Il avait été chargé d’une mission pour passer l’été. Élisabeth Borne avait retenu « toutes les 41 propositions » de la mission flash qui lui avait été confiée.
Accompagnée de la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon – qui s’apprêtait à quitter son poste – et du Dr François Braun, auteur de la mission ad hoc, la Première ministre avait fait cette annonce. Lors d’un déplacement organisé à la dernière minute au centre hospitalier René-Dubos de Pontoise (Val-d’Oise) où elle a visité le service des urgences puis la salle de régulation du Samu elle a souligné, « trois axes forts pour cet été ».Â
Les 41 mesures présentées sont ciblées pour une durée de trois mois et feront l’objet d’une évaluation pour envisager leur devenir, avait précisé Matignon en fin de journée.
Les défis immédiats et urgents nécessitent un changement de méthodes car ils sont considérables.Â
Le malaise hospitalier demeure extrêmement profond avec un été à hauts risques : pénurie de personnels et crise des urgences avec au moins 120 services en détresse. Le personnel manque et fatigue, ce qui impose ces fermetures. Il devient de plus en plus difficile de boucler les lignes de garde, La panne d’attractivité, les pénuries d’effectifs médicaux et paramédicaux, l’absentéisme et les démissions devraient entrainer des mesures fortes et rapides.
À l’hôpital, un « électrochoc » sur les moyens et les effectifs est réclamé à cor et à cris. Mais sans changer de fond en comble l’organisation hospitalière rien ne sera possible et repasser aux 39 heures serait mal reçu.
La réorganisation des urgences est une priorité
Les drames aux urgences hospitalières rebondissent avec le retour massif des malades non covid. Les services d’urgences connaissaient déjà la crise la plus grave en 2019 avec plus de 25 000 000 passages par an. Il n’était pas rare de rester 12 heures sur un brancard avant d’être pris en charge.
Désertées par les malades paniqués par la covid pendant la pandémie elles connaissent un nouvel afflux alors que 20 % des lits sont fermés faute de personnels.
Orientation et information des patients pour les urgences
« Ce que je souhaite, c’est que chacun puisse prendre le réflexe du 15 et ne pas venir systématiquement aux urgences, a-t-elle expliqué devant les soignants de l’hôpital. C’est impossible que l’hôpital et les urgences puissent faire face à tous les besoins de soins des Français. Cette bonne orientation, on l’a vu ici, c’est la clé pour ne pas mettre une trop forte pression sur les services d’urgences cet été ». Une campagne nationale de communication en ce sens sera lancée en juillet.
Le Service d’accès aux soins lancé dans le cadre du Pacte pour la refondation des urgences et réaffirmé lors du Ségur de la santé serait une lourde erreur.
Son objectif est de répondre à la demande de soins vitaux, urgents et non programmés partout et à toute heure, grâce à une chaîne de soins lisible et coordonnée entre les acteurs de santé de l’hôpital et de la ville d’un même territoire.
C’est une totale utopie faute de personnels suffisants et de soignants disponibles pour les recevoir.
Le bed manager fait au quotidien l’inventaire des lits, renseigne les services sur la disponibilité en lits des établissements du territoire, et anticipe les besoins pour le week-end ou jour férié.
L’exécutif veut « permettre aux territoires d’adapter le fonctionnement des urgences ». Cela peut se traduire par une orientation préalable des patients avant même la porte, « y compris en les accueillant à l’hôpital et en les orientant vers une autre solution de prise en charge ».Â
Cela peut aussi passer par des adaptations des horaires de fonctionnement, ajoute Matignon, ce qui est déjà le cas actuellement.
Appel à la mobilisation générale de tous les professionnels de santé cet été
Une majoration tarifaire de 15 euros pour encourager les médecins généralistes libéraux à accueillir en consultation des patients extérieurs au cabinet a été acceptée lorsque ces patients sont orientés par le 15.
Cette majoration est également envisagée pour les maisons médicales de garde qui pourront également être ouvertes le samedi matin.
La régulation médicale par les médecins libéraux sera revalorisée à 100 euros de l’heure cet été et les praticiens bénéficieront d’une couverture assurantielle garantie par les établissements de santé.
Élisabeth Borne a aussi promis de « faciliter les démarches pour les médecins retraités pour qu’ils puissent se remobiliser cet été ». C’est flou et rien n’est dit sur la fiscalité et les cotisations.
À l’hôpital une revalorisation de 50 % de la rémunération des gardes médicales de nuit va être expérimentée sur trois mois. L’intersyndicale Action Praticiens Hôpital (APH) réclamait un doublement de la rémunération des gardes (à 600 euros brut). Les majorations de nuit pour les autres soignants seront doublées.
La médecine de ville appelée à la rescousse
Les revendications ont pris de l’ampleur avant que soient lancées à la rentrée les négociations en vue de la nouvelle convention médicale.
En ville, la question des déserts médicaux s’est imposée lors de la campagne présidentielle avec des arbitrages délicats attendus sur la liberté d’installation, le conventionnement sélectif, les délégations de tâches ou le rôle dévolu aux non-médecins.
Ce seront des cautères sur jambe de bois. Trop peu de médecins sont dévolus aux soins et beaucoup trop s’occupent d’administration.
Les étudiants en médecine et l’internat
De fait, deux ans après le Ségur de la santé de juillet 2020, c’est le secteur dans son ensemble – des étudiants en santé aux blouses blanches en exercice, des prestataires de santé à domicile aux Ehpad – auquel la ministre devra apporter des réponses fortes.
Dans les Ehpad, dont le modèle a été mis à mal par le livre-enquête Les Fossoyeurs, Emmanuel Macron a promis 50 000 nouveaux postes d’infirmières et d’aides-soignants sur cinq ans, une promesse qu’il faudra mettre en musique alors que les candidats font défaut.
Le ministre François Braun pense qu’une des solutions passe par la vaccination massive et le pass, ce qui est très inquiétant pour le projet de loi du 11 juillet car l’efficacité de la quatrième dose est fugace et annonce la cinquième.
Un signal contradictoire pour ce vaccinolâtre pourrait être donné après son arrivée : réintégrer les soignants suspendus.
Tels sont les redoutables défis qui l’attendent.
Un jour il faudra que l’on m’explique pourquoi la médecine est le seul domaine qui nécessite 10 ans d’étude pour au final établir toujours les mêmes diagnostics. Alléger la formation des médecins et l’aligner sur celle des autres domaines ne serait pas un mal. Favoriser les spécialisations aussi. Ça permettrait qu’il y en ait plus sur le terrain.
Ca a déjà été fait. Jusqu’au XIXè siècle, les médecins (3 ans d’étude, encore appelés Officiers de santé) cohabitaient avec les docteurs. Puis seuls ces deniers ont été autorisés à exercer. La même situation a perduré dans les pays soviétiques jusqu’à leur libération.
Alléger la formation médicale est très possible, d’autant qu’elle est inéluctable avec l’effondrement généralisé de toutes les éducations, à laquelle la médecine n’échappe pas.
Le tout est de savoir si, atteint d’une affection mortelle, vous accepterez d’être opéré par un officier de santé (ou un barbier) ou par un ancien interne des hôpitaux de Paris.
Tout dépend le niveau de pertes que l’on admet…
J’ai compris qu’il devra, en effet, travailler dans l’urgence !
on pourrait déjà commencer par réintégrer les soignants non vaccinés …
eh bien désolé, accepter d’etre ministre de la santé est la preuve qu’on est un imbécile.. ou un arriviste..
et c’est là le problème le poste en tout cas son intitulé ministre de la santé est une farce…
à la rigueur ministre en charge du secteur public de santé.. et pas certain qu’etre urgentiste aide.. ‘
Sur un site se disant libéral, on ne peut qu être surpris du nombre d articles que générent l hopital public sans aucune comparaison avec le privé pour élaguer ce mammouth fort coûteux
Le corporatisme sévit dans l hopital public comme a l éducation nationale avec une bureaucratie omniprésente.