Les problèmes du candidat Zemmour

Si Zemmour veut devenir président, il devra affronter plusieurs problèmes, dont un de crédibilité évident…

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Zemmour 1 by Alexis Vintray (CC BY SA)

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Les problèmes du candidat Zemmour

Publié le 13 octobre 2021
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par h16

Depuis deux ou trois semaines, la pandémie n’occupe plus la première place dans les esprits épuisés par le Niagara constant d’hystéries sanitaires déversées sans relâche depuis plus d’un an et demi par un matraquage médiatique sans précédent. Et alors que la fatigue des médias commence à se sentir sur ce trop vaste sujet, de sa gestion réellement exemplaire par un gouvernement intellectuellement au mieux de sa forme, pouf, Éric Zemmour déboule dans le PAF.

Il montait, il montait depuis plusieurs mois et il lui aura fallu mesurer l’engouement pour ses idées et ses propositions pour qu’il se lance véritablement dans la course. Oh, bien sûr, rien n’est encore officiel mais on comprend que ce n’est qu’une question de jours, de semaines tout au plus, avant qu’il n’officialise sa candidature à la présidence de la République pour les élections d’avril 2022…

Au vu des derniers sondages, le journaliste puis éditorialiste puis débatteur télévisuel à la rhétorique bien huilée aurait tort de se priver d’une telle campagne : on murmure qu’il pourrait avoir, dès à présent, plus de 15 % des voix lors d’un premier tour hypothétique, voire dépasser Marine Le Pen et son Rassemblement national, jusqu’à présent donnée comme certaine dans un second tour contre un candidat Macron qui semble indéboulonnable avec un score obstinément fixé autour de 25 %…

Une ascension pareille n’est pas sans rappeler l’intérêt que suscitait un Delors ou un Balladur lors de précédentes campagnes présidentielles qui se terminèrent assez vite cependant. Il n’en reste pas moins que le discours actuel d’Éric Zemmour séduit.

Il séduit d’autant plus que ce discours est populiste, par définition, puisqu’il oppose le peuple à l’élite qui le dirige actuellement et ne tient plus compte de ses aspirations réelles.

De ce point de vue, l’éditorialiste ne se trompe pas de beaucoup : il y a effectivement un décalage de plus en plus dangereux entre ce qu’une petite partie des dirigeants désire et met effectivement en place, et ce que la masse entend pouvoir faire sans y parvenir, ne trouvant dans les politiciens actuels aucun relai efficace de leurs opinions ou de leurs aspirations.

Dès lors, Zemmour joue la partition objectivement efficace du non-politiquement correct : non seulement cela donne un discours audible, mais lui permet de parler à une quantité très importante d’électeurs qui n’en peuvent plus des discours à la fois creux et policés jusqu’à l’absurde, qui n’ont plus aucune prise sur le réel.

Ce faisant, il redonne de l’importance à des thèmes (sécurité, primauté des valeurs relativement familiales et sociales à la fois traditionnelles et conservatrices françaises, importance du sol, de la culture) qui sont soigneusement évités par tous les autres candidats… et qui se retrouvent maintenant à les aborder en catastrophe devant le succès de Zemmour.

En fait, il se place ici comme porte-voix des cibles régulières des médias de la gauche boboïde, accompagnés de toute une classe citadine qui confond sa culture relative avec l’intelligence ou le bon sens et qui méprise souvent ouvertement voire outrageusement cette partie du peuple à laquelle cette gauche et ces citadins ne veulent surtout pas être mélangés. Zemmour agit ici sans même s’en cacher exactement comme Trump l’avait fait en 2016 avec ceux que Hillary Clinton avait qualifiés de « déplorables ».

Du reste, la leçon de 2016 ne semble pas avoir porté puisque les médias français ne prennent guère plus de pincettes, même devant cette stratégie avouée par Zemmour, en lui donnant ainsi implicitement raison.

De la même façon que Trump, Zemmour a aussi compris qu’il fallait limiter le nombre de problématiques que ses thèmes de campagne devaient aborder. Ici, il veut essentiellement redonner sa grandeur à la France (dans une sorte de « Make France Great Again »), en travaillant à fournir une solution à la fois concrète, plausible et suffisamment simple pour qu’elle puisse être appréhendée de tous ses futurs électeurs.

Ceci posé, cela n’évitera pas de sérieux obstacles sur la route d’Éric Zemmour.

