Par Nathalie MP Meyer.
Le Conseil de Paris qui s’ouvre ce mardi 6 juillet promet d’être assez rock’n roll. Il y sera en effet question de l’épineux dossier du temps de travail des 55 000 fonctionnaires de la capitale. Figurez-vous qu’il est fortement question de les faire travailler davantage, ce qui plonge tous les syndicats et la plupart des élus de gauche dans des transes effroyables.
Halte à l’oppression des travailleurs ! Pas une minute de plus ! clament-ils à l’unisson depuis plusieurs mois.
Énorme mobilisation des agents Ville de Paris contre l’application par @Anne_Hidalgo de la réforme de la fonction publique. «Pas une minute de plus !» Le sens de l’histoire du mouvement ouvrier c’est la réduction du temps de travail mais Hidalgo veut supprimer 8 jours de congé ! pic.twitter.com/WdAJah5SJy
— Danielle Simonnet (@Simonnet2) May 20, 2021
Mais dans les faits, il ne s’agit jamais que de remonter leurs horaires hebdomadaires afin d’atteindre… rien de plus que les 35 heures légales ! Et de toute façon, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, idéologiquement alignée avec ses syndicats, a trouvé l’entourloupette miraculeuse qui permet de travailler plus sur le papier tout en travaillant comme avant, voire moins, dans la réalité.
Tout a commencé en 2018 quand le Premier ministre de l’époque, Édouard Philippe, s’est mis en tête non sans raison de faire appliquer les 35 heures, c’est-à-dire 1607 heures par an, dans l’ensemble de la fonction publique. Plusieurs rapports successifs de la Cour des comptes et des Chambres régionales des Comptes avaient montré que de Lille à Marseille, la fonction publique territoriale formait un vaste maquis de privilèges et de dérogations, sans compter un absentéisme absolument ahurissant qui avait augmenté de 28 % en 10 ans.
Inutile de dire que pour la CGT et tous ses acolytes, avec cette idée de travailler toutes ses heures que seul un ultra-libéralisme aussi dangereux que maladif pouvait concevoir, on assistait à une véritable « provocation » contre les fonctionnaires territoriaux, contre le service public et contre « le » statut, à seule fin de financer les cadeaux fiscaux libéralement accordés par Emmanuel Macron à ses amis les riches.
Le Parlement a vu les choses autrement. En 2019, il a voté la loi dite de transformation de la fonction publique aux termes de laquelle les collectivités territoriales disposent d’un délai d’un an à compter du renouvellement de leurs assemblées délibérantes pour se mettre en conformité avec la durée légale du temps de travail (article 47).
Concernant spécifiquement Paris, un rapport de la Chambre régionale des Comptes d’Île-de-France publié en décembre 2017 pointait « des aménagements du temps de travail dérogatoires, complexes et coûteux ». Il indiquait notamment que le temps de travail annuel moyen y était de 1552 heures au lieu des 1607 heures requises, ce qui correspond à un avantage illégal de huit à neuf jours de congé en plus par an. En outre :
Ce temps de travail annuel, qui s’écarte sensiblement de la loi, est réduit plus encore, dans certains cas particuliers, sous l’effet de quelque 138 délibérations différentes.
Bilan financier, donc bilan fiscal, cette situation engendre un surcoût que la Cour des compte chiffre à un minimum de 74 millions d’euros par an.
Excellent moment pour se rappeler que la Ville de Paris est pour ainsi dire abonnée aux remontrances polies mais désabusées des contrôleurs de la rue Cambon et que sa dette devrait dépasser les 7 milliards d’euros à la fin de cette année, soit une augmentation de 71 % depuis l’arrivée de madame Hidalgo à l’Hôtel de Ville en 2014. Du reste, cette dernière cherche désespérément comment taxer plus ses administrés après s’être fait réélire en 2020 sur la promesse de ne pas augmenter les impôts.
Comble de la débandade mal assumée, elle vient de retirer la présentation de son plan d’investissement à cinq ans de l’ordre du jour du Conseil de Paris. Motif : manque de « visibilité financière ».
