Nucléaire : machine arrière toute !

Il est toujours possible de faire machine arrière. La Californie a reconsidéré la fermeture de la centrale nucléaire de Diablo Canyon.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 6
La centrale nucléaire de Cattenom By: Gilles FRANCOIS - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Nucléaire : machine arrière toute !

Publié le 3 septembre 2022
- A +

Bien sûr que la décision prise par François Hollande en 2012 de fermer les deux réacteurs nucléaires en parfait état de marche de Fessenheim a été une sottise (notez l’euphémisme…).

Cette trahison des intérêts du pays pour une poignée de lentilles (les quelques pourcents de voix écologistes pendant sa campagne présidentielle) n’est pas à son honneur à la lumière des récents évènements dont les conséquences pouvaient être anticipées.

Bien sûr que la confirmation de cette faute par le Président Emmanuel Macron qui a abouti à l’arrêt de ces deux réacteurs entre février et juin 2020 a été une autre bêtise « pour tenir les engagements de François Hollande », et certainement pour des raisons de « haute politique » incompréhensible par le commun des mortels.

 

Et maintenant ?

Il est toujours possible de faire machine arrière, d’abolir la folle et ruineuse loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) adoptée en avril 2020, et de revenir au  nucléaire.

La Californie, par exemple, avait prévu il y a 6 ans de fermer la centrale nucléaire de Diablo Canyon en 2025. Mais l’incapacité de cet État à éviter les pannes d’électricité pendant les vagues de chaleur de 2020 a incité les Américains à reconsidérer la fermeture de ces deux réacteurs de 1,1 gigawatt qui ont produit 6 % de l’électricité de la Californie en 2021, et près de 25 % de son électricité décarbonée… au prix le plus bas !

En France, nos politiciens ont clamé que le démantèlement de la centrale de Fessenheim créerait de l’emploi et placerait la France en tête des pays possédant le savoir-faire pour déconstruire des réacteurs nucléaires. Mais ils se sont trouvés fort dépités d’apprendre que quelques centaines d’ouvriers et de techniciens suffiraient pendant quelques années pour mener à bien ce travail… que la France savait déjà faire. Plusieurs réacteurs nucléaires sont déjà en cours de démantèlement.

 

Que faire ?

Il est maintenant probablement trop tard pour redémarrer la centrale nucléaire de Fessenheim pour des raisons techniques et, semble-t-il surtout, pour des raisons administratives, bien que le débat soit toujours ouvert entre spécialistes.

Peut-être de nouveaux EPR pourront-ils ultérieurement y être implantés ?

En revanche, il est urgent d’engager franchement et durablement la France sur la voie de la production d’électricité décarbonée majoritairement nucléaire.

La Première ministre Elisabeth Borne presse EDF de réparer ses réacteurs nucléaires pour « passer l’hiver »… Mais elle oublie qu’en 2014, lorsqu’elle était directeur de cabinet de Ségolène Royal, elle a participé à l’élaboration de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) adoptée en 2015 exigeant l’arrêt de 14 réacteurs.

En 2017, elle travaillait au ministère de l’Environnement (sous Hulot puis de Rugy).

En 2020, elle s’est félicitée de l’arrêt de Fessenheim alors qu’elle était ministre de l’Environnement.

Un parlementaire pourrait-il lui rappeler ces faits d’armes et lui demander d’annuler la dernière PPE qu’elle a aidée à concocter ?

 

Action !

Au lieu de faire la leçon comme une maîtresse d’école devant les patrons du MEDEF, il serait plus urgent et plus judicieux de s’impliquer dans le lancement des deux réacteurs EPR2 de Penly, toujours en attente.

Mais après toutes ces tergiversations sur le nucléaire, l’industrie et les spécialistes sont-ils prêts ?

Le PDG d’EDF Jean-Bernard Levy en doute puisque, pendant des années, les directives gouvernementales étaient de « démanteler » le nucléaire. Il l’a exprimé clairement et presque avec humour (noir ?) sur le plateau de BFM Business le 29 août 2022 !

À s’exprimer aussi librement, ce grand patron va avoir des ennuis…

Même si ce rétropédalage tardif entamé par le président de la République dans son discours sur le nucléaire au Creusot en décembre 2020, puis à Belfort en février 2022 aurait dû être enclenché depuis 10 ans, la solution nucléaire peut encore apporter une large contribution en France pour diminuer les importations de gaz et de charbon.

Oui, il est encore temps de faire machine arrière toute !

