Réforme des retraites : la capitalisation est la seule solution

Le déséquilibre croissant entre cotisants et bénéficiaires met en péril le système de retraite en France. Il est grand temps de se tourner vers la capitalisation.

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Réforme des retraites : la capitalisation est la seule solution

Publié le 9 octobre 2023
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Un article de la Nouvelle Lettre. 

 

Aujourd’hui, discussion sur la revalorisation des retraites pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés en activité : il faudrait faire main basse sur les fonds détenus par Agirc-Arrco. Cette spoliation a été tentée à plusieurs reprises, mais jusqu’à présent elle a été rejetée, et même déclarée anticonstitutionnelle.

Aujourd’hui on connaît le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.

Il ferait apparaître la nécessité pour le budget de l’État de financer le déficit de 20 milliards déjà enregistré. Mais ce déficit ne tient compte que du régime général des salariés du secteur privé. Le vrai trou à combler par le budget n’est pas de 20 milliards, mais de 70 milliards.

Ainsi, le système de retraite actuel coûte à l’État la moitié de son déficit annuel.

 

« Sauver les retraites par répartition »

On a beau masquer les chiffres, la logique du système par répartition suffit à le condamner pour deux raisons.

La première est qu’il consiste à demander aux salariés actifs actuellement employés de cotiser pour payer les pensions des retraités actuels. En 1970, il y avait environ 4 cotisants pour un retraité. Aujourd’hui, il y a moins de 1,2 cotisant. Dans une population vieillissante l’explosion ne fait aucun doute, d’autant que les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie active, et que les pensionnés se font de plus en plus vieux.

La deuxième raison n’est pas souvent évoquée, elle est pourtant déterminante : l’argent des retraites est gaspillé, puisque les cotisations ne sont pas sitôt entrées dans les caisses de l’URSSAF qu’elles en ressortent pour payer les pensions. Les caisses de retraite sont de simples tiroirs-caisses, qui sont vidés entre le 1er et le 9 de chaque mois. Il faut attendre les cotisations du mois précédent pour les remplir à nouveau. La plupart des Français pensent que leur argent a été mis de côté afin qu’ils le retrouvent le jour de leur départ en retraite. C’est évidemment pure illusion.

 

Donc, non seulement le système est déficitaire, mais il le sera de plus en plus, et ce déficit viendra gonfler une dette publique déjà bien trop lourde, au point que notre pays a été déclassé par les agences de notation, ce qui signifie que le taux auquel les prêteurs rachèteront la dette française sera de plus en plus élevé.

Contrairement à une farce bien répandue, la dette publique sera remboursée tôt ou tard, et plus douloureusement. Avec le niveau actuel de taux, le service annuel de la dette française (les intérêts payés) représente environ 50 milliards, c’est le poste le plus lourd de la dépense publique, avant celui du ministère de l’Éducation nationale.

 

Mensonges sur le système par répartition

Les chiffres ne tiennent pas lieu de vérité aux yeux de beaucoup de personnes.

Qu’on se réfère alors à un certain nombre de mensonges qui tentent d’embellir le système par répartition :

C’est une conquête sociale, arrachée par les syndicats et les salariés après de belles luttes  

C’est en réalité un système mis en place par Vichy en 1941, par un ministre ancien secrétaire général de la CGT (il ne manquait pas de gens de gauche aux côtés de Pétain). Comme il était normal, cette loi de Vichy a été reprise par le Conseil National de la Résistance dominé par les communistes au moment de la Libération.

C’est un déficit qui peut facilement se rattraper avec le retour de la croissance

Cet espoir permet aussi de se rassurer sur la dette publique. Les performances modestes de la France seraient dues à la crise du covid, à la guerre en Ukraine, au protectionnisme américain et à la concurrence chinoise déloyale. Ce serait bien la première fois qu’une croissance pourrait revenir et s’accélérer dans une économie qui manque d’investissements privés et de main-d’œuvre compétente.

Variante du mensonge précédent : l’inflation efface la dette

Ce n’est pas vrai du point de vue nominal, si les membres de la zone euro tolèrent les déficits français qui menacent la qualité de leur monnaie. Et ce n’est pas vrai dans la réalité, parce que l’inflation détruit les économies au lieu de les stimuler.

 

Mensonges sur le système par capitalisation

L’aveuglement volontaire ou non sur l’inévitable explosion du système par répartition se marie très bien avec la démolition systématique de la capitalisation, dont les méfaits seraient évidents.