D’une part, au contraire assez évident du Trump dont il veut mimer la campagne, il n’a jamais été entrepreneur à succès et ne connaît pas grand-chose du monde de l’entreprise. Pour lui, la plupart des problématiques actuelles de l’entrepreneuriat en France sont assez ésotériques et même s’il comprend quelques principes de base, il lui sera difficile de toucher du doigt tout le kafkaïesque de la bureaucratie ou de la fiscalité française délirante par exemple. Il lui faudra donc faire beaucoup d’efforts pour apprendre et convaincre qu’il a compris ce qu’il avait appris.

D’autre part, si Zemmour, à l’instar de sa référence américaine, propose une sorte de protectionnisme français, cela ne peut pas constituer un programme à lui tout seul et ce d’autant plus que la France n’est pas l’Amérique et n’a ni son marché intérieur, ni sa puissance de frappe commerciale, loin s’en faut. L’exercice budgétaire expliquant comment il entend financer une partie de ses idées reste à faire et il n’aura pas le droit à l’erreur sur ce sujet.

Mais surtout, Zemmour souffre d’un problème de crédibilité dans son rapport à l’entrepreneuriat, la fiscalité et le rôle de l’État français.

En effet, pendant des années, il a pontifié à longueur de plateau sur un libéralisme dont il a utilisé la non-définition usuelle de toutes les radios, toutes les télés et toutes les rédactions françaises… En 2014, j’observais assez consterné qu’il s’employait à parer la gauche d’un libéralisme débridé voire un libertarianisme surdéveloppé. Et je n’étais pas le seul du reste, puisque comme le faisait aussi remarquer Charles Gave à la même époque, il confondait et confond encore généreusement libéralisme et interventionnisme d’État tous azimuts, voire avec le capitalisme de connivence.

Zemmour faisait alors les mêmes amalgames idiots et utilisait les mêmes sophismes débiles (libéralisme = caca, gauche = caca, donc gauche = libéralisme) que toute la gauche et la droite dans une belle unanimité française lorsqu’il s’agit de trouver un ennemi à la fois simple (il est unique) et commode (personne n’en prend plus la défense).

C’était grotesque à l’époque, ça l’est toujours alors que notre candidat putatif nous serine que le libéralisme détruit les structures traditionnelles :

Cependant, étant maintenant passé de l’autre côté des plateaux télé, Zemmour a bien compris qu’il va devoir – comme il l’explique lui-même – aller attraper les voix de la bourgeoisie patriote de droite. Il se doit donc de policer nettement son discours notamment vis-à-vis des entreprises et ne peut pas prôner sans faire tiquer un État omnipotent et interventionniste comme il le faisait jusqu’à présent avec gourmandise. Et s’il se gargarise de Napoléon, peut-être va-t-il devoir songer plus souvent au troisième du nom, nettement plus libéral que le premier, s’il veut conquérir un tant soit peu d’électeurs chez Les Républicains.

Le positionnement promet d’être intéressant, et pourrait à l’avenir pimenter son avis sur Michel Barnier, apparatchik typique lui aussi dans la course :

Et si l’on doit clairement s’interroger sur la cohérence de Barnier, on devra au moins évoquer la question pour Zemmour alors qu’il a conspué le libéralisme et le « moins d’État » durant les 10 dernières années.

Au passage, c’est aussi pour tenter de rassembler le plus largement possible qu’il n’évoque en rien les dispositions sanitaires ahurissantes mises en place par Macron. C’est peut-être tactique, mais c’est surtout fort troublant, inquiétant même alors que le pays s’enfonce chaque jour plus loin dans la dictature, de savoir qu’il pourrait finalement très bien s’en accommoder une fois au pouvoir, au point qu’on se demande s’il ne serait pas si bruyamment adulé par la presse précisément dans ce but là…

Il existe enfin un dernier obstacle de taille pour le frétillant éditorialiste : lorsque Trump s’est lancé, il pouvait espérer dans son parcours le ralliement de tout le Parti Républicain une fois les primaires remportées. C’était un pari audacieux, mais bien mené, il savait qu’il aurait toute l’équipe derrière lui s’il le remportait.

Ici, la situation est fort différente : Zemmour s’inscrit clairement en dehors des partis traditionnels, à l’instar d’un Macron de 2016 qui avait pour lui de ne bousculer que quelques partis vieillissants. Dans une présidence Zemmour, sauf à considérer une compromission du candidat, ceux qui ont soutenu Macron en 2016 auraient beaucoup de mal à retrouver leurs billes. Et surtout, aucun des partis auquel l’éditorialiste entend piquer de grosses portions d’électeurs a d’intérêt à venir le soutenir en fin de compte : la façon dont sont financés les partis politiques et les tambouilles électorales actuelles garantissent que ni LR, ni RN ne lâcheront le gâteau pour le laisser à Zemmour qui risque surtout de se retrouver avec des miettes.

