Le péril vert : gardons-nous bien des écologistes !

Pour une part non négligeable de l’écologie politique, la protection de l’environnement sert de prétexte à l’expression d’un anticapitalisme primaire.

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Le péril vert : gardons-nous bien des écologistes !

Publié le 20 juillet 2023
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Sous la houlette de leur leader féministe Sandrine Rousseau, une militante « pétrie de radicalité » (Le Point, août 2021) nos écologistes s’emploient à ruiner l’économie française.

Ils sont « les nouveaux sorciers de l’Apocalypse » selon le journaliste Pascal Perri dans Le péril vert, paru en 2021.

Certes, le souci de l’avenir de notre planète face aux dégâts causés à la nature par les activités humaines est légitime, et l’on comprend que les jeunes générations soient inquiètes pour leur avenir. Mais il faut cesser de se précipiter pour conduire le pays à un désastre économique, et appeler nos dirigeants à agir avec bien plus de discernement. En 2021, la France occupe la quatrième place dans le Green Future Index, le classement mondial des pays verts, effectué par le MIT (MIT Technology Review), tout cela en prenant des mesures qui affaiblissent et dégradent son économie.

Le mouvement écologiste est né en France au début des années 1970 avec René Dumont, professeur d’agronomie à l’INA. Il a été pionnier de l’écologie politique, ce mouvement étant devenu par la suite le parti politique Europe Écologie les Verts, incliné très franchement vers la gauche. Maintenant intégré à la NUPES, le parti de Jean-Luc Mélenchon, les Verts, à l’Assemblée, il a acquis  un poids important.

Ce mouvement est essentiellement composé de jeunes dont les compétences scientifiques sont généralement très limitées. Un sondage IPSOS réalisé en novembre 2021 pour le compte du Collège de France a abouti à des révélations stupéfiantes. Effectivement, 79 % des jeunes sont intéressés par la thématique du réchauffement de la planète, mais leurs connaissances du sujet sont très limitées :

  • 55 % pensent que l’énergie nucléaire contribue autant au réchauffement climatique que le gaz ou le charbon
  • 46 % déclarent ne pas connaître la signification du terme « gaz à effet de serre »
  • 69 % disent ne pas bien connaître la signification du terme « neutralité carbone »

 

Emmanuel Macron et les écologistes

Emmanuel Macron fait bien partie de cette génération pour qui les problèmes écologiques méritent une prise en charge prioritaire. Il a joué un rôle important dans les décisions prises en 2015 par la COP21, soit les Accords de Paris.

En mai 2017, Emmanuel Macron est élu président, et Nicolas Hulot est nommé ministre de la Transition écologique et solidaire. Par ce coup de maître, le président remporte d’emblée les voix d’une bonne partie des écologistes

Avec l’émission « Ushuïa », diffusée sur TF1, cet ancien plagiste et moniteur de voile a acquis la réputation d’être un ardent défenseur de la nature, et il était la figure de proue du mouvement de lutte contre le nucléaire. Avec son slogan « Make our Planet great again » il a voulu prendre la tête, sur un plan mondial, du combat pour le climat.

En septembre 2018 l’UNEP (United Nations Environment Programme) décerne le prix de « Champion de la Terre » à Emmanuel Macron, à New York.

 

Des écologistes très anticapitalistes

Les écologistes proposent une société anticapitaliste.

Sandrine Rousseau, que le quotidien britannique The Times a qualifiée de « nouveau Robespierre », est fondamentalement opposée au capitalisme.

Lors d’un débat avec Jean-Marc Daniel organisé par L’Express, le 15 décembre dernier, elle a déclaré :

« Il n’y a pas de limite à la cupidité, il n’y a pas de limite à la destruction : la société libérale est un système de consommation, et on ne peut pas avoir d’écologie dans un système de consommation ».

Elle est favorable à une réduction du temps de travail car « quand on travaille on émet du CO2 ».