Comprendre : état catastrophique des finances de la capitale qualifiées pourtant de saines avant les élections municipales. Heureusement que la pandémie de Covid est là pour pour servir de parade à sept ans de dérive budgétaire !
Mais revenons au temps de travail. Les élections municipales à Paris ayant été scellées à l’issue du second tour qui s’est déroulé le 28 juin 2020, les nouvelles règles doivent impérativement être adoptées ce mois-ci pour une application au 1er janvier 2022. L’adjoint parisien aux ressources humaines Antoine Guillou aurait bien aimé bénéficier d’un petit délai, mais la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin est resté sourde aux demandes émanant de la mairie de Paris.
Pas facile d’organiser une conformité à laquelle on ne croit pas à un moment où l’on se verrait bien candidate présidentielle d’une gauche dont l’un des totems reste la réduction du temps de travail.
Anne Hidalgo a répété mille fois qu’elle était opposée au rehaussement à 35 heures qui allait contre le sens de l’histoire sociale de ce pays. Selon elle et selon les conceptions économiques de la gauche en général, le temps de travail est fait pour diminuer jusqu’à 32 voire 30 heures par semaine, certainement pas pour « augmenter » insidieusement sous prétexte d’économies et, pire, d’équité entre les différentes catégories de salariés.
Il est d’ailleurs amusant et révélateur de se rappeler que parmi les huit à neuf jours de congés excédentaires à Paris, quatre d’entre eux, les « quatre jours du maire », sont un héritage de Jacques Chirac. Droite, gauche, pour un élu clientéliste, cela ne fait guère de différence…
Finalement, à force d’examiner sous toutes les coutures les textes qui régissent les ressources humaines de la fonction publique territoriale, Anne Hidalgo et son adjoint sont parvenus à trouver plusieurs martingales apparemment acceptables sur le plan juridique qui vont leur permettre de supprimer les huit jours de congés ostensiblement excédentaires tout en en recréant au moins sept en toute légalité formelle :
- Trois jours seront attribués à l’ensemble du personnel au nom de « l’intensité et (de) l’environnement de travail particulier des agents de la collectivité parisienne. »
- Deux autres seront réservés aux agents qui acceptent de prendre huit jours de congés d’affilée en hiver, ce qui, en pratique, concerne tous les agents.
- Deux jours de RTT supplémentaires seront trouvés en échange d’un allongement de la journée de travail de quatre à dix minutes selon les cas.
Astucieux, non ? Mais ce n’est pas tout. La pénibilité de certains métiers va être réévaluée, notamment dans les crèches, ce qui débouchera sur trois jours de congé supplémentaires pour environ 15 000 agents municipaux, surtout des femmes, qui verront ainsi l’augmentation de leur temps de travail aboutir en fait à une diminution.
Pour les syndicats, tout ceci est nettement insuffisant, bien sûr. D’abord le compte n’y est pas ; pour certains agents, il manque un jour. Et puis, travailler dix minutes de plus, vous n’y pensez pas ! On frôle le retour à l’esclavage !
Mais au-delà de ces tours de passe-passe minables où l’idéologie le dispute au clientélisme électoral et au pilotage à vue, ce qui fait encore plus froid dans le dos, c’est d’entendre Olivier Faure, le secrétaire général d’un PS fort déconfit, expliquer pourquoi Anne Hidalgo serait selon lui la candidate idéale de la gauche pour la présidentielle de 2022 :
Elle a montré par sa rigueur, par la façon dont elle exerce le pouvoir, la façon dont elle gère la plus grande ville de France, elle a fait la démonstration qu’elle pouvait être celle-là.
Rigueur ! On croit rêver.
Soit Olivier Faure souffre d’anosmie et d’agueusie aiguës (le Covid-19 peut-être ?) devant le brouet d’incompétence et de dirigisme idéologique que la dame nous sert avec persévérance jour après jour, soit il nous donne sans le vouloir le niveau de déliquescence abyssale dans lequel se traînent le PS et toute la gauche. Soit plus probablement, les deux.
