Par Alexandre Massaux.
Selon plusieurs sondages, la popularité de Marine Le Pen est en baisse. Passant d’un score atteignant quasiment 30 % fin mai 2021, elle se situe désormais autour de 19 %. Une conséquence de l’entrée en jeu dans la présidentielle de moins en moins officieuse d’Éric Zemmour qui se trouve autour des 10 %.
Pourtant, il ne faut pas considérer madame Le Pen comme vaincue. Plusieurs raisons montrent qu’elle devrait rester le cœur de la droite illibérale française au moins jusqu’aux élections de 2022.
Les réseaux du RN en soutien de Marine Le Pen
Marine Le Pen n’est plus présidente du Rassemblement National, place désormais occupée par Jordan Bardella.
Marine Le Pen quitte la présidence du Rassemblement National pour se consacrer à la campagne présidentielle. Elle est remplacée par Jordan Bardella.
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Mais il est certain que le parti mettra au service de la candidate sa structure et son réseau. Certes, ce dernier est moins dense au niveau local que celui des LR et du PS comme l’ont mis en avant les élections régionales et précedemment les élections municipales. Mais il reste plus fort que celui d’Éric Zemmour qui pour l’instant ne compte que quelques personnalités isolées. Avoir des militants organisés par une structure reste en politique un atout considérable.
Zemmour des villes et Marine des campagnes
L’ancrage de l’électorat de Marine Le Pen dans la “France périphérique” peut aussi jouer en sa faveur. Éric Zemmour reste un profil urbain lié de plus à Paris : il est né à Montreuil dans l’agglomération du Grand Paris et a fait carrière au sein de médias basés à Paris. Sa popularité en dehors des métropoles va être à démontrer.
Certes, Marine Le Pen est née à Neuilly-sur-Seine, mais elle peut compter sur l’héritage de son père avec le FN/RN qui lui apporte une réserve de voix. L’ouvrage Le puzzle français issu d’une étude de la Fondation Jean Jaurès mettait bien en évidence la dimension rurale du vote Marine Le Pen. Rien n’indique pour l’instant qu’Éric Zemmour va attirer des électeurs ayant la même sociologie que ceux de Le Pen.
On remarquera qu’Éric Zemmour s’inscrit davantage dans un discours culturel orienté sur le rejet de l’Islam, tandis que Marine Le Pen privilégie une approche socio-économique de rejet de la mondialisation. Il est plus probable que ce soit le second angle qui attire les électeurs, surtout en période de crise économique.
Derrière le slogan de la liberté, un ancrage profondément illibéral et bonapartiste
Marine Le Pen a fait réagir en choisissant le thème de la liberté comme slogan de campagne. Néanmoins, celui-ci est plus révélateur de la situation politique française que des positions de la candidate populiste. Le FN/RN choisit de mettre en avant les sujets tabou de l’époque qu’aucune autre formation politique ne veut soutenir. Pendant longtemps cela été l’immigration ; désormais avec la crise sanitaire c’est la liberté.
Néanmoins, malgré ce slogan, le programme de Marine Le Pen n’a pas changé. Sa démission de la présidence du Rassemblement national lui permet de se situer au-dessus des partis et d’incarner une union de la France. On peut le constater avec sa volonté d’unir les « souverainistes » tel que Zemmour ou même Montebourg.
? “Je n’ai pas d’adversaire dans le camp de ceux qui croient en la France, de Montebourg à Zemmour. Il ne faut pas se diviser !” @bleu_isere
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— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 21, 2021
Une telle attitude cherche à s’inscrire dans la tradition politique gaulliste voire bonapartiste. Privilégiant la figure de l’homme fort et la personnalisation à l’extrême de la politique sur les mécanismes abstraits du gouvernement représentatif, Marine Le Pen se situe à l’opposée de la tradition libérale et parlementaire. Cette sensibilité n’est malheureusement pas l’exception au sein du spectre politique français.
Le RN va se prendre une grosse déroute. Ce parti qui était le principal parti d’opposition à été complètement transparent pendant 4 ans. Il n’a plus d’argent dans les caisses. Il va exploser après les élections.
A l’inverse Éric Zemmour a été très présent en tant que polémiste. Il montre qu’il sait parler et même si ce qu’il dit n’est pas juste ou ne plaît pas il sait convaincre. Son discours est calque sur celui du RN sur certains sujets. Il va donc complètement phagocyter le RN et une partie de l aile droite de LR. Comme pour le Rn ce qu’il manque à Éric Zemmour pour convaincre complètement c’est l’aspect économique et qu’il ait un discours apaisant. Il ne dépassera pas les 10% sinon. Il faut qu’il soit en position de proposer et non plus de critiquer.
Pour l’instant il n’est pas candidat, peut-être est la raison pour laquelle il ne propose pas. Il dresse plutôt un constat. Si il se présente oui, il devra se poser et fédérer du mieux qu’il peut (mais va t’il y arriver ?)
Effectivement pas une exception. Car droite illibérale, c’est quasi un pléonasme. Comme gauche anti-libérale d’ailleurs.
Cette sensibilité n’est malheureusement pas l’exception au sein du spectre politique français.
C’est le moins que l’on puisse dire…
Je crois que, au point où nous en sommes arrivés en France, de façon très pragmatique, il va falloir choisir le moins mauvais candidat. Et à mes yeux, le moins mauvais ne sera pas Emmanuel Macron (ou un clone), vu son bilan désastreux.
Avec la révolution et la terreur de 1793, les français ont tourné le dos à la liberté.
Le problème qui se pose est que Macron a un bilan a la tête du pays (certes désastreux), mais pour les autres on en sait encore rien (sauf LR et PS)
Elle emprunte beaucoup de ses idées économiques à Mélenchon (protectionnisme, planification, nationalisations, intervention à outrance de l’État, subventions…) C’est magnifique. Elle n’a rien contre la dette ni les structures ultra centralisées de l’éducation nationale, de l’hôpital, etc. Par contre, elle est contre les hamburgers halal et le trafic de drogue (enfin de cannabis, pas d’alcool ni de tabac). Et youpi tralala.