Elle propose une semaine de 4 jours seulement : la décroissance de notre économie ne la gêne pas, bien au contraire.

Et nos dirigeants se sont laissé gagner par ces thèses populaires.

Dans l’hebdomadaire Le Point du 24 juillet 2019, bien qu’étant issu de la droite, Bruno Le Maire a déclaré :

« Le capitalisme ne peut se donner comme seul objectif de générer du profit. Le capitalisme que nous avons connu au XXe siècle est dans une impasse : il a conduit à la destruction des ressources naturelles et à la croissance des inégalités. Son changement est indispensable ».

 

La mobilisation contre le réchauffement de la planète

Ce qui est en cause, en matière de lutte pour le climat, ce sont les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Les experts du GIEC (Groupement des experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat) mettent en cause l’activité des Hommes sur la planète depuis le début de l’ère industrielle. Il faut donc à présent s’occuper de les réduire. Il s’agit, principalement, du dioxyde de carbone, le CO2 : voilà donc toute la planète mobilisée pour que ses émissions soient réduites, et de toutes parts on s’active.

En 1995, s’est tenue à Berlin la première COP (Conférence des Parties) pour lutter contre le réchauffement climatique. Et c’est au cours de la COP21 qu’a été conclu, entre toutes les nations, un traité visant à limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 ° C, (et si possible 1,5 degré seulement), par rapport à l’ère préindustrielle : c’est ce que l’on a appelé Les Accords de Paris. Les pays ont convenu de présenter, chacun, leur plan d’action climatique (NDC) avant la fin de 2020. Et depuis, chaque année, se réunit une nouvelle COP.

Les émissions de CO2 augmentent régulièrement dans le monde : elles sont passées de 15,9 milliards de tonnes en 1960, à 30,6  milliards en 2000, et nous en serions à présent à 40 milliards.

Le problème c’est que, malgré tous les efforts qui sont faits, elles ne cessent d’augmenter. Aussi, à la dernière COP qui s’est tenue en Égypte, à Charm el Cheikh, a été créé un fonds pour aider les pays émergents à maitriser leurs émissions de GES. Ce qui est quasiment impossible pour eux, car ils ont besoin d’accroître considérablement leur production d’électricité, et ils le font en recourant au charbon ou au gaz. Tous ces pays considèrent que ce sont, dans le passé, les pays occidentaux qui ont pollué la planète et ils ne veulent donc pas, aujourd’hui, que les nations industrialisées aient la prétention de les freiner dans leurs projets de développement.

 

L’Union européenne

L’Union européenne se situe parmi les pays les plus actifs dans la lutte pour le climat.

Ainsi, le « Paquet climat » (Fit for 55) a prévu un certain nombre de dispositions législatives permettant de parvenir à une réduction de 55 % des émissions de GES en 2030, ceci afin de parvenir à une Union européenne climatiquement neutre en 2050. Par « climatiquement neutre » on entend un équilibre entre les émissions de CO2 et l’absorption de carbone par les « puits de carbone », plus l’écosystème et les procédés industriels de capture et de stockage.

Les États membres doivent donc se conformer aux dispositions prises au niveau européen, et on a élaboré en France la SNBC (Stratégie nationale bas carbone).

Le problème de la France

La France est un pays dont l’économie est en grande difficulté, et les mesures qui l’affectent doivent donc être prises avec d’infinies précautions, ce qui est, malheureusement, loin d’être le cas.

Il s’agit bien d’un cas particulier car c’est un pays qui est à la fois très désindustrialisé (le plus désindustrialisé, avec la Grèce, de tous les pays européens), et doté d’un parc important de centrales nucléaires, ainsi que de très nombreux barrages hydro-électriques, ce qui lui permet de produire une électricité presque entièrement décarbonée, sans avoir à recourir, comme cela se fait partout ailleurs, à des centrales au gaz ou au charbon.

Aussi, notre part, dans les émissions mondiales de CO2, est-elle infime, comme le montre le tableau ci-dessous.

