Augmentation du plafond des chèques-cadeaux : le retour de l’État nounou

Dans un grand « quoi qu’il en coûte électoral », l’État multiplie les chèques en direction de toutes les catégories de la population.

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Augmentation du plafond des chèques-cadeaux : le retour de l’État nounou

Publié le 15 décembre 2021
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Par Adrien Hall.

« L’enfer est pavé de bonnes intentions ».

Voilà bien une maxime que Mathieu Laine aurait pu faire sienne. Début 2021, l’essayiste publiait en effet un livre intitulé Infantilisation : cet État nounou qui vous veut du bien, dans lequel il s’inquiétait du poison lent que représente l’infantilisation croissante des citoyens par un État maternant, soucieux d’assurer notre bonheur et de nous protéger.

Nous sortions alors d’une période ubuesque, pendant laquelle le gouvernement avait été jusqu’à nous signifier qu’il n’était pas sérieux de manger à la même table que papi et mamie pendant le réveillon, ou à délibérer par circulaire ministérielle pour savoir si les sapins de noël étaient des biens essentiels ou non.

Des cadeaux pour 2022

Plutôt qu’engager une réforme structurelle de la fiscalité du travail, le gouvernement décide de reprendre sa politique d’État nounou soucieux de distribuer des cadeaux en prévision des élections de 2022 avec l’augmentation du plafond des chèques cadeaux passant de 171 euros à 250 euros pour la période de Noël.

Cette décision est problématique sur plusieurs aspects : elle infantilise la relation citoyen-État, révèle une politique électoraliste délétère et manifeste l’incapacité du gouvernement à garantir le pouvoir d’achat des salariés par le biais d’une fiscalité du travail juste et efficace.

En allant jusqu’à pourvoir à nos besoins en matière de cadeaux de Noël, l’État s’immisce toujours un peu plus dans notre intimité et nous habitue de plus en plus à être surveillés, suivis, contrôlés. Avec son costume d’État nounou, pour ne pas dire d’État Père Noël, le gouvernement déresponsabilise les citoyens français, leur faisant perdre leurs repères et désapprendre la liberté, celle de subvenir soi-même aux besoins de sa famille.

Dès lors, il est logique qu’ils demandent davantage de sécurité, tels des enfants nécessitant la protection d’un parent. Pourtant, en annihilant les mécanismes de régulation naturelle, et en alimentant par là-même le recours à la contrainte, l’État nounou se condamne à ce que son autorité ne soit plus respectée et donc à devenir autoritaire.

Sentant son contrôle sur la société se déliter et les élections approcher, le gouvernement se lance dans un vaste programme électoraliste afin d’assurer sa réélection et le bonheur des citoyens.

Des chèques pour toute la population

Dans un grand « quoi qu’il en coûte électoral », l’État multiplie les chèques en direction de toutes les catégories de la population. La liste des mesures annoncées par Emmanuel Macron est longue et non exhaustive :

Loin de duper son monde par son caractère grossier et éculé, cette politique du cadeau électoraliste témoigne surtout pour le gouvernement d’un manque de courage sur le front de la nécessaire réforme de la fiscalité du travail.

Depuis 5 ans, la France occupe la première place des pays européens en exerçant la pression fiscale la plus élevée sur le salarié moyen avec un taux impressionnant de 54,62 %.

Cette pression sociale et fiscale s’explique avant tout par les charges patronales (55 %), salariales (30 %) et accessoirement par l’impôt sur le revenu (9 %) ou la TVA. Pour pouvoir distribuer 100 euros de pouvoir d’achat réel, l’employeur français doit s’acquitter de 66 euros de charges dites patronales et de 37 euros de charges dites salariales.

Pression fiscale record

Ce sont des records au sein de l’Union européenne. Cette fiscalité excessive n’est pas sans conséquences puisqu’elle incite les employeurs à limiter les embauches ainsi que les augmentations de salaires. C’est donc le tissu économique dans son ensemble et le pouvoir d’achat des Français qui sont pénalisés.

Pour renouer avec une dynamique de prospérité, il est dès lors nécessaire de baisser cette fiscalité du travail en dégageant des marges de manœuvres budgétaires par la baisse des dépenses publiques. L’augmentation de l’âge de départ à la retraite et la mise en place d’une part de capitalisation dans notre système de pensions pourraient également soulager un monde du travail asphyxié de charges, puisque les retraites françaises sont financées quasiment exclusivement par des prélèvements obligatoires.

Espérons que le gouvernement s’arme de courage pour mener les réformes nécessaires et cesser sa politique délétère de l’État nounou.

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  • La technocratie assoit sa domination en prélevant la plus grande part du produit national pour le redistribuer à sa guise : cette politique entraîne une dépendance croissante du « citoyen » qui perd sa liberté de faire quoi que soit s’il s’écarte des critères imposés. Une façon de rétablir le servage, les dépendants se plaçant d’eux-mêmes sous la coupe du protecteur pour en obtenir revenus et sécurité. Cette domination bien installée, tout est permis : gaspillage financier électoral, campagne mobilisant les temps de parole et les budgets… Tout le monde se moque donc d’abandonner la démocratie, la responsabilité et l’initiative individuelles ?

