Affaire Lola : pourquoi la “récupération politique” gêne les pro de la politique

Analyser l’affaire dévoile crûment deux escroqueries politiques monumentales que tout le monde médiatique fait mine d’ignorer superbement.

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Affaire Lola : pourquoi la “récupération politique” gêne les pro de la politique

Publié le 21 octobre 2022
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Le meurtre de Lola, par son caractère abominable, a provoqué la colère et l’effroi dans l’opinion publique. Comment un crime aussi terrifiant a-t-il pu être commis ? Quel esprit malade a pu s’en prendre à une petite fille innocente de manière aussi barbare ?

Très vite, la recherche des responsables et des coupables s’est emparée des esprits : un crime aussi odieux ne pouvait avoir été perpétré que par un esprit diabolique, répondant à des motivations tout aussi extraordinaires.

Les premières causes invoquées sur les réseaux et dans les médias évoquaient un trafic d’organes ou encore des sectes associées à la principale suspecte. Finalement, ces pistes se sont révélées être des impasses, et ce sera à la justice d’enquêter pour savoir le fin mot d’histoire sordide dont le gouvernement a du mal à évaluer la portée politique.

 

Attention à la récupération politique !

En effet, les premières réactions de la Macronie sonnaient comme des rappels à l’ordre : attention aux récupérations de ce « fait divers » par l’extrême droite, attention à une « instrumentalisation politique » nécessairement déplacée pour pousser l’agenda politique de la bête immonde dont le ventre est encore fécond. Il faut dire qu’à la droite de la droite, il n’a pas fallu longtemps pour colorer les prises de position indignée par des considérations xénophobes ou mêmes racistes une fois révélées les origines algériennes de la suspecte.

Il n’est pourtant pas nécessaire d’être diplômé de Science Po ou titulaire d’un doctorat pour constater que la « politisation » des affaires les plus tragiques ou des plus sordides fait partie du quotidien de l’activité politique en France.

De l’affaire Adama à l’affaire Theo, de la tragédie du petit Aylan ou de l’assassinat de Samuel Paty, à tort ou à raison les factions et les groupes d’intérêt réclament prises de conscience et réforme en s’appuyant sur de tels crimes et délits. Telle affaire témoigne de la violence policière, du racisme systémique, de la partition islamiste de la société, etc.

Dans certains domaines, l’industrie victimaire est même devenue un véritable business parapolitique. Exciter les passions populaires pour ensuite se poser comme médiateur entre les professionnels de la politique et les électeurs est un modèle économique à part entière. C’est aussi ça, la politique sans le romantisme.

Alors pourquoi l’affaire Lola ne serait pas « politique » là où celle adoubée par la classe politique et les médias dominants ne le serait pas ? Là encore, la réponse n’est pas non plus trop difficile à trouver. Elle ne sert pas l’agenda politique gouvernemental ou celui des différents groupes de pression professionnels qui vivent de l’argent public.

 

Deux escroqueries fondamentales

Pire encore, analyser l’affaire dévoile crûment deux escroqueries politiques monumentales que tout le monde médiatique fait mine d’ignorer superbement :

La montée de l’insécurité, et donc l’effondrement du régalien, est affolante et pointe du doigt la nullité politique de nos élites bureaucratiques. Elle touche principalement les classes populaires, et les rodomontades sécuritaires de Gérald Darmanin n’impressionnent finalement que les éditorialistes de France Inter. Les pouvoirs publics sont incapables de réagir face à l’ensauvagement d’une partie de la population, et c’est la justice et la police qui aujourd’hui reculent partout sur un territoire national que lui contestent islamistes, trafiquants et communautarismes.

La bureaucratie tentaculaire qui paralyse la France produit une montagne de papiers inutiles qui masque son impuissance réelle. La principale suspecte était sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français : elle n’a jamais été reconduite à la frontière, et de toute manière, ce n’est pas prévu par le texte juridique. Pour elle, ce n’était qu’un papier parmi tant d’autres qui a dû finir à la poubelle comme la pub qu’on reçoit quotidiennement dans nos boîtes aux lettres.

Le problème n’est pas « l’instrumentalisation politique » du meurtre de Lola : il est humain de vouloir comprendre, et pour comprendre, il faut contextualiser et insérer le cas particulier dans la trame générale de la vie sociale, économique et politique d’aujourd’hui à partir de ce qu’on connaît.

De là, il est possible de tirer des conclusions, de demander des réformes ou de porter à l’attention du public ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas au sein de nos institutions. C’est en fait le cœur de l’activité civique démocratique : s’impliquer, porter à la connaissance du public des problèmes communs, demander des comptes aux édiles en cas de défaillance.

Ce besoin de comprendre et d’expliquer doit se faire cependant en connaissance de cause, ce que beaucoup oublient sur les réseaux sociaux : c’est à la justice et à la justice seule qu’il revient de juger, et éventuellement de condamner les coupables dans un État de droit, certainement pas à la foule ou aux médias.

 

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  • ah , un cohn bendit qui recense tous les actes de bienfaisance fait par des immigrés contre une le pen qui recense tous les crimes commis par d’autres…

    le politique est responsable des conséquences de sa politique.. mais il faut bien dire que sa responsabilité est d’ordre” statistique”..
    un crime peu suffire parfois , même si c’est injuste à changer une politique..

    foutre dehors des immigrés clairement nuisibles est une quasi évidence..mais exiger la perfection est sans doute aller trop loin.. comme il ya une proportionnalité dans la punition des
    crimes et une questionnement sur les circonstances…

    mais .. seulement voila.. tu es de droite ou tu es de gauche??? tu es POUR ou CONTRE l’immigration?

    • Factuellement, ni l’orde, ni le respect des lois, ni l’esprit républicain découlent de l’action du gouvernement élu. De fait, il me semble tout à fait légitime de parler de responsabilités, dans le sens d’ailleurs des propos de Rotailleau lors de sa récente allocution. Macron n’est pas responsable de la mort de Lola, il est responsable du volet régalien et en ce sens, je suis personnellement plutôt dubitatif sur la méthode déployée par l’homme.

      -1
  • C’est à la justice qu’il revient de juger. Voilà le postulat sur lequel s’appuie un système judiciaire au moins aussi en dessous de tout que l’exécutif pour rester au pouvoir !

  • C’est effectivement à la justice de juger dans tous les cas mais les lois ne sont pas parfaites et il n’y a personne pour contrôler leur utilisation.

    Il faut malheureusement qu’il y ait des drames et donc la médiatisation pour que subitement les législateurs se rendent compte de l’énormité qu’ils ont voté ou non ou pour l’exécutif de son efficacité.
    Sans médiatisation et sans récupération politique ça aurait été un rapport de plus à la poubelle.

  • Ce serait un grave accident de la route, le Pouvoir aurait déjà promis le remède – un radar, un aménagement routier, une nouvelle loi… Après avoir immédiatement “récupéré” le drame : la faute à la vitesse, la vitesse, la vitesse.
    S’il n’a de cesse pour Lola de dénoncer la récupération, forcément extrême-droitière, c’est qu’il ne peut ou veut rien faire, et qu’il est, oui, en partie, responsable ; il joue la montre.

    10
  • Je ne comprends rien à ce pays ( ni à rien d’ailleurs )
    On y agresse et on ressort libre du commissariat avec une tape sur les doigts. On y prend des mois de prison et on ressort libre du tribunal, on y prend des années de prison et on en fait à peine la moitié si on n’a pas agressé un gardien ou un co-détenu. On se prend une obligation de quitter le territoire français et on peut y rester encore des années, mais on ne peut pas poser de question au gouvernement à ce sujet si on est un député de la nation. Ceux qui instrumentalisent en permanence afin de faire avancer leur agenda politique sont outrés que leurs adversaires politiques ne leur arrivent pas à la cheville ou bien ? Tant de cuistrerie me sidère.
    Vous me connaissez , je suis pro-immigration mais je suis aussi radicalement intransigeant et impitoyable avec les gens qui s’en prennent aux personnes ou à leur propriété ( les criminels et les hommes de l’Etat ) et radicalement tolérant avec les gens dont je ne partage pas les idées, les mœurs et les coutumes mais qui vivent en paix sans contraindre personne ( la plupart des gens )
    Il y en a bien un ou deux arrogants de ceux qui nous gouvernent que je descendrais bien de leur piédestal afin de bien leur montrer par l’exemple à ce qu’est une atteinte à la liberté : pif, paf et pouf.
    Purée de soulagement que cela serait de lâcher-prise lol.

    J’espère que vous vous préparez.

  • voici un texte que j’ai voulu publier sur Le Point et qui a été censuré
    “bon, si j’comprends bien, ce drame épouvantable est un fait divers causé par la folie… Le
    fait que la meurtrière soit étrangère, entrée en France sous le statut d’étudiante, qu’elle soit
    devenue sans titre, qu elle ait fait l’objet d’un ordre d’expulsion non notifiée parait il (que
    faisait le fonctionnaire en charge. Du dossier ? Il prenait ses vacances ?) qui est
    responsable de ce fonctionnaire mr Darmanin ? Est purement superfétatoire ? Rappeler ces
    faits serait de la récupération politique d’extrême droite ? On nous refait le coup du
    Bataclan. C a va marcher longtemps ?” Dans cette histoire, digne d’un roman de Granger, il n’ y a qu une certitude: Si notre administration fonctionnait correctement , si nos lois étaient appliquées et au besoin modifiées cette meurtrière aurait été reconduite à la Frontière depuis au moins 3 ans et cette petite fille serait vivante POINT BARRE ; Tout le reste est méprisable

  • J’ai souvenir de compagnies aériennes vérifiant consciencieusement que j’avais bien visa et billet de retour avant de m’embarquer, pour ne pas être obligées de me rapatrier à leurs frais si les autorités m’avaient refusé l’entrée. Il est vrai que ça n’était pas vers des pays aussi développés que la France…

  • Un gouvernement aux yeux secs mais qui sait trouver des mots pour masquer son impéritie et dont la seule émotion réside dans l’affolement devant ses conséquences politiques. S’activer à enfouir, comme les chats le font pour ne pas faire découvrir leur passage.

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