L’épidémie du Covid sans fin

Comme l’a montré cette épidémie covid, n’attendons pas trop des hommes et particulièrement de nos dirigeants.

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covid-19 BY Prachatai (CC BY-NC-ND 2.0)

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L’épidémie du Covid sans fin

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 avril 2022
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Covid, covid, deux années à répéter ce mot, chaque jour, cent fois, à tout propos…

Alors que l’épidémie prend fin, comme les huit précédentes après deux années, je n’aurais jamais pensé l’écrire mais il se dégage un poil de rationalité des recommandations gouvernementales concernant la gestion sanitaire à l’occasion des prochaines élections. Impensable : nos médiocres commencent à réaliser. Deux à trois années, c’est donc le temps nécessaire à l’éclosion d’une immunité efficace et à l’émergence d’une pensée gouvernementale cohérente. Notons le…

Évidemment, cette encourageante découverte ne saurait effacer les deux éprouvantes années d’hystérie. Dire que les grippes asiatiques de 1957 et de 1969 ont probablement tué tant de monde… Principales victimes, cette fois, contrairement à la meurtrière grippe espagnole de 1918, nos anciens. Il faut dire que le progrès a permis aux nonagénaires de proliférer, au grand désespoir des adorateurs de Malthus. Eh bien moi, je m’en réjouis.

Drôle de gestion médicale

Les chiffres tomberont mais si l’on compare les mortalités annuelles en France, 2021 se classe sixième sur la liste des meilleurs crus. Souvenez-vous, ô survivants : mars 2020, la terreur…

Certains services, dans certaines régions de France parmi les plus peuplées, sont submergés. Rapidement, le pouvoir central impose masques et confinement dans la confusion absolue, justifiant ses décisions en se référant à un Conseil scientifique. En médecine, comme en sciences, n’est vrai que ce qui est prouvé. Le grand professeur Machin peut émettre un avis, certes, mais sans preuve, cela reste un avis… Hélas, pour la covid, il n’existait aucune étude, ce qui est le propre des pathologies émergentes. Certaines affirmations exotiques ont écorné l’image de la profession. Ainsi, l’hypothèse d’une covid s’imposant à jamais, nullement étayée, alors que les épidémies les plus ravageuses meurent de leur belle mort…

Quand j’entends expérimentation humaine, je ne pense pas au vaccin mais aux tests PCR souvent aussi inutiles que ruineux. Ont-ils vraiment positivement pesé, en dernière analyse ? Ces taux d’incidence, ces affolements biologiquement induits, ont-ils aidé à apaiser ? Pas certain, pas simple. Là encore, guère de comparaison possible : le dépistage à grande échelle en temps réel n’avait jamais été tenté. Quand je croisais en consultation les affolés du nombre de cas, c’est-à-dire plusieurs fois par jour, je leur demandais s’ils avaient eu le malheur de compter une victime parmi leur entourage et la réponse était le plus souvent non, ou bien alors c’était le très vénérable arrière grand-père qui avait rendu l’âme, en pauvre grabataire chétif d’un EHPAD. En deux années, nous ne comptons pas un décès dans la clinique où nous recevions des patients atteint du covid donc oui, des morts sont bien morts. Oui de la covid, parfois avec la covid et, marginalement, sans covid du tout mais avec le fameux code de comorbidité U007-1 de la CIM 10, qui attirait quelques subsides dans les établissements d’un système de santé en déroute. Il privait également les familles d’un dernier contact avec leur cher défunt, ternissant encore l’image de la médecine. Et puis nous avons eu les autres. Certes, les moins vieux, les plus obèses, les fragiles du cœur mais s’ils ont été minoritaires dans les faits, ils ont pesé très lourd dans les salles de rédaction et au cœur des discours des dirigeants.

Les avis scientifiques plus ou moins cohérents passaient par le filtre politique. Comme toujours, il fallait prendre la moins pire des décisions en grattant au passage quelques miettes de popularité.

Ainsi les masques, dont on n’a jamais, tâche peu aisée, prouvé qu’ils influaient véritablement.

Idem, évidemment, pour le confinement, tellement en contradiction avec la balance bénéfice/risque.

Pourquoi l’épidémie ne disparaissait pas malgré ces précautions imposées ? Parce qu’elles n’étaient pas la solution. Faute de mieux, on s’est acharné, affirmant que tout serait pire sans ces mesures. Les politiciens se devaient d’agir car les populations attendaient d’eux des solutions. Hélas, il est ici, l’énorme souci, dans ce vain espoir… Quel gouvernement peut stopper ce genre d’épidémie ? Ebola, je veux bien mais l’insidieuse covid, qui passe à travers tous les filtres ? Il revenait au citoyen de se prendre en charge, de protéger ses anciens, d’espérer et de ne jamais oublier que le cours de l’existence est incertain.

Alors ce furent deux années de confusion.

Le rôle des médias

La presse, évidemment a joué sa carte. Complot, connivences ? Je ne le crois pas : disons que chacun s’est nourri sur la bête. Depuis 15 ans, la presse classique survit péniblement. Ses revenus baissent et il faut vendre de la pub. J’ai dû entendre plus d’une centaine de personnes me dire qu’elles n’allumaient plus leur télévision et qu’elles évitaient BFM et autres chaînes comme la peste.