Émissions de CO2 en 2022, en milliards de tonnes (Source : Global Climat)

  • Chine……….. 11,40
  • Etats-Unis…   5,10
  • Inde………….   2,90
  • Europe………   2,80 (dont France 0,3)
  • Autres……….  18,40

Total………………….  40,60

 

Avec 314,9 millions de tonnes, le pays représente, au plan mondial, moins de 1 % du problème des gaz à effet de serre qui polluent la planète. Ce ne sont donc pas les efforts faits à son niveau qui peuvent avoir le moindre impact sur le réchauffement de la planète. Ce problème n’en reste pas moins central dans les préoccupations de nos dirigeants.

 

Les mesures imposées par les écologistes à l’économie

Les sources de CO2 en France (Source : CITEPA, 2019)

  • Transports……………………. 29 %
  • Résidentiel et tertiaire……. 20 %
  • Agriculture, élevage……….. 19 % (dont élevage 5,4 %)
  • Industrie……………………….. 18 %
  • Transformation énergie…… 11 % (dont prod. élect : 5 %)
  • Déchets ………………………….   3 %

 

Malgré notre très faible participation à la pollution de l’atmosphère, le gouvernement ne cesse de prendre des mesures très sévères qui affaiblissent gravement notre économie.

L’énergie

Le rapport récent de la Commission parlementaire d’enquête sur les raisons de la perte de notre souveraineté énergétique a évoqué « trois décennies d’errements et de décisions prises à l’envers, sous la poussée de considérations électoralistes », c’est-à-dire des militants écologistes. Ces derniers ont ainsi considérablement affaibli notre industrie nucléaire : fermeture de Superphénix, loi de transition énergétique de 2015 qui limitait à 50 % le nucléaire dans le mix énergétique, fermeture de la centrale de Fessenheim… Tout cela conduisant à une négligence programmée par EDF de son parc nucléaire.

Après quelques années au pouvoir, Emmanuel Macron a finalement compris la nécessité de relancer ce secteur d’activité, et a entrepris de le rebâtir. Ainsi a-t-il annoncé récemment, à Belfort, la construction de 6 nouveaux EPR à partir de 2027. De plus, EDF va racheter à General Electric les turbines Arabelle qu’Alstom lui avait cédé en 2014.

Néanmoins, les dégâts causés ont été considérables, et il faudra plusieurs années pour remonter la pente.

L’industrie

La France a besoin de se réindustrialiser le plus rapidement possible.

Pour redresser notre économie, il faut un million d’emplois industriels nouveaux, et ce, quel que soit le type d’industrie : il s’agit en effet de rattraper le retard le plus vite possible. Malheureusement, les efforts des pouvoirs publics ne pourront porter que sur les seules « industries vertes » car ce n’est que pour ce type de projets industriels que la Commission de Bruxelles autorise les pays membres à apporter un soutien.

Bruno Le Maire a déclaré  : « Nous engagerons la France dans une réindustrialisation verte rapide ».

Soucieux de respecter les dispositions prises par la Commission européenne, Emmanuel Macron a réuni à l’Élysée, le 8 novembre dernier, les responsables des sites industriels pour leur demander de diviser par deux leurs émissions de CO2 d’ici dix ans, leur promettant de consacrer 10 milliards d’euros à ces actions dans le cadre de son plan France 2030.

Le cas particulier de l’industrie automobile

Ce secteur d’activité majeur de l’économie française va être mis en péril par les décisions de la Commission européenne qui a décrété que la vente de véhicules thermiques serait interdite en Europe à partir de 2035, prenant de court les grands constructeurs allemands et français.

Toute l’industrie européenne de l’automobile est en émoi : elle va devoir se reconvertir à vive allure pour passer à la fabrication de véhicules électriques. Il s’agit d’une mutation technique fondamentale où les batteries électriques deviennent l’élément majeur : or, les Chinois sont maîtres en la matière, et dominent déjà le marché mondial, aussi bien des batteries que des automobiles électriques.

