Grève des soignants : colère noire d’une blouse blanche

OPINION : le « j’accuse » d’un médecin qui a vu le système de santé détruit par les élites bureaucratiques.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Médecine (Crédits : Adrian Clark, licence CC-BY-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Grève des soignants : colère noire d’une blouse blanche

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 juin 2021
- A +

Par Bernard Kron.

Dire la vérité dans le livre Blouse Blanche colère noire aurait dû déranger les élites au pouvoir mais il ne s’est rien passé et les manifestations des soignants reprennent de plus belle.

Nos gouvernants n’ont jamais tenu compte de l’avis des soignants. Trop de lits hospitaliers ont été fermés au prétexte de rentabilité. C’est la politique du flux tendu mise en place depuis les ordonnances de 1996 et les lois santé successives.

Grève des soignants : contre la destruction du système de santé

Cet essai dénonce l’effroyable destruction de notre système de santé. Elle atteint maintenant des sommets avec la troisième vague de la Covid. L’hôpital sombre dans l’incapacité à soigner les pathologies non urgentes autres que la Covid, obligeant la déprogrammation de 40 à 80 % de la chirurgie.

Notre système de soins était pourtant le meilleur des pays de l’OCDE et la chirurgie française à la pointe du progrès. La french revolution, la fameuse cœliochirurgie, sans ouverture et télévisée, mise au point par des chirurgiens français d’élite, faisait l’admiration de tous. Malheureusement le système s’écroule, paralysé par son administration totalement aveuglée par les déficits.

Je blâme le législateur d’avoir donné tous les pouvoirs aux directeurs et d’avoir transformé l’hôpital en une entreprise soumise à la dictature de son administration.  La tarification à l’activité, la « T2A » dont notre Premier ministre Jean Castex fut le promoteur, les lois HSPT Bachelot et Santé de Touraine ont fait ainsi de l’hôpital une « entreprise de production de soins à flux tendu», contrôlée par les agences. La nécessité de disposer de lits pour faire face à des événements exceptionnels comme l’épidémie du Covid a démontré l’échec d’un tel système.

Impréparation scandaleuse

La mortalité en France lors de cette pandémie est plus importante que dans de nombreux pays, conséquence d’une impréparation totalement scandaleuse. Les agences de santé n’ont pris aucune mesure pour pallier la pénurie d’infirmières et de médecins réanimateurs, rendant difficile la prise en charge des malades non Covid.

10 000 oxygénateurs auraient dû être commandés pour ventiler les malades et éviter la mise en réanimation grâce aux nouveaux traitements : corticothérapie et  anticoagulants. Les internes sont épuisés, cinq se sont suicidés depuis le début de l’année et ils se mettent en grève.

Les directeurs hospitaliers harcèlent les soignants avec leurs circulaires et leur réunionite ! En conséquence beaucoup démissionnent, ce qui paralyse encore plus l’hôpital. Nos brillants penseurs n’avaient pas profité de la trêve estivale pour  muscler l’hôpital en recrutant massivement des soignants.

Le personnel est maintenant épuisé et faute de lits de réanimation les interventions chirurgicales non urgentes sont annulées en grand nombre comme lors de la première vague. Ce qui multipliera les morts en particulier pour les cancers. C’est une infamie.

Contre les médecins libéraux

J’incrimine la pensée unique des énarques :

Combattre les médecins libéraux pour freiner les dépenses de la santé.

Après avoir tué les cliniques privées indépendantes, la médecine libérale se trouve maintenant menacée. Les hautes sphères de la santé sont responsables de la pénurie de masques orchestrée par les plus éminents d’entre eux qui nous ont menti. Cette pénurie est contraire au principe de précaution inscrit dans la Constitution. Elle a coûté beaucoup plus cher que les économies envisagées par les tutelles en ne les stockant plus.

Des plaintes ont été déposées par des familles endeuillées par la Covid et choquées par des mensonges éhontés :

Les masques ne servent à rien et l’hydroxychloroquine est un poison dangereux […] Restez chez vous et prenez du paracétamol ou appelez le 15.

On ne soignait plus, on attendait ! Les malades étaient transférés en urgence quand ils étouffaient. Près de la moitié de ceux qui étaient transférés en réanimation allaient mourir car pris en charge trop tard pour être traités.

La trahison de la médecine

Je reproche à l’Université et à ses doyens d’avoir trahi la médecine en acceptant un simulacre de réformes des études de médecine. Les associations d’étudiants et les internes l’ont dénoncé. La suppression du numerus clausus est une réforme en trompe-l’œil car le nombre de postes à l’internat est resté inchangé, aux alentours de 8500.