La source étant Internet, autre déterminant, certaines théories fumeuses ont proliféré. Il en était de même à l’heure de la grippe espagnole, en fin de conflit mondial mais alors, point de réseau mondial. Enfant, je me souviens de rumeurs, une fois de temps en temps. Isabelle Adjani avait le sida et tout le monde connaissait un médecin qui connaissait celui qui avait vu l’ours… Aujourd’hui, les théories macèrent, s’amplifient, gagnent des adeptes et diffusent à la façon des épidémies.

Digérer l’imprimerie a été un long processus, accouchant, au passage, de la Réforme. Concernant Internet, la digestion ne fait que débuter… Pendant ces deux années, je m’en suis tenu à la page d’un site public comptabilisant les hospitalisés. La page covid était instructive et alors que politiciens et journalistes affolaient, je constatais une activité bien routinière.

Une bureaucratie en folie dans l’épidémie covid

Dans cette confusion phénoménale, dont la facture sera honorée par nos chers descendants, selon un procédé récurrent, le pouvoir a négligé le seul domaine qui relevait de sa compétence : l’intendance. Du matériel et des hommes…

Il a préféré produire du Cerfa à la chaine, multipliant les arrêtés dans la veine de ceux que les Russes d’URSS qualifiaient d’oukases idiots. Peut-être s’est-on appuyé sur des rapports de McKinsey, eux-mêmes fondés sur des bibliographies malingres et des analyses à deux balles. Chez McKinsey, certains cadres l’admettent : on vend très cher des rapports sans consistance car les décideurs publics qui distribuent sans se soucier un argent qui n’est pas le leur, sont assez idiots pour les acheter. Oyez oyez… Qui veut des avions renifleurs ? La contribution du privé ne me choque pas, au contraire, mais que l’on réduise le nombre de hauts fonctionnaires et que l’on transfère les dépenses. Contrairement à d’autres, je ne considère pas le privé comme un repère de faisans, en tout cas pas plus que l’État. Si, dans cette opération, une richesse est créée, pourquoi la refuser ? L’État peut se contenter de contrôler l’éthique.

Aujourd’hui, alors que les réanimations sont vides, le soufflet retombe et le bon sens se fait jour. Listant les recommandations du gouvernement concernant les bureaux de vote, on constate que le passe sanitaire, cette horreur, n’a pas disparu. Il continue d’éloigner certains patients des centres de soins. Le vaccin, un poil décevant, n’est pas stérilisant : le vacciné au passe valide peut être contaminé et contaminer mais ledit passe, bien qu’injustifié, demeure, un peu comme le changement d’heure. Prions pour qu’il soit aboli… Pour le reste, l’État recommande aux électeurs de rester vigilants et il fournit gel, masques, recommandant le lavage des mains ainsi qu’un accès prioritaire aux personnes fragiles. D’un coup, la France n’est plus peuplée d’abrutis que l’on a en tête d’emmerder mais de citoyens responsables.

Que d’enseignements, durant ces deux années.

Me concernant, le plus douloureux a été de constater combien les foules se soumettent à l’autorité, quoi qu’elle décrète, face à un danger réel ou supposé.

N’attendons pas trop des hommes et particulièrement de nos dirigeants. Et souvenons-nous : deux années, c’est le temps de transit jusqu’à leur cerveau : c’est scientifiquement établi…

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Créer un compte Tous les commentaires (11)
  • Vous avez raison, le passe sanitaire n’a pas disparu. Les données vaccinales indiquent 54 millions de vaccinés mais seulement 40 millions qui ont fait un rappel. Il y a donc potentiellement 14 millions de « sous citoyens » potentiellement exclus de certains actes médicaux, scanner, IRM…
    Le plus grave, c’est que la gestion de la crise sanitaire n’est pratiquement pas abordée dans cette fausse campagne électorale.
    Seul Nicolas Dupont-Aignan s’engage, dans sa profession de foi, à supprimer définitivement tout passe sanitaire ou vaccinal et à réintégrer les soignants exclus.
    Je suis très attaché au principe de responsabilité individuelle et je sais maintenant, avec certitude, pour qui je voterai dimanche prochain.

    • Les soignants exclus n’ont qu’à monter des cliniques privées, et attendre les clients.

      -7
      • Ils n’ont pas le droit. Tous les soignants, libéraux ou étatistes qui ne sont pas vaccinés sont déconventionnés, et ne peuvent plus soigner les malades. C’est le site AMELI qui gère les certificat de vaccination.

        • Eh bien qu’ils le réclament, ce droit ! Là, ils réclament d’être payés par une institution dont ils n’acceptent pas les règles. Que ces règles soient justifiées ou non n’est pas la question !

          -4
          • Non, la majorité ne réclame pas d’être payés par une institution qui, ou quoi… la majorité sont (étaient) « libéraux », bon nombre d’infirmières ont juste changé de carrière, par la force des choses, un certain nombre de médecins aussi. Au moment où les « baby boomers » arrivent à l’âge de la retraite, des maladies chroniques et besoins médicaux amplifiés, pousser ainsi un nombre conséquent de médecins, infirmiers ou aide soignants à changer de métier est… pas très malin dirons nous.
            Leur reprocher en plus de juste être des fonctionnaires pompe salaire, très injuste. Ceux qui sont partis sont justement ceux qui ont fait passer leurs conviction avant leur désir de biberonner de l’argent public. Ceux qui bien que circonspect ont accepté les x doses de potion magique inefficace (et potentiellement dangereux) sont soit les plus de 45 ans (plus à risque face au COVID, moins face aux effets secondaires) où les fonctionnaires/quasi fonctionnaires mettant l’argent avant leurs conscience (ou ayant des capacité scientifiques réduites ne leur permettant pas de voir dans les données, pourtant assez rapidement publiques, que le bousin n’était pas la panacée annoncée).

            • Les douzaines d’infirmières libérales auxquelles j’ai eu affaire étaient toutes payées par la sécu. Vous faites comment, vous, pour en avoir qui ne le seraient pas ?

              -1
              • Et j’ajoute, bien que ce ne soit pas le sujet, mais comme vous tenez à évoquer cela, que les désorganisations que j’ai pu constater chez le personnel soignant à cause d’atteintes du covid auraient tourné à la catastrophe si la proportion d’hospitalisations était la même pour les vaccinés que pour les non-vaccinés.
                Ceux qui sont partis sont ceux pour lesquels la peur panique de la piqûre a pris le dessus sur toute analyse scientifique et logique du compromis risques / avantages. Mais je répète, ce n’est pas le sujet, mon indignation est devant ceux qui demandent leur réintégration plutôt que la possibilité de laisser le choix au patient entre personnel vacciné et personnel non vacciné.

                -2
      • Votre réaction n’est pas isolée et démontre qu’il serait très facile à un pouvoir démocratiquement élu d’instaurer un régime d’exception qui n’aurait plus rien de démocratique.
        La vaccination obligatoire existe déjà en France et ne pose aucun problème à la majorité des citoyens du moment que ces vaccins ont été objectivement évalués, autant pour leur efficacité que leur innocuité.
        Tel n’est pas le cas en ce qui concerne les vaccins anti Covid, l’efficacité étant proche de zéro et les effets secondaires très fréquents.

        • Et alors ? Nous pouvons discuter l’efficacité du vaccin, et son innocuité. Je ne serai probablement pas d’accord avec vos conclusions, et dans un système correct nous pourrions aller chacun chez ceux qui agissent conformément à nos voeux. Ici, il n’y a qu’une entité, et cette entité a décidé que pour soigner les gens vous deviez être vacciné, comme elle aurait pu décider que chaque matin un employé devait remplir 23 cerfas avant de vous mettre au travail. L’alternative est simple et plutôt loyale : se soumettre ou se démettre. Le problème est que quand vous vous démettez, vous n’ayez pas la possibilité de bâtir votre entité concurrente où aucun cerfa ne doit être rempli avant de travailler. Il n’est certainement pas que vous ne puissiez être réintégré si on vous a viré parce que vous refusiez les cerfas.
          J’ajoute qu’il est très désagréable qu’on ne puisse pas discuter ici des concepts eux-mêmes dès qu’ils peuvent s’appliquer en cas particulier à la vaccination, et qu’alors la ligne ramenant tout au refus vaccinal devienne une obligation absolue indiscutable, et que ceux qui ne l’utiliseraient pas comme directrice de pensée sur tous les sujets soient traités avec une arrogante condescendance.

          -1
          • J’ajoute aussi que vos considérations sur le pouvoir et la démocratie que je ferais virer à la dictature quand je propose que ceux qui ne sont pas d’accord avec les règles édictées par les autorités de santé soient autorisés à se lancer, hors-système avec leurs propres règles, me font bien rigoler. Ce qui me console un peu de l’ambiance désagréable qui s’est instaurée sur Contrepoints…

            • En effet, sur ce point je vous rejoint totalement. Il faut laisser le choix tant aux soignants qu’aux soignés d’aller là où leur coeur/convictions/analyse des données leur dit d’aller. Et laisser les soignants qui veulent soigner sans « vaccin anti-covid » soigner, et laisser ceux qui veulent être soignés par ceux là le faire.
              Mais ça n’est pas possible tant que la sécu a un monopole de facto (de jure c’est théoriquement fini depuis 1996, mais ceux qui essayent de s’y soustraire ont bien du courage).

              Le petit problème niveau « règles » c’est qu’on a ici un truc rétroactif, les médecins et infirmières qui ont commencé à travailler dans ces professions ne pouvaient pas savoir que quelques années plus tard le gouvernement leur imposerait pour exercer de non plus avoir juste les titres qui vont bien mais en plus de se faire injecter à répétition des produits expérimentaux (désolé pour votre amour des « vaccins anti-covid » mais ils sont toujours expérimentaux et jusqu’à preuve du contraire, forcer quelqu’un à un traitement expérimental reste passible de pendaison d’après les codes de Nuremberg, c’est dire comme c’est bénin).

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