L’illusion des e-carburants : le miroir aux alouettes énergétique

Les e-carburants, présentés comme une alternative durable aux énergies fossiles pour décarboner des secteurs difficiles à électrifier, présentent des problèmes majeurs qui rendent impossible leur production à grande échelle.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 10
Source : image générée par IA.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’illusion des e-carburants : le miroir aux alouettes énergétique

Publié le 13 novembre 2023
- A +

Les e-fuels, aussi appelés e-carburants ou carburants de synthèse, sont reconstitués à partir d’eau, d’électricité décarbonée (nucléaire, hydraulique, éolien et solaire…) et de gaz carbonique (CO2).

Ils pourraient représenter une remarquable solution durable de substitution au pétrole (et à ses dérivés), ainsi qu’au gaz, dans les secteurs les plus difficiles à décarboner en « électrifiant » indirectement les transports aériens, maritimes, les camions et les voitures, tout en créant de l’activité en France et des emplois industriels.

Euréka ! Extraordinaire ! Révolutionnaire ! Miraculeux !

Hélas, il y a des obstacles rédhibitoires et des désillusions sur la route qui mène au Graal d’un monde sans combustibles fossiles…

 

La mariée est belle !

L’idée lumineuse est de faire croire qu’il sera possible de remplacer les énergies fossiles (notamment gaz et pétrole) par ces e-fuels constitués d’hydrogène issu d’électrolyse, et de carbone issu de monoxyde de carbone (CO), ou de dioxyde de carbone (CO2) récupéré de l’industrie (à la sortie d’une usine de ciment par exemple), ou dans l’air ambiant.

Ces e-fuels liquides ou gazeux ont un atout de taille : ils ont l’avantage de pouvoir être utilisés directement dans les moteurs à combustion interne existants sans modifications majeures, puisqu’ils sont quasiment identiques aux carburants fossiles.

Et le CO2 émis dans l’atmosphère lors de leur combustion est équivalent au CO2 capturé qui, sans cette capture, serait directement diffusé dans l’air.

Ces e-fuels, « vecteurs d’énergie électrique », pourraient aussi fournir les réactifs pour l’industrie chimique (plastiques, etc.) et recycler le CO2 non évitable émis par certaines industries comme les cimenteries.

Certains e-fuels sont déjà certifiés et incorporés en faibles quantités dans l’industrie et les transports aériens, maritimes et terrestres.

La localisation en France de la chaîne de valeur de production de carburants et combustibles réduirait les risques d’approvisionnement (en se substituant aux énergies fossiles importées), et améliorerait aussi la balance commerciale, ainsi que la souveraineté énergétique.

Ces avantages pourraient compenser leur coût de revient industriel qui serait environ deux fois plus élevé que leurs équivalents fossiles.

Le modèle financier est encore incertain. Les e-fuels devront faire face à la concurrence commerciale mondiale fondée sur des énergies fossiles relativement bon marché. Ces dernières doivent être extraites et raffinées mais existent déjà « gratuitement » dans le sous-sol de la Terre (il suffit de les récupérer) alors que les e-fuels sont coûteux à fabriquer.

Hélas, la fabrication industrielle de ce « fabuleux » e-fuel nécessite beaucoup trop d’électricité et de CO2 pour répondre aux besoins de la France (et encore plus à ceux de l’Europe et du monde).

 

Un énorme besoin d’électricité et de CO2

Aujourd’hui, les 24 projets identifiés par SIA Partners de production d’e-fuels en France (dont le coût prévisionnel s’élève déjà à 3,6 milliards d’euros) représentent seulement environ 0,5 million de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) par an à l’horizon 2030 (environ 0,25 Mtep d’e-méthanol et 0,25 Mtep d’e-kérosène).