Les placements financiers sont périlleux, cf les crises boursières comme celles de 1929, 2001 ou 2008. Or, il est prouvé que la certitude de retrouver son capital placé est acquise après 45 années.

Les taux de rapport sont insuffisants à garantir une plus-value financière. Or, il est prouvé que le taux de rentabilité aura été en moyenne de 4 % en termes réels depuis plusieurs décennies.

De nombreux gestionnaires de retraites en capitalisation ont volé les souscripteurs et les pensionnés, tels Murdock, Enron, et autres. Ces scandales relèvent de la malhonnêteté, et ont été châtiés, les entreprises n’ont pas pour vocation de gérer des caisses de retraites.

Enfin, et couronnant le tout, la capitalisation est le fleuron du capitalisme, un système économique fondé sur l’exploitation des travailleurs.

 

Ce qu’est la capitalisation

Il y a eu, et il y a de sombres heures dans l’histoire économique.

À certains moments, des populations en sont réduites à vivre au jour le jour, sans pouvoir faire le moindre projet pour le lendemain. Capitaliser, c’est au contraire pouvoir se projeter dans l’avenir. Ce n’était pas possible en Europe dans ce qu’on appelle le haut Moyen Âge : la chute de l’Empire romain avait conduit les peuples à quitter les plaines, et les échanges étaient devenus impossibles ou dangereux. Aujourd’hui, il n’y a pas de retraite ni de capitalisation pour la plupart des habitants des pays africains.

On ne comprend pas la capitalisation parce que, paradoxalement, dans nos pays réputés riches et libres on a perdu le sens profond de la retraite : épargner pour préparer ses vieux jours, être propriétaire, transmettre un patrimoine. La retraite pousse les êtres humains à développer leurs capacités, à travailler, à entreprendre, à investir. Cette dimension humaine a été oubliée.

Le plus extraordinaire de l’affaire est que l’on ignore aussi la dimension mondiale des retraites.

Au prétexte d’avoir « le meilleur système social du monde » on ne sait pas que la plupart des pays libres ont réformé leurs systèmes depuis des décennies, et qu’ils en récoltent aujourd’hui les bienfaits, non seulement sous forme de pensions améliorées, mais aussi et surtout par soutien de la croissance et diminution des dépenses publiques et des impôts.

Alors, pourquoi ne pas capitaliser, et comment la réforme s’est-elle faite à l’étranger ?

 

Moins de cotisations, pour de meilleures retraites

On peut illustrer globalement la différence entre répartition et capitalisation.

Pour un smicard français au salaire net de 1400 euros, les cotisations à verser à l’URSSAF (parts salariales et patronales cumulées) sont en principe de 320 euros. Pour capitaliser sur un compte d’épargne retraite assurant une pension équivalente, il suffit de verser 110 euros par mois. Un à trois, c’est le chiffre habituellement évoqué pour comparer les coûts respectifs : la répartition coûte trois fois plus cher.

On peut affiner le tableau : quel sera le taux de recouvrement, combien de son dernier salaire celui qui va partir à la retraite percevra désormais en pension ?

Ici on peut comparer le sort d’un Français et d’un Européen moyen (pays de l’OCDE) :

51 % contre 59 %, et en réalité seuls l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Irlande font moins bien que la France, tandis que des pays à forte capitalisation comme les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Autriche et la Hongrie arrivent à plus de 70 %.

Donc, des retraites qui coûtent moins cher et qui rapportent plus.

S’agit-il d’un miracle ? Non, mais d’une arithmétique élémentaire : une somme placée à 5 % l’an doublera de valeur en 15 ans. C’est ce qu’on appelle la loi des intérêts composés, jadis enseignée en classe de huitième. Et, comme cela est évident en calcul financier, plus le taux est élevé et plus le placement est long, est plus le rapport est élevé et le risque diminué.

Il va de soi que la qualité du gestionnaire du placement est déterminante. Cela apparaît nettement dans le tableau de ce que représentent les fonds de pension dans les divers pays.

Ici la France est réellement dernière, avec seulement 8 % du PIB, alors que plusieurs pays sont à plus de 100 % !

 

La réforme en trois piliers

Les études précises sur les systèmes de retraites ont distingué ce qu’on appelle trois piliers :

  1. Le premier pilier en répartition, il est obligatoire.
  2. Le deuxième pilier en capitalisation, il peut être obligatoire ou facultatif, on peut parler de « retraite complémentaire ».
  3. Le troisième pilier en capitalisation volontaire.

