Covid-19 : la fausse bonne idée de la suspension des brevets des vaccins 

L’OMC relance le débat sur l’idée de lever les brevets des vaccins contre le Covid-19.

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Covid-19 : la fausse bonne idée de la suspension des brevets des vaccins 

Publié le 29 janvier 2022
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Par Yves Bourdillon.

Coups de comm et postures contre-productives.

L’objectif était louable, puisqu’il s’agissait de faciliter l’accès au vaccin des pays à niveau de revenu faible ou intermédiaire : ils ont dû se partager jusqu’ici la moitié des doses distribuées alors qu’ils concentrent 85 % de l’humanité.

Le programme de solidarité internationale Covax manque tellement de doses que l’OMS a demandé, vendredi, aux pays occidentaux de cesser de vacciner leurs propres enfants et adolescents pour donner les doses correspondantes aux pays pauvres, même si la sous vaccination de ces derniers peut aussi s’expliquer par un sentiment d’urgence et de danger moindre qu’en Occident : l’Afrique, où seulement 4 % de la population figure dans la tranche d’âge à risque, plus de 65 ans, a enregistré vingt fois moins de décès du covid que la France, en proportion de sa population…

Suspension des brevets des vaccins  : le soft power de la seringue

Joe Biden croyait sans doute bien faire et gagner des galons de progressiste en proposant début mai de suspendre exceptionnellement ces brevets afin que les vaccins soient produits sous licence quasi gratuite partout dans le monde.

L’idée était que cela autoriserait de nombreuses firmes de pays à faible niveau technologique de produire massivement les précieux vaccins. Pour ne pas être surclassés dans ce « soft power de la seringue », la Commission européenne et tous les gouvernements de l’Union, sauf celui de l’Allemagne, s’y sont déclaré favorables ou au moins ouverts, alors que tous défendaient jusque-là la propriété intellectuelle, élément clé de la rémunération de l’innovation. Ils excipaient brusquement que compte tenu de l’urgence il fallait faire des vaccins un bien commun de l’humanité.

Sauf que cela n’aurait pas augmenté d’un iota la disponibilité de vaccins dans le monde. En effet, le goulot d’étranglement dans la production de vaccins n’est pas dû aux brevets des vaccins, mais aux pénuries de composants et au fait que rares sont les firmes disposant de l’expertise nécessaire : pour raisons de pureté et sécurité, le processus de production de vaccins est en effet un des plus rigoureux et complexes de l’industrie moderne.

On ne s’improvise pas producteur de vaccin en une après-midi, comme l’illustre le fait que Moderna a proposé de donner sa licence à quiconque saurait produire son vaccin : elle n’a trouvé personne. Il faut aussi accréditer des fournisseurs fiables, voire des fournisseurs de fournisseurs, tâche difficile comme l’illustre les soucis d’AstraZeneca avec son sous-traitant belge.

Seuls une poignée de pays non occidentaux, le Maroc, le Pakistan et l’Égypte, ont d’ailleurs annoncé être capables de profiter de la proposition de Joe Biden. La levée des brevets des vaccins n’aurait eu de sens qu’assortie d’un transfert de savoir-faire, d’un véritable tour de main fondé sur des connaissances au cœur de la valorisation des firmes et sur des années, parfois des décennies d’expérience qu’il serait hasardeux d’obliger une firme à donner.

Suspension des brevets des vaccins et pénurie de composants

C’est pourquoi l’Élysée a fait, classiquement, du « en même temps », en approuvant la Maison Blanche mais aussi la chancelière allemande qui défendait la propriété intellectuelle et soulignait que le manque de vaccins était surtout provoqué par le manque de fluidité du commerce international et les pénuries de composants (Pfizer en utilise 289 provenant de 86 fournisseurs situés dans 19 pays différents).

Les États-Unis y ont leur part de responsabilité : pour vacciner en priorité leur population, ils ont appliqué une loi datant du début de la guerre froide, en 1950, autorisant à bloquer  les exportations de produits stratégiques. Protectionnisme fustigé à bon droit par l’Europe, à qui il faudrait toutefois rappeler qu’elle avait été déchirée par des égoïsmes comparables au printemps 2020 au moment de la pénurie de masques et tests de dépistage…

La lenteur de la vaccination en Europe ne semble pas tant être liée au fait qu’elle aurait été plus ouverte et généreuse que les autres, comme l’affirme le président français, mais à sa mobilisation tardive, illustrée par le même président affirmant l’été dernier « si quelqu’un vous dit qu’on peut mettre au point un vaccin avant la fin de l’année, il vous ment ».

On aurait pu imaginer que la Maison Blanche jouait au jeu géopolitique classique d’invoquer un impératif moral pour mettre en difficulté des concurrents étrangers, mais cela n’est même pas le cas, puisque la suspension des brevets des vaccins aurait affecté des entreprises américaines comme Pfizer et Moderna… et aurait offert sur un plateau la prometteuse technique ARN à la Chine et la Russie.

Ce psychodrame diplomatique a au final peu de chances d’aboutir puisqu’il faudrait négocier la suspension des brevets pays par pays, ce qui prendrait un temps fou. La Maison Blanche a d’ailleurs ces derniers jours recentré son discours sur le don de vaccins.

Peut-être s’agissait-il simplement de brandir une menace pour obliger les producteurs à baisser leur tarif, comme le Brésil l’avait obtenu de la firme Abbott jadis pour le médicament Kaletra.

Une redoutable jurisprudence

Mais le mal est déjà fait, car les investisseurs de l’innovation auront compris le message ; en cas de nouvelle pandémie, il serait imprudent de miser de fortes sommes dans la recherche d’un vaccin car ils pourraient être dépouillés de leur brevet.

À ceux qui jugent immoral de gagner beaucoup d’argent sur le malheur des autres (avec cette logique on mettrait au smic les médecins, les avocats, les garagistes, etc.) rappelons deux chiffres : 94 % des projets vaccinaux ne débouchent pas (Moderna et BioNtech n’avaient jusqu’ici jamais réussi à vendre de vaccins) et chacun coûte en moyenne 500 millions de dollars par année de recherche.

Ceux qui financent la recherche doivent donc pouvoir parier sur, grosso modo, des revenus de dix milliards pour rentrer dans leurs frais. Si l’État les plafonnent à, mettons, un milliard, qui joue encore ? Si, à cause de la menace défendue par la Maison Blanche, les laboratoires sont moins nombreux à tenter l’aventure à la prochaine pandémie, vous pourrez être en colère mais pas surpris.

Un exploit scientifique et industriel

L’affaire laisse un goût d’autant plus amer que, en fait, la campagne mondiale de vaccination constitue un succès scientifique et industriel sans précédent, grâce à un mélange de coopération (près de 300 partenariats signés entre des firmes habituellement rivales) et de concurrence, mais oui, entre d’innombrables entreprises pharmaceutiques, centres de recherches, gouvernements et centres philanthropiques.

Un succès fondé sur des précommandes gouvernementales, mais aussi sur les ressources propres de Big et Less Big Pharma. Jamais l’humanité n’avait réussi à mettre au point un vaccin contre un coronavirus (les rhumes sont désormais en ligne de mire).

Et les premiers prototypes contre le covid-19 l’ont été en quelques semaines, en février 2020, alors qu’il faut d’habitude des années. Aujourd’hui, onze vaccins sont homologués, dont quatre à l’échelle planétaire, et 88 sont en phase d’essai dans une centaine de pays.

La première campagne de vaccination a débuté en décembre, au Royaume-Uni, onze mois après l’annonce des premiers cas à Wuhan, alors qu’il faut habituellement huit à dix ans entre le début des recherches et la première inoculation grand public. En moins de six mois 1,15 milliard de personnes ont été vaccinées, là encore un chiffre sans précédent, pour un prix ne dépassant parfois pas 1,8 euro la dose. Le tout sans que des États se mêlent de décider qui devait chercher quoi, à quel prix et suivant quelle technologie. Joe, please, take note.

Un article publié initialement le 18 mai 2021.

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  • Même si personne ne porte une admiration sans borne pour les Big Pharma, il serait plus qu’illégal de les dépouiller de leur propriété intellectuelle sans au moins une compensation financière équitable

  • Le probléme est un niveau de corruption monstrueux dans le monde du médicaments et de la Pharmacie.
    Seulement deux exemples : La revue « Lancet » a évidement des dirigeants compétant en pharmacologie, en quelques jours tous ce beau monde a été acheté et le comité de lecture avec.
    Servier s’était vu interdire une molécule, Il l’ont ressorti sous un autre nom, une autre boite, n’importe quel chimistes ou pharmaciens compétant spécialisé, étudiant le dossier le voit immédiatement. Tout les PV des décisions ont disparus.
    C’est vraiment pas les brevets le problème !

