Par Christian Michel.
Ramenées à leur plus simple expression, toutes les philosophies politiques tranchent le même dilemme : soit la collectivité est suprême – tribale, religieuse, nationale – et puisque l’individu ne peut exister sans elle, il lui appartient, la collectivité peut exiger de lui tous les renoncements. Soit chaque personne humaine est la seule source de valeurs, la société n’étant que le champ où ces valeurs s’actualisent, et si sacrifice il y a, c’est seulement parce que des personnes ont décidé en leur âme et conscience qu’un collectif – leur famille, leur communauté, leur pays – le valait bien. C’est la position libérale. L’autre est le collectivisme.
Si les mots ont un sens, ces deux positions sont incompatibles, antagonistes.
Les références à une nation, à la démocratie, à un État, relèvent de fabrications mentales, apparues à certains moments de l’Histoire, et qui disparaîtront un jour. Ces concepts sont pratiques pour coordonner les actions humaines, tels un protocole de communication ou un règlement d’entreprise. Ils deviennent criminogènes lorsqu’ils ne sont plus placés au service des individus, mais érigés au-dessus d’eux, ainsi qu’une idole, indépendante, jalouse et sanguinaire, avide de sacrifices.
Pour un collectiviste, nation, État, démocratie, culture, tradition, religion… sont des fins en soi, bonnes par elles-mêmes. Pour un libéral, ce sont des outils. Certains, au sein d’une société, trouvent l’un ou l’autre de ces outils utile à leur épanouissement personnel. Tant mieux pour eux. D’autres les rejettent. N’est-ce pas légitime ? Pourquoi laisser un système vous pourrir la vie ?
S’il n’existe pas de valeur supérieure à l’être humain — les valeurs sont soit communes à tous, comme la propriété, soit choisies par chacun, individuellement — alors les aspirations et la vie même d’un Français, d’un Américain, d’un Chinois… sont équivalentes. Nous avons un devoir identique de solidarité envers ceux qui refusent la servitude, où qu’ils se trouvent sur la planète. Le libéralisme est un universalisme.
Ce long et théorique préambule explique ma surprise en lisant sur Contrepoints trois articles en enfilade d’un même auteur, « Hong-Kong, le-dilemme des libéraux », « Les incohérences des États Unis face à la Chine », « Une seule Chine et le cas de Taïwan ».
Selon cet auteur, le monde devrait abandonner les Hongkongais et les Taïwanais (et les Ouighours, les Tibétains, les défenseurs des droits humains…) à la brutalité du Parti communiste chinois. Nous, qui jouissons de larges libertés, devrions détourner le regard. « Tant pis pour ces gens-là , ils n’avaient qu’à naître sous de meilleurs cieux. »
Certes, on attendait bien de l’auteur, cadre supérieur chez Huawei, quelque sympathie pour le gouvernement de Pékin, ça fait partie implicite du job description. En renfort de sa thèse, l’auteur cite Murray Rothbard et Noam Chomsky, pour une fois dans le même bain.
L’auteur avance trois raisons pour laisser les bottes de Pékin piétiner les autonomistes taïwanais
Si les Chinois voulaient vraiment être libres, ils se révolteraient
Cette première raison s’énonce comme une cruelle plaisanterie.
Et si les 25 millions de Taïwanais veulent conserver leur liberté, ils repousseront l’invasion que leur promet un voisin de 1,4 milliard d’habitants.
En fait, les Chinois se sont révoltés. Ils ont occupé en masse la place Tienanmen en mai 1989. Ils étaient des millions à défiler dans les rues de Hong Kong en 2014, puis à nouveau en 2019. Seulement il est dur de triompher d’un État policier qui use de toutes les ressources de la technologie et ne connaît aucun scrupule pour espionner en masse et massacrer au besoin sa population, et se maintenir au pouvoir.
Avant de critiquer le gouvernement d’autrui, réforme le tien
Cette deuxième raison, nous dit l’auteur prochinois, se trouve chez Rothbard. Elle traîne en fait chez les isolationnistes américains depuis le XIXe siècle.
Mais pourquoi cette hiérarchie ? On doit critiquer tous les gouvernements oppresseurs, concentrationnaires, ethnocidaires et tortionnaires. Surtout lorsqu’on est libéral, et qu’on ne tient pas vie d’un Chinois pour moins que celle d’un Français ou d’un Américain.