Si l’on peut sans mal reconnaître à Éric Zemmour le mérite de changer le sujet d’actualité et de modifier la dynamique électorale à venir, on ne pourra cependant guère trouver de quoi se réjouir pour le pays qui souffre toujours d’une suradministration et d’une surfiscalisation mortelle, et qui n’offre actuellement aucun candidat solide prêt à le nettoyer de ses chancres.


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  • Il est clair que les chances de Zemmour comme president sont tres limités (il peut esperer les voix au second tour du FN et des LR mais ca ne suffira pas) et qu il ne pourra en aucun cas gagner les legislatives (il lui faudra trouver des centaines de candidats dans l urgence et le PS/LR auront bien l intention de le planter pour sauver leur fromage)
    Pour autant sa candidature chamboule l ordonnancement prevu (Le pen contre macron avec victoire certaine de ce dernier) et remet sur la table ce que l intelligentia du pays refuse de discuter.
    donc sur un certain plan, Zemmour a deja gagné

    • « Il ne pourra en aucun cas gagner les législatives. »

      Tout le monde disait la même chose pour E. Macron en 2017. Ça paraissait si évident que monsieur Baroin se voyait déjà en cohabitation.

      Quelques semaines plus tard, le président se retrouvait avec une écrasante majorité.

  • Modération : merci de garder un ton courtois

    • Modération : pas d’insultes

      • Je n’ai fait que reprendre l’expression de Libertariandeter… Pourquoi a-t-il le droit de l’employer pour me désigner et moi pas?

        • @schelten c’est pour vous habituer au deux poids 2 mesures 😀 !

          • Je ne crois pas que j’arriverai à m’y habituer un jour… Le plus fou, c’est que cette expression de la part de Libertariandeter était clairement une insulte délibérée, alors que de ma part, c’était plutôt renvoyé comme une boutade (je ne l’ai d’ailleurs même pas minussé)… Mais bon, c’est pour cela aussi que comme ne l’a pas dit H16 cette fois-ci, ce pays est foutu.

        • Parce qu’il critique Zemmour. Vous, pas assez.

    • Beaucoup trop de « libertariens » sont insultants avec les libéraux classiques ici, reprenant même souvent les slogans « heures sombre » de la gauche.
      .
      Dans le monde réel, c’est soit Zemmour qui propose des mesures plutôt libérales (baisse des dépenses, de la réglementation, des impôts, fin de la redevance), soit les socialistes qui sont en train réellement en train de basculer dans un totalitarisme décomplexé.
      .
      Il n’y a pas de plan « C », donc vous êtes objectivement de fidèles alliés de cette gauche là en plus d’être puérilement insultants.
      .
      Les pays réellement libéraux fonctionnent grâce à des libéraux classiques ne vous déplaise, ce n’est pas la musique des sphères libertarienne et c’est un équilibre fragile fait de compromis, mais ça marche alors que vos utopies radicales et votre détestation des libéraux réalistes font de vous des alliés objectifs des pires antilibéraux qui existent.

      • Quand est-ce que Zemmour qui propose des mesures libérales ? Quand il se réclame de Karl Marx, ou quand il propose de limiter le choix des prénoms ? A moins que ce ne soit quand il fasse l’apologie de Napoléon, figure bien connue du libéralisme.

        Non la réalité c’est que Contrepoints a voulu toucher une audience plus large (on ne peut leur en vouloir) mais que ce faisant ils ont attiré tous les conservateurs qui ne défendent le libéralisme que quand ça les arrange. J’aimerais savoir ce que vous appelez les pays « réellement libéraux » qui « font des compromis », mais si vous pensez à des pays comme la Suisse, ils suivent le même chemin du socialisme que nous, simplement avec un peu de retard.

        La seule solution c’est la sécession, les masses sont attirées par le socialisme comme les mouches par la lumière, la démocratie est une impasse évidente. Mais bon c’est sûr qu’une fois qu’on aura tous nos prénoms dans le calendrier chrétien tout ira mieux, c’est évident 🙂

        • « Quand il se réclame de Karl Marx »

          Homme de paille.
          Zéro argument sur ses propositions de baisse des dépenses réglementation, impôts et fin de la redevance. Donc aucun débat sur la réalité des choses comme d’habitude.
          .
          « si vous pensez à des pays comme la Suisse, ils suivent le même chemin du socialisme que nous, simplement avec un peu de retard. »

          À la fin on est tous mort et tout est dans rien et inversement.
          D’une Il est douteux que la Suisse, ses 700 référendums en 30 ans et ses allemands pragmatique descende jamais aussi bas que la France.
          .
          Et de deux, à refuser le moins mauvais, vous aurez donc le pire ce qui est très exactement ce que je disais.

      • Je suis le libertarien dont vous parlez, et je ne suis pas convaincu par vos arguments.
        Sur la pertinence de l’approche « pragmatique », je vous invite à lire ce qu’écrivait Stéphane Geyers il y a quelques années sur le sujet, ça n’a rien perdu de sa pertinence.

        Ensuite sur le cas Zemmour, je ne vois pas en quoi c’est un libéral, même classique. Sur le pan économique, c’est un adepte de l’interventionnisme tout azimut et un pourfendeur de la mondialisation. Personnellement je ne l’ai jamais entendu défendre les mesures dont vous parlez mais je l’ai souvent entendu s’attaquer à « l’ultra-libéralisme ». Vous me direz peut-être que je suis mal renseigné, mais je crois surtout qu’il n’en a rien à cirer, son truc c’est les questions de société. Et sur ce point, personne ne peut dire que Zemmour n’est pas (très) conservateur, donc pas libéral.

        En bref, je pourrais comprendre votre commentaire si des libertariens critiquaient des personnalités comme Lisnard, qui peuvent éventuellement se rapprocher de la figure du libéral classique. Mais pour Zemmour je pense qu’aucun libéral, même classique, ne devrait défendre sa candidature.

        • « Vous me direz peut-être que je suis mal renseigné »

          J’avais les mêmes doutes que vous, donc je l’ai bien écouté pendant des heures et vous êtes effectivement très mal renseigné sur ce qu’il propose dans la réalité.
          Charles Gave n’a pas viré collectiviste avant de le soutenir et de le financer, il l’a bien écouté aussi tout simplement et il semble évident que Zemmour a aussi écouté Gave à voir ce qu’il propose.
          .
          « Mais pour Zemmour je pense qu’aucun libéral, même classique, ne devrait défendre sa candidature. »

          Un vrai libéral devrait au moins avoir le bon sens de choisir une éventuelle grippe plutôt qu’Ebola et Macron c’est le socialisme méchant, celui qui n’a plus de fric et qui monte des miradors depuis 5 ans.
          .
          « Sur la pertinence de l’approche « pragmatique », je vous invite à lire ce qu’écrivait Stéphane Geyers »

          Non merci. J’ai vécu dans 3 pays, j’ai vu les blabla des idéologues français et le pragmatisme germain et je penses ce n’est ni la Suisse, ni l’Allemagne qui sont en train de devenir des dictatures socialistes. L’exemple français devrait les vacciner avant qu’elle y songent comme l’URSS à servi de repoussoir en son temps.

        • On n’a pas besoin que Zemmour soit libéral, il suffit que son ministre de l’économie le soit, et si ce ministre est choisi par Charles Gave, qui a sûrement obtenu une promesse de ce genre en échange du financement de sa campagne, cela fait de Zemmour le meilleur candidat d’un point de vue libéral.

          Si Zemmour n’est pas candidat, on connaît déjà le résultat du premier tour, ainsi que du second, et ce qu’il en adviendra.

  • Toujours intéressant de voir Charles Gave mentionné. C’est un monsieur dont les idées me correspondent (mix libéral, conservateur, catholique et souverainiste, avec ce que cela comprend de contradictions fertiles.) Un peu dommage d’ailleurs qu’il ne se soit pas positionné lui-même en Trump français, mais je suppose que l’âge n’aide pas.
    Et donc ce monsieur aurait prêté quelques sous à Zemmour… Serait-il potentiellement conseiller en matière d’économie et de fiscalité? Voilà qui pourrait modérer les ardeurs jacobines/colbertistes du personnage… Si tant est qu’il sache écouter.