En conséquence 80 % des étudiants admis au portail santé devront être réorientés. Les moins doués deviendront des « officiers de santé» pour repeupler les déserts. C’est un mirage qui va enflammer les étudiants !

Les responsables de cette situation devraient être couverts de honte pour leurs essais thérapeutiques randomisés qui ont fait flop. Ils ont cru le journal The Lancet qui affirmait la toxicité de l’hydroxychloroquine. Cet article était un faux, truqué et bidonné. L’article a été rétracté par ses auteurs mais le mal était fait. C’est encore un scandale, ce médicament est resté interdit en France.

Ceux qui critiquent « la vérité » des politiques sont traités de complotistes, mot utilisé par ces élites qui nous gouvernent et nous mentent.

Éric Zemmour déclarait lors d’une interview :

C’est l’arme suprême du politiquement correct lorsqu’il est attaqué, contesté, déconstruit. Le mot qui interdit toute analyse iconoclaste, qui regarde ce qu’il y a derrière le rideau du discours dominant.

N’ayant plus d’autorité faute de compétence, les politiques agissent par autoritarisme et décrets au lieu d’agir avec bon sens.

Dans cet ouvrage je dénonce l’État profond, c’est-à-dire ses conseillers et ses hauts fonctionnaires qui paralysent les bonnes réformes et les soins. Ils ont voulu abattre les élites de la médecine en supprimant les concours et diviser les médecins pour mieux les soumettre. Ils ont multiplié les normes, les conventions et promulgué quatre lois santé scélérates et destructrices en moins de 20 ans.

La lutte des soignants ne se limite plus à la seule maladie. Celle contre les tutelles de l’État qui nous empêchent de soigner est tout aussi pernicieuse. Ce n’est pas avec une maison délabrée et sur des fondations fissurées que l’on pourrait réussir à reconstruire un système qui s’écroule. Cet édifice sinistré ne supporterait pas que l’on ajoute de nouvelles mesures contraignantes. Celles envisagées dans le Ségur et par la nouvelle Loi Ma Santé 2022 vont malheureusement dans cette direction. Un Big Bang de réformes s’impose.

Je démontre dans mon livre quelle direction il faudrait suivre pour que la santé remarche sur deux jambes solides. La fonction hospitalière doit être renforcée et la  médecine libérale libérée, grâce au retour de l’élitisme lors des études médicales. On ne devrait plus avoir besoin de cette administration et de toutes ces agences qui paralysent les soins.

Voir les commentaires (23)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (23)
  • « Trop de lits hospitaliers ont été fermés au prétexte de rentabilité. »

    cette phrase mérite explication..

    dans un système collectivisé les besoins sont définis par l’etat…

    et AU final c’est le patient qui doit s’adapter au nombre de lits…

    non si on supprime les mécanismes de marché on perd l’outil d’adapation…

    et je dirais d’ailleurs que cette « crise » n’est pas un test de gouvernance , aucun système ne peut planifier un truc non prévu..

    la vrais pourriture, c’est la file à l’entrée des épicerie…
    et le marché dit noir..

    la vrai pourriture c’est 6 mois pour voir un dentiste… sans que ça conduise à un afflux de gens vers une formation de dentiste…

    • L’argument « profit » ne tient pas trop quand on voit que le % des frais de personnel administratif en France est très élevé. Le public veut singer le privé mais s’y prend comme un pied, en limitant les moyens productifs (i.e. soignants) et hypertrophiant l’administration qui va avec… Pour mieux contrôler, vous savez…

      • Tout à fait.
        Ces dernières années, tous les hôpitaux publiques ont créé des postes supplémentaires d’administratifs chargés d’évaluer le travail des soignants et d’optimiser (lol) leur fonctionnement ce qui s’est traduit pour les dit-soignants par plus de paperasses administratives « d’évaluations » et de « contrôles » à remplir avec des règles supplémentaires à respecter. 🙂
        Avec le succès qu’on devine et une petite baisse supplémentaire de rentabilité (vilain mot dans la fonction publique, je sais!) de l’hôpital cependant noyée dans un ensemble de couts globaux difficiles en augmentation constante…

        Cela rappelle la fable de l’équipe d’aviron de 8 barré qui, du fait de performances médiocres, se voit remplacer un de ses rameurs par un inspecteur chargé d’évaluer le travail des rameurs restant… Avec le succès qu’on devine sur la performance du bateau avec seulement 7 rameurs restants… 🙂

        • Je crois qu’un rapport de la cour des comptes avaient mis cet aspect (part des administratifs) en avant, en le comparant à nos homologues européens.

          Pour la France, dans système publique, on arrive à des taux absurdes de 35% d’administratif (comprendre, des emplois ni médicaux, ni paramédicaux) contre, pour l’Allemagne, autour de 25%.

    • oui …mais en tant que tel un débordement de n’importe quel système est inévitable…

      donc en soi, ça ne signe rien.. prévisible une pandémie virale ???évidemment..mais ils ont pensé passer au travers. ils doivent faire attentio au pognon maintenant..parce que ça commence à manquer et à râler.. et ce n’est même pas faire du « profit ».. c’ets les limites naturelles des système collectivistes qui est atteintes, payer pour les autres..

    • La « rentabilité » dans le secteur public revêt une autre forme que dans le privé.
      Dans le privé, j’ai vu des boîtes rentables et bien gérées se faire assassiner par des « gestionnaires » qui arrivent avec des tableaux excel et qui n’ont qu’un mot à la bouche: « Flux tendus sans stocks » Moralité ces entreprises font face à des cauchemars logistiques au moindre pépin, perdentn des clients et coulent.
      Dans le public, le rentabilité ce n’est pas les cash flows mais le nombre de postes administratifs qu’on peu caler dans la structure. C’est concrètement CA la rentabilité du point de vue politique. C’est NORMAL qu’ils sacrifient le service sur l’autel du clientélisme des postes administratifs. C’est uniquement ça qui leur profite. Donc ils le font. C’est simple comme du Max Weber.

  • Merci d’avoir dénoncé Le numerus clausus.
    C’est évidemment un moyen pour les médecins de se constituer en caste et d’organiser la pénurie de leur offre.

    Aussi : le numerus clausus au fil des décennies à garanti à chaque médecin une rente de monopole. Un peu comme ces restaurants en zone touristique qui trouvent des clients quelle que soit leur qualité…

    Pendant leur carrière, les médecins n’ont aucune concurrence, ne ressentent pas la moindre necessité de se remettre en cause, se former…

    Le numerus clausus a fait baisser le niveau.

    • au pire que cela…en fait le droit d’exrcer la médecine est aussi une entrave à la liberté…

      dans un monde libre la médecine reposant sur la science et un certain nombre de concepts qui sont bel et bien arbitraires ( par exemple la médecine, ignorant en réalité l’exacte mécanisme de ses thérapies et en gros toutes les causes.. suppose que vous êtes un exemplaire  » aléatoire » ) serait mise en concurrence avec en fait n’importe quoi..

      la médecine scientifique exige une definition de la santé d’un patient.. qui peut entrer en collision frontale avec ce que le patient veut..parfois un patient préfère souffrir que de « subir « une thérapie parfois douloureuse.. d’ailleurs…la douleur..sa mesure…

      • avec les virus on a des malades…asymptomatiques..

        pas un hasard si un « bon médecin » du point de vue du patient est un médecin qui tient en compte votre avis..et ou la confiance dans l’etre humain importe…

    • Beau raisonnement. Mais qui est faux.
      Le numerus clausus n’a pas été élaboré par les médecins, mais imposé par le gouvernement et surtout par la sécu. Conséquence : la réduction du nombre de médecins les a fait bosser comme des ânes pour assurer un minimum de service auprès des malades, dont le nombre n’a pas diminué. Résultat : des semaines de 60 heures, incompatible avec des actes de qualité dont par ailleurs le remboursement (et donc la valeur) a régulièrement diminué, à l’inverse des impôts et prélèvements sociaux.
      Je doute que les médecins y aient été gagnants.

  • Le problème n’est pas que français. L’interdiction / diabolisation des traitements, la propagande/censure médiatique, la folie du confinement dessinent un portrait du continuum administration-connivence qui fait froid dans le dos.
    Les états ne travaillent pas au bénéfice des populations.

  • Il est grand temps que les médecins se révoltent contre l’administration. Non seulement les hospitaliers que ne sont plus que des fonctionnaires, mais aussi les libéraux qui n’en ont plus que le nom. Ceux-ci ne font aujourd’hui qu’obéir aux ordres des ARS et autres autorités. C’est bien l’administration qui gère la santé des français et cela se passe mal bien évidemment.
    CPEF

    • contre la sécu…
      mais aussi contre la définition de ce qu’est un médecin..

      la liberté c’est assurance santé privée et que n’importe qui peut « soigner « …

      ce que vous désirez comme soin se décide au niveau de l’assurance et du calcul de la prime..et de ce qu’on vous promets pour ça.

      il ya aura des morts à cause de mauvaises pratiques? oui…mais du moment que c’est choisi par une personne responsable j’estime que je n’ai pas le droit d’interdire…

  • Trop d’impôts, trop de taxes, trop de fonctionnaires socialistes et voilà le résultat en santé et bientôt dans tous les autres domaines d’activité. Jusqu’à l’écroulement…
    Sans l’Allemagne ce serait déjà fait. Macron est contraint à des concessions continuelles pour éviter d’être lâché par les allemands

    • On ne dit plus socialistes mais islamogauchistes, rien de social là dedans, feignasses quoi !
      Et oui l’Allemagne a obtenu sa juste revanche , elle n’a plus qu’à désigner un empereur pour son empire.. Demi empire, elle a des comptes à rendre à l’oncle Sam.

  • « Je blâme le législateur d’avoir donné tous les pouvoirs aux directeurs et d’avoir transformé l’hôpital en une entreprise soumise à la dictature de son administration. »

    je ne vois pas où et comment les hôpitaux ont été transformés en entreprise : au contraire, c’eut été une bonne chose, voir les cliniques privées et hôpitaux privés à but non lucratifs, statut auquel tous nos hôpitaux devraient être convertis !

    D’ailleurs c’est la seule solution pour surmonter la crise systémique de la santé socialiste.

  • Les blouses blanches me donnent des idees noires, à part le fric et en faire le moins possible vu leur compétences, elles veulent quoi ?

    • vous connaissez des professionnels qui veulent bosser plus pour rien pour rien???

      vous ne pouvez pas reprocher ça aux médecins!!!! c’est NORMAL…

  • À gestion socialiste, résultats socialistes. Penuries à tous les étages sauf pour ceux qui votent bien.

  • Je recommande vivement la lecture du livre de Bernard Kron.
    Vous en sortez édifié et en furie contre les imbéciles qui croient tout régimenter, sans rien connaître au sujet dont ils sont responsables.
    Idem pour la lutte contre le réchauffement , une mascarade de tout premier plan. Les milliards déversés les contraintes ajoutées n’auront strictement aucun effet.

  • J’ai commencé à travaillé il y a 50 ans, je vendais aux hôpitaux, déjà dans les années 70 le service public était en faillite, il entamais le budget de l’année suivante dès le mois de mars, faute d’argent les fournisseurs étaient payés à 200 jours dans le meilleur des cas et parfois à un an et pourtant cette époque c’était le monde médical qui gérait les finances et on dépensait sans compter au nom du savoir et de la conscience médicale. C’est pour lutter contre cette gabegie que les contrôleurs sont arrivés et le balancier est passé de l’autre coté. Comment parler de manque de moyen dans un des pays ou l’on dépense le plus par habitant. Toujours plus, c’est la litanie de TOUTES les administrations des hôpitaux, police, justice etc … et nous sommes le pays aux plus forts taux d’imposition et d’endettement de l’OCDE Remettez vous en question a commencer par le 35H.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Romain Delisle.

Durant la crise sanitaire, la pénurie de masques de protection, dont les stocks avaient été détruits sur ordre de Marisol Touraine, ministre de la Santé sous le mandat de François Hollande, avait mis en lumière le risque accru de pénurie de produits de santé en cas de crise majeure. En réalité, la pandémie n’a fait que révéler au grand jour les déséquilibres structurels d’une économie surrégulée du médicament : selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), le nombre de ruptures ... Poursuivre la lecture

Le gouvernement a été cette semaine confronté à un nouveau psychodrame : la fin programmée au 1er janvier 2024 de la dérogation permettant d’acheter n’importe quel produit alimentaire avec un titre-restaurant.

En effet, Bercy n’avait pas prévu de reconduire cette dérogation, adoptée durant la crise liée au Covid-19 alors que les restaurants étaient fermés : bronca immédiate parmi l’ensemble des partis d’opposition et des salariés maintenant habitués à faire leurs achats alimentaires quotidiens avec ces chèques subventionnés. Le gouvern... Poursuivre la lecture

Par Johan Rivalland.

Le penchant de l'homme à chercher des boucs émissaires responsables de ses malheurs était l’objet du célèbre ouvrage de René Girard intitulé Le bouc émissaire. Il semble bien qu’en ces temps troublés, un néologisme déjà très en vogue depuis un certain temps occupe plus que jamais ce rôle bien commode et rédempteur.

Plus un journal, un magazine, une émission radiophonique ou télévisuelle, un ouvrage à la mode, un discours public ou privé, qui ne nous servent à l’heure actuelle des analyses très vagues et très... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles