Covid : rien n’a été fait pour réorganiser l’Hôpital

Il faudrait combattre la suradministration étatique de la santé mais on retrouve à la manœuvre ceux qui ont été la cheville ouvrière de ce désastre.

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Covid : rien n’a été fait pour réorganiser l’Hôpital

Publié le 9 octobre 2020
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Par Bernard Kron.

Rien n’a été fait après la sortie du confinement pour réorganiser les soins sauf  séparer les circuits et fermer les chambres à deux lits. Les soignants sont épuisés et aucune mesure n’a été prise pour former les aide-soignants et les étudiants en fin de cycle aux gestes de base de la réanimation, mesurer la saturation en oxygène des malades Covid et savoir les surveiller.

Toute l’année 2019 avait été pourtant marquée par des grèves et des manifestations des différentes corporations des blouses blanches pour alerter les autorités sur la dégradation de l’hôpital. La pandémie Covid a tout arrêté et les soignants ont été envoyés au combat sans armes et sans protections.

L’incurie de l’État et de ses organes, les agences de santé, sont sur le devant de la scène.

Les manifestations et les grèves s’étaient pourtant multipliées depuis le mois de mars 2019 avec celles des urgences et des personnels hospitaliers ; puis les médecins, les soignants et les internes des hôpitaux s’étaient mobilisés. Avec la pandémie toutes les contestations se sont interrompues depuis le 20 janvier 2020 mais sont en train de reprendre.

Notre ministre de la Santé se montrait à tort optimiste ! Compte tenu des réquisitions la commande de masques s’est révélée impossible alors que nous n’étions pas approvisionnés.

De même la réquisition des services de réanimation a paralysé totalement la chirurgie en dehors des urgences. Les malades devaient attendre au prix de complications parfois mortelles. Après le confinement la reprise des activités a été difficile par manque de tests et de produits d’anesthésie, les ARS les réservant aux services de réanimation.

Le Ségur de la santé

Face aux demandes des soignants, le Ségur de la santé a apporté un léger baume avec des augmentations et des primes mais n’apporte pas de réponse à la situation. Les quatre lois sur la santé à l’origine d’un hospitalo-centrisme excessif n’ont pas été abrogées.

Elles enlevaient toute liberté à nos collègues. « Un seul patron à l’Hôpital »… le directeur et sa cohorte de collaborateurs… enlevaient tout pouvoir aux chefs de services. Les plans de carrière restent illisibles et la pénurie de soignants patente.

Les docteurs juniors sont stressés et leurs associations ISNI et ISNAR-IMG s’interrogent sur les réformes ubuesques mises en place : près de la moitié d’entre eux ont été contaminés faute de protections.

La loi Ma santé 2022 n’a pas été refondée avec le Ségur de la santé. C’est un faux espoir car elle ne tourne pas le dos à cette suradministration coûteuse et paralysante.

La sécurité sanitaire, la refonte de l’assurance maladie, les inégalités de santé, la loi de bioéthique restent des enjeux toujours au centre des préoccupations de la société mais pas des conseillers de l’État, toujours les mêmes. Ils ne veulent pas alléger le poids administratif car ce serait se saborder.

Les droits des malades ont été bafoués lors de la pandémie. On ne soignait plus, on attendait !

Les assurances et les déficits

Les déficits qui s’accumulent avant la crise du Covid ont explosé : 50 milliards d’euros pour la Sécu. Ils sont à nouveau transférés à la CADES. Avec 50 milliards de dettes, dont l’État en a repris dix, et un déficit annuel de l’ordre du milliard, la dette hospitalière va continuer de se creuser car les dépenses augmentent de 4 % par an et les taux d’intérêts sont élevés.

On meurt encore en France, de maladies aiguës ou de soins inadaptés ; et pour la première fois depuis la guerre l’espérance de vie avant la pandémie avait reculé d’un trimestre. Ce sera pire avec le rebond car l’hôpital à flux tendu ne peut plus assurer toute la chirurgie faute de lits de réanimation disponibles.

Les soignants ont été envoyés au combat contre la Covid sans armes, ni masques, ni surblouses. Cinquante médecins libéraux sont morts et des milliers de soignants ont été contaminés et présentent des séquelles respiratoires.

