Une économie de guerre au niveau mondial ni nécessaire ni souhaitable

Une « économie de guerre » au niveau mondial n’est ni nécessaire ni souhaitable. Si aujourd’hui un espoir de reprise se profile, ce n’est pas en raison de la gestion des États.

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Une économie de guerre au niveau mondial ni nécessaire ni souhaitable

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 3 juin 2021
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Par Thierry Afschrift.

Lors de l’ouverture de l’Assemblée Mondiale de la Santé le 24 mai à Genève, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU a revendiqué une « économie de guerre » au niveau mondial, pour combattre le virus. Il n’a pas précisé en quoi pourrait consister une telle économie de guerre, mais il faut sans doute entendre par là, si l’on se réfère aux exemples en la matière, une économie très dirigiste où l’État prend les décisions et les acteurs industriels sont contraints de les exécuter.

Et bien sûr, le secrétaire général de l’ONU ne conçoit une telle économie qu’au niveau mondial.

Il n’y a rien d’étonnant à ce que le secrétaire général de l’ONU propose une solution multilatérale. Il est dans son rôle qui consiste à essayer d’accroître les pouvoirs de son organisation. Pourtant, jusqu’ici, dans la gestion de la pandémie du Covid-19, il y a peu de raison de se féliciter du rôle de ces organisations internationales.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), créée pour préserver la santé dans le monde, a accumulé les maladresses. Elle est accusée d’avoir beaucoup tardé à avertir des débuts de la pandémie alors que c’est sans doute son obligation la plus évidente. On lui reproche aussi d’avoir couvert les autorités chinoises. Or, à tout le moins c’est sur le sol de ce pays que le virus a causé ses premiers ravages.

Enfin, la récente enquête à Wuhan des experts de l’OMS n’a fait que révéler l’impuissance de cet organisme à tirer des conclusions scientifiques d’une crise lorsqu’un État totalitaire décide de ne lui fournir que les informations qu’il veut bien choisir. Il est d’ailleurs significatif que Joe Biden, le nouveau président des États-Unis partage les mêmes doutes que son grand ennemi Donald Trump quant aux conclusions hâtives de l’OMS, qui a exclu l’hypothèse d’une création artificielle ou accidentelle du virus dans un laboratoire chinois.

Mais comme d’habitude avec les partisans de l’étatisme, on remarque que lorsque les solutions qu’ils ont proposées ne fonctionnent pas lorsque les États ont été défaillants, ils demandent « encore plus d’État ».

Antonio Guterres se plaint de la destruction, au niveau mondial, de 500 millions d’emplois et de la perte de dizaine de milliards de dollars par les entreprises. Faut-il une fois de plus rappeler que ces conséquences économiques catastrophiques ne sont pas la conséquence directe de la propagation du virus mais celles des mesures de confinement, de fermetures temporaires mais forcées de millions d’entreprises et d’une régulation excessive pendant la crise ?

Si aujourd’hui un espoir de reprise se profile sérieusement, ce n’est certainement pas en raison de la gestion des États, et encore moins de celle des organisations internationales.

D’une part, l’économie de marché est résiliente et finit en général par rebondir, malgré les entraves de plus en plus nombreuses résultent de la politique des États.

D’autre part, les vaccins permettent de limiter les effets des virus et donc de réduire les entraves à la liberté du commerce décidées par les autorités. Ces vaccins ont été créés par des entreprises privées en un temps record. Tout cela n’était possible que dans un système de libre concurrence qui a amené des centaines de laboratoires, dans le monde entier, à innover pour créer ces nouveaux vaccins en un temps record. Ces entreprises réalisent des bénéfices fabuleux qui sont simplement à la mesure des services qu’elles ont rendus au monde.

