Les cadres ne seront pas gagnants à la réforme des retraites
La polémique de la retraite des cadres souligne l’incohérence de cette gauche acariâtre rivée obsessionnellement aux vertus de la répartition comme à la beauté d’un mirage.
La polémique de la retraite des cadres souligne l’incohérence de cette gauche acariâtre rivée obsessionnellement aux vertus de la répartition comme à la beauté d’un mirage.
Personne ne sait aujourd’hui quelle sera l’évolution du nouveau régime des retraites. Tout dépendra du facteur politique.
Après plus d’un mois passé dans un conflit social absurde, le compromis rapide souhaité par le Président n’est pas prêt d’arriver, et le projet de loi sera déposé sans compromis préalable.
Les syndicats de médecins ont négocié... une hausse des cotisations, qui s'appliquera de façon obligatoire et en répartition ! Une aubaine pour le gouvernement.
Au-delà des postures des uns et des autres, la réforme des retraites constitue une occasion unique à ne pas manquer pour redonner sa légitimité à la négociation sociale.
Avant de sortir nos retraites de la répartition, commençons par sortir notre économie de la connivence.
Le concept de régime « universel » méconnaît une réalité incontournable : les êtres humains auront toujours des raisons de vouloir vivre différemment, de ne pas prendre tous leur retraite au même âge, et de la même façon.
Non seulement la réforme des retraites occulte la question centrale de l’épargne retraite obligatoire. Mais en plus, elle va dans le mauvais sens, en démantelant les institutions la pratiquant déjà.
On nous propose la fin des privilèges, mais d’autres sont créés. Qui les paiera dans un régime « universel » ? Les autres cotisants, qui eux n’auront pas ces privilèges.
En instaurant un régime complémentaire obligatoire par capitalisation, on aurait évité la controverse sur l’âge-pivot, le risque réel que les pensions futures baissent par manque de financement, le mécontentement des indépendants et des fonctionnaires.
Thomas Piketty s’inquiète du rendement démesuré du capital qu’il identifie comme la source principale des inégalités honnies. Mais quand vient le temps de discuter la pertinence d’un système par capitalisation, l’économiste botte en touche.
Ce n’est pas de votre retraite dont il est question, mais d’un concept fumeux auquel personne ne comprend absolument rien, à part que cela vous coûtera cher toute votre vie durant et que vous n'en aurez pas pour votre argent.
Le soutien apporté aux grèves est incohérent : les Français ne bénéficieront pas des avantages que négocient les régimes spéciaux. Et nos enfants n'auront pas de retraite.
Figure emblématique du paysage politique français, Mélenchon n’est pas seulement un leader politique. Il est aussi, et avec un certain panache romanesque, le défenseur d’une population disparue.
Une sortie de crise par un recul sur cet âge pivot serait un formidable échec pour le pays car les équilibres financiers de la réforme et la pérennité du nouveau système ne seraient pas assurés.
Comment les salariés du régime général peuvent avoir les mêmes syndicats que ceux qui leur pourrissent la vie à longueur d’année au profit d’autres catégories ?
Jean-Paul Delevoye démissionne pour avoir gravement violé la constitution et les règles de transparence politique. Matignon était même au courant. Mais que cela dit-il du modèle politique et social que le monde entier nous envie ?
D'ici que la réforme soit appliquée, les avantages catégoriels des trois grands régimes spéciaux resteront financés par les contribuables à hauteur de 2 à 3 milliards d’euros par an.
Un grand nombre d’États se sont dotés de mécanismes de capitalisation, au sein des systèmes publics, ou en parallèle de ceux-ci. Voici pourquoi c'est une bonne idée.
Une heure pour tout comprendre sur les retraites.