  • si les français étaient moins feignants , moins rebutés par le travail , plus responsables , on n’en serait pas là ;

    • Feignants?
      De quoi font-ils semblant au juste?

    • ca ca sent la retraitée qui allongee sur son canapé rale que les jeunes ne veulent pas travailler pour lui payer sa pension

      Si les gens sont rebutés par le travail comme vous dites, c est parce que plus de la moitié du produit de celui ci est absorbé par l etat et distribué a des gens qui non seulement ne font rien depuis des années mais se permette de cracher sur ceux qui les nourrissent

      Vous trouvez normal qu un entreprise doit payer 203 € pour que son employé touche 100 ?
      Ne faudrait il pas mettre a la diete ceux a qui les 103 € sont distribué tous les mois (en fait c est meme pire car le systeme est en deficit)

      • cd , je ne suis pas à la retraite , je ne suis même pas sure d’en toucher une un jour , je bosse dur , mais je pourrai aussi rester à ne rien faire et choisir la solution de facilité qui consiste à vivre sur le dos des autres ; dieu merci , je ne suis pas de ce bois là , je n’ai pas l’âme socialiste …

      • Ca sent aussi le retraité ayant du mal à se lever qui râle que le fisc lui pique un large tiers de tout ce qu’il a épargné durant sa carrière et de ce que cela produit, pour offrir des primes à tous ceux qui préfèrent se déclarer chômeurs que travailler.

        • en toute logique vu les deficits francais depuis 40 ans, vous auriez du soit payer plus d impots soit l etat aurait depensé moins (et ca aurait induit une recession au moins au debut -> vous auriez gagné moins)

          PS: la prime de noel a laquelle vous faite allusion est de 152 € et est versé aux RSA (https://allocation-chomage.fr/prime-de-noel/).
          Meme si je trouve debile cette idee de prime, comparez les 152 € annuel a ce que vous touchez de retraite ou aux remboursements de vos soins medicaux pour avoir un ordre de grandeur

          • La situation à laquelle je fais allusion est celle de personnes de ma connaissance qui bénéficient de chômage plus avantageux financièrement que de reprendre leur activité.
            Et non, si j’avais payé moins d’impôts, grâce à l’effet Laffer (particulièrement intense pour l’épargne productive en vue de la retraite) l’Etat aurait pu dépenser autant, voire plus !

    • Vu la charge invraisemblable que supporte les français qui travaillent dans la partie de l’économie qui crée de la richesse, on ne peut vraiment pas dire qu’ils soient feignants ou rebutés par le teavail.

  • quand j’entends que les syndicats de la SNCF veulent 1000 € de prime parce qu’ils ont un peu travaillé durant des périodes covid, je me dis que ce qu’il nous faudrait, c’est une Margaret Thatcher !

  • Le gouvernement reconnait implicitement que les charges sociales sont un probleme car il faut donner 203 (100+66+37) pour que la personne recupere 100

    Par contre l auteur se trompe sur les solutions. Reculer l age de la retraite n aura qu un effet a long terme (vu qu il ne concerne pas les retraités actuels ni ceux qui sont proche de l age). La capitalisation, bien que benefique, est surtout un jeu de passe passe (vous payez une caisse de pension au lieu de vous faire prelever sur votre salaire)
    Ce qu il faut c est baisser les depenses (par ex en reculant l age de la retraite ET en appliquant la formule aux retraités actuels), baisser les remboursement de la securite sociale (ou a defaut recuperer sur l heritage vu que 50 % du cout d un assuré est sa derniere annee de vie) et basculer certaines cotisations sur autre chose (par ex taxer plus l immobilier comme en suisse)

    Inutile de dire qu avec un tel programme un candidat a la presidentielle va faire 2 % des voix

    • en fait non;, les gens récupèrent une partie de cet argent. en argent parfois..mais souvent sous forme de bons » vous avez contribué » pour l’égalité des sexes, vous avez contribué aux revenus d’artistes..etc etc..

    • Taxer davantage l’immobilier ou les successions, je ne vois pas comment ça pourrait être possible en France.

    • La capitalisation, un tour de passe passe ? Quiconque a capitalisé un peu au cours de sa carrière sait bien que non.

      • Mais j’y pense, vous imaginez peut-être que la capitalisation devrait être gérée par une administration étatique ?