Carlos Tavares, le directeur exécutif de Stellantis, s’en inquiète : il a déclaré à propos de la très forte présence des constructeurs chinois au dernier salon de l’auto, à Paris, en octobre dernier :

« L’Union européenne a déroulé le tapis rouge devant les constructeurs chinois. Ils sont des compétiteurs extrêmement difficiles : le combat des dix prochaines années sur le marché européen va être un combat des Européens contre les Chinois » (La voix du Nord, 24 octobre 2022).

Et effectivement, les constructeurs chinois s’organisent pour pénétrer le marché européen.

Carlos Tavares a averti du danger :

« Les voitures électriques fabriquées en Europe sont approximativement 40 % plus chères que les modèles comparables produits en Chine. Les clients européens appartenant à la classe moyenne vont donc être de plus en plus nombreux à se tourner vers les modèles chinois ».

À Bruxelles, Thierry Breton prépare les mesures que la Commission européenne va pouvoir mettre en place pour aider les constructeurs européens à lutter contre le déferlement des constructeurs chinois sur leur marché intérieur.

Notre industrie automobile se trouve donc réellement menacée.

L’agriculture

La Commission européenne vit sous la pression des lobbies écologistes, et la politique agricole française est complètement placée sous son autorité.

Ainsi, la culture d’OGM à des fins commerciales est-elle interdite en France depuis 2008. Des dérogations ont été obtenues qui décalent ces interdictions d’année en année, mais la France n’a pas cherché à en profiter.

Par exemple, pour le maïs MON 810, une variété très résistante aux insectes, l’interdiction est devenue effective en France en 2014, alors que ce n’est toujours pas le cas en Espagne ou au Portugal, ni dans les pays de l’est de l’Europe. Le paradoxe est qu’aux États-Unis les agriculteurs ont recours aux OGM pour les grandes cultures : maïs, coton, soja, colza… Cela représente 90 % des surfaces cultivées. Il en est de même au Canada, au Brésil, en Argentine… autant de pays où toutes les cultures se font avec des OGM. En Europe, on se veut donc très prudent avec le progrès technique (et l’obsession du principe de précaution), mais on importe massivement tous ces végétaux, aussi bien pour la nourriture humaine qu’animale.

En 2019, Bruxelles a lancé le Pacte « Farm to Fork », un pacte vert visant à refonder l’agriculture européenne : il s’agit de réduire fortement le recours aux engrais chimiques et aux pesticides de synthèse, et de mettre des terres en jachère.

Selon des chercheurs de l’Université néerlandaise Wageningen, dans l’agriculture européenne la baisse moyenne des rendements va être de 10 % à 20 %. Ces experts ne manquent pas de rappeler que le Département américain de l’Agriculture s’en réjouit (Rapport Impact assessment of EC 2030 Green Deal Targets for substainable crop production, 20 janvier 2022). La France a imprudemment souscrit ce pacte, pratiquant même des surtranspositions des exigences de la Commission européenne.

Pour ce qui est des pesticides, le Roundup de Monsanto est interdit en France pour les professionnels. Aux États-Unis, l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) a pris position : son élément actif, le glyphosate « ne présente probablement pas de danger pour l’homme ». Aux États-Unis, les agriculteurs croisent le fer avec la justice. En Europe, cet herbicide est interdit, et la France en prive ses agriculteurs : pourtant, il leur est essentiel. On notera que l’Allemagne a pu en repousser l’interdiction jusqu’à fin 2023.

Tout récemment, est apparue une autre interdiction : celle des néo-nicotinoïdes fortement utilisés dans les cultures de betteraves sucrières. Les betteraviers ont manifesté en bloquant des rues à Paris avec leurs tracteurs, car sans alternative, leurs rendements vont être divisés par trois.