Le mal devrait être traité à sa racine en combattant « la suradministration étatique de la santé » mais on retrouve à la manœuvre ceux qui ont été la cheville ouvrière de ce désastre : Nicole Notat, Jean Castex, Olivier Véran et Jérôme Salomon.

L’explosion menace tout le système qui doit donc être refondé pour retrouver la médecine humaniste que j’ai connue car les soignants n’en peuvent plus.

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  • Il n’y aura aucune explosion (même si certains le souhaiteraint..??)…Mais former un personnel qualifié en réanimation cela ne prend pas une petite semaine..Les lits, le matériel ils y sont…les personnels infectés ne le sont pas à l’hôpital mais chez eux pour la plupart ..Alors bien sûr que nous sommes sur-administrés , bien sûr que les médecins doivent retrouver une lberté de manoeuvre et moins d’entraves..le virus a mis en lumière les correctifs à apporter et montré nos carences…De toute façon nous en avons encore pour qqs mois et tout un chacun doit respecter les autres en mettant en pratique les fameux gestes barrière…

    • C’est si compliqué de former quelqu’un à mettre un masque à oxygène , foutre un tube de ventilation forcée ?
      Ça paraît dingue . Le problème est sans doute une sur qualification de la profession et une syndicalisation excessive.
      Combien d’années d’études pour un médecin en bobologie, c’est excessif, combien d’années pour savoir faire une piqûre et avoir le diplôme d’infirmieres ?
      M’étonne pas qu »on manque de personnel.

      • Le medecin en bobologie : tout est dit !
        Cela montre que les idées reçus ont la vie dure.
        Nous sommes loin pour ma part de la bobologie dans le fin fond de ma campagne.
        A moins que vous vouliez parler de soigner les bobos ?

        • Non, ils ne soignent que les bobos, le reste est affaire de spécialistes, au pluriel quand cela se complique….. A 25 euros la consultation administratif compris..ca ne motive pas.

          • Malheureusement pour vous, ce qu’on voit en medecine générale (encore une fois, je suis en milieu rural, pour les autres je ne sais pas !) : les consultations moyennes sont devenues de plus en plus complexes avec des demandes dépassant le simple temps de consultations normales. Depuis presque vingt d’installation, il ya eu clairement un virage vers une médecine complexe qui s’approche plus de la médecine interne que de la bobologie (on est presque content d’en faire un peu de temps en temps pour 25 euros brut)
            Je parlais des patients bobos et pas des bobos !

            • Surtout, qu’on fasse une consultation simple, type renouvellement d’ordonnance (si on peut appeler cela consultation) et consultation complexe, le tarif reste identique. Alors autant enchainer les consultations ‘impression de l’ordonnance’ et finir à 18 heures.
              Quand on pense qu’il y a 40 ans les médecins généralistes faisaient les accouchements.. fallait pas de dystocie. Il y a 40 ans il n’y avait pas de SAMU et fallait faire sans. C’est quand même mieux maintenant.
              Ce qui manque aux généralistes, c’est la montée en gamme, par exemple faire des échographies.

              • ce qui est tout à fait possible au sein d’une maison de santé …Le sthetoscope était la base de la cs il y a 40 ans ; l’echo le devient actuellement et je suis tout à fait d’accord avec ours blanc…avorton comme toujours dit n’importe quoi…lol…!!!

                • On peut coter l’échographie? J’ai connu une époque où on ne pouvait cumuler le Z et le C et une consultation avec une radio d’un poignet était faite à perte.

              • Je viens de finir … 20h00 (j’attends la fin de ma sauvegarde)
                Régulièrement c’est 20-21 heures et au mieux 19h15 par aller faire un peu de sport pour me vider la tête alors les consultations pour appuyer sur un bouton pour renouvellement… c’est loin d’être fréquent !

                • Le plus dur, ce n’est pas de finir à 18h 20h, si c’est dans un planning prévu, ce sont les gardes à rallonge, les urgences. J’ai commencé sans répondeur, le téléphone 24h/24h, avec 3 réveils en pleine nuit par semaine dont la moitié pour des urgences cognées ou des AVP. La régulation du 15 a soulagé les choses.

