Présidentielle : repérons les candidats qui vont nous écraser d’impôts

Quels sont les candidats qui baisseront le plus la pression fiscale ?

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Présidentielle : repérons les candidats qui vont nous écraser d’impôts

Publié le 8 mars 2022
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Quels sont les candidats qui augmenteront le plus les impôts ? Telle est la question que tout électeur français devrait se poser, faute de ne plus avoir eu l’occasion, depuis longtemps hélas, de pouvoir se poser la question inverse : quels sont les candidats qui les baisseront le plus ?

Si l’on considère la situation économique et sociale de notre pays, c’est pourtant cette seconde question qui devrait nous obséder. Quoi qu’il en soit, détecter les candidats les plus dangereux en matière de pression fiscale représente un véritable espoir, celui de ne pas accélérer l’implosion plus ou moins programmée de notre économie.

Comment reconnaître les candidats les plus spoliateurs ?

Il n’existe que deux façons de détecter les candidats les plus menaçants fiscalement :

  1. Pour ceux ayant déjà exercé un mandat significatif1, en analysant leurs résultats concrets. Sont concernés : Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Nicolas Dupont-Aignan et Anne Hidalgo
  2. Pour les autres, en étudiant leurs propositions. Six d’entre eux disposant à ce jour des 500 signatures sont dans ce cas : Nathalie Arthaud, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Fabien Roussel ainsi qu’Éric Zemmour.

 

Dont acte, voici l’analyse comparative.

Emmanuel Macron

Le candidat Macron termine un mandat de président après avoir exercé le rôle de conseiller financier de François Hollande puis de ministre de l’Économie. Sans s’appesantir sur le bilan économique du précédent président, qu’il a visiblement très mal conseillé pour ne pas l’avoir dissuadé d’asphyxier à coups d’impôts le pays en pleine reprise après la crise bancaire (ce qui nous a fait totalement rater le rebond dont ont bénéficié tous nos voisins), l’analyse chiffrée de son mandat actuel suffit à se faire une idée tout à fait précise de ce à quoi il faut s’attendre.

Macron a accru encore plus fortement que ses deux prédécesseurs à la fois la masse salariale et la dette de l’État, ceci sans obtenir la moindre amélioration sur le plan de la fiscalité et de l’économie. Pour entrevoir la gravité des faits, il faut se référer au livre Le vrai état de la France d’Agnès Verdier-Molinier. Certes, l’ISF a disparu mais cette mesure qui n’a d’ailleurs pas touché beaucoup de Français, n’a été financée que par d’inévitables futures hausses d’impôts.

De même que la baisse des charges des entreprises tant annoncée ne s’est toujours pas matérialisée : nos entreprises sont encore parmi les plus imposées d’Europe, et parmi les moins rentables. Pire, avec Macron, deux tristes records confirment l’accélération du plongeon de notre économie : celui de la balance commerciale la plus déficitaire de notre histoire, en 2021, et celui de la part de l’industrie dans notre PIB qui est passée sous le seuil des 10 % en 2020, laissant notre pays largement derrière l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie2.

À cela s’ajoutent de nombreux fiascos parmi lesquels, pour rester uniquement sur le plan fiscal, une gestion paradoxale de la pandémie qui fait que notre pays a subi la plus forte récession d’Europe (confinement brutal + chômage partiel) ainsi qu’un échec de la réforme des retraites. Sans compter l’absence totale de réforme de l’État, cette réforme sans laquelle aucun retour à une pression fiscale normale n’est possible. Ce que résume parfaitement la fausse-vraie réforme de la SNCF : coûteuse pour le contribuable mais sans la moindre amélioration de la compétitivité du monstre ferroviaire.

 

Valérie Pécresse

Trois mandats significatifs ont été exercés par la candidate Pécresse : celui de ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement Sarkozy/Fillon, puis celui de ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’État, enfin celui de présidente de la Région Île-de-France.

En tant que ministre de l’Enseignement supérieur, en 2007, Pécresse a fait voter la loi sur l’autonomie des universités, ce qui est tout de même une mesure de nature libérale. Mais c’est en tant que ministre du Budget, de 2011 à 2012 que son action est la plus parlante sur le plan fiscal. Lors de son audition à l’Assemblée nationale3, le président de la Cour des comptes dira à ce sujet que : « Le meilleur résultat en matière de maîtrise de la dépense publique a été obtenu en 2011 ». Un tel exploit est assez rare pour ne pas être mentionné.

