Le sabordage du nucléaire fragilise la France

La ruine programmée de l’électronucléaire français constitue un facteur aggravant de la préoccupante situation économique et sociale du pays.

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Le sabordage du nucléaire fragilise la France

Publié le 8 juin 2020
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 Par Michel Gay.

Le gouvernement programme le sabordage de 14 réacteurs électronucléaires alors qu’il ne sait plus comment pallier la désindustrialisation du pays dont les Français découvrent l’ampleur catastrophique.

Sabordage (sabotage ?) de Fessenheim

Les 400 millions d’euros d’argent public qui seront versés à EDF pour la fermeture de Fessenheim et la perte de 5000 emplois indirects ne sauraient tenir lieu de solde de tout compte pour cette déprédation volontaire.

L’ardoise « Fessenheim » atteindra au moins 10 milliards d’euros pour la collectivité à raison de un à deux milliards d’euros par an de surcoût de production de substitution, suivant l’hypothèse retenue de 10 ou 20 ans d’exploitation sacrifiée de cette centrale.

Le caractère pervers d’une transition énergétique parée de toutes les vertus n’a jamais été aussi flagrant qu’en ces temps de marasme imposé.

Subventions aux énergies renouvelables

L’effondrement des prix de l’électricité sur le marché de gros a augmenté mécaniquement le coût du soutien public aux énergies renouvelables disposant d’un tarif d’achat garanti sur la durée, de l’ordre 70 à 90 euros/MWh pour l’éolien.

Avec un prix de marché naguère de 55 euros/MWh, ce « soutien » financier était compris entre 15 et 35 euros par mégawattheure (€/MWh). Mais, avec un prix de marché aujourd’hui à 20 euros/MWh, ce coût oscille entre 50 et 70 euros/MWh !

Compte tenu des recettes en diminution de la Taxe Intérieure sur la Consommation de Produits Énergétiques (TICPE) alimentant principalement ces subventions, l’État devra augmenter les impôts ou laisser un passif encore plus lourd à nos enfants.

Le soutien aux éoliennes s’élevait déjà à 5,2 milliards d’euros en 2019. Leur production ne couvre pourtant que moins de 7 % de la consommation française avec une puissance installée (16 GW) atteignant tout de même plus du quart de la puissance du parc nucléaire (63 GW).

Pour la seule année 2017, les citoyens de l’Union européenne ont déversé plus de 110 milliards d’euros de subventions sur l’éolien.

Le piège de la transition énergétique

Cette fallacieuse transition énergétique fondée sur des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) cache un piège. Elle dissimule aux Français des lendemains toujours plus austères, inconfortables et « frugaux » car les EnRi représentent un poison qui tue la stabilité de notre approvisionnement électrique par le caractère fatal de sa production.

En situation de forte demande la production erratique des EnRI déstabilise l’équilibre nécessaire en permanence entre production et consommation d’énergie.

En revanche, en période de faible consommation, comme c’est le cas en ce moment, les EnRI révèlent leur incapacité à maîtriser la tension pour éviter l’écroulement du système électrique.

Et c’est justement dans cette période que grandit la part de leur production à cause de la priorité d’achat règlementaire sur toutes les autres productions.

Madame la ministre Élisabeth Borne ignore-t-elle ce qui précède ? Est-elle incompétente ou volontairement aveugle par opportunisme ?

Son surréaliste discours le 30 avril 2020 à l’Assemblée nationale fait froid dans le dos.

La transition vers 100 % de renouvelables, qu’elle semble souhaiter, place de plus en plus le système électrique à la merci d’un blackout.

Impulser une pédagogie au plus haut niveau

La ruine programmée de l’électronucléaire français constitue un facteur aggravant de la préoccupante situation économique et sociale du pays.

Le gouvernement détient le pouvoir de lancer une opération pédagogique sur la réalité de la production nucléaire en invitant le citoyen à regarder lucidement ses intérêts et à lutter contre les influences partisanes financières et idéologiques dans l’actuelle transition énergétique.

Cette impulsion en faveur du développement de l’énergie nucléaire permettrait de servir un pays fragilisé par la crise sanitaire, mais aussi et surtout par 20 ans d’errements au nom de la transition énergétique.

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  • d’une transition energetique imposée .. sinon ils expliqueront « qu’ils n’avaient pas le choix »..

    ceci dit, il faut rappeler que se passer de la filière nucleaire va permettre de réduire la quantité de déchets nucléaires… dont l’impact est incalculable et par conséquent, dans la logique verte justifie toutes les dépenses.. que sont ces milliards perdu devant une nature un peu préservée de l’existence de déchets nucléaires…
    je vais digresser..
    ça rejoint d’ailleurs la vision erronée de l’économie de certains ecolo-gauchistes..le capital ou rapporte de l’argent sans travailler..

    si tu es devant une mer pleine de poissons..tu es riche de poissons..
    ce sont des rentiers dans l’âme.

    notre bien commun.. écoute, le poisson que tu viens de pécher est un bien commun..DONC, c’est un peu le mien, DONC tu dois m’en donner…
    la richesse c’est essentiellement du travail humain..pour construire un outil productif et effecteur le boulot..

    la blague est de dire qu’ils veulent manger du poisson sans se fouler pour la raison de preserver le poisson …

  • Le gros problème du nucléaire est qu’il ne rapporte pas aux bonnes personnes. Total engie, ne sont pas des societes philanthropiques comme EDF !

    • C’est nouveau EDF, sociétés philanthropiques ?
      À mon avis Société qui paye grassement ses employés et les couvre de privilèges… et soustraite tous les boulots chiants pour lesquels il y avait des compensations (qui sont devenus les avantages restés aux employés EDF qui ne font plus ces travaux).