Toutes ces interdictions affaiblissent considérablement la compétitivité des agriculteurs français face aux États-Unis et aux pays d’Amérique latine : elles les empêchent de bénéficier des progrès apportés par la génétique. Et, maintenant, on s’attaque à nos élevages bovins car ils pollueraient l’atmosphère.

 

L’écologie : un nouveau champ éthique

Incontestablement, l’écologie a aujourd’hui remporté la bataille des idées.

Certains parlent d’une véritable religion.

Dans Apocalypse never, Michael Shellenberger écrit :

« L’écologie est aujourd’hui la religion laïque dominante des classes éduquées ».

Elle a une dimension éthique, interroge le croisement entre religion, éthique, et politique.

Les écologistes nous rappellent que nous n’avons qu’une seule Terre et construisent des récits apocalyptiques, leur dogme étant que la science et la technologie, livrées à elles-mêmes, mènent le monde à sa perte. Ils s’opposent farouchement à la liberté de l’Homme d’exploiter la nature, et par leur poids électoral, ils sont parvenus à imposer leur idéologie au monde politique. Nous sommes dans le registre des émotions, au détriment de la raison.

 

Ramener les écologistes français à la raison ?

Rien n’est moins sûr ! On vient d’en avoir encore la preuve avec le cas du groupe Le Duff qui vient de renoncer à son projet de création d’une usine de viennoiseries industrielles près de Rennes : las de se battre avec les écologistes qui depuis sept années mènent des actions en justice contre ce projet, la  société a finalement décidé d’implanter cette nouvelle usine à l’étranger. Et les pancartes « Non à la méthanisation » se multiplient, partout, dans les campagnes.

Nos dirigeants se conforment aux décisions prises au plan international et se soumettent aux décisions de Bruxelles.

Pour rationaliser les actions à mener dans le cadre de « France Stratégie », un groupe de travail présidé par Patrick Criqui, directeur émérite de recherche au CNRS a été créé. Ce groupe est chargé d’évaluer les « coûts d’abattement » des différentes solutions de décarbonation des activités humaines en France. les résultats de ces travaux ont été publiés en juin 2021 (le rapport que j’ai mis en lien est daté de mai 2023) : les coûts socio-économiques de différentes actions possibles ont été chiffrés dans cinq grands secteurs d’activité : transports, électricité, hydrogène, bâtiment résidentiel, et industrie. Ce rapport a fait suite à la Commission Quinet qui avait élaboré une méthodologie pour procéder à ces types d’approches.

Beaucoup d’observateurs considèrent qu’en Europe les autorités de Bruxelles vont beaucoup trop loin dans les mesures qui sont prises en matière écologique.

On vient d’apprendre que les écologistes ont eu un nouveau succès : la Loi Nature soutenue par la jeune activiste suédoise Greta Thumberg, que combattaient les partis de droite menés par le chef de file du PPE Manfred Weber, vient d’être adoptée par le Parlement européen à Strasbourg. C’est une des pièces maitresses de la transition verte de l’Europe : elle impose aux États membres des objectifs contraignants pour la restauration des terres et des espaces marins abimés par l’Homme.

Ainsi, selon Augustin Landier, qui a enseigné à Princeton et à Harvard, dans l’hebdomadaire Le Point du 1er juillet 2023 :

« Personne en Amérique ou en Chine n’envisage la décroissance comme une piste sérieuse pour répondre au défi du réchauffement : le mot décroissance existe à peine aux Etats-Unis ».

Il est frappé par « la montée des thèses prônant la décroissance dans le débat public français », et nous avertit : « Cette auto-flagellation est une fâcheuse exception culturelle qui pourrait entraîner la France dans un cul-de-sac ».

Son avis est important : il est normalien, agrégé en mathématiques et en philosophie, et docteur au MIT aux États-Unis. Et dans l’article de La Voix du Nord, cité plus haut, Carlos Tavares, lui aussi, s’étonne d’une « superficialité dans les raisonnements qui est inquiétante ».