La troisième raison en appelle à l’ordre westphalien
C’est peut-être la plus abjecte. Westphalie a mis fin aux guerres de religion en Europe, mais depuis a couvert les pires atrocités que des humains ont infligé à d’autres humains.
Puisque le Parti communiste chinois est maître « chez lui » (comme si un pays était une propriété privée), dans cette logique westphalienne, s’il veut fliquer son peuple, faire disparaître les gêneurs, éradiquer les cultures minoritaires, bâillonner les médias et museler les réseaux sociaux, et capturer dans une folie sanguinaire une province qui souhaite demeurer séparée comme elle l’est depuis plus de 120 ans, eh bien, conclut l’auteur prochinois, c’est l’affaire du Parti communiste chinois. Circulez, braves gens. Laissez les matons matraquer.
Heureusement, l’opinion publique mondiale ne détourne plus les yeux. Encore une fois, il ne s’agit pas en première instance d’intervenir militairement – les gouvernements malheureusement ne savaient faire que ça. J’ai suffisamment fulminé contre l’invasion américaine de l’Irak pour n’être pas traité de va-t-en-guerre – mais interventionniste, oui, je le suis, et concernant Taïwan, nous devons tous l’être. C’est de la simple décence.
Comment aider les bâillonnés et les opprimés en Chine ? Comment soutenir les Taïwanais ?
Il faut leur faire savoir qu’une bonne partie du monde est avec eux. Ils sont au front, mais ils doivent sentir le soutien des forces à l’arrière. Le combat de Peng Shuai, par exemple, a pris une autre dimension pour toutes les femmes chinoises depuis que la Women Tennis Association a noblement suspendu les tournois qu’elle organise en Chine, quel qu’en soit pour elle le coût financier.
Tout ce que nous pouvons inventer pour faire connaître l’action des dissidents, des militants des droits humains, pour braquer la lumière sur les exactions commises contre les Tibétains, les Ouigours, les minorités religieuses, toute cette publicité négative est bienvenue pour révéler au monde la vraie image du Parti communiste. Faire honte aux multinationales qui opèrent au Sin-Kiang n’est pas mal non plus. Bref, nous ne sommes pas dépourvus. Les opprimés doivent savoir que l’opinion publique mondiale ne les déserte pas.
Le droit des Taïwanais à vivre libres
Le but n’est pas d’inventer un nouvel État qui s’appellerait Taïwan. Il s’agit de sauver des êtres humains d’un régime qu’ils rejettent. C’est une cause simple. C’est un combat juste.
Et c’est une exigence libérale de le soutenir. En fait, un devoir pour tous les honnêtes gens qui rejettent l’autocratie. Alors voilà qui est surprenant. L’auteur prochinois convoque Murray Rothbard à l’appui de l’impérialisme du Parti communiste et de l’invasion projetée de Taïwan. Il cite une courte phrase pêchée dans un texte mineur de Rothbard, la critique d’un livre de 1962.
Or, bien au contraire, Rothbard ne concevait « la nation que par consentement », précisément ce que la Chine refuse aux Taïwanais. Il faisait du droit de sécession un point absolument central de toute sa philosophie politique. Il l’appelait « décentralisation radicale ».
Que chaque État [des États Unis] ait le droit de faire sécession, chaque province de cet État, chaque quartier de chaque ville.
Et comme l’auteur prochinois contribue des articles au site du Mises Institute, rappelons-lui (et au Mises Institute qui l’héberge) que Ludwig von Mises était un partisan convaincu du droit de sécession.
Il s’en est fait l’avocat dans Liberalism, 1927, et dans The Omnipotent Government, 1944 :
Chaque fois que les habitants d’un territoire particulier, que ce soit un village, un district, une réunion de districts contigus, déclarent par un référendum librement organisé […] qu’ils veulent former un État indépendant, leur souhait doit être satisfait.
Le comble est que Taïwan n’a pas à faire sécession. L’île ne fait plus partie administrativement et politiquement du continent depuis 1895. La population souhaite seulement n’être pas intégrée de force à un régime communiste qu’elle exècre.
Comment protéger Taïwan ? Comment protéger le monde de l’autocratie chinoise ?
Que la Chine soit impérialiste – elle l’affirme. Elle le démontre en s’emparant de zones maritimes et d’îles qui, selon les conventions internationales, ne lui reviennent pas. Les dirigeants ne cessent de répéter que leur régime centralisé, directif, est plus efficace que la pagaille démocratique. Ils le propagent. Si on peut juger quelqu’un par ses fréquentations, les amis de la Chine, de Kim Jong-un à Orbán et Erdoğan, en passant par quelques satrapes africains, en disent long sur les intentions géopolitiques du Parti communiste.
C’est pourquoi il ne faut pas laisser tomber aux griffes de Pékin un pays qui fut une dictature et qui s’est libéralisé, un pays du monde confucéen, qui subit une brutale colonisation japonaise, et qui produit l’évidence aujourd’hui qu’on peut devenir prospère en devenant libre. Pour la propagande de Pékin, ce contre-modèle est intolérable. Il dément (plus encore que Hong-Kong) le discours que les valeurs libérales, démocratiques et tout ça, sont incompatibles avec la culture chinoise. Les Taïwanais sont à 95 % des Han, la même ethnie majoritaire qu’en Chine, ils parlent le même mandarin, ils ont conservé leur culture – mais ils sont libéraux à l’occidentale et ils rejettent le communisme.
La réponse du fort au fort peut entraîner un coût pour chaque partie. Si Taïwan est annexée, soit que les démocraties ne l’aient pas défendue, soit qu’elles aient plié au combat, leur échec scellera la fin des Lumières, sonnera le glas de 500 ans et plus d’affranchissement de l’être humain des mythes qui l’assujettissent, le dogmatisme religieux, la Nation, le Parti, le socialisme… Le futur sera concentrationnaire. Pour nous, la question de Taïwan est existentielle.
Pour les Chinois, elle n’est qu’affaire de gloriole. Taïwan est à la Chine ce que « la ligne bleue des Vosges » incarnait pour la France après 1870, l’humiliation de la défaite. Pendant des décennies, la diplomatie française s’acharna à réunir des alliances et initier le conflit qui permettraient de reprendre à l’Allemagne ce petit bout de territoire perdu. Belle réussite que fut la nôtre ! Elle déchaîna une guerre mondiale, qui en engendra une autre. Les Chinois veulent-ils suivre notre exemple ?
Le but des démocraties est de rendre le plus élevé possible le coût d’une invasion de Taïwan. Leur laisser croire qu’on lâchera Taiwan, puis au moment du débarquement, les menacer d’une guerre totale (« l’ambigüité stratégique » des diplomates américains). Se trouvera-t-il alors au sein du pays une caste d’oligarques, une faction de hauts fonctionnaires, une bourgeoisie paisible, excédées par l’arrogance et le culte de la personnalité du nouveau Grand Timonier pour lui faire perdre la face, le dégommer, désamorcer le conflit et préférer le bon sens et la prospérité à l’hécatombe ?
Un nouveau régime vaguement libéralisant, dans la lignée de Deng Xiaoping et Hu Jintao, fera plus pour la réunification de Taïwan que les coups de menton de Xi Jinping.
Ne nous laissons pas manipuler
Il existe des façons non violentes de projeter ses valeurs au-delà des frontières. Ça s’appelle le pouvoir financier, l’influence culturelle, le soft power. La Chine en use à fond, tantôt créant une dépendance de petits États à ses nouvelles « routes de la soie », les submergeant de dettes, tantôt implantant des Instituts Confucius dans des pays ciblés, ou une université en Hongrie, ou en harassant les organisations et les journalistes critiques de ses actions, et sans oublier, bien sûr, la propagation de fausses nouvelles.
Le Parti communiste chinois sait se servir des médias occidentaux. Comme les mercantilistes qui veulent exporter, mais pas importer, il a fermé le pays à tout ce qui n’est pas son propre discours, tant il craint la concurrence de l’information, mais il s’emploie à polluer les esprits à l’étranger. Il appartient à chacun, et surtout aux responsables des médias, d’éviter l’intox.
Cause perdue, temps perdu. Et quand on voit les problemes que les Anglais doivent surmonter pour faire secession de l’Europe (et je ne commence meme pas avec les Catalans), on a effectivement suffisamment a se preocupper chez nous. Franchement, je me fiche de ce qui se passe a Taiwan. Et je suis convaincu que cette subite flambée de support (on a meme CNN qui mentionne Trump en bien) n’est qu’une distraction pour nous détourner des problemes qui devraient etre règles dans nos pays. Et pourquoi cette sordide histoire d’abus sexuel sur cette joueuse de tennis devient si importante alors que Bill Clinton et meme Joe Biden sont portes aux nues malgré la foule conséquente d’accusatrices diverses. Je n’aime pas me faire manipuler.
En parlant de distraction, ne pas oublier non plus le procès de Ghislaine Maxwell, où les faits sont d’une autre ampleur et les personnes impliquées d’une autre envergure.
et l »onu?
ça sert à réguler le climat?
et les accords internationaux..de défense?
on refait l’histoire… ah si on avait réagi quand Hitler a réarmé..
c’ets simple organisez des brigades internationales..armez les ..
maintenant..regardons ce que nous avons fait..nous est il arrivé à nous le camp du bien, d’envahir des pays pour en fait des objectifs idéologiques et politiques..ressemblant fort à de l’impérialisme?
favorisons nous le maintien de dictateurs en place?
Avez-vous les Taïwanais lever le petit doigt pour défendre la liberté hors de chez eux? Pourquoi la solidarité est-elle toujours à sens unique? Pourquoi mettre notre sécurité en danger pour des gens qui se moquent éperdument de ce qui pourrait nous arriver?
Nous devons avant tout lutter contre l’autoritarisme qui s’installe insidieusement chez nous avec la bénédiction d’une majorité.
Avez-vous [vu] les Taïwanais lever le petit doigt pour défendre la liberté hors de chez eux?
Au moins ils défendent désespérément la leur contrairement à nous qui nous agenouillons si facilement.
Et si « on » les libère de Pékin, quelle est la probabilité que les Taïwanais instaurent un régime libéral chez eux ? Gardons-nous bien de prendre parti dans les luttes de pouvoir à l’autre bout de la planète.
Les taiwanais sont deja libere de pekin (pour etre exact il n ont jamais subit le joug du PCC) et c est une democratie liberale
On peut evidement les laisser tomber mais il faudra pas s etonner si on nous laisse tomber si un jour on a des problemes avec un tyran d aun pays plus peuple que le notre (pas forcement Xi (quoique avec la nouvelle caledonie on est pas si loin)) mais si tonton Vladimir decide ne nous mettre au pas c est pas l UE qui va nous sauver
PS: votre argument a ete amplement employé a Munich en 1938. « vous aviez a choisir entre le deshonneur et la guerre. vous avez choisit le deshonneur et vous aurez la guerre » W Churchill
Vous ne répondez pas à la question, que je répète : quelle est la probabilité qu’avec notre intervention, les Taïwanais parviennent à instaurer un régime libéral chez eux ?
C’est parce que votre question n’a aucun sens. Si « par chez eux » vous voulez dire à Taïwan et bien Taïwan est déjà une démocratie parlementaire dont l’économie est basée sur le libre échange.
MichelO renseignez vous. Taiwan 6e pays du monde le plus libre selon le classement de la fondation héritage souvent cité sur ce site.
Juste derrière l’Irelande et devant le Royaume-Uni.
C’est assez démocratique pour vous ?
Abandonner Taïwan c’est comme laisser Hitler envahir les Sudètes. Après Taïwan il y a le Japon, Le Viet Nam, le Cambodge, les Philippines l’Indonésie et le monde. La chine n’attend que de voir suffisemment de division parmi les occidentaux pour nous bouffer les uns après les autres.
On dit souvent que la Chine n’est pas impérialiste. Mais c’est oublier que la Chine est déjà un empire de plusieurs peuples agrégés, qu’ils ont récemment élargi leur empire et que l’ambition de Xi ne connaît d’autre nécéssité que de conquérir. Ne serait-ce que d’un point de vue « real politik » tant qu’on les met en échec à Taïwan, ils ne sont pas en train de conquérir l’Australie. A t’on vraiment envie de troquer les USA pour la Chine comme puissance mondiale? A t’on envie de vivre dans un monde dominé par un pays qui a érigé le trafic et le vol d’organe des prisonniers au rang d’industrie de la santé? La Chine de Xi n’a pas de limite dans la barbarie, le chantage, la volonté d’humiliation et la spoliation.
« On dit souvent que la Chine n’est pas impérialiste » oui et je n’ai jamais compris cette affirmation gratuite alors que la Chine du PCC a fait la guerre à tous ses voisins, mention spéciale à la « guerre pédagogique » contre le Vietnam.
Ils ont juste du mal à sortir de chez eux, mais ils y travaillent.
C’est de la propagande du PCC qui s’appuie sur l’histoire pré-communiste de la Chine.
L’histoire antérieure au communisme EST impérialiste. La Chine n’est pas unie comme ça par hasard. C’est une unification de conquête. Les cantonais ne sont PAS de la même culture que les gens de Shanghai, et les Pékinois ne sont pas de la même culture que dans SIchuan ou le Yunnan. Ces terres ont été unies par la force. Par ailleurs, ils ont tenté d’envahir le Japon. Ils ont échoué à cause d’une tempête qui a désorganisé leur flotte. Un vent divin que les Japonais ont appelé: divin (plutôt esprit en culture japonaise animiste): « Kami » et vent « Kaze ». D’où le nom des pilote suicides de la seconde guerre mondiale. Ce fut un échec.
Ils ont tenté sous Kubilai Kahn d’envahir le Viet Nam à plusieurs reprises (échec). Au 18eme ils ont tenté d’envahir la Birmanie (echec). Il sont conquis le Xinjiang (là où il y a le Ouïgours) pour la première fois à cette époque. Avant c’était indépendant.
Ils ont tenté d’envahir le Népal fin 18 eme (echec).
Bref, les chinois sont comme tous les peuples du monde: oppotunistes et barbares. Il est vrai qu’ils ont souvent préféré rester chez eux essentiellement par mépris envers les autres peuples qu’ils considéraient comme inférieurs. Mais dire qu’ils n’ont jamais été impérialistes c’est clairement de la propagande digne d’un « foutage de gueule » en bonne et due forme.
C’est le discours officiel de Pékin pour faire honte à l’Occident, endormir la méfiance, et entretenir le ressentiment au sein de la population chinoise. Tout ce qui tourne autour des traités inégaux issus des guerres de l’opium. Vieille blessure d’amour-propre.
Sinon, faire profil bas à l’international, le temps de construire une économie forte et de préparer l’armée, c’est la doctrine officielle du PCC depuis Deng Xiaoping. Quand ils se sentiront assez forts, la Chine s’affirmera militairement. Ce n’est pas une interprétation, mais un programme explicite.
Personne ne fera la guerre pour soutenir Taïwan.
– Les américains n’y ont qu’un faible intérêt qui ne justifie pas une intervention directe (pas de pétrole ni de ressources, seulement un gros acheteur de matériel militaire) .
– les allemands ne vont pas risquer de perdre leurs précieux clients chinois pour une guéguerre perdue d’avance
– les anglais, toutou des USA, n’iront que si leur maître y va
– les va-t-en-guerre français n’ont pas les moyens, et trop de communistes collabo chez eux sont pour le régime chinois. Mais nos autres politiciens monteront au créneau pour « condamner fortement » cette intervention sur cette île où la France n’a aucun intérêt et dont les habitants se fichent de la France et adorent les USA.
Donc ce n’est qu’une question de temps. D’ailleurs, les démocraties occidentales commencent à rapatrier le savoir faire (usines d’électronique).
Bref, tout ça n’est que mascarade. Dès que les militaires chinois seront prêts, ils récupéreront l’île sans intervention extérieure. Comme Poutine le fera pour le Dombasle ukrainien.
Vous avez compris qu’ils ne s’arrêteront pas à Taïwan, alors autant tenter d’étouffer la bête dans l’Å“uf avant qu’elle ne nous dévore. Et de préférence aussi subtilement que Reagan et al. ont su le faire pour écraser l’URSS sans verser une goutte de sang.
Même s’ils ne s’arrêtent pas à Taïwan, ils ne viendront pas chez nous. Au lieu de préparer une ligne Maginot, nous serions bien inspirés de chercher à développer notre subtilité et notre pragmatisme pour surnager dans un monde où il y aura l’Empire Chinois d’une part, et nous d’autre part, les peuples extérieurs prêts à se laisser commercialement exploiter faute justement de cette subtilité et de ce pragmatisme.
Encore une fois, vous tapez à côté. Ça veut dire quoi « chez nous ». La Nouvelle Calédonie c’est chez nous, la Polynésie c’est chez nous. Pas si loin de la Chine finalement.
@JR
LES USA interviendront pour plusieurs raisons :
1) si taiwan n a pas de ressources petrolieres aux autres, ils ont mieux : ils fabriquent une majorite des puces electroniques. elles sont necessaires aux USA et si le savoir faire tombe aux mains des chinois, c est une catastrophe
2) s ils interviennent pas, c est leur credibilite qui est mise a mal. Vous coryez que les japonais voire les australiens leur feront confiance pour les proteger apres ?
Pour le reste votre texte montre une profonde meconnaissance du contexte. Les allemands sont incapable de soutenir une guerre hros d europe (pas le materiel). Par contre ils seront oblige de fournir un contingent si les USA y vont. Idem pour les anglais
En ce qui concerne la chine. Dois je rappeler que la derniere intervention militaire de la chine s est soldé par un echec ? pourtant le vietnam c est pas un pays tres puissant. L armee chinoise depuis s est modernisee mais Xi a interet a se depecher s il veut tenter l epreuve de force. Les generations nombreuses de mao sont deja agees (elles ont pres de 40 ans pour les plus jeunes) et la chair a canon va manquer avec l enfant unique. Pire la hausse du niveau de vie va faire que la population va moins accepter des pertes nombreuses
Les intérêts commerciaux n’ont jamais suffi à empêcher les guerres. Empêcher l’émergence d’une puissance concurrente est une raison suffisante en géopolitique.
Personne n’a bougé pour le Tibet. Alors porte Taïwan…
Il y a une énorme différence entre le Tibet et Taïwan. Taïwan est géographiquement défendable.
Sans parler de son importance démographique et économique, ou de la proximité politique avec les autres puissances. Le Tibet était une région archaïque, arriérée oserai-je dire, totalement inaccessible pour d’éventuelles armées d’intervention, et dirigé par une théocratie dure.
Quant à ceux qui pensent que Taïwan est une cause perdue, considérez un peu les conditions stratégiques d’une invasion. Pour vaincre les Chinois, il n’est pas nécessaire de les atomiser ou de débarquer sur le continent. Il suffit d’interdire la traversée du détroit de Taïwan. C’est tout de même 130 kilomètres à passer. L’affaire peut être réglée en une bataille navale. Le naufrage des navires amiraux de la flotte chinoise peut rendre impossible le ravitaillement des troupes débarquées sur l’île. Retour à la table des négociations.
Sauf grosse gaffe stratégique, comme l’implication des pays d’Asie du Sud-Est, il n’est pas du tout évident que cela se transforme en guerre mondiale. La plupart des conflits ont des objectifs limités. Les Chinois ne revendiquent que Taïwan. Nous n’avons que Taïwan à protéger.
C’est où Taiwan ?
Y a que des chinois sur cette île n’est-ce pas alors, où est le problème ?
Y’en a pas sauf un, les usa qui aiment s’occuper de ce qui ne les regarde pas.
Il y a une application qui s’appelle Google Earth et qui vous dira où est Taïwan. Essayez, vous verrez; vous apprendrez peut-être 2 ou 3 choses intéressantes.
Pour votre gouverne, Taïwan n’est pas peuplé que de chinois. Les autochtones sont plus proches ethniquement des polynésiens et ont leur propre dialecte. Par ailleurs, si Taïwan tombe dans le giron chinois et bien on aura quelques problèmes: pénuries de puces électroniques de haute-de-gamme; certains pays de la région comme le Japon se doteront de l’arme nucléaire.
Relisez la chronologie de la région (Chine, Corée, Japon, pacifique nord) de 1839 à nos jours. En particulier 1894 et la fin de WW2. Et c’est toujours amusant de voir que la France, limitant les velléités de séparatisme du pays basque (par exemple) ou les US oubliant le génocide complet des amérindiens (par exemple), tenter de donner des leçons aux chinois. Que l’on aime ou pas les chinois ne change rien au fait qu’eux aussi ont des souvenirs peu amusants qui les motivent dans leurs actions.
On ne parle pas ici de la reconnaissance par De Gaulle de la Chine populaire unique. C’est tabou de dire que ce fut une erreur honteuse sur le plan des principes. Ce n’est pas parce qu’il a été suivi que c’était bien. Parfois, être ferme sur les principes permet de préserver l’avenir. A l’époque, les dirigeants voyaient dans la Chine un fabuleux marché pour nos produits, 60 ans plus tard, ce sont nous qui sommes devenues les proies. Et si l’on avait refusé de sacrifier Taiwan, il y aurait bien eu un jour un dirigeant chinois raisonnable qui aurait accepté le fait par pragmatisme. Aujourd’hui, on donne le signal : en cas d’intervention, nous n’interviendrons que par des sanctions économiques. La belle affaire ! Ce sont aujourd’hui plutôt les Chinois (RPC) qui ont le pouvoir de prendre des sanctions contre nous.
Taiwan intéresse surtout les USA tant que l’ile sera séparé du continent les portes avions US auront une raison d’aller en mer de Chine