Pourtant, cette quantité minime (0,5 Mtep, soit un centième des 50 Mtep consommées uniquement par les transports) nécessiteront 14 térawattheures (TWh) d’électricité bas carbone par an du mix électrique français, soit presque deux EPR (le procédé d’électrolyse de l’eau représente 85 % de la consommation, et la synthèse des e-fuels 15 %), et 1,7 million de tonnes (Mt) de CO2 par an.

Or, en France, la production annuelle d’électricité est d’environ 500 TWh, et le gisement de CO2 industriel non évitable produit principalement par des industries lourdes comme le ciment (dont les réductions d’émissions induisent des coûts prohibitifs) est estimé par SIA Partners à 12 Mt.

Mais d’où proviendraient alors les énormes quantités d’électricité et de CO2 nécessaires si les e-fuels avaient vocation à remplacer les énergies fossiles (carburants pour les véhicules et combustibles pour le chauffage) ?

 

Des problèmes insolubles à l’horizon 2030…

À longue échéance, une production significative d’e-fuels multipliée par environ… 50 (!) pour commencer à répondre aux besoins de la France fera émerger des problèmes insolubles d’approvisionnement en électricité et en CO2.

Par exemple, remplacer par des e-fuels les 50 Mtep de carburants fossiles consommés actuellement dans nos seuls véhicules en France supposerait de construire… une centaine de réacteurs nucléaires EPR pour produire l’électricité nécessaire à leur synthèse.

Il serait également nécessaire d’extraire 165 Mt de CO2 par an d’une production nationale de 240 Mt de ciment en France pour capter une telle quantité de CO2 (voir explications en annexe).

Or, la production totale française de CO2 est actuellement de moins de… 17 Mt (en 2017), soit 7 % du besoin en CO2.

Une autre source est parfois évoquée : le captage directe de CO2 dans l’air (DAC). Mais elle nécessite des moyens gigantesques techniquement et financièrement impossibles au niveau requis pour la France. Elle ne présente donc aucun intérêt, même lorsque le CO2 industriel ou biogénique est peu disponible localement (explications en annexe).

Pour faire bonne mesure, il faudrait aussi remplacer les combustibles (gaz et fuel) nécessaires pour le chauffage des logements dont encore plus de la moitié (54 %) sont chauffés au gaz et au fuel (27 Mtep, soit 330 TWh) et représente environ la moitié de la consommation d’énergies fossiles des transports. Ce chauffage pourrait être avantageusement directement électrifié pour éviter les pertes (50 %) de transformations en e-fuels.

Le développement de la filière est donc impossible à cause des ressources insuffisantes en électricité et en CO2 qui représentent un insurmontable goulot d’étranglement au moins pour un siècle.

 

Un rêve ruineux assis sur des subventions

Les e-fuels, aujourd’hui poudre de perlimpinpin, deviendront peut-être un jour un petit complément coûteux à la consommation d’énergies fossiles au-delà de ce siècle.

Mais produire des e-fuels pour remplacer majoritairement les énergies fossiles restera ruineux et industriellement utopique au cours de ce siècle. Personne ne sait encore comment trouver les énormes quantités d’électricité et de CO2 nécessaires à la fabrication de ces e-fuels pour remplacer seulement un quart de la consommation de carburant du transport en France.

Cependant, cet idéal merveilleux du recyclage perpétuel du CO2 en e-fuel grâce à de l’eau, du nucléaire, du vent et du soleil, permettra à quelques-uns de rêver longtemps (mais attention aux désillusions…).

Quelques autres (commerciaux, ingénieurs, producteurs de e-fuels) qui cherchent aujourd’hui des « soutiens » (subventions) par des mécanismes liés au développement de l’industrie verte, pourront peut-être vivre de recherches subventionnées pendant des décennies…

L’e-fuel, ça sonne bien, c’est beau, et c’est politiquement correct pour faire croire que l’humanité pourra s’extraire de la consommation des énergies fossiles. Mais c’est, hélas, inefficace et idiot pour encore au moins un siècle !