    • Le problème n’est pas que les gens qui ont du talent gagne de l’argent, c’est que cette argent servent presque exclusivement a acheter des pourris.

    • Le problème est: qui est le pourri? Celui qui donne et corrompt ou le corrompu qui accepte et reçoit?

      • Contrairement a ce que beaucoup raconte, ce sont les toujours les deux. Celui qui paie verse un acompte sur ce qu’il va récolter. Faire croire que seul un des deux partis serait responsable et ou coupable relève de la plus parfaite malhonnêteté intellectuelle. La question de la poule et de l’Œuf est donc sans intérêt. Le sujet c’est l’omelette.

        • Le sujet est: qui a commencé le premier?Personne n’est corrompu à priori, il y a un commencement à tout. Le monde est dynamique, tout passe, tout lasse, tout casse, jusqu’à l’omelette, mais elle est seulement la conséquence, pas la cause déclenchante ni l’objectif.

    • S’il y a corruption, c’est là où les Etats entrent dans la danse. Au prétexte de raisonner des marchands qui ont des clients qui ne peuvent guère refuser d’acheter le truc qui va leur sauver la vie, les gouvernements se servent les premiers en pouvoir et en argent, et en popularité.

  • « Même si personne ne porte une admiration sans borne pour les Big Pharma, il serait plus qu’illégal de les dépouiller de leur propriété »

    Il me semble évident ( mais je peux me tromper!) que dépouiller une entreprise de ses brevets sans aucune raison valable reviendrait à devoir supprimer les brevets de tout le monde par souci de justice?
    Pour autant que ces brevets aient été déposés et validés dans les règles de l’art, il n’y a aucun motif sérieux de les remettre en cause.
    De plus, un brevet protège l’invention, mais responsabilise aussi l’inventeur vis à vis des qualités revendiquées pour le produit, ce qui rend évidemment caduques toutes les contorsions juridiques de tout un tas de politiques tendant justement à déresponsabiliser les labos en cas de problèmes d’effets secondaires catastrophiques de ces produits! Je suis sans doute naïf de croire cela, mais j’attends avec gourmandise de voir le fin mot de l’histoire!

    • -1 pour mon commentaire pourtant on ne peut plus libéral?
      Est-ce à dire que le respect d’un brevet qui protège une invention et les droits de l’inventeur serait illégal dans certains cas et pas dans d’autres?
      Un brevet légalement validé engage aussi l’inventeur sur les qualités revendiquées de son invention. Il induit un contrat légalement valable entre l’inventeur, l’exploitant du brevet et le consommateur final. Cela s’appelle le respect de la propriété privée ( intellectuelle) et il n’y a rien de plus libéral!

  • Si ce vaccin est sorti aussi vite, c’est parce que les États ont mis la main au porte monnaie et ont accepté de prendre à leur charge les effets secondaires potentiels. Les « big pharma » n’auraient jamais eu les moyens de financer ces recherches sur un temps si court. Profitons en pour saluer le chercheurs et industriels qui ont réussi ce tour de force.

    • « les États ont mis la main au porte monnaie et ont accepté de prendre à leur charge les effets secondaires potentiels. »
      Bien naïfs ceux qui croient ce genre de promesses! Déjà, les Etats n’ont pas d’argent, ce sont les contribuables qui paient. Et ensuite croire qu’ils vont assumer les dommages collatéraux de ces vaccins à la place des labos, là, j’ai comme un sérieux doute, il suffit de regarder comment les Etats tiennent leurs promesses depuis de nombreuses décennies.

    • « Les « big pharma » n’auraient jamais eu les moyens de financer ces recherches sur un temps si court.  »
      Pas du tout d’accord.
      Ils ont parfaitement les moyens et les structures ad hoc pour le faire. Les freins sont ailleurs et ont été levés par les Etats:

      1/ Le débouché d’un vaccin
      Ce n’est pas tout de pouvoir techniquement fabriquer un vaccin. Encore faut-il bien évaluer le marché potentiel pour rentabiliser l’investissement. Ce marché et cette rentabilisation ont été assurés par les Etats càd les politiciens qui en avaient besoin pour justifier leur interventionnisme sanitaire.