Leur capacité de production ne cesse de croître et à terme on peut espérer que leurs produits pourront bénéficier au monde entier, à condition de les laisser travailler dans un système d’économie libre et donc que les Étas et les organismes internationaux ne s’en mêlent surtout pas. L’on a déjà vu combien la gestion centralisée des campagnes de vaccination a causé des retards et sans doute fait perdre de nombreuses vies.

Une « économie de guerre » au niveau mondial n’est ni nécessaire ni souhaitable. Demander à des ministres des États membres de l’ONU ou de l’OMS, dont une minorité seulement sont élus démocratiquement, de gérer les suites de la pandémie, c’est à coup sûr aggraver sensiblement le problème. Ces personnes n’ont ni la légitimité, ni la compétence d’imposer des solutions au niveau mondial, alors qu’elles ont presque toutes échoué dans le propre pays.

Les problèmes d’aujourd’hui ont été causés par les États et leur politique moyenâgeuse de confinement. Ne leur confions surtout pas la tâche de résoudre les problèmes qu’ils ont causés. Pour soigner les gens ou prévenir les maladies, rien n’a jamais été plus efficace que le travail des médecins et l’ingéniosité des firmes pharmaceutiques motivées par l’appât du gain.

Voir les commentaires (17)

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  • Pour les chefs de gouvernements qui ont foiré, qui ont accumulé de la dette, ce genre de choses est une bénédiction; en premier lieu, les problèmes ne sont pas leur faute, mais la faute au covid (ou au réchauffement climatique, si les maisons du bord de mer que vous avez autorisée sont submergées, si les villas que vous avez permis de construire au milieu de forêts non entretenues crament , etc…)…en second lieu ,ils restent au pouvoir, pouvant poser pour celui qui défend les interets du pays , tout en acceptant pourtant le principe de perte de souveraineté, ajoutons qu’ ils n’ont pas à réfléchir et en plus si tout le monde fait pareil… qui pourra voir que ça ne marche pas si bien que ça?

    On peut comprendre l’argument faisons comme les allemands quand ce la part d’un constat de meilleur résultat, mais avec le covid, faisons comme les autres n’etat pas une conclusion, mais une donnée de base…

    Et il ya aussi le fait d’avoir la main sur ‘analyse des résultats..

    Qui n’a pas été frappé par la multiplication des pôles de santé pour pallier le manque de médecins?

    Les autres le font, ça a l’air bien car ce que j’en lis dans les brochures éditées par les communes est fantastique, pareil pour ce que j’en lis dans les journaux locaux. et le plus beau..si les médecins ne viennent pas dans mon beau centre, ce sont eux les salopiauds..les ingrats..
    Ce sur quoi on doit insister c’est l’absence de presse anti-étatiste, j’ai même lu dans la presse que des gens qui critiquaient l’action de l’etat passaient sous le label complotiste ( la belle affaire!) ou survivaliste! ( c’est grave docteur?)..
    les titres dans la presse sont de plus en plus exemplaire ; untel est accusé ou soupçonné de « radicalisme » ou de survivalisme ou d’accointances avec l’extreme droite ou de scepticisme scientifique ( ça c’est fort!!!)!!!!

    Complot???? pas du tout à mon opinion, effet de l’education étatiste et de la science étatiste…

    on va le répéter..admettez à un moment qu’un truc relève de l’interet général et la machine liberticide à spolier s’enclenche..si vous êtes juste passif vous serez dévoré..

  • Alors les vaccins ont été créés en un temps record pour la simple raison qu’ils sont encore en test, à grande échelle, avant d’avoir une certification définitive.

    • si vous voulez mais d’unepart, l’argument est la situation exceptionnelle, on peut juste arguer de la CAUSE de l’exception, covid ou politique… en outre,

      en outre il n’y pas de limite claire sinon arbitraire de la phase de test , toute substance est suivie..et le bilan se fait ..à la fin…

      les tests sont des précautions dites de routine. des protections définissant la frontière entre culpabilité et responsabilité… ils n’empêchent pas les foirages…

      dans votre commentaire ,ce qui transpire est que les mesures d’assouplissement des procédure de validation ont un autre but et une autre raison que ‘ la considération, certes arbitraire de gravité et d’exceptionnalité.. les vaccins auraient donc un autre but..
      lequel? faire gagner de l’argent aux politiciens par connivence?