      • ce que je voulais dire , c est que actuellement l etat preleve pour payer les retraités actuels, la capitalisation fait que vous touchez plus mais que vous devez payer votre caisse de pension. autrement dit, votre salaire est certes augmenté mais vos depenses aussi puis qu il faut payer la caisse

        On peut certes considerer que la capitalisation serait plus efficace que la repartition et donc on aurait besoin de moins payer. Mais ca sera jamais 50 % de moins (surtout si dans la periode intermediaire les actifs doivent payer pour les retraités actuels et capitaliser)

        • Aujourd’hui, les produits et la mise en rente de mon épargne capitalisée représenteraient le double ou le triple de ma retraite. Si mon épargne avait été défiscalisée, ce serait 5 à 6 fois ma retraite, et il est donc évident que le renoncement à la retraite par répartition en échange de la défiscalisation de la capitalisation est un formidable deal pour l’actif.
          Pour l’Etat, c’est aussi comme je l’ai dit plus haut une bonne affaire grâce à l’effet Laffer. Mais le problème est que pour le politicien, c’est très mauvais parce qu’il ne sait pas l’expliquer à l’électeur.

          • Le dispositif qu’il faudrait mettre en place devrait permettre d’acquérir une défiscalisation d’un bien productif de revenus en échange d’un abandon de points de retraite par répartition. Par exemple, vous achetez un logement pour le mettre en location, vous abandonnez quelques droits à la retraite par répartition, et en échange les loyers que vous touchez sont exonérés d’impôts. Ca aurait certainement un certain succès si l’échange était financièrement avantageux, ce qui est assez facile à réaliser.

        • définissez « efficacité »..

    • « car il faut donner 203 (100+66+37) pour que la personne récupère 100 »
      En fait ça coûte beaucoup plus à l’entreprise que le « super brut » car il y a selon l’activité, des charges indirectes que l’entreprise doit assumer pour le bien-être de ses salariés: équipements sanitaires en nb suffisant, équipements de sécurité personnelle et collective, restauration d’entreprise, etc…. Le coût total des charges directes et indirectes est plus proche de 250 que 203 pour 100 distribués en net.

    • Basculer les cotisations sur autre chose est déjà fait, ça s’appelle la CSG (et consorts), les dits « prélèvements sociaux, qui s’appliquent sur tous les revenus (et plus-values), avec un maxi de 17,2% . Quant à l’immobilier, il est déjà taxé par l’IFI et la taxe foncière, sans compter les droits de mutation.
      Augmenter les prélèvements sur les retraités a déjà été fait en deux mouvements: Appliquer la CSG. Puis augmenter la dite CSG sans que ça soit compensé par la suppression des cotisations chômage (et pour cause) comme ça a été fait au début de ce mandat.
      Mais il reste de la marge. Pour l’instant, il n’y a pas de cotisation maladie sur la retraite de base, et un taux de seulement 1% sur les retraites complémentaires. Il est surprenant que cette mesure de bon sens (cotisations maladie plein pot) n’ait pas déjà été mise en œuvre, mais ce doit être un oubli.

    • ce n’est PAS un jeu de passe passe… avec la capitalisation il y a création de capital…

  • Comme disait Mussolini,” Tout pour l’état, tout par l’état, rien en dehors de l’état”
    Eh bien , on y est.

  • Comment peut-on prendre au sérieux un gouvernement qui claque notre pognon aussi facilement ?
    Cette politique n’est ni efficace ni juste, puisqu’elle pénalise ceux qui travaillent au détriment de ceux qui ne font rien.
    Dans notre pays, tout est tellement subventionné qu’on se demande si un gouvernement aura le courage de revenir sur tous ces dispositifs.
    Avec Macron, la situation s’est largement dégradée et il faut vraiment être un imbécile pour penser qu’il est de droite.

  • Dans la réalité, le mécanisme est plus complexe, puisque les charges dites patronales sur les bas salaires (< 1,6 SMIC) ont été drastiquement réduites. L'effet est de réduire le coût du travail pour ces salariés, mais également de limiter la capacité de l'employeur à augmenter les salaires lorsqu'ils sont à la limite haute. On créée ainsi une très efficace "trappe".

  • « Au-dessus [des citoyens] s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, prévoyant, régulier et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »
    Alexis de Tocqueville.

  • Bon article, mais conclusion hallucinante : « espérons que le gvt s’arme de courage pour mener les réformes »… s’il avait voulu les mener, il aurait pu les faire. Non il a choisi d’être un État nounou de la pire espèce, diviseur comme aucun avant lui, abritant les plus abrutis des idiots de ministres (BLM, Castex et Veran).
    A jeter en prison, tous.
    Je rêve d’un second tour où il ne soit pas, mais malheureusement le syndrome de Stockholm est passé par là.

  • Et tout ces prélèvements pour payer des fonctionnaires à ne faire qu’acte de présence sur leurs lieux dits de travail et des gens au RSA à regarder le foot. Sans compter le départ à la retraite à 60/62 ans pour ne pas fâcher la gauche caviar et les « kamarades » syndicats.
    Je pense que l’État devrait encore augmenter les impôts pour mieux dissuader ceux qui ont encore envie de travailler et donnent le mauvais exemple.

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