Nous avons montré, pour ce qui est de l’industrie, les absurdités auxquelles nous sommes conduits.

Dans le domaine de l’industrie automobile, les délais sont bien trop courts pour une reconversion à l’électrique.

Dans l’article de La Voix du Nord cité plus haut, Carlos Tavarès alerte :

« Il y a une décision d’interdiction dogmatique de vente en 2035 dont les conséquences sociales sont ingérables ».

Il y a un risque incontestable d’envahissement par les constructeurs chinois, qui risque donc de ruiner notre industrie automobile pour réduire d’un millième les tonnages de GES émis dans le monde.

Quant aux mesures prises dans le domaine agricole, on est face à un paradoxe : la Commission européenne a interdit en 2008 les cultures d’OGM, et la France s’y est conformée. Or, sur le continent américain, tous les agriculteurs recourent aux OGM, et la France importe leurs productions. Il en est de même pour le désherbant Roundup de Monsanto-Bayer : interdit en France, autorisé aux États-Unis.

Pourquoi l’Union européenne est-elle aussi active en  matière d’écologie ?

Le lobbying des ONG de l’environnement serait-il à ce point puissant à Bruxelles ?

Certes, le GIEC a-t-il démontré que le « business as usual » conduirait à un réchauffement de la planète de 5 à 6° C à la fin du siècle : mais est-il nécessaire de prendre la tête de la croisade mondiale pour sauvegarder la nature et éviter que l’Homme ne pollue davantage la planète ?

La France dans le Green Futur Index du MIT vient en quatrième position dans le monde pour le combat à mener. C’est beaucoup lui demander, compte tenu de l’état dans lequel se trouve son économie.

Nous nous rapporterons, en conclusion, à ce que dit le ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani, qui est un physicien de profession et ancien directeur de l’Institut de Technologie de Gênes.

Dans l’interview de décembre 2021 au journal Les Échos, il fait ce commentaire :

« Le monde est plein d’écologistes bobos et extrémistes : ils sont pire que la catastrophe climatique ».

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  • Signe des temps… Face à la force verte, la plus grande rébellion d’un président, aujourd’hui, est de virer un ministre écolo populaire. Il y a 40 ans, il faisait exploser leur navire ! Quand même.
    Heureusement pour nous, humains raisonnables, nous pouvons compter sur les écolos pour se saborder. De Sandrine à Ste-Soline – pour reprendre le bon mot de Ambrose Pierce : ces gens nous offrent le spectacle de ceux qui, professant des vertus pour lesquelles ils n’ont aucun respect, en retirent l’avantage d’avoir l’air d’être ce qu’ils méprisent.

  • Ce sont les écolos, avec leur acharnement anti nucléaire, qui ont conduit les pays industrialisés à produire plus de CO2 que nécessaire. Ils ont parfaitement bien réussi en Allemagne. Ils ont réussi avec la fermeture de Superphénix à briser la filière nucléaire française qui permettait de recycler les déchets nucléaires des centrales de première génération.
    C’est un comble que ce ramassis de petits politicards puisse faire la leçon sur le CO2 ce sont eux qui sont responsables de l’explosion de la production de CO2. Ils exploitent juste l’ignorance des peuples. Leur emprise est comparable à celle d’une religion.

  • « Gardons-nous bien des écologistes ! » dites vous.
    Je dirais plutôt :
    Gardons-nous bien de Bruno Le Maire, qui est le pire ministre de l’économie de tous les temps et qui ne risque absolument pas d’être remercié lors du prochain remaniement.
    Gardons-nous bien d’Emmanuel Macron qui est incapable de prendre la moindre décision pour réduire l’impact de ses nombreuses erreurs.
    Gardons-nous bien de France TV qui angoisse une partie de la population avec des prévisions météo librement inspirées des travaux de Nostradamus, alors que nous connaissons un été exceptionnellement tempéré.
    Ce n’est pas le plagiste Nicolas Hulot qui est responsable de ce désastre mais celui qui l’a nommé ministre en 2017 et tous ceux qui ont signé son pacte en 2007 (Sarkozy, Bayrou, Royal…)
    Ce n’est pas la professeure d’économie Sandrine Rousseau qui fait peur mais plutôt le niveau de nos universités et la complaisance de ceux qui l’interviewent.
    Les vrais responsables sont ceux qui nous dirigent depuis 15 ans et qui se sont compromis avec des ultra gauchistes qui veulent détruire la France !

    • «  »alors que nous connaissons un été exceptionnellement tempéré. » » !!
      C’est drôle moi ici dans les Pyrénées audoises j’en suis à plus de 15 jours avec 40°C les après-midi, oui c’est tempéré pour un habitant du Sahara mais pas pour un européen…..
      Et forcément les ultra-gauchistes complotistes qui oeuvrent à la destruction de la France, OK je vois les symptômes, pour le traitement faudra attendre…..

      -2
      • Je vous suggère de consulter les données météo sur l’ensemble de la France, vous verrez qu’on est loin de la canicule.

        • Canicule = Un indice universel qui a été mis au point dans les années 2010, prenant en compte à la fois la durée et l’amplitude des vagues de chaleur (et plus sur Wikipedia pour mieux comprendre, c’est intéressant car ça diffère selon les pays)
          Si pendant plusieurs jours vous avez 40°C la journée et que la nuit la T° n’arrive pas à descendre suffisamment pour compenser vous êtes dans une période de canicule, dire que c’est juste un peu chaud relève du mensonge éhonté ou de l’aveuglement militant !

  • Merci, la conclusion résume parfaitement la situation. Hélas ces bobos et extrémistes influencent fortement des dirigeants faibles.

  • Le communisme est à nos portes! Les Pol-Polt et autres Robespierre n’attendent plus qu’une occasion pour prendre le pouvoir et ils ne le rendront pas.

  • Une erreur dans l’article reprise 2 ou 3 fois, le glyphosate n’est pas interdit en France et en Europe à ce jour et n’a jamais été interdit.
    Alors certes, la question est sur le grill depuis quelques années, nous ne sommes pas à l’abri d’une interdiction soudaine, mais à ce jour elle n’existe pas.
    Par contre, il est vrai que d’autres substances sont régulièrement supprimer, posant des impasses techniques, le tout bien souvent à cause d’un principe de précaution excessif. ( Ces substances étant toujours très utilisées de par le monde, et pas que par des pays laxistes)
    À propos du principe de précaution, heureusement que les hommes préhistoriques ne l’avaient pas adopté, il n’aurait jamais domestiquer le feu,et je ne serai pas là en train d’écrire avec un smartphone un commentaire sur contrepoint!!

    • Le glyphosate n’est pas interdit en France, mais son usage n’est pas autorisé aux particuliers ni aux collectivités…

      • C’est le  » en même temps » cher à Macron : tout ce qui n’est pas interdit serait autorisé mais en même temps tout ce qui n’est pas autorisé est interdit ! On a vraiment affaire à un génie !

  • Ils devraient multiplier le prix de l’électricité par dix cela permettra de rendre rentable les éoliennes et tout type de machin apte à produire de l’énergie, évidemment la plus grande partie de la population ne saura plus payé excepté les hauts fonctionnaires qui logent gratos, les riches, les artistes, les sportifs, certains militaires et policiers

  • Cornaquée par un ramassis de prédicateurs apocalyptiques, toute la France organise allègrement son suicide altruiste assurant le sauvetage de la planète.
    Glorieuse secte.

  • gardons nous de l’écologisme!!!

    non non il n’y pas de bon  » écologisme »… sa « faillite » à preserver l’humain et la nature ne s’expliquera pas par des leaders mauvais..

    c’est une idée foireuse au départ…

  • Les commentaires sont fermés.

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