 

Voir les commentaires (24)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (24)
  • mais à quoi servent les éoliennes ? et les panneaux solaires ? le concept “d’énergie renouvelable” serait-il erroné ? En y regardant de plus près, la définition est malthusienne….. Alors il faut trouver, exploiter des process délivrant une forte densité d’énergie de façon permanente, et non pas un truc vaporeux, aléatoire. Sans oublier le financement qui doit être basé sur sa propre valeur ajoutée.

    10
    • @ nanard
      “mais à quoi servent les éoliennes ?”
      C’est des hochets géants pour nos jeunes écologistes qui n’ont pas encore atteint l’age de la raison…

    • Il faut des éoliennes pour faire des moulinets, et des panneaux solaires pour y tomber…
      Sérieusement, on devrait pouvoir aller acheter dans son magasin de bricolage une panémone et l’utiliser comme chauffe-eau, et/ou un chauffe-eau solaire, lesquels n’auraient plus besoin que de tirer très occasionnellement sur le réseau et utilisent des technologies simples et éprouvées depuis près de 3 millénaires. La transformation de l’énergie en chaleur plutôt qu’en électricité est d’une simplicité biblique.
      Le problème est qu’ils sont quasi-indétectables par satellite et que le fisc ne pourrait donc pas les taxer.

      • Vous pouvez sans difficulté acheter “votre panemone” dans les magasins spécialisés. Le probleme, ce n’est pas qu’on les trouve pas, c’est juste que ça ne marche pas pour une très large majorité de lieux d’installations (si votre but est d’utiliser l’énergie produite dans un but de faire des économies). Pour la déco de la maison par contre c’est bien, mais ne plait pas toujours aux voisins…

        • Mon sentiment, basé sur mes souvenirs de mes cours d’il y a 50 ans, est que ça ne marche pas parce que ça produit de l’électricité qu’on veut renvoyer sur le réseau au lieu de bêtement chauffer l’eau, ou même sans électricité par un simple agitateur. Un chauffe-eau demande 2.5 kWh par personne et par jour, ça me paraît jouable avec une éolienne.

          • Le point est surtout que les amateurs d’éoliennes et de panneaux solaires devraient pouvoir satisfaire individuellement leur lubie, et non collectivement.

    • A qui???
      à “nous”???

      désolé pensée collectiviste…

      si un type veut construire sa baraque dans un trou perdu qui lui appartient et poser des panneaux solaires sur sont toit..et pomper de la flotte avec une éolienne..
      et je me fous de savoir s ça lui couterait moins cher d’avoir un simple groupe ou de tirer 5 km le ligne pour se raccorder au réseau!!!!

      le libéralisme c’est on sacrifie pas la liberté d’UN innocent.. le pragmatisme c’est accepter de le faire pour des raisons qui engagent la survie du pays..

      une personne doit avoir le droit de boycotter le nucleaire..un hypocrite a beau jeu de dire qu’il ne peut pas le faire..

      un type qui ne veut pas de pesticides de synthèse achète du bio.. un TYRAN vet interdire les pesticides..

      ça me fait penser aux médecins qui veulent faire interdire ax gens de fumer boire ..manger de la viande ou je ne sais quoi…

      vouloir minimiser le prix payé par TOUS …est dangereux pour la liberté individuelle,

      on finit pas vouloir emmerder les emmerdeurs..

    • les tenants des éoliennes et des panneaux photovoltaïques parlent “d’énergies renouvelables”, alors qu’en réalité il s’agit d’énergies aléatoires

  • Les californiens commencent à réaliser l’erreur de tout miser sur les renouvelables en arrêtant le nucléaire et le thermique ( les véhicules) EN MEME TEMPS!
    Le réseau électrique vieillissant supporte très mal les pointes de consommation en journée causés par les climatisations poussées au maximum et les californiens s’aperçoivent aussi que la nuit, quand les panneaux PV sont à l’arrêt et que tout le monde recharge son VE tout en gardant sa clim allumée pour cause de canicule, et bien le réseau saute et provoque des coupures!
    Il aurait été facile ( et même intelligent) d’être prévoyant et d’anticiper ce qui allait se passez, simplement par une bête addition de toutes les quantités d’électricité qu’il faudrait fournir quand la fourniture dépendrait uniquement des renouvelables intermittents! Décidément, que ce soit aux USA ou en Europe, l’être humain est aussi c*n des deux côtés de l’Atlantique!