    • Charles Gave n’a pas la gouaille de Trump ni son goût pour la provocation. Il a une forme de naïveté qui n’existe pas chez Trump. Il aurait été laminé s’il avait fait acte de candidature. Il est meilleur en conseiller voire en financier. Il semblerait cependant (à confirmer) qu’il ait eu quelques déboires avec sa banque quand il a voulu prêter de l’argent à Zemmour.
      Il est certain que Ch. Gave pour influencer Zemmour dans le sens du libéralisme économique (et sanitaire) serait une bonne chose ; même si vu le contexte français où tant de nos compatriotes semblent indifférents à leurs libertés, on part dans tous les cas de très loin…

  • Tout cela est exact mais le candidat Zemmour est une chose, une administration Zemmour en est une autre. S’il dispose de suffisamment de lucidité pour s’entourer correctement, ses opinions sur l’économie ne seront d’aucune importance. A titre d’exemple, je ne pense pas que de Gaulle était particulièrement favorable au libéralisme économique, mais, par un éclair de réalisme, il a eu l’intelligence de s’entourer de Rueff et de Pinay.
    Il faudrait s’intéresser ainsi de plus près à « l’écosystème Zemmour » pour voir de quoi il est composé.

    Pour le reste, il me semble que l’effervescence du candidat Zemmour repose sur l’opposition tranchée de deux modèles de civilisations: métissage quasi-forcé et islamisation progressive d’un côté, refus de l’autre. Au vu des dynamiques démographiques, les gens du deuxième modèle semblent comprendre qu’il y a un dernier angle de tir avec ces présidentielles avant que la situation ne devienne réellement irréversible. C’est pourquoi je ne pense pas qu’il s’agisse d’un feu de paille.

  • Il est vraiment seul, en plus qualifié d’extrême droite ce qui rend son élection impossible… Reste un espoir qu’il chamboule le discours des politiques en place. Un bon sondage est la peur peut s’installer.

  • Fin connaisseur des élections israéliennes, je peux déjà vous donner la solution pour que Z réussisse l’essai : s’entourer d’un monsieur Economie. Là bas, lorsqu’une personnalité perce elle doit avoir l’aval « militaire » sinon elle est obligée de partager le gateau avec un numéro 2 type ex-chef d’état major ou général étoilé. Ici, s’il avait le soutien de Marion Maréchal ou de Dupont-Aignan, peut être qu’il y trouverait l’expert en éco qui lui manque.

    • Dupont-Aignan expert en économie ?????

    • @squall l’erreur est de croire qu’un président peut changer quoi que ce soit à ce pays. Ce n’est pas la queue qui agite le chien. Peut être qu’en Israel le président et son équipe ont plus de poids et de pouvoir sur les choses.

    • Il y a aussi l’alternative Bruno Le Maire ou Christine Lagarde
      C’était pour rire, mais pas vraiment, ils ont eu les manettes 10 ans
      E. Zemmour n’est pas libéral c’est un étatiste, combien de fois sur Cnews il s’est montré favorable à l’état
      Sa culture et son analyse sont historiques mais jamais économique/ entrepreneuriale. Pour choisir un économiste as hoc il faut un m’incise connaissance qu’il n’a pas
      Cela étant dit, bien venu au chamboule tout. La partie qui s’annonce va être saignante. Aura t’il la stratégie de ne pas se présenter ? Il a le temps pour lui et c’est souvent le meilleur allié dans cet univers irrespirable fait pour des gens sans foi ni loi.

  • Il est déjà douteux de trouver des solutions politiques à la peur et à la sinistrose aggravées par le « en même temps » des mauvaises solutions.

    Mais nous entrons dans une ère électorale où l’on multiplie les solutions non plus politiques mais politiciennes. Bref du grand n’importe quoi.

  • Actuellement, en économie, nous avons Bruno Le Maire… Je préfère Charles Gave.
    Macron conserve tous ses nuls, tous ceux qui ont failli. Tous sont à son image : des prétentieux arrogants (Véran, Castex, Le Maire donc, n’oublions pas Buzyn convaincue d’avoir tout bien fait).
    Je préfère le changement. Sera-ce mieux ? Certes ça pourra être pire. Mais comme on dit, on sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on trouve. C’est justement parce que je sais ce que je perds que je prends le risque du changement.

    • Le risque que quelque chose change n’est pas grand, même (surtout?) avec Zemmour. Ceci dit bonne chance !

      • Merci lol. Il arrêtera ce qui est en train de changer, et c’est déjà énorme. Il a juste parlé du scandale des obligations de quitter le territoire non exécutées, et hop, miracle, le président en exercice trouve des solutions pour qu’elles puissent devenir effectives (mais aucune confiance sur la durée avec le président en exercice).

  • H16, vous mettez précisément le doigt sur ce qui me gêne le plus avec Z, à savoir son étatisme forcené. Il fait partie en cela de notre classe « dirigeante » qui n’imagine pas qu’un Etat efficace est un Etat agile et léger, au domaine de compétence réduit au minimum.
    Hier, je regardais un débat, et l’un des participants disait que la crise du corona a montré l’importance de l’intervention de l’Etat. C’est précisément le contraire qui a été mis en évidence : partout où l’Etat met ses gros doigts, tout part en coui… Donc il est largement souhaitable de revenir à un Etat centré sur ses missions régaliennes… Mais à quand un candidat pour proposer cela ?

    • @Monavis en France personne n’est libéral. Alors soit on va à la pêche , soit on vote contre le moins abr*ti de la bande d’étatistes. C’est vrai que voter Z comme Zemmour , c’est les em*erder , ça tente , forcément .

    • C’est en effet ce qui me gêne aussi. Mais comme vous le dites si bien, aucun candidat n’envisage de réduire la sphère de l’état.
      Son bon point est qu’au moins il réduira les avantages et subventions aux associations lucratives sans but à visée démoralisante.

      • ZEMMOUR parle d’étendre l’interventionniste étatiste jusque dans les prénoms … Du jamais vu.

        • On ne peut pas appeler son fils « Staline » ou « Machin », il y a bien une limite et ça existait en France jusqu’en 1993 sans que personne ne s’en porte plus mal. Ivo Livi (Yves Montand), Shahnourh Aznavourian (Charles Aznavour), Maria Salomea Skłodowska (Marie Curie) entre bien d’autres ont manifesté leur envie de faire société en France, on peut douter de la chose de la part de personnes qui pensent à 66% que l’homosexualité est une maladie et qui détestent le prénom François et tout ce qui a fait la France.
          .
          Zemmour parle aussi beaucoup de baisser les coûts, les impôts, la réglementation, supprimer la redevance et remettre la justice au service des Français mais ça ce n’est ni vu sur le service public ni, ce qui est plus dérangeant chez les « libéraux » de Contrepoints.

        • C’est faux, cette loi existait jusqu’en 1993. Donc ce n’est pas du jamais vu, c’était ainsi jusqu’à nos grands-parents, ensuite il y a eu une tolérance et c’est tombé en désuétude.
          Ce n’est pas parce qu’il va probablement trop loin sur un sujet (anodin) que ses volontés étatistes sont pires que celles des autres candidats (qui ont d’ailleurs déjà prouvé ce qu’ils sont capables de faire dans le domaine).

          • En l’occurrence, vous n’avez rien compris.

            De 1803 à 1966, vous aviez un choix dans plusieurs calendriers ; y compris étrangers (notamment slaves) ; et dans la mythologie. Pour remettre cela dans sa perspective historique ; c’est Napoléon « consul à vie » depuis 1802 qui rédige cette loi pour limiter l’anti-cléricalisme d’alors … Du très grand libéralisme.

            A partir de 1966, les prénoms régionaux sont, en plus, ajoutés. Cela fait suite à un arrêt de la cours de cassation de 1964.

            Par ailleurs, certains ici oublient que l’Empire français s’étendaient bien au delà de la métropole pendant la plus grande partie des XIXéme et XXéme. Par exemple, l’Algérie était française. Cela n’a pas empêché les « algériens de souches » d’appeler leurs gamins « Mohammed » durant tout le XIXéme. Pourtant, sur le papier, ils étaient bien français (à partir 1946) et l’État civil les concernaient à partir de 1882 …

            La réalité historique montre qu’on est donc bien dans le rêve d’un passé fantasmé. Exercice assez cher aux « conservateurs qui s’imaginent libéraux ».

            J’ajouterai que les « libéraux en peau de lapin » viennent tap*ner sur ce site à chaque élection présidentielle. Il y a cinq ans, on avait eu droit aux macronistes. Nous avons maintenant les zemouriens. Ceux-là repartiront la queue entre les jambes aussi vite que leurs prédécesseurs.

            Les lecteurs historiques de Contrepoints ne se laissent pas berner par les fadaises d’étatistes patentés.

  • Je ne sais pas si Zemmour veut être PR. En tous les cas bravo à lui même s’il n’est pas libéral (qui l’est en France ? personne ! alors bon) Au moins semble t-il sincère, rafraichissant de nos jours. La France , non contente d’être la fabrique du crétin est aussi la fabrique du menteur, le politicien en constituant la brillante synthèse. Zemmour met sur la table des sujets qui concernent les gens : souveraineté , culture , immigration; il semble aimer le pays, truc incroyable , presque aussi grave que p*ter à table chez les bobos. Et en plus last but not least il fait chi*r les autres abrutis , rien que pour ça il fait un bien fou. Une fois dit ça pas sûr que ça suffira pour me pousser jusqu’à aller voter .

