C’est une règle : il faut toujours faire attention à son environnement, on ne sait jamais d’où le danger peut venir. Et de nos jours, il peut même se nicher dans les rayonnages des supermarchés, prêt à bondir et déclencher allergies, maladies cardiovasculaires et autres cancers. Heureusement, l’État a longuement travaillé pour vous !
Grâce à des décennies de lavage de cerveau préparation des esprits, il a réussi à instaurer quelques règles simplistes voire dangereuses dans les esprits de la plupart. Avec du temps et suffisamment de répétitions, on fait croire à des populations entières au Père Noël aux bienfaits du socialisme, que le contrat social et le bien commun existent pour de vrai sans rire, que les taxes ne sont pas du vol caractérisé ou que la démocratie est l’ultime réponse politique à tous les problèmes.
Moyennant quelques campagnes bien ciblées, on peut même bâtir sur du vent des recommandations sanitaires farfelues et les faire gober à des dizaines de millions d’individus qui, année après année, ne comprendront pas pourquoi leur santé se détraque mais y contribueront avec une ferveur frisant la pathologie lourde. Un exemple frappant serait la pyramide alimentaire, introduite dans les années 80 et dont l’application a permis une joyeuse explosion des cas de diabète, de maladies cardio-vasculaires et neurodégénératives ou de cancers.

C’est donc sans surprise qu’on découvre avec un plaisir gourmand (mais pas trop sucré, ni trop salé, ni trop gras) au milieu de notre portion quotidienne de cinq fruits et de cinq légumes qu’une aimable brochette de citoyens éco-conscientisés s’est lancée dans la réalisation d’une magnifique application, Yuka, qui entend informer le consommateur sur les dangers qui rôdent perversement à chaque rayon de supérette. En effet, Yuka permet de scanner les codes-barre des aliments et d’en découvrir ainsi leurs qualités et leurs défauts, directement fonction de ces fines recommandations gouvernementales en matière d’alimentation, de santé et de bien-être (qui n’ont pas du tout amené la France a être de loin le pays où l’on grignote le plus d’anxiolytiques).
À en croire l’article du Parisien, c’est un véritable succès des applications numériques pour piloter son alimentation qui, comme Tintin et le Monopoly, séduit les jeunes de 7 à 77 ans ou quasiment puisque, grâce au « même algorithme que le logo nutritionnel du ministère de la Santé Nutriscore », Yuka donne une note permettant d’orienter son choix vers les produits les plus sains.
Comme le Nutriscore, cet étalon de scientificité aux huiles essentielles de Digitus Humidis, le savant calcul de Yuka utilise les quantités de nutriments de chaque produit (graisses, sel, sucre, alcool, fibres, …). Cependant, Yuka va plus loin puisqu’il tient aussi compte des additifs et grâce à la précision diabolique de conditionnels et de soupçons dosés scientifiquement, fournit une note générale ainsi qu’une explication détaillée au consommateur qui pourra alors choisir d’abandonner le produit dans le rayon ou, au contraire, persister dans sa démarche folle de s’empoisonner avec la cochonnerie industrielle ainsi identifiée.
Peu importe ici que ces additifs soient autorisés : dès lors qu’ils sont « soupçonnés » (pas de place au non-doute), surtout si c’est « de favoriser les pathologies neurodégénératives », paf, une petite « alerte Yuka » se déclenche. Quelques mg de nitrites dans un aliment ? Bim, la note s’effondre !
Heureusement, si l’aliment n’a pas ces additifs soupçonnables, il peut voir sa note frôler le petit rond vert, badge officiel de la meilleure comestibilité : sur 100 points, 60 points sont en effet dévolus à l’analyse des nutriments (le fumfameux Nutriscore), 30 points sont donnés en fonction de la présence ou plutôt de l’absence de ces Additifs du Diable, et enfin 10 points sont accordés si le produit a aussi obtenu le label Bio, quand bien même ce dernier label n’apporte aucune garantie supplémentaire (à l’exception, souvent, d’un coût plus élevé).
En somme, sur 100 points, 60 sont attribués en fonction de recommandations alimentaires datant de plusieurs décennies qui ont prouvé leur aspect néfaste (la présence d’hydrates de carbones en base de la pyramide commence maintenant à être reconnue comme une imbécillité carrément dangereuse, quant à la guerre aux graisses saturées, c’est une véritable bourde) et qui, avec le recul, sont directement la cause des épidémies de diabète, d’obésité et j’en passe.
30 autres points permettent de stigmatiser tout un rang d’additifs malgré leurs proportions extrêmement faibles comparées à d’autres éléments, effectivement dangereux (alcool, sucres de toutes sortes, par exemple) ; le fait de barbouiller de conditionnels les remarques faites à leur sujet n’enlève rien au caractère complètement pifométrique de leur mise en exergue. Depuis le glutamate jusqu’au sel en passant par les nitrites, la prudence vaudrait de ne pas écrire « additif douteux » qui ne veut strictement rien dire si ce n’est pour agiter des spectres de maladies diverses d’autant plus ridicules lorsqu’on voit les risques effectifs associés. Le sel, par exemple, est régulièrement mis en avant comme cause de maladies cardiaques alors que des études sérieuses, de plus en plus nombreuses, remettent largement en cause la doxa ressassée partout.
Quant aux 10 derniers points, on est dans le pur affichage de façade tant le bio n’a jamais réussi à démontrer ni absence de pesticides (et pour cause !), ni qualités gustative et nutritionnelle supérieures au conventionnel.
En pratique, la somme de ces éléments montre bien plus efficacement la parfaite adéquation de l’application en question avec les normes en vigueur. Cependant, une note donnée n’indique finalement rien de la qualité réelle, scientifiquement testée, du produit considéré. Pire : en suivant ces normes dont une bonne part est composée de carabistouille approximative et une autre part de conseils carrément délétères, elle pousse potentiellement les consommateurs vers des solutions qui n’en sont pas.
Néanmoins, réjouissons-nous : si elle suit les déplorables recommandations gouvernementales, cette application n’a cependant pas été développée avec l’argent du contribuable. Parions dès lors qu’au contraire des usines à gaz informatiques improbables pondues par une administration étatique sous méthamphétamine, lorsque les recommandations s’adapteront peut-être enfin aux dernières découvertes scientifiques solides, cette application suivra rapidement et fournira alors un excellent moyen au consommateur, définitivement perdu par des années de n’importe quoi étatique concentré, de s’y retrouver enfin.
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Sur le web
J’adore le n’importe quoi concentré en barres…
Un peu d’espoir, mais CPEF quand même.
ouh la… si je choppe une chiasse carabinée du fait d’une bactérie dans un produit recommandé par yuka ai je le droit d’obtenir des dédommagements de yuka? ou yuka a t il ,elle ou ille ( pronom non genré) un petit avertissement du genre » yuka ne vous garantit pas de l’absence de conséquences etc…
il y a aussi la question de la diffamation, déconseiller un produit comprenant du jus de betterave ( E162?) comme colorant en affirmant que c’est mauvais est assimilable à de la diffamation si aucune preuve n’est apportée.
et c’est rigolo si tu conseilles les betteraves bio …
en outre y a t il une différence suivant les ages?
le miel bio ou non est déconseillé aux enfants en bas age…
ça c’est rigolo aussi E330 l’acide citrique
https://www.google.fr/search?safe=off&ei=au5zW5ibCcqYacHRoLAP&q=acide+citrique+&oq=acide+citrique+&gs_l=psy-ab.3..0l10.289293.295035.0.296097.15.8.0.7.7.0.109.624.7j1.8.0….0…1c.1.64.psy-ab..0.15.658…0i131k1.0.o3VJ9BRC8gA
si tu tapes acide citrique c’est un produit ayant toutes les faveurs des orthophages mais le E330. par contre…..
si tu tapes dans google..
acide acétique E260
https://www.google.fr/search?safe=off&ei=ZvBzW_6AIsWWaMKnuJAC&q=vinaigre+blanc&oq=vinaigre+blanc&gs_l=psy-ab.3..0i67k1l2j0i131k1j0l2j0i67k1j0l4.32985.39742.0.40149.14.8.0.6.6.0.80.590.8.8.0….0…1c.1.64.psy-ab..0.14.622…0i3k1.0.uTHQ2RRm1uM
et tiens regardez ça c’est rigolo
http://www.additifs-alimentaires.net/E162.php
des gens effrayés par l’idée de consommer des traces de trucs dans des produits forcement industriels qu’ils avalent par ailleurs en quantité importante…
se poser la question de la toxicité du E162 en consommant des betteraves bio… …
Notez que l’utilisation de l’usine à gaz portative est pour l’instant facultative, donc réservée aux plus lobotomisés d’entre les bobos quinoaphages.
Nous pouvons donc librement continuer à nous approvisionner en viandes bien rouges et bières bien brunes… Jusqu’au jour où nos frigos connectés nous dénonceront direct au Ministère du Bien Manger Public qui nous collera un Malus Santé.
Certains n’arrivent plus à raisonner qu’à travers leur 2è cerveau (leur téléphone portable) véritables béquilles cérébrales intervenant pour tout et n’importe quoi. Mettre la main et le contrôle sur ces annexes cérébrales est indispensable pour toute organisation un tant soit peu dirigiste pour « guider » l’esprit de la population dans le bon sens.
Quand elles sont privées de ce cerveau annexe, ces personnes ont le plus grand mal à se servir de leur cerveau natif dont des régions entières se sont atrophiées par des années de jachère. 🙂
@pangzi +1 j’ajoute que ces apps sont déjà une grande avancée dans le flicage alimentaire, un grand pas vers le frigo obligatoire connecté assermenté par l’État.
Là où je travaille, pas mal de personnes ont déjà téléchargé l’appli. Et en effet, ça leur donne le melon …
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