      2/ La réglementation
      Elle oblige à de nombreux tests pour évaluer l’efficacité et éliminer certains effets adverses.
      Cette réglementation allonge la durée nécessaire pour obtenir l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) et rentabiliser l’investissement. De plus, si ces tests montrent une efficacité insuffisante (<60%) ou qq effets indésirables gênants, l'AMM est refusée et l'investissement réalisé est perdu.
      En permettant d'éviter cette phase de tests "couperets", la rentabilisation de l'investissement est bcp plus certaine.

      3/ La mise en cause judiciaire d'un Labo si surviennent des effets indésirables sources potentielles de procès en indemnisation.
      C'est pour cela que les Labos ont demandé à être exonérés de poursuites en cas d'effet indésirables "inhabituels" (càd non mis en évidence par les qq tests quand même réalisés avant commercialisation).

      Ces freins ont été levés par les politiques qui n'ont reculé devant rien pour avoir la main mise sur la gestion du problème sanitaire quitte à en faire une véritable crise.

  • « Jamais l’humanité n’avait réussi à mettre au point un vaccin contre un coronavirus . »
    Sérieusement ? D’abord, ce ne sont pas des vaccins, et ensuite, cela semble un peu tôt pour crier au succès. Voyez seulement :

    Une thérapie tellement efficace qu’il faut l’imposer, tout en interdisant d’étudier d’autres traitements, et qu’il faut en plus 2, non, 3 doses, et même, d’après certaines annonces, des rappels tous les ans, voire tous les mois.

    Qu’on excuse mon arrogance de non-scientifique non-médecin qui ose prendre position sur ce sujet, mais un vaccin efficace n’a pas besoin de toutes ces béquilles, et ces faits me paraissent suffisants pour qualifier un échec.

    • Tout à fait, surtout contre une maladie pour laquelle on doit se faire tester tous les deux jours pour savoir si l’on est ( ou ne serait pas) malade, une maladie qui a besoin de comorbidités pour être dangereuse, et qui surtout s’attaque à des patients en fin de vie.
      Et surtout, interdire aux médecins de soigner leurs patients DES LES PREMIERS SYMPTOMES et attendre qu’ils soient bons pour l’hôpital et la réa, ça laisse planer un doute sérieux sur les motivations sanitaires des gens qui prétendent nous gouverner!

    • « D’abord, ce ne sont pas des vaccins »

      Si. Le principe est le même : stimuler votre système immunitaire en l’exposant à une protéine virale.

      « tellement efficace qu’il faut l’imposer »

      Imposé ou pas, le vaccin réduit drastiquement les chances de subir une forme grave de la maladie. Le but de cette obligation (que je conteste) est de protéger un maximum de monde et d’éviter une surcharge des hôpitaux.

      « et même peut-être des rappels tous les ans »

      Oui, comme pour la grippe. Et alors ?

      « voire tous les mois »

      Je me demande bien où vous êtes allé pêcher ça.

      -2
      • En fait le vaccin ne semble pas réduire de façon significative les risques de forme grave, une fois la maladie contractée… Et ne réduit que partiellement les chances d’attraper la dit maladie. Le « ça réduit les formes graves » est un élément de langage des médias. Les formes symptomatiques vs. non vacciné, oui. Les hospitalisations ou réa ? Peut-être mais ça ne saute pas aux yeux dans les échantillons, même avec pas mal d' »art » statistique.

        Bref, quand on voit les chiffres des pays qui ont vacciné beaucoup et surtout vacciné tôt, ça semble pas ultra efficace en général. Utile pour certains individus qui ont un risque significatif, oui, clairement. Utile en général, pour limiter les surcharges à l’hôpital : pas du tout.

        Par ailleurs, la grippe c’est pas vraiment le même truc : on a pas des « rappels » (où on réinjecte le même sérum pour ré-activer les défenses immunitaire) mais des vaccins différents (centrés sur des types de virus influeza qui changent d’une saison à l’autre). Et devoir prendre les vaccins contre la grippe (qui sont d’une inefficacité notoire) comme comparaison n’est pas vraiment un élément positif pour les vaccins anti-covid.

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