Macron jouerait-il la confrontation pour se refaire une santé politique ?

Depuis qu’il est élu, Emmanuel Macron impose son régime en fracturant et en ostracisant les différentes oppositions.

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Macron jouerait-il la confrontation pour se refaire une santé politique ?

Publié le 25 mars 2023
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Les libéraux ont dû se régaler lundi en voyant les députés NUPES acclamer debout le discours de Charles de Courson au pupitre de l’Assemblée nationale alors que le député LIOT présentait la motion de censure de son groupe.

 

Que ceux qui ne l’on pas vu et entendu se procurent ce moment d’anthologie où les ennemis jurés du libéralisme, certes après quelques secondes de flottement, se mettent à applaudir celui que l’on a, dit-on, surnommé le moine-soldat de l’Assemblée nationale, ardent défenseur de l’orthodoxie budgétaire et infatigable avocat d’une diminution drastique du nombre de fonctionnaires, lorsque celui-ci déclare :

« Nous défendons une société libre qui permet à chacun de choisir sa vie, y compris le moment de sa retraite. »

 

Le royaume du grand n’importe quoi

Ce salmigondis idéologique prouve, si besoin était, que le pays est sens dessus-dessous.

Voilà maintenant la gauche qui se met elle aussi à faire du en même temps : en même temps je revendique l’antilibéralisme le plus radical et en même temps j’applaudis un discours libéral…

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il manque un pilote dans l’avion, pour ne pas dire un cerveau dans le crâne. Le macronisme (contraction de macro-opportunisme) est devenu la règle dans la politique française : tout est bon à prendre du moment que l’on peut en tirer un quelconque parti.

Si la France Insoumise ne rêve que de désordre et que le Rassemblement national attend sagement son tour en priant, les Républicains semblent avoir totalement raté le coche. À moins qu’eux aussi veuillent également s’essayer au en même temps : en même temps je soutiens le texte de loi et le gouvernement et en même temps je vote contre la proposition de loi et pour la censure du gouvernement…

Bien malin qui saurait dire après cet épisode granguignolesque si LR est un parti de majorité ou un parti d’opposition. Notez que le PS en son temps était très fort à ce jeu-là lui aussi mais dans l’autre sens : quand ses députés et ses ministres semblaient bien être les premiers opposants à leur propre gouvernement et à leur propre majorité (loi travail en 2016, CSG en 1990…)

 

Vers où ?

La France semble donc bien partie pour aller droit dans le mur, dans la fameuse chienlit pointée du doigt à maintes reprise en son temps par le Général de Gaulle. Les images de détritus en feu dans les rues de Paris sembleraient d’ailleurs prédire que ce chaos révolutionnaire tant annoncé se rapproche. C’est la lutte, etc.

Maintenant, il faut s’extraire un petit peu de ce discours romantique. Les révolutions, les vraies, ça ne se passe pas dans la réalité comme Jean-Luc Mélenchon ou le manuel d’éducation civique de classe de quatrième voudraient nous le faire croire. Une révolution, c’est du sang, des morts, des destructions et quasiment toujours une guerre civile : ce n’est pas le gentil peuple contre le méchant pouvoir.

Une révolution, ça se fait avec des gros balaises barbus ou moustachus qui manient la kalachnikov, pas avec des révolutionnaires en couche culotte (ou en déambulateur) qui font les guignols sur tik-tok. Certains politiciens ont d’ailleurs une très lourde responsabilité, à envoyer des étudiants et des lycéens se faire tabasser par les forces de l’ordre en leur faisant croire qu’ils deviendront des héros du peuple en cassant des vitrines et en brûlant des poubelles. Quant à ceux qui n’ont pas grandi depuis Mai 68, c’est dommage, mais on ne peut plus grand-chose pour eux.

Personne en France ne veut l’établissement d’une dictature prolétarienne ou d’un régime autocratique. Tout ce que les gens veulent, c’est que dégagent ce monde politique incontestablement incompétent et ce système prétendument social.

 

Sortie de crise

Maintenant, se pose quand même la question de la sortie de crise.

Les épisodes précédents de la série « Emmanuel Macron et les Français » ont montré une certaine régularité dans le scénario qui se termine inexorablement par un gigantesque bombardement de canadairs remplis d’argent magique.

Est-ce qu’Emmanuel Macron a les moyens de sortir de là même si les caisses sont vides ? Mais bien évidemment ! Il a en sa possession tout un choix d’options diverses et variées, du passage en force en jouant sur le dégoût de l’opinion face aux débordements jusqu’au retrait pur et simple de la réforme. Tout est possible.

Ce bazar s’arrêtera quand le maître des horloges aura décidé qu’il est l’heure.

 

Bis Repetita : diviser pour mieux régner

Depuis qu’il est élu, Emmanuel Macron impose son régime en fracturant et en ostracisant les différentes oppositions. Cette fois-ci, il semble être en passe de réussir un coup double : totalement discréditer l’extrême gauche, qui le matin casse des vitrines et le soir pleurniche de s’être fait bobo par les méchants policiers, et avoir mis un sacré bazar chez les Républicains.

On voit déjà venir la suite des événements. Le président l’a d’ailleurs évoqué en creux lors de son passage télévisé : un futur machin Théodule et citoyen sur « le travail » qu’il nous sortira du chapeau quand il passera à l’épisode « je vous ai compris » où il sortira magistralement le carnet de chèques et les extincteurs.