                  • Tout pareil ! On avait des p’tains d’OAP bien cognés en pleine nuit, des AVP dans les champs, des accouchements dans les fermes…
                    C’est plus calme avec la régulation 15 effectivement, mais il m’arrive de faire encore des AVP ! de faire venir l’hélicoptère du SMUR (le stage des internes est connu pour !)

      • Entuber un patient n’est pas un geste simple. Il est facile de causer des dégâts, ce qui sur organisme malade n’est pas la meilleure chose à faire.
        D’ailleurs entuber les patients COVID, c’était quasiment le faire au propre comme au figuré.
        Et il faut savoir quoi faire sans hésitation pour tous les cas.

  • Et que dire de tous les avantages et des plannings quasiment vides même avec un service pourvu sans parler de l’absentéisme pathologique à l’hôpital.

  • Ou sont les hôpitaux et Clinique privé , je ne comprend pas très bien.
    Ah je me souviens que les services de L’ARS ont refusé d’y faire appel dans certaine région.
    Franchement des sommes astronomique de charge à la sécu, d’impôts j’en parle même pas , pour un service digne de l’après guerre. Et au final quand on veut se faire soigné rapidement, on doit passer dans le privé donc repasser une seconde fois à la caisse.
    Franchement ces finis, j’en peut plus , je pense a contre cœur que je vais quitter mon beau pays dès que possible. C’est une maladie incurable et que personne ne veut soigner .

  • Faudra t il une révolution pour qu enfin ils nous entendent et agissent. Si il n’agissent pas je crois que ils en sont incapables et seulement vcapables de discourir mais pas de prendre les bonnes décisions. Vite il nous faut un candidat qui a réussi dans une entreprise privée et qui saura s entourer de alents et pas d Enarques seulement capables de réglementer et de taxer toujours plus. Un Président qui gouvernera l’entreprise France et qu il faudrait payer comme une Star du Foot. Sinon nous continuerons à avoir des toquards qui ne font que discourir dans le vide

  • Faudra t il une révolution pour qu’enfin ils nous entendent et agissent. Mais si il n’agissent pas je crois malheureusement qu’ils en sont incapables. Ils sont seulement capables de discourir et nous diviser mais pas de prendre les bonnes décisions. Vite il nous faut un candidat qui a réussi dans une entreprise privée et qui saura s entourer de Talents travailleurs et pas d Enarques seulement capables de réglementer et de taxer toujours plus. Il nous faut enfin un Président qui gouvernera l’entreprise France même si il faudra le payer comme une Star du Foot. Sinon nous continuerons à avoir des toquards qui ne font que discourir dans le vide… et qui feront toujours pire

  • « Les soignants sont épuisés et aucune mesure n’a été prise pour former les aide-soignants et les étudiants en fin de cycle aux gestes de base de la réanimation, mesurer la saturation en oxygène des malades Covid et savoir les surveiller. »

    Sur le site de l’IHU (de Marseille !), il y a une vidéo d’un médecin réanimateur. Pour lui, la meilleure efficacité en réanimation, elle est à faire … en amont !

    • C’est trop évident pour que cela se pratique, tellement confortable un peuple asservi à vos décisions basées sur vos experts auto désignés et conseillés fortement par le marionnettiste.
      Sauf erreur lamentable, on ne soigne toujours pas en France on laisse faire la nature à part voir un médecin kamikase et risquant les foudres de la secu.

    • Ils n’ont pas eu au moins 3 sem de vacances cet été?pointent déjà celles de la Toussaint …tout le monde n’a pas eu cette chance.
      Le » meilleur système de santé que le monde entier nous envie  » inquiète le gouvernement à cause des vacances de la Toussaint …
      Et quelle est cette info comme quoi il y aurait une prime de 5000 € par patient en réa pour l’hopital ou le service en question?Fake news ou réalité?en tout cas cela remet en perspective une des dernières déclaration du Pr Raoult comme quoi la majorité des patients actuellement en réa n’ y serait pas admis en temps normal selon les critères habituels….