  • En écho avec ce que disent inlassablement Michel Gay, Rémi Prudhomme et autres sur ce site notamment :
    https://youtu.be/JVe2WYHIZ_I

  • Je suppute que le principal obstacle au redémarrage de Fessenheim est moins technique, même s’il en reste une partie à reconstruire, que politicien car ce serait se déjuger pour les responsables aux manettes qui se sont trompés.
    Pourtant reconnaître ses erreurs est une preuve de compétence bien normale pour un scientifique tel que notre premier ministre. Qui pourrait lui en vouloir de dire: “nous nous sommes lourdement trompés, il est temps de rectifier le tir et de rattraper le retard”?

  • Fessenheim pourrait redémarrer après remplacement des pièces reprises, paraît-il, par EDF comme pièces de rechange, et à juste titre (rapidité, coût). Il faudrait environ deux ans pour produire ces pièces manquantes, ce qui reste néanmoins bien plus rapide que la construction d’un EPR. En revanche je doute que nos voisins germains voient d’un bon œil un EPR à Fessenheim…

    • Si nos voisins germains ne veulent pas voir d’un bon oeil un EPR à Fessenheim, ils n’ont qu’à nous garantir la fourniture pendant 40 ans d’un volume équivalent d’électricité à 20% moins cher.

      • Vous avez raison et j’ajouterais qu’on pourrait leur proposer la construction d’EPR sur leur territoire … !
        Pour en revenir à Fessenheim, j’ai peur que ce soit plié car il était prévu d’y implanter, pour maintenir les emplois, un technocentre destiné à valoriser les métaux TFA issus des démantèlements. Mais ça c’était avant .

        • Si les déchets sont valorisables, pas besoin d’implanter quoi que ce soit, les valorisateurs se présenteront d’eux-mêmes ! Quant aux emplois, on manque de maçons, de boulangers, de couvreurs, de plombiers, de bouchers, etc. On manque aussi d’ingénieurs et même de chercheurs (enfin ceux qui ne cherchent pas surtout à bénéficier du chômage et des avantages étudiants après quelques mois de thèse touristique), donc pas besoin que l’Etat ou les collectivités locales se mêlent de créer des emplois.

          • M MichelO, « les valorisateurs ne pourront pas se présenter d’eux-mêmes ».
            Car depuis la loi de 2006 les déchets issus des démantèlements restent dans le domaine nucléaire, y compris les déchets TFA qui sont stockés dans les stockages dédiés. Sauf que depuis un décret récent (décret du 14 février 2022), il pourrait être possible de récupérer des déchets métalliques TFA pour les valoriser dans le domaine public. Ce décret est d’ailleurs l’exemple d’une fausse bonne idée, il relance la vieille question du seuil de libération.
            Dans les années 1990-2000, le seuil de libération était appliqué dans des pays comme la Belgique ou l’Allemagne. La question est : qu’est-ce qu’un contrôle radiologique à 100% ? Doit-on mesurer chaque gramme, chaque kilo, des bennes entières ? Si on fait beaucoup de mesures la gestion peut coûter très cher ! Si on en fait peu, de la radioactivité peut passer au travers des mailles du filet et se retrouver dans le domaine public. De fait on a retrouvé des casseroles radioactives dans des cuisines allemandes !
            Cette situation a été considérée comme inacceptable par la DGSNR (qui a précédé l’ASN) pour des questions d’acceptation du public, sanitaires…). Avec le principe de la zone à déchets nucléaires couplée à la création de stockages TFA, demandée par la réglementation du démantèlement, on élimine les risques précités. Il faut insister sur le fait que tout repose sur la définition précise de ladite zone déchets. Si l’historique de l’installation est bien connu (d’où importance de la qualité en exploitation et de la conservation de l’historique des incidents et des opérations de décontamination ) on peut fortement réduire les volumes de déchets suspects en stockage TFA. Si des décontaminations efficaces ont été effectuées en cours d’exploitation, on peut limiter le périmètre de la zone déchets (avec quelques mesures test d’usage).
            Au total on peut très bien récupérer des déchets inactifs en quantité dans un démantèlement pour le recyclage avec une zone déchets nucléaires réduite. Et autant que je me souvienne, quand l’ANDRA a évalué le coût des stockages TFA, on s’est vite aperçu que la solution française est très probablement moins chère tout en étant plus fiable vis-à-vis du risque de transfert de radioactivité vers le domaine public.
            C’est à se demander si ce décret de février 2022 n’a pas été motivé par souci spécifique au site de Fessenheim.
            Pour ma part je reste profondément contre le principe du seuil de libération. Et donc il vaut mieux renoncer à l’application de ce décret, à l’installation de ce tehnocentre, et redémarrer les réacteurs de Fessenheim.

