De nombreux écologistes, technophobes, sont persuadés que le progrès technique dégrade l’environnement. Technophile, je pense qu’au contraire le progrès apporte des solutions. Chaque jour, de nouvelles découvertes ou de nouveaux perfectionnements permettent d’amplifier la transition énergétique.
Je relatais récemment que la partie non révolutionnaire des environnementalistes avait pris conscience de la nécessité d’une alliance avec les entreprises, seules à même de mettre en place des solutions concrètes. En effet, l’Etat ne peux qu’encourager ou interdire, mais pas mettre en place.
Voici quelques exemples relatifs à l’énergie
L’entreprise Biomemory, fondée par des universitaires français, fait du stockage de données dans un ADN de bactéries nourries de sucre. Cela permettrait de réduire l’énorme consommation d’énergie des centres de données (data Center).
Professionnellement, j’ai largement diminué la consommation énergétique des bâtiments par de meilleures chaudières, et surtout de bonnes régulations aux bons endroits, la récupération des déchets … et quelques mesures de bon sens comme d’ouvrir automatiquement les fenêtres des bureaux pendant les nuits d’été, pour limiter la climatisation ensuite.
Imeon Energy, une PME de Brest, augmente de 30 % le rendement des panneaux solaires en les articulant avec des batteries via l’intelligence artificielle.
Carrefour et d’autres entreprise distribuent des protéines végétales : moins d’animaux d’élevage émettant du méthane, et donc libération d’une quantité considérable de terres agricoles, tant prairies que cultures pour les animaux en batterie. Celle du soja au Brésil a entraîné une déforestation massive.
Rétablir les forêts et utiliser le bois
Voici deux exemples tirés de L’Opinion du 13 décembre 2023.
L’entreprise Morpho permet une reforestation scientifique à partir des caractéristiques du sol relevées par drone, diminuant considérablement travail nécessaire.
La chimie permet de transformer le bois en matériaux très différents les uns des autres, y compris pour l’automobile et le bâtiment. Une tour de 15 étages, le Berlier, quasi exclusivement en bois, vient d’être terminée à Paris. Cela permettra de remplacer le béton et l’acier très énergivores.
Le cas des batteries
La « transition énergétique » n’est possible qu’avec des batteries bon marché et puissantes, non seulement pour les véhicules électriques, mais aussi pour limiter l’intermittence du scolaire et de l’éolien. Or la production des modèles actuels demande des matériaux chers et polluants.
Voici d’autres solutions.
Les batteries au lithium-soufre à électrolyte solide ont une densité énergétique supérieure, donc plus d’autonomie ou une plus longue durée d’utilisation.
Les batteries sodium –magnésium utilisent des matériaux plus abondants et moins coûteux.
Les batteries zinc-air ont des composants non toxiques et plus faciles à recycler.
Les batteries au lithium – air ont une durée de vie très supérieure à celles au lithium – ion, ce qui réduit l’impact environnemental à long terme.
Trois fois plus légère que les modèles au plomb ou au nickel-cadmium et deux fois et demie plus durable, la batterie au lithium-fer-phosphate de Limatech, jeune fabricant toulousain, vient d’être certifiée par l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne.
Le groupe Bolloré est en train de s’allier à des constructeurs automobiles pour sa batterie à électrolyte solide, dont il ne dévoile pas encore les détails techniques.
Biochar, petits réacteurs, osmose, hydrogène…
Le biochar est obtenu par pyrolyse de la biomasse qui améliore la fertilité des sols et absorbe le carbone. Il est d’ores et déjà distribué par plusieurs fournisseurs.
Les petits réacteurs nucléaires seront bientôt fabriqués en usine, et pourront fournir de l’énergie propre à un « data Center ».
L’énergie osmotique est une nouvelle source d’électricité obtenue en mettant en contact de eaux de salinité différente, comme dans les estuaires
L’hydrogène est attendu depuis longtemps, mais sa production (l’électrolyse) consomme beaucoup d’électricité. On essaie maintenant de décomposer l’eau avec des microalgues
Nous économisons depuis longtemps l’énergie de fabrication du papier en payant par virement ou par carte bancaire. Le PDF gagne du terrain : moins d’encre et surtout de papier, grand massacreur d’arbres et à production particulièrement polluante. Il fallait des norias de camionnettes pour apporter papier puis distribuer les factures.
On recycle maintenant les panneaux photovoltaïques avec l’entreprise Envie 2E Aquitaine.
Croissance verte plutôt que décroissance
Tout ce bouillonnement technique entretient la croissance, alors que la décroissance ne pourra que susciter des révoltes populaires.
Abandonner les techniques modernes serait revenir à Louis XV, où 80 % de la population étaient misérable, et où les trois quarts des enfants mouraient avant l’âge adulte.
Malgré tous ces progrès, les écologistes considèrent l’industrie est une sorte d’ennemi par sa consommation d’énergie et ses déchets, en oubliant qu’elle fournit les médicaments, les objets courants, les bâtiments… et amène la nourriture à portée de chacun.
L’idée que la croissance demande toujours plus d’énergies fossiles ou d’empreinte carbone doit être revue : les pays les plus riches, qui sont toujours en croissance, ont de moins en moins d’empreinte carbone.
C’était prévisible : nous n’avons pas 2 estomacs et les besoins matériels plafonnent au-delà d’un certain niveau de richesse qui est dépassé en Occident, et les ingénieurs rendent ce niveau de moins en moins énergivore.
Et les pays pauvres ? Il faudrait leur faire sauter le stade du charbon, et peut-être celui du pétrole.
Alors, plutôt que d’écouter les décroissants et de retomber plusieurs siècles en arrière, ou au niveau des pires pays d’aujourd’hui, autant supprimer les subventions aux combustibles fossiles,1 300 milliards en 2023. Les économies d’énergie, même désagréables, se réaliseront alors très vite.
Les protéines végétales ne sont pas suffisantes. Les enfants ont besoin de protéines riches comme la viande. Mais elles peuvent provenir aussi des insectes ou de la spiruline. Ces dernières filières sont plus respectueuses de l’environnement (moins de surface au sol, moins d’eau).