la plupart des autres secteurs ne peuvent exister sans lui, où leurs rendements dépendent très largement du sien.

 

De quoi est-il question avec ce laborieux retour à la dynamique techno-industr... Poursuivre la lecture

L’Académie des technologies a publié son avis le 12 juin 2024 (20 pages) en faveur d’une trajectoire pour le développement d’un nucléaire durable en France.

Il fait suite au rapport de l’Académie des sciences de juin 2021, ainsi qu’aux recommandations pour l’avenir de l’énergie nucléaire émises en commun par l’Académie des sciences et par l’Académie des technologies en 2017.

Cet article est une synthèse composée essentiellement d’extraits de cet avis, parfois modifiés pour en faciliter la lecture.

 

Objectifs pou... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles