Par Claude Robert.
Il est véritablement salubre de se rappeler combien les idées de gauche antilibérales ont noyauté la société française. Une telle emprise, quasiment absolue, est d’autant plus inquiétante que la moindre adversité déclenche aussitôt des représailles bénéficiant de moyens considérables.
Enseignement, partis politiques, justice, médias, administrations publiques, tout ou presque est sous contrôle.
La France et l’Éducation nationale, grande couveuse de marxistes
Le sociologue Raymond Boudon affirmait il y a une quinzaine d’années :
À l’université comme dans l’enseignement en général se sont transmises, et se transmettent toujours des idées non libérales. Lorsqu’on examine le contenu des livres d’économie, de sciences sociales, on observe qu’ils sont imprégnés du contraire du libéralisme – Le Point (février 2007)
Rien n’a changé depuis. L’audit des programmes scolaires économiques réalisé début 2017 par l’Académie des sciences morales et politiques aboutit exactement au même constat. Comble de l’échec, cet audit visait pourtant à vérifier que la réforme des programmes réalisée en 2012 par Xavier Darcos, alors ministre de l’Éducation, avait corrigé la partialité des programmes déplorée par le précédent audit.
Parmi les conclusions sans appel délivrées par le panel d’universitaires étrangers ayant analysé les manuels des éditions scolaires Belin, Bordas, Hachette, Hatier, Magnard et Nathan, celle-ci résume l’ampleur de l’imposture :
La dimension fondamentale du risque en économie nous semble escamotée presque entièrement, notamment les notions de prise de risque et de prix du risque. Elle permettrait de balayer rapidement les points de vue marxistes présentés dans le manuel de Terminale, assimilant les plus-values à l’extorsion des travailleurs, plutôt que de laisser l’élève dans un flou malencontreux.
Efficacité oblige, l’endoctrinement démarre dès le Lycée. Hayek, Friedman et Aron y sont à peu près bannis, tandis que Marx, Keynes et Piketty trustent les pages des manuels. Le tout agrémenté d’enquêtes commises par Alternatives Économiques. On imagine sans peine le flot d’électeurs antilibéraux que cela représente, chaque année.
La France : des partis politiques de toutes les couleurs, sauf libérale
L’offre politique française pendant la campagne présidentielle de 2017 restera certainement dans les annales de l’histoire. Elle révèle en effet la pauvreté du spectre des idées, et l’irréalisme du pays tout entier. Que les débats aient principalement porté sur la protection sociale et le revenu universel, qu’un seul candidat parmi les onze en lice ait proposé un programme d’inspiration libérale et budgétairement équilibré, qu’au moins neuf candidats sur ces onze aient avancé des recettes planistes totalement inadaptées au monde concurrentiel actuel, tout ceci est tout simplement effroyable dans un pays dont les transferts sociaux et la désindustrialisation ont atteint des niveaux alarmants.
Il se dit à l’étranger qu’en France, même la droite est à gauche, mais comment le réfuter ? Le programme économique du RN est clairement planiste, souverainiste, interventionniste, c’est-à-dire parfaitement anti-libéral. Quant à la droite républicaine, ses leaders sont nombreux à proposer une alliance avec les socialistes de LREM (Sarkozy, Estrosi, Muselier, Coppé) ou du PS (Bertrand).
À ce jour, à l’exception de quelques caciques courageux, parmi lesquels Retailleau et Lisnard, le credo est celui imposé par la noosphère de gauche.
La justice, prête à en découdre avec ses ennemis politiques
Tout le monde se souvient du stupéfiant mur des cons découvert dans les couloirs même du syndicat de la magistrature.
Plus récemment, l’élimination éclair du candidat LR par le PNF entre les deux tours de la dernière présidentielle prouve combien les moyens de la justice sont à la fois puissants et orientés. L’affaire n’a-t-elle pas été qualifiée de « coup d’État constitutionnel » par le groupe de juristes de « L’appel des treize » ?
Avant de devenir ministre, l’avocat Éric Dupond-Moretti n’avait-il pas affirmé au micro de BFM que le PNF n’était pas habilité à traiter ce dossier car étant « juge et partie » ? Bien que cela soit interdit par la loi, le PNF n’avait-il pas communiqué aux medias les procès verbaux des auditions de l’enquête ? L’enquête n’avait-elle pas été diligentée en quelques heures (cas unique), tandis que le jugement n’est toujours pas prononcé quatre ans plus tard ?
