Quatrième frein à l’entreprise : l’étatisme

L’étatisme est un malheur bien français et ce sont nos entreprises qui en payent le prix estimé.

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Quatrième frein à l’entreprise : l’étatisme

Publié le 1 mars 2021
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Par Claude Goudron.

L’une des plus belles réflexions de Frédéric Bastiat est celle concernant l’État, dont le petit soldat est le fonctionnaire :

« L’État c’est la grand fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

C’est bien le malheur français, et ce sont nos entreprises qui en payent le prix estimé, pour le gaspillage induit, à 80 milliards d’euros par an.

 

Étatisme et fonctionnaires

La révolution industrielle informatique 4.0, qui a boosté la productivité de nos entreprises, n’a pas trouvé l’équivalent dans l’administration qui, forte de son immobilisme, a réussi l’exploit, non pas de réduire mais d’augmenter son effectif dans des proportions ahurissantes, passant de 3,9 millions en 1981 à 5,6 aujourd’hui (+40 %) auquel il faudrait ajouter une part importante des 1,9 million de salariés d’associations financées majoritairement par nos impôts.

Avec 30 000 hauts fonctionnaires, c’est une situation de rente insoutenable pour l’économie française. Et malgré cela, il faut savoir que faute de capacités internes, l’État fait de plus en plus appel à des cabinets privés extérieurs spécialisés.

Une telle inefficacité a fait prendre conscience à nos politiques que pour y remédier, il fallait décentraliser cette administration. Cela a été amorcé sauf que, comme toujours en France, on ajoute une couche administrative sans toucher à l’existant… et en augmentant des effectifs.

Certains candidats aux dernières élections présidentielles, comme François Fillon proposait de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires ; Juppé, 300 000 et Macron, 120 000. Il en a créé plus de 20 000.

Plus on en crée, moins ça fonctionne, la preuve avec l’administration des hôpitaux lors de la crise liée au covid. Une fois écartée par le personnel de santé, les choses ont commencé à fonctionner.

Et il ne faut pas croire que c’est mieux dans les autres administrations qui ont pris le pouvoir dans notre pays.

 

Le règne de l’irresponsabilité

Tout d’abord, reconnaissons qu’il existe en France de très bons et dévoués fonctionnaires, qui ne sont malheureusement qu’une minorité.

Tout est mis en place pour que les agents du service public bloquent toute initiative ou imposent des délais déroutants : par exemple cinq à dix ans pour une éolienne, contre deux années maximum en Allemagne.

Afin de justifier leur emploi en sureffectif, les fonctionnaires ont créé 400 000 normes et décrets, contre seulement 80 000 chez nos voisins Allemands. Ils ont également surtransposé les normes européennes afin de les mettre en conformité avec le droit français, pénalisant encore plus nos entreprises.

La hantise de la responsabilité les oblige à obtenir un nombre imposant de signatures afin de la diluer, et malheur au projet d’urgence absolue si l’un des signataires est en vacances.

Tirer la couverture de la protection semble être la règle numéro 1 ; quand c’est possible, on refile le dossier au petit copain pour ne pas en assumer la responsabilité.

De toute façon, le fonctionnaire n’est jamais responsable. Il n’est jamais sanctionné en cas d’erreur, mais éloigné grâce à une promotion. Et c’est ainsi que les plus inefficaces se trouvent en haut de la pyramide.

 

Le prix payé par les entreprises est exorbitant

Seule l’entreprise, principalement industrielle et agricole et celles qui y sont associées, crée de la richesse. Toutes les dépenses de l’État sont à sa charge. Elle paye impôts et taxes et en salariant ses employés, ceux-ci paient également leur part.

Les fonctionnaires sont rémunérés par les recettes de ces taxes et impôts, là encore grâce aux entreprises. Supprimez l’entreprise et plus rien ne fonctionne.

Chaque dépense de l’État doit donc être parfaitement justifiée et gérée au mieux, tout écart se répercutant immédiatement sur la rentabilité des entreprises. Ici réside donc la raison principale du déclassement industriel du pays.

Depuis le début des années 1980, soit en 42 années de carrières, le gaspillage d’argent généré par cette overdose de fonctionnaires s’élève à environ 7000 milliards d’euros. Un fonctionnaire coûte au budget de l’État 3,5 millions d’euros jusqu’à sa mort.

Quelle serait la situation du pays si les entreprises n’avaient pas été ponctionnées à ce niveau de prélèvements ? Elles doivent retrouver la compétitivité qu’elles ont perdue et rattraper le retard pris sur l’Allemagne.

Aujourd’hui le PIB français devrait s’élever à 3300 milliards au lieu de 2700 en 2019.

 

Une réforme sans cesse repoussée

Quarante-cinq ans de déficit. Les plus sérieux des hommes politiques en sont désolés, mais aucun ne veut passer à l’acte par peur de provoquer une réaction violente du peuple qui n’a jamais été éduqué à l’économie.