      • on sait déjà que d’eventuels effets des vaccins ne suffiront pas à rendre COUPABLES les politiques qui ont au final allégé les procedures..ils argueront de la gravité du covid … et ça ..c’est subjectif, et c’est le rôle du politique. de prendre parfois des décisions de cette nature..( ou on ne lui donne pas ce pouvoir!!!) , c’est le maire qui « décide » du menu des cantines!! pas content? tu changes de maire…n’espere pas l’attaquer avec succès en justice car il a mis des saucisses le mercredi.

        si il faut entrer dans ce débat, c’est une impasse..c’est grave c’est pas grave…non merci.

        indépendamment de la gravité , si vous avez des éléments qui prouvent la corruption..et qui ne requiert pas que je ne sois pas nïf..je vous en prie.

        • et si il ya des problèmes et que les gens sont enragés, macron en un tournemain va vous expliquer que la faute est aux labos qui n’ont pas tout dit ou ont caché des résultats de tests ou à l’oms qui a « poussé » à la vaccination .. comment prouver que vous n’avez pas caché des trucs????..

          macron peut vous dire qu’il suit les recommandations des scientifiques ( sans nous en dire plus, car on ne comprendrait pas ..) PUIS qu’il cesse …sans justification…parce que « les choses ont changé »..

          on ne donne pas de pouvoir à un type élu si on ne veut pas qu’il s’en serve.

    • Je vous signale, puisque vous l’oubliez, que des gens meurent, donc qu’il fallait des vaccins au plus vite!

  • « une minorité seulement sont élus démocratiquement (…) . Ces personnes n’ont ni la légitimité, ni la compétence … »

    Pour que la légitimité démocratique et la compétence soient compatibles encore faudrait-il que la masse des électeurs ne soit pas majoritairement irrationnelle.

    • Les Suisses, le seul peuple qui vote les lois démontre le contraire et « la sagesse des foules » à froid qui est connue depuis Galton (1906) a été largement prouvé depuis (« l’irrationalité » également distribuée donne une médiane surprenamment exacte).
      .
      Depuis 30 ans je vois passer des sondages qui indiquent que les Français aussi auraient voté contre les privilèges et les pillages de la classe bureaucratique, contre le parasitisme, contre les syndicats, contre le laxisme, contre l’UE.
      .
      Les Français ne sont pas les Suisses, mais ils ne sont pas idiots non plus contrairement à ce que disent les élites qui transpirent surtout à l’idée de perdre leurs pouvoirs.

      • « Les Français (…) ne sont pas idiots. »

        Les Français ne sont pas nés idiots mais ils le sont devenus par le truchement d’une pseudo-élite qui s’est attribuée tous les postes-clés depuis un demi-siècle.

        • On ne peut pas les dédouaner entièrement c’est vrai.
          La fascination de la centralisation, de la monarchie et de l’état « stratège » était un terreau idéal pour la socialisme.

  • Monsieur Guterres est un socialiste, donc pas étonnant de sa part qu’il promeuve l’extension des pouvoirs des états. Les chats ne font pas des chiens!

  • Vous avez des sources étayées ? Parce que vous « rappelez » un fait que je n’ai lu nulle part, or ça m’intéresse vu que je combat cette idée de vaccin obligatoire en train de faire son chemin.

  • Lorsque ce monsieur écrit : L’on a déjà vu combien la gestion centralisée des campagnes de vaccination a causé des retards et sans doute fait perdre de nombreuses vies. » ce n est pas exactement cela, il me semble que l on a pas soigné les gens dès le départ dans certains pays;;;et c ‘est pour cela que beaucoup de personnes sont décédées.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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