À la tête de la plus grande région de France, Pécresse se targue également d’une baisse importante du train de vie de son administration, citant elle-même le montant de « 160 millions d’économies » ce que n’infirment pas ses opposants, bien qu’il y ait débat sur le chiffre exact, l’un d’entre eux déplorant « des économies drastiques ».

Fait notable et hautement symbolique, la candidate a réussi à obtenir de la RATP et de la SNCF le remboursement du Passe Navigo de décembre 2019 suite aux grèves contre la réforme des retraites. Autant de gestes concrets que l’on ne peut pas nier.

 

Nicolas Dupont-Aignan

Au-delà d’une certaine instabilité politique, le candidat Dupont-Aignan a été maire de Yerres, une ville surendettée dont il a pris les commandes lorsque celle-ci était au bord de la mise sous tutelle.

Au moins, peut-il se prévaloir du redressement de cette municipalité de l’Essonne, en renégociant les intérêts de la dette avec les banques, en annulant les grands projets immobiliers des maires précédents et en réduisant considérablement l’endettement. Ce qui lui a valu d’être réélu maire avec près de 80 % des voix au premier tour, puis reconduit comme député de la huitième circonscription de l’Essonne en 2012 avec également un joli score.

Redresser une ville de 30 000 habitants en quasi faillite est donc une expérience significative. Elle ne dispense pas pour autant de regarder les propositions du candidat pour la présidentielle. Sur le site internet qui présente son programme, on retrouve les termes « lutte contre les gaspillages », « baisse des impôts de production », « baisse de impôts sur les sociétés », « zéro droit de succession ».

On découvre toutefois que ce zéro droit serait financé par un « impôt sur les très grandes fortunes ». On remarque également une proposition de « renationalisation des autoroutes ». Par ailleurs, l’absence de détails concernant la façon de financer ces baisses d’impôts laisse planer un doute quant à l’aspect réaliste du programme.

 

Anne Hidalgo

Le bilan de la maire de Paris, largement réélue en 2020, soulève de nombreuses polémiques. C’est sur le plan de l’endettement que les critiques sont les plus vives avec une dégradation de la notation de la ville par l’agence Fitch et une alerte de la Cour des comptes concernant des « artifices comptables ».

Bercy vient d’ailleurs tout récemment de poser un ultimatum en exigeant une meilleure transparence des comptes de la ville. Tout cela sent d’autant plus mauvais que depuis l’arrivée au pouvoir d’Anne Hidalgo, l’endettement déjà élevé de la capitale s’est soldé par une augmentation moyenne de 600 millions d’euros par an.

Il suffit d’ailleurs de lire les propositions de la candidate pour découvrir, derrière un programme d’un dirigisme inquiétant, une propension à taxer toujours plus : « mise en place d’un ISF », « lutte contre le chantage à l’évasion fiscale », « sur-taxation de certains placements ».

 

Et les autres : Nathalie Arthaud, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Fabien Roussel, Éric Zemmour

Juger des candidats sans expérience notable, juste sur la base de leurs promesses, est un exercice plus que dangereux. Les promesses n’ont que très peu de valeur, elles fleurissent en période électorale, et pour cause. Tout au plus est-il possible de classer les candidats dont les programmes sont ouvertement confiscatoires.

Sur ce plan-là, les propositions de Mélenchon, Roussel, Jadot, Lassalle et Le Pen se caractérisent par un accroissement évident des dépenses de l’État (aides, recrutements, non réforme des retraites, fonds de soutien, etc.) et par une absence de programme d’économies (sauf pour Le Pen mais de façon très incomplète). Parmi les propositions de Roussel et de Mélenchon se trouvent même des hausses d’impôts.

Reste le cas Zemmour, dont le programme combine des mesures étatiques voire protectionnistes avec des baisses de la fiscalité des entreprises et des ménages bien plus nombreuses et détaillées. Hélas, l’absence de programme d’économies de l’État permettant de financer ces baisses de taxes jette là aussi un doute sur la solidité de telles propositions.

 

Ne pas écouter les promesses, ne regarder que les faits

Voter pour un candidat dont on ne peut pas juger sur pièce des compétences se révèle très aléatoire. Autant dans le monde des entreprises, un candidat n’est recruté sur un poste que s’il a fait ses preuves sur un poste à peu près comparable, autant en matière d’élection, la différence est notable.

Ce sont les citoyens qui choisissent et tous n’ont pas forcément le recul et le pragmatisme d’un chasseur de têtes. Il est tellement facile d’annoncer des promesses dont, par exemple, le financement n’est même pas prévu.