Dans son très récent essai consacré au dévoiement de la justice, l’avocat Régis de Castelnau pourtant de gauche ne mâche pas ses mots :
La magistrature s’est émancipée du pouvoir politique en réclamant son indépendance, mais en oubliant que cette indépendance n’est que le moyen de l’impartialité. Le juge doit être impartial. Or, aujourd’hui, cette justice est devenue partiale et […] cette partialité est revendiquée – Valeurs Actuelles (4 février 2021)
Au moins c’est clair, nous sommes avertis.
Médias militants chassant en meute
Le sondage sortie des urnes de la présidentielle de 2012 avait confirmé de façon éclatante le tropisme gauchiste de la profession médiatique : 74 % des journalistes avaient voté Hollande.
Hélas, tout laisse à penser que ce tropisme n’a cessé de croître depuis. Il n’est même pas exagéré de dire que Le Monde, Libération, L’Obs, France info, France 24 donnent le ton, distillent leur doxa progressiste, écologique et clairement antilibérale. Du haut de leur statut moral indiscutable, ces médias distribuent les anathèmes et qualifient très vite leurs confrères récalcitrants d’appartenir à la fachosphère s’ils ne sont pas progressistes ou à la mouvance néolibérale si ce n’est ultralibérale s’ils ne sont pas étatistes.
Le toupet gauchiste s’est toutefois surpassé très récemment lorsque la journaliste de France Inter Sonia Devillers s’est plainte auprès du patron du CSA, à l’antenne qui plus est, du trop grand nombre d’intervenants de droite à la chaîne CNews (sic) (France Inter 28 septembre 2020).
Cette chaîne qui a commis l’irréparable en osant s’opposer au diktat idéologique ambiant, soulève d’autant plus l’ire des médias bien-pensants que son audience est en plein essor. Or non seulement la presse de gauche se ligue, mais elle ne s’en cache même plus. Pire encore, elle bénéficie de soutiens qui vont bien au-delà sa propre sphère !
Administrations publiques et Décathlon, même combat
Dans un univers hexagonal tout entier sous tutelle gauchiste, CNews est rapidement devenue la cible à abattre. À tel point qu’une vingtaine de départements français ont décidé de porter plainte contre son polémiste Éric Zemmour à la suite de propos concernant les migrants mineurs isolés (Midi Libre 6 octobre 2020).
Quant à Décathlon, véritable « France Info des articles de sport », l’entreprise a déballé sur la place publique sa décision d’interrompre toute campagne de publicité dans un média « incitant à la haine raciale ». Bien évidemment, une entreprise est libre d’allouer ses ressources où bon lui semble. Mais rendre publique une décision pour en faire un geste politique est un acte d’une toute autre nature.
Le fait que des instances administratives et une première entreprise privée se mêlent d’un combat politique qui ne les concerne pas, et rejoignent les hurlements de la meute médiatique dominante prouve en effet combien l’asservissement gauchiste a atteint des niveaux inégalés.
La liberté d’opinion est ici ouvertement attaquée, ceci de façon officielle par des départements pourtant supposés se tenir au service des citoyens indépendamment de leurs préférences politiques. Il en est d’ailleurs de même des revues d’information éditées par les régions, qui dégoulinent de beaux sentiments socialistes à longueur de page : protection sociale, économie alternative, lutte contre les inégalités, hausse des faibles salaires, chasse aux licenciements honnis, conventions citoyennes pour plus d’égalité, etc.
En réalité, la situation est accablante car plusieurs courants de pensée sont en butte à un ostracisme parfaitement organisé. Il en est ainsi du conservatisme sociétal, qui s’oppose au progressisme ambiant.
Il en est également et surtout du libéralisme économique, qui s’oppose à la pensée dominante actuelle : étatique, centralisatrice, faussement protectrice mais fatalement confiscatoire et paupérisante.
Les débats qu’un pays en difficulté comme la France devrait s’offrir pour la recherche de solutions à ses problèmes sont contraints, parfois même interdits. Avec pour résultat une opinion publique tenue éloignée des véritables enjeux de la vie de la cité. Il reste à présent un peu plus d’un an avant la prochaine élection présidentielle. Gageons que les frémissements constatés ici et là se concrétiseront et permettront de sortir de cette gangue tristement déterministe.
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ça ne commencera que par une réaffirmation du régalien. Le reste suivra ou pas.
ou par une réaffirmation des valeurs libérales , avec le régalien qui suit..
et par valeurs libérales, infrangibilité des libertés individuelles.
interdire d’interdire conduit à la violence , il est préférable d’interdire le moins de choses possibles.. si on souhaite une société avec le moins de violence possible..
faut juste foutre un miroir devant tous les amoureux de la liberté façon melenchon.. tu te rêves tyran..tu te rêves chef de la police politique.
Parce que ce sont des aspirants tyrans, les gauchistes ne peuvent survivre qu’ en tant que minorité…si ils grossissent en nombre, ils se bouffent entre eux. Il nepeut y avoir qu’un père de la nation, qu’un phare de la pensée..
parce qu’il faut expliquer les raisons pour lesquelles un état doit de limiter au régalien..
le gauchiste de base vous expliquera qu’il hait la police et les règles…et dans la foulée vous expliquera qu’il souhaite interdire des TAS de trucs…
plus tu veux interdire de trucs, plus tu fais de règles et demandes de police…ils se baladent avec un tee shirt du che…
Je suis bien évidement d’ accord avec vous. Cependant je fais le constat de l’ offre immédiate et un certain pessimisme face à la possibilité dans un an de voir un candidat ou un parti se démarquer sous étendard libéral. Mais je dois pécher par une trop grande attente du messie présidentiel, surtout que pour émerger il devra séduire toute une administration en lui expliquant qu’ il va la casser.
Je considère que la priorité est de remettre de l’ ordre et tout le monde au boulot. Fin de guerre oblige 😉
ça se défend…
la France , c’est le futur Venezuela ;
@véra heureusement nous n’avons pas de pétrole. L’expérience va tourner court.
Nous n’avons pas de pétrole, mais Piketty a des idées
Pas le futur, nous y sommes déjà!
Je dirais plutôt l’Argentine, ex 7eme puissance mondiale et très proche de nous structurellement parlant.
Sans le soleil…
On voit malheureusement mal comment infléchir cette insidieuse lame de fond avec une majorité de français élevés dans l’enseignement public socialiste, informés par des médias majoritairement à gauche, nourris au mirage de l’Etat providence sans limite de richesse dans le seul culte égalitariste et ignorant voire détestant toute forme de culture économique. Seule une crise économique gravissime..
@gaston ça finira avec la fin de l’argent des autres et ce ne sera pas joli joli.
lenin polluant ultime
ça finira comme pour la Grèce, mais en plus grave et plus violent, car quand une majorité de gens n’a plus rien à perdre…………….!
Si une crise économique gravissime survenait ?
Mais la crise sanitaire montre DÉJÀ que l’étatisme ne fonctionne pas. L’État nous vole la moitié de nos revenus, il n’a jamais eu autant de moyens et il n’a jamais été aussi inefficace : pas assez de places dans les hôpitaux pour affronter une épidémie, pas assez de places en prison pour y envoyer les malfrats,…
L’occasion de prouver l’inaptitude de l’État est là, sous nos yeux. Mais les gens vous répondront…
– soit que tout irait bien si les plus riches étaient plus taxés.
– soit que le problème, ce n’est pas l’État mais les gens qui le dirigent. Il faut seulement trouver les bons pilotes.
Je préfère dire « Gochiasse », plus imagé, plus réaliste et qui définit mieux ce qui reste d’un idéal intellectuelle , quand toute forme d’intelligence des réalités a disparu.
Une gauche « excrémentale ».
Ben oui, on ne peut que s’étonner: la plupart des gens craignent de marcher dans les crottes de chien, mais ils sautent à pieds joints sur les étrons de gauche! Allez comprendre?
Le mantra sur Fillon libéral a la vie dure. Les cinq ans qu’il a passés à Matignon ont montré le contraire.
sans compter l’empressement à appeler à voter Macron.
Il n’avait pas encore imaginé que ses 25 ans de déclarations fiscales réunies et photocopiées, ne pouvaient être que le travail d’un ministre des finances pervers.
Mettre Hirsch et Kouchner dans son gouvernement, créer 50 taxes et distribuer les maigres économies sur les fonctionnaires non remplacés à ceux qui restaient en place pour acheter la paix sociale, c’est top libéral.
De même que l’ensemble de son oeuvre ! Je pense notamment à l’entretien de son château payé sur deniers publics immérités… Comme preuve de libéralisme, on fait mieux !
Malheureusement le problème ne date pas d’hier et commence par l’école / l’éducation nationale. Je me souviendrais toujours dans les années 70 d’une prof de chimie lors d’une réunion de parents d’élèves commençant sa prise de parole par « camarades » ! Donc la France est biberonnée de collectivisme depuis le plus jeune age et l’on constate des mondes qui sont tellement éloignés les un des autres qui ne se comprennent plus. Comment expliquer les différences de durée de travail et de productivité entre le service public (désolé pour cet amalgame, tous ne sont pas logés à la même enseigne mais bon, la loi des 20/80…), la différence d’absentéisme entre le privé et le public, etc. Tout ceci génère une réelle incompréhension quant à la valeur du travail et ce qu’il représente : j’apporte quelque chose à la société qui a une valeur ou pas…
@ahd289 eh oui la France c’est le pays de l’égalité avec ses 15 statuts d’employés, près de 500 niches fiscales, 42 régimes de retraites. Nul doute que ceci ait pour conséquence une fraternité débridée donnant lieu à des épisodes bruyants et festifs . La France c’est aussi le pays de la liberté, nous pouvons l’apprécier tous les jours avant 18h , surtout depuis chez soi.
c’est le problème d’être dirigé par une oligarchie (le Siècle).
La France et ses débats oiseux, tandis que l’Allemagne bosse, exporte et s’enrichit…et le tout sans code du travail de plus de 3000 pages…
Quand on voit le niveau des jeunes sur le plan scolaire et intellectel, le matraquage socialiste depuis des décennies, il ne faut pas s’étonner de la bêtise ambiante.
Le fait de ne même plus savoir faire une règle de trois conduit certains à sortir des âneries grosses comme eux.
L’abandon des mathématiques-physique par nos jeunes en faveur du commercial ou de l’histoire de l’art nous annonce de façon certaine une descente aux enfers de ce pays qui, il y a peu de siècles, partageait sa langue avec les reste du monde, comme l’anglais aujourd’hui.
CPEF, assurément.
Et que peut on faire pour changer cela ?
Rien, il est trop tard, il faut aller maintenant au fond du trou en espérant un réveil de la population mais, je n’y crois pas du tout. L’état se satisfait de cette situation, les bandes règnent en maître dans les villes avec son assentiment, le français ne bougera plus jamais. On parle souvent de la charia, la charia gauchiste n’a même pas l’alibi d’un dieu.
Ce qui nous manque à nous Gaulois, c’est la capacité de mettre un problème sur la table et d’en discuter rationnellement.
Autrement dit il faudrait placer la raison avant l’idéologie. Partons du réel et servons-nous de la raison.
Vous oubliez l’ignorance et la bêtise des français. Je vous fiche mon billet qu’ils revoteront à gauche. Ils ont bien voté pour le responsable des hausses d’impôts et du million de chômeurs supplémentaire sous le mandat Hollande!
A la fois Virgile, vous voyez quelqu’un à droite ?
Oui !
@Mariah vous m’intéressez , qui ça ?
Au risque de subir quelques moqueries, j’avoue que le nom de Retailleau n’est pas le premier auquel je pense quand on parle de libéralisme… Et pour le dire vite, je ne suis pas sûr que présenter Retailleau ou Fillon comme les chantres du libéralisme soit de nature à le faire aimer (le libéralisme) au-delà d’une droite conservatrice, ce qui est totalement insuffisant pour emporter une élection nationale…
Je ne placerai pas non plus le revenu universel (ou crédit d’impôt négatif) parmi les idées illibérales… le pauvre Milton Friedman doit se retourner dans sa tombe !
Bref, tant que le libéralisme ne sera pas capable de dépasser les clivages politiques gauche-droite et qu’on continuera de calquer le libéralisme sur la frange la plus conservatrice de la droite française, on ne risque pas de sortir de l’auberge !
Jéremy Lapurée : jamais la clivage droite gauche n’a été aussi calcifié et fort. A gauche, personne ne veut entendre parler de libéralisme économique et tout le monde se gargarise de « progressisme » (à foutre en l’air la culture judéo chrétienne bourgeoise). A droite, je n’irai pas jusqu’à dire qu’on souhaite le libéralisme économique mais on n’en a pas peur (pour preuve la primaire de la droite à la présidentielle). A l’inverse, cet électorat est rebuté par le « progressisme » dont se repaît la gauche. Le clivage est très puissant. de plus en plus puissant
Comme j’aimerais que la France puisse sortir de cette gangue étatiste et déterministe. Mais il m’arrive de douter.
Je lis a quelques endroits que la gauche est morte, pourtant son idéologie mortifère persiste belle et bien…
Il faut absolument supprimer les subventions aux médias, qui osera le faire ?
Il me semble que Sarkozy avait tenté le coup mais il s’est bien écrasé devant la tempête médiatique créée.
2022 sera-t-il le point de non retour ?
Sarkozy avait supprimé la niche fiscale des journalistes. Culbuto s’est empressé de la rétablir.