    • Manifestement, le français a vraiment du mal a se passer de son biberon nucléaire d’Etat … Ca viendra.. ca viendra…

  • Oui le gaz est en train de gagner. Dissimulés derrière les moulins à vent, c’est l’industrie des centrales à gaz qui profite de cette escrologie dominante.

  • la république en marche ….vers un futur  » black out « …chômage , précarité , ruine des français ,un genoux à terre , devant ceux à qui nous devrons faire appel pour avoir accès à l’électricité ….au bon vouloir de ceux ci ….

  • Avec le recul d’un demi-siècle, je vois que moins on comprend plus on impose.

    Il serait temps de réinjecter un minimum de compétence là-haut.

  • « L’avenir que nous imaginions pour la France passait évidement par le nucléaire (Pas de pétrole, ni de Gaz, une forte expérience du sujet).
    Mais L’avenir de la France de Macron est ailleurs, dans la destruction et sa disparition, dans la soumission aux hordes de racailles qui étaient dans les rues hier. Il cautionne ses mouvements , il leur donne du crédit a priori par ses demandes aux gouvernement de s’occuper du problème. Il a déjà choisit son camp.

  • J’ai lu le discours à l’assemblée de la ministricule bornée.
    C’est consternant !…
    Sauf changement de politique après 2022, c’est vraiment la catastrophe qui se profile à l’horizon. 🙁

  • « Madame la ministre Élisabeth Borne ignore-t-elle ce qui précède ? Est-elle incompétente ou volontairement aveugle par opportunisme ? » Non. Elle ne fait qu’obéir à Berlin qui donne des ordres non négociables : la disparition de notre électricité nucléaire. Avec une douce insistance de Soros, courroie de transmission des directives de Washington.

  • la betise des gens qui nous gouverne n’est plus à prouver.

  • Il est bon à ce sujet de rappeler quelques évidences positives :
    – la France dispose sur place d’un stock de 250 000 tonnes d’uranium dit « appauvri » mais capable dans des surgénérateurs comme Superphenix de produire TOUTE l’energie dont la France a besoin aujourd’hui pendant … 2 500 ans ! Ca vaut le coup de se pencher sur l’industrialusation des surgénérateurs, abandonnée en France (Superphenix, Astrid …),
    – l’énergie dissipée dans la nature par nos 58 réacteurs nucléaires actuels est un fleuve de vapeur à 40 °C de 1 000 TWh. Cette énergie suffit largement à chauffer TOUS les bâtiments habités français : ça vaut le coup de se pencher sur la cogenération des réacteurs nucléaires français en parallèle avec l’isolation des bâtiments …

  • Vous qui vociférer sur EDF, qu’avez-vous fait de bien pour parler ainsi. J’ai travaillé à EDF et je suis sûr que j’ai plus marné que vous, car j’aimai mon travail, et parmi les agents EDF, il y en a beaucoup qui ne regardent pas leur peine pour effectuer leur mission. Pour quelques cas , vous avez raisons, il y a des planqués et des parasites, comme dans beaucoup de structures de ce type. Les syndicats leurs servent souvent de garde-fou. Des syndicats qui comme chez Renault ou ailleurs ne défendent guère leur boutique, mais qui souvent l’accable, la pénalise, de façon abusive. Ainsi que notre gouvernement qui n’encourage pas nos entreprises françaises.
    Avec EDF la France avait la chance de disposer d’une entreprise nationale, exemplaire, qui tirait en avant l’économie de ce pays. Cette entreprise disposait de compétences énormes dans beaucoup de domaines, mais voilà, avec l’Europe et la pression électorale des verts, nos responsables politiques, depuis plus de 20 ans, en se tirant une balle dans le pied, on fait le choix du sabordage, de démanteler l’entreprise et la filière nucléaire. Le début du sabordage commença par la décision d’arrêter Superphénix. Ensuite les gouvernements successifs ont stoppé la construction de nouvelle centrale, ce qui a engendré la perte du savoir-faire et le démantèlement des filières de construction très performantes. Les politiques ont ensuite décuplé les pouvoirs de L’ASN, qui est sans limite pour bloquer l’exploitation de nos centrales. Ces dernières années sont riches de décisions discutables, allant à l’encontre des experts EDF qui n’ont aucun avantage à tricher.
    Le plan énergétique de notre gouvernement, nous mène droit dans le mur, le renouvelable, ne pourra jamais fournir l’énergie nécessaire à notre économie. En plus, ce sont les mêmes personnes qui souhaitent le développement de la voiture électrique et donc l’augmentation de la consommation électrique du pays. En final, nous allons manquer de puissance, le coût de cette énergie sera très cher et nos entreprises seront encore moins compétitives. Nous allons droit vers de sérieux problèmes sociétaux. Des crises, révolutions , guerre civile!!!!
    Des centaines de milliards ont déjà été injectés dans les renouvelables pour une durée de vie de 30 ans max. En 2019, çà représente 7 milliards d’€, si la moitié de cet argent avait été investi dans la recherche nucléaire, la filière nucléaire disposerait de nouvelle installations qui amèneraient plus de sureté et de performances, au profit d’une France qui disposerait d’une production électrique abondante a pris raisonnable, l’économie et la société n’iraient que mieux. Ce n’est pas les 250 millions annuel pour la recherche sur ASTRID qui étaient susceptible de révolutionner la filière. Par rapport aux 7 milliards de subvention pour des moulins à vent et des panneaux photovoltaïques aux rendements désastreux, de qui se fou-t- on ?
    C’est un énorme gâchis, dans peu de temps nous serons tous dans la merde, mais nous serons vert !

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