 

Le premier pilier correspond à ce qu’on peut appeler un « filet social » : nulle personne ne peut être laissée sans moyen de survivre. Elle participe de la solidarité, elle n’a donc pas à être financée par des cotisations, mais par des impôts (nationaux ou locaux suivant les pays).

Le deuxième pilier est présent dans la plupart des pays, il donne à l’assuré la possibilité de préparer sa propre retraite par capitalisation, et des exemptions fiscales peuvent être reconnues pour ces retraites complémentaires obligatoires.

Le troisième pilier est dans une logique purement assurancielle.

Si l’on observe les réformes réalisées depuis cinquante ans, on voit qu’elles se font par glissements de piliers successifs – les modalités de la transition pouvant varier.

Le fait est que la France est coincée dans le premier pilier. Peut-être la transition y est-elle plus difficile à organiser.

 

La transition

C’est réellement le seul problème épineux de la réforme des retraites : comment passer d’une situation où tous les assurés sans exception sont en répartition en une vraie et bénéfique révolution, celle de la capitalisation ?

Remarquons d’abord que si le premier pilier est écrasant, il existe aussi un deuxième pilier non négligeable.

Certaines professions ont eu le droit de s’organiser en capitalisation, la profession des pharmaciens en particulier, et tout pharmacien installé s’en réjouit, preuve que la capitalisation, ça marche.

Une masse considérable de personnes ont la possibilité d’une retraite complémentaire par capitalisation, comme les fonctionnaires avec la Préfon ; eux aussi ne veulent pas perdre cette ouverture.

Enfin, et surtout, il y a les comptes d’épargne qui ont été créés par le législateur. Ils s’inscrivent le plus souvent dans le cadre de la « participation », qui s’inscrit à son tour dans une logique du partage des résultats des entreprises. La doctrine gaulliste a favorisé ce type de disposition.

En dépit de leurs différences, ces trois types de retraites sont dénommés « capitalisation collective » pour les distinguer de ce qu’est un deuxième pilier dans certains pays, et encore plus de ce qu’est le troisième pilier : la capitalisation individuelle, chaque personne gérant elle-même sa retraite auprès de l’assureur librement choisi, compagnie d’assurance ou fonds de pension.

La capitalisation collective a un inconvénient majeur : elle lie la retraite au sort de la profession ou de l’entreprise, les changements en cours de carrière font problème, même si on peut prévoir cette éventualité.

La vraie difficulté est la transition au sens strict : comment abandonner les droits acquis par la quasi-totalité de la population ?

Deux solutions sont exclues :

  1. Effacer ces droits acquis alors que des personnes auront cotisé pendant la période de leur activité dans la retraite par répartition.
  2. Rembourser tous ces droits instantanément. La somme globale à payer serait en France actuellement de 4 PIB.

 

La plus célèbre des transitions aura été celle réalisée par José Pineira au Chili, mais d’une part le niveau des pensions chiliennes était très faible, d’autre part le ministre du Travail a vendu les bijoux de famille, c’est-à-dire tout le patrimoine de l’État chilien, à commencer par les mines de cuivre et les moyens de transport. Cette heureuse conjoncture n’est pas réalisée en France, le patrimoine public étant composé essentiellement de dettes !

Il faut alors s’orienter vers un remboursement étalé dans le temps.

La meilleure proposition a été faite par Martin Feldstein, et Nicolas Marquès lui a consacré un article très détaillé. On peut qualifier cette démarche comme celle des petits pas : sur une période globale de 70 ans environ, chaque année prélève un taux de cotisation pour amorcer une capitalisation totale à la fin de la période. Le taux de transition augmente chaque année, les efforts demandés aux cotisants et futurs retraités sont ainsi moins violents et mieux acceptés, puisqu’on voit sans cesse le bout du tunnel.

J’ai fait une autre proposition consistant à demander aux actifs de continuer à abonder la répartition pendant toute la période nécessaire à éponger les droits acquis.

Cette demande n’est pas audacieuse, puisqu’elle sera faite aux intéressés par les gouvernements dans l’obligation de faire face à l’explosion de la répartition – ce qui pourrait bien se produire avant 2030. Mais cette demande vaut aussi autorisation pour le cotisant de disposer d’un compte d’épargne sur lequel l’administration n’aurait aucun droit, et ne pourrait prélever aucun impôt.

Progressivement, l’épargnant s’approchera d’une pleine capitalisation parce que les droits acquis auront été progressivement épongés. Je pense qu’une idée de Pinera mérite d’être retenue : proposer la transition de façon variable suivant les tranches d’âge :

  • Les personnes à la retraite ou sur le point de l’être demeurent dans la répartition pour le restant de leur vie, leurs pensions sont assurées par les cotisations des autres tranches d’âge
  • Les personnes qui démarrent dans la vie active savent qu’elles perdent leurs droits à répartition mais elles auront ensuite, grâce à la capitalisation, la possibilité d’avoir une liberté totale. Elles auront en quelque sorte payé une rançon pour être libérées de la répartition
  • Les personnes en âge intermédiaire peuvent choisir l’une ou l’autre de cette transition, compte tenu du fait qu’en 15 ans on a le temps de reconstituer en capitalisation une retraite au moins égale à celle qu’on aurait touché en répartition.

 

Prévisions

Elles dépendent largement du contexte mondial.

Nous pouvons faire le bilan actuel, pays par pays, et constater que le premier pilier ne concernera qu’une minorité de pays, et une minorité de gens. Les pays émergents éviteront sans doute les pièges de la répartition, les pauvres ont souvent appris à capitaliser, c’est la grande découverte faite par Muhammad Yunus. Les pays « riches » s’en remettront aux techniques sans cesse améliorées de la finance assurancielle.

Le problème du système de retraite français, et plus généralement de notre système dit social est plus difficile à régler.

Il faut d’abord déchirer le voile d’ignorance, et limiter l’accès au débat à des personnes responsables. Or, toutes les réformes précédentes ont été portées ou contrôlées par le Centre d’Orientation des Retraites, qui n’a aucune connaissance même approximative du problème, ce qui est un comble !

Il y a aussi des marchands d’illusion, qui veulent garder la répartition en remplaçant les euros par des points, soit « la retraite par points » : oui, mais quelle sera la valeur du point quand ma retraite sera liquidée ? Des haricots.

Il faut ensuite avoir le courage politique de mettre fin à des privilèges n’ayant aucune justification, comme les privilèges des salariés du secteur public en particulier. Voilà qui me semble plus improbable dans les prochaines années. On peut reprendre à propos des retraites l’image de la bureaucratie française : il s’agit de couper la tête de l’hydre de Lerne, sachant que chaque fois qu’une tête est coupée, il en repousse deux. Quel Hercule ferait-il le travail ?

Je voudrais conclure par un point qui me tient à cœur, j’y ai souvent fait allusion.

Le passage à la capitalisation est un vrai choix de société.

C’est ce qu’avait souligné Gary Becker, prix Nobel d’Économie, venu à Paris en 1996 tenir conférence à mon invitation et à celle de Gérard Maudrux, gestionnaire de la Caisse des Retraites des Médecins.

Voici le choix de société lié à la capitalisation :

« C’est un retour au travail, plus de gens seront actifs et le seront plus longtemps.

C’est un retour à l’épargne, alors que la répartition dilapide l’argent gagné et la richesse nationale. C’est un retour à la responsabilité personnelle ; la répartition contient tous les germes de la collectivisation et aboutit à faire disparaître toute idée de progrès personnel ».

Alors, pourquoi retarder depuis des décennies la transition à la capitalisation, partielle ou totale ?

Sur le web.

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  • Malgré toute l’estime que j’ai pour Jacques Garello, j’ai du mal à comprendre la différence entre les cotisants à la répartition et les producteurs de biens et de services qui sont indispensables aux retraités. Il s’agit en gros de la même population et si elle manque pour la répartition, elle manquera aussi pour la capitalisation.
    Bref le problème est démographique et non juridique ou financier.
    Voir sur YvesMontenay.fr mes nombreux articles sur ce sujet.

    • Le probleme est en partie reglé car la capitalisation ne se limite pas a un pays. donc si les bras manque chez vous, il peut s en trouver ailleurs. Mais c est vrai que c est une solution partielle car tous les pays developpés sont en declin demographique. donc ils vont tous chercher « ailleurs » et les seuls ailleurs en expension sont en afrique. Et soyons honnete, allez investir a long terme en afrique necessite une sacree dose de courage

    • C’est effectivement avant tout un problème démographique. Que les retraités prélèvent une part de PIB au titre de revenus du capital ou au titre de la répartition est presque équivalent. Et comme la possession du capital inclut le droit à l’orienter, on peut se demander si les choix d’une population âgée propriétaire des moyens de production serait forcément meilleur que ceux d’entrepreneurs plus jeunes et plus dynamiques. Logiquement quand on est dans une phase de désépargne en fin de vie, on privilégie les actions à fort rapport immédiat (« value » pour les boursicoteurs), on se débarrasse de celles qui investissent pour après notre mort (« growth » toujours pour les boursicoteurs) et on finit par manger le capital lui-même. En régime d’équilibre ce n’est pas grave car ce qui est vendu par l’un est acheté par un autre. Mais en régime de vieillissement de la population, ce peut être redoutable.
      Enfin l’argument des actions qui montent sur le long terme est fragile. Le CAC40 a doublé en 10 ans mais c’est du nominal dont il faut déduire inflation et impôts. Et il y a des signes inquiétants laissant penser que l’avenir sera moins rose pour le capital.
      C’est en effet mettre la charrue avant les bœufs que de vouloir passer à la capitalisation tant qu’il y a des attaques incessantes contre le capital. Notre gouvernement (dit libéral tort) cherche toutes les occasions pour prélever sur la rémunération du capital et accroitre la part salariale (il n’y a pourtant pas grand chose à gratter car la part de valeur ajoutée allant au capital est au plus de quelques pour cent). Le moindre profit un peu important est qualifié d’illégitime et est taxé (mais si c’est une perte importante, débrouillez vous !). Les dividendes sont régulièrement dénoncés comme un scandale. Les entreprises sont sommées de ne pas se concentrer que sur la production de valeur….Tout cela vise à retirer aux actionnaires leur droit à gérer leur capital. Mais la valeur de celui-ci ne va t elle pas s’effondrer s’ils n’ont plus voix au chapitre ?

      -1
    • NON ça n’est pas un problème démographique ! La différence entre les producteurs de richesses et les consommateurs de richesse n’est pas dans le nombre. En moyenne, un individu est consommateur pendant 20 ans, producteur pendant 40 ans, et consommateur pendant 20 ans. Augmenter ou diminuer le nombre des individus ne change rien au problème. Pire, l’augmenter commence par 20 ans de consommation accrue qu’on ne sait pas compenser. Si la capitalisation est préférable, et de loin, à la répartition, c’est parce qu’elle constitue un levier par lequel la production de richesses se trouve multipliée. Le capital permet d’investir, d’innover, et que le travail des actifs rapporte en gros 3 fois plus, à nombre des ces actifs constant ou dans des conditions de variation pas trop dramatiques. C’est la différence entre les 6% de gain annuel moyen d’un investissement dans le CAC ou le MSCI World, et les 2% à tout casser d’un versement dans les caisses de Bercy qui va se traduire sur le PIB.
      Raisonner sur le nombre des individus, c’était bon au XVIIIe, et en plus ça faisait plein de petits soldats. Aujourd’hui, un individu seul et disposant des aides coûteuses offertes par le progrès produit autant que des douzaines d’individus nus et pauvres. Il faut donc se moquer du nombre, et s’attacher aux outils coûteux. De plus, ça évite de transposer Ponzi de la répartition à la capitalisation…

      • il y quand meme un rapport simple avec la demographie. un retraité se fait nourrir par le *travail* de X actifs, sinon il ne mange pas ni est soigné ;-).
        Que ca soit par repartition ou capitalisation ne change rien, le prelevement se fait au final sur le travail des actifs (soit par des cotisations sociales, (repartition) soit par un loyer, des dividendes (capitalisation)). Meme en admettant que la capitalisation permette une meilleure allocation des ressources (pas si evident, apres tout speculer sur du bitcoin ou de l immobilier ne cree rien) il faut quand meme des gens pour travailler.
        Si votre population active chute, vous aurez moins de travail. Donc moins de cotisation (repartition) et moins de revenus (loyer plus faible ou obligation de mieux payer les employés-> moins de dividende pour la capitalisation)
        C est ce qu on commence a voir avec certains metiers. Les jeunes generations sont moins nombreuses et donc on le choix des postes. Les emplois les plus ingrats sont donc delaissés

        • Même pas. Un retraité se fait nourrir par la création de richesses de X créateurs de richesses, lesquels sont très loin de pouvoir être identifiés aux les « travailleurs » au sens marxiste du terme. Par exemple, ma mère se fait nourrir par des SCPI, ce qui signifie qu’en apportant son argent, elle crée de la richesse, au moins autant que ceux qu’abrite la SCPI. A 98 ans, elle est créatrice de richesses !
          Ensuite, l’investissement qui ne crée pas de richesses fait faillite. Si le bitcoin ou l’immobilier montent, c’est que les acheteurs y voient de la valeur. La richesse ne se définit pas par rapport à votre opinion personnelle, mais par rapport aux gens qui sont prêts à payer pour l’obtenir.
          Enfin, payer les employés plus cher n’en fait pas apparaître de meilleurs, tandis que payer plus de dividendes pour acquérir plus de machines plus performantes est bien plus efficace.

      • ben oui….production de richesses..productivité toussa. .. .

        et je trouve que la solution de montenay qui est l’immigration pose un petit problème moral quand on voit que les gens qui pourraient développer un pays pauvre le quitte..

        moi je le dis la solution c’est l’IA..qui paiera pour moi…

        • Face au vieillissement croissant de la population, seule une immigration choisie corrélée à la mise en place d une dose de retraite par répartition peut nous sortir de cette difficulté
          Il n y a pas de recette magique c est ce que font plus ou moins tous les pays occidentaux
          Quant a la morale, laissons tout ce fatras au pape, a l ONU, aux ONG et à tous les bien-pensants qui nous en gavent quotidiennement avec force lecons…….

    • C’est toujours le même raisonnement biaisé des collectivistes !
      La production de biens n’est pas un gâteau fixe que l’on se partage entre consommateurs : c’est le raisonnement qui a été fait de manière erroné pour le partage du temps de travail avec le même biais…
      Tout un ensemble d’observations économiques ont montré que plus de travailleurs (immigration, rapatriés d’Algérie pour la France, émigration cubaine en Floride, etc…) ne produisait pas plus de chômage et que le gâteau augmentait à hauteur et même plus de l’apport nouveau de main d’œuvre.
      On ne voit pas pourquoi ce ne serait pas la même chose avec une capitalisation investissant en augmentant les moyens de production à la place d’une répartition dilapidée en consommation !

    • Vous oubliez qu’il existe un aléa. Les fonds de pension étrangers achètent les entreprises, et les démantèlent quand nécessaire. De plus les OPA sont plus faciles à réaliser, y compris les OPA hostiles.
      Le propriétaire est celui qui finance, n’en déplaise à la gauche, ainsi qu’à vous.

  • J aurai aimé un peu plus de detail sur la phase de transition. Ca me semble tres sous estimé.
    Par ex, si on considere que tous les retraités actuels et ceux proche de la retraite conservent la repartition, on va avoir les memes montants de pension a verser pendant au moins 10 ans (le temps qu une partie significative des retraités meurent, et je considere meme pas les pensions de reversion).
    Donc pendant 10 ans on devra prelever plus sur les actifs juste pour payer les pensions (la generation du baby boom arrive a la retraite donc le nombre de retraite augmente car la generation qui decede actuellement est la generation avant 45 bien moins nombre que la generation des boomer 45-65)
    Et je parle la meme pas de revalorisation clientelliste des retraites (+5% recemment) que nos politiciens vont decider vu l importance electorale des retraités

    Bref pendant 10 ans les actifs vont devoir payer le meme montant de cotisation pour les retraités. Comment allez vous demander a ceux ci d epargner en plus pour capitaliser car ils ne toucheront rien ?
    C est inapplicable. Il faudra au mieux leur offrir une decote sur leur cotisation qui se traduira par soit des dettes, soit une baisse de pension des retraté actuels soit un allongement du systeme par repartition (on dira a la personne de 20 ans qu il touchera un pecule de la repartition une fois a la retraite )

    On aurait pu faire comme la suisse et introduire la capitalisation. mais il aurait fallu le faire quand les prelevelements sur les actifs etaient encore faible. Maintenant c est quand meme tres tard. Ca reste possible mais il faudrait mettre a contribution les retraités actuels afin que les actifs paient moins de cotisations afin de pouvoir epargner. Ce qui est evidement impossible electoralement parlant (mais inevitable a terme. les retraités grecs ont pris -30 % quand leur pays a fait faillite)

    • A chaque article sur le sujet, vous faites le même commentaire, mais vous ne lisez manifestement pas ce qu’on vous répond.
      Ainsi, les ouvrages de l’auteur « Futur des retraites et retraites du futur » proposent des solutions pour cette phase de transition, notamment les 150 pages du tome III. Chaque fois aussi, je dois rappeler ma proposition personnelle, consistant à permettre aux retraités d’acheter l’exonération fiscale (30% actuellement d’impôts) des revenus du patrimoine en échange de l’abandon d’une part équivalente de droits à répartition, utilisant ainsi le capital existant comme première pierre de la capitalisation.
      L’idée de taper sur les retraités actuels est farfelue, elle n’est pas justifiée, mais elle correspond au souhait caché de beaucoup, sans aucun rapport avec les retraites…

      • A chaque article sur le sujet, vous faites le même c0mmentaire, mais vous ne lisez manifestement pas ce qu’on vous répond (ou alors c’est que le r0b0t de m0dération s’arrange pour que ça ne soit pas publié avant des lustres).
        Ainsi, les ouvrages de l’auteur « Futur des retraites et retraites du futur » proposent des solutions pour cette phase de transition, notamment les 150 pages du tome III. Chaque fois aussi, je dois rappeler ma proposition personnelle, consistant à permettre aux retraités d’acheter l’exonération fiscale (30% actuellement d’impôts) des revenus du patrimoine en échange de l’abandon d’une part équivalente de droits à répartition, utilisant ainsi le capital existant comme première pierre de la capitalisation.
        L’idée de taper sur les retraités actuels est farfelue, elle n’est pas justifiée, mais elle correspond au souhait caché de beaucoup, sans aucun rapport avec les retraites…

  • Expliquez moi comment on trouve des milliards pour faire tuer de jeunes Russes et Ukrainiens et pas pour les vieux?..
    D’ou sort l’argent?…

    • Il y a des motifs pas très honorables pour lesquels on prête à l’Etat, qu’ils soient mauvais pour faire tuer des jeunes dans une guerre ne les rend pas meilleurs pour faire voter les vieux. L’argent pour les retraites devrait provenir de la création de richesses et non de la redistribution, c’est tout.

    • Depuis début 2022, la France a dépensé 1,5 milliard d euros pour l Ukraine soit 200 millions d aides humanitaires 700 d aides financières et 600 d équipements militaires
      Soit moins de 0,1% du pib français
      Donc vous êtes fort loin du compte avec le déficit récurrent des retraites du pays

  • Erreur fondamentale: la retraite par capitalisation n’est en rien un placement de 45 ans; c’est même qu’une très petite partie qui est placée 45 ans, on peut capitaliser de plus en plus avec l’âge (mais aussi l’inflation), donc la plus grande partie n’est placée que 10-20 ans où aucune garantie n’existe. Pensons aussi à ceux qui prennent leur retraite juste après les crashs ….
    Les deux systèmes ont leurs défauts et risques, donc le plus raisonnable est de prendre les deux systèmes en mettant la moitié dans chacun

  • oui… ceci dit allez donc convaincre la population..allez vous frotter aux militants du peuple..

    • Pas le moindre problème. La population, même si elle n’a plus d’éducation arithmétique, comprend très vite où est son intérêt quand elle voit autour d’elle ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il suffit que la capitalisation soit individuelle. Les militants du peuple pourront dire ce qu’ils voudront, si c’est manifestement la solution sans résultats à côté de celle qui rapporte, ils seront vite marginalisés. Lisez le bouquin de Garello, le sentiment du type qui a grâce à Pineira son compte personnel de retraite et le voit croître et embellir vaut tous les argumentaires du monde.

      • La population française n est absolument pas dans le rationnel et le compromis mais uniquement dans l émotion et le conflit
        Ce qui explique largement que la France est le seul pays de l UE a n avoir fait aucune réforme structurelle, quand nos voisins ont fait le nécessaire il y a plus de 20 ans !!!

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En France, nous n’en sommes pas là, mais la baisse de la fécondité va nous rap... Poursuivre la lecture

84 % des Français sont désormais favorables à la capitalisation pour financer leurs retraites !

Et cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes… Ces mêmes jeunes qui étaient très nombreux dans les cortèges de manifestants opposés à la réforme des retraites.

Ce constat factuel peut sembler paradoxal au premier abord… La préoccupation pour la retraite n’est- elle pas une question déplacée pour ces jeunes gens ? Manifester contre la réforme, n’est-ce pas un soutien implicite à la répartition ? Leur présence massive d... Poursuivre la lecture

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