      • Pour info ce matin : petite ville de province passée en plan blanc et zone rouge avec 2 patients covid en rea …. no comment
        La video du dr fouché est très juste

    • y a pas de service de réanimation à l’IHU ..Les cas sévères partent à l’APHM…ceci explique aussi cela…

  • Une « joke » sur fon de réalité qui tourne dans le secteur santé (au moins…):
    Cette épidémie a fait découvrir que nous avions en France :
    – Le Ministre de la Santé
    – Le directeur général de la Santé
    – La direction de Santé Publique France
    – Le Directeur de la Haute Autorité de Santé
    – les Directeurs des Agences Régionales de Santé
    – Le Directeur de l’Agence Nationale Sanitaire
    – la Direction de l’Alliance Nationale pour les Sciences dela Vie et de la Santé : Épidémiologie-France
    – Le Centre National de Recherche Scientifique en Virologie Moléculaire
    – L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et de la Santé.
    – Un nombre d infectiologues parisiens incroyablement et anormalement élevé,
    – Mais comme tout cela ne suffit toujours pas !
    Et suite à cette Épidémie, nos chers politiques, toujours soucieux d’économiser les finances publiques, vont créer :
    – le Haut Commissariat de Lutte contre les Épidémies
    – Le Haut Conseil de Veille Sanitaire
    – L’Agence Nationale de Sécurité de Logistique Médicale .
    – Et 5 000 fonctionnaires en plus
    La prochaine fois, on aura peut être des masques mais il va manquer les gants !
    Alors, SVP, faites vite votre déclaration d’impôts !…

    • Pourtant un simple médecin suffit pour tous les remplacer.

    • Tout ce beau monde vote, pas les lits.

      • Tout ce beau monde possède des copains bien placés pour leur obtenir un poste bien rémunéré qui nous coûte un pognon de dingue! Le sport préféré des français étant de parasiter la société. Ce qui explique ces comités et instances sans cesse créés par nos chers politiciens qui y casent leurs proches!

  • Même si évidemment il n’était pas possible de résoudre en six mois tous les problèmes du système de santé français mis en lumière par la crise du Covid et sa gestion calamiteuse par le gouvernement – car ces problèmes sont profonds et anciens, cf le résumé fait par le Pr Raoult dans son interview sur Cnews récemment * …,
    il aurait néanmoins été possible de faire avancer les choses en redonnant de la liberté et des responsabilités aux médecins et hôpitaux, et de façon générale à l’ensemble du système : ainsi par exemple le privé (cliniques) aurait pu apporter sa contribution, lui qui a été volontairement écarté au printemps. Même à l’hôpital public, il ne faut pas sous-estimer la capacité d’adaptation et de performance du personnel soignant, dès lors que l’administration le laisse s’organiser ; l’urgentiste de l’IHU Marseille qui intervenait il y a quelques jours l’a très bien montré.
    Car enfin, comment ont fait les autres pays, telle l’Allemagne, pour passer la crise sans encombres ? Sinon en faisant confiance aux gens du métier ?
    Et comment allons-nous faire à la prochaine épidémie de grippe un peu sévère, si nous sommes incapables de faire face à une maladie qui tue au maximum 50 personnes par jour (50 mortes avec le Covid et souvent plusieurs autres pathologies, cela fait combien mortes DU Covid ?) ?

    * 1- la réanimation a fait des progrès considérables en France depuis 10 ans, et nous n’avons pas adapté la taille de nos services au nombre de gens qu’on est désormais en capacité de réanimer
    2- pour gérer les crises, il faut le contraire de la planification (planification qui est l’alpha et l’oméga du socialisme si prisé des Français et de leurs élites) ; au contraire, il faut des services-accordéons
    3- beaucoup trop d’acquis sociaux dans ce pays, obtenus en temps « de paix » qui vont à l’encontre de la gestion de crises sanitaires (assimilables à des temps de « guerre »)
    4- pas assez de personnels formés, du fait du numerus clausus longtemps en vigueur

    cf https://www.youtube.com/watch?v=fFmaIL6WY1s&feature=youtu.be&t=660

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