Non à la ruineuse programmation de l’énergie du gouvernement

Face à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ruineuse que le gouvernement prévoit d’appliquer jusqu’en 2028, 25 associations environnementales montrent qu’une alternative est possible.

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Parc éolien CC NguyenDai

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Non à la ruineuse programmation de l’énergie du gouvernement

Publié le 24 janvier 2020
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Par Michel  Gay et Bruno Ladsous.

Face à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ruineuse que le gouvernement prévoit d’appliquer jusqu’en 2028 et qui ne réduira pas les émissions de gaz à effet de serre (GES), 25 associations environnementales montrent qu’une alternative est possible en déposant une contre-proposition pendant la période de consultation nationale du 20 janvier au 19 février 2020.

Exerçant leur droit constitutionnel de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement, ces 25 fédérations nationales et collectifs régionaux (représentant plus de 2000 associations de protection de l’environnement) ont déposé le 17 janvier 2020 au ministère de la Transition écologique et solidaire un programme alternatif de PPE 2019-2028.

Le projet du gouvernement ne respecte pas la Charte de l’Environnement. Il est techniquement irréaliste de massifier des solutions ruineuses fondées sur des productions intermittentes d’énergies dépendant du vent et du soleil qui ne concourront pas à la diminution des émissions de GES.

Un projet de PPE nuisant à l’environnement

Aucune réduction des émissions de CO² ne résultera d’une transition énergétique relevant d’un panel de solutions de productions d’énergies renouvelables intermittentes selon les rapports et avis officiels émis par les autorités compétentes suivantes :

  • l’Académie des Sciences (19 avril 2017),
  • l’Académie des Beaux-Arts (2007),
  • l’Académie de Médecine (09 mai 2017),
  • la Cour des comptes (18 avril 2018),
  • la Commission nationale du débat public (12 septembre 2018),
  • et la Commission d’enquête parlementaire sur l’impact des énergies renouvelables qui indique le 26 novembre 2019 : « La transition du nucléaire vers les énergies électriques intermittentes n’a aucun impact sur le CO² et ne permet donc pas de lutter contre le réchauffement climatique »

Tous expriment que :

  • l’éolien notamment ne sert ni la transition écologique, ni l’environnement, ni la santé,
  • la transition doit être transparente sur les coûts complets du mix énergétique programmé et les soutiens publics induits,
  • elle doit respecter les territoires, la biodiversité, les paysages, et le cadre de vie des ruraux.

Or, le projet de PPE repose sur des productions électrique intermittentes et ignore leurs impacts sur l’environnement (biodiversité, paysages, patrimoine, cadre de vie).

Le 14 janvier 2020 à Pau Emmanuel Macron a exprimé son scepticisme sur le développement de l’éolien terrestre « … la capacité à développer massivement l’éolien terrestre est réduite… on ne peut pas imposer l’éolien d’en haut… ».

Enfin, ce projet ne comporte aucun bilan prévisionnel : ni énergétique complet, ni économique intégrant tous ses coûts, ni carbone prenant en compte l’ensemble du système électrique.

Ce projet délirant entraînera mécaniquement une hausse des prix des carburants, du chauffage, et de l’électricité qui appauvrira les Français au risque de provoquer des troubles sociaux.

Une alternative est possible

Afin de donner à la France une chance de réussir sa transition, les associations de protection de l’environnement ont élaboré un programme alternatif chiffré qui démontre notamment qu’en 2028 il est possible de satisfaire la France en électricité décarbonée sans nouvelles éoliennes, et qu’il n’y a pas lieu de poursuivre ce ruineux programme destructeur de l’environnement.

Respectueux de l’environnement selon la Charte de l’Environnement, ce programme alternatif participe au respect des grands équilibres économiques et sociaux de la Nation, ainsi qu’au respect de nos engagements internationaux.

La contre-PPE proposée comporte un bilan prévisionnel complet que le gouvernement n’a pas produit. Elle  contribuerait à une réduction effective de notre empreinte carbone et permettrait d’économiser 100 milliards d’euros sur la période 2019-2028.

Elle privilégie des solutions efficaces pour économiser l’énergie (isolation des bâtiments), pour promouvoir des modes de production massive d’électricité décarbonée (nucléaire et hydraulique), ainsi que des chauffages économes en énergie (pompes à chaleur, géothermie) qui garantissent notre indépendance et le pouvoir d’achat des ménages.

Le pays retrouverait ainsi les moyens d’investir dans les missions régaliennes aujourd’hui à l’abandon (justice, culture, sécurité), dans la santé publique, et d’une manière générale dans des activités porteuses de cohésion sociale et d’emploi.

Les 2000 associations et leurs Fédérations nationales, soucieuses de cohérence environnementale et de cohésion sociale, demandent aux pouvoirs publics d’ouvrir une discussion dans un esprit de réalisme privilégiant l’intérêt général.

Voir les commentaires (19)

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  • Je ne vois pas en quoi les academies de médecine et des Beaux-Arts sont compétentes pour parler de dépenses publiques et d’énergie.

    Il me semble aussi intéressant de relativiser ces plans. Ils ne concernent que l’électricité, ce qui est penuts (environ 20%) de la consommation d’énergie en France et donc de GES.

    Et au lieu de faire X comités, plans, projets…on laissait faire le marché avec les vrais prix de l’énergie et juste une surveillance par des acteurs indépendants (comme le nucléaire) pour éviter de faire n’importe quoi?

  • il faut déjà commencer par prétendre être convaincu qu’on va se passer des fossiles à l’échelle mondiale..je n’y crois pas…je ne sais même pas si on peut planifier une diminution..
    la conviction qu’aucune diminution à l’échelle mondiale me suffit pour ne pas adopter de comportement spécifiquement « fossile »..autre que le marché et le prix…

    Ensuite, quand un individu me dit qu’il souhaite diminuer ses émissions de CO2 je lui fais remarquer qu’il doit au moins commencer par lui m^me..en général, il me répond que ce n’est pas du tout pertinent et que seule une action de coercition venant d’un pouvoir, de nature d’ailleurs assez floue, peut marcher;.

    mais par contre en ce qui concerne la planete, il faudrait en , tant que pays , montrer l’exemple..

    m’est avis que les anti fossiles sont surtout des gens qui veulent que d’autres se passent des fossiles..d’autres sont les gaspilleurs les sur-consommateurs..c’est la générosité au sens socialiste : que les autres donnent aux pauvres..

    un constat à l’échelle mondiale ce qui permet de diminuer les emissions de CO2 ,ajoutons par unité de richesse produite..c’est toujours et encore l’amélioration technologique et accessoirement le passage du charbon au gaz ou nucléaire…
    et en tant que pays donner l’exemple n’est pas vraiment de diminuer la consommation de fossiles!!! mais de les utiliser pour faire des trucs sexy au sens vert…
    les intermittents ont été vantés depuis des lustres par les écolos comme la solution « qui aurait été possible » ( du « un autre monde est possible ») .. l’allemagne arrive au maximum de ce qui semble possible en intermittent en terme de coût et c’est 30% de la production et ce qui est possible car les allemands ont la possibilité de vendre à l’export les pics..

    elle est belle la transition energetique allemande.!!!

    donc on peut introduire peut être 20% dans un système de production, ça coûte toujours de l’argent ..et ça ne change pas essentiellement les données du problèmes supposé.. grosso modo c’est ce qui est dit depuis plusieurs dizaines d’années.. un gadget vert qui va coûter aux gens et ne pas changer le monde..

    et encore…on ne peut pas vraiment regarder nos emissions de CO2 sans regarder la modification de l’économie…si l’industrie consommatrices de fossile est délocalisée…la diminution est illusoire..

    un peu néanmoins car le but caché des deep ecolo est l’appauvrissement… mais les deep écolo sont nombreux en parole assez peu nombreux en actes…

    qu’a on fait jusque présent..RIEN en terme de réduction …mais le coût….!!!!!

    • « la générosité au sens socialiste : que les autres donnent aux pauvres.. » Ils ne détestent pas non plus quand les pauvres donnent aux riches…

    • Jacques, les fossiles ne peuvent durer éternellement. En ce qui concerne le pétrole, la production de pétrole dit « conventionnel » décline lentement depuis 2005 et il est prévu qu’elle s’accélère, et l’augmentation actuelle de la production de pétrole dit « tous liquides » vient essentiellement du pétrole « de schistes »US, et des liquides de gaz naturel ( en gros du GPL) extraits du gaz naturel, dont la production est encore en augmentation sensible.
      Il faut donc prévoir que la production de pétole va être de plus en plus contrainte par la géologie, et que çà commence à se passer.
      Ce qui est particulièrement choquant avec les ENR électriques, c’est le mensonge institutionnel sur leurs possibilités, sans doute l’arnaque la mieux ficelée et la plus toxique des temps modernes

  • Derrière les moulins à vent de belles centrales à gaz… Nos lois sur les lobbies sont à réviser.

  • Le planisme qui s’abstrait des réalités est une calamité.
    Quand, de plus, il planifie la décroissance, c’est un crime.
    Tabler sur une consommation d’énergie finale en 2050 qui soit à 50% de celle que nous avons actuellement est totalement idéologique. Nos gouvernants sont soumis depuis des années à une mafia.
    Je salue le fait qu’il y ait une contre-proposition. Mais je pense qu’ils y resteront sourds: c’est cette mafia qui les a mis au pouvoir.

  • Ah, L’Intermittence !
    Dans le spectacle, elle consomme dix fois plus de fric qu’elle n’en rapporte dans les caisses des ASSEDIC.
    Avec l’éolien en mer, et malgré un taux de fonctionnement plus élevé que sur terre, compte tenu de la plus faible durée de vie, des coûts d’investissements, d’acheminement et d’entretien très supérieurs, des records pourraient être battus.

  • ne cherches pas , ce sont les fonds capitalistes qui sont a l’affût des profits engendrés par la maladie « verte »..
    sinon la « vierge » de Norvège n’aurait pas été invitée a Davos..
    la politique verte il y a du pognon a se faire ,regardez la fortune d’al gore..

    • Le pognon n’a ni odeur ni saveur seulement un poids. les éoliennes rapportent sinon on ne les construirait pas..

      • Le problème que vous oubliez, c’est que l’argent qu’elles rapportent a quelques’uns coûte un maximum de fric d’argent publics. Comme les milliards de nos impôts qui vont financer les lignes électriques destinées a ramener la production des éoliennes Offshores dans le réseau général.

      • Si les éoliennes étaient effectivement spontanément rentables, l’Etat n’aurait pas besoin de subventionner leur installation, leur raccordement au réseau général, de payer l’électricité produite par ces éoliennes au-dessus du marché (subvention indirecte donc) et de leur donner une priorité d’accès au réseau électrique…

        Donc, si elles rapportent effectivement du pognon à leurs propriétaires, c’est un pognon à 90% issu directement ou indirectement des caisses de l’Etat càd de nos multiples taxes et impôts. D’où le grand intérêt a être très proche de nos gouvernants quand vous faites dans l’éolien!

    • Rappelez-vous Macron qui avait vanté le pacte finance-climat… dans cet ordre

  • et nos containers de déchet que nous renvoie la chine et la Malaisie , ils comptent les faire cramer comment ? avec des éoliennes ? z’ont intérêt à ce qu’il y est souvent du vent , sinon , ça risque de prendre des années…..

  • « Le projet du gouvernement ne respecte pas la Charte de l’Environnement. »
    Le gouvernement ne respecte déjà pas la DDHC de 1789, alors la Charte de l’environnement, il s’asseoit dessus.
    « PRÉAMBULE
    Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004. » – Constitution du 4 octobre 1958.

    • La constitution de 46 et celle de 58 disent, en substance, le contraire de la DDHC. « Confirmée et complétée », c’est juste le plus gros mensonge constitutionnel de tous les temps. Mais les constituants de 1789 avaient prévu l’arnaque : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. » Comme ils le disent, la France aujourd’hui n’a plus de constitution.

      A noter que le concept des « droits et devoirs définis » est une autre absurdité du texte constitutionnel. Une constitution ne peut définir que des droits, jamais des devoirs, puisque son objet unique est la limitation du pouvoir, non son extension. Pas besoin de constitution pour définir le pouvoir, la force brute suffit. La charte de l’environnement est à ce titre parfaitement anticonstitutionnelle.

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