Le temps qui passe accumule les dettes qui, immanquablement vont nous sauter à la figure. Plus on attend et plus ce sera explosif.

La tête dans le sable nous attendons l’inévitable en priant que ce ne soit pas notre génération qui la subisse : une belle démonstration de notre lâcheté collective et du mépris pour nos propres enfants et petits-enfants.

 

Un thème qui doit être au cœur de la présidentielle 2022

Ce sera le plus important enjeu pour l’Europe : soit le pays se redresse, soit il sera rejeté par l’Europe ; ou pire, l’Allemagne en sortira. Dans les deux cas ce sera la fin de ce beau rêve avec une descente aux enfers et des prédateurs en tout genre qui vont se ruer sur le pays.

La réduction des dépenses de l’État, principalement par le retour à un effectif administratif du niveau de celui de nos concurrents, devra être le thème principal de la prochaine campagne présidentielle.

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  • C’est 3 millions de fonctionnaires qui doivent etre licenciés, le statut de fonctionnaire mis en place par petain étant supprimé bien sûr
    Si on veut pousser un peu on peut même se donner l’objectif de 17% du pib, soit diviser par 3 les effectifs ce qui en laisse encore une masse énorme
    Avantage immédiat le retour au plein emploi car chaque poste supprimé permet une création de 2 postes privés environ ( c’est ce qu’on observe quand on fait l’expérience)

    • Une étude suédoise dit que pour chaque emploi public crée, il y a destruction de deux emplois privé, à cause du phénomène de substitution.

  • 17% c’est le ratio atteint par les pays les mieux gérés : Singapour, coree du sud, etc

  • Philippe, vous n’avez aucune chance de gagner ! Que faire des fonctionnaires que vous proposez de supprimer ?
    Il faudrait demander aux suédois comment ils ont transformé un paradis socialiste en un pays prospère et plus libéral. Je propose qu’une mission parlementaire soit envoyée là bas pour étudier leur recette…….

    • tss, tss, d’abord et avant tout supprimer le statut inique, et puis pas tous d’un seul coup , sur une période de 4 ou 5 ans on devrait pouvoir arriver à séparer d’eux avec regret (larmes de crocodile de rigueur)

    • que faire ???? mais les faire travailler dans des entreprises créatrices de richesses !!!! çà les changerait !!!!

      • Oui et le pire c’est que beaucoup s’en porteraient mieux mais le principal frein a mon avis c’est la peur, peur de l’inconnu, peur de la responsabilité…

  • Pourquoi le 4ème frein seulement ?

    Pour moi c’est le premier et le dernier, l’Alpha et l’Omega…

    Enlevez l’Etatisme et roulez jeunesse !

    D’accord, l’enlever de la tête des (veaux) électeurs qui en re-demandent est peut être impossible, c’est probablement foutu c’t’histoire…

  • Pour réduire les effectifs de l’État, il faut réduire les sources de besoins, sinon, ce sera encore et encore les inepties type Sarkozy, on réduit artificiellement, là où il y a des opérationnels.
    Les arrivistes et ceux qui ne veulent pas produire dans une administration se protègent aisément : ils sont indispensables car, situés en amont de toute production de service, ils ont le pouvoir.
    Je désigne là ce que Mintzberg a appelé la technostructure : ceux qui organisent, qui normalisent, qui définissent les procédures.
    Si on ne détruit pas ces foyers d’inutilisme, on n’avancera jamais…

  • le premier frein à l’entreprise ne serait-ce pas l’indigence intellectuelle économique du quarteron qui est sensé nous gouverner?

  • Aujourd’hui, le seul moyen de se débarrasser d’un fonctionnaire incompétent, c’est de lui donner de très bonne notes, comme cela l’administration voisine pourra le récupérer. Les Suedois ont mis 20 ans pour réformer leur fonctionnariat. Nous on continue d’en embaucher sous statut, tout en confiant leurs missions à des cabinets privés

  • L’Étatisme malheur bien français… c’est une évidence mais, ce même Étatisme est voulu par les français attachés – plus ou moins consciemment – à un principe d’égalité bien plus qu’à un principe de mérite qui tend à être la règle dans le monde de l’entreprise.
    En ces temps d’incertitude économique, l’objectif de nos jeunes générations est de bien travailler au niveau scolaire et universitaire pour pouvoir accéder ensuite à une belle « planque » de petit rentier de la république…
    Quant à la réduction des effectifs de la « fonction publique… » même pas en rêve car, les bénéficiaires de ces privilèges sont omniprésents et dominants dans toutes les assemblées élues que ce soit au niveau régional ou au niveau national…

  • J’attends avec impatience de voir la tête du candidat qui osera proposer la suppression même progressive d’un million ou un million et demi de fonctionnaires ( administratifs inutiles et nocifs ) !!!! A mon avis il n’est pas encore né !!!!

  • Les commentaires sont fermés.

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