La voiture électrique roule au carburant écologique

Il n’y a pas de marché mondial : l’idéologie a remplacé la concurrence

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La voiture électrique roule au carburant écologique

Publié le 16 novembre 2022
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Un article de la Nouvelle lettre

La voiture électrique est-elle la solution d’avenir ?

Elle a été la vedette du Salon de l’automobile à Paris. Le Parlement européen a confirmé jeudi dernier sa décision du 8 juin : la vente des voitures à moteur thermique, même d’occasion, sera interdite à partir de 2035.

Qui oserait douter de ce grand progrès ? Certainement des illuminés réactionnaires comme Christian Gérondeau1. Mais aussi des économistes et surtout des consommateurs qui constatent qu’actuellement, c’est le jeu de la concurrence qui n’est pas respecté. Le seul carburant qui fait avancer les ventes de voitures électriques est l’idéologie écologique. Il en est de la voiture électrique comme des trains de la SNCF : un produit subventionné (et à plus forte raison un monopole public) peut rapporter beaucoup d’argent et d’avantages à ses propriétaires et salariés, même si ses usagers en sont mécontents et voudraient autre chose.

 

Faiblesses recensées 

Il ne fait pas de doute que la technique de la voiture électrique n’est pas encore tout à fait au point. Elon Musk, le propriétaire de Tesla, la marque la plus vendue à ce jour, recommande aux acheteurs de ne pas prendre une autoroute les jours de grand départ : ils devraient appeler des secours pour ne pas marcher à pied sur des kilomètres.

Sans doute la technique pourrait-elle évoluer mais dans son état actuel la voiture électrique accumule les handicaps : des batteries disposant d’une faible énergie, une vitesse limitée, un plein « rapide » en une demi-heure (contre 5 minutes avec du carburant), sa construction et sa commercialisation supposent beaucoup d’émissions de CO2 (inadmissible quand on veut décarboner), son prix d’achat demeure très élevé et sa revente est difficile quand elle suppose un changement onéreux de batteries. En contrepartie la voiture électrique jouit sans doute d’un effet de mode : il est très bien porté de montrer qu’on est en avance d’une idée et qu’on en a les moyens. C’est une voiture de riche. Il est vrai qu’une bonne grève de la CGT dissuade d’acheter une voiture à moteur thermique.

On peut s’étonner d’ailleurs que les gouvernants français aient mis tant d’empressement car d’une part Bercy va perdre les recettes des taxes sur les produits pétroliers (qui ont motivé les Gilets jaunes en 2018), d’autre part la production française (Renault Peugeot) a déjà beaucoup de retard et de coûts par rapport aux producteurs étrangers (surtout allemands et chinois), aux subventions il faudra sans doute ajouter quelques règlements protectionnistes (pourquoi pas une norme écologique de plus : la voiture française plus propre, achetez français).

 

Pas de marché mondial

L’agence internationale de l’énergie (IEA) utilise sans cesse l’expression « marché mondial de la voiture électrique », pour en dire évidemment tous les avantages et toutes les heureuses perspectives.

Mais il n’y a pas de marché mondial puisque la concurrence n’est pas ouverte. Les prix n’ont aucune signification car les subventions à la recherche, à la production et bien sûr à la vente sont considérables.

Il n’y a pas, ou il n’y a pas actuellement, ou il n’y a pas partout dans le monde de marché : il y a, en France en particulier, une planification étatique de la production.

Deux faits donnent à penser. Le premier c’est que la Chine vient d’arrêter les subventions, sans doute parce qu’elle anticipe d’abaisser encore davantage ses coûts de main-d’œuvre grâce à son modèle social très exemplaire. Le deuxième c’est qu’il n’y a pas de vente de voiture électrique aux États-Unis parce qu’il n’y a aucune subvention. Cette année, 95 % des voitures vendues sont thermiques (et surtout des SUV, de quoi faire enrager les verts).

 

Le carburant idéologique

L’aide que les politiciens apportent à la voiture électrique est inscrite dans le programme des COP. Elle est dans la logique de la « décarbonation » : l’émission de CO2 par les moteurs thermiques explique le réchauffement climatique et les pollutions urbaines.

La France, toujours en tête du progrès, a multiplié les initiatives. Dans son programme pour la présidentielle 2022, Emmanuel Macron a promis une prime de 100 euros par mois à tout acheteur pour permettre aux plus démunis d’accéder à la voiture électrique, qui devient ainsi un signe et un moyen de justice sociale égalitariste. Entre les deux tours, il a souhaité « une France où la voiture électrique pour tous viendra remplacer les coûteux pleins d’essence ». Message entendu par Monsieur Martinez, sans doute.

Dernier point mais non le moindre, la « planification de la transition écologique » est l’objectif majeur du nouveau quinquennat. Madame Borne, Premier ministre, en est personnellement responsable, flanquée de deux ministères : il faut aussi savoir mobiliser toutes les intelligences politiciennes. Il faut surtout savoir manipuler les électeurs avec des hochets, et obtenir ce dont tout le monde rêve depuis l’éternité et Karl Marx : la rupture avec le système marchand et avec la liberté.

Sur le web

  1. Christian Gerondeau, La voiture électrique et autres folies : la religion écologiste (éd. L’artilleur, juillet 2002)
Voir les commentaires (15)

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Créer un compte Tous les commentaires (15)
  • Il ne faut pas s’en faire pour les taxes, on mettra sûrement une TIPP ou autre sur l’électricité des bornes de recharge publiques. Certains pensent passer à la taxation au km parcouru ….

  • L’idéologie folle de destruction est en marche avec des illuminés au gouvernement.

  • Parler d’idéologie écologique est un oxymore. L’écologie n’est pas idéologique, c’est l’écologisme qu’il l’est.
    Il faut donc parler d’idéologie écologiste ou plus simplement d’écologisme.

    • Connaissez vous un écolo qui ne serait pas abru thi d’idéologie ? Moi pas.
      J’ai donc du mal a saisir dans vos distinctions.

      • Si vous parlez des écologistes, oui ils sont bien évidemment dans l’idéologie, en l’occurrence l’écologisme.
        Si vous parlez des écologues, en théorie ils ne sont pas idéologues, mais je veux bien croire qu’ils soient assez souvent aussi écologistes. Mais il y en a quand même qui sont objectifs et non idéologues. Je pense à Sylvie Brunel et Bertrand Alliot notamment.

  • Donc, dans 13 ans les européens mettrons à la ferraille tout le parc automobile…. Des milliards. Quelques annees avant plus aucune voitures ne pourra être achetée sauf à perdre son investissement, sans doute que tout le réseau autoroutier sera fermé, les station service en ruine et par conséquent plus aucun camion sur la route faute de pompe…. Mais c’est dans 13 ans, d’ici là… L’euro vaudra zéro, l’ue aura éclaté et la plus part des européens a la recherche désespérée d’un trognon de pain.

    • C’est très caricatural, mais il y a effectivement de quoi être inquiet de la tournure que prend la « transition écologique ».

  • « l’émission de CO2 par les moteurs thermiques explique le réchauffement climatique et les pollutions urbaines »
    Sans commentaire. Il serait désobligeant.

  • Les écolos déprimés n’ont d’autres solutions que le suicide , ça nous rendrait l’air plus respirable .

  • j’attends une offre politique..

  • « il a souhaité « une France où la voiture électrique pour tous viendra remplacer les coûteux pleins d’essence ». » A-t-il donc l’intention de rembourser leur plein d’électricité aux « heureux » propriétaires de ces voitures d’avant-garde? Manipuler les peuples, l’apanage du marxisme, comme vous l’écrivez.

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