    • hem…

      l’argument pour les opposants est la sécurité..
      et c’est local..donc la logique serait de consulter la population dans la zone touchée par un éventuel accident..

      certains demanderaient des garanties d’indemnisation en cas d’accident pour accepter .. certes improbable..

      Il faut trouver une façon de contrer le seul argument de l’intervetion POLITIQUE que j’estime recevable. au nucléaire le risque pour autrui…et les biens d’autrui..

      or sauf qu’e la barbecue de votre voisin vous fait courir un risque pour votre santé aussi…

      donc il ya quelque part un limite quantitative et non qualitative … qui justifie l’intevention de l’état…

      il faut au moins ne parler et traiter tous les risques industriels sinon particulier d’une façon “similaire”..
      sinon arbitraire et ce qui va avec, corruption..
      peu de risque qu’un décharge ouvre ses portes devant la villa de macron…

      • La zone touchée par un éventuel accident, ça n’a pas de sens. Ce qui aurait un sens, ce serait de définir un niveau de risque à ne pas dépasser d’effet sur la santé pour une personne quelconque. Ce niveau de risque serait choisi tel qu’il reste dans la marge d’incertitude des autres risques “ambiants”, et ensuite il ne sert à rien de demander aux gens s’ils acceptent ou non ce risque, puisqu’ils acceptent de fait ce niveau d’incertitude dans le risque ambiant.
        Le risque causé par le barbecue de mon voisin est manifestement bien inférieur à celui créé par la bande de fumeurs à la porte de la galerie commerciale où je vais faire mes courses, un référendum ne répondrait qu’à la question des haines personnelles envers le voisin ou les fumeurs.

  • on ne résout pas les problèmes avec ceux qui les ont créés (Macron, Borne…)

  • C’est ce qu’il faudrait faire. Mais que font Borne et Macron exactement l’inverse seraient ils pris dans des opérations que nous ne connaissons pas entre les griffes des khmers verts et ou des sociétés de fabricaion, d’implantation et d’exploitation des éoliennes ? Car Borne les favorises de façon scandaleuxe en les associant à l’éllaboration d’une loi scélérate les favorisants en détruisant notre démocratie, sans le parlement les. Car ils ne peuvent ignorer que cette source d’énéergie aléatoire ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais sans l’appoint les 3/4 du temps d’une autres sources d’éléctricité. Alors consacrons nous aux 3/4 via le nucléaire et laissons les sociétés espagnole et surtout allemande là où elles sont. Par dessus la tête de ces gens qui bradent notre pays aux étrangers et nous enmménent à la ruine.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Dans ce troisième article, je poursuis le récit de la vie de mon père Georges Montenay, dont le parcours d’entrepreneur me semble exemplaire et instructif. À la sortie de la guerre, une réglementation corporatiste empêcha le développement de l’activité de négoce et distribution de charbon, qui était l’activité principale de l’entreprise. Il fallait donc de nouvelles activités. Il saisit une opportunité, le stockage du charbon sarrois, et prolongea le service de distribution de charbon par la gestion de l’énergie.

 

Le stockage... Poursuivre la lecture

Qu’on le veuille ou non, la mise en service de l’EPR de Flamanville constitue le plus redoutable audit que l’appareil industriel français ait eu à subir depuis longtemps sur ses aptitudes tant technologiques qu’économiques et humaines. Car, comme partout ailleurs, le secteur énergétique y occupe la place la plus primordiale, au sens où la plupart des autres secteurs ne peuvent exister sans lui, où leurs rendements dépendent très largement du sien.

 

De quoi est-il question avec ce laborieux retour à la dynamique techno-industr... Poursuivre la lecture

Contrepoints a publié le 8 août 2017 un article de Samuel Furfari intitulé « Venezuela : malédiction du pétrole ou du socialisme ? ». Sept ans plus tard, cet article est malheureusement toujours d’actualité. L’auteur l’a adapté pour prendre en compte les changements intervenus depuis, mais le même constat s’applique : la malédiction du socialisme perdure au Venezuela.

 

Les élections du 28 juillet rappellent le désastre économique que les politiques socialistes infligent au peuple vénézuélien. Depuis l’arrivée au pouvoir de... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles