Ségur de la santé : quel est le plan de Castex pour sortir de l’impasse ?

La désintégration du système est-elle inéluctable ? Peut-être pas si on accepte de faire marcher le système sur ses deux jambes, libérale et hospitalière.

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Capture d'écran YouTube AFP-Jean Castex

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Ségur de la santé : quel est le plan de Castex pour sortir de l’impasse ?

Publié le 10 septembre 2020
- A +

Par Bernard Kron.

Notre nouveau Premier ministre table sur « la mise en place d’une synergie des acteurs publics, privés et des mutuelles » mais aussi sur « le changement de statut des hôpitaux avec davantage d’autonomie ».

Les ARS et les GHT et les CPTS comme nombre d’agences de santé entretiennent malheureusement la pléthore administrative qui échappe à tout contrôle, même celui des ministres.

Le reste à charge zéro voulu par Emmanuel Macron est possible mais il y aura toujours une contrepartie à payer, qu’il s’agisse de la baisse de la qualité ou de l’augmentation du prix des mutuelles. Celle-ci pourrait dépasser 10 % du prix des cotisations.

Le médecin assis derrière son écran consultera le DMP et la réponse informatisée au questionnaire complété sur l’ordinateur du consultant. Ce schéma de médecine déshumanisée me semble peu crédible.

La désintégration du système est à craindre avec la persistance de la pandémie.

Trois groupes d’acteurs : les patients, les médecins et l’État ne sont pas sur la même longueur d’onde.

Ce que veut le patient

Certes être guéri mais si possible sans délais et sans séquelles, sans cicatrice et sans erreurs.

Grâce au web il sait tout et peut tout contester sans frais sur le plan médico-légal si cela ne se passe pas bien ! Cela pervertit tout le système.

Ce que veulent les jeunes médecins

Dormir et bénéficier des mêmes congés et RTT que les autres citoyens.

Profiter des week-end et des vacances et ne pas travailler plus de 45 heures par semaine !

Gagner sa vie mais profiter de sa famille, partager sa responsabilité avec les autres soignants et être professionnellement reconnus.

Par quelle perversion notre métier considéré comme un sacerdoce en est-il arrivé là ? Pourquoi le patient, censé être notre objectif central, est-il devenu virtuel ?

Par le fait des règlements, de la judiciarisation et de la dilution des responsabilités à travers les réunions de concertations, des études randomisées, des accréditations et certifications diverses !

Ce que veut l’État

Il veut gérer la pénurie et limiter les dépenses grâce à la robotique, à l’informatique et aux datas mais sa bureaucratie étouffe le système de santé. « Dégraisser le mammouth » comme l’ont fait les Québécois est la solution !

La toute-puissance du big data, l’intelligence artificielle et la e-santé seront des chevaux de Troie, des ogres modernes qui feront exploser notre modèle.

La désintégration du système est-elle inéluctable ? Peut-être pas si on accepte de faire marcher le système sur ses deux jambes, libérale et hospitalière.

Quelles solutions pour restaurer notre système de santé ?

Si nous revenions tout simplement en arrière quand nous étions numéro un en mariant la qualité et le modernisme ? On va m’accuser d’être passéiste voire réac !

  • simplifier la gouvernance doit être est une priorité tant à l’hôpital que dans les régions ;
  • changer le cursus médical de fond en comble : repenser les études de médecine avec un vrai externat formateur. En huit ans seraient formés d’excellents médecins de famille ;
  • nommer de vrais internes par concours donc viser l’excellence.

L’avenir est en effet prometteur : les nanotechnologies et les thérapies géniques nous annoncent des progrès fantastiques.

Des nanorobots viendront apporter au niveau de la cellule des traitements contre le cancer ou des protéines pour pallier les déficiences des gènes.

Grace à la cartographie du génome les thérapies géniques permettront de prévenir nombre de pathologies voire même le vieillissement !

La vie éternelle, l’Homme de 1000 ans est-il pour demain comme le souhaitent les transhumanistes ?

Les nouvelles épidémies dont la Covid n’est que le prémisse nous en font douter.

N.B. : l’avenir du système de soins a fait l’objet d’une émission sur Sud Radio que vous pouvez écouter en podcast sur sudradio.fr.

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  • Et le salaire complet permettant à chacun de choisir son assurance santé ?
    Pourquoi les régions devraient s’occuper de santé ?
    De plus, il ne me semble pas que nos amis québécois aient dégraissé leur mammouth. C’est même une des provinces les plus « socialistes » du Canada.

  • Pourquoi ne pas passer sur un système d’assurances volontaire qui rembourserait sûrement mieux que la sécurité sociale (à supprimer d’ailleurs) et sans déficit !

    • Systeme américain ou syteme suisse ?
      Problème, ces pays sont riches, les gens peuvent payer. On est pauvre, on a un système pour pauvres.

      • Rectification : on a un système pour pauvres, alors on est pauvres.

      • La question est : « pourquoi ces pays sont riches » ? peut être une histoire de charges et d’impôts ? 😉

      • A Avorton.
        Pourquoi les Suisses sont-ils riches ?
        1, ils travaillent plus (40 heures/semaine) et par votation ont refuser la 5ème semaine de vacances ; 2, ils ont la liberté d’entreprendre sans crouler sous une tonne de décrets inhibiteurs ! 3, ils aiment la libre concurrence stimulante ; 4, ils ont de bons salaires et ne sont pas ponctionnés (taxes et Cie) à outrance ; 5, ils choisissent les assurances qui leur conviennent ; 6, ils ne « stigmatisent  » pas les plus riches ; 7, ils économisent, et font fructifier leur argent sans attirer l’anathème d’autres ; 8, ils n’ont pas un « millefeuille » administratif surdimensionné et inutile ; 9, la gestion du pays est rigoureuse sans une pléthore de ministres et fonctionnaires tant superflus que grotesques ; 10, les élus se déplacent sans tintamarre comme tous les Helvètes !

        • Surtout, ils ne mettent pas leur nez dans les affaires des autres, ils sont neutres…. Ça aide d’être les copains de tout le monde et de n’avoir qu’une armée defensive et de beaux coffres costauds…

    • Et qui responsabiliserait les patients dans la mesure où ils verraient le lien entre ce qu’ils cotisent et ce qu’ils reçoivent.
      Le reste à charge zéro est un enfumage démagogique et en plus, n’est pas souhaitable pour des raisons de responsabilité justement.

      • C’est quoi cette histoire de responsabilité, quand tu te sent malade tu utilises le système de santé… Normal,non ?
        À mons que tu préfères le système verran, attendre le seuil de la mort pour agir.

        • Je vois que vous ne connaissez pas le système de santé de l’intérieur.
          Actuellement la plupart des acteurs de santé ont perdu toute illusion et font des actes stupides, mais qui remplissent le carnet de RV, ce qu’il fait que quand vous êtes vraiment malade, vous ne pouvez voir un médecin dans des délais raisonnables, et vous allez aux urgences qui est devenu la cours des miracles (cela la tjs été mais maintenant c’est le passage obligé).
          Il reste le 15, quand il daigne vous répondre, le dimanche matin, ils sont débordés. La philosophie depuis 30 ans, c’est que tout les appels doivent passer par le 15, la gastro du petit, l’IDM du pépé.
          Un conseil, faite le 18.

          • Je suis rural, rendez vous immédiat ou en moins de 48h…pas chez les spécialistes… Y en a pas, pas chez le dentiste,…. Sinon le 15 marche pas mal, les urgences marchent aussi assez bien, l’hôpital est correct..
            Je répondais surtout en lien entre le prix zéro entraînant un manque de responsabilité des patients..

          • Vous rigolez ?

            Faites le 18, le 17, le 15, le 112 ou autre n° ‘secours’, vous tombez toujours sur le même interlocuteur, qui dispatche ensuite selon sa bonne volonté.

            En tous cas dans mon coin…

  • Les jeunes médecins ont autant la vocation qu’hier…Sauf que les pratiques ont changé…Un de mes fils est interne..Nous avons 35 ans d’écart…Ce que j’ai appris n’a plus rien à voir avec ce qu’il a appris ..beaucoup plus technique avec des moyens (IRM) que nous ne connaissions pas..L’hopital attirait car le nombre d’internes était restreint et ceux qui souhaitaient une carrière universitaire l’avaient..Aujourd’hui les jeunes médecins se tournent certes vers l’hopital mais le fiston ne souhaite pas y rester et préfère le privé ..Il aura les moyens de ses ambitions ce que le public ne lui donnera pas..Par ailleurs financièrement il s’y retrouvera …Par contre la dimension psychologique de la relation au patient ne s’enseigne plus…Et cela se ressent..Quant aux patients ils n’ont pas changé..Ils viennent dans le public car le privé reste hors de leur finance..Ils choisissent l’hopital local car ils connaissent les soignants ..pas les médecins car dans les petits hopitaux de province ces derniers changent beaucoup..Mais la compétence des uns et des autres laisse souvent songeur..Bref vu avec un peu de hauteur et d’histoire si les nouveaux médecins ont une base diagnostic bien meilleur de nos jours , si leur engagement auprès des patients est toujours bien présent…l’hopital les fait fuire..La médecine générale attire de plus en plus…Bref le système hospitalier est cuit de chez cuit et je ne vois pas comment le sauver hormis les grands centres hyperspécialisés qui eux n’ont aucun problème..

  • L’avenir medical est radieux.. Si votre compte en banque au caïman est bien rempli… Nano robot pour un laveur de carreaux ou un ceuilleur de pommes, vous rêvez ces vies ne valent rien
    Rien ne peut plus changer dans une société laminée depuis des années par des politiques au dessous de tout.

  •  » le reste à charge zéro  » , c’est du pipeau ; ce qui est gratuit pour les uns est payé par les autres , point barre ;

    • C’est le principe des assurances, solidarité entre cotisants….. Bon cette chose a bien entendu été inventée pour permettre aux mutuelles de se payer de vacances à Hawaï. il y a aussi les bonus malus, selon que vous serez jeune et beau ou vieux…

  • « simplifier la gouvernance doit être est une priorité tant à l’hôpital que dans les régions … »

    « Des nanorobots viendront apporter au niveau de la cellule des traitements contre le cancer ou des protéines pour pallier les déficiences des gènes. »

    Pourquoi dans ce pays toujours mélanger la science, la technologie, l’administration et la politique ?

    La science est un savoir, la technologie un savoir-faire. La technologie s’appuie sur la science.

    D’un autre côté, l’administration est une organisation et la politique une gouvernance. La politique s’appuie sur l’administration.

    Mais y a-t’il plus 2 choses plus fondamentalement étrangères que la politique et la science? Que peut comprendre l’un à l’autre ? Au mieux l’administration pourrait s’appuyer sur la technologie comme outil. Mais en aucun cas la politique ne peut s’appuyer sur et surtout pas guider la science.

  • Question posée à un médecin digne de confiance que ses patients supplient de continuer de travailler alors qu’il a largement dépassé l’âge de retraite : quand vous allez partir qui va vous remplacer? Réponse : personne, l’accès à des soins médicaux sera toujours plus difficile et vous devez apprendre toujours davantage à prendre soin de vous pour éviter de tomber malade.

    Après tout c’est le principal secret des Allemands et des Suisses, ils sont assez éduqués et entourés de conseils (qu’ils paient à titre privé) pour faire de la prévention et entretenir leur santé. Les frais de soin ainsi économisés leur laissent des marges de manoeuvre pour traiter valablement des accidents de santé graves que l’intelligence des organismes n’aura pas su éviter.

    La France n’a pas fait le choix de la prévention parce qu’elle relève d’une culture du soin interdite au grand public pour cause d’exercice illégal de la médecine afin de préserver cette chasse gardée. D’ailleurs dans l’article l’auteur ne peut pas s’empêcher de regretter que les patients deviennent mieux informés au lieu de considérer que c’est un progrès qui permet à chacun de mieux prendre en charge sa santé.

  • C’est vrai, le « Ségur de la Santé » on en a beaucoup entendu parlé… mais pour quel résultat… ?

  • J’ai l’impression que l’auteur n’apprécie pas le fait que le patient en connaissent plus maintenant sur la médecine.
    Vu le nombre de mauvais diagnostics, de prise de haut de la part du médecin, c’est tout à fait normal que les patients fassent ce genre de démarche. Et je ne parle pas des médocs que l’on sait néfaste pour le corps qui sont quand même prescrits pour de petites maladies, faute d’envisagé des traitements plus doux…
    Et enfin je ne parle pas des obligations de devoir passer par un médecin généraliste pour avoir un rendez vous chez un spécialiste… alors que le patient sait parfaitement quel spécialiste contacté pour son problème…
    Ce système, les médecins généralistes l’ont créé !! Et c’est bien fait pour eux s’il commence à partir en live, au grand dam des personnes qui n’ont pas ou ne peuvent avoir la connaissance…

    • Bonjour maniaco
      Personnellement, je préfère un malade qui se prend en charge, plutôt qu’un malade complétement dépendant.
      Je suis d’accord le passage obligé est st.pide, comme le médecin référent.
      Je suis contre le monopole de la médecine par les médecins, je suis pour la vente libre des médoc, il restera tjs assez de clients pour les médecins, comme il reste du boulot aux garagistes alors que faire sa vidange et changer ses plaquettes, c’est quand même pas compliqué.

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