Lockdown files : l’incompétence à l’origine de l’autoritarisme sanitaire

Parce que la classe politique craignait que les confinements poussés par les institutions de santé publique ne soient pas respectés par les populations, elle a choisi l’autoritarisme et la propagande par la peur.

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Boris Johnson by BackBoris2012 Campaign Team (Creative Commons CC BY-ND 2.0)

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Lockdown files : l’incompétence à l’origine de l’autoritarisme sanitaire

Publié le 8 mars 2023
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Matt Hancock, le ministre de la Santé britannique, espérait redorer son blason auprès du public après une sordide histoire de liaison extraconjugale en programmant un livre sur son expérience de la gestion de la pandémie. Pour ce faire, M. Hancock engage la journaliste Isabel Oakeshott à qui il transmet plus de 100 000 messages whatsapp échangés entre ministres, politiques et scientifiques au sommet de l’État britannique.

Me Oakeshott n’a pas vraiment apprécié l’autoritarisme sanitaire, les politiques de confinements et de flicage biopolitique. Elle choisit donc de transmettre lesdits messages au journal conservateur The Daily Telegraph qui les publie sous le titre « The Lockdown files ».

 

Instrumentalisation politique de la science

Que retenir de ces échanges, toujours en cours de dévoilement ? Rien de bien nouveau, ils confirment surtout que si les gouvernements sermonnaient à longueur de journées les populations pour qu’elles s’en remettent à la science, la science elle-même n’était qu’un paravent commode pour légitimer les intérêts et les actions d’une classe politique en totale roue libre. La classe politique britannique a délibérément créé un climat de peur considéré comme le meilleur moyen de se faire obéir d’une population traitée comme du bétail. Quelle énorme surprise.

On apprend par exemple que M. Hancock a réfléchi au meilleur moment pour déployer le « nouveau variant alpha » afin de « faire peur à tout le monde » et de lever les obstacles aux restrictions.

On découvre également que Boris Johnson a refusé de lever le second confinement parce que « trop en avance sur l’opinion publique ». Il a ensuite regretté sa décision d’avoir reconfiné après avoir appris que les modèles de mortalité qu’il avait trouvés si convaincants étaient dépassés et erronés.

On lit, sidéré, que Simon Case, le secrétaire du Cabinet, trouvait « hilarant » que 149 personnes aient été invitées à séjourner dans des hôtels approuvés par le gouvernement à leur retour des pays de la liste rouge en 2021.

Il a également plaisanté sur le fait que les passagers étaient « enfermés » dans des « boîtes à chaussures ». Les personnes qui ont fait l’objet de cette politique de quarantaine à l’époque ont déclaré que c’était comme être « à Guantanamo Bay », commente sobrement le Telegraph.

 

Des masques à l’école

L’introduction de masques dans les écoles a eu lieu après que Boris Johnson se soit entendu dire que cela ne valait pas la peine de se disputer avec le Premier ministre écossais de l’époque, Nicola Sturgeon, qui avait mis en œuvre cette politique. Là encore, rien de médical ou de scientifique ne venait appuyer une telle décision qui vise surtout à « marquer le coup ».

Parce que la classe politique craignait que les confinements poussés par les institutions de santé publique ne soient pas respectés par les populations, elle a choisi l’autoritarisme et la propagande par la peur. À chaque fois, les restrictions et les nouvelles mesures liberticides n’étaient pas motivées par des données scientifiques mais par ce qui était politiquement possible en pratique pour pousser au maximum les mesures les plus coercitives.

Certains plaideront en faveur d’une classe politique en plein brouillard de guerre face à un virus inconnu. Seulement, à chaque fois et contre toute l’expérience en matière de lutte contre les pandémies pré-covid, ce sont des mesures sécuritaires, carcérales et dirigistes qui ont été instaurées pour former une sorte de « nouveau régime » post-démocratique au service des intérêts de tyranneaux technocratiques.

Maintenant, peut-on imaginer un tel exercice d’introspection en France ? Hélas, à la différence de la Grande-Bretagne, l’exécutif tout-puissant s’est ménagé un bunker légal hermétique à toute critique civique : l’ensemble des décisions ont été prises en conseil de défense, en petit comité autour de la figure omnicompétente Emmanuel Macron lui-même. Et ces décisions sont classées secret défense. Si la Grande-Bretagne peut le faire, l’Absurdistan français devra se remplonger à son tour dans ses autoattestations, ses vieux relégués à la cuisine, ses plages « dynamiques » désinfectées à l’alcool et ses hélicoptères mobilisés pour traquer les récalcitrants à la vie carcérale sanitaire…

Retrouvez sur Contrepoints notre dossier Confinement

 

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  • A lire ce billet, on peut penser ces mesures prises dans un but purement sadique.

  • Merci pour cet excellent article ! Cessons de croire que les politiques agissent dans notre intérêt ou, plus globalement, au nom d’intérêts supérieurs (la science, etc.). Ils agissent en fonction de leurs intérêts, avec des motivations foireuses, et devraient avoir le moins de pouvoir possible car ils l’utilisent mal. La crise du COVID en est une (nouvelle) illustration frappante.

    • Avatar
      jacques lemiere
      9 mars 2023 at 7 h 14 min

      la science permet d’etablir la vérité , au nom de quoi ce serait dans l’interet général? la science est l’amie de la justice.. elle permet autant l’innovation que justifie de ne pas innover!!! voire de vivre..

      le sens commun sait que le bonheur de uns fait le bonheur des autres, même dans les dictatures du prolétariat en attendant l’émérgence de l’homo communicus.

      La crise du covid montre que les gens ont oublié les leçons de l’histoire. la tyrannie est le chemin facile pour écarter les emmerdeurs requalifiés de criminels…..
      La base de l’education dans une société libre est d’apprendre à respecter la liberté des autres de choisir.. .. même stupidement . expliquer oui contraindre non…

      La medicine moderne repose sur un arbitraire ( eh oui!!!) et donc doit reposer sur la confiance. pour rester acceptable pour un libéral. …on pardonne les mauvais conseils si on pense que ceux si on été donnés en toute honnêteté et dans l’intert du patient..
      ça signifie aussi qu’on LAISSE les gens se soigner par homéopathie..
      le combat politique se situe dans le rejet de la sécu.

      Tout médecin qui exige que l’etat se mêle de santé sera un jour suspecté _à juste titre à mon opinion_ de complot..d’avoir un interet ..
      subir l’etat on le fait tous…exiger son action…ça rend responsable voire coupable.

      L’épisode covid a aussi révélé que beaucoup de libéraux sont des libéraux de circonstance..que les constitutions c’est pour faire joli…

      la liberté pour les cons oui mais pas quand ils me rendent la vie plus compliquée..

      et ils s’etonne que les cons se multiplient..

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