Il n’est pas le seul, malheureusement. Pour lui faire écho, 200 élus socialistes ébouriffés par les performances du PS aux élections régionales ont récemment affirmé dans une tribune qu’Anne Hidalgo possédait « toutes les qualités pour être la prochaine présidente de la République française. »
On est tellement loin de la réalité, tellement loin de la prise de conscience que notre trajectoire dépensière et collectiviste inchangée depuis plus de quarante ans nous mène droit à la faillite à plus ou moins brève échéance, tellement loin de la cure de désétatisation, de responsabilisation et d’autonomisation dont la France aurait besoin ! C’est à pleurer.
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C’ est la torpeur de l’ été qui vous fait écrire un billet sur une hypothétique candidature de mémère Hidalgo ( il faut la voir physiquement debout) qui ne représente que la frange la plus tarée de ce qu’ il reste du PS?
Elle n’a pas d’avenir national ou alors c’est la nation qui n’en a plus.
Pas parce qu’elle serait socialiste. Mais parce qu’elle est franchement nulle !
Dire que les bobos parisiens l’ont réélue à la Mairie, les français ne seront pas aussi bêtes, espérons-le !
Si ce ne sont que les bobos parisiens qui en subissent les conséquences, je m’en fous
Hidalgo présidente? Et pourquoi pas! Elle a toutes les qualités requises: incompétente, bornée, pleine d’idées tordues…
Elle n’est pas mal et elle pourrait devenir la dame des 30 h de boulot au ralenti…. Elle n’a aucune chance, ce n’est pas elle ni les français qui décident.
quand je vois tous ces avantages des fonctionnaires par rapport à ceux du privé, je suis écœuré !
La lutte des classes ce n’est plus les ouvriers contre les patrons, c’est les gens du privé contre les fonctionnaires et assimilés !!!
Quant aux syndicats, ils ne s’occupent que de leur fond de commerce : les fonctionnaires…
Ça ce n’est pas prêt de se terminer !
Les fonctionnaires et haut-fonctionnaires restent en poste et le passage d’un ministre un tant soit peu réformateur n’y fait rien car ON lui met un maximum de bâtons dans les roues… Aucun changement ne doit perturber les petites habitudes ni influer sur le petit confort de ces Messieurs. et Dames.
Forcement, ces avantages sont accordés avec l’argent des autres
Bonjour Nathalie,
Je ne comprends pas votre étonnement.
La potentialité de la candidature de cette intrigante est une évidence chez bien des gens de la gauche dite traditionnelle (comprendre la gôche historique).
– Elle relève de l’utopie : donc elle se situe dans le droit fil du Socialisme (n’oublions pas les élucubrations du Petit Père Marx)
– Elle est incompétente à nos yeux, mais pas aux leurs. D’abord le concept de « compétence » (dans notre acception élitiste) relève du capitalisme et du libéralisme. Par contre elle a su intriguer et monter dans l’appareil du parti (comment ?, mieux vaut pas se le demander) : c’est ici de sa part la preuve éclatante d’une habileté sournoise, ce qui chez les Socialistes est le sommet de leur acception de la compétence
– C’est une femme : donc tellement plus importante. Rappelons-nous « la femme est l’avenir de l’homme »
– Elle manipule parfaitement le vocabulaire spécifique, voire ésotérique, de la gauche
– Elle fait n’importe quoi à nos yeux de Libéraux et/ou Capitalistes : c’est parce que nous ne comprenons RIEN à la dynamique du progressisme
– Elle affiche des idées « saines » : lutter contre le réchauffement (vous verrez bientôt il sera interdit de p.ter dans Paris), se désintéresser complètement de ce concept capitaliste qu’est la tenue vertueuse des finances, etc…
Vous voyez bien qu’elle est la candidate idéale des utopistes, incompétents, irresponsables, au verbiage ésotérique, aux idées dénues du moindre bon sens : des Socialistes, quoi !
Très bonne définition, bravo !
Je pense qu’il faut toujours rappeler à ceux qui votent socialiste que leur but n’est en rien la prospérité mais bien la réduction de toutes les inégalités, avec tout le malheur que cela entraîne.
Ce qui me fait pleurer aussi c’est la nullité de l’opposition. Comment ça se fait qu’elle se tait ?? Pourquoi des candidats fades alors qu’il y a un boulevard ?