Annexe

 

Quelques chiffres à placer en face des mots…

La physique et la chimie (CO2 + 3H2 à CH3OH + H2O) indiquent que la production d’une tonne de méthanol (CH3OH) nécessite environ 1,4 tonne de gaz carbonique (CO2) et 0,2 tonne d’hydrogène (H2), lui-même fabriqué industriellement avec au moins 11 MWh d’électricité et de l’eau (H2O).

En résumé, 1 tonne de e-méthanol nécessite 1,4 t CO2 + 11 MWhe

Pour information :

  • 1 t de e-méthane nécessite 2,9 t CO2 + 33 MWhe
  • 1 t de e-kérosène nécessite 3,7 t CO2, 28 MWhe

 

Production d’électricité

La production d’un kilogramme (kg) d’hydrogène par électrolyse (qui contient 33 kWh d’énergie et occupe un volume de 11 m3 à la pression atmosphérique) nécessite, en pratique industrielle, entre 55 à 66 kWh d’électricité.

Le coût de production de l’hydrogène ainsi obtenu serait de 4 €/kg à 7 €/kg selon le coût initial de l’électrolyseur et le temps de fonctionnement sur une année.

Le coût moyen serait d’environ 5 €/kg pour un coût d’électrolyseur de 1,2 million d’euros par mégawatt installé, 7000 heures de fonctionnement par an (80 % du temps), et un coût d’électricité à 70 €/MWh.

Un kg de méthanol (qui ne contient que 5,5 kWh d’énergie) mais qui a nécessité plus de 11 kWh d’électricité, comprend donc au minimum 0,77 € d’électricité.

La cimenterie Vicat de Montalieu-Vercieu vise la production optimiste de 125 000 tonnes par an d’e-méthanol dès 2025 grâce à un électrolyseur d’une puissance de 180 MW, soit une consommation de 1,6 TWh/an, dans l’hypothèse d’un fonctionnement continu (facteur de charge égal à 100 %).

Utiliser uniquement les surplus des pics de production des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) quand il y a du vent et du soleil pour profiter de prix faibles influence grandement le temps de fonctionnement annuel des électrolyseurs et leur rentabilité.

De plus, si l’alimentation en électricité est fournie par des EnRI, l’effet d’un fonctionnement variable et intermittent sur la durée de vie des électrolyseurs n’est pas connu. Les quelques unités actuelles fonctionnent industriellement en régime permanent.

Produire de l’hydrogène seulement lorsque les prix de l’électricité sont bas pendant les périodes de surproduction des énergies renouvelables serait techniquement coûteux, voire impossible, même avec un stockage tampon d’hydrogène comprimé à chaque électrolyseur (qui a aussi un coût) pour fonctionner un ou plusieurs jours en autonomie.

Par MW installé, les électrolyseurs alcalins industriels produisent environ 180 tonnes d’hydrogène par an (soit 0,5 tonne par jour (t/j) et par MW) qui permettent théoriquement de produire 960 tonnes de méthanol.

En tenant compte du rendement global (environ 80 %) et des arrêts pour entretien, la production annuelle des électrolyseurs serait de 760 tonnes de méthanol par MW installé, soit une moyenne d’environ 2 t/j d’éthanol par MW d’électrolyseur.

 

Extraction du CO2

Il faudra aussi ajouter le coût d’achat ou d’extraction du CO2 encore inconnu (qui ne sera certainement pas gratuit), l’amortissement des unités de synthèse, et le coût de fonctionnement de l’ensemble (personnel, entretien…).

Le CO2 biogénique issu de procédés mettant en jeu de la biomasse (biogaz, biocarburants, pâte à papier, déchets organiques, bois-énergie, cogénération, etc) ne représente que 2 % (1 Mt), et les 76 % restants (40 Mt) proviendraient de CO2 industriel évitable.

Afin de minimiser les coûts et les émissions liés au processus de captage de CO2, les principaux projets d’e-fuels sont aujourd’hui situés à proximité de complexes industriels fortement émetteurs de CO2.

La région des Hauts-de-France concentre le plus gros gisement captable de CO2 (15 Mt par an), notamment du fait de sa production industrielle d’acier, devant la région de Provence-Alpes-Côte- d’Azur et son hub industriel avec 11 Mt.

Le projet Reuze, situé à proximité de la zone industrielle de Dunkerque, vise à valoriser 300 000 tonnes de CO2 par an (800 tonnes par jour) à partir des émissions des installations de sidérurgie d’ArcelorMittal, avec un objectif de production de plus de 100 000 tonnes de carburants et de naphta par an.

L’utilisation du CO2 industriel non évitable, ou biogénique (produit par la décomposition de matières organiques) est considéré comme neutre pour le climat, car il est issu d’un cycle court du carbone.

 

Les quantités en jeu

La consommation annuelle d’énergie du transport en France atteint 50 Mtep (représentant aussi 600 TWh d’énergie), soit 140 000 tep/jour, (1,65 TWh/j).

Or, il faudrait 110 Mt de méthanol (contenant seulement 5,5 TWh d’énergie) par an pour remplacer uniquement le pétrole importé pour le transport, soit 300 000 t/j nécessitant environ 50 000 t/j d’hydrogène combinées à 450 000 t/j de CO2… par jour.

Un réacteur nucléaire EPR de 1600 MW couplé à des électrolyseurs permettrait de produire 3200 t/j de méthanol (consommant 40 000 MWh d’électricité par jour).

Remplacer la totalité des carburants fossiles consommés actuellement dans nos seuls véhicules en France par des e-fuels supposerait de construire… une centaine (!) de réacteurs nucléaires EPR pour produire l’électricité nécessaire à la synthèse de ces 300 000 t/j de méthanol… sans compter les combustibles (gaz et fuel) nécessaires pour le chauffage des habitations.

 

Le captage direct de CO2 dans l’air (DAC)

L’air ambiant au niveau de la mer pèse 1,3 kg par m3 et contient 0,04 % de CO2 (0,5 gramme par m3). Des aspirateurs électriques et des filtres gigantesques devraient traiter chaque jour 9000 milliards de m3 (près de 12 milliards de tonnes d’air en supposant que tout le CO2 soit capté) pour extraire quotidiennement ces 450 000 tonnes de CO2

La consommation électrique d’une telle « usine à gaz » devra être gigantesque, sachant qu’un réacteur d’un Airbus A380 à pleine puissance (40 MW) n’aspire « que » 100 000 t/j d’air, il en faudrait donc… 120 000 ! (4800 gigawatts (GW) de puissance, alors que la totalité du parc nucléaire en France ne représente que 63 GW).

Les effluents gazeux de l’industrie du ciment contiennent de 14 à 33 % de CO2 en masse et produisent entre 630 et 760 kg de CO2 par tonne de ciment (selon les différentes régions du monde).

En prenant une moyenne de 0,7 tonne de CO2 émis par tonne de ciment, il faudrait produire 650 000 tonnes de ciment chaque jour en France pour capter.

Or, la production française de ciment est de moins de 50 000 tonnes par jour (17 millions de tonnes en 2017), soit actuellement 7 % du besoin en CO2.

 

Les coûts

Une estimation grossière aboutit à environ 1,2 €/kg de méthanol, soit 0,22 €/kWh au minimum à la sortie de l’unité, alors que ce coût est de 0,05 €/kWh pour l’essence ou le diesel.

En effet, ce kg de méthanol contient deux fois moins d’énergie (5,5 kWh) qu’un kg d’essence ou de diesel (12 kWh) dont le coût de production est d’environ 0,6 € à la sortie de la raffinerie.

Le coût de production énergétique du méthanol est donc au moins 4 fois plus élevé que celui de l’essence.

En maintenant les taxes sur les carburants au niveau actuel (presque 1,5 € par litre d’essence contenant 10 kWh, soit 0,1 €/kWh), il faudra payer 3,7 € pour l’équivalent énergétique en méthanol (10 kWh x 0,22 €/kWh + 1,5 € de taxes), contre 2 € aujourd’hui pour un litre d’essence ou de diesel.

Voir les commentaires (24)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (24)
  • JE crois les e carburants ont été la solution.. au fait que les intermittents comme l’éolien produisent souvent trop… et pas assez…en somme une forme de stockage…

    Pour pouvoir promouvoir un 100% renouvelable il faut imaginer une surcapacité pour assure un fond de production qui tourne en surproduction ..

    • il faut bien pouvoir promouvoir re le 100% renouvelable ou la neutralité carbone donc surtout ne pas parler appauvrissement..

    • La solution au stockage ne peut pas être le fonctionnement intermittent d’un système qui nécessite de gros investissements et du genre difficile à arrêter et redémarrer…

    • Une invention pour les Porches, BMW et autres Mercedes. C’est la seule raison de vivre des e-fuel. Mais qu’en est il de la pollution en ville par concentration de CO2 même si globalement le bilan est neutre ? Encore une tartufferie écologiste.
      Soit on continue avec le pétrole, soit on arrête définitivement les moteurs thermiques. Ça sera bon pour le porte monnaie de tous et pas uniquement pour les petits copains fes politicards.

  • Enfin un retour aux réalités chiffrées. Merci.

  • Tout cela est très juste. Un peu comme l’hydrogène. Aucune techno a elle seule ne peut remplacer les fossiles. Par contre il y a de la place pour des applications ciblées. L’industrie du transport aérien est déjà en ordre de bataille pour utiliser tous les e-carburants que l’industrie pourra produire (a condition que les passagers acceptent la hausse de prix des billets correspondante).

  • Merci pour ces chiffres qui montrent bien que nos décideurs sont parfaitement incultes scientifiquement, malgré une première ministre polytechnicienne et son fameux plan vélo !
    Pour ce qui concerne l’hydrogène, sa production n’est pas le seul problème. Les contraintes de sécurité sont telles que son exploitation aura un coût rédhibitoire pour une industrie telle qu’une cimenterie.
    On peut rêver et ne pas tenir compte des règles économiques mais celles-ci finiront toujours par nous rattraper.
    De plus un pays endetté comme la France ne pourra bientôt plus distribuer des milliards de subventions à tout va, c’est une évidence !
    La véritable question que nous devrions nous poser est : faut-il réduire nos émissions de CO2 ?

  • Bel article, ou démonstration qui normalement se résume aux lois de Hess. Ceci prouve que notre pseudo élite devrait soit retourner à l’école, soit prendre des cours. Bien évidement ceux qui n’ont pas suivi de cursus scientifique sont excusés, mais gaspiller de l’argent et de l’énergie et vouloir faire de la politique avec les lois physiques relève de l’obscurantisme, j’ai même lu le terme d’analphabète de la science… Merci Mr. Gay pour cet article.

  • Juste quelques remarques :
    – un EPR seul (1650 MW) produit chaque année (Kd > 0.85) 12 à 13 TWh et non la moitié de 14.
    – le chauffage des bâtiments au fuel est une hérésie, mais le chauffage électrique à effet Joule (grille-pains ou améliorés) n’est pas optimal : les PAC (pompes à chaleur) constituent la meilleure des solutions.