  • Je ne connais pas grand chose du sieur Z. que je n’ai jamais lu ni entendu, donc sur le fond je ne peux que me taire.
    Mais la situation me rappelle celle de 2017 lorsqu’est apparu un candidat un peu trop influent.
    Il me semble que Z. traîne quelques casseroles pour avoir émis des vérités inconvenantes qui lui ont valu condamnation et risquent encore de lui valoir une inéligibilité bien commode.
    Et en plus, obtenir les 500 signatures non anonymes n’est pas gagné d’avance face aux probables mesures de rétorsion subséquentes.

    • Et, en préparation, un projet de loi pour interdire les candidatures de personnes « ayant été condamnées pour incitation à la haine »…. Autant faire une loi interdisant la candidature à toute personne dont le nom commence par Z et finit par emmour.

      • @crémone l oligarchie a un vrai problème : soit ils laissent gambader Z et ça fiche un bazar sans nom à l’élection, soit ils le neutralisent mais ça va se voir et se traduire par un report massif et déchaîné vers MLP qui risque fort de les emporter. J’aime vraiment bien la saison 7 de notre série politique présidentielle « Qui va chopper la queue du Mickey » , les scénaristes s’améliorent .

        • Il n’y aura pas de rapport massif, car pour gagner, il faut rassembler les 3 droites : libéraux, conservateurs et populistes. MLP ce sont les populistes, Zemmour les conservateurs, Macron ou Bertrand les libéraux (par défaut, je sais bien).

        • MLP c’est le ticket gagnant pour Bonaparticule. Non seulement elle a un charisme de poisson rouge, elle est aussi très compatible avec l’idéologie du camp du Bien, et cela démotive les électeurs « populaires ». Europe, fiscalité punitive, cocologie… Même ses positions sur le remplacement démographique sont édulcorées. Bref du pain béni pour le club techno-oligarchique.

          • @Pangzi pas tres réaliste même en Bonaparticule, elle ne lui arrive pas à la cheville. Pour le reste non, elle remplacerait une oligarchie déjà pathétique par une autre encore plus lamentable.

      • @Cremone
        Bonjour,
        les élections sont déjà pipées, ajouter une telle loi alors que d’autres condamnés exercent toujours dans le mille-feuille (ex. Juppé) est une autre aberration.

  • On peut toujours reprocher tout à tout le monde. Le point essentiel de l’article est la suspicion d’étatisme dont fait l’objet Zemmour. Tout d’abord, je doute qu’il puisse faire plus que l’existant. Ensuite, Z fait l’erreur commune de confondre libéralisme avec ce capitalisme des grands groupes toujours liés à l’Etat. En Chine, en Russie, en France (Veolia, Orange, Engie entreprises privées ?) et même aux Etats Unis où les GAFA ont retrouvé leur place chérie perdue avec Trump, moyennant bien sûr quelques coups de main. De Gaulle était surement un étatiste mais quel était la part des dépenses publiques dans le PIB à l’époque ? On pourrait poser la même question avec Napoléon 1er ! Bref, le verre Zemmour est peut-être à moitié vide mais il est donc aussi à moitié plein.

    • Il ne faut pas écouter la propagande, y compris ici et écouter ses discours.
      Quand il parle de « relocaliser » il n’évoque aucune mesure étatique mais bien de desserrer le carcan fiscal et législatif qui flingue les entrepreneurs.

  • je défends zemmour comme j’ai défendu trump ou le pen..

    et je reconnais leur qualité mettre en evidence les effets de ce qu’on appelle de façon floue bien pensance… ou de débats rendus impossibles .. par la magie des mots facistes racistes ou xénophobe…ou autre..

    ceci étant dit…si je devais dessiner mon candidat idéal.. il ne ressemblerait pas à zemmour mais tiens, il aurait des oreilles nucléaires à la zemmour..

    la parole de zemmour est en tous les cas necessaire, qu’elle soit portée par lui est secondaire,

    en ce sens zemmour a fait le boulot; il a mis à bas des barrières illusoires..

  • Les commentateurs ici présents ont déjà évoqué le point crucial du programme économique du potentiel candidat Z et ses élans étatistes. Inutile par conséquent de revenir là dessus.

    Cependant l’auteur de l’article le souligne, et un entretien récent donné à Sud Radio le 11 octobre le confirme en sus, Zemmour est mal à l’aise avec le pass sanitaire. Il a notamment exprimé à deux reprises que cela ne le dérangeait pas mais qu’il comprenait les réticences et les dérives qu’il générait, et de botter rapidement en touche pour évoquer la nécessaire union du peuple français blablabla…
    Cela me chagrine car ce sujet est au contraire essentiel pour situer concrètement sur quelle ligne politique pourrait se situer ce potentiel candidat. Or tel n’est pas le cas sur ce sujet. On le sent hésitant, on l’écouter louvoyer… Lui qui évoque tant l’importance civilisationnelle dans le destin d’un pays, passe trop rapidement sur ce cas concret en matière de liberté fondamentale et je le répète, cela me pose un souci.

    • Subjugué par la propagande étatiste, une majorité de français semblent être pour le pass sanitaire et il passerait actuellement en referendum comme on l’a vu en suisse. Il ne peut pas dire qu’il est radicalement contre sans perdre des voix ou donner des leviers à ses adversaires.
      .
      Il faudrait faire tout un travail de réinformation et commencer par virer tous les organismes corrompus qui passent leur temps à hurler à l’apocalypse en dépit de tout bon sens sanitaire.

    • Pareil. L’enjeu de civilisation de la surveillance de masse semble échapper à Z.
      A minima il prend bien garde à ne pas effaroucher les hypocondriaques autoritaires. Il est vrai qu’ils sont nombreux.

    • Pareil, j’écoute tout ce qu’il dit pour me faire mon avis et éviter les travers des détracteurs congénitaux.
      Je l’ai trouvé effectivement très hésitant pour le pass, et je me suis demandé, comme Pangzi, si ce n’était pas pour éviter de faire fuir les hypocondriaques. 1 Français sur 2 est pour le pass, tout de même, ça compte quand on veut rassembler.
      Par ailleurs il insiste beaucoup sur le fait que le président doit avoir une vision globale, donner un objectif, et non pas intervenir sur tous les sujets. Ca me rappelle ce qu’on me disait de notre système quand j’étais petite : au Président la vue à long terme et les questions internationales, au 1er ministre la politique intérieure et la mise en oeuvre des objectifs du Président. Alors peut-être aussi que la question du pass étant de politique intérieure et censée être terminée à peu de chose près au moment de la prise de fonction, il ne veut pas s’apesantir sur ce sujet (par ailleurs clivant et il en a déjà d’autres).

  • zemmour respire la conviction quand il parle d’identité ou d’immigration et encore en restant global.., ce qui ne signifie pas qu’il ait raison…mais il semble honnête et apte à donner un cap..ça plait..quand il aborde d’autres sujets..il a au moins le mérite de la modestie et on voit qu’il a consulté , sur le plan économique » il n’est pas lénine… »
    il a sans doute aussi compris que les gens aspirent à plus de libertés économiques, malheureusement je crois pour les leurs ..pas celles des autres.

    l’état est encore un outil pour obtenir plus.il n’est pas l’outil qui assure le respect des libertés.

    • Zemmour, j’ai adoré l’ecouter sur cnews , il est formidable mais à un très gros défaut, il est honnête. Si jamais les sondeurs le mettent en position éligible, il va recevoir des tuiles sur la tête. Pour l’instant ça plaît à macron de mettre la droite dans l’embarras mais si sa côte chute ou celle de lepen….

  • « il a compris ce qu’il avait appris. »

    C’est un problème pour tout un chacun, mais en particulier pour les hommes politiques ou les « élites ».

    Il faut comprendre pour percevoir les limites, l’incomplétude et la relative vérité de ce que l’on sait.

    Il faut dire que l’approche sur les « savoirs » de l’EN et l’indulgence médiatique face aux brasseurs de vent n’aide pas.

  • Excellente analyse…
    A quand un président qui ne soit pas Énarque, pour avoir quelques chances de réduire le mammouth bureaucratique et étatique que la caste au pouvoir défend si bien ?
    Et même si un jour émerge un candidat hors caste, il a toutes les chances d’être plombé en vol avant d’atterrir,., Alors il y a donc une place à créer et à prendre pour un vrai défroqué repenti de l’ENA, façon Gorbatchev / Eltsine pour, dans un premier temps vider de l’intérieur le régime d’état actuel, pour l’anesthésier en connaisseur …. et mettre au boulot dans le privé tous ceux de ses copains qui seront encore capables de travailler utile….. Un rêve ? Un jour? Quand nous ne pourrons plus payer…. Ca ne va pas tarder: patience .

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