Quoi qu’il en soit, aucun parmi les candidats « sans expérience » n’affiche un programme crédible en matière de baisse des impôts. La plupart des programmes laisse au contraire augurer d’un accroissement de la pression fiscale.

Reste à choisir parmi les candidats qui ont déjà exercé des responsabilités directes. Que les choses soient dites sans détour : voter sur la base des promesses d’un candidat qui n’a pas pu les tenir lors de ses précédents mandats est totalement irrationnel. Quant à réélire un candidat dont le bilan est catastrophique, là, c’est carrément du suicide. Pourquoi donc voter dans ces deux cas-là ?

Sur le web

  1. Jean Lassalle a été maire de son village natal pendant très longtemps, mais ce mandat ne permet pas de tirer des enseignements pour deux raisons : difficulté à avoir des données et trop faible significativité de la gestion d’un village de seulement 150 habitants. Marine Le Pen n’a pas eu de mandat avec des responsabilités directes, sa seule expérience professionnelle d’avocate a été brève et ponctuée par une cessation d’activité. Jean-Luc Mélenchon n’a exercé que des responsabilités indirectes en tant que conseiller municipal, adjoint au maire, ministre délégué, conseiller général ou député. Jean Roussel n’a pas eu non plus de responsabilité politique directe, et sa seule expérience professionnelle est celle de journaliste à l’Humanité puis à France Télévision. Éric Zemmour n’a pas exercé de mandat politique non plus, son expérience professionnelle se limite à celle d’un journaliste essayiste à succès.
  2. Source databank.worldbank.org. À noter que l’Allemagne a une part industrielle qui est plus du double.
  3. Didier Migaud, 23 avril 2014.
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  • Tous, sauf ceux ou celles qui veulent rétablir l’ISF, cette calamité pour l’économie du pays et l’éducation des masses!

  • De toute façon, pour cette élection, faute de bon candidat, on devra se contenter de voter pour le moins pire…

  • Bonjour
    Selon ces critères, le moins mauvais Candidat pourrait être donc Valérie PÉC·RON·MAC·RESSE?
    Mais s’il faut un bilan à l’Impétrant, ne faudrait-il pas qu’il soit issu du sérail politique… comme depuis toujours?
    Le dernier Impétrant—actuel Président—avait-il un bilan avant d’être élu et procéder à son délirant KoiKilenKoûte… en même temps depuis cinq ans de Présidence, deux ans comme Ministre de l’Économie et deux ans comme Secrétaire général adjoint du Cabinet de Flanby ?

  • Dans cette analyse, l’hypothèse n’est pas faite qu’un ou plusieurs candidat n’aborde que partiellement la réduction de l’emprise de l’état synonyme de licenciements ce qui n’est absolument pas porteur pour se faire élire.
    Il peut donc y avoir de bonnes surprises

  • Parmi ceux qui ont les 500 signatures vous oubliez :
    – Merluchon la Truelle
    – Poutou poutou poutou

  • Ils seront tous obligés d’augmenter fortement les impôts.
    Le « quoi qu’il en coute » a fait exploser la dette et ce n’est pas fini avec les conséquences des mesures de rétorsion économiques prises contre la Russie mais qui se retournent contre nous.

    Macron a largement montré qu’il était pire que les extrêmes. Ce n’est pas avec 50 euros distribués à des parisiens qui prennent le métro que l’on va compenser le choc pétrolier qu’il a créé.

    Mieu vaut voter pour les petits candidats car il y a plus de garantie que les contre pouvoirs fonctionnent. Comme par hasard, les médias, les associations, syndicats et assemblée nationale se réveilleront.

  • A ce stade, après deux ans de kouakilenkoutte, endettés jusqu’à plus soif, sans trop de perspectives de relance à court terme, dans un contexte mondial complexe, est-ce que le choix n’est pas tout simplement entre :
    – ceux qui vont augmenter les impôts (pour éponger un peu la catastrophe, afin de rester plus longtemps au pouvoir ou au moins ne pas encore plus aggraver les choses)
    – et ceux qui vont augmenter les dettes (pour ne pas être ennuyés pendant leur mandat avant de laisser le chantier encore plus en ruines, ou parce qu’ils considèrent que le système économique va exploser) ?
    .
    Dans les deux cas, je ne pense pas qu’il y en ait un seul qui se présente en ayant à la fois l’envie d’améliorer les choses et la conviction que c’est possible.

  • Les commentaires sont fermés.

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