Il reste quand même un risque à jouer ainsi avec le feu : que le pompier pyromane se fasse déborder par l’incendie. Est-ce qu’une réformette quasiment vidée de toute substance mais qui tape en plein dans l’orgueil des « luttes sociales » peut faire exploser le pays ?

C’est peu probable. Mais puisque la gauche a foncé à tombeau ouvert sur le chiffon rouge (de la même manière qu’en son temps, la droite avait chargé tête baissée dans le panneau du mariage pour tous), et vu le niveau de bêtise et d’arrogance d’une gauche en roue libre, tout est possible.

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  • Il ne faut pas surestimer l’habileté de Macron. Il a longtemps eu la baraka, maintenant c’est plutôt la scoumoune.

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    jacques lemiere
    25 mars 2023 at 9 h 33 min

    c’est un élu… qui a voulu le poste et qui veut le garder..je pose sa volonté de se faire et se refaire politiquement comme un présupposé..
    son amour des libertés recouvre et signifie en fait celle se son électorat supposé. et na rien à voir avec le libéralisme. il est tout dans son expression d’emmerder les emmerdeurs..

    je vois même son absence d’idéologie comme une qualité… comparé à mélenchon le pen ou rousseau..
    président d’un régime présidentiel..
    c’est pas de gaulle.. alors que la garantie pour nos libertés serait justement d’avoir un de gaulle comme président.

    • De Gaulle?! Garant des libertés ?! Ici on noie des algériens. Enfin personne n’est au courant car les journalistes sont arrêtés. L’information est via la TV d’état, le ministère vérifie le JT avant sa diffusion. Les radios libres sont poursuivies. Ceux qui refusent le service militaire sont condamnés à 10 ans de prison (par tranche de 2 ans jusqu’à ce qu’ils cèdent).
      L’alliance avec les communistes staliniens. La constitution créée sur mesure pour lui donner un grand pouvoir personnel.
      C’est aussi les plans quinquenaux, l’amnistie des criminels de guerre (2nd et d’Algérie).
      C’est le protectionnisme, la volonté d’une union européenne dont il aurait le contrôle.
      C’était plutôt un dictateur en herbe. Il a eu le pouvoir trop tard, en 58 au lieu de 45, je ne suis pas sûr qu’il n’aurait pas enchaîné les mandats jusqu’à sa mort sinon. Pour la grandeur de la France bien sûr.

  • « Nous défendons une société libre qui permet à chacun de choisir sa vie, y compris le moment de sa retraite. »
    A ma connaissance cette réformette putative n’interdirait nullement à chacun de choisir le moment de sa retraite.
    Elle se contente de faire glisser, tout doucement, l’âge pivot entre décote et surcote, fonction de l’espérance de vie, pour retarder l’échéance de la cessation de paiement.
    Pas de quoi fouetter un chat.
    A défaut on peut aussi abréger les souffrances de la vieillesse en favorisant encore plus les refus de soins de l’assurance maladie qui font déjà leurs preuves …

  • Ce n’est as la première fois qu’il joue le pourrissement, le chaos . Il compte sur la peur pour amener l’électorat à lui donner une majorité qu’il n’a pas. Les élections législatives, qu’il a perdu, lui offraient l’occasion de montrer qu’il avait le sens du compromis. Son mépris mainte fois affirmé des électeurs au travers des propos tenus à l’encore de leurs représentants en a été la démonstration. LR l’a provisoirement « sauvé » ou plus exactement lui donne la possibilité d’atteindre dans quelques semaines la majorité absolue. La seule solution passe par une dissolution de l’Assemblée. Les français devront trancher : lui donner une majorité aboslue, ce que je n crois pas ou n’espère pas, donner à un « bloc » la majorité, improbable ou forcer les « démocrates », les vrais à s’entendre pour former une coalition….. ce que n’a pas cherché à faire Macron au lendemain des élections législatives. Il s’est comporté comme une sorte de dictateur mais sans le courage. C’est un couard.

    • @Libre
      Quand un narcissique, voire sociopathe, est au sommet de l’Etat alors que 61,5% des citoyens français n’en voulaient pas, le seul moyen qu’il a de rester en place, au pouvoir, au chaud et avec tous ses privilèges, est d’utiliser tous les petits coups de p… qu’il trouvera avant d’utiliser la force, la vraie, celle des agents de l’Etat armés par l’Etat.
      La France en là car l’avertissement, clair, net, contenu dans le Préambule de la DDHC de 1789 n’a pas été pris en compte par tous les guignols qui ont été au gouvernement et au Parlement depuis au moins 1958 (pour ne pas dire depuis 1789 même).

  • Contrairement à ce que vous dites, tous rêvent d’une dictature prolétarienne croyant qu’ils resteront chez eux payés à ne rien faire. Un français interrogé dans la rue demande toujours plus d’aide et jamais moins d’impôts. Dans l’inconscient français, Mao, Staline, Castro, Hochinmin sont ses héros qui ont sauvé leurs peuples de chao. Et ce n’est pas les cours d’histoire de l’Éducation nationale qui disent le contraire : nos écolos ne développent-ils pas comme Pol Pot la théorie de la rééducation de l’homme ?
    Mais la réalité est tout autre : ces dictatures ne sont pas ce qu’en disent les manuels scolaires. Chaque travailleur devient esclave de l’État pour que l’État survive. Et cela passe par des travaux forcés : pas de syndicats, pas d’autonomie, pas d’amélioration des conditions du temps de travail,…

  • Les commentaires sont fermés.

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