    • Kd > 0.85, c’est du Nostradamus ou du retour d’expérience ?
      Pour votre classification en hérésies, sub-optimal, et meilleure solution, vous vous basez sur quels chiffres ? Parce que comme ça, ça sent le donneur de leçons qui ne sait pas combien il y a de quarts d’heures dans 45 minutes…

  • Les e-fuels ont été « ressortis » par nos « amis » allemand à Bruxelles pour obtenir une dérogation à l’arrêt de vente des véhicules thermiques dès 2035. Compte tenu des considérations de cet article, on peut conclure que c’est une arnaque : in fine les allemands conserveront une partie de leur industrie automobile « thermique » et, en 2035, argueront que les e-carburants n’étant pas « encore » au point, ils fonctionneront « provisoirement » avec des carburants classiques. Et ils s’assoiront sur les émissions de CO2 pour conserver leur hégémonie dans l’industrie automobile européenne et continuer à exporter des Mercedes, Audi et VW partout dans le monde où ces véhicules sont appréciés de ceux qui ont les moyens.
    La France doit réagir en exigeant des sanctions fortes en cas de non respect des conditions de cette dérogation arrachée par Scholtz à VDL.

    • La France doit réagir … en surenchérissant sur l’Allemagne pour conserver un max de moteurs thermiques tout en laissant ses partenaires européens s’enfoncer dans la panade.

  • Il serait bon de rappeler aux écolos qui prétendent révolutionner le mode de vie de la planète entière un certain nombre de réalités:
    1/ Les énergies fossiles ne sont que le stockage d’énergie solaire totale reçue et transformée au cours de millions d’années en composés hydrocarbonés. Nous ne faisons que puiser dans ce stock dont le renouvellement, s’il existe, est très lent.
    2/ Les énergies dites renouvelables, ne sont que l’énergie reçue du soleil, qui peut être captée sous forme d’électricité ( panneaux solaires) ou d’énergie électrique éolienne ( Le vent, mouvement d’une masse d’air est également causé par l’énergie solaire qui anime les mouvements atmosphériques terrestres).
    3/ Il est facile de calculer ce que la terre reçoit chaque jour comme énergie solaire et quelle fraction on peut en récupérer pour remplacer les énergies fossiles. Il est évident que vu les rendements des renouvelables, cette fraction récupérable journellement sur l’ensemble de la planète avec les moyens dont nous pouvons disposer actuellement est notoirement insuffisante pour se substituer intégralement aux fossiles!

    • Vous avez parfaitement raison, pour faire simple : les énergies dites fossiles, sont naturelles et BIO, car issues de la décomposition de forêts ou matières organiques à l’abri de l’air et sans herbicides… alors vouloir refaire ce que la nature a « créé » durant des périodes très longues, avec la même énergie accumulée en un temps très court, nécessitera une débauche d’énergie « instantanée » que nous n’avons pas.

      • Vous pouvez très bien faire du méthanol et du charbon de bois avec du bois qui n’a pas plus de 30 ans… Le problème est surtout de vouloir utiliser l’énergie pour faire de l’énergie au double du prix initial, au moins.

  • Nous avons une armée de politiques, élus, fonctionnaires… qui sont incultes en terme scientifique (rien que sciences de l’ingénieur). Ce n’est pas une tare en soi mais non contents de prendre leurs désirs (politiques entre autre) pour des réalités, ils ne se donnent même pas la peine d’étudier un peu la question, ni d’aller voir d’un peu plus près concrètement ……. Partant de là …tout ce qui passe et qui est dans le « Move », le Buzz …. Il n’y a pas que l’Energie en plus.

  • OK, OK, merci pour la démonstration, rien à redire vous en savez bcp plus que moi…..
    Par contre….
    La semaine dernière j’ai assisté à une conférence via PNC le site dédié aux énergies, on y a parlé des SMR et des solutions possibles pour créer des modules producteurs d’énergie de faible encombrement et capables de répondre à la demande de telle ou telle industrie, on peut donc supposer que le coût du cycle de production des e-carburants soit compensé par cet apport technologique que nous maîtrisons…..tout comme d’alimenter l’industrie énergivore de désalinisation, ou la production d’hydrogène également !
    Quel est votre avis sur le sujet, les SMR, sachant qu’il s’agit d’un partenariat EdF et un élément de reprise de notre souveraineté énergétique (voir également le projet de Montebourg de créer une structure dédiée à l’industrie nucléaire) pour répondre aux manoeuvres allemandes consistant à détruire notre capacité nucléaire afin de saper notre compétitivité industrielle avec cette énergie à bas coûts (vous l’aurez compris, je simplifie)