L’opposition sait qu’elle n’a aucune chance. hidalgo a verrouillé les élections avec un imparable et implacable clientélisme : 250.000 logements sociaux et la promesse d’en construire 250.000 de plus en 6 ans à Paris. C’est amplement suffisant pour y abriter beaucoup plus des 1.100.000 électeurs nécessaires pour obtenir la majorité absolue à Paris.
« beaucoup plus que les… »
Les fonx parisiens sont comme les fonx hospitaliers : ils ont oublié que l’occupation d’un emploi était corrélée à un travail, non à aller faire ses courses pendant son service.
C’est très intéressant et pas vraiment rassurant de voir la liste des soutiens de AH.
On y retrouve ainsi les maires de Rennes et de Nantes, où les écologistes ont fait de bons scores aux dernières élections de juin.
Confirmation de l’abîme grandissant entre les habitants des « grandes » villes et ceux de la périphérie.
Lu dans le Canard enchaîné… Que les « soutiens » de Hidalgo n’ont évidemment rien de spontané… Fortement réclamés par la mairie de Paris… On n’est jamais si bien servi que par soi-même…
les écolos ont fait de bons scores par défaut, vu l’abstention massive…mais ça faut surtout pas le dire.
Quand on sait que Pulvar est un élément important de son entourage immédiat et qu’elle prétendra à un ministère, on comprend pourquoi les électeurs fuient ce PS. Elle a acquis une expertise en agriculture dans son poste bidon actuel. Gauche comme droite ont institué l’état des parasites. C’est à qui sucera le plus d’allocs ….A l’étranger, on se gausse de notre ardeur à travailler de moins en moins …..
Je voulais mettre un commentaire mais cela ne servirait à rien et répétitif : tout est dit et bien dit dans les commentaires que j’ai lus plus bas !
« Droite, gauche, pour un élu clientéliste, cela ne fait guère de différence… »
Cela ne peut faire de différence, puisqu’il n’y a aucune différence entre ce qu’on appelle « la droite » et ce qu’on appelle « la gauche ».
Alors ?
Après la Gauche et la Droite, En même temps…
Le Ni l’un Ni l’autre, L’anarchie ???
C’est bien parti… Dans les commentaires (jusqu’à maintenant) aucun avis favorable pour cette dame qui nie la dégradation de l’état de la (sa) ville.
et c’est bien pour çà qu’elle a toutes ses chances !!!!
Madame ne daigne pas descendre de sa voiture de fonction, c’est indigne pour une personne si importante, pour constater la saleté des rues de Paris. Et mentir impudemment est une habitude socialiste!
Sera-t-on le premier pays à éliminer les voitures ?
Retour des calèches dans Paris !
Les calèches seront autorisées, pas les chevaux.
On ne va quand même pas s’inquiéter pour un simple signe, parmi beaucoup d’autres, de la déliquescence de la France
Oui, comme vous l’écrivez si bien, c’est à pleurer !
La madone des bobo, LGBT, végan and co à la tête de la France?
Les socialistes sont tombés bien bas!
Leurs illustres prédécesseurs doivent se retourner dans leur tombe
on s’ne fout qu’ils tombent bas, s’ils pouvaient juste être enterrés et bien enterrés ce serait le paradis.
Si elle applique les recettes qui ont fait son succès dans la capitale, on peut craindre le pire. Avons-nous vraiment touché le fond avec Macron ?
Asinus asinum fricat.
si les sinus vous grattent c’est le covid.
la réduction du temps de travail est un totem de l’économie…
celui de la gauche est d’abord l’égalitarime notamment dans la durée du temps de travail, c’est différent..
d’une certaine façon les patrons aussi souhaitent réduire le temps de travail necessaire pour produire un machin..
la réduction du temps de travail total …pour produire les trucs ..c’est l’enrichissement materiel.
la gauche tend à dire que la richesse tombe du ciel elle aussi un problème avec la monnaie..
quant à anne hidalgo…
L’âne hidalgo! La fière Espagne nous avait habitué à mieux.
Vu la bêtise extrême des socialistes, pas étonnant qu’ils choisissent la plus idiote d’entre eux!