Si Macron veut rester dans l’Histoire il devra réformer

Monsieur Macron, votre place dans l’histoire se joue sur ce quinquennat, par vos décisions ou vos non décisions vous serez celui qui sauvera la France ou la propulsera dans le fin fond des classements des pays développés.

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Emmanuel Macron at European Council meeting 22-23 june 2017(CC BY-NC-ND 2.0)

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Si Macron veut rester dans l’Histoire il devra réformer

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 1 mai 2022
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En cette période charnière pour l’avenir de la France, nous ne demandons pas à un Président d’être intelligeant, charismatique ou empathique mais tout simplement d’être courageux !

Le mal français est bien identifié

Ce n’est pas la peine de refaire un état des lieux à chaque nouveau quinquennat. Nous connaissons tous les travers de notre pays et ceci depuis plus de 20 ans :

Un pays hyper-endetté

Au début des années 2000, l’endettement était encore conforme aux critères de Maastricht qui l’exigeait en dessous de 60 % du PIB.

Après avoir frôlé les 100 % en 2016 la dette a de nouveau explosé pour atteindre 113 % à ce jour soit 2800 milliards d’euros ; sans compter la dette hors bilan, l’endettement des entreprises et des Français qui aboutit à un total d’environ 350 % soit nettement plus que l’Italie présentée néanmoins comme l’homme malade de l’Europe.

Une grande majorité de ces dettes devront être remboursées par les générations à venir, sans compter le coût tout aussi pharaonique de la transition climatique actuellement mis sous le tapis.

Un pays hyper-administré

L’administration est tellement obèse qu’elle en est devenue inopérante et n’est plus capable d’assumer sa fonction au point de devoir faire appel à des sociétés privées de conseil auxquelles on pourra ajouter une partie non négligeable des deux millions d’associations qui pallieront ses insuffisances.

Pourtant, les dépenses publiques sont les plus élevées au monde, ont un coût de fonctionnement en constante augmentation, passé de 40 % du PIB en 1975 à 56 % en 2019 (dépassant même les 60 % en 2020) alors qu’en Allemagne, dont la supériorité en efficacité n’est pas contestable, elle se limite à 45 % en 2019 !

Une grande partie (32 %) étant consacrée au traitement social avec le résultat désastreux de notre fonction hospitalière constaté depuis le passage aux 35 heures.

Le délabrement des fonctions régaliennes

L’inadéquation flagrante entre les capacités pénitentiaires et les jugements prononcés fait le bonheur d’une partie de la population délinquante qui n’est plus inquiétée par des sanctions jamais appliquées, voire décalées de plusieurs années dans le meilleur des cas.

La sécurité intérieure pèche également par son manque de résultat principalement parce que les policiers sont écrasés de contraintes administratives souvent inutiles, et surtout du manque de soutien d’une hiérarchie obnubilée par les statistiques et surtout par crainte d’une bavure.

Le système éducatif

Malgré un budget décent, il est d’une inefficacité notoire et sanctionné par une régression régulière dans le classement international Pisa qui place la France 26ème sur 70, ce qui ne présage donc pas un avenir florissant pour notre pays.

Le temps des décisions est venu

L’inventaire de nos faiblesses est donc connu, les remèdes également même s’ils divergent d’un mandat à l’autre.

Il convient de tout simplement se rapprocher de ce qui fonctionne chez nos voisins, sans chercher d’excuse sur une soi-disant spécificité française que je définis personnellement comme « faire comme tout le monde mais avec 20 ans de retard ».

Tous les pays modernes ont fait leurs réformes, y compris dernièrement l’Italie. Il est donc impératif que la France s’y mette de toute urgence avant que ce ne soit imposé par le FMI et le BCE.

Le président Macron réélu sera-t-il notre Schröder qui a mis l’intérêt de l’Allemagne avant le sien en mettant en place les réformes Hartz à partir de 2002.

Emmanuel Macron doit donc faire de son dernier mandat, puisqu’il ne pourra être réélu, celui de la dernière chance et sortir immédiatement de cette course à l’endettement et du « quoiqu’il en coûte » certes indispensable en période covid mais malheureusement mal équilibré puisqu’il a permis aux Français de placer un supplément de presque 200 milliards d’euros dans leur bas de laine aux frais des générations futures.

Dans l’ordre chronologique il doit impérativement :

Baisser drastiquement les dépense de l’État pour les ramener de toute urgence à 45 % du PIB.

Baisser immédiatement la pression fiscale sur l’entreprise, principalement industrielle. En diminuant de moitié l’ensemble des charges sur les entreprises industrielles nous pouvons espérer retrouver, comme chez nos voisins allemands, voire dépasser de nouveau les 20 % à rentrées équivalentes pour le budget de l’État.

Baisser drastiquement les contraintes normatives sur l’entreprise en passant de plus de 400 000 normes à 80 000 comme en Allemagne.

Lutter efficacement contre les situations de rente, dont l’overdose de fonctionnaires en est la démonstration et surtout libéraliser l’emploi sans la contrainte et la durée de travail.

Travailler davantage en alignant le départ à la retraite sur nos voisins et également pendant la période d’activité soit au total 30 % de plus pour rejoindre l’Allemagne.

Redonner aux Français la maîtrise de leur avenir en cessant de vouloir leur bien à leur place. Pour cela les laisser se prendre en main en réduisant à l’essentiel les dépenses sociales, ce qui permettra, par transfert, d’augmenter significativement leur revenu, et ce d’autant plus que l’on économisera sur la gestion, et les potentielles fraudes et abus engendrés par notre système.

L’environnement politique est idéal

Au moment où la guerre à l’Occident se précise, ne rejoignons pas un système dans lequel l’État cherche à avoir la mainmise sur toute la population. Au contraire, il faut défendre la liberté de chacun, ce qui valorisera notre civilisation et ses entrepreneurs.

Il est temps de faire de nos citoyens des personnes responsables de leur avenir, les éduquer économiquement et lever tous les tabous ayant conduit les Français à détester un des fondements de notre démocratie, à savoir le libéralisme économique. Le terme libéralisme a été galvaudé par ses détracteurs pour en faire l’exact contraire de ce qu’il est et l’affubler tous les maux qu’il combat.

C’est donc une éducation à revoir complètement. Elle ne doit pas se cantonner uniquement au savoir général mais à la réalité d’un monde qu’une minorité cherche à accaparer et qui ne peut-être combattu que par un État fort, aussi bien économiquement que militairement.

Alors oui, cette période de remise en cause du monde entier est propice à une réforme de fond du pays.

Conclusion

Les décisions doivent être prises sans trembler, continuer à faire l’autruche n’est pas une option !

Notre Président en est conscient, en aura-t-il le courage ?

Malheureusement, son virage à gauche, sauf à être un subterfuge, n’est pas de bon augure mais laissons-lui les législatives pour en juger.

Monsieur Macron, votre place dans l’histoire se joue sur ce quinquennat, par vos décisions ou vos non décisions vous serez celui qui sauvera la France ou la propulsera dans le fin fond des classements des pays développés.

À vous de choisir.

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  • Ah c’est beau de rêver! Macron fera ce que les français veulent, plus d’étatisme, plus de contrôle, plus d’aides, et plus de taxes (pour les autres seulement cela va sans dire).
    Avec plus de 50% des français d’extrême gauche ou droite (ce qui revient au même), ce n’est pas seulement l’état d’esprit de Macron qu’il vaut changer, mais celui d’une bonne partie des français. Changer de pays, c’est tellement plus simple que de changer tant de monde.

  • Macron ne pourra pas être réélu. Qu’importe, il a déjà pensé qu’on peut être Président de l’UE sans élection.

    • Il a une réforme dans les tuyaux: repasser au septennat renouvelable, la limite des deux mandats passe à la trappe et son ambition est d’être encore président 19 ans minimum

  • Le président veut garder le pouvoir, et comme vous le faites remarquer les électeurs sont outrageusement gauchisés ( et verdoyants), donc pour éviter la paralysie d’une cohabitation il lui faut susciter une campagne pastèque (rouge et vert) qui ratisse large. Ce qu’on peut espérer est qu’il ne croit pas un mot des balivernes qu’il nous assène et que cette fois il aura les moyens et le courage de redresser la barre, contre les syndicats, contre la rue, contre la foule, contre les propagandes délirantes (GIEC et autres). Ça va tanguer mais toutes façons il ne sera plus réélu avant 2032.

  • « Une grande majorité de ces dettes devront être remboursées par les générations à venir, sans compter le coût tout aussi pharaonique de la transition climatique actuellement mis sous le tapis. »

    Beaucoup de jeunes critiquent les « boomers » qu’ils rendent responsables de leurs déboires actuels, et EN MEME TEMPS, sont convaincus de l’utilité incontournable de la transition climatique qu’ils paieront aussi, comme leurs enfants et petits enfants sans doute!
    AMHA, les jeunes lucides et réalistes déserteront ce pays tout pourri et iront exercer leurs compétences ailleurs, dans des pays où elles seront reconnues à leur juste valeur.
    En France, il est déjà trop tard et il n’y aura pas de canots de sauvetage pour tout le monde!
    CPEF

  • Macron est deja inscit dans l’histoire comme le plus grand parasite nefaste pour la France !
    Il n’y a pas de culture Française, Vente de Alsthom et autres, La Dette, le pantin de l’OTAN et des USA, L’officialisation de la corruption généralisée de la Santé, etc … etc…
    Immaginer Q’uil va aller au dela est effrayant.

  • C’est moins l’entrée de Macron dans l’Histoire qui doit préoccuper mais la sortie de la France. On demande seulement qu’un gouvernant fasse son job et non de marquer son époque.

  • Vous voulez que Macron se saborde ? et meme en admettant qu il le veuille que les membre de son parti et ses ministres (qui eux voudraient bien devenir president) le suive ?
    Macron a ete elu par 2 classe d age : les moins de 25 ans (de facon marginale, ils votent peu) et les plus de 65.
    Tailler dans les depenses de l etat signifie tailler dans les pensions de retraites et les soins medicaux (ca fait 50 % des depenses). Vous passerez pas de plus de 60 % du PIB a 45 en ne changeant pas la moquette de l elysee ou en supprimant des postes dans le ministere de culture. Surtout si vous voulez en parrallele regonfler le regalien

    Je comprend pas cette fixation sur l age de la retraite a 65 ans. le systeme est en deficit AUJOURD HUI. passer a 65 ans n aura aucun effet des annees a moins de recalculer les pensions des retraités avec le nouveau bareme (imaginez le couinement de nos boomers parti a la cinquantaine)

    • Encore une fois, introduire de la capitalisation défiscalisée en échange de l’abandon de droits à la répartition résoudrait le problème AUJOURD’HUI, et réduit la part de l’Etat dans le PIB de façon neutre aujourd’hui et ultra-favorable à la croissance demain. Le problème est que les dirigeants n’ont absolument aucune envie de résoudre la question des retraites, car ils croient que ça plomberait leur réélection. Il est aussi que les électeurs ne veulent juger que sur un âge légal.

  • Qu’ elle idée vaine que de s’ époumoner à écrire un tel billet. Son slogan était: » nous tous » ( sans moi). Il est d’ ores et déjà clair que dans cinq ans ce ne sera pas que de sa faute, ce qui n’ est pas complètement faux, contrairement à un jeton du vrai genre comme lui.

  • « L’environnement politique est idéal ». Probablement la plus grande bêtise qu’il m’ait été donné de lire depuis un an.
    La situation politique est catastrophique : un pays fragmenté, éclaté comme jamais et grâce à qui ? Grâce à Macron qui méprise ostensiblement au moins la moitié des français. Une situation économique calamiteuse, grâce à la participation active de qui ? Macron qui a fait exploser la dette, l’immigration, l’assistanat etc.
    Et vous osez parler d’un environnement politique idéal pour réformer. Un président rejeté par 5 français sur 6. Et oui, Macron a été élu grâce aux 17% de français en âge de voter qui ont voté pour lui, regardez les chiffres (résultat du 1er tour, seul vote d’adhésion véritable au candidat).
    Il est pieds et point liés. Il faut s’attendre à une extrême violence.

  • Macron va faire du vent et des compromis, partout, et de nature politique.
    Pas encore ré-élu il envisageait déjà de créer des « Commissions citoyennes », a-démocratiques et illégitimes, triomphe de la magouille. Objectif : se rapprocher du peuple…mais d’un peuple bien choisi avec la possibilité de le manipuler.
    Ensuite il « tranche » au gré du vent (il n’a strictement aucune culture scientifique, comment pensez-vous qu’il puisse mettre en doute le réchauffement climatique anthropique ? ne serait-ce qu’imperceptiblement ?). On pourrait espérer qu’il s’entoure de compétences mais à ce titre il ne l’a jamais fait. Rien que le fait de nommer Hulot (Littéraire et journaliste) « expert » en la matière était une stupidité sans nom.
    C’est Monsieur « arbitrage » (comme en bourse) et magouille politique. Son seul but : rester au pouvoir.
    Que ses partisans me cite un seul domaine ou il a brillé lors de son premier mandat !…un seul…

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