    • C’est quoi, PNC et SMR, à part des ATL(*) ?
      Le point essentiel est le coût de l’énergie, et dès qu’on utilise des ATL et des mots comme souveraineté énergétique plutôt que des €/kWh, vous pouvez parier qu’on cherche à vous arnaquer…
      (*) Personnel Navigant en Cabine, Small & Medium Retailer, Acronymes de Trois Lettres ?

      • Je pensais avoir été assez explicite, PNC le site dédié aux énergies et plus précisément Patrimoine Nucléaire et Climat (PNC-France) qui est donc une association dédiée à la promotion de l’énergie nucléaire comme outil clé de la transition énergétique. Créée par des professionnels du secteur, l’association est composée d’experts, de politiques, de chercheurs et d’industriels qui se consacrent à la défense de cette source d’énergie, considérée comme essentielle pour atteindre les objectifs de décarbonation et de lutte contre le changement climatique.
        site internet https://www.pnc-france.org/
        Et SMR pour « petits réacteurs modulaires »….chercher sur le site « connaissances des énergies »

        • Merci, j’avais fini par trouver, en revanche je ne vois ni dans votre discours ni sur ces sites les €/kWh qui montreraient qu’on ne cherche pas à nous arnaquer. Au contraire, la mise en avant des « objectifs de décarbonation et de lutte contre le changement climatique » est de toute évidence un signe d’arnaque et non d’expertise. C’est assez que ces gens fassent la propagande de leurs escroqueries, si vous n’avez rien de logique et mathématique à y ajouter, ne vous étonnez pas d’être mal reçu.

  • En admettant que l’on trouve un bon chemin de synthèse chimique (donc d’un coût raisonnable), il est vraisemblable que la ligne de production ne pourrait pas supporter un fonctionnement haché. Elle devrait tourner en continu, ce qui oriente vers une énergie primaire venant de réacteur nucléaire et non d’éoliennes ou autres systèmes intermittents.

  • le procédé d’électrolyse de l’eau représente 80% de vos calculs énergétiques.
    Il se trouve qu »il existe une source d’hydrogène « blanc » dont on vient de soupçonner l’importance dans les profondeurs de certains sols et qui pourrait bien modifier radicalement la donne en matière e-fuel.
    J’ajouterais de plus que vos calculs ne tiennent pas compte qu’une centrale nucléaire gaspille énormément de chaleur qui pourrait être utilisée dans la chimie menant à l’ammoniac ou à l’alcool.

  • Une possibilité non explorée par l’auteur : fabriquer l’hydrogène bas carbone à partir de méthane (reformage) en récupérant le CO2 issu de la réaction chimique (11 tonnes de CO2 par tonne d’hydrogène) : cela lève l’obstacle de la quantité d’électricité nécessaire pour obtenir l’hydrogène, et le CO2 est récupéré à la source

  • Une possibilité n’a pas été évaluée par l’auteur : fabriquer l’hydrogène bas carbone par reformage de méthane et captation du CO2 lors de la réaction (11 kg de CO2 par kg H2) : on dispose alors des ingrédients de base pour fabriquer des ce-fuel, sans mobiliser une quantité d’électricité bas carbone énorme pour l’électrolyse de l’eau (55 kWh par kg H2)

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Je viens d'écouter l'audition d'une petite heure de Jean-Marc Jancovici au Sénat, qui a eu lieu le 12 février dernier dans le cadre de la « Commission d’enquête sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».

Beaucoup d'informations exactes, qui relèvent d'ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite reveni... Poursuivre la lecture